« Attends, attends » Pour la cinquième fois d’affilée, tu coinces ta baguette sous ton aisselle pour compter sur tes doigts. « Adèle Travers c’est ton arrière-arrière-arrière… petite-fille ?! » L’indignation t’en fait perdre les maigres précautions de discrétion que vous aviez prises pour vous entretenir de tout sauf de la sécurité de l’événement.
En effet, malgré un enterrement de vie de garçon fort en rigolades et autres innocentes boutades, tu n’avais pu te rendre au mariage en question qu’en tant que membre de la Values Brigade, histoire de surveiller si un rebelle en couche-culotte ne se décide à faire péter la pièce montée.
Le bon côté des choses, c’est que tu n’avais rien eu à offrir aux mariés (à part un EVG démentiel, bien entendu), et que tu étais également collé au train de Sid qui avait l’air de faire un tant soit peu son travail (pour deux).

Non loin de l’arrière-arrière-arrière [...] petite-fille de Sid donc, vous étiez chargés de fouiller les invités qui s’agglutinaient à l’entrée. C’est que tu faisais pas très bien ton travail, à force de lorgner sur le buffet qui semblait aller et venir dans ton champ de vision. Tu te retenais de trop souffler dans le nez des invités, parce qu’avec ce que tu t’étais enfilé avant de venir, et même encore après ton arrivée, tu en aurais saoulé plus d’un.e.
Hé bah oui, vous fouilliez les convives, mais personne ne songeait à vous fouiller, vous.
Aussi, tu avais accumulé sur toi une quantité insoupçonnée de petites fioles de firewhisky -voire même sur Sid, plus ou moins à son insu, habitué qu’il était à ce que tu lui colles une tape affectueuse sur son splendide arrière-train.

De fait, si ta baguette tremblait un peu tandis que tu enchaînais les bafouillants sortilèges de fouille, c’est parce que tu avais faim et que tu voyais trouble. Tu étais impatient que d’autres prennent la relève pour aller pouvoir te poster tel un vieux hibou déplumé pas trop loin du buffet. « Trop chiant qu’on soit obligé de bosser ; j’ai même pas pu voir cette vieille gargouille de Marlon ! Nan parce que tu l’aurais vu hier à El Dorado... » te moques-tu, sans trop savoir de quoi tu parlais exactement, puisque la plupart de vos souvenirs avaient été… disons mis de côté, histoire que des Legilimens peu avisés ne puissent pas mettre la main sur vos aventures. « Il en menait pas large ! »

« Adèle Travers c’est ton arrière-arrière-arrière… petite-fille ?! » tu inspires alors le peu d’air que tu peux t’octroyer dans tes poumons de vampire, expires par le nez longuement. Et lui réponds, pour la 51ème fois consécutive.
« Petite nièce. » en y additionnant tous les degrés précités, bien évidemment. Mais tu sais reconnaître l’odeur de l’alcool, surtout lorsqu’elle s’échappe des lèvres trop bavardes de ton comparse. Les répétitions ne t'étonnent donc pas. C’est que tu as la patience d’un roc aujourd’hui, à se demander s’il ne t’avait pas promis quelque quantité de sang pour le dîner.
Vous êtes donc en plein labeur, et tu fais ça certainement plus sérieusement que ton binôme, bien trop éméché à ton goût. Depuis que sa dulcinée s’en est allée, il n’y a plus que ça pour le faire tenir debout, aussi paradoxal cela puisse sembler.
Sauf peut-être de quoi manger.
Car au fil des minutes qui gouttent et s’écoulent, tu as vite fait de remarquer les petites faiblesses de Prewett. Aussi es-tu incapable d’en faire abstraction, allant jusqu’à perturber ton rythme de travail.

Tu fais mine de ne pas écouter ce qu’il raconte, habitude prise depuis déjà dix ans de vie commune.

« Un instant. » dis-tu à la personne que tu t'apprêtes fouiller. Le jeune homme affublé d’une cape haute qualité semble perturbé par le fait que tu aies stoppé le flux. À en voir ce regard que tu ne croises pas, il a l’air d’avoir quelque chose à se reprocher. Plus qu’à espérer qu’il ne s’agisse que de l’effet des 2m10 et de l’aura arctique qui t’entoure.

Tu croises alors la paire d’yeux qui t’intéresse, un peu plus loin ; le Hound fait signe à son Handler et viennent vous rejoindre. « Il est l’heure. » « L’heure de quoi ? » « La rotation. » tu as l’air si sûr de toi qu’ils ne prennent pas le temps de vérifier ; tu poses alors ta main sur la nuque de Prewett pour le sortir de sa chaîne.

Tu salues l’invité de la tête et d’un regard de lion au repos à votre départ, qui reprend ses couleurs. Tu attires ainsi Langford dans une direction que tu choisis toi-même, prenant la riche initiative de retirer ta main de sa couenne de sang-pur.

« Mangez. » et qu’il ne demande pas si l’heure de la rotation était exacte ou pas. De toute façon, ça n’a plus d’importance — tu lui as mit sous le nez un pan du buffet, garni à souhait, et il fait déjà son effet. « Vous n’en menez pas large non plus. »

« Connerie. » Un soupir voilé d'agacement entame ses lippes, alors que le monstre est contraint de se laisser fouiller. De mauvais gré, l'onyx noyant d'une rage soutenue ses prunelles, le handler se laisse faire. Les effluves suintants d'alcool parviennent jusqu'à lui et il ne peut s'empêcher de lancer au soiffard le plus méprisant de ses regards. Quelle sécurité de qualité, Marlon a tout donné. Rajustant prestement sa cape, il entraîne la Rowle à sa suite, plantant derrière lui la joyeuse bande de soûlards censé assurer la concorde et la sécurité à l'entrée.


Aujourd'hui, Marlon avait décidé de tirer un trait sur une liberté que Dante divinisait, aujourd'hui, le sorcier qu'il respectait tant choisissait sciemment de s'enchaîner à une démone qui finirait très certainement par le briser. Quelle hérésie. Mais le vautour ne pouvait faire de mauvais esprit dans un jour comme celui-ci, aujourd'hui il devait briller en société et représenter avec fierté ce nom qu'il portait avec tant de dignité.


Prestement, le Burke se baisse pour laisser échapper, taquin, un murmure à l’oreille de sa fiancée. « Tu me feras le plaisir de ne kidnapper personne ce soir ma belle. Nous n’avons plus de cage disponible. » Possessif, le serpent enroule négligemment son bras autour de la fine taille de la poupée, pour la ramener contre lui et avancer dans la plèbe qui s’anime, grouillante de monde, pleine d’une effervescence qu’il ne parvenait pas à saisir. Les deux entités ténébreuses, aux gueules d’anges, devaient face à ce monde offrir l’image de parèdres que la destinée avait parfaitement assemblée. Une image de façade qu'il comptait bien entretenir, pour sauvegarder les apparences et distiller dans le venin de celle qui l'avait poignardé il y a plusieurs années, le venin d'une jalousie empoisonnée. Et la beauté qui se tient avec tant d'impétuosité à ses côtés, allait sans le savoir, grandement l'aider. « Je n’ai pas hâte que nous nous trouvions dans cette galère. On fera quelque chose de rapide, rien que tous les deux. » La simple idée de se retrouver enchaîné, bien que l’idée lui paraisse un peu moins désagréable que par le passé, suffisait à le faire grimacer et à infiltrer dans son carmin, une angoisse qu’il ne pouvait réellement étouffer. « Où est cette foutue hound ? » Son bougonnement se perd dans le léger tumulte alors que ses opalescences écorchent de leur glace les différentes carcasses qui gravitent autour d’eux. Le prince des enfers fait mine de chercher Sienna de ses orbes azurés, alors que la réelle nymphe qu’il traque de ses orbes est pour lui bien plus pure et nimbée de prestance que la vampire ne le sera jamais. Seulement, le spectre d’Isaura ne semblait pas encore prêt à venir le hanter.

Spoiler:

Coup d’œil par la fenêtre, Myrthild fait tourner sa baguette dans ses mains, la faisant passer de la gauche à la droite, avant de finalement la glisser dans l’étui à sa taille. Elle a repéré Bertram en robe de sorcier d’apparat, griffée Prewett, de l’époque de son père par contre, et il n’a pas l’air d’en mener large. Elle est prête à parier qu’aucun des participants à la soirée d’enterrement de vie de garçon -comme si ça n’était pas le second mariage de Marlon- avance au sortilège d’écho aujourd’hui. Pas besoin d’inquiéter la future mariée pour autant avec ça, songe la dernière des Travers lorsqu’elle se détourne du dehors où les convives commencent à se faire nombreux. À la place, elle observe d’un œil affûté les mouvements des demoiselles d’honneur, qui aident Freya à se préparer. Croisant le regard de l’employée du Département des Mystères, elle lui adresse un sourire en coin, à la fois approbateur et complice.

Elles ne seront jamais les meilleures amies du monde -quoique, on ne sait pas ce que l’avenir leur réserve- mais il va sans dire qu’en apprendre davantage sur Freya a ouvert un autre palier dans leur relation, qui de cordiale s’est teintée de davantage de confiance, davantage de compréhension, même si l’origine de leur entente est mieux si tenue secrète. Si semblables et si différentes à la fois, elles ont trouvé l’une en l’autre une alliée insoupçonnée et insoupçonnable et c’est avec sincérité que Myrthild a accepté de devenir le témoin de Freya.
Elle a été surprise bien sûr, de l’offre. Surprise et incertaine, même, de la réaction de Marlon, à qui elle n’avait absolument rien dit de la discussion renversante qu’elle avait pu avoir avec Miss Abbott, soon-to-be Mrs Travers, à peine une semaine après qu’il lui ait annoncé qu’ils n’étaient plus ensemble.
Elle avait trouvé quelque explication floue : une façon d’accueillir Freya dans la famille. De passer l’éponge d’éventuelles incompréhensions passées. D’oublier ce désastreux repas de famille de l’Équinoxe, par exemple.
Et pendant tout le temps où elle avait pu se retrouver à en parler avec Marlon, un désagréable filet de doute s’était immiscé sous son derme, comme s’il eût pu lire sur les traits de sa sœur le reste de ses secrets dévoilé.

Si bien qu’aujourd’hui, dissimulée dans une poche cachée de sa longue robe, vert d’eau parsemée de grosses fleurs d’ocre brun, la boussole que Kingsley lui avait donnée reposait contre sa hanche. Aujourd’hui plus que jamais, il était hors de question qu’elle se perde dans des réflexions qui pourraient les trahir, la mariée comme elle, au beau milieu d’un amas de personnes qui représentaient tout ce qu’elles combattaient, et qui comptaient sans doute nombre de legilimens aguerris. Aujourd’hui, enfin, la priorité était de s’assurer que leur mariage -inespéré compte tenu de l’histoire des promis pleine de cahots- serait beau, heureux, et se passerait sans encombre. Autant dire qu’elle s’était entendue avec Marlon depuis belle lurette pour tout faire pour maintenir leur mère ainsi que leur cher frère hors d’état de nuire. (Si on avait dit à Myrthild qu’elle ferait un jour ce genre de promesse à Marlon, elle aurait ri jusqu’à s’en étouffer.)

Des clameurs, retentissant en bas comme dans les couloirs du manoir, l’attirèrent de nouveau vers la fenêtre et, en collant son front contre les carreaux, elle put voir son frère sortir saluer ses invités. Hochement de tête approbateur et petite moue accueillèrent cette vision (ce gueux avait choisi de porter du Parkinson, bonjour l’esprit de famille), avant que Myrthild ne s’arrache à l’observation et revienne rassurer Freya : « Il a l’air d’avoir fait un effort, pour aujourd’hui. C’est bon signe. », plaisante-t-elle, avant d’interroger à la fois la future mariée et ses demoiselles d’honneur : « Bientôt prête ? »

Spoiler:

Vêtue d’une longue robe bleue marine cousue sur-mesure pour l’occasion, tu franchis la porte du manoir Travers la tête plus haute que jamais. Quelque peu apaisée par l’annulation de ton propre mariage avec Andrew Prewett, c’est le cœur léger, ou presque, que tu te rendais à l’événement du jour. Tu ne connaissais aucun des futurs mariés personnellement mais l’on t’avait invitée parce que tu étais la fille de Wolfram von Bäume. Où que tu ailles, tu serais toujours considérée comme telle. Malheureusement. Et même si tu finissais par officialiser ta relation avec Rabastan, tu deviendrais alors l’épouse Lestrange, rien de plus. Dépendre de la réputation d’un homme, le drame de ta vie, semblait-il.

Avant de pouvoir pénétrer dans le hall d’entrée, tu te vis contrainte de te plier au contrôle de sécurité, comme tout le monde. L’air passablement ennuyé, tu te présentas devant tes collègues de travail et en profitas pour leur souffler un petit mot d’encouragement, pas si bienveillant que cela. « Bon courage, la journée risque d’être longue. J’ai entendu dire que la liste d’invités était interminable. » Et c’est avec un sourire en coin flanqué sur tes lèvres que tu fis ton entrée dans la vaste demeure. Après avoir poliment retourné le sourire à l’excentrique vieille dame qui semblait se faire un plaisir de scruter les convives dès leur arrivée, tu poursuivis ton chemin vers le jardin. Les allées menant au chapiteau étaient bordées de massifs de fleurs flamboyants, qui donnaient un aspect relativement chaleureux aux lieux, qui selon toi ne devaient pas l’être particulièrement en temps normal.

Enfin arrivée au cœur des festivités, tu laissas tes pupilles inquisitrices scruter la foule, à la recherche d’une personne en particulier. Rabastan et toi aviez convenu d’arriver séparément, afin d’éviter toute rumeur inopportune. Au fil des secondes, ton regard finit par se poser sur un visage familier. Mais pas sur celui que tu escomptais. Cette crinière d’argent tu la reconnaîtrais entre toutes. Plissant les yeux, tu remarquas que le sujet de tes observations n’avait pas tout à fait l’air dans son état normal. Et cela avait tout pour te déplaire. D’un pas décidé, tu te rapprochas du buffet et de ton père par la même occasion. Tu faillis presque regretter ton action si spontanée lorsque tu aperçus ton ex-futur beau-père dans les environs. Et puis tu finis par te rappeler que l’avis de Langford Prewett ne t’intéressait guère. Tu adressas d’abord un signe de tête presque amical à Siegfried, et ignoras superbement son handler. « Je suis là, père. En tant qu’invitée, bien entendu. » Le menton relevé, l’air plus hautain que jamais, tu dévisageas Wolfram de la tête aux pieds. Puis, prétextant le saluer d’une bise sur la joue, tu en profitas pour porter tes lèvres près de son oreille, afin que Sid ne puisse t’entendre. « Vous avez une mine terrible aujourd’hui. Doublée d’une bien drôle de démarche. Vous devriez peut-être éviter la compagnie de Langford. » Tu ne savais pas bien dans quel genre de galère ton paternel était allé se fourrer et à vrai dire, tu préférais ne rien savoir de tout cela. « Ravie de vous avoir croisé. Je vais voir si mon hound fouine dans le coin, j’ai quelques mots à lui dire. » Un sourire faussement poli se dessina sur tes lèvres alors que tu t’efforçais de jouer les filles angéliques devant le reste de l’assemblée. Puis, tu fis volte-face et chercha ta nouvelle cible à travers la foule. Tu ne l’avouerais certainement jamais, mais l’idée de juger le reste des convives en compagnie de Boris te semblait particulièrement divertissante. Du moins, en attendant que Rabastan ne daigne se montrer.

Est-ce du stress ou de l'excitation, cette étrange sensation qui fait frissonner ta peau ? Impossible de choisir entre ces deux émotions qui t'assaillent. Enserrant ta poitrine, dans laquelle tu sens ton cœur battre à tout rompre à mesure que les mains habiles de tes demoiselles d'honneur te parent d'atour somptueux. Ta robe d'un blanc immaculé est faite de dentelles délicates, met en valeur les courbes délicates de ton corps. Alors que ta quarantaine marque ton visage, il paraît incongru de porter la blanche robe. Couleur innocente pour celle qui ne l'est plus depuis bien longtemps. Tu avais plusieurs fois rêvé de ce moment. On dit souvent que c'est le plus beau jour de la vie d'une femme. C'est sûrement vrai, quand la majorité des invités ne seraient pas capables de te tuer en apprenant ta véritable allégeance. Mais en toute connaissance de cause, il t'avait demandé de t'épouser. Vous liant ainsi à jamais, par l'union la plus sacrée qui soit. Envers et contre tous. Affrontant main dans la main ce qui risque de vous séparer. Outre l'acte officiel, tu vois en cette journée la consécration de tout ce que vous avez vécu. Ces épreuves traversées, ensemble. À ces pensées, ta main effleure naturellement ce ventre qui n'abritera jamais plus le fruit de votre amour. Ce geste est devenu familier, tu ne t'en rends presque plus compte, pourtant il te rassure étrangement.

En bas, tu peux entendre les rires des invités. Ils sont nombreux, l'élite de la société sorcière est là. Et pour cause, l'union Travers - Abbott rassemble deux des plus vielles familles de sang-pur du pays. Il y a de quoi rameuter les familles les plus illustres. Venues voir s'unir le death eater et la scientifique. Pour toutes ces âmes parées des bijoux les plus luxueux, vous êtes le couple idéal, à l'image de ce gouvernement qu'ils suivent aveuglement. S'ils savaient. La situation pourrait presque prêter à sourire, si les risques n'étaient pas si grands. Mais qu'importe. Tant pis pour les risques, vous êtes deux pour les affronter.

Bientôt prête ? Les mots de Myrthild te tirent de tes pensées. Laissant s'envoler les quelques questions qui inondent encore ton esprit. Tu te tournes vers elle. Elle est belle Myrthild, magnifique dans cette robe qui sied son corps à la perfection. Pour beaucoup, il était étrange que tu l'aies choisi comme témoin. Pourtant, cela t'avait semblé naturel. Elle savait. Elle était devenue gardienne de ce secret qui vous unissait. Amie ? Pas réellement, pourtant, de toutes ces personnes qui s'affairaient autour de toi, elle était celle qui en savait le plus sur toi. Ou en tout cas qui connaissait le plus important. De ce fait, personne d'autre ne pouvait tenir ce rôle. Ce mariage était fait d'amour et de secrets. Et seule la Travers en connaissait les nuances. Tu lui réponds d'un hochement de tête. « Je crois oui. Je peine à réaliser ce qui va arriver. » Tu souris, tes yeux allant de Myrthild à Lile, Azra, Lizzie et Gina. Celles qui t'entourent. Te soutiennent. Des amies. Toutes ne connaissent pas ce secret qui te brûle, mais qu'importe, elles sont là et malgré les secrets tu es heureuse de les avoir à tes côtés. Alors que pour protéger les tiens, tu as du t'en éloigner, elles sont devenues ta famille. « Merci d'être à mes côtés les filles. Merci pour tout. »

- fiche sur base des codes ls de s&m // crédit image (.serendipity) -

T'as longuement lorgné sur ta longue robe blanche avant de t'habiller, parce que t'aimes bien casser les codes, et mettre l'habit qu'il faut pour ne pas passer inaperçue. Puis t'as réalisé que quelques avinés te prendraient peut-être pour la nouvelle mariée, et l'idée même de t'imaginer aux bras de Travers suffit à te faire opter pour une tenue plus acceptable pour l'occasion. Une robe longue, sombre et argentée. Tu resplendis sans faire tape-à-l’œil. Tu te souviens des bonnes manières, juste pour cette nuit. Et alors qu'on te palpe allègrement pour s'assurer que tu n'allais pas cacher un scrout à pétards dans le gâteau - comme si tu avais besoin d'un quelconque attirail pour semer le trouble lors d'une soirée - tu lances un sourire aguicheur à l'homme responsable de l'entrée, pour le plaisir de voir sa réaction et, plus encore, celle de Dante.

Mais bien vite, ton charmant fiancé t'entraîne vers la réception où s'accumulent déjà les convives. Alors que tu sens son bras s'enrouler possessivement autour de ta taille - chose que tu détesterais s'il n'était pas question ici de paraître sous ton meilleur jour et, qui sait, d'attiser quelques jalousies - le Burke te glisse : “ Tu me feras le plaisir de ne kidnapper personne ce soir ma belle. Nous n’avons plus de cage disponible. ” Malgré la pique, malgré le souvenir douloureux, il t'arrache un sourire. Tout aussi possessivement, comme pour lui rappeler encore et encore que ce n'est pas lui qui te possède, mais tout l'inverse, tu lui attrapes le menton et le tournes vers toi et ton visage fendu d'un sourire complice. “ Oh chéri, je ne te garantis pas d'être sage ce soir. ” Et alors que vous vous mêlez à la foule, l'angoisse du destin qui vous attend semble saisir l'indomptable Dante. “ Je n’ai pas hâte que nous nous trouvions dans cette galère. On fera quelque chose de rapide, rien que tous les deux. ” Ton visage reste impassible mais tu restes silencieuse quelques secondes, observant la foule. La vérité est que toi aussi, tu rêves d'avoir un mariage aussi grandiose, de voir tout le gratin défiler pour tes beaux yeux, et être l'incontestable reine de la soirée. Toute cette attention, tout ce travail pour une seule nuit, tout ça pour toi... Hors de question de laisser cette chance te glisser entre les doigts. Néanmoins, la vue de toutes ces fleurs nauséabondes qui transparaissent d'une niaiserie de mauvais goût, et l'idée de t'asservir à toute une ribambelle de traditions ridicules ne t'enchante pas plus que ton futur époux. “ Ou... Nous pourrions faire quelque chose qui nous ressemble. ” Quelque chose de dramatiquement sordide, donc. “ Nous pourrions faire une soirée bien à nous. Et ne pas se préoccuper des traditions ou de toutes ces conneries, ajoute-t-elle avec un grand geste en direction de la décoration mièvre. It'll be fun. ” Tu lui lances un sourire confiant, une lueur de folie dans le regard. Dante commence à te connaître, désormais, et il saura que de la même manière qu'il t'es impensable de ne pas avoir une grande cérémonie pour ton mariage, l'événement ne sera en aucun cas ennuyeux. C'est une promesse.

“ Où est cette foutue hound ? ” Tu jettes un regard suspicieux à ton prince des enfers, qui semble chercher son hound  dans la foule avec une insistance démesurée. “ Qui ne peut plus se passer de son hybride désormais ? ” Le sourcil levé, tu le toises d'un air éternellement impassible. Il a beau te prendre pour une idiote, la vérité est que tu as bien plus de jugeote qu'il t'en accorde. Tu sais que ton fiancé ne s’inquiéterait pas tant de ne pas trouver son animal de compagnie das la foule. Mais ce que tu ignores, c'est bien de qui il s'intéresse à ce point. Bien déterminée à découvrir le fin mot de l'histoire pendant la soirée - non pas que les histoires libidineuses de ton cher et tendre t'inquiètent outre mesure, si tant est qu'il reste discret - tu t'enquiers, armée d'un petit sourire : “ Tu sais si ta sœur vient au mariage ? ” La vérité est que tu préfères très largement la compagnie de Neith à celle de son frère, mais plus important encore, tu ne te lasseras jamais de voir l'agacement que peut procurer la mention de la rousse chez Dante. Ton regard sonde à son tour l'assemblée. Tu vois Ulrike, au loin, et peut-être que tu iras lui dire bonjour une fois Dante parti. Mais par Merlin, tu espères que quelque chose viendra rendre cette soirée plus excitante.

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