Dehors, dans le manoir, partout la cacophonie règne. Des cris, des sortilèges de partout. Cela te rappelle l'attaque de Potter's End, ce jour funeste qui à jamais restera gravé dans ta mémoire, et dans ta chair. À l'endroit précis où ton ventre, écrasé par la foule n'a su protéger la vie que tu portais. La blessure est encore vive, et ce n'est que ta concentration qui t'empêche de passer ta main sur ton bas ventre comme à ton habitude. Pas question de finir dans le même état. Tes demoiselles d'honneur sur les talons, tu quittes la chambre. Baguette en avant. Dans le manoir, c'est un véritable capharnaüm. Les sortilèges ricochent sur les murs, abîmant les vieux tableaux et tapisseries, un instant tu imagines la vielle Adèle Travers face à la destruction de la demeure de famille. Déjà qu'elle n'avait pas l'air de t'apprécier, maintenant que ton mariage avait détruit l'une de ses propriétés, ce n'était pas près de s'arranger ! Tu te diriges vers les escaliers, balançant des stupefix à droite à gauche vers les divers assaillants. D'une main, tu tiens ta robe pour faciliter tes déplacements, de l'autre tu as ta baguette, progressant difficilement dans le manoir. Un instant, ton regard croise celui de Marlon un peu plus bas. Tu ne devrais pas me voir avant le mariage, ça porte malheur. Un instant cette pensée te traverse l'esprit, malvenue alors que les blessés gisent au sol et que les assaillants sont plus menaçants que jamais. Aussi, tu chasses rapidement cette pensée, faisant ainsi définitivement le deuil de ta cérémonie idéalisée. Comme pour appuyer cette pensée, ta robe se teinte d'un bleu nuit qui en enlève toute sa symbolique.

L'instant d'après, vous vous retrouvez face à une bande de sorciers sales, vêtus de tenues jurant avec leur misérable apparence. Si la situation n'était pas si dramatique, tu aurais éclaté de rire face à leur apparence digne d'une mauvaise pièce de théâtre moldue. Cela dit, tu es rassurée, il ne s'agit pas d'une attaque surprise de l'ordre du Phoenix. Soudain, le type en robe - finalement pas si drôle que son apparence ne le suggère - jette Myrthild par-dessus la rambarde comme une vulgaire poupée de chiffon. Alors que tu t'apprêtes à lui balancer un stupéfix cuisant (de quel droit il s'attaque à ta témoin ?!), Azra se jette sur toi et vous évitez toutes deux un éclair vert qui aurait pu vous tuer. Tu te relèves brusquement. Ce qui était un bordel sans non est en train de se transformer en une réelle scène d'anarchie. La fumée s'échappant de ce qui semble être un fumigène t'empêche de voir très loin, les sortilèges se croisent dans des explosions assourdissantes et les cris des blessés résonnent dans le manoir. Tu cherches à te frayer un chemin vers Marlon et Myrthild, que tu as perdu de vue quand le fumigène a explosé. Face à toi, se dresse soudain un homme dont la marque ne laisse aucun doute sur son hybridité. Un vampire, tu lèves ta baguette, prête à répliquer face à la menace.

Encore une fois, tout va beaucoup trop vite et tu ne maîtrises rien (et Merlin sait à quel point tu détestes ne pas avoir le contrôle sur la situation !), avant que tu n'aies eu le temps d'agir, un bombarda frappe le vampire de plein fouet. Le gémissement de Marlon te perce le cœur tandis qu'il s'effondre à tes pieds, le flanc en sang. Tu t'agenouilles un instant à ses côtés, tes doigts s'autorisant à caresser sa joue, tu constates avec effroi la gravité de la blessure. Ton coeur se serre, et tu tentes de plaisanter, te doutant que ça va tomber à plat au vu de la situation. « Ne t'en fais pas pour ça mon amour, par contre je ne suis pas sûre que ce soit la manière la plus efficace de contrecarrer le fait de m'avoir vue avant le mariage. » Tu lèves les yeux un instant, baguette prête à agir. « Tu tiens le coup d'accord ? J'ai bien l'intention de me marier, et avec toi si possible. » Tu te redresses, te plaçant devant Marlon. Tes yeux brillant d'une lueur sauvage tandis que tu essayes de lutter contre l'inquiétude qui t'assaille. En cet instant, tu es prête à tout pour protéger ton homme. « Au moindre qui s'approche, je le bute compris ? »

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- fiche sur base des codes ls de s&m // crédit image (.serendipity) -

« Ma parole c’est le cirque Weasley ici ! » Entre le marié qui se la joue couturier et change la robe de sa promise en un vulgaire laie de tissu, et les hybrides qui déambulent dans de vieilles frusques passées de mode, tu commences à remettre lourdement ta présence à ce mariage en cause. Manquait plus que le Lord affublé d’un nez de clown pour fignoler le tableau. Mais bon, ça faisait longtemps que t’avais arrêté d’attendre sa venue comme le messie faisant acte de présence pour sauver ses rejetons -et encore plus longtemps que tu ne l’imaginais plus avec un nez. Ne sachant plus vraiment où donner de la tête tant ta présence semblait être requise de part et d’autre du manoir, tu te laissas un instant de réflexion pour juger de la gravité de la situation. La décoration du hall d’entrée avait pris un sacré coup, entre la rambarde de l’escalier explosée et Myrthild Prewett qui avait eu le bon goût de venir s’écraser sur la table basse dont le verre s’était répandu un peu partout. Sans compter l’odeur pestilentielle que ces animaux dégageaient et qui allait certainement imprégner les rideaux pendant encore de longues semaines. Enfin, Louis Travers pouvait bien offrir à son frère un escadron d’elfes de maison pour nettoyer tout ça dans un délai convenable.

Finalement, la première à attirer véritablement ton attention était une rouquine que tu avais l’impression d’avoir déjà vu quelque part mais sans trop savoir où. En l’entendant geindre sur sa petite personne, un ricanement t’échappa alors que tu la dévisageas de la tête aux pieds. « Désolé, chérie, on n’attend pas la plèbe. Faudra que tu me montres ton carton d’invitation à l’occasion. » Il y avait déjà assez de drama queens comme ça avec Marlon et Dante, inutile d’en rajouter avec cette pauvrette. En parlant de ton petit apprenti, c’était bien sa fiancée que l’on venait de propulser au sol sous tes yeux impuissants. Le sourire mesquin que tu avais adressé à la cousine du marié s’évapora brusquement alors que tes pas te poussèrent en direction d’Anthea. D’un vif mouvement du bras, ta baguette s’agita et recracha un doloris sur celui qui avait eu l’audace de s’en prendre à la jeune femme. « C’est pas le moment de s’attarder ici, miss Rowle. Je vous rappelle que vous m’avez promis une balade à bord de votre navire. » Si le ton est badin, il parvient tout juste à masquer ce savant mélange de considération et d’inquiétude que tu éprouves à l’égard d’Anthea. Tu ne parviens pas bien à estimer la violence de l’impact sous lequel son corps avait atterri sur le sol de marbre. Tu espérais néanmoins qu’elle pourrait rapidement se relever et serait en état de tenir debout suffisamment longtemps pour s’en tirer sans trop d’égratignures. Quelques mètres plus loin, tu aperçois enfin celle pour laquelle tu étais initialement venu te fourrer dans cette galère. Et visiblement, Azra semblait s’en sortir très bien toute seule. That’s my girl, songeas-tu en la voyant se débattre avec véhémence contre l’hybride qui l’entravait. Tout en gardant un œil sur sa progression, tu vins finalement t’accroupir auprès d’Anthea. Passant un bras sous sa frêle carcasse, tu la soulevas et entrepris de l’aider à se remettre sur pied. Impossible alors de ne pas songer à ce terrible jour, où tu avais ramené le cadavre de Bellatrix à bout de bras jusqu’au manoir familial.

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« Pourquoi, tu t’opposes au mariage ? » « Hin-hin, mauvaise réponse » et de balancer Myrthild, la pas-mariée par-dessus la rambarde, comme si elle t’avait fait un affront personnel à se jeter dans tes bras, sans être la véritable mariée. « Allez, au suivant ! » que tu rugis en bondissant en avant.
La prochaine personne à finir entre tes pattes aurait pu y laisser des plumes si tu n’avais pas été secoué de surprise en découvrant ton ancien boss, Kalen Yaxley. Un sourire de con fend ton visage cauchemardesque. Tu vas pour lui servir la blague du siècle, mais le bougre te coupe l’herbe sous le pied (voire même le souffle et tout le tintouin) en te balançant un avada. Décidément, ces derniers temps, ça pleuvait de l’impardonnable comme hippogriffe qui pisse !

Tu aurais pu -tu aurais dû te le prendre en pleine tarte (il avait le coup de main, le petit général) si ton vampire favori ne t’avait pas propulsé hors de portée de l’éclair verdâtre. Tu t’étales lourdement au sol, presque en rythme avec le fumigène. Bah, au moins, par terre, tu avais les sens un peu à l’abri, même s’il fallait que tu te repères désormais à la chaussure. Tu agrippe un premier escarpin qui se met à se secouer violemment pour te faire lâcher prise. « C-c-c-c’est t-t-t-t-t-toi la mar- » que tu jacasses, secoué de soubresauts. Azra ne te laisse pas le temps de te faire un avis sur la question qu’un stupéfix gicle de sa baguette ; tu essayes de te dégager à temps, mais dans le mouvement, le sortilège heurte ton pied gauche. « Bon bah, j’crois que ça veut dire non » bougonnes-tu en disparaissant de nouveau dans la fumée, continuant de te déplacer un coup à quatre pattes, un coup ventre à terre.

C’est à ce moment-là que tu entends des extraits de l’échange, touchant et presque drôle -malgré la situation- entre un homme et une femme à quelques mètres. Tu y rampes, le sourire jusque là, sortant ton couteau. « Ah ! J’crois que j’l’ai trouvée » Tu te faufiles (dans la mesure du possible, vu ta masse) jusqu’à Freya. Soudain, tu lui attrapes la cheville et écorches sa peau ; l’opération, brouillonne, visait à la faire tomber, mais aussi à tracer une rune de traque, comme promis à Kashmira, perdue au milieu des autres plaies. « Avec les félicitations du chef ! »
La jeune femme se débat, te balance très certainement un sortilège en pleine poire, mais au moins, ur job here is done. Ruant comme un forcené, tu te jettes plus loin, engouffré dans la fumée. « Baruch ! J’commence à plus sentir mes jambes ; on irait pas voir la pièce montée avant de plier bagage ? »

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« Comment ça le mariage avec Andrew est annulé ? » Tu relèves le nez, hébété face à la révélation d’Ulrike. Tu en oublies d’arrêter de verser la magico-vodka dans le verre de Wolfram qui était venu squatter à vos côtés, sous le chapiteau. Ebahi, tu n’en salues que vaguement Lance et sa fille/nière/whatever. Ça commence à grouiller autour de vous, et, pour une fois, t’aimes pas trop ça ; parce que tu aurais préféré passer inaperçu pour roupiller un petit coup sur l’épaule de Sid, le temps que tout ce foutoir se finisse.

Marlon fait le pied de grue en attendant que sa douce se pointe. Tu vas pour demander plus d’explications à Wolfram, quand soudain, une odeur de fumée te picote les narines. Tu secoues la main. « T’as pété, Sid ? » Loin de n’être qu’une inoffensive flatulence, une bombe fumigène siffle sous le chapiteau. « Oulah, sympa l’entrée de la mariée. » Sauf que dehors, des cris de terreur, et très vite, une ribambelle d’intrus qui s’engouffre sous la tente te font revoir ta copie. La fumée te pique les yeux. Sans hésiter, tu arraches l’énorme chapeau de la tête d’Adèle Travers que tu enfonces sur ton crâne, pour te protéger les yeux avec la voilette qui pendait des bords. On fait comme on peut, hein. La baguette dégainée, tu enchaînes les Expelliarmus, histoire de dégager une zone de tir pour ton vampire, débridé bien sûr, le véritable bras armé du duo.

Une jeune femme déboule en face de vous (Aoife), et comme subjuguée par Sid (tu peux que la comprendre, en même temps), s’emmêle les pattes et trébuche sur toi. On était à ça que la scène se passe au ralenti... « Quoi ? Elle aussi c’est une arrière-arrière-arrière petite nièce ? » que tu ronchonnes, un poil (juste un) jaloux. Tu profites de sa confusion pour lui arracher la baguette des mains, et aussi ses lunettes, tiens. Tu te défais du chapeau de la vieille que tu lui visses sur la tête. « Tiens, on échange. » La bougresse se débat et tu lui stupefix les mains (enfin surtout le bras encore valide) avec difficulté, tandis que Sid fait bouclier. Tu te tournes vers Ulrike, allégée de son hound qui a soudainement disparu. « Von Bäume, file-nous un coup de main, pas envie de me faire mordre par je-sais-pas-trop-ce-que-c’est ! »

Par la suite, vous vous frayez un chemin hors de la tente, afin d’embarquer l’hybride jusqu’au Ministère, où son sort sera décidé en quelques minutes top chrono (pas très résistante, pas sûr que tu paries sur elle, aux Battues).

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Event mineur

Un mariage presque parfait

Un mariage. N'était-ce pas une idée bien saugrenue que de célébrer l'union avec une vraie femme de nul autre que son oncle le plus détraqué ? Aquila ne profitait pas forcément de sa présence ici ce soir, elle ne comprenait pas cette femme, elle ne comprenait pas tout ceux qui étaient là pour célébrer Marlon et si ce n'était pas pour son père, jamais ne serait-elle venu. De plus, l'idée du mariage lui rappelait un peu trop Aslan et le fait qu'elle ne le vivrait jamais avec lui. Cela faisait deux ans que le scandale avait eu lieu et pourtant il résonnait en elle, ce soir plus qu'à l'habitude. Elle ne supportait ni la décoration ni les visages de sa famille ni même l'idée que son oncle puisse être heureux, à vrai dire. Elle s'était toujours dit qu'il finirait seul et triste à se rappeler pour toujours le baiser du détraqueur, le fait que même lui ait trouvé chaussure à son pied la dégoutait plus qu'autre chose. Elle n'en était pas au point de remercier la personne responsable de l'attaque mais, à vrai dire, elle n'en était pas loin, cela se révélait plus intéressant que prévu.

Evidemment, cela n'était que passager, la violence de l'attaque terminant de faire disparaitre ce cours soulagement. A la place ne restèrent que les poussières des sortilèges qui fusaient, des objets et des personnes passant dans son champ de vision. Il fallait se cacher, et vite avant de finir dans le même état que certains membres de sa famille...Et à ce propos, une voix lui arrive aux oreilles, quelques mètres plus loin. Une voix dont elle ne peut entendre les mots mais qui attire son attention alors qu'elle tourne la tête vers un corps, inanimé au sol. Sa bouche se déforme en un "o" de surprise, ses yeux s'écarquillant sous le choc. Sur le sol repose Myrthild, sa tante, dont les yeux ne semblent plus s'ouvrir. Tout s'est passé si vite, elle n'a pas pu voir la personne qui lui avait fait ça mais elle peut par contre voir avec précision sa cousine Madelaine s'envoler dans le décor et retomber lourdement au sol.

« Madelaine ! » lâcha-t-elle dans un cri étouffé par les hurlements du reste de la famille. Non pas que les cousines partagent une excellente relation mais elle est bien incapable de rester insensible à sa douleur. Petite comme elle est, elle parvient à l'atteindre sans trop de mal, se cognant aux meubles renversés, déchirant sa robe et gardant la main sur sa baguette.

« Est-ce que tu peux te lever ?! » lui demanda-t-elle, surveillant les alentours

I've got thick skin and an elastic heart
But your blade it might be too sharp
I'm like a rubber band until you pull too hard
I may snap and I move fast
But you won't see me fall apart
Cos I've got an elastic heart

(c) rainmaker

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mariage de freya & marlon

12 mai 2007

C’était un douloureux mélange de chaos et de désolation qui régnait à présent sur le manoir Travers. Les sauvages avaient tous été chassés, et ceux qui avaient eu le temps de transplaner avant qu’on ne leur tombe dessus seraient également traqués jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un seul. Telle était la promesse silencieuse que tu ne cessais de te répéter à toi-même alors que la baguette magique du premier médicomage à passer par là était en train de triturer la plaie béante qui te déchirait le flanc droit. Si la chair à vif de ta blessure t’arrachait sans nul doute une grimace de douleur de temps à autre, ce n’est pourtant pas cela qui te faisait le plus mal à l’heure actuelle. Que l’on s’en prenne à toi était une chose, certains prétendraient même pour d’obscures raisons que tu l’avais bien mérité, mais que l’on ose s’approcher de Freya pour attenter à sa vie était tout bonnement impardonnable. Et le pire dans cette sombre histoire n’en demeurait pas moins ton incapacité à la protéger comme il se devait. Tu avais déjà échoué à sauver la vie de votre enfant à naître et aujourd’hui, tu avais bien failli la perdre elle aussi. Le vissage grossier et crasseux de Fenrir Greyback vêtu des frusques de ta mère n’était pas prêt de quitter tes pensées. Mais le Lord soit loué, Freya était en vie, et elle était là tout près de toi, à faire panser ses blessures par des mains expertes. Ainsi tout n’était pas perdu.

Quelques heures plus tard, les brigadiers appelés en renfort venaient de terminer de fouiller les derniers recoins de la propriété, pendant que les elfes de maison rameutés par ton frère s’étaient affairés à remettre les lieux en ordre. L’ampleur de la tâche était telle, qu’il faudrait compter plusieurs jours avant que le manoir ne retrouve son état d’antan. Fort heureusement, la plupart des invités n’était plus là pour admirer le massacre. En un sens, tu te réjouissais de ne pas avoir à partager un moment aussi intime que la liaison de vos magies respectives avec l’ensemble des bonnes gens du pays. Il faut dire que tu n’en appréciais pas même le quart d’entre eux, et qu’en plus de cela, ils avaient quasiment tous déjà assisté à ton premier mariage.

C’est finalement au crépuscule que le cercle très restreint des dernières convives se réunit dans la salle de réception du manoir. Si la pièce avait eu la chance d’être épargnée par l’attaque des hybrides, Rodolphus avait pourtant insisté pour qu’on ne l’éclaire qu’à la lueur des bougies et autres chandelles. Sûrement en souvenir de ses propres noces avec Bellatrix… Ce n’est qu’une fois douché et paré de nouveaux atours que tu redescendis les escaliers menant au rez-de-chaussée, priant mille fois Merlin pour que plus rien ne vienne se mettre en travers de votre chemin. Tu t’accordas toutefois un détour par la cuisine pour avaler l’une des potions anti-douleur que l’on avait préparées pour t’aider à supporter la cicatrisation de ta blessure. Le goût était infect mais si tu ne voulais pas te rendre devant l’autel avec une canne à la Lucius Malfoy, tu n’avais d’autre choix que de la boire. Revenant dans le couloir, tu t’arrêtes devant le miroir de l’entrée, encore brisé en mille morceaux quelques heures plus tôt. Durant un instant, tu observes ton reflet comme si tu le voyais pour la toute première fois. Difficile de déchiffrer les pensées et les souvenirs qui défilent alors dans ton esprit. Tu regardes ta poitrine se soulever alors que tu prends une profonde inspiration. Le moment est enfin venu. Tes pas te portent presque machinalement vers la salle de réception occupée par un tout petit groupe de personnes, parmi lesquelles se trouve ton frère Louis, entouré de sa parfaite petite famille. Ta mère Adèle est bien évidemment présente, elle aussi. Tu ignores par quelle sorcellerie elle avait réussi à s’en tirer indemne, sans même se décoiffer d’un seul cheveu. Pas que tu lui aurais souhaité le même sort que celui qui avait frappé le père Yaxley, mais disons que son absence ne t’aurait pas vraiment dérangé. Seule Myrthild manquait pour parfaire le charmant tableau familial. Finalement, tes yeux se posent sur Freya Abbott et tu sens ton cœur chavirer une nouvelle fois pour cette délicieuse ennemie. Rodolphus se tient déjà auprès d'elle, n’attendant plus que toi pour sceller votre promesse du bout de sa baguette. Tu finis par les rejoindre, le visage presque impassible, t’efforçant de ne rien laisser paraître des troubles qui t’habitent. Freya et toi aviez traversé bien des drames, surmonté maintes disputes et même une rupture. Et vous voilà aujourd’hui prêts à officialiser votre amour maudit. Tes yeux ne la quittent plus, tu ne vois plus qu’elle, et personne d’autre. Rodolphus prononce quelques mots pour la forme avant de t’inviter à énoncer tes vœux. Toujours aussi mal à l’aise lorsqu’il s’agit de faire l’étalage de tes sentiments, tu n’as pas prévu de débiter une sérénade en trois actes. Ta respiration s’accélère inévitablement, tu te passes une main dans les cheveux, tu t’éclaircis la gorge et tu finis par enfin te lancer. “Cela a toujours été compliqué entre nous, et ce depuis le début. Cette journée nous a prouvé que le futur ne serait pas forcément plus clément. Mais sache que quoi qu’il arrive, c’est toujours toi que je choisirais, Freya.” Une promesse certainement anodine pour les membres de cette assemblée, mais qui pour elle et toi était une question de vie ou de mort. Ce soir, tu lui promettais de la faire passer avant tout le reste. Ce soir, tels Hadès et Perséphone, vous seriez liés pour l’éternité.

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Quand tu avais enfilé ta robe quelques heures plus tôt, tu étais loin de te douter qu'elle serait maculée de sang et de poussière avant même que tu aies eu le temps de dire oui. De toute évidence, tu aurais préféré qu'elle soit déchirée par ton fougueux amant que par un loup-garou sale et violent. Qu'on ne s'y méprenne pas, tu n'avais rien contre les hybrides en tant que tels, et tu estimais qu'ils avaient tout autant leur place dans la société que n'importe quel sang-pur. Par contre, tu appréciais nettement moins qu'on s'attaque à tes amies et à ton homme. Et qu'on gâche ton mariage. C'est donc avec toute ta rage que tu enchaînes les sortilèges, sans hésiter. Il y a bien longtemps que l'entraînement dispensé au sein de l'ordre ne t'avais pas servi ainsi. Mais rapidement, tu retrouves tes réflexes, et c'est avec vivacité que tu te défends. Rapide et efficace. Mais pas assez pour éviter la main qui t'attrape la cheville, y traçant une ligne écarlate. D'un coup de baguette, tu te débarrasses de l'assaillant, indifférente à cette blessure que tu juges superficielle. Peu à peu, les attaquants fuient, transplannent dans toute leur lâcheté et laissent la demeure Travers saccagée et le mariage ruiné. Les invités se regardent un instant, comme hébétés. Le tableau est presque grotesque : dans cette riche bâtisse abîmée, les sorciers les plus éminents de la société magique britannique se fixent, leurs nobles atours abîmés par les assaillants.

Le choc passé, tout s'enchaîne au manoir. Les blessés sont pris en charge et les elfes de maison nettoient la demeure. Cette capacité qu'ont les riches à dissimuler les actes les plus barbares derrière de beaux atours t'as toujours fascinée. À l'image d'un dîner gargantuesque et luxueux qui dissimule les plus viles conversations, les traces de l'attaque sont rapidement remplacées par une vaisselle impeccable, des soirées brillantes et des meubles ancestraux. Comme si rien ne c'était passé. Et alors que le soleil décline, les convives restants se rassemblent dans la salle de réception. Il y a Rodolphus, la famille Travers presque au complet, tu regrettes que Myrthild soit trop amochée pour assister à la cérémonie, et tu te jures d'aller la voir dès que tu le pourras. De ton côté, tu as arrangé ta robe d'un coup de baguette magique et tenté d'arranger ta coiffure. Tu n'es pas aussi fraiche que ce matin, et quelques blessures viennent barrer ta peau laiteuse. Mais qu'importe. Rien ni personne n'empêchera votre union. Gare à celui qui tenterait la chose. La lueur dansante des bougies fait ressortir les aspérités du visage de Marlon. Cicatrices du temps ou des combats du death eater ? Qu'importe, car aujourd'hui c'est ce qui se cache derrière que tu épouses. L'homme derrière le monstre. Le coeur, derrière les armes. Comme subjugée par le reflet des bougies qui dansent dans les pupilles de Marlon, tu écoutes à peine les instructions de Rodolphus. Et alors que les voeux de ton futur époux résonnent dans la pièce, tu les lis dans ses yeux plus que tu ne les entends.

Les mots sont des armes. Forts de sens. À la fois promesse et litanie. À l'image d'un pacte avec le diable. Les vœux de Marlon résonnent en toi comme un serment prononcé face aux astres. Mais sache que quoi qu’il arrive, c’est toujours toi que je choisirais, Freya. Tu es la seule dans l'assemblée à réellement saisir la portée de cet engagement. Envers et contre tous. Envers et contre tout. Tes yeux ne quittent pas ceux de celui qui sera bientôt ton époux, et à ton tour tu murmures tes paroles à la lune. « Longue est la route, ardu est le chemin. Mais alors que tout nous oppose, je n'imagine pas meilleur compagnon de route. Quels que soient les obstacles qui se dresseront devant nous, je jure d'être fidèle à l'homme que tu es. Car ce long chemin, je ne l'imagine qu'avec toi à mes côtés. Quoi qu'il arrive. » S'aimer sans se trahir, se soutenir sans s'oublier. Tout autant de défis qui vous attendent, amants maudits, le long de cette route.

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