Spoiler:

Spoiler:

TW: drug use

Il a l'air un peu seul, Andrés, avec sa coupe de liquide non identifié à la main. Il a l'air un peu perdu, à sonder la foule d'un regard vide. On sait pas trop ce qu'il attend, planté là, dans sa tenue de scène haute en couleurs. Sans doute le signal qu'on lui donnera avant de monter sur scène. Il se tient un peu à l'écart de toutes ces personnalités politiques, comme on le lui a demandé. Et à l'instar d'un chien qu'on aurait accroché à un arbre, il patiente sagement, buvant son verre à petites gorgées comme il rongerait son os. Dans sa tête, il ne pense qu'à sa performance et aux quelques chansons qu'il interprétera ce soir. Un slow, pour commencer, intitulé Pure, issu de son dernier album. Puis quelques chansons pop un peu plus dansantes.

Travers n'a pas lésiné sur les moyens, songe-t-il alors qu'il observe la décoration et qu'il constate, au passage, que sa propre présence doit bien coûter un bras et deux yeux aux futurs mariés. Mais ils ont embauché Rosier Events, avec qui le label d'Andrés est en partenariat. Sans doute ont-ils obtenu une petite ristourne de Dulce ou de ses supérieurs, en échange des bonnes faveurs du Mangemort.

Distraitement, Nunier fouille dans sa veste de costume et en sort un petit sachet. L'intérieur et vide et son visage se décompose. Sa réserve de Spitfire est à sec. Il range son sachet, la main tremblante, et jette des regards alentours d'un air paniqué. S'il n'a pas sa dose, comment peut-il espérer monter sur scène ? D'instinct, il se met donc à errer parmi la foule, l'air perdu, dans l'espoir de tomber sur quelqu'un qui saura le guider. Il sait, d'expérience, que derrière les mœurs bien pensantes de leur Lord, les Mangemorts sont les premiers à céder à toutes les débauches. Il n'est pas concevable qu'une réception se déroule sans substance euphorisante. Mais sans doute ne sera-t-il pas mis dans la boucle. Aussi, l’ultime espoir d'Andrés est de trouver des membres de son équipe, qui sauront répondre à ses besoins.

Il se sent soudain tiré en arrière et se retrouve nez-à-nez avec Dulce. Elle n'a pas l'air ravie et lui jette le regard qu'elle a lorsqu'il passe la nuit à céder à tous les excès. “ Viens. ” Elle le saisit par la main, l'éloigne de la piste. Une fois à l'abris des regards indiscrets, elle lui refourgue un nouveau sachet, qu'elle place dans sa paume, avant de la lui refermer pour que personne ne voit ce qu'ils s'échangent. “ Tache de ne pas tout consommer cette nuit. ” Andrés acquiesce, toujours silencieux. La simple vue de la drogue le fait frémir d'impatience. Se cachant derrière Dulce, il ingère à la hâte trois pilules rouges avant d'inspirer un grand coup. Dulce lui lance un regard triste, qu'il ne voit pas, trop content de palier son manque.

Puis tout d'un coup, une explosion. Et de la fumée qui s'échappe dans le chapiteau. Dulce se lance vers lui et tente de le tirer en arrière, pour qu'il la suive, mais elle se fait happer par la foule et entraîner par quelqu'un avant qu'il ne réagisse. Pour Andrés, tout cette agitation est le top départ de sa performance, comme si les sorts qui fusent déjà à droite à gauche étaient des effets pyrotechniques très réussis. Il plane, sent l'adrénaline grimper dans ses veines alors que la drogue fait effet.

Devant toute l'assemblée, il sort sa baguette et lance un sonorus sur sa propre gorge. “ Bonsoir à tous ! Bonsoir à tous, répète-t-il pour capter l'attention des convives malgré le brouhaha. Aujourd'hui, c'est une soirée bien spéciale. J'aimerais féliciter personnellement Mr and Mrs Travers. Au nom de tout le label, je vous souhaite une merveilleuse vie. ” Les paroles qu'on met dans sa bouche, il ne les entend même pas. Il semble flotter comme sur un nuage, sous l'effet de l'impero. “ C'est maintenant l'heure tant attendue de la première danse. Et pour l'occasion, une chanson de mon dernier album. Pure. ”

La musique ne se lance pas. Il se met à chanter.

“ Our love is pure (pure)
Like the blood in our veins
Like the sky when it rains
‘Never been so sure (sure)
Though I’m loosing my brains
When we close the curtains
(Oooh)

The first time
Ever I saw your face
I knew
I’d kill a mud-blood for you
The first time
Ever I laid with you
I screamed
“You’re mine”

Our love is pure (pure)
Like the blood in our veins
Like the sky when it rains
‘Never been so sure (sure)
Though I’m loosing my brains
When we close the curtains

The first time
I saw you cry
It felt like
The kiss of a dementor
The first time
We fought
It was
Like loving a troll


The first time
I knelt before you
I knew
I was mad(s) about you
We’ve been through it all
I’d do it all over again
We’ve been through it all
I’d do it all again

Our love is pure (pure)
Like the blood in our veins
Like the sky when it rains
‘Never been so sure (sure)
Though I’m loosing my brains
When we close the curtains
(Oooh)
(Oooh) ”

Spoiler:

Tu avais bien conscience que ce n’était pas ton mariage, et qu’il convenait donc de faire profil bas. Mais lorsque tu avais vu l’état de léthargie dans lequel se trouvait Marlon, tu avais songé que c’était le moment ou jamais de prendre ton rôle de témoin à cœur et de briller pour deux. Tu multipliais les poignées de mains et les sourires à la Lockhart du temps que la mariée se décide enfin à vous faire l’honneur. Et lorsque les premiers bruits sourds se firent entendre au dehors, tu t’étonnas tout d’abord de l’audace dont Rosier Events avait fait preuve pour l’organisation de ce mariage, on se serait cru dans un vrai film d’action pour sorciers. Mais bien vite, tu compris qu’il n’en était rien et que quelqu’un était véritablement venu dans l’idée de te voler la vedette. A ton plus grand étonnement, Marlon sembla se réveiller d’entre les inferi et fila à travers la foule à la manière d’un attrapeur courant après son vif d’or. Sympa de te laisser sur la touche comme ça, tu t’en souviendrais encore un bon moment. Scrutant les convives à la recherche d’un volontaire pour tâter de tes impardonnables, tu posas finalement tes yeux sur Marsh et Dolohov qui traînaient encore dans le coin. Le premier s’activait rapidement à tracer des symboles alchimiques sur le sol. Sérieusement ? Il était venu pour jouer à la marelle ? « C’est bien sympa de nous abriter derrière ton petit bouclier, Marsh, mais en tant que témoin j’ai d’autres elfes à doloriser. Je vais essayer de retrouver le marié, et ma cavalière par la même occasion. Antonin, essaie de mettre la main sur mon frère ! » Parce que malgré tes devoirs, tu n’en oubliais pas pour autant le cas (désespéré) de ton cadet. Lorsque tu parvins enfin à t’évader du chapiteau, tu pus apercevoir la marque écarlate de la NSFW dans le ciel. Comprenant tout ce que cela impliquait, tu eus une demi-seconde d’hésitation et jetas un bref regard aux alentours, dans le fol espoir de trouver Rabastan, dont les fonctions ministérielles faisaient de lui l’une des cibles principales. Malheureusement, il y avait là trop d’agitation et de fumigènes pour distinguer la silhouette de ton frérot. A la place, c’est le visage terriblement hautain -en toute circonstance- de la von Bäume que tu distinguas non loin de là. « Hé Helga ! Tu peux chercher mon frère, s’il te plait ? » Le prénom n’était certes pas le bon, mais la formule de politesse était là. Une fois ce détail logistique réglé, tu te mis en route vers le manoir, dans lequel ta cavalière devait encore se trouver en compagnie de la mariée et des autres demoiselles d’honneur. Quel dommage que tu ne puisses rester plus longtemps pour écouter la chanson d’Andrés, dont les paroles étaient indubitablement inspirées de ton histoire avec Bellatrix.

Tout s’était enchaîné très vite. Entre le rassemblement de l’amicale des buveurs invétérés de Firewhisky, l’intervention illuminée d’Adèle Travers, le début de la cérémonie et, la cerise sur la chocogrenouille, l’annonce de l’annulation du mariage d’Ulrike avec Langford Junior. « Mais non ? » Tu en avalerais de travers la coupe de champagne que tu n’as pas. A la place, tu t’esclaffes bruyamment, ravi. « Attends, attends deux secondes, j’reviens et tu me. Racontes. Tout. »
Signifiant ainsi ton arrêt technique, tu te glisses hors de la tente à la recherche des toilettes ou, au pire, d’un arbre. Tu te diriges vers le manoir, quand soudain, une brise légère transporte jusqu’à tes narines un troublant fumet.

Tu te trouvais dans un mariage de la haute société sorcière. Le thème de la cérémonie semblait porter sur les fleurs. Tout le monde était sapé comme jamais. Et pourtant.
Et pourtant, ça puait.
Sauf que ça ne puait pas comme un accident en cuisines. Ça ne puait pas comme si Langford avait dégobillé sous la robe de la mariée. Plus que jamais, tu étais sensible aux odeurs. Et celle-ci, de toutes, réveille des sueurs froides dans le creux de ta colonne vertébrale.
Ça puait Fenrir.

Flashback de la guerre de l’époque cauchemardesque où le vieux loup te servait de hound. Et de cette odeur, nauséabonde, qui t’accueillait chaque matin. Son haleine de chacal à chaque fois qu’il faisait des mains et des pieds pour ne pas signer ses foutus rapports (tu avais fini par lui inventer une signature).

Parce que le problème, si ça puait Fenrir, c’était pas parce qu’il avait été affublé à la sécurité, non, non. Le vieillard avait déguerpi de la Brigade depuis peu.
Du coup, si ça puait Fenrir, c’est qu’il avait cru bon de s’inviter à votre petite sauterie. « Alors ok, mais ce sera sans moi » que tu susurres, cherchant des yeux, non plus les latrines, mais bien la sortie.

Bon, tu avoues, t’as nourri une pensée pour Ulrike. Tu serais bien retourné la chercher, mais à tous les coups, elle aurait été secouée d’un excès de zèle et aurait préféré se faire piétiner par Fenrir et Merlin seul sait quels suppôts il allait ramener avec lui, que de s’enfuir comme une lâche. « Bah, then perish, I guess » Un haussement d’épaules et tu t’éclipses, à peu près quelques secondes avant que les premières bombes soient lancées.

boris out:

Tu as à peine le temps de savourer l’effet que ta petite nouvelle provoque chez ton hound, que la cérémonie démarre en trombes. Ah bon, les explosions au dehors du chapiteau n’étaient pas prévues ? Dommage, tu aurais enfin pu trouver l’organisation de ce mariage un peu moins chiante que ce qu’elle n’avait été jusque-là. Mais si la foule d’invités commençait déjà à fourmiller frénétiquement dans tous les sens afin de se frayer un chemin vers la première issue venue, cela signifiait qu’il y allait avoir de l’action. Et que tu pourrais certainement te démarquer du petit peuple -une fois de plus- en faisant tout exploser (ou presque) sur ton passage. Il semblerait que quelqu’un du camp d’en face ait eu la même idée que toi puisque plusieurs fumigènes vinrent subitement enfumer la tente. L’air devint rapidement si lourd que tu ne distinguais plus la crinière argentée de ton père, ni même les relents de whisky qui emplissaient l’haleine de Prewett jusqu’alors. D’ordinaire, tu n’aimais pas franchement te retrouver dans le rôle de la suiveuse mais là tout de suite, tu ne voyais pas beaucoup mieux à faire que d’essayer toi aussi de te diriger vers la sortie. Pestant contre la longueur de ta robe qui entravait tes mouvements, tu ne tergiversas pas trois heures avant de pointer ta baguette magique sur le fond pour en raccourcir nettement l’ourlet. Si Boris finissait par revenir de sa pause pipi -ce dont tu doutais de plus en plus- tu accepterais finalement son offre d’échanger de tenue avec toi. Attrapant alors un elfe de maison qui passait par là, tu lui ordonnas de te transplaner à l’extérieur du chapiteau, songeant que ce serait le moyen le plus aisé de te tirer de ce traquenard. Quelques secondes plus tard, tu te retrouvais face à l’inscription encore fumante que les hybrides avaient inscrite en lettres écarlates au-dessus de la propriété. Ça sentait pas bon tout ça, au sens propre comme au figuré, d’ailleurs. Enfin rien d’étonnant, quand on savait quel genre de personnages peuplaient les rangs de ce ridicule groupuscule terroriste. Une sacrée troupe de vauriens, dont la cible principale, outre les mariés, pouvait très certainement s’avérer être Rabastan Lestrange, directeur du modeste bureau d’extermination des hybrides. Il fallait absolument que tu lui mettes la main dessus avant que quelqu’un d’autre ne s’en charge à ta place. Tu savais qu’il pouvait lui arriver d’être happé par une crise à n’importe quel instant, et là en l’occurrence, le moment serait bien mal choisi. Tu n’avais pas encore aperçu ton amant parmi la foule de convives sous le chapiteau, et pourtant ce n’était pas faute de l’avoir cherché du regard. Mais il devait bien être là quelque part, il ne raterait pas le mariage de l’un de ses rares amis. Songeant qu’il n’était pas impossible qu’il ait cherché à rester en marge de la foule jusqu’à ce que la cérémonie commence, tu demandas à l’elfe que tu avais enlevé si la propriété abritait des sombrals -un animal de compagnie tout à fait banal dans ce genre de familles. La petite créature hocha la tête et promit de te conduire aux écuries, mais étrangement, elle ne parvenait soudain plus à transplaner. C’est ce moment-là que choisit Rodolphus Lestrange pour venir t’infliger sa présence. Tu le toisas d’un regard assassin lorsqu’il eut l’audace de te nommer Helga et ne jugea pas utile de lui répondre. Pauvre abruti, tu étais déjà sur la piste de son frère, bien déterminée à commettre un nouvel excès de zèle en te jetant dans la gueule du loup. Qui d’autre aurait alors songé à partir à la recherche de l’ennemi public numéro un ?

Spoiler:

C'est aujourd'hui, dans quelques instants. Tes yeux se tournent vers l'horloge ouvragée, ils suivent un instant le mouvement de la trotteuse qui, tour après tour  voit approcher l'instant de votre union. Dehors, tu peux entendre les voix mêlées des centaines d'invités. Tu imagines déjà les tenues insolentes de luxe qu'ils arborent. Un mariage de sang-purs, ça attire les sphères les plus hautes de la société sorcière, et tu sais que tu ne pourras échapper à ces discussions factices que tu évites d'ordinaire. Si tu avais eu le choix, tu aurais épousé Marlon entouré de vos amis, en toute intimité. Mais, vous le savez, ce mariage va au-delà des sentiments qui vous unissent et il est vital que votre union soit vue (et de ce fait validé) par ceux qui comptent dans cette société divisée. Un mauvais moment à passer comme on dit, avant d'enfin vous aimer librement. Tes yeux quittent les aiguilles et tu te dirige vers ta coiffeuse enfilant une paire de boucles d'oreilles ornées de saphirs qui rappellent la couleur intense de tes prunelles. Tu es prête. Pour cette nouvelle aventure, cette nouvelle vie. Nouvelle partie de ton aventure, de ta mission qui prend un autre tournant. Il te suffit de descendre, de traverser l'autel et de dire oui. Un seul mot, et tout bascule. À quelques minutes de les prononcer, tu réalises l'importance des vœux que tu vas échanger avec Marlon. Plus forts encore, au vu de la délicate situation.

Pour le meilleur et pour le pire. Dans la santé comme dans la maladie. La richesse comme la pauvreté. Dans l'union comme dans l'adversité. Il te suffit de le vouloir, et de le promettre. Jusqu'à ce que la mort vous sépare.

Ce dernier vœu, tu le prends très au sérieux. En échangeant les alliances, vous vous promettez devant l'éternité que seule la mort vous séparera. Qu'en aucun cas vos idéaux, vos tempéraments et vos allégeances ne pourront mettre fin à votre union. Encore quelques instants, quelques minutes. Tu te tournes vers tes demoiselles d'honneur. Tes sœurs en ce jour si particulier. « Je crois qu'il est temps d'y aller. » Quand tu croises le regard de Gina, tu comprends immédiatement que quelque chose de mauvais est en train de se passer. Tu tires ta baguette de la cache prévue à cet effet dans ton corset. Une porte dérobée ? Par à ta connaissance. Tu n'es pas locataire des lieux depuis assez longtemps pour en connaître les secrets. Dehors, les salutations mondaines ont fait place à des cris et à des explosions. « Il est hors de question qu'on laisse qui que ce soit nous cueillir. » La meilleure des défenses, est toujours l'attaque. Un de tes principes. En général, ça marche. « Je n'ai pas l'intention de rester cloitrée ici. Je veux m'assurer que Marlon va bien et botter le cul de ceux qui ont osé gâcher mon mariage. Hors de question qu'on soit des demoiselles en détresse qu'il faudra sauver. Vous êtes avec moi ? » Tu pointes ta baguette vers la porte, n'attendant pas la confirmation de ton girl band pour agir. D'un coup de baguette, tu désactives le sortilège avant de te quitter la pièce, baguette en avant.

Spoiler:

- fiche sur base des codes ls de s&m // crédit image (.serendipity) -

tw: sexisme, mention de drogues

L'invitation aurait fini au feu si Piotr ne l'avait pas réceptionnée d'entre les doigts de Feodora sous ses yeux furibonds. Inutile d'insister, lui avait dit ce regard: elle n'irait pas et il serait incapable de la faire changer d'avis. Après quelques jours de négociations allant dans un seul sens, il avait fini par abandonner et par simplement s'affairer à trouver un costume approprié pour l'occasion ainsi qu'un cadeau aussi somptueux qu'onéreux pour le couple. Hors de question, aux yeux de Piotr, de louper l'opportunité de rencontrer un peu plus de cette belle société britannique qui semblait tant attirer les Dolohov.

Ainsi s'était-il retrouvé à la réception, un verre sans alcool à la main, à observer les évènements s'enchaîner en discutant avec ses voisins avec entrain, les régalant de ses nombreux succès et d'histoires aussi fausses qu'excitantes, avec des retournements de situation rocambolesques et improbables - et à la fin, il ressortait toujours triomphal et plus riche qu'il ne l'était au départ, comme dans la vraie vie au final.

Piotr aimait bien les mariages. C'était toujours l'occasion de manger et de boire à outrance gratuitement, et de se faire de nouveaux amis. Ou d'en retrouver des anciens: en croisant le regard de Mishka, il leva son verre et il offrit à Gina, en la croisant, un clin d'oeil salace (et un coup d'oeil plus appuyé encore une fois qu'elle se fut détournée). Il récolta quelques business cards, promit quelques rendez-vous, partagea quelques histoires et descendit quelques verres avant de sniffer un ou deux rails aux toilettes pour tenir le coup. Il était en train de gérer une invitée au beaux yeux verts et comptait bien rentrer avec elle après la cérémonie.

Après un passage éclair de repoudrage de nez et trois shots de vodka bus d'un coup depuis sa flasque magique dans les toilettes du manoir, Piotr était en train de retourner vers le châpiteau en se passant une main dans les cheveux, sa mallette à la main (si certains invités avaient sourcillé en la voyant, il s'était contenté de sourire sans répondre - il était hors de question qu'il se déplace sans). Il s'arrêta net en entendant un bruit d'explosion. Piotr étudia sans mot dire l'écriture sanglante s'étalant dans le ciel, puis baissa les yeux vers les sortilèges colorés commençant à éclater un peu plus loin.

"Oh, fuck no," grommela-t-il d'un air bougon, triste de voir ses plans pour la soirée s'effondrer. Il consulta rapidement sa montre avant de tenter de transplaner. Sa première tentative échoua, lui donnant le tournis et Piotr grogna avant de s'y essayer de nouveau. Il disparut dans un craquement, laissant derrière une vague odeur de vodka.

Spoiler:

« Ou... Nous pourrions faire quelque chose qui nous ressemble. Nous pourrions faire une soirée bien à nous. Et ne pas se préoccuper des traditions ou de toutes ces conneries. It'll be fun. » Une simple pensée qui suffit à arracher au monstre un soupir teinté d’un profond agacement. Fun. Il ne pouvait comprendre, et ne comprendrait certainement jamais, ce qu’il pouvait y avoir de si réjouissant dans un tel évènement. Pourtant, les mariages semblaient animer les âmes fauchées des plus sombres d’entre eux, en passant par le palpitant aliéné de Thea, jusqu’au cœur glacé du Travers, qui se lançait dans cette sordide aventure pour la seconde fois… Sa première union ratée, teintée par le scandale, ne semblait pas l’avoir découragé. Au contraire, il continuait, obstinément et avec la même ferveur, à reproduire les mêmes erreurs. « Qui ne peut plus se passer de son hybride désormais ? » L’azuré givré devint réfrigérant à l’entente de ses palabres empoisonnés et pour simple réponse, il se contenta d’assassiner d’un regard mortel sa compagne à la témérité suicidaire. « Tu sais si ta sœur vient au mariage ? » Le monstre voudrait réduire à rien le sourire qui vient perler les lippes de la douce, morceler cet éclat de joie que lui procure la seule mention de l’enfer des Burke. Neith ou Nessie comme il aimait l’appeler. Un autre monstre qu’il rêverait de noyer dans les tréfonds ténébreux du Loch Ness. « Elle ne viendra pas, les Burke n’ont pas besoin d’être ridiculisés par sa présence. Laisse cette idiote là où elle est, c’est-à-dire, très certainement dans un endroit peu fréquentable. » Il sentait le danger croître. Chaque fois que la monstrueuse tornade rousse s’était mêlée de sa vie privée, elle n’y avait glissé que son venin et une cascade de problèmes l’avaient ensuite submergé. Elle avait sonné le glas de son histoire avortée avec Isaura et cela, il ne le lui pardonnerait jamais.

Puis, comme happé comme une réminiscence du passé, le saphir vient embrasser l’émeraude damné. La madone hantant ses pensées vient à leur rencontre sans qu’il n’ait plus à la chercher. Instantanément, comme animée par une force invisible et silencieuse, la poigne du prince des enfers se fit moins puissante autour de la taille de sa fiancée, comme guidée par les ressentis inavoué de Dante. La seule vision de la poupée à la chevelure dorée, qui plus est sans partenaire masculin qu’il ne devrait maudire par la suite, suffit à le nimber d’un millier de sentiments inconstants. Isaura avait sur sa personne un pouvoir damné dont elle ne semblait même pas avoir conscience. « Tiens, tiens, le couple dont tout le monde parle. Anthea, ma chère cousine ! Cela faisait longtemps ! Tu es de toute beauté. » Un instant encore, le regard du monstre plana sur la poupée qui avait été, autrefois, le centre de gravité de son univers tout entier. « Je n'ai pas encore eu l'occasion de te féliciter pour tes fiançailles. Quelle belle nouvelle, je suis sûre que vous formerez un magnifique couple. » Un léger rire, plein de froideur, s’échappe de ses lippes. Il peut dénoter les moindres notes de fausseté qui s’échappe de celles d’Isaura. Comme par le passé, elle manie les ténèbres acidulées de l’hypocrisie à la perfection. « Isaura. Tu es divine aujourd’hui… » Et le compliment était teinté de véracité. Cette beauté l’avait si souvent hanté qu’il en avait imprimé la moindre aspérité dans son myocarde. Pourtant, les années avaient émoussé les contours de ses souvenirs et la réalité le troublait bien plus qu’il ne l’avouerait jamais. Une jolie petite menteuse vers laquelle il se pencha pour murmurer. « Tu m’excuseras, je ne crois pas le moindre de tes mots. Mais j’espère que tu me réserveras une danse, en l’honneur du bon vieux temps... » Happé par la présence de la Rowle blonde, le monstre en avait presque oublié celle de la brune.

Aux dégoulinantes et écœurantes mièvreries du mariage, Travers-Abbott succédèrent bientôt les tumultes du chaos. La fumée. Les cris. L’écarlate. Une sordide ambiance comme il savait les apprécier. La baguette dans une main, l’adrénaline dans la carcasse, il se positionna presque par automatisme devant les Rowle et hocha rapidement la tête en direction de sa hound. Le message était clair, dans quelques secondes, il viendrait se joindre à elle pour participer à ce joyeux massacre. Un projectile s’extirpa de cette ambiance infernale pour venir déchirer la chair de sa joue, tintant son derme de vermeille. Les misérables venaient de signer leur arrêt de mort. « Bordel ! Izzy tu…vous n’avez rien ? » À la haine brute qui venait d’ensevelir ses veines, s’ajouta bientôt la profonde et sincère inquiétude. Il avait beau la haïr avec application, il ne pouvait s’empêcher de ressentir les mêmes sentiments que par le passé. Le même amour dévorant et prohibé qu’il comptait bien continuer de nier autant qu’il le pourrait, jusqu’à se consumer. La simple idée qu'elle soit blessée venait de le lui rappeler avec violence et brusquerie. Un léger trouble balafra un instant les opales azurées de Dante avant qu’il n’attrape la main de la blonde, sans même s’en rendre compte, pour les conduire vers le manoir. « Venez. Je vais vous mettre en sécurité. »

Spoiler: