Les yeux clairs de Sofiane balayent le ciel lorsque les cloches se font entendre sur l’île de Gracefield, avant de revenir immédiatement à ceux d’Aoife rivés sur lui, son coeur ratant un terrible battement à la perspective de cette nuit qui se dessine dans son esprit. Le temps d’une journée, il a réussi à oublier la misère dans laquelle ils se trouvent - presque. La faim, la saleté, les conditions de vie dangereuses dans lesquelles ils vivent, la douleur qui émane parfois de la blessure pansée dans son dos, la lune s’élevant de plus en plus haut dans le ciel chaque nuit et titillant la bête tapie sous la surface de sa peau, et cette horreur, qui peut leur tomber dessus à n’importe quel moment. Dans l’eau claire de la source traversant l’île, l’espace d’un instant, Sofiane a eu l’impression de se laver de cette nervosité qui pèse sur lui à chaque seconde.

Et elle est ravivée aussi vite par ce son strident, que son esprit associe aussitôt à la première Battue qu’ils ont vécu, et où il a failli perdre la vie. Ses sens se mettent directement en alerte, et il hoche vigoureusement la tête à l’attention d’Aoife - en effet, il leur faut absolument trouver Savage et la meute avant que les chasseurs ne fondent le village. Il l’a bien compris, le mois dernier : c’est leur unique chance de survivre le plus longtemps possible. Son regard revient à elle lorsque sa compagne tire sur sa main pour l’arrêter dans son mouvement, et il retient un semblant de grognement nerveux, interrompu lorsqu’elle énonce d’une voix hésitante : ”Je-je t'aime. Je voulais juste que tu saches, si jamais… Quoiqu'il arrive, on reste ensemble?” Son cœur se serre dans sa poitrine, prêt à exploser, tandis qu’il détaille son visage pendant cette seconde de battement. Évidemment, évidemment qu’il l’aime, et évidemment qu’il serait prêt à tout pour qu’ils puissent voir le soleil se lever à la fin de cette nuit violente. Alors Sofiane lève sa main libre pour la poser sur la joue d’Aoife, les sourcils légèrement froncés en abattant avec cette assurance brute qui se glisse souvent dans sa voix : "Il ne nous arrivera rien, tu m’entends ? Je t’aime Aoife. Personne ne te fera de mal, pas tant que je serai là. On reste ensemble, quoi qu’il arrive. D’accord ?" Son souffle suit le rythme de son cœur, et il vient l’écraser brièvement contre les lèvres d’Aoife, avant un dernier regard lourd de sens, pour finalement tirer sur sa main et courir en direction du village.

"Merde… Sav !", grogne-t-il lorsqu’ils arrivent rapidement à proximité des premières baraques de fortune où ils logent avec le reste de la meute de Javier ; pas besoin de faire le tour des bâtisses pour savoir que le village est presque désert, et surtout, que son odorat ne détecte aucun lycanthrope dans les environs. A l’exception de Savage (@Diana Selvaggio) qu’il voit courir vers eux, le visage fermé et le souffle court. La main de Sofiane relâche aussitôt celle d’Aoife, pour venir s’abattre sur l’épaule de la Halfer en l’un de ces gestes instinctifs qui se sont installés entre eux, depuis qu’ils font réellement partie de la même meute. "Il faut qu’on piste Javier et les autres." Mais s’il ne sent rien pour l’instant, il se doute qu’il en est de même pour Savage. Et ce n’est qu’après avoir retiré sa prise qu’il glisse sa paume dans celle de sa compagne, et que les trois prisonniers quittent à grandes enjambées le village pour s’enfoncer dans la forêt.

Pas la moindre trace de leurs nouveaux compagnons, et Sofiane commence à sentir une nervosité ramper dans ses veines. Au moins, ils n’ont toujours pas rencontré de chasseurs ou de créatures prêtent à leur fondre dessus. Lorsqu’une explosion se fait entendre au loin, non loin de la plage, le petit groupe s’arrête, et les doigts de Sofiane se referment sur le poignet d’Aoife. Aussitôt, il échange un regard avec Savage, un regard lourd de sens où mille mots s’échangent en silence ; elle l’a senti, elle aussi, cette odeur de lycanthrope. Ce n’est pas Javier, ce n’est pas Rena ou Gemma, personne qu’il semble reconnaître… Mais cela reste une piste. "Par ici", marmonne-t-il, plus pour Aoife que pour Savage qui s’est déjà élancée vers le parfum bestial qu’ils suivent par instinct.

tltr:

Noam n’a pas besoin que Logan lui dise quoi que ce soit : la main venant enserrer sa nuque et le regard qu’ils échangent lui offrent un brin de confiance bienvenu dans son agitation visible - quand bien même le contact, lui, est presque désagréable de par sa simple existence et le fait ciller nerveusement. Une confiance qu’il n’aurait jamais cru remettre entre les mains du Halfer qu’il a longtemps étiqueté comme un putain de rebus de ce système contre lequel il lutte depuis dix ans. Beaucoup de choses ont changé dernièrement (un euphémisme), et le regard qu’il porte à Yaxley en fait définitivement partie. Il tourne ses yeux bleus, attirés par la voix d’Ethan à son côté, en de simples mots qui viennent s’enrouler autour de son cœur énervé. ”T’as déjà oublié ce qu’on s’est dit avant de partir ?” Comment pourrait-il oublier ? Cette promesse est aussi vive dans son esprit que le baiser qu’il n’a pu s’empêcher de venir cueillir sur les lèvres de son meilleur ami avant de quitter Dagobah. ”J'te lâche pas, jamais.” Mais l’entendre de nouveau lui tire un sourire faible, similaire à celui que lui offre Ethan en retour, accompagné de cette caresse réconfortante . ”Moi non plus, jamais bro”, promet pour la énième fois Noam d’un air extrêmement sérieux ; il l’est, et en dépit de son ivresse légère, de ses maigres capacités magiques, du fait qu’il n’est pas le plus utile ou efficace sur le terrain, il n’a qu’une envie : défoncer tous ceux qui se mettront en travers de leur route, sauver le plus de monde possible, et rentrer en vie avec sa famille. C’est tout ce qui compte.

”On va la suivre, elle a l’air de savoir où elle va. — Bien vu.” Et en effet, la sorcière les guide à l’intérieur de la forêt, avançant devant eux d’un air aussi décidé qu’assuré. Si la prise de sa main gauche est ferme sur sa batte de Quidditch, celle sur sa baguette, dans sa main droite, est bien plus fébrile. Certes, la morsure de la bête qui l’a attaqué il y a près de deux mois de cela a commencé à cicatriser (à peine, à vrai dire, rouverte par la dernière pleine lune, à laquelle il ne préfère pas penser à l’approche de celle qui s’élèvera dans quelques jours), mais malgré le soins de Sam, il n’a pas encore intégralement retrouvé les capacités de ce bras saucissonné dans des bandages remontant jusqu’à son épaule. ”Eh meuf, t’es sûre que tu sais où on va là ? Y’a pers-” Ce n’est pas tant le ”MARCOOOO” que tout le groupe peut entendre au loin qui interrompt Noam, qu’un autre son, plus proche, plus menaçant. Un craquement, suivi d’une respiration… Non, deux ? Ou plus ? Il n’est pas familiarisé avec ses sens de louveteau s’éveillant un peu plus chaque jour, et la dose de Firewhisky qu’il s’est envoyé sur la barque n’aide en rien, mais quelque chose s’éveille en lui, comme un instinct nouveau et parfaitement déstabilisant. Et en croisant le regard de Logan, aussi alerte que le sien, il a la confirmation qu’il attendait qu’il a bien entendu quelque chose - non, quelqu’un.

”Les gars, je crois que- MERDE !” Sans aucun doute, Noam ne s’attendait pas à ce qu’un sort vienne de cette direction-ci, à l’opposé des arbres où il a entendu du bruit. Son sang ne fait qu’un tour, tout comme son corps qui se retourne aussitôt vers la menace, baguette au poing. Et il marque un temps d’arrêt en pensant reconnaître des visages parmi le groupe qui se tient droit face à eux. Est-ce que… ”Herrera!?” Oui, donc oui, il lui semblait bien qu’il avait déjà vu cette gueule quelque part. Putain de merde, il a pas signé pour se retrouver devant le premier mec qu’il a embrassé de sa vie - à moins que ce soit son cousin ? Ou son frère ? Son esprit s’interrompt un instant, bref, et il sent une main le tirer en arrière, lui faisant échapper de peu le sortilège que Celyn (ou l'autre Rosier ?) (@Benjamin Rosier) lance à leurs pieds.

Noam n’a jamais été très bon pour prendre la moindre décision, encore moins en situation de crise. Mais cet instinct étrange, appuyé par ses sens à vif, le pousse à se retourner vers l’autre menace, celle dans leur dos, qu’il entend se mouvoir dans l’agitation. ”Bombarda !”, crie-t-il de toutes ses forces, et une lumière vive jaillit de sa baguette pour venir percuter violemment les arbres derrières lesquels trois nouvelles silhouettes se dessinent.

tltr:

Les barques fendent la nuit qui les enveloppe. C'est à peine si le silence est dérangé par le bruit de l'eau qui frappe la coque, des rames qui plongent inlassablement, plus ou moins régulières, dans l'immensité du corps en mouvance.
Tu sens le regard d'Ayden se poser sur toi. Tu perçois sa nervosité, si prégnante qu'elle agite sa magie de houles grésillantes. Toi, tu bouges pas. Tu te tournes pas pour soutenir son regard ni pour le rassurer - tes yeux restent fixés sur l'île qui vous surplombe, imposante. La mâchoire est carrée, les dents serrées. C'est là qu'on été emprisonné les hybrides, et tant d'autres sorciers, depuis des années. Ca te fout en rogne. Euphémisme. Ca t'enrage.
Pour quelqu'un qui a du mal à rester immobile et concentré, tu l'es terriblement à ce moment précis. Le coeur bat un peu vite, l'adrénaline court déjà les veines. L'esprit et les sens s'affutent, s'aiguisent. Ca a le goût familier de l'habitude alors que l'impatience et l'appréhension se confondent. You can't wait to kick some fucking asses.
T'as été entraîné à ça, depuis si longtemps que ça te semble être toujours. La discrétion et l'espionnage. La traque et le combat, surtout. T'excelles à ça. T'aimes ça.

Vous accostez. Retrouvez la terre ferme. "Ayden. Une fois qu'on sera lancés, t'éloignes pas." Il hoche du chef, sans contester l'indication trop évidente. C'est le soigneur de Manticore, il est trop précieux pour que vous le perdiez. Même s'il sait se battre, il est moins entraîné que toi. Surtout, il sera davantage concentré sur les blessés que sur l'environnement. Ton rôle, autant que de libérer les prisonniers et surtout ceux hybrides, c'est d'assurer sa sécurité.
T'observes la barrière magique, impressionné par la facture des sorts, la force et la cohérence des mailles de l'enchantement. Pas sans faiblesses, pourtant. Une sorcière s'approche de l'intérieur ; ils commencent à travailler à créer une brèche. Tu t'avances un peu plus près. Tes doigts se referment sur le coude d'un de ceux de votre côté pour le faire changer l'angle de son impact. "Là," ça sonne comme un ordre et pour contrer de potentielles remarques t'ajoutes  : "Fais-le c'est tout." Sans appel. Tu lèves les yeux au ciel, déjà agacé, ajoute une explication maigre. "La barrière est plus fine." Ton sort rejoint les leurs.

L'immobilité aliène te quitte dès que se déchire la brèche. Déjà en mouvement, t'entraînes Ayden d'une pression sur le bras. Ne pas rester à découvert. Pas immobile, non plus. Jamais.
"Attends!" Il t'arrête déjà, un regard en arrière sur celle qui est le contact de l'Ordre et qui crache un sang noir dans l'obscurité. Tu fais volte-face, notes l'attroupement autour d'elle, la potion passée de mains en mains. "C'est bon, on continue. Maintenant!"
Une sorcière du Phénix prend les devants. Elle mène le groupe d'une foulée déterminée, s'enfonce sans hésiter dans la forêt - à croire qu'elle connaît l'endroit. Les autres suivent. T'entraînes Ayden à l'écart, suivant de loin, parallèlement, le mouvement général. Un groupe, ça attire trop l'attention. T'as pas besoin de les voir pour savoir où ils sont et les pister. Pas non plus pour sentir les auras des autres sorciers qui rodent dans les bois - s'ils ne sont pas trop loin et que tu te concentres assez comme c'est le cas.
Certaines sources magiques te semblent familières. Pas assez proches pour pouvoir les identifier pourtant - comme une trace olfactive le ferait dans l'air. Toutes se rapprochent du groupe qui vous précède - un peu trop, même. Tu presses le pas.

T'as pas le temps de prévenir Ayden, ni de réagir outre mesure. Le bruit de l'explosion te parvient en même temps que le souffle et la sensation plus lointaine de la décharge magique. Vous vous précipitez d'un même mouvement vers son origine. "Y a d'la compagnie, fais gaffe!" tu lances alors que vous déboulez sur les lieux de l'affrontement. Ca se perd dans d'autres cris, l'explosion d'un autre bombarda. L'adrénaline pulse, coule à torrent. Un instant pour évaluer la situation où tout vient d'un seul bloc, d'un flou paradoxalement cristallin. Ayden repère un blessé (@Winston Karahalios) dans vos rangs, se précipite et tu cales ta foulée sur la sienne, te plaçant entre lui et les silhouettes qui s'approchent toujours. Entre lui et le garçon touché, et la menace. Ton acolyte se penche sur lui, s'affaire déjà. "Bouge pas et respire." Tu sens l'influence vélane dans son aura. Tu le reconnais même vaguement - Sweet River probably - sans chercher à trouver son nom. Pas l'temps. Dans ton dos, t'entends Ayden incanter un sort de soin. Ca luit doucement, nimbe la peau claire du garçon de son halo et d'une chaleur délicate. La plaie se referme comme un soupir soulagé fuit les lèvres du soigneur. "Ca devrait aller. Fais attention." S'il ne ferait pas de mal qu'il se refasse examiner et se repose une fois qu'ils seront sortis de là, sa blessure n'est au moins plus que de l'histoire ancienne. Ce danger-là est écarté.

Toi, Seo Jun, t'es plutôt concentré sur ce qui se passe autour. Tu les laisses à leurs affaires sans t'en préoccuper davantage. Menace. Deux groupes de trois sorciers vous entourent. L'une des auras t'évoque quelque chose. Tu plisses les yeux dans sa direction, et t'es presque certain de reconnaître la silhouette du boss du Filet du diable. Tes lèvres s'ourlent sur l'émail acéré. Y a des conflits irrésolus. Le goût âcre du combat jamais fini. La réminiscence métallique du sang chaud dans la bouche. Tu glisses un regard à Ayden, qui a fini avec son blessé. Ta posture change, prêt au mouvement. Pas les poings en avant, cette fois, mais la baguette. Un geste vif. Le sort s'écrase sur des arbres devant le trio de Von Baüme, reprenant l'idée du premier Bombarda lancé derrière eux. Les éclats d'écorce volent. Les troncs s'abattent pour leur bloquer le chemin. "Faut qu'on trouve les prisonniers, faut bouger!" Six contre leur groupe - même s'ils ont encore l'avantage, et même si personne ne se rajoute à la partie, ça risque de très vite devenir le chaos. C'est tout ce que cette attaque a toujours promis, mais t'oublies pas le but de l'opération. T'espères retrouver des visages connus, l'espoir de les savoir au moins encore en vie.

résumé:

tw: langage cru, blessures, angst, putophobie

Savage avait senti ses membres geler à l'entente des cloches : elle avait précipitamment remonté son pantalon de gestes fébriles qui ne lui ressemblaient pas, lui donnaient d'autant plus le dégoût de ces jeux infernaux, et senti pulser cette peur nouvelle dans ses veines furieuses, ravivant la blessure lourde creusée dans son torse et le tatouage encore vif, cerné de marques d'un rouge presque noir - les traces de ses vaines tentatives pour s'en débarrasser.
Il était indubitablement plus facile de faire la peur que de la subir. Le rôle de la victime ne lui convenait qu'à moitié - n'avoir aucun moyen de défense la rendait folle, et elle grogna en découvrant le village désert, à son arrivée précipitée, en constatant qu'elle serait seule, sans sa meute d'adoption.
Jusqu'à sentir leur odeur familière. Fuck - elle ne supportait plus la solitude, ou plutôt ne l'avait jamais supportée, et ce vide béant la poussa en direction d'Aoife et Sofiane, guidée par leurs odeurs entremêlées, cillant en retrouvant leurs regards, puis la patte du loup-garou sur son épaule (un contact douloureusement bienvenu). Ils avaient l'air plus solides qu'elle ne l'était, désormais, un fait attendu pour Sofiane, déstabilisant pour Aoife - elle grogna en les dépassant, détournant le regard de leurs mains liées. "On bouge."

Javier. Leur meute. Un mauvais pressentiment lui tordit le ventre en s'enfonçant dans la forêt : il flottait un infect parfum de mort, souligné par les relents de sa blessure et de la trouille poisseuse qui lui collait au corps.
Il y eut un bruit d'explosion ; Savage se figea, et chercha le regard de ses compagnons d'infortune - puis celui de Sofiane, à l'odeur de l'un.e de leurs semblables.
Javier. Leur meute. Numa.

Sans prévenir, elle détala en direction de l'odeur familière, immanquable entre les effluves de magie - il y avait une odeur lupine, plus forte au fil de sa course, et une autre lui rappelant la douceur d'un pan de vie effondré. Il y eut un majestueux craquement, au-delà d'une rangée d'arbres ; des sorts, des voix, des cris - par réflexe Savage se tapit, jusqu'à comprendre que quelque chose ne tournait pas rond. "On s'approche", fit-elle d'abord sans s'assurer que Sofiane et Aoife l'entendaient, obnubilées par la scène - puis elle le vit, sa vision dégagée par l'inratable odeur de renard, flairée de trop près de nombreuses fois lors de leurs rixes. "Oh le con" ; et sans ambages, elle se précipita entre les arbres pour se jeter sur @Seo Jun Kim. "Fils de pute !" Elle rebondit violemment contre le Protego jeté en urgence ; ses dents s'entrechoquèrent en valsant au sol, ventre contre terre, un goût de fer et de poussière se répandant dans sa bouche. Elle redressa la tête, dardant son regard furieux sur le renard. "Vas-y, bute moi connard ! Sale traître à ton sang, va te faire foutre !" cracha-t-elle en cherchant déjà à se redresser - ce fils de pute qui participait aux Battues pour chasser les siens, révolte intérieure qu'elle sentit gronder, aveuglant sa compréhension limitée et les indices évidents de son rôle dans cette affaire.

tldr:

Sofiane est tellement beau, même quand l'obscurité voile un peu les traits de son visage et que l'inquiétude fait se plisser ses sourcils au-dessus de ses yeux clairs comme de l'eau. Il est beau et solide et il la regarde, la voit, et Aoife aimerait pouvoir fondre contre la main rugueuse mais rassurante qu'il pose sur sa joue. "Il ne nous arrivera rien, tu m’entends ? Je t’aime Aoife." Son coeur fait une nouvelle embardée dans sa poitrine, malgré le fait qu'ils n'aient jamais eu besoin de mots pour se le dire. Son nez lui pique, elle a envie de pleurer soudainement, et de s'abandonner complètement à ses bras, d'oublier le monde.

Elle a aimé avant, et elle a été aimée avant, du moins elle pensait - ce qu'elle découvre avec Sofiane est nouveau, intense, et pérenne. Elle ignore quand est-ce qu'elle a reçu le droit d'avoir tant de chance au milieu de cette vie de malheurs et de douleur. "Personne ne te fera de mal, pas tant que je serai là. On reste ensemble, quoi qu’il arrive. D’accord ?" Aoife hoche la tête. "D'accord." Elle accueille les lèvres de Sofiane contre les siennes avec l'envie de le garder pressé contre elle, et se détache à contre-coeur. Ils survivront cette nuit, et les suivantes. Ils finiront par s'en sortir - ils s'en sortent toujours, et l'Ordre arrive, tout le monde le dit. Ils vont les attendre de pied ferme, et fuir, et après... peut-être qu'ils pourront s'enfuir, aller en France, en Irlande, ailleurs? Aoife en a marre de se battre. Et elle et Sofiane pourraient construire une vie à deux...

Le village est désert quand ils y parviennent, mais ils trouvent Sav malgré tout. Aoife pince des lèvres quand Sofiane lâche sa main pour la poser sur l'épaule de Sav, mais ne dit rien. Elle les suit silencieusement et glisse volontiers de nouveau ses doigts dans ceux de Sofiane en courant avec eux, les laissant traquer le reste de leur meute improvisée. Heureusement, il ne semble pas y avoir de chasseurs dans les environs, même si elle entend des affrontements lointains et quelques cris - mais elle ne voit personne, une sensation étrange à Gracefield. Et terrifiante.

Ils s'arrêtent brusquement au bruit d'une explosion et le coeur d'Aoife bondit dans sa poitrine, ses yeux bleus cherchant une accroche sans en trouver, et elle se presse machinalement au flanc de Sofiane sans comprendre. "Par ici." Sav s'est déjà lancée en avant, et ils courrent à sa suite avec habitude, Aoife sentant sa nervosité grimper dans sa poitrine à mesure qu'ils avancent. Ils ralentissent, s'arrêtent. Aoife ne voit que l'éclat de quelques sorts, des silhouettes... mais c'est des échanges de sorts. Des chasseurs qui se battent entre eux...?

"On s'approche. - Sav..." Si ils sont en train de se battre, le mieux serait plutôt de s'éloigner et de les laisser s'user eux-mêmes. Mais, comme d'habitude, Savage n'en fait qu'à sa tête et se jette en avant sans qu'Aoife n'ait ni le temps ni l'opportunité de l'arrêter. "SAV!" crie-t-elle sans réfléchir, en se redressant d'un bond, immobilisée par la main de Sofiane quand elle veut la rejoindre. Elle s'étrangle en la voyant rebondir sur un bouclier magique et se recule contre Sofiane, il faut qu'ils s'enfuient, ils ne peuvent pas rester ici, Sav va tous les tuer, encore et--

"S-Seo Jun?!" Elle cligne des yeux sans comprendre, reconnaissant l'ancien membre de la NSFW avec qui elle a passé du temps à l'Ordre et à Sweet River il y a quelques années. Il a une baguette à la main mais il n'est pas un chasseur, c'est impossible, alors Aoife s'approche sans comprendre. "Vas-y, bute moi connard ! Sale traître à ton sang, va te faire foutre ! - Sav, pour l'amour de Dieu, arrête!" s'écrie-t-elle avec agacement en lui jetant un regard noir. "Qu'est-ce que--" commence-t-elle à demander en s'approchant de Seo Jun, méfiante, voyant qu'il est entouré de plus de silhouettes - mais elle est interrompue par un sort qui file dans leur direction, qu'elle et Sofiane esquivent de justesse en se jetant au sol.

Manticore. L'Ordre? Le coeur battant et le souffle tremblant, Aoife regarde Sofiane à côté d'elle avec de grands yeux débordants de larmes. "I-Ils sont là." Ils vont s'en sortir. Ensemble.

Spoiler:

Tapie dans l’ombre à l’orée de la forêt, la famille von Bäume dissimulée derrière les arbres, semble être dans son élément naturel. Pourtant, tu pries intérieurement pour qu’aucun autre germain ne soit dans le coin pour blaguer sur votre nom de famille. Dans ta sainte horreur de l’inaction, tu trépignes d’impatience, peu habituée à rester en retrait. Mais faut dire que ce soir, aux côtés du troisième âge, l’ambiance serait sûrement tout autre que lors de tes missions avec Bagshot sur les talons. C’est précisément dans ce genre de moments que tu en venais presque à regretter l’absence de ton hound et de ses plaisanteries fleuries. Mais tu n’as guère le temps de t’attarder sur tes pensées touchantes à l’encontre de Boris. Soudain, un sortilège vient s’écraser contre l’un des arbres derrière lequel vous aviez trouvé refuge. Le tronc éclate alors en mille morceaux et révèle votre présence aux yeux du petit peuple qui s’agite quelques mètres plus loin. Les sortilèges fusent déjà dans toutes les directions, et tu n’attends pas de recevoir ton carton d’invitation pour te joindre à la fête. Les premiers doloris s’échappent de ta baguette sans trop savoir vers qui ils se dirigent. Ton mot d’ordre de la soirée : tirer sur tout ce qui bouge. Avec un peu de chance, tu ne mettras ni ton oncle ni ton père en joue. Alors que tes yeux commencent à s’habituer à l’agitation ambiante, c’est finalement sur un couple un peu trop heureux à ton goût que tu jettes ton dévolu. Malgré ta ferme intention de les blesser, ils parviennent à éviter ton sortilège en se jetant au sol, tels deux elfes de maison après que tu aies eu renversé ton potage sur le tapis du salon. Loin de toi l’idée de baisser les bras et de détourner ton attention de deux si belles proies, tu accours dans leur direction avant qu’une voix amplifiée ne résonne subitement et te stoppe net dans ton élan. Qu’est-ce que c’était que cette histoire encore ? On t’avait pas prévenue que les Battues c’était un remake de Fort Azkaboyard. Et toi t’aimais pas trop les imprévus. Ils te donnaient l’impression de perdre le contrôle, de dévier de ta trajectoire si savamment dessinée. Les imprévus, doublés d’un compte à rebours, ça te faisait paniquer et prendre des décisions hâtives (et mauvaises). “Incendio !” Les premières flammes s’échappent de ta baguette et commencent à grignoter les abords de la forêt, dans laquelle tu perçois encore des mouvements. La dernière fois que tu as utilisé ce sortilège, Bagshot et toi avez bien failli périr dans une bicoque remplie de harpies déchaînées. Mais alors que tu entends le feu crépiter contre l’écorce de l’arbre le plus proche, tu parais peu satisfaite de la vitesse à laquelle il se propage. C’est pas ça qui allait empêcher ces sauvages de s’enfuir et de vous filer entre les doigts. Une moue boudeuse flanquée sur le visage, tu réfléchis aussi vite que tu le peux avant d’arriver à la conclusion que tu n’avais d’autre choix. “Feudeymon !” La puissance de la déflagration qui s’échappe du bout de ta baguette te fait reculer de quelques pas. Tu ne le savais pas encore, mais tu allais certainement vite l’apprendre, de l’autre côté de l’île, quelqu’un d’autre avait lancé le même sortilège dévastateur. Et tous ceux qui auraient le malheur de se situer entre vous… Eh bien, disons qu’on leur souhaitait de pouvoir courir. Vite. Très vite.

tltr:

Incrédule, il avait dû lui faire répéter sa tentative de trait d'esprit, refusant de croire que son frère avait proféré de telles paroles. Du caoutchouc ? ce simple mot aux relents moldu tira une moue de dégoût au patriarche. Que lui, Engel, ne puisse qu'envisager être en mesure de lui faire la moindre réflexion sur sa façon de se vêtir était déjà assez vexant en soit, mais qu'il sous-entende que son aîné était cheap au point d'enfiler des bottes en caoutchouc, cela frôlait le crime de lèse majesté.
N'eut-il été en deuil, il lui aurait fait comprendre de manière plus directe qu'il exagérerait. En attendant, guidé par sa mansuétude et le bon sens inhérent aux ainés, ces êtres par nature supérieurs aux diatribes des cadets, il se contenta d'un : « Si mère t'entendait. » las à souhait.
Vêtu de son plastron de duel aux airs de dolman, le cuir de manticore dans lequel ses bottes et son haut étaient taillés devait apporter un semblant de protection en cas d'altercation trop rapprochée. Achevant son ensemble sombre, une cape noire était rejetée sur son épaule gauche, gardée en place par une chaîne d'or. La chose était après tout retransmise, ils allaient certes passer la soirée à courir dans des marécages et autres endroits malsains, mais il n'était pas question d'avoir l'air de pouilleux en se faisant.
L'odeur infecte de l'humus grouillant d'insectes et parasites en tout genre embaumait l'air du soir ; riche idée qu'il avait eu, d'inviter son frère sur cette satanée ile. Que ne ferait-il pas pour son cher cadet.
Il ignorait comment la chose s'était jouée mais Ulrike les avait finalement joint dans cette activité ingrate. Telle compagnie allait quelque peu à l'encontre de son intention première en invitant son frère lors de cette chasse, mais peut être qu'ainsi il pourrait se contenter de rester en retrait, laissant les effusions de sang et autre joyeuseté aux sauvages à ses côtés.
Après tout, sa fille faisait bien plus honneur à son nom que son père, en ce qui concernait son attrait pour le noble sport, feu son grand père eut été fier. 
Ulrike ici, contre-sens. Comment ne pas songer à Valeska. Comment ne pas songer à ces chasses qu'ils faisaient ensemble. Comment ne pas songer à sa propre réaction si c'était Uli qu'ils avaient dû enterrer. À chaque pas les enfonçant un peu plus dans la forêt, Wolfram était de plus en plus convaincu qu'il avait agit en faisant preuve d'une insensibilité rare en organisant cette sortie.  Une raison de plus de l'écourter le plus tôt possible.
« Prêt ? Après tant d'années à avoir voulu te faire participer à mes chasses, c'est avec ce placebo que tu acceptes enfin.
- Un miracle en soi, ne pressons pas ces choses. » Baguette en main, il prit brièvement la tête du groupe, comme s'il avait la moindre idée de là où allait.
Marchant aux côtés de sa fille, il se demandait depuis combien de temps il n'avait pas passé autant de temps avec elle, refusant de finalement s'avouer que c'était bien là la première fois depuis qu'ils avaient posé le pied sur le sol britannique il était perdu dans ses souvenirs, cherchant dans sa mémoire une heureuse occurrence, mais rien ne vint. Il y avait bien sûr ces rassemblements sociaux ou ils s'étaient parfois longuement croisé, mais ils n'y étaient jamais aussi seuls qu'à cet instant - rassemblements qu'il avait de toute façon commencé à bouder, vu leur fâcheuses tendances à se transformer en attaque terroristes ou en conjuration. 
Poussé par le contexte bucolique à des pérégrinations intérieures, Wolfram ne vit que trop tard son frère se saisir de son col. Sans mot dire, Engel l'attrapa et le repoussa avant de l'inviter au silence. « Si tu comptes m'effrayer essa- » là, point de lueur joueuse dans le regard de son frère. S'appuyant contre l'arbre sur lequel Engel venait de le repousser, Wolfram réajusta sa cape et se tourna vers la cause de tant de commotion.
La pénombre ne rendait pas la chose aisée, mais il n'y avait pas de doute.
Il connaissait ces visages. Placardés aux côtés de tant d'autres. Ils auraient pu avoir été finalement capturé et envoyé ici dans l'intervalle, mais les baguettes à leurs mains écartaient cette option.
Les battues, se rendre aux battues en tant que chasseur pour en être finalement chassé. Quelle riche idée. «  Quelque chose ne va pas. » Doux euphémisme de la part de son frère ; ça sentait le merdier à plein nez.
Et à vrai dire, rien allait. Le regard qu'ils échangèrent était sans équivoque, Wolfram confirma ses craintes dans un murmure : L'ordre. Ou tout autre groupe dissident. Difficile de tenir le compte ces jours-ci, mais le mot d'ordre était le même : marauds à éviter.
Penché sur l'arbre il esquissa un cercle de sa baguette, entourant sa fille, son frère et lui-même d'un sortilège protecteur. « Demi-tour. Ils ne nous ont pas encore- » Faux. Quelques arbres devant eux volèrent en éclat, mettant à mal le sort qu'il venait de lancer. Mais sans ce dernier, la déflagration aurait certainement eu raison de lui. Des éclats de bois et d'écorces lui avaient lacéré le visage et le flanc.
Blessures superficielles tout au plus, mais son sang avait été tiré.
Plus question de fuir.
Mourir ainsi était inenvisageable ; un de leur aïeuls, un certain Henrik von Bäume était mort sous un arbre dans un malheureux incident sylvestre, deux-cent ans plus tard on s'en gaussait encore, pauvre diable bien nommé.
Mais le chaos ne faisait que commencer, à cette première attaque se succéda d'autres assauts, d'autres arbres - comme s'ils s'étaient donnés le mot.
Des troncs s'écrasèrent brutalement sur la bulle protectrice qu'il avait formé plus tôt et roulèrent sur le coté. « Une pensée pour cousin Henrik. »
Engel fendit les troncs abattus d'un diffindo, l'instant d'après Wolfram s'en empara de sa baguette et les projeta en face d'eux, visant les lieux d'où venaient les sortilèges les harassants. Les troncs, propulsés par un waddiwasi musclé s'enflammèrent en passant dans le Feudeymon d'Ulrike avant de rejoindre leurs cibles. « J'espère que ceci est plus à ton gout, Engel. » Un Feudeymon, rien que ça. A voir la manière dont sa fille avait reculé en lançant le sort, ce n'était pas là l'idée de l'année, mais, ah, si Charlotte pouvait voir ça. Enfin, le temps n'était pas aux regrets. Il s'agissait de redoubler de prudence à présent. Il continua plus haut, ayant soudainement l'impression d'avoir amené des enfants turbulents dans un parc d'attraction. « On reste groupir. »

tl;dr:

Le comité d'accueil ne tarda pas à se faire connaître ; et avec stupeur, Ethan tomba sur les traits bien connus de @Benjamin Rosier. "Herrera!?" Putain de merde, c'était bien sa veine - Ethan, tendu comme un arc par ces retrouvailles désagréables, serra les mâchoires, arma sa baguette et éructa un "... Exp - PROTEGO !" devant le changement de plan inopiné provoqué par... Par le Mangemort ?

Trop tard : il explosa à ses pieds et Ethan fut propulsé sur un mètre, s'échouant au sol dans un grognement douloureux. Il se redressa avec une rapidité éclair, suant face à l'affrontement explosant de toutes parts et siffla un "Stupéfix !" face à la sorcière aux côtés de Benjamin qui venait d'ouvrir la bouche, baguette levée vers lui (Ji-Eun) ; elle le détourna avec habileté, et Ethan en profita pour se réfugier derrière un Protego rapide.
Il entendit un cri étouffé à ses côtés ; un coup d'oeil pour voir une recrue de l'Ordre (@Winston Karahalios) s'effondrer au sol. Pas le temps - Ethan se jeta sur le côté pour éviter un nouveau sort du petit groupe de chasseurs en face de lui, et se releva derechef pour voir le chaos s'abattre sur eux.

Ethan batailla avec Benjamin et ses acolytes (dont @Maxine Zhao), jusqu'à ce qu'un cri retentisse, glaçant, l'espace d'une seconde, le terrain de bataille en une fresque stupéfaite. Le point de rendez-vous. ... Trente minutes ? "Noam, Logan, on se tire !" appela-t-il en direction de son équipe - puis il y eut des flammes, et Ethan vit s'élever dans les airs une chimère de feu gigantesque.

Fiendfyre. S'ils s'en sortaient vivants...
Ethan s'étrangla en voyant un tronc enflammé être bazardé tout droit sur @Noam Harris. "Bombarda !", cria-t-il en se ruant sur lui. L'arbre explosa dans les airs, à quelques mètres des deux amis ; un morceau de bois incandescent éclata contre son bras avec lequel il s'était miraculeusement protégé, laissant filer un cri de douleur face à la brûlure le mordant à travers ses vêtements. "Mer- Yaxley ?!"

Logan avait bondi en avant, échappa de justesse à l'éclat d'un sort, et fit éclater au sol une potion fumigène, non loin des trois sorciers (les Von Bäume) : d'épaisses volutes de fumée s'élevèrent, dérobant une partie de leur groupe à la vue des chasseurs. "YAXLEY ! ... LOGAN ! Merde merde merde !" Il allait devoir laisser Logan, derrière eux ? Putain de bordel de merde - l'angoisse était à son comble, et Ethan serra de nouveau les mâchoires devant la décision crève-coeur qu'il leur restait à prendre. "On s'en va ! Sud-Est toute !" fit-il à @Noam Harris et Winston, s'arrêtant une seconde sur ce dernier. "Tu peux courir ? Allez !"

tldr: