Spoiler:

tw:sang, consommation d’alcool

Le mouvement irrégulier de la barque est réel, le vent qui fouette le visage de Noam est réel, l’obscurité aussi est bien réelle. Et pourtant Noam a l’impression d’être dans un de ces rêves étrangement précis et réalistes, emplis de détails qui, une fois regardés de près et mis ensemble, ne font plus aucun sens et trahissent leur nature onirique. Peut-être est-ce à cause de tout le whisky qu’il a ingéré avant de partir de Dagobah (et sur le chemin) ; peut-être est-ce parce qu’il n’arrive à ingérer ce qui est en train de se passer. ”T’sais quoi, bois ça, ça ira mieux.” Le gamin tremblant à son côté baisse les yeux sur la flasque qu’il lui tend, et l’ombre d’un sourire se dessine sur le visage de Noam lorsqu’il le remercie et s’en empare - il en a certainement plus besoin que lui, et ça ne peut pas lui faire de mal. Mais tout le monde n’a pas l’air d’être de cet avis, comme la sorcière qui se retourne et lui arrache le petit contenant des mains. Aussitôt Noam se tend et jette un coup d’oeil à Ethan avant d’avoir une expiration amusée, nerveuse, et de reprendre discrètement l’autre flasque qu’il lui avait cédé un peu plus tôt pour la remettre précieusement à l’intérieur de sa veste - manquerait plus qu’on leur confisque celle-là également.

Lorsque la barque butte contre le sol, les doigts de Noam se crispent sur ceux d’Ethan, son cœur battant maladroitement dans sa poitrine, et il lui faut faire un certain effort pour relâcher sa main et se lever à son tour. Il se saisit de sa batte et balaye les alentours d’un regard anxieux avant de sauter hors de la barque en silence, ne lâchant pas d’une semelle ses deux compagnons, suivant son meilleur ami et Logan comme leur ombre. Il aurait aimé qu’ils soient tous ensemble, et qu’ils ne soient pas contraints d’être séparés, ne serait-ce que pour pouvoir garder un oeil sur sa famille, toute sa famille et ne pas avoir peur de sentir le tatouage sur son bras s’activer sans ne pouvoir rien faire. ”Putain de merde!”, s’écrit-il en sursautant quand un sourd son de cloche vient briser le calme de leur abordage et vriller ses tympans sensibles. Tout est de plus en plus réel, trop réel, et Noam est à peu près sûr, désormais, qu’il ne s’agit pas d’un mauvais rêve ; surtout quand une silhouette apparait de l’autre côté de la barrière magique pour y créer une brèche et leur permettre de s’introduire.

Ils y sont. Les horror games. Et c’est comme si cette cloche en annonçait le début, les accueillait de son tintement strident et insupportable. Un frisson cavale le long de son échine - et pourtant Noam n’a jamais été aussi déterminé. Qu’il s’agisse de l’appel de la lune, trop proche (et lui aussi, bien trop réel) faisant bouillir son sang dans ses veines, ou toute cette rage qui ne le quitte plus depuis des mois, dur à dire.

C’est l’odeur du sang, qui attire son attention la première, avant même que le groupe ne se tourne vers leur contact qui se met à cracher des gerbes d’un liquide poisseux et noir. ”Bordel, pourquoi son sang est noir ? — Son sang est noir parce que c'est l'effet d'une malédiction.” Putain. Ils n’ont pas encore franchi la barrière magique que l’horreur se présente déjà à eux. Et Noam sent une pulsion de colère et de haine le parcourir de part en part. Ils vont leur faire payer à ces enfoirés, qui pensent qu’on peut jouer avec la vie de parfaits innocents - comme Simon, comme Stephen, comme Araminta, et tous les autres. Ne vous engagez pas dans des duels inutiles, a dit l’autre bouffonne de l’Ordre ; comme s’il allait retenir ses coups s’ils croisent un de ces monstres s’amusant depuis des années à chasser des sorciers comme du gibier.

”Les autres, on bouge, faut pas rester ici.” La voix de la sorcière (vaudou, a dit quelqu’un ?) est sans appel, et un instinct enfoui dans les entrailles de Noam décide aussitôt de s’y rattacher et de la suivre sans même réfléchir. Il jette un dernier coup d’oeil à leur alliée pliée en deux, prise en charge par l’un des membres de leur groupe, avant de se faufiler à son tour dans la brèche grande ouverte devant eux, sa main fermement resserrée sur le manche de la batte au creux de sa paume. ”Eh les frères”, dit-il presque à voix basse en se retournant vers Ethan et Logan. ”On reste ensemble, hein ? Faîtes pas les cons.” Comme s’il n’était pas le plus prompt à se jeter tête la première dans une situation périlleuse. Mais il a besoin de se rassurer, quelque part - autant pour eux que pour lui. Et c’est en échangeant un dernier regard lourd de sens avec Ethan qu’ils se mettent sur les traces de la sorcière les guidant à l’intérieur de l’île des horror games.

tltr:

tw: sang, consommation d’alcool, stone cold bitch

Lorsque tu aperçois ces flammes bleues zébrer le ciel, il y a comme un poids lourd qui écrase ta poitrine.
Si tu ne te rappelles pas avoir remarqué de wyvernes la seule fois où tu as assisté à ce spectacle au chaud dans le Manoir, il y a toutefois un goût amer qui remonte l’arrière-gorge : t’as vu ça et tu n’as jamais rien fait pour l’en empêcher. Tu savais et t’as jamais été jusqu’à te rebeller contre qui que ce soit pour faire sortir ces prisonniers de là, et les enfermer à Azkaban, ou dans les sous-sols du Ministère. Pas assez de place, qu’ils disaient. Et puis, ça ferait bien passer le temps, qu’ils sifflaient dans un demi-sourire qu’on leur connaît bien.
Alors quand vous vous rapprochez, quand tu assistes déjà à ce festival pyrotechnique qui n’augure rien de bon pour toi ou qui que ce soit d’autre, il y’a comme une sombre colère qui réchauffe ton ventre et te fait serrer les dents. Une colère sourde, envers toi, envers les autres qui furent les tiens, envers cette mascarade qui n’a désormais plus lieu d’être.

Tu partages une flasque déjà à moitié vide de whisky avec @Noam Harris, (c’est pas comme si vous aviez déjà chargé avant de partir), assit pas loin de toi dans la barque. Vous n’êtes pas les seuls à le faire, et la sorcière vaudoue (@Ruth Pike) juge bon d’en faire la remarque à celui qui est le plus proche d’elle, le malheureux gamin ayant récupéré un des Graal de Harris. On dira que c’est pour faire passer le malaise, le sandwich boeuf-fromage préparé par Hugo et surtout, cette envie irrépressible de foncer dans le tas et de filer telle une tête chercheuse vers l’ennemi.

Ne pas perdre de temps, aller droit vers l’objectif. T’as du mal avec ça au fond, parce que depuis quelques longs mois maintenant, ta rigidité mentale en a prit un coup. On t’a maravé de coups et aujourd’hui, t’es méconnaissable.

Mais dire que tu n’as pas peur serait un mensonge. Ton corps tremble sous la nervosité — t’es pourtant calme, vu de l’extérieur. Mais en plein exercice mental en même temps, qui finit par porter ses fruits.

Qu’est-ce que t’as à perdre après tout ?

Puis l’odeur du sang te tire de ta pseudo-rêverie, une odeur qui ne te dérange pas, beaucoup moins que l’eau à la lavande d’Herrera — tes clairs vrillent sur la personne qui se plie et crache du sang noir, et ça ne te fait rien. Elle va vous ralentir, il faut que vous la laissiez ici et ne vous confondiez pas en mille et un questionnements inutiles. « Bordel, pourquoi son sang est noir ? — Son sang est noir parce que c’est l’effet d’une malédiction. — On a pas le temps, on y va. » Que tu leur dit en avançant déjà un peu, quittant du regard votre contact comme si elle était devenue aussi inutile qu’une bougie en plein soleil. D’autres sont encore choqués par cette expérience et cherchent vainement à trouver un moyen de l’aider. La laisser là, c’est ta seule et unique option envisageable ; tu n’étais pas venu pour faire du babysitting de sorcier maudit à l’agonie.

T’es bien aise de remarquer que cette même sorcière (@Ruth Pike) est de ton avis et vous encourage à la suivre. « Les autres, on bouge, faut pas rester ici. » Tes bras ont l’air d’être plus légers que jamais, maintenant que tu n’as plus tes fers runiques. T’as tes gants, cela dit, ta magie circulant à nouveau jusque dans tes cercles alchimiques. Cet effet-là, presque oublié, t’électrise.

Tu laisses passer Noam, attendant @Ethan Herrera qui remonte jusqu’à vous à son tour.

« Eh les frères, » murmure Noam. Tu vas chercher son regard dans la pénombre. « On reste ensemble, hein ? Faîtes pas les cons. » T’es même pas sûr de pouvoir le rassurer, sur ce coup-là. T’as jamais été très bon pour ça, tant tu étais terre-à-terre, réaliste. Vous participez à une mission suicide et il n’était guère question de fleurir le tableau.
Malgré ça tu remontes un peu vers lui, et pour seule réponse, tu lui prends la nuque fermement à ton passage, (ta poigne est bouillante mais supportable par delà le cuir magique), lui dit quelque chose par ton regard trop clair qui se perd dans l’obscurité. Un truc du genre « on y va, mec, et on verra, » ; et tu ôtes ta main gantée assez vite, une fois le message non-dit transmis.
T’aimes pas les contacts physiques, la lune pleine qui se rapproche vous met à mal, mais vous êtes dans la même galère.
Mais là, les mots ne te venaient pas. À grandes occasions ses exceptions.

p'tit résumé des familles:

tw: sang

L’effort physique n’avait constitué qu’une maigre distraction, durant la traversée ; sitôt que le mouvement des rames s’était synchronisé, l’attention d’Ethan avait filé droit sur ce qui s’en venait sur eux aussi sûrement que l’ire de Logan à quelques jours de la pleine lune.

De l’autre côté du détroit, il y avait Simon. C’était tout ce à quoi Ethan pouvait penser, en dépit des dizaines (centaines ?) de prisonniers, de la présence de Stephen, de la nervosité palpable de Kad, avant leur départ ; Simon était là, et ce fait s’était emparé de son esprit avec une virulence d’autant plus sensible que flottait encore sur ses lèvres le goût de celles de Noam. « Crois moi, tu veux garder les idées claires pour ce qui t'attend. Rame." Ethan échangea un rapide coup d’oeil avec Noam, et regretta vaguement de ne pas avoir pris une lampée de la flasque qu’ils se passaient avec une régularité inquiétante, avec Logan. Il n’était pas certain qu’amener le premier eût été une décision bien réfléchie (comprendre : c’était à ses yeux une idée stupide et abherrante), une opinion qu’il ne s’était pas gêné de partager auprès des Avengers ; et encore une fois, comme toujours, Anthony avait cédé aux caprices de son préféré.

Leader de pacotille.

Son coeur s’emballa au tintement qui résonna dans la nuit ; il manqua d’en perdre la mesure, et une voix inquiète vocalisa ce qui se terrait au fond de lui. « C’est rien, » parvint-il à sortir de sa gorge serrée devant le sursaut de Noam. Il avait depuis sa transformation (et sa descente vertigineuse aux enfers) appris à lui mentir convenablement.

Ils mirent pied à terre ; Ethan y trouva ses jambes molles comme si atteintes d’un sortilège de Jelly-Legs, et se raccrocha à sa baguette, un poids plombant son estomac vide (il avait voulu garder le sandwich pour après - avant de se rendre compte, dans un brusque silence, qu’il n’y en aurait peut-être pas).

« Qu'est ce qu'elle a ? » « Il faut l'aider! » « Bordel, pourquoi son sang est noir ? » « Son sang est noir parce que c'est l'effet d'une malédiction. » « On a pas le temps, on y va. » La voix de Logan toute proche couvrit un bref instant celles du dialogue de fond. « ... coupé la langue. » « Merde… » souffla Ethan, paralysé à la vue du sang noir s’écrasant aux pieds des deux sorcières en dépit de l’impulsion de son corps à vouloir suivre Logan. Il passa une main nerveuse sur son visage, suivant des yeux le spectacle avant de s’en détourner à grand-peine, soudain craintif que cet interlude n’ait attiré l’attention de l’autre côté de la brèche. « Les autres, on bouge, faut pas rester ici. » Il rejoignit le reste du groupe sans demander son reste, remontant jusqu’à Noam et Logan, suivant de ses yeux nerveux la silhouette de la sorcière, fonçant droit devant eux. « Eh les frères, le regard d’Ethan rencontra les deux billes brillantes de Noam dans l’obscurité, son invective légère faisant battre son coeur contre son torse, on reste ensemble, hein ? Faîtes pas les cons. » Un silence de plomb s’abattit sur le trio, et Ethan esquissa un sourire faible, forçant les muscles de son visage tendus comme un arc à produire de quoi rassurer Noam, ivre comme souvent ces temps-ci, tandis que Logan lui offrait une maigre accolade - un contact lourd de sens pour un Yaxley détestant la proximité physique et un Noam la fuyant depuis de longues semaines. « T’as déjà oublié ce qu’on s’est dit avant de partir ? » fit-il sans se soucier de la présence de Logan de l’autre côté de Noam, se forçant à ne pas ciller tandis qu’il détaillait les traits de ce dernier - pour la dernière fois, au cas où, comme ce dernier baiser qui l'avait secoué avec une violence qu'il préférait oublier. « J'te lâche pas, jamais. » Sa main vint trouver le dos de son meilleur ami, et il releva les yeux vers Yaxley, qui avait l'air plus déterminé que jamais - une nouveauté après ces mois d'apathie au camp. « En plus Logan a juré sur sa vie qu'il nous ramènerait tous les deux à Sam, il a pas le choix. » Un sourire fin perça à travers l'écran tendu de son visage, avant d'indiquer du menton la sorcière devant eux. « On va la suivre, elle a l’air de savoir où elle va. » Plus qu'eux, en tout cas.

tl;dr:

La nuit est tombée plus vite que prévu, avalant les derniers carrés de ciel bleu en les peignant rapidement de rouge, d'orange, puis d'un noir profond. Aoife est encore trempée de la session de baignade improvisée à laquelle elle a traîné Sofiane, lui assurant que c'était absolument nécessaire: tant pour se décrasser un peu que pour s'éloigner un peu du village aux yeux scrutateurs et parfois étouffants. Le contact de l'eau fraîche lui fait toujours un bien fou, l'apaise et lui permet d'oublier, pendant quelques minutes, l'horreur de sa situation actuelle. La pleine lune approche à grands pas et elle sait que Sofiane aussi avait besoin de ce time-out, de cette soirée passée à deux, à s'éclabousser et à s'embrasser et à rire comme si de rien n'était.

Ils sont en train de rentrer au village en prenant leur temps, main dans la main, quand les cloches sonnent.

Aoife sent son estomac se tordre dans son ventre et elle s'immobilise pendant un instant, jetant à son compagnon un regard paniqué aux yeux bleus immenses. Ils n'ont pour l'instant vécu qu'une seule Battue et Sofiane a failli y passer - si ce n'était pas pour le cadeau de leur mystérieux sponsor, Aoife ignore ce qu'il serait advenu de lui. Sa blessure est loin d'être guérie, mise à mal par la pleine lune qui est arrivée entre temps, et elle-même n'est pas au top de la forme: même au contact de l'homme qu'elle aime, Aoife se sent lentement dépérir. Voir l'océan sans pouvoir le toucher, son bras qui a mal guéri après avoir été brisé par le Hound de la VB, l'angoisse constante d'être attaquée par les autres résistants et par les Battues... autant de choses qui font de sa vie à Gracefield un Enfer.

"Il faut qu'on trouve Sav et les autres," souffle-t-elle à Sofiane. Même si elle n'a plus le moindre amour pour la Halfer, il est impensable pour elle de ne pas partager ces nuits-là avec elle - après tout, ils ont été une sorte de meute, fût un temps, et ils n'ont pas grand-monde d'autre sur qui se reposer, à part la meute de Javier qu'il faut qu'ils trouvent en suivant. La collaboration est la seule manière de survivre sur cette île.

Ils font un mouvement pour commencer à courir en direction du village, à proximité duquel ils ont vu Sav en dernier avant de partir quelques heures plus tôt, mais Aoife arrête Sofiane en tirant sur leurs mains toujours liées. Elle ouvre la bouche pour dire quelque chose, ses yeux clairs balayant son visage. Son coeur est coincée dans sa gorge et résonne dans ses oreilles, un bruit assourdissant et angoissant de tambours.

Elle le trouve tellement beau, Sofiane, malgré ses longs cheveux sales et mal peignés et la barbe qui lui bouffe les joues et qui part dans tous les sens. I see you, Aoife, lui a-t-il dit un jour - et ce soir-là n'est pas différent. Il la regarde, il la voit, la voit vraiment et c'est cet état de fait qui lui donne du courage tous les jours, toutes les nuits, jusqu'à la fin. Et qui lui donne du courage, aussi, en cet instant précis. "Je-je t'aime," balbutie-t-elle en rougissant. C'est une évidence-même pour elle, et elle pense que c'est le cas pour lui aussi. Son coeur explose dans sa poitrine, répandant une chaleur brûlante entre ses côtes. "Je voulais juste que tu saches, si jamais..." Elle pince des lèvres, resserre ses doigts autour des siens, et lui offre un léger sourire incertain. "Quoiqu'il arrive, on reste ensemble?" offre-t-elle d'une petite voix, en se rapprochant de lui alors que déjà les cris et les sorts commencent à résonner autour d'eux et que l'adrénaline se répand dans ses veines.

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Maxine avait froncé les sourcils lorsque Benjamin l’avait invité pour une activité un peu particulière . Il avait son sourire en coin lorsqu’il lui avait fait cette proposition et elle n’avait pas su dire non. Alors elle l’a suivi. Ils ont retrouvé sa mère et ensemble ils sont partis. Maxine s’était préparée à tout : une promenade autour d'un lac avec les questions embarrassantes de Jieun sur leur vie de couple ou un repas entre sang-purs à écouter les conversations des uns et des autres. Franchement, elle aurait pu refuser, mais voilà, Benjamin agit bizarrement depuis quelques temps et elle n’a pas envie de le perdre de vue. Et en plus, si ça lui permet de glaner des informations pour l’Ordre, elle ne dit pas non. Et en termes d’informations, on peut dire qu’elle est servie. C’est tellement dense qu’elle ne sait plus où donner de la tête. Elle voit des choses. Elle entend des choses. Elle se retrouve au milieu d’autres mangemorts. Et ce qui l’inquiète le plus c’est l’air beaucoup trop enthousiaste de Benjamin. Elle ne l’a jamais vu comme ça avant. “Benjamin ? Quel est cet endroit ?” Demande-t-elle en s’approchant du Rosier. Ce n’est pas lui qui répond, mais sa mère. “Un bon moyen de se défouler. Tu verras, tu vas beaucoup apprécier, Maxine.” Elle esquisse un sourire poli à la femme, mais intérieurement, elle redoute ce que défouler veut réellement dire. Elle a un mauvais pressentiment, une intuition qui lui vient tout droit d’Archie qui reste dans ses jambes et garde la queue entre les pattes.

Pourquoi est-ce que tout le monde sort ses baguettes ? Pourquoi est-ce que tous les mangemorts donnent l’impression de s’être apprêtés pour le défilé de l’année ? Merlin c’était quoi ce bordel en fait ? Et damn it, pourquoi… pourquoi Benjamin a cet air presque joyeux sur le visage ?

Maxine sursaute lorsque des cloches se mettent à sonner et que les mangemorts se mettent tous à bouger. Elle n’a pas d’autres choix que de suivre les Rosier. Elle est surprise lorsqu’une boule de cristal les suit et se demande pourquoi c’est filmé. On les intime de s’arrêter et d’être silencieux. On leur pointe des formes un peu plus loin. Maxine plisse les yeux et s’attend à voir des animaux sauf que non. Elle sent son estomac faire un looping lorsqu’elle comprend que ce sont des humains qui sont un peu plus loin. Un moyen de se défouler avait dit la mère de Benjamin. Qu’est-ce que c’était que cet endroit ? Elle se retient de prévenir les personnes en criant un attention lorsqu’un des mangemorts lance un sortilège dans leur direction, mais elle doit se taire. Ce serait griller des cartes. Alors elle subit juste. Elle voit la personne s’effondrer, elle entend les éclats de rire des mangemorts autour d’elle et elle, elle est figée sur place. Elle essaie de garder une expression neutre. Lorsque Benjamin effleure son bras pour capter son attention, elle se reprend. Immédiatement, elle bloque encore plus son esprit. Elle esquisse un léger sourire au Rosier avant de suivre les Jieun et Benjamin qui prennent une autre direction pour la chasse.

Ils arrivent au niveau d’une forêt et s’y engouffrent. Maxine tend l’oreille. “Bienvenue aux battues, Maxine.” Souffle la mère de Benjamin. Battues, rien que le mot lui fait froid dans le dos. Un peu plus loin, ils aperçoivent d’autres mangemorts et encore plus loin, il y a un groupe qu’ils doivent être en train de pourchasser. La mère de Benjamin ne perd pas une seconde et lance un sortilège en direction du groupe de chassés. Maxine a le cœur au bord des lèvres. Qu’est-ce que c’est que cet enfer ? Cette question tourne en boucle dans sa tête.

Spoiler:

Passer de l'autre côté de la barrière. Benjamin se demande bien pourquoi il ne l'a pas fait avant aujourd'hui. Probablement une histoire d'emploi du temps, ou de besoin de se faire du réseau au manoir... C'est sûr, s'il avait pu, il l'aurait fait avant. Du moins, c'est ce que sa mère a conclut quand il lui a dit qu'il ne comprenait pas pourquoi il ne s'était pas lancé sur le terrain avant aujourd'hui. C'est parce que tu ne prends pas assez de temps pour t'amuser, parce que tu travailles trop. Il n'a pas pu la contredire : son quotidien n'est fait que de rendez-vous clients, de réunions importantes, de missions de représentation et de passages au ministère et au QG de Rosier Events. Le seul temps libre qu'il a, il le consacre aux deux femmes de sa vie : Maxine, sa petite amie, et Rosario, sa meilleure amie — et encore, il estime ne pas les voir beaucoup. Je suis contente que tu aies accepté de prendre du temps pour faire ça avec moi. Le sourire sur le visage de sa mère était si peu familier, mais si agréable. Il est content, Benjamin, de voir que sa mère reprend du poil de la bête. Après de longues années complètement à côté de la plaque, elle s'est refait des amis, et elle semble avoir repris goût à la vie.

Il était tellement enthousiaste, tellement content d'enfin se lancer, qu'il a invité la personne avec qui il a toujours envie de tout partager : Maxine. Bien sûr, sa mère a été un peu sceptique, dans un premier temps : bien qu'elle apprécie la Zhao, Ji-eun Rosier n'a pas du tout envie de la voir épouser son fils. Mais Benjamin était si excité qu'elle a fini par se faire à l'idée. Et voilà que maintenant, ils sont là, tous les trois, au nord de l'île alors que le début des Battues va bientôt être annoncé par la cloche habituelle. “Benjamin ? Quel est cet endroit ?” “Un bon moyen de se défouler. Tu verras, tu vas beaucoup apprécier, Maxine.” Benjamin regarde sa mère, puis il regarde Maxine, et pousse un soupir de contentement. "Ça va vraiment être une super journée." Kate (sa chienne animixée), à ses pieds, est un peu raide, et il lui caresse la tête pour lui intimer que tout va bien, qu'elle ne doit pas avoir peur. Ils sont en sécurité, ils vont bien s'amuser. Elle ne change pas d'expression. Elle doit être un peu malade.

La cloche sonne. Un brouhaha de fond commence à s'élever, et au loin, des silhouettes commencent déjà à s'activer — chassés contre chasseurs. Il faut qu'ils trouvent des prisonniers. Benjamin montre à Maxine un homme qui court un peu plus loin et qui s'effondre sous un sortilège — joli tir. "C'est parti!" fait-il alors qu'ils s'engouffrent dans la forêt. “Bienvenue aux battues, Maxine.” Benjamin sent que Maxine ne comprend pas trop ce qu'il se passe, alors il lui serre la main (sous leurs manches, sans qu'il le sache, marque des ténèbres et tatouage du cercle 4 se frôlent). À côté d'eux, Ji-eun se lance sans hésiter, lançant un premier sort vers un groupe de chassés qui avance dans la forêt. Ben lâche le bras de Maxine et s'élance à la suite de sa mère, se rapprochant toujours plus du petit groupe, la baguette levée devant lui.

Il voit les baguettes des individus avant même de voir leurs visages, et déjà, il tique. Ils ne sont pas censés être armés. Son regard remonte, et il écarquille les yeux. "Herrera!?" Il reconnaît sans mal son ancien camarade de dortoir... Aujourd'hui recherché. Il n'est pas censé être là. Le visage de Ben se tord et il brandit un peu plus sa baguette. Il reconnaît Harris, avec lui. Décidément, il y a des choses qui ne changent pas. Et avec eux... Yaxley ? Il a disparu de la circulation depuis un bail, celui-là. Ils sont avec d'autres personnes qu'il ne connaît pas. Il faut leur mettre des bâtons dans les roues à tous, rapidement : ils sont armés.  Bordel mais que font-ils ici? Benjamin se poste devant Maxine pour s'assurer qu'ils ne peuvent pas la toucher, et lance sans hésiter un "Bombarda!" à leurs pieds pour les déstabiliser — il compte sur sa mère (et sur Maxine) pour enchaîner immédiatement avec des sorts qui mettent à mal les intrus.

Spoiler: