Kingsley jette un dernier regard aux membres de l'Ordre réunis devant lui, et déglutit lentement.

Il a passé les derniers jours dans un état frénétique et obsessionnel, cassant les pieds (et les oreilles) de tout le monde autour de lui. Malgré l'hostilité évidente que la plupart des gens lui vouent, on a suivi ses recommandations de dernière minute, écouté ses conseils inventés sur l'instant, et pris bonne conscience de tous les détails compliqués et terriblement dangereux de son plan d'attaque sur Gracefield. Il ne voulait pas libérer les Battues. Mais si il y est obligé... well, autant le faire correctement.

Pourtant, maintenant que lui et son équipe attendent silencieusement l'heure de leur départ, il se sent rempli d'un très grand calme. Il est inquiet pour ses proches, et il a peur pour sa vie, et il appréhende beaucoup ce qui va les attendre quand ils arriveront à Gracefield. Mais, pourtant, Kingsley se sent serein, une sorte de sérénité du soldat qui retourne enfin à sa guerre.

Quand sa montre lui dit qu'ils n'ont plus qu'une minute pour leur attaque coordonnée, Kingsley carre les épaules. Il a aligné des dizaines de pep talks toute la journée pour le bénéfice de tout le monde, mais se sent tout de même d'ajouter quelques mots : "Ce soir, on se bat. Non, ce soir, on attaque. Non." Il secoue la tête, ses yeux sombres glissant sur les visages de sa petite escouade improvisée. "Ce soir, on se venge."

Le groupe pénètre du même pas dans l'âtre de la cheminée de la planque perdue dans les fins fonds de l'Essex, et Kingsley lâche la Poudre de Cheminette dans l'âtre en accordant une prière rapide à un dieu auquel il ne croit pas. Il espère simplement que Stephen ne s'est pas trompé, que le réseau va tenir, que les sorts qu'ils ont apposé sur l'âtre vont fonctionner... "Manoir de Gracefield," souffle-t-il d'une voix tendue avant d'être avalé avec le reste du groupe par des flammes vert émeraude.

Ils débarquent dans un bureau richement décoré, baguettes à la main. Blaise n'est pas là - petit con. Il donne ses ordres, adresse un regard pesant à @Lee Jordan et @Elena Alvarez et George avant de les laisser sortir, restant en arrière avec le reste de sa petite équipe. Il regarde sa montre sous le regard impatient des autres.

Quelques secondes plus tard, @Fenrir Greyback et quelques membres de sa meute apparaissent dans le bureau. "Ils sont avec nous," grogne-t-il après avoir détaillé le loup-garou d'un air patibulaire. "Je t'ai à l'oeil. Pas de morsure, pas de kidnapping, pas de friendly fire. Si je te vois faire quoique ce soit qui pourrait nous nuire, je t'égorge," dit Kingsley à Fenrir, comme si il ne prévoyait pas de l'ensevelir sous les ruines du manoir avec le reste de l'élite sorcière. "Allez, on file." Il peut déjà entendre des bruits étouffés d'affrontement et il est le premier à ouvrir la porte du bureau et à s'engager dans le couloir, se déplaçant comme si il avait vécu toute sa vie dans le manoir jusqu'aux escaliers de service, évitant les bureaux pullulant des employés de Zabini (l'autre).

Il fait sauter la porte s'ouvrant sur les escaliers d'un mouvement de la main et, déjà, fait de grands gestes avec sa baguette en direction des convives, sans discrimination: "Incendio Totalum!"

TLDR:

tw: sang, référence à une mutilation

"Bastet, j'essaye de travailler..." Blaise soupire pour la cinquième fois en moins d'une minute, jetant un regard noir à son chat qui n'a de cesse de requérir son attention, ses miaulements de plus en plus assourdissants. Voyant qu'elle vient d'attirer l'attention de son maître, la chatte virevolte en lui adressant un regard implorant. "Mais oui, c'est toi la plus belle," bougonne le maître des lieux, à mi-voix de peur que sa chère femme l'entende et lui fasse ravaler son prétendument mensonge (même si elle n'est pas à portée de voix, Blaise se doute que Pansy a déjà les oreilles qui sifflent). Il se penche pour caresser le chat, et s'arrête en se rendant compte que sa mâchoire est humide - et quand il approche ses doigts de ses yeux, il se rend compte qu'ils sont constellés de tâches de sang. "Qu'est-ce que..." Il cligne des yeux, fronce les sourcils, regarde Bastet d'un air inquisiteur: "qu'as-tu trouvé?" Répondant sans mal à son ordre avec un miaulement, la chatte file vers la porte, suivie d'un Blaise embêté et inquiet à la fois, laissant en plan la lettre qu'il était en train d'écrire.

Dans le couloir à l'étage du manoir Gracefield, Blaise essaye de garder un air sérieux en suivant son chat, ignorant les coups d'oeil curieux des employés de la BCBC qui sont chargés de faire le montage en direct, pour le bénéfice des spectateurs au rez-de-chaussée. Blaise peut entendre le début de la clâmeur, en bas. En regardant sa montre, il se rend compte qu'il est plus tard que prévu - bientôt, il devra rejoindre la foule en bas pour donner un petit discours après le début des Battues. L'idée de passer du temps au contact de Lord Voldemort lui fait froid dans le dos...

Bastet le mène rapidement dans une autre aile du manoir, une petite salle d'étude privée à l'accès très restreint: seuls lui, Kalen et Ezekiel y ont accès - et son chat, bien entendu, petit animal esquiveur qu'il est. Tout le système de sécurité de Gracefield y est réuni: des cercles runiques et alchimiques, aux composants des sortilèges, maléfices et malédictions sévissant sur l'île, en plus de la cheminée principale de l'endroit. Parmi eux, l'ancre du sortilège anti-transplanage qui s'assure que personne n'échappe aux Battues: une rune sculptée dans du marbre, pesant plusieurs dizaines de kilos. Blaise l'effleure du doigt, comme pour vérifier sa matérialité, avant de s'approcher du coin où a filé Bastet.

Dans un panier en oise, lovées dans un écrin de velours bleu pâle, trois langues suintent de sang, arrachées de la gorge de leurs propriétaires après leur trahison.

Blaise sent son coeur sombrer dans sa poitrine. La sorcière qui a apposé la malédiction sur l'île et l'idée des Battues lui a répété des dizaines de fois que son travail était parfait mais jusqu'à maintenant, personne n'avait été assez stupide pour briser le secret. Trois personnes...

Blaise se jette à genoux devant son chat, produisant de la poche de son pantalon deux petits objets: des soldats de plomb animés, l'un rouge et l'autre vert, dont les yeux clignent de sommeil en étant confrontés à la lumière. Il s'est préparé à cette éventualité il y a longtemps, et a illégalement transformé les deux jouets en des Portoloins express menant directement la résidence des Shacklebolt dans le Kent. Il suffira d'une simple impulsion magique pour y transporter quiconque tenant l'objet dans sa main. "Va chercher Theodore et..." Blaise hésite. Il pense que Pansy sera avec son cousin, et qu'ils pourront utiliser le même Portoloin. Merlin merci, son père n'est pas là ce soir.

"Donne ça à Theodore et Pansy." Bastet attrape les deux soldats entre ses dents, qui se mettent à la houspiller silencieusement en se débattant. Blaise hésite, les lèvres pincés. "Et préviens Ezekiel. File... vite." Sa chatte le regarde et disparaît dans un craquement après avoir demandé une dernière caresse. Blaise claque la porte derrière elle et se tourne vers la cheminée avant d'y pénétrer, attrapant en passant une poignée de Poudre. Au même moment, il entend une explosion résonner au sein-même du manoir, faisant trembler les murs. Blaise n'hésite plus et jette la Poudre à ses pieds, "Manoir Shacklebolt," avant de disparaître dans un tourbillon de flammes vertes.

En ressortant, il n'hésite pas non plus en pointant sa baguette sur la cheminée, reliée à un réseau privé et secret et qui pourrait permettre à quiconque est en train d'attaquer Gracefield de faire chemin jusqu'à lui: "Bombarda Maxima!" La cheminée s'effondre et le réseau sensible avec lui, barrant toute porte de sortie à l'intérieur de Gracefield.

Sa mère, assise jusque là en train de lire dans un fauteuil du salon Shacklebolt, se lève en le voyant couvert de cendres et tremblant sur le tapis. "Blaise...?" Il tourne de grands yeux effrayés vers elle. "Maman... es-tu déjà allée à Cuba?"

TLDR:

Angelina se tient là, entourée des autres membres de l'ordre choisis pour cette mission. Autour d'elle, mille émotions semblent se mêler. Certains sint nerveux, d'autres semble excités, impatients. D'autre encore, semblent avides d'enfin jouer de leur baguette. Et de combattre. Cela transparait dans leurs gestes, même les plus infimes. Étonnement, Angelina est calme, un calme olympien bien différent de son habituel tempérament enflammé. Elle observe, sans un mot. Le  visage fermé, aussi impassible que celui d'une statue.

Elle attend.

Pourtant, son l'apparent calme qui se dégage d'elle, elle le sent, ce goût de bile qui la prends à la gorge. Et son cœur, qui bat farouchement contre sa poitrine. Cela fait longtemps, qu'elle attend un moment comme celui-ci. Une opportunité d'enfin déverser la rage qui l'habite depuis tant de temps, et de venger ceux que ces chiens de mangemorts lui ont arraché. Ses poings sont serrés, fort. Si fort que ses phalanges sont livides alors qu'elle sent ses ongles s'enfoncer dans la peau de ses paumes. Soudain, la voix de Kingsley brise le silence. Des mots prononcés d'une voix sure, résonnant d'une volonté inflexible. Presque démente. Ce soir, on se venge. On se venge. Trois mots, qui résonnent plus que les autres, pour la Johnson.

On se venge.

Brièvement, l'image de sa famille apparait à Angelina. Abel. Mam'. Pa'. Trois visages, livides. Les yeux ouverts en une expression de terreur. Oui, on se venge. C'est bien ce qu'elle a l'intention de faire. Pour elle. Pour eux. Et c'est d'un pas décidé, sans la moindre trace d'hésitation qu'elle s'engage dans l'âtre avec les autres. Et aussitôt, les murs de la planque s'effacent, pour laisser place à ceux d'un manoir. Gracefield. Lieu de l'horreur dans sa force la plus vile. Un lieu de mort. Kingsley donne quelques ordres, et une partie du groupe sort de la pièce. Angelina adresse un léger sourire à @Lee Jordan, avant que celui-ci parte. « Bonne chance, Lee. Sois prudent. » Murmure-t-elle, à l'attention du jeune homme. Un ami d'une autre époque, et dont les morceaux d'une amitié partie en éclat semblent à peine commencer à se recoller.

Soudain, Fenrir Greyback pénètre dans la pièce, accompagné de ses acolytes. Angelina écoute l'échange en silence, elle sent son sang bouillonner. Trop de paroles. Trop de blabla. Elle ne veut qu'une chose, la Johnson. Se battre. Qu'importe que Greyback et ses sbires soient avec eux, tant que ça permet de libérer les prisonniers. Ça n'a pas d'importance. Tant qu'ils partagent le même but, Angelina se fout bien des méthodes. Seul le résultat compte. Allez, on file Le signal est donné. Tout peut commencer. Angelina sort de la pièce à la suite de Kingsley, la baguette prête à en découdre. Et alors qu'ils pénètrent dans une immense salle, Shackelbolt crache un sortilège et d'immenses flammes s'échappent de sa baguette. Angelina, elle, n'hésite pas une seconde. Elle se précipite dans la pièce, baguette tendue. « Stupéfix ! » Elle crache un premier sortilège, qui se dirige vers l'un des invités.

Que la partie commence.

Spoiler:

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On était à quelques jours de la pleine lune. Autant vous dire que ça fumait sévère dans le camp Greyback. Suite aux négociations avec Kingsley, tu avais annoncé ta nouvelle combine du mois au reste de la meute. Pour une fois (et peut-être parce que tu mesurais un tant soit peu le péril de la mission), tu avais laissé le choix à tes loups de t’accompagner ou non sur l’île des prisonniers. Bon, pour pas faire mauvais genre, ils avaient quasiment tous répondu à l’appel, et ce, malgré le fait qu’une fois sur place, vous alliez être séparés.
Les préparatifs sont allées bon train. La tension était palpable, l’odeur de sueurs froides prenant à la gorge. On doutait, sûrement, de savoir si ça valait le coup d’aller chercher des loups qu’on avait perdu de vue depuis des années. Les plus perplexes se prêtaient même à penser que rien ne certifiait la présence d’un Greyback sur cette île.

Mais, comme d’habitude, personne ne mouftait, ou du moins, jamais très longtemps.
La veille du grand départ, tu avais passé la nuit éveillé, à voir et revoir vos directives brouillonnes avec Fish. Tu te doutais que personne n’avait vraiment dormi. C’était comme ça, quelques jours avant la pleine lune ; les poils poussaient et les yeux refusaient de se fermer. Les seuls petits qui avaient réussi à s’endormir avaient pas voulu le faire dans la caravane. C’était un peu comme des cabots ; même s’ils comprenaient pas trop ce qu’il se passait, même si Phil essayait d’inventer des histoires bidons, ils sentaient que quelque chose de lourd se tramait. Alors y’en avait un qui dormait sur ton dos, un autre ronflait sur les genoux de Fish.
Y’a peut-être eu un moment où tu l’as regardée un peu plus longtemps que d’habitude, un moment où t’as voulu lui dire un truc mais tu l’as pas fait, un moment où tu as failli lui dire que si elle voulait pas venir, elle était pas obligée, que tu comprendrais, parce qu’au fond de vous-même, vous saviez que ça allait pas être aussi facile que ça.
Mais, comme d’habitude, t’as pas moufté.

Le lendemain, avant de vous séparer du groupe de Fish, tu te sens l’âme d’un grand chef (c’est ça, de se mettre à côtoyer King mdrr) et te lances dans une dernière mise en garde. « Bon, les enfants… On fait comme d’habitude, hein. On est là pour vos frères et sœurs, ok ? Et qu’personne s’avise de mordre un pelos au passage… » Tu fixes Balls sans vergogne. « Vous, vous collez Fish comme des mouches au cul d’un centaure » Un mouvement de menton en direction de tes filles, y’en a une qui agite l’un des deux talkie-walkies vaguement magiques sur lesquels Balls et Paperbag avaient bossé. Aucune idée de si ça allait fonctionner, mais on sait jamais. « Et si jamais ça dégénère… bah on applique le code » Un ricanement sourd tandis que tu hausses les épaules, en réaction aux regards confus de tes loups. Le code, plus concrètement, c’était que, si l’Ordre vous plantait dans le dos (alors, oui, tu t’y attendais vaguement… mais pas au point de vous larguer en complément de la bombe, cela va sans dire -vous n’étiez d’ailleurs pas au courant, pour la bombe), vous n’hésiteriez pas à vous retourner contre eux, à kidnapper King, sa femme, son gosse, si ça pouvait vous sauver la couenne.
Bref, ça relevait autant du code que les crocs à paillettes de Hoshi relevait de la mode.
« Et pis bah… » J’vous aime, faites attention à vous. « Pas d’quartier, quoi » La team à Fish s’agglutine autour du Portoloin et disparaît, et vous les imitez peu de temps après.

Flanqué de Hoshi, Chip, Fritz et Balls, vous déboulez dans un bureau de riche. King est déjà là avec sa garderie. A ça d’être vexé, en voyant que les résistants sont suffisamment remontés contre les Mangemorts pour à peine froncer du pif en vous voyant arriver. Il n’y a que le King qui s’encombre de ses habituelles menaces. "Je t'ai à l'oeil. Pas de morsure, pas de kidnapping, pas de friendly fire. Si je te vois faire quoique ce soit qui pourrait nous nuire, je t'égorge." « C’est vraiment mal nous connaître ; pas vrai les enfants ? »
Kingsley se met en branle, ses morpions le suivent et vous faites de même.
Pour être honnête, tu t’attendais pas à voir tout le gratin. Ça ferait presque plaisir, comme des vieux camarades qu’on retrouve à une soirée de promo. A ceci près que les camarades en question espéraient tous que tu sois mort au moins mille fois.

Kingsley met le feu aux poudres, littéralement et bon, ok, pour une fois, tu as pris ta baguette (enfin une baguette de la caisse commune aux Greybacks…). Pas mécontent de porter ton énorme manteau en cuir de dragon, pour le coup, même s’il fait sacrément chaud là-dessous. « Si t’as des comptes à régler, Fritz, c’est l’moment ! » D’une directive prompte, tu intimes Hoshi à rester près de toi (Chip le fait naturellement), et vous vous élancez dans la fumée et au bas des escaliers, avalant les marches d’un bond spectaculaire (pour quelqu’un de ta carrure et de ton âge). Vos sens en ébullition encaissent les odeurs de cramé, et surtout celle, enivrante, du de ce sang pur, consanguin, qui s’affole, partout dans la pièce. Y’avait qu’à se pencher pour en ramasser. « Attention ! » Tu boules salement un serviteur avant de te mettre en chasse après une invitée que tu vois disparaître dans la fumée (@Dana Slughorn) et dont la tenue t’avait tapé dans l’oeil (que voulez-vous, tu étais un esthète). Un sortilège lancée par-dessus son épaule te fait un peu ralentir, et quand tu la débusques, elle n’est plus toute seule, te jetant ainsi, toutes griffes dehors, dans la gueule du pas-loup...

Spoiler:

recap:

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