she's gonna make her an offer, she can't refuse | Frida

AKWARD OFFER

feat Frida.

Mamie n’était pas dupe, et ne le serait probablement jamais, même sur son lit de mort. L’espoir faisait vivre, disait-on. Ollie devait en avoir beaucoup pour croire avoir le dernier mot la concernant. Après tout, elle était loin d’être la petite fille favorite de sa grand-mère. On lui avait déjà dit qu’elle tenait beaucoup de son père – ce qui était, honnêtement, loin d’être un compliment.

Ollie regrettait déjà ses propos, sa venue à la demeure de Frida, même. Elle aurait dû lui mentir, dire qu’elle avait un empêchement, une maladie, que sais-je. Cela aurait été moins terrible que de devoir lui promettre des choses qu’elle n’accorderait jamais. Ollie était une fleur bleue, elle croyait au véritable amour, pas celui qui était construit par des mains qui n’était pas les siennes. Tant pis, le mal était déjà fait. « Pas dans l'idée de venir m'embêter ? Dis plutôt que tu ne veux pas rendre visite à ta grand-mère. Les vieux t'ennuient, c'est ça ? » Oh Merlin, qu’elle aurait voulu se terrer à jamais. Mais elle était, en effet, coupable : aller chez Mamie n’était pas une partie de plaisir. « C’est loin d’être ennuyeux de te rendre visite, mamie. » Un léger rire s’était échappé de ses lèvres. Elle aurait mille fois préféré s’ennuyer que de se coltiner les crises de panique et d’anxiété qui la guettait à la seconde où elle franchirait le pas-de-porte de sa propre maison.

Peut-être que Frida se lasserait. C’était à espérer, du moins.

En attendant, elle semblait bien trop sûre d’elle concernant les Malefoy. Ollie l’était beaucoup moins. Elle hochait la tête aux dires de sa grand-mère ; buvant son thé en toute tranquillité. Ça n’allait pas durer. Autant de perplexité que de surprise se lisait sur le visage d’Ollie aux dires de Frida. Elle eut un instant de freeze, la tasse dans la main, ne s’attendant absolument pas à cette question.

Quelle idée de s’enticher de quelqu’un ? C’était loin d’être le genre de la maison en tout cas. Non, Ollie se concentrait sur sa santé mentale, son chien et son taff. C’était déjà bien assez. « Oh non, du tout. » Ses sourcils étaient froncés des plus curieusement. Elle aurait pourtant du prévoir qu’à un moment donné, que ce soit elle ou sa mère, finirait par arriver à cette conclusion. Mais l’idée d’être avec quelqu’un lui semblait si saugrenue qu’elle n’y avait prêté aucune attention. Mais pourtant, Frida savait qu’elle n’était pas un animal social ? Non ? « C’est juste que … ce n'est pas mon genre. D’être avec quelqu’un, j’entends. » Elle avait haussé les épaules doucement. Elle n’était pas faite pour les relations de toute façon. Et en plus, ça ne l’intéressait pas. Elle ferait un effort, bien sûr. Pour Mamie.

(c) Ollie V. Debenham - MarinC

cw. lgbt-phobie

Quelque part, Frida était ravie que sa petite-fille dise que lui rendre visite n'était pas ennuyeux. Le contraire l'aurait même beaucoup déçu alors qu'elle s'échinait à être le plus désagréable possible (consciente ou non de sa conduite) dans le but de faire de sa descendance autre chose qu'une bande de mollusques (mais elle ne pouvait qu'amèrement constater que certains bivalves devaient avoir plus de répondant qu'Ollie). Heureusement que Draco entrerait bientôt dans la famille Beckett pour relever le niveau (et pour accompagner Frida voir des matchs de quidditch, il était jeune et beau, elle serait ravie qu'il s'assoit à côté d'elle dans les tribunes). Il fallait donc vérifier que le blond n'avait pas de concurrence et si cela s'avéra vrai, Frida ne put qu'afficher une mine déçue. Personne... Pas le genre d'Ollie... Elle manqua de s'étouffer dans son thé et perdit de sa bonne humeur. Ses plans semblaient de nouveaux contrariés alors même qu'Ollie avait accepté l'invitation. "Oh..." La rouquine croyait en la parthénogenèse peut-être ? "Je ne savais pas que tu comptais entrer dans les ordres" siffla perfidement la vieille dont les trois mariages et la brochette de descendants ne la laissaient pas envisager d'autres modes de vie que le sien. Elle n'y avait après tout rien sacrifié à part quelques mois de sa carrière (et encore) et Molkky s'était admirablement bien débrouillé en tant que parent trois (ou deux) pour laisser à Fridatout le temps libre qu'elle souhaitait. "Ne me dis pas que tu aimes les filles !" Après tout ce que Frida faisait pour les Beckett et tout ce que faisait les Beckett pour décrire leur (sa) réputation, ce serait le pompon. "Ce serait un très mauvais choix dans notre société actuelle !" Elle n'avait rien contre les homosexuels, Frida, juste pas sous son toit alors que Tom ne les aimait pas (elle ne savait rien des autres options, juste que les gens qui voulaient rester célibataires à tout prix étaient louches). Son regard bleu fixé sur le visage de sa petite-fille, elle avait l'air inquisiteur de ces procès, attendant la réponse d'Ollie comme la plaidoirie d'un avocat. "Même Rain a fini par réussir !" ajouta-t-elle et Merlin savait comment Rain était parti de loin du point de vue de sa grand-mère. Cela signifiait rien d'autre que du tu pourrais faire un effort. Peut-être que dans d'autres circonstances, Frida aurait laissé couler mais trop de Beckett s'étaient déjà écartés du droit chemin pour qu'Ollie s'octroie une place dans le pourcentage de perte.

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feat Frida.

Ollie aurait dû se taire. C’était une certitude. Elle se fustigeait mentalement de l’avoir ouverte à cet instant. Elle avait baissé sa garde, pensant que mamie en avait terminé avec elle. Elle avait encore oublié que tout ne serais fini que lorsqu’elle sortirait de ce maudit manoir. Elle avait retenu une grimace. Bon sang, il y avait tant à dire face à la colère de sa grand-mère et il fallait qu’elle trouve les mots, et probablement le tact pour lui dire.

Sa gorge était bien trop serrée, ses mains, un peu trop moites. Mamie inspirait la terreur. Elle qui espérait qu’elle comprendrait vis à vis du quidditch…. Mais au contraire de sa mère, elle pouvait peut-être lui faire savoir. « Non. C’est juste qu’une carrière dans le quidditch est très courte. » C’était la sombre vérité : Ollie ne vivrait pas éternellement de taper un cognard sur son balai. Si ça avait été le cas, elle aurait probablement plié à leur demande, mais c’était quelque chose qu’elle ne jugeait pas négociable. « Je sais que vous allez vouloir des marmots dans la foulée, et si je sacrifie un an de ma carrière pour ça… C’est fini. » En une année, elle aurait le temps d’être remplacé, en une année, elle aurait le temps d’être mise au placard et adieu ses rêves de grandeur. Adieu le quidditch. Adieu sa sanité. « Personne ne revient d’une pause dans ce milieu. » Et mamie pouvait bien lui dire que c’était faux : elle n’était pas stupide, le mariage n’était qu’une première étape. Et aucun homme, ni aucune lignée, n’était prête à attendre plusieurs années avant d’agrandir la famille. Ollie ne voulait pas faire de promesses en l’air.

« Alors non, je ne suis pas intéressée par les femmes. » Mentir avec de l’aplomb, comme lors d’une interview. Une habitude qu’elle prenait un peu trop souvent. Ollie n’était pas directement intéressée par la gente féminine. Pour être parfaitement honnête, elle ne savait même pas où elle se trouvait et elle était bien trop focalisé – par peur des relations et par son travail – pour s’y plonger pleinement. C’était une porte qu’elle se refusait d’ouvrir. Qui plus est, a en connaître le gouvernement – et mamie, elle savait qu’elle se tirait un avada kadavra dans le pied si elle s’intéressait au genre féminin. Elle était sûrement refoulée, mais elle avait si peur de tout perdre qu’elle n’allait même pas chercher à explorer. « Mais je n'ai pas envie de passer le restant de ma vie à regretter de ne pas avoir été au bout de ma carrière. » Parce qu’elle le sentait, elle n’était plus très loin du meilleur d’elle-même. Elle pouvait aller loin , elle avait confiance en elle sur ça. C’était la seule chose qu’elle pensait pouvoir accomplir.

« Tout au plus, je vous demande 10 ans. » C’était rien dix ans dans la vie d’une sorcière. Et dix ans, c’était en étant parfaitement en forme jusqu’au bout. C’était le meilleur des mondes. « Après ça, je fais ce que vous voulez, mais juste… Ces quelques années. » Et en plus Mamie avait eu un enfant après 35 ans, donc rien n’était impossible, n’est ce pas ?

Dire qu’Ollie était terrifiée été un euphémisme. Tenir tête à Mamie la drainait moralement. Mais elle ne pouvait pas ne pas se défendre sur ce champs là.

(c) Ollie V. Debenham - MarinC

cw. parentalité douteuse

Une moue vint pincer les lèvres déjà fines de la vieille. Une carrière courte, voilà qu'Ollie continuait de parler comme une perdante. Ce n'était pas un légendaire joueur irlandais (Kavanagh peut-être ?) qui avait battu des records jusqu'à sa centième année ? Ok, il s'était avéré qu'il était lycanthrope donc plus résistant que la moyenne, qu'il prenait deux-trois substances illicites quotidiennement et qu'il n'était que gardien mais il montrait bien que lorsque l'on voulait, on pouvait (à condition de s'en donner la peine et de ne pas partir avec un mindset de mauviettes). Puis un mariage, ça faisait rater un match tout au plus, si on avait le malheur de mal choisir la date de la cérémonie ou de partir trop longuement en lune de miel. Quant aux gosses, il était inexact de penser que Frida les voulait tout de suite. Le petit Charles et la petite Frida suffisaient amplement à son bonheur (et lui rappelaient douloureusement qu'elle était arrière-grand-mère, c'était peut-être là la raison de ses réticences à voir la troisième génération de descendants s'étoffer).

Une gorgée de thé, un regard un rien étonné à sa rouquine de petite-fille qui s'était lancée dans une longue diatribe (cette enfant avait toujours été avare de mots pour ne pas dire timide), Frida put au moins rayer l'homosexualité des potentiels défauts de cette dernière. "Combien crois-tu qu'il faut d'années pour se remettre d'un accouchement ? Être joueuse de quidditch est peut-être plus physique qu'être juge - quoiqu'elle avait parcouru les couloirs ministériels en talons hauts tellement de fois que l'on pouvait se demander si Frida ne faisait pas dans la carrière sportive - mais crois moi qu'en maximum quatre mois, c'est plié." Elle n'avait jamais donné dans le congé maternité : il fallait bien que Molkky serve à quelque chose et mettre sa carrière entre parenthèse au profit d'un nourrisson braillard était contre les principes de Frida. Il n'y avait que pour son dernier fils que la sorcière avait été obligée de s'arrêter plus longuement : quelques complications sans gravité qui l'avaient obligées à garder le lit (à côté du bébé en pleurs) (que son dernier fils soit son chouchou était absolument décorrélé de ce fait).

Une fois cette vérité établie, la vieille se radoucit un peu (et les portraits suspendus aux murs et aux lèvres de Frida parurent pousser des petits soupirs de soulagement). "Qui serai-je cependant pour pousser une de mes petites-filles à interrompre sa carrière montante. Je ne suis pas un monstre !" Elle ne le disait pas à Ollie (mais à globalement tout le monde parce qu'elle aimait bien prendre les succès de sa descendance comme les siens) mais elle était fière de son parcours et ne voulait pas la voir arrêter de voler de sitôt. Sans compter qu'elle même n'avait jamais laissé passer sa carrière (et passion) avant sa famille, raison pour laquelle à soixante-dix ans et des poussières, elle hantait encore le magenmagot. "Un rendez-vous avec le petit Malfoy pour voir le match et je te laisse tranquille. Pour l'instant." Sourire de requin pour bien faire comprendre que si, dans dix ans, Ollie se la jouait toujours vieille fille, Frida la caserait avec qui lui chanterait (si elle n'était pas morte empoisonnée par son propre sang d'ici là). "Puis ta présence les habituelles obligations familiales - anniversaires, noël et autres fêtes plus obscures - et des billets pour venir voir tes matchs. Mia adore te voir jouer." Même que la mettre dans des gradins étaient un des seuls moyens pour que la gamine cesse son babillage au point que - Frida ne le dirait jamais à son fils - nombreux étaient ceux qui espéraient que la petite se prenne un cognard perdu et qu'elle y perde sa langue.

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feat Frida.

Oh, Mamie ne semblait pas réellement enchantée par les propos d’Ollie. La rouquine n’avait pas d’autre choix qui s’offrait à elle : elle ne pouvait même pas ravaler ses propres mots. Il était rare qu’elle parle autant, mais il lui fallait bien défendre ses envies, ses désirs. C’était la seule chose qui comptait réellement.

Elle eut un moment. Quatre mois. Ollie avait une certaine incompréhension, peut-être parce qu’elle ne voyait pas la maternité comme l’entendait sa grand-mère. Elle ne comptait pas laisser son enfant être élevé par quelqu’un d’autre – si un jour elle en avait un, ça lui paraissait absurde. Pourquoi faire des enfants si on ne s’en occupait pas ? Elle comprenait la volonté de mamie à étendre sa famille, sa renommée. Mais ne valait-il pas mieux tout guider, de A à Z ? Ollie estimait que ses quatre mois n’étaient pas suffisants : surtout lorsqu’il fallait prendre en compte les changements qu’allait subir son corps dans son entièreté. Entre les hormones et la prise de poids, l’idée de revenir à un avant bébé lui paraissait que trop lent pour tenir en quatre mois.

Mais elle n’allait pas rétorquer. De toute façon, le temps de trouver les mots, Mamie avait déjà enchaîné avec d’autres propos. Plus calme, plus… Douce ?… C’était suspect.

Probablement une illusion, au vu de son sourire. Aucun moyen d’échapper à la volonté de la matriarche, elle le savait. Un sourire naissant sur les lèvres, soulagé, elle lui avait répondu d’un « Merci Mamie. » Elle avait au moins le mérite de respecter plus sa volonté que sa propre mère – c’était dire à quel point sa mère était insupportable, pas surprenant que la jeune rousse n’esquive ses devoirs auprès d’elle.

« Je n’y manquerais pas. » C’était des choses simples qu’elle pouvait promettre. Au moins, elle pouvait se planquer derrière les petits enfants préférés de mamie lors des célébrations. Elle était moins sous les feux des projecteurs qu’eux, merlin savait comment ils pouvaient supporter cette chaleur suffocante.

Finalement, Ollie ne tarda pas à être congédiée, après quelques échanges supplémentaires avec Frida. Il était temps de vaquer au restant de sa journée – tant été, qu’il ne restait pas grand-chose, il était vrai.

En passant les portes du manoir, bien après que Frida ne soit rentré, ses poumons s’était vidé de tout l’air qu’ils contenaient, ses épaules s’était doucement affaissées. Chacun de ses muscles était noué douloureusement, la tension se relâchant finalement dans son organisme – le kiné de l’équipe allait avoir du travail, demain. C’était un soulagement, une épreuve de passée, qu’elle n’espérait pas retenté de si tôt. Un entretien comme celui-ci lui suffisait amplement.

Elle n’avait plus qu’une impatience, c’était de rentrer chez elle et de plonger son visage dans la fourrure de Mulligan, en espérant y trouver du réconfort.

To be continued

(c) Ollie V. Debenham - MarinC

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