MISSION#7 : THE LORD’S YEARLY SATISFACTION SURVEY

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Lorsque l'homme du ministère aux effluves d'essence leur intime à tous de s'assoir, Hector ne se fait pas prier et pose son popotin sur la chaise la plus proche de lui. Puis la décale d'un cran sur le côté, pour laisser l'homme à sa gauche l'espace qui lui faut pour se caller lui et sa chemise douteuse (qu'il aime bien, en vérité) avec le reste de l'assistance. Aux mots "tour de table", le Rowle a des réminescences de ses premiers jours en entreprise, cumulés, vu qu'il s'est toujours fait recaler après ses multiples périodes d'essais, et commence mentalement à préparer son petit speech de présentation. Pas très glorieux. "Bonjour, je m'appelle Rowle et travaille chez Rowle Inc.". On a fait mieux. « T’inquiète, petit, ça va aller » Le sang-pur acquièsce, regardant en biais le délégué du Ministère à ses côtés sans oser croiser directement son regard. Oui, oui, tout va bien aller. Tout va déjà très bien. Tout ira bien.
La première à prendre la parole tutoie déjà le modérateur odorant du Ministère et semble plus qu'heureuse d'être présente (c'est bien Sylvia, on est content pour toi). Le représentant du Lord un peu plus sympathique occupe quant à lui un poste beaucoup moins sympathique au Ministère. Étant à ses côtés, Hector entame un douloureux « Bonj- - Je suis Grainne Lynch, rédactrice en chef de Witch Weekly. Je suis également honorée d’être là.. »

Renvoyé à l'arrière plan, le sang-pur attend patiemment, ses mains tordant et froissant son pantalon de velour chiffoné.
Grainne fini de rire légèrement, élégamment (décontractée elle aussi, est-ce que t'es le seul dans tes petits souliers Hec ?), puis il reprend. « Je m'appELLE il toussotte pour remmettre sa voix en place Hector Rowle.
Et je travaille à Rowle Inc. Enchanté. » Enchanté face à qui, on sait pas, le sorcier regarde la table et ne veut pas s'en décrocher. « J'espère pouvoir vous aider aujourd'hui.» qu'il ajoute, façon de dire que s'il y arrive pas, au moins, il a essayé.
C'est peut-être pour ça qu'il a jamais dépassé ses périodes d'essai.

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Lynch semblait l’apprécier, un détail qui plaisait à la joueuse de quidditch, qui malgré tout, vivait au bon vouloir de la presse. Avec un sourire amical, l’irlandaise souligna la clémence de Jim à propos de son absence pour l'entraînement matinal. Intérieurement, Jules savait que l’invitation du gouvernement ne serait pas une excuse valable pour ne pas rattraper, peut-être parce que c’était justement ce gouvernement qui mettait des bâtons dans les roues de son équipe. D’ailleurs, elle ne manqua pas de hausser un sourcil face à la remarque sur l’importance de remplir son devoir de citoyen. La blonde ignorait qui y croyait vraiment ou non, mais son petit doigt lui murmurait qu’elle n’était pas la seule à jouer la comédie. « C’est important oui, de montrer notre dévouement pour le gouvernement. » Son ton de voix était un peu moins enthousiasme qu’auparavant, sûrement par incapacité à mentir aussi ouvertement.

Sans demander son reste, elle s’installa auprès de Rémy, la seule personne qu’elle connaissait réellement dans cette pièce. Avant de se lancer dans le pipeautage collectif, à quelques exceptions près, un tour de table s’imposait pour présenter les invités du jour. A l’écoute, elle nota intérieurement les informations, et manqua de rire en voyant le pauvre Hector peiner à dire quelques mots. Ce n’était pas vraiment méchant, mais plutôt assez nerveux. Jules ne savait pas vraiment à quoi s’attendre de l’événement et chaque élément perturbateur provoquait une réaction certaine chez elle.

Une fois son tour venue, elle arbora son air joyeux habituel, comme si elle était réellement heureuse d’être présente en ce lieu. « Je m’appelle, Jules Rory Doherty, oui, mais parent voulaient un garçon... Et je suis gardienne des Rowdy Ravens, la meilleure équipe du monde, bien sûr et depuis peu, gardienne de l’équipe du Pays de Galles. Je suis ravie d’être parmi vous aujourd’hui, pour ce bon moment. » Entre les lignes, on pouvait sans grande difficulté lire l'ironie et le manque de sérieux dont-elle faisait preuve. Jouer les idiotes lui offrait la marge suffisante pour tenir ce genre de propos, ce qui n’était probablement pas le cas de tous les convives. Ravie d’avoir mentionné les Rowdy Ravens, l’équipe la plus détestée du lord, elle se sentait sur une très bonne lancée. Néanmoins, bien moins stupide qu’elle en donnait l’impression, Jules savait où se trouvait la limite, après tout, elle jouait avec depuis tant d’année.

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Une fois n'est pas coutume, c'est la plus canon qui ouvre le bal. Tu roucoules littéralement à chacune de ses phrases, ravi par son délicieux accent. A moitié penché en avant sur la table, les jambes croisées et le poing fichu contre la bouche, tu en oublies de surveiller ce que la plume à semi-papotes est en train d'écrire (c'est genre, le modèle plus cheap que celle de Skeeter, elle écrit simplement ce qu'elle entend et pas ce que tu penses ; ils avaient essayé de t'en filer une, mais avaient aussitôt regretté).
"(...) Même si je dois avouer que je suis un peu intimidée." "Oh bah 'faut pas, vraiment, bella," que tu pouffes comme un ado de quinze ans.
Puis c'est au tour de Lance et de Remy Lynch, dont le visage apparaissant à chaque numéro du Witch Weekly a fini par t'être familier. Tu jettes cependant un regard confus au parchemin qui se remplit tout seul de prises de notes. "Heeeu par contre, si vous pouviez m'donner vos vrais prén—" Ta voix s'éteint au fond de ta gorge quand tu réalises que sur la convocation officielle figurait bel et bien Lancelot Farrow et Grainne Lynch.

Tu hausses les sourcils, impressionné. "Bah ça mon coch—" "Je m'appELLE Hector Rowle. Et je travaille à Rowle Inc. Enchanté." Cette fois-ci, tu lèves le nez vers Hector, retenant un rire moqueur avec difficulté. "Oh la, petit! C'est qu'il a pas fini d'muer le petit, ou bien?" Tu fais un clin d'œil à Sylvia, roulant un peu des épaules, comme si ça accentuait (en bien) la différence de maturité entre lui et toi...
Puis Jules clôt le premier tour. "Hé, j'vous connais vous, j'vous ai vu sur les ondes!" Commentaire fort utile avant que de laisser échapper un soupir un peu dépité.

Tu bois une gorgée de ton café (non, tu n'as toujours pas servi les autres cafés) et te lèves de ta chaise. "Ecoutez, j'dois vous avouer qu'on en a pas grand-chose à carrer qu'vous soyez contents d'être là..." Tu te mets à marcher lentement autour de la table; déformation professionnelle de quand vous procédiez à des interrogatoires autrement plus musclés que celui-ci, à la Brigade. "Vous savez quoi? Moi ça m'fait chier d'être ici; c'était Buchanan qu'était censé être là, mais le Buchanan, il a eu la brillante idée d'faire ami-ami avec ce cher Corban Yaxley. Et du coup, bim, dispense, et c'est bibi qui s'y colle!" Un talent inné pour les introductions, croyez-moi, tu vas quelque part.

Non, plutôt, tu t'arrêtes, et poses un pied sur le rebord de la chaise d'Hector. "Mais j'me dis que quitte à être là, autant qu'ce soit utile, hein? R'gardez, j'vais vous montrer." Tu te racles la gorge, torse bombé, coinçant tes pouces dans le holster de ta baguette. "Moi c'est Langford Prewett, handler à la Values Brigade, et aujourd'hui, j'suis là parce que j'veux demander au Ministère si la BPM a encore une quelconque utilité, ou si qu'on la garde parce qu'elle fait jolie??" Tu laisses planer un silence, le temps que la plume finisse d'écrire. Puis tu écartes les bras. "Vous voyez? Et j'ai même pas été désintégré sur place! Alors ayez pas peur de l'ouvrir, c'est peut-être votre seule chance!"

Bien décidé à rester là et à bien gêner le pauvre Hector, tu donnes un coup du menton. "Tiens, Lancelot, file-moi mes papiers, là!" Une fois qu'il s'exécute, tu reprends. "Ok, on va réessayer. Sur une échelle de un à dix, est-ce que vous vous sentez en sécurité dans les rues de Londres?" Tu fais des moulinets du bras pour les inciter à développer leur réponse. "Vas-y, à toi."

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Remy ― Grainne, excusez-le, enchaîne les présentations après lui, et il lui coule un regard amusé qui promet que ce prénom sera très certainement ressorti lors de la prochaine rencontre syndicale. Sa jambe vient d'ailleurs discrètement s'appuyer contre la sienne, presque par accident, but she will know best. Rien de trop évident, alors qu’il tend la main pour faire (magiquement, sans baguette) venir à lui un des cafés amenés par Langford. Pas de sucre, pas de lait : il a besoin de son amertume. « T’es le gamin de Rosie ?, demande-t-il à Hector avec la même familiarité que si la Rowle et lui avaient élevé les Croups ensemble. Ça lui revient, oui, qu’elle en a trois, de gamins : Merlin, qu’est-ce que le temps passe vite ! Une sacrée femme, que ta mère », dit-il avec une étincelle presque rêveuse dans l’oeil, tout en caressant pensivement sa moustache.

Il réagit tout autant à la présentation de la dernière conviée à cette table, dont il peut désormais tout à fait voir le minois. « J’me disais bien que j’vous reconnaissais, enchaîne Lance sans porter attention au petit discours de Ford (parce que, n’en déplaise à son déplaisir de remplacer les absents, venir ici est une excellente excuse pour ne pas travailler), penché vers la blonde au sourire rayonnant. Bravo pour le nouveau poste, The Wall ― z’êtes une de mes préférées. » Peu de le dire, alors que ses paris portent bien souvent le nom de la gardienne qui fait rayonner les RR à travers le circuit.
Mais ça, ce n’est pas une activité très approuvée par le régime, alors il garde l’information pour lui et se contente de son petit commentaire de fanboy inoffensif et admiratif.

La démonstration du Prewett, qui démontre à la fois le mépris de l’homme pour la BPM et une grande certitude dans son immunité, ne convainc pas le Farrow d’être honnête. Ce n’est pas là-dessus qu’il a bâti sa double carrière, l’honnêteté, mind you, et il n’a pas l’intention de se faire remarquer à cette occasion. « Tiens, Lancelot, file-moi mes papiers, là! J’sens qu’tu vas prendre un peu trop plaisir à m’appeler comme ça, grogne-t-il en donnant ses papiers au policier. Ça, par contre, ça suffit à lui faire regretter d’être venu : toute une vie à faire oublier son prénom complet pour que ce soit balayé en une entrevue... Ok, on va réessayer. Sur une échelle de un à dix, est-ce que vous vous sentez en sécurité dans les rues de Londres? Vas-y, à toi. Gorgée bruyante de café pour l’inspirer, avant qu’il lâche : Très en sécurité, parce que y’a pas moyen de faire deux pas sans marcher sur le pied d’un policier d’une brigade ou d’une autre. Par contre, avec les restrictions sur les hybrides, ça en fait une concentration pas possible la même journée, au même moment, au même endroit. Ce s’rait pas mal que ça revienne sur plusieurs jours. » Parce que vraiment, les hybrides, les maudits, il s’en surtape, et voudrait même que tout ce beau monde vive un peu plus confortablement leur vie (et il a une pensée pour ~~Briallen~~ Marlowe, entre autres).

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Ah, elle a coupé la priorité au mec de l’autre côté de Lance, oupsie. Mais bon, avait-il vraiment commencé à parler ? (Oui) Coulant un regard prudent vers le jeune homme, Grainne se promet d’avoir un peu plus d’égards pour lui, il a vraiment l’air d’être stressé d’être ici et elle sent que c’est potentiellement sa première entrevue collective (voire première entrevue publique tout court). Ça mérite un peu de pitié et de compassion, tout le monde n’est pas un baratineur né. Doherty, à l’inverse, est vachement plus à l’aise et la rédactrice-en-chef lui adresse un sourire amical lorsqu’elle mentionne les Rowdy Ravens avec enthousiasme. Ceci pour ne pas trahir qu’elle a bien senti le genou de Lance s’appuyer contre le sien, sous la table, et qu’elle croise ses jambes en retour, pour avoir un pied qui s’appuie nonchalamment contre le tibia de l’homme, comme si de rien n’était.

Mais le tour de table n’a pas l’air de satisfaire Prewett, qui commence lui-même à arpenter la pièce. Une ombre passe dans tes yeux lorsqu’il a le malheur de parler de James Buchanan Jr. et Remy se réjouit d’apprendre que ce dernier a préféré ne pas animer cette réunion (ça aurait été sacrément cocasse, d’un coup). L’exemple donné par le Handler n’a toutefois pas le mérite de la convaincre de dire exactement ce qu’elle pense, et elle convient avec elle-même que le masque ne tombera pas cette fois-ci, pas plus que les autres.
La question qu’il pose n’est pas pour la rassurer et elle se surprend à se demander si elles vont toutes être du même acabit. Mais puisque la ronde est lancée, et que Lance est le premier désigné, Grainne jette un coup d’œil au jeune Rowle pour vérifier qu’il n’était pas parti pour répondre une nouvelle fois, et prend la suite de Farrow : « Assez en sécurité également, mais je vis et sors surtout à Belfast. Par contre, vu que vous parliez utilité des brigades de sécurité, j’ai du mal à comprendre pourquoi les Hit Wizards se coltinent toujours la sécurité des stades de Quidditch... y a des menaces qui ont été proférées à l’égard des spectateurs ? » Chassez le naturel deux minutes, il revient au galop, en atteste la résurgence rapide de ses pratiques journalistiques, à répondre à une question en en posant une autre, qui est toutefois bien peu subversive. C’est que pour des sorciers d’élite, gérer la surveillance des stades, c’est quand même ridicule, à force ! (Et puis, mine de rien, ça empêche quand même aussi de vraiment profiter du match.) « J’veux dire : ça arrive, un cognard fou de temps en temps, mais c’est pas non plus une menace qui justifie ces mesures, si ? » Tu te souviens d’avoir lu dans une brève du Daily Prophet qu’un cognard avait failli éborgner un Mangemort de l’Elite non nommé, mais à moins que les Black Hands soient devenus complètement suicidaires, tu as du mal à imaginer que ça ait pu être délibéré.

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L’exercice ressemblait davantage à une pièce de théâtre d’impro qu’à un rendez-vous politique. Le ministère ne sera sûrement pas dupe devant les paroles des invités, encore moins quand l’animateur s’exprimait lui-même sur l’ennui du moment. Doherty lâcha un petit rire en écoutant la réponse de Prewett. Il dégageait une nonchalance hilarante et ses piques en direction du gouvernement le rendaient plus admirable. Cependant, la question n’était pas vraiment ce qu’ils pensaient de la situation, mais plutôt ce qu’ils avaient à perdre. Sans son père en prison, sa mère en cavale et sa sœur surveillée, Jules n’hésiterait sûrement pas à se montrer plus vindicative envers le Lord et son régime dénué de bienveillance.

Pour lancer le cœur du débat, Langford les questionna sur la sécurité à Londres. Comme elle vivait principalement à Cardiff, elle ne se sentait pas vraiment concernée par le sujet, pour autant, elle n’en pensait pas moins face aux conditions de vie scandaleuses des hybrides. D’ailleurs, la première réponse apportée au débat aborda ce sujet, sûrement par envie de provoquer les instances plus élevées. Étonnement, Jules passait presque un bon moment. Voir d’autres citoyens titiller les lois et normes du ce nouvel état la rassurait et la déculpabilisait un peu. Souvent, elle s’en voulait de ne pas rejoindre l’ordre pour combattre réellement les forces du mal. Pour autant, elle espérait que son combat, même passif, apportait sa pierre à l’édifice.

Lorsque Remy Lynch s’empressa de prendre la suite de l’échange, Jules ne manqua d’y porter un grand intérêt. Cette femme, par son charisme l’impressionnait et elle ne doutait pas un instant qu’elle en profiterait pour mettre de l’huile sur le feu. Et pour le coup, c’était effectivement vrai. Plus la journaliste parlait, plus Jules souriait, visiblement ravie que la conversation pointe du doigt les vrais problèmes. Le quidditch étant un sujet qu’elle maîtrisait bien, la gardienne estima qu’elle pouvait prendre la parole. « Je partage son avis, je ne pense pas que les matchs de quidditch nécessitent autant de surveillance. Sauf peut-être quelques équipes avec des membres trop proches du gouvernement. Personnellement je trouve que ça impose une distance avec le public qui est négative. » Jules n’était pas politicien ou journaliste, elle parlait juste comme une joueuse passionnée. « D’ailleurs, pour revenir sur la sécurité, je me sens presque trop en sécurité. Je suis vraiment touchée que le gouvernement me survei… Enfin m'attribue une sécurité, mais je ne me sens aucunement en danger, ni à Londres, ni nul part. Je pense que les forces de l’ordre pourraient être mieux répartie. » La blonde jouait les idiotes, bien sûr que le gouvernement ne la protégeait pas, elle était simplement surveillée de près et ce depuis l’arrestation de son père. D’ailleurs, la sécurité durant les matchs n’était sûrement pas liée à l’envie de protéger les foules, mais plutôt de surveiller les échanges au milieu de la foule.

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mission #7

THE LORD’S YEARLY SATISFACTION SURVEY

@Remy Lynch, @Jules Doherty, @Lance Farrow, @Langford Prewett

LANCELOT Farrow ! Tu manques de t’étouffer avec ton café (que tu avais au préalable assaisonné de quelques gouttes de Martini bianco) en entendant le prénom ridicule du charmant monsieur barbu. Tu comprenais mieux pourquoi il s’était présenté sous son surnom. Encore un prétendu gentleman qui te racontait des bobards, tout comme ton époux, Juan. Enfin bon, de toute façon, t’étais pas là pour te trouver un nouveau bon parti (oh really?) mais bien pour rendre service à la communauté en donnant ton fameux avis sur les lois en vigueur. Et puis lorsque vint le tour de la madame aux grands airs de se présenter, tu réalisas que Lancelot (mdr) n’était pas le seul à avoir un prénom difficile à porter. Contenant jusqu’alors difficilement tes émotions, tu finis par glousser comme Rodolphus Lestrange devant ses followers lorsque Langford énonça une plaisanterie à l’encontre du petit Rowle. Quelle chance que vous aviez eu de tomber sur monsieur Prewett pour jouer les modérateurs. Il faisait ça vraiment très bien, c’était à croire qu’il était né pour ce métier important, bien qu’il ne semble pas se réjouir d’être là.

Lorsque vient ton tour de répondre, tu te redresses sur ta chaise et adoptes cette moue typique de l’élève modèle. “Puisque la question était de répondre sur une échelle de 1 à 10…” Petit clin d'œil complice à l’attention de Langford, pour lui montrer que personne ne l’écoutait plus attentivement que toi. “Je dirais 9. Grâce aux patrouilles régulières de nos charmants brigadiers dans le Londres sorcier, il est difficile d’avoir peur de quoi que ce soit.” Surtout pour quelqu’un ayant grandi dans le giron de la mafia sicilienne. Une histoire, dont tu ne te vantais étonnamment jamais. Et puis, toi ça te dérangeait pas que ces messieurs de la brigade en uniformes serrés défilent sur le chemin de traverse. Tu ne voyais pas comment les effectifs pouvaient mieux être répartis que ça. “Pour le Quidditch, je ne peux pas vraiment juger, je n’ai pas le temps de me rendre à des matchs. Mais ce que disait Lancelot à propos des plages horaires pour les hybrides est très vrai.” Tu ignorais quelles étaient les véritables intentions de Farrow, mais les tiennes concernaient clairement Pia. Tu aurais tellement aimé qu’elle puisse vivre librement comme le reste de ses pairs au sang prétendument moins souillé. Au lieu de cela, elle était contrainte de se terrer dans tu ne sais quel endroit dégoûtant, pour ne pas se faire pincer.

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"Très en sécurité." Tu fronces un peu les sourcils, te penchant sur le côté pour voir ce que la plume était en train d’écrire, lui glissant un: "J’suppose c’est dix sur dix." "Par contre, avec les restrictions sur les hybrides, ça en fait une concentration pas possible la même journée, au même moment, au même endroit. Ce s’rait pas mal que ça revienne sur plusieurs jours." Tu hoches la tête, connaissant un peu trop bien les horaires et les lieux en question, du fait de ta proche (très proche) collaboration avec ton hybride. "Bah après, techniquement, t’es pas censé être là où ils se rassemblent..." Tu te rappelles le nombre de fois où les hybrides du Ministère t’avaient regardé de traviole parce que tu squattais leur coin de la cafétéria. "C’est genre le principe de leur réserver des zones, c’est qu’ils restent séparé.e.s des sorciers et sorcières, tu vois..." Ça te paraît un peu improbable de devoir expliquer à Farrow, qui bossait au Ministère d’autant plus (le premier lieu où les hybrides étaient fliqués), mais bon, tu étais grand seigneur, et une piqûre de rappel ne pouvait faire de mal à personne.

Remy Lynch prend la suite de ton lascar. "Assez en sécurité également, mais je vis et sors surtout à Belfast. Par contre, vu que vous parliez utilité des brigades de sécurité, j’ai du mal à comprendre pourquoi les Hit Wizards se coltinent toujours la sécurité des stades de Quidditch... y a des menaces qui ont été proférées à l’égard des spectateurs ?" Cette fois-ci, ton froncement de sourcils, confus, se fait plus appuyé, que tu en interromps ta gorgée de café. "Bah oui techniquement..." "J’veux dire : ça arrive, un cognard fou de temps en temps, mais c’est pas non plus une menace qui justifie ces mesures, si ?" Quelque chose dans leur naïveté t’échappe, mais c’est peut-être parce que tu étais au premier rang dès qu’il y avait un incident... Ceci dit, cela restait étonnant venant d’une journalisme, qui plus est, avait survécu à une telle catastrophe qui lui avait valu sa fameuse canne. "Je partage son avis, je ne pense pas que les matchs de quidditch nécessitent autant de surveillance. Sauf peut-être quelques équipes avec des membres trop proches du gouvernement. Personnellement je trouve que ça impose une distance avec le public qui est négative. D’ailleurs, pour revenir sur la sécurité, je me sens presque trop en sécurité. Je suis vraiment touchée que le gouvernement me survei… Enfin m'attribue une sécurité, mais je ne me sens aucunement en danger, ni à Londres, ni nul part. Je pense que les forces de l’ordre pourraient être mieux répartie."

Cette fois-ci, l’intervention t’arrache un clignement d’yeux stupéfait. Tu bailles aux corneilles quelques instants, le temps de remettre de l’ordre dans tes idées. Là encore, tu prendrais le temps de leur expliquer (après tout, tu étais là pour ça): "Les Hit Wizards, ils sont pas vraiment là pour arrêter les cognards, hein... Je sais pas si vous avez entendu parler du mariage Travers-Abbott qui a eu lieu y’a quelques semaines?? Bah pour faire court, ça a mal tourné, hein; du coup, on a renforcé la sécurité dans les lieux publics susceptibles d’accueillir les grands pontes du gouvernement... Et même chose pour les joueurs et les spectateurs par extension; parce qu’au final, au mariage là, on a déploré davantage de victimes collatérales que de, euh, que des Mangemorts initialement visés, vous voyez un peu le drame? ‘Fin j’veux dire, c’est sûr, ça fait pas plaisir d’avoir des mecs armés partout, hein, mais on fait pas ça pour vous faire chier, c’est de la prévention, vous voyez?"

Bon, t’as un peu l’impression d’animer une session FAQ avec des élèves de première année, mais autant mettre les choses au clair, avant de les relâcher dans la nature. Fort heureusement, Sylvia semble avoir davantage conscience de la complexité de la situation, bien qu’elle ne se gêne pas pour te cirer les bottes au passage (venant d’une telle femme, tu dis pas non, hé!).
"Puisque la question était de répondre sur une échelle de 1 à 10… Je dirais 9. Grâce aux patrouilles régulières de nos charmants brigadiers dans le Londres sorcier, il est difficile d’avoir peur de quoi que ce soit." Tu hoches du chef, répondant un peu plus timidement à son clin d’œil, tandis que tu fais une nouvelle embardée au-dessus de ce que la plume était en train d’écrire. "Là tu mets neuf, et là... euh bah je sais pas, quatre ou cinq..." Tu pointes du doigt le parchemin et la plume te fiche une petite tape sur le dos de la main.

"Ok, je vois, du coup, vous diriez à la fois que les forces de l’ordre sont sur-représentées, mais en même temps vous vous sentez pas trop en sécurité vis-à-vis des hybrides?" La question possède une ironie certaine quand on savait que les forces de l’ordre bossaient avec des hybrides. "J’comprends les inquiétudes, mais vous êtes pas sans savoir que les hybrides, genre les plus dangereux, sont sous contrôle du gouvernement, hein. Celles et ceux que vous croisez dans la rue, ils peuvent rien vous faire sans y risquer leur peau, vous voyez?" Tu roules la manche de ta chemise sur ton avant-bras, leur présentant ton tatouage handler. "Est-ce que vous vous sentez quand même menacé.e.s par la population hybride? Y’a genre des suggestions, des mesures, qui vous feraient sentir plus en sécurité?"

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À entendre tous les invités de cette petite rencontre obligatoire, on pourrait croire qu’ils se sont concertés en amont afin de dire les trucs les plus contradictoires du coin afin de mener Langford en bourrique. Et même pas ! Ils ont ce talent tout naturellement, faut-il croire. Autant celui de ne pas répondre convenablement à la question (une échelle de un à dix ? il ne va quand même pas utiliser des chiffres ?) que d’y répondre dans tous les sens. Leçon de sabotage hors pair.

Une autre gorgée de café, pas moins bruyante que celle précédemment sifflée dans le gobelet ― et vu comme il goûte la merde, c’est bien un café du Ministère de la Magie. Inimitable dans ses notes subtiles de fond de carafe mal lavée. « J’suis pas sensé faire mes courses le lundi, donc », répète-t-il avec sérieux à la précision dubitative du sang pur, grattant son menton du bout des doigts, puis lissant sa moustache, comme s’il considérait l’information pour la première fois ― ou comme s’il profitait vraiment de son lundi avant-midi pour aller au marché. Quoique, ça fait une excellente excuse pour ne pas bosser, prendre une pause pour s’éterniser sur le Chemin de Traverse…
L’oreille est tendue aux observations de Ms Lynch et de The Wall, alors que le petit Rowle s’est renfermé dans un mutisme nerveux peut-être causé par sa familiarité à causer de sa mère. Ms Visconti joint également sa voix au tintamarre d’avis et si le Farrow tend à d’abord la ranger dans la catégorie des lèche-bottes, sa petite précision, son accord avec sa précision précédemment évoquée le satisfait quand même un peu.
Mais putain, qu’est-ce qu’il prendrait une cigarette, avec ce café. Ça doit bien être le truc pour le rendre buvable, en fait.

Ses prunelles se posent sur le tatouage du brigadier ― réaction toujours identique, derrière le visage impassible du sang-mêlé. Un écoeurement familier, devant les runes qui marquent la chair de l’homme avec lequel il a partagé tant de soirées arrosées. Lance se replace sur sa chaise, afin de sembler plus à l’aise, et laisse une de ses mains se glisser sous la table, tout contre la cuisse de Remy. Très innocemment, bien sûr. « Est-ce que vous vous sentez quand même menacé.e.s par la population hybride? Y’a genre des suggestions, des mesures, qui vous feraient sentir plus en sécurité? Non, non, pas de suggestions, renifle le fonctionnaire, avec en plus un petit haussement des épaules. Mais si le problème, ce sont les hybrides terroristes, comme au mariage de M’sieur Travers, ça ne sert à rien de trop fliquer ceux de la population, non ? Il dit ça comme ça, vous savez… Lance se dégoûte d’ainsi pratiquement demander à ce que les efforts soient concentrés sur la résistance et ses différentes itérations, mais c’est plutôt dans son intérêt et celui des Hands que les flics arrêtent d’envahir les rues et d’investiguer le petit peuple. Y’a pas des suggestions de mesures à voter ? L’an dernier, y’en avait », complète-t-il en grattant à nouveau son menton, faisant mine de se rappeler les questions posées à ses propres groupes de citoyens, lors du sondage édition 2006.

mission #7

THE LORD’S YEARLY SATISFACTION SURVEY

@Remy Lynch, @Jules Doherty, @Lance Farrow, @Langford Prewett

Si cela faisait bien cinq bonnes minutes que tu t’étais relativement tenue à carreaux sans glapir devant la moindre remarque de quiconque, la seule évocation d’un mariage dans la haute-société suffit à te faire bondir sur ta chaise. “Oh la la, ça aurait pu être un si beau mariage ! Quand j’ai vu les photos de la décoration dans Witch Weekly, je regrettais presque d’avoir travaillé ce jour-là.” Comme si qui que ce soit dans cette pièce était suffisamment dupe pour croire que tu avais été invitée au mariage d’un mangemort. “Enfin bon, le père Yaxley y est quand même resté, malgré la sécurité. Il aurait peut-être fallu plus de brigadiers au mariage et moins dans les stades de Quidditch.” Même pas la peine de faire semblant de t'intéresser à ce sport barbant, alors que les nombreux paris ratés de Juan te restaient en mémoire. Mais alors que Langford reformule sa question, tu y voies là une occasion de prendre indirectement le parti de ta fille aînée, Pia. “Je ne me sens pas particulièrement menacée par la population hybride. Il faut pas tous les mettre dans le même chaudron. Ceux qui se font recenser régulièrement et qui respectent leurs heures de sortie sont plutôt bien intégrés dans la société. Mais comme le dit monsieur Farrow -sourire en coin à l’égard de l'intéressé- ce sont les hybrides terroristes qui constituent une menace, ceux qui sont en fuite.” Difficile de dire plus ouvertement que tu aimerais bien que l’on fiche la paix aux hybrides qui n’ont rien demandé à personne, sans attirer l’attention sur toi et courir un grave danger. Tu doutais fortement que qui que ce soit autour de cette table ait la moindre suggestion ou idée de mesure à prendre pour renforcer la sécurité. Ce n’était certainement pas ce que le gouvernement souhaitait entendre, mais tu avais bon espoir que Ford use de son génie pour rendre un rapport impeccable qui ferait la fierté de ses supérieurs. D’après ce qu’il t’avait raconté, il était très doué pour se faire remarquer positivement par les hauts gradés du Ministère.

Et puisque l’on parlait d’homme compétent et très professionnel, voilà que le charmant sorcier à moustache t’étonna une nouvelle fois lorsqu’il reprit la parole. “Vous avez déjà participé à un tel sondage ? Comme c’est fascinant de se retrouver avec des sorciers aussi expérimentés que vous et Langford !” Tu ne tarissais généralement pas d’éloges lorsque tu te trouvais en présence de sorciers masculins quadra- ou quinquagénaires. Tu raffolais de ces flatteries charmeuses qui laissaient penser à tes vis à vis que tu n’étais qu’une belle plante emplie de naïveté. En trente cinq ans d’existence (ajoutez une bonne décennie de plus), tu n’avais jamais trouvé meilleure parade pour parvenir à tes fins. En dehors d’une balle de revolver bien placée.

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