MISSION#7 : THE LORD’S YEARLY SATISFACTION SURVEY

Officiellement peu politisé, Jules écoutait et observait. Elle ne connait que très peu les personnes autour de la table et éprouve quelques difficultés à cerner le vrai du faux. Des fausses louanges, des tacles dissimulés, finalement cette invitation devenait divertissante. La blonde avait hâte de raconter cette entrevue à sa sœur, même si cette dernière la critiquera d’avoir joué avec le feu. Noah a toujours été la plus mature, celle qui sait faire preuve de sagesse et de retenue, pendant que Jules, tout feu, tout flamme dansait sur une pente glissante. Par chance, avec le temps et surtout la popularité, elle s’était créé une couverture, qui lui permettait de continuer à danser. Aujourd’hui encore, la galloise jouait la sportive un peu idiote, tout en pointant du doigt le gouvernement.

Le mariage de Travers, elle s’en fichait, plus que tout au monde. Certes, les meurtres n’étaient souhaitables, mais pour une fois que c’était dans leur camp, elle n’allait pas verser une larme. Alors que Sylvia Visconti aborda le sujet, Jules lui adressa un regard curieux, incapable de savoir si elle se moquait de la situation ou si elle criait au drame. « Très bonne idée, débarrassons un peu les stades pour les mariages. Il faut protéger la population importante. » La suprématie du sang existait, et il était évident que la mort d’un sang-pur attristait bien plus que celle d’un hybride ou d’un né-moldu. Un comportement qui lui donnait la gerbe, mais qu’elle feignait de trouver normal.

Enfin, elle s’adressa à Langford au sujet des hybrides qui semblaient représenter tous les maux du monde. « Aucun problème avec les hybrides, ils ne sont pas à l’origine du terrorisme. » Comparé aux crimes des mangemorts, les hybrides, même terroristes, ne semblaient pas si mauvais. Jamais elle n’acceptera la mort de son meilleur ami Cédric ou de ses compagnons de Quidditch. Jamais elle ne digérera l’arrestation de son père, coupable de rien, qui pourrit à Azkaban dans l’indifférence la plus totale. Elle les déteste et espère la réussite de l’Ordre.

Ce sondage est une connerie. Comme trop souvent le gouvernement essaye de duper le peuple. Leur faire croire qu’ils ont une voie, qu’ils peuvent choisir l’avenir du pays et construire un monde meilleur. Certains ont trop vite oublié les actes passés et trop vite accepté de ployer le genou.

« S’il faut voter, nous pourrions peut-être commencer ? » Même si l’échange est plus divertissant que prévu, elle ne compte pas y passer cent ans. S’ils veulent quelque chose, qu’ils le demandent, au lieu de tourner autour du pot. Peu importe la suggestion, elle votera pour le peuple et pour la liberté. S’ils veulent encore serrer les chaînes des opprimés, elle votera contre, même si son vote ne servira sûrement jamais à rien.

Spoiler:

La plume de Ford a du mal à suivre le mouvement, tout comme son sorcier qui se désintéresse plutôt vite de la question des hybrides. C’est qu’il s’en tamponne un peu de leurs avis, tout comme du sien, après tout! Il a juste hâte que la session se finisse pour aller boire un verre (non alcoolisé, cela va de soi), avec Lance, et peut-être en profiter pour inviter cette charmante concitoyenne Sylvia! Mais c’est sans compter Lance (top 10 anime betrayal) qui suggère un vote à propos duquel Ford n’a pas été briefé pour un sou (pour ne pas dire qu’il n’a été briefé sur rien)! Il se frotte le crâne, les écoutant s’enjailler à la perspective d’un vote (ou du fait que ça marquait la fin de leur entretien), et il va pour leur demander bêtement à propos de quoi ils voulaient voter (quitte à en proposer un bidon, du genre "le meilleur parfum de crème glacée" winks at u Sylvia), quand, miracle! Rug (l’auto-proclamé assistant slash bras droit slash sous-fifre de Corban) déboule dans la pièce, à bout de souffle, et visiblement excédé (pour changer…): "Heeee, Prewett, Ford fronce les sourcils en réalisant que Rug avait dû réfléchir avant de se rappeler son nom! Quelle ironie, quand on savait que tout le monde à la brigade l’appelait Rug à tel point qu’on en avait oublié son véritable nom! "On a besoin de renfort… on a un code euh— carmin… Ford fronce les sourcils, confus, c’est Rayane et Billy— - Encore?!"

Ford se tourne vers les participants: "Bon bah, désolé m’sieurs dames, le vote, ça sera pour une autre fois! Le Ministère vous remercie d’avoir pris de votre temps pour répondre au formulaire annuel de satisfaction et il espère que euh— vous serez davantage satisfaits dans le futur?" Il sent le regard furieux de Rug dans son dos, impatient et sidéré par son manque de professionnalisme. Ford ramasse le parchemin et la plume qui met du temps à se désactiver, continuant d’écrire les échanges sur la table puis sur son bras avant qu’il ne la fasse taire, en manquant de la casser en deux, et les deux brigadiers s’écartent de chaque côté de la porte pour raccompagner la petite troupe hors de la salle. Ford les remercie au passage, prévoit un verre avec Lance pour la semaine prochaine, et appuie son regard sur la belle Sylvia, sans trouver le courage de lui demander son numéro (c’est plus de son âge!!). Il trouve néanmoins la bêtise de la régaler d’un énigmatique: "A la prochaine!" avant de prendre le chemin opposé pour retourner dans les bureaux de la VB, Rug sur les talons.