EVENT MINEUR #8 » we wear the robe like no one could

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Quon est en train d'oublier quelque chose mais, évidemment, il ne sait pas quoi.

Il s'est préparé avec tout le monde, enfilant le beau costume que lui a acheté Zhang à Suit Yourself quand ils sont allés faire un pied-de-nez à ce bouffon de Jin... c'était pour une occasion particulière et spéciale... il ne se souvient plus. Sen lui a donné des recommandations de dernière minute comme si c'était sa première fête Syndicale, Bao a failli lui mordre le doigt quand il a fait mine de la recoiffer plus pour l'embêter qu'autre chose, Chen lui a demandé de bien se tenir, Mengwu lui a dit que tout irait bien et Jie a transplané avec lui avant de marcher à ses côtés en entrant dans le Dancing Phoenix, y retrouvant Zhang. Sauf que voilà, juste avant d'entrer, ce dernier lui a jeté un clin d'oeil complice. Genre, toi-même tu sais le bordel qu'on va foutre ce soir. Genre, toi-même tu sais.

Sauf que Quon ne sait rien, il ne se souvient pas, il a mal à la tête, et il a l'impression d'être en train de faire une grossière erreur. "Tiens-toi droit," lui siffle Sen sans douceur quand ils s'avancent pour saluer le trio de Warlocks et Quon obéit, la main dans sa poche serrant inutilement son Rappeltout comme si il allait enfin se prouver utile et lui révéler la nature du trou béant qui s'est creusé dans son esprit. Il a au moins la présence d'esprit de saluer respectueusement Lion, Fox et Owl (en coulant un regard plus qu'appuyé sur Carrie, qu'il voit pour la première fois depuis des lustres, avant d'adresser le thumbs up le moins discret et le plus appréciateur du monde en direction de sa soeur Bao) et de rester silencieux en laissant les leaders du Clan parler pour eux.

Il est en train d'oublier quelque chose, il est en train d'oublier quelque chose, il est en train d'oublier quelque chose - cette pensée l'obsède alors qu'il voit Kamala venir accuellir Zhang comme il se doit. Son copain et son futur... son futur... son futur quoi déjà? "Sois sage, Quon." Chen adresse à son petit frère un regard appuyé, recommandation de dernière minute que les Wang savent tous très utile ce soir: Quon n'a pas le droit de s'approcher du bar. "Oui, toujours, Chen, tu connais." Le sourire est maladroit, mais le Mountain Master n'a pas le temps de s'en préocupper, s'affaire plutôt à faire une ronde de salutations auprès des autres gangs et des employés du Syndicat avec sérieux comme toujours.

Quon déglutit, esquive Mengwu et s'éloigne du bar à regret pour jeter un coup d'oeil impressionné à la scène. Tous ses soucis s'envolent quand il voit débarquer Moon Shadow, et il doit se rappeler de fermer la bouche et de ramasser sa mâchoire en découvrant sa première tenue. Putain, ils sont forts, les Warlocks. Très forts.

C'est seulement quand Verdi apparaît dans son champ de vision que Quon se remet en marche, se faufilant vers lui pour se planter sur son chemin. Il lui sourit, se passe une main dans ses cheveux gominés en arrière, rajuste le col de sa chemise plus gangsta tu meurs. "Salut Verdi." Quon ne connait pas très bien les Warlocks, mais celle-ci, il la connait par coeur. "Dis, si je te dis que je n'ai pas le droit d'aller au comptoir, tu sais où je pourrais trouver une âme charitable pour aller me chercher un verre?" Technique inversée de l'invitation à boire, mais Quon a bon espoir, se penchant vers elle sans cesser de sourire un seul instant. Au fond de son crâne, la voix pernicieuse continue pourtant - il oublie définitivement quelque chose.

Spoiler:

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La mine patibulaire de Piotr se tord en un large sourire.

— Je ne le pensais pas assez bête pour venir.

Svetlana se concentre pour ne pas lever les yeux au ciel ouvertement et préfère reporter son attention sur la délégation de l'Alberich ; juste à temps pour voir son mari fendre la foule dans sa direction. Il traverse la salle sans le moindre ménagement, bouscule au passage quelques sorcières et sorciers et Svetlana l'observe le sourcil levé. Elle espère que tous ces braves gens sont affiliés avec les Warlocks et qu'ils ne représentaient pas des alliés potentiels. Elle boit une gorgée du breuvage quelconque qu'elle a dans la main en attendant qu'Engel arrive à sa hauteur. Piotr se lève pour le saluer mais se fait royalement ignorer. Cela aurait pu amuser la Von Bäume si son époux ne venait pas de l'attraper brusquement par l'épaule, comme si elle n'était qu'un vulgaire bout de chiffon.

— Qu'est ce que tu fais ici ?
— Lâche-moi l'épaule et arrête de te donner en spectacle, glisse-t-elle d'un ton sec à l'oreille de l'allemand.

Le regard glacial qu'elle lui lance se réchauffe légèrement quand Piotr intervient, son visage se déride jusqu'à cette mine de convenance qu'elle prend à chaque dîner mondain.

— Monsieur von Bäume, votre belle femme est l'invitée de la Bratva ce soir. Svetlana répond à son clin d'œil obscène par un sourire, jugeant bon d'entretenir le lien fragile et encore naissant qu'elle tente de bâtir avec la Bratva. Une invitée d'honneur, même. Dimitri était comme un frère pour moi, et quand elle est venue nous demander de l'aide, nous n'avons pas pu refuser. Ça ne vous dérange pas, j'espère ?

Svetlana sent le bras de Piotr lui entourer la taille et la serrer contre lui. Les muscles de sa nuque se tendent imperceptiblement mais son sourire reste le même. Elle se veut aussi reconnaissante que possible. La sorcière connaît les hommes comme Piotr pour en avoir fréquenté des dizaines : la clé est de toujours aller dans le sens de leur ego. Si elle accepte l'étreinte envahissante de son partenaire russe, elle tient aussi à faire comprendre à son époux qu'elle est de son côté, du côté de leur famille, comme toujours. Même si elle ne lui a jamais dit toute la vérité sur son frère et son père. Même si elle ne l'a pas prévenu qu'elle avait rejoint la Bratva ou qu'elle serait là ce soir - mais il ne lui a pas vraiment donné l'occasion pour ce dernier point. Elle lui lance un regard sévère, lui intimant de soigner davantage les apparences. Ils ne peuvent pas montrer de failles, pas maintenant, pas ici. Les Von Bäume doivent présenter un front plus uni que jamais.

— Bien sûr que ça ne le dérange pas, affirme-t-elle en posant une main sur le torse de Shklyarov. Meine Liebe, continue-t-elle en direction de son mari cette fois, Piotr a eu l'amabilité de m'inviter à cette réception pour célébrer notre nouvelle alliance. Je n'ai pas eu le temps de te prévenir tout à l'heure mais ça ne pose pas de problème. Plus on est de fous, plus on rit !

Elle lâche un rire pour détendre l'atmosphère.

— Buvons pour célébrer cette occasion.

Elle fait venir à elle une coupe qu'elle refourgue dans la main de son mari et lève bien haut son verre en direction des deux hommes. Elle profite du geste pour se dégager de l'étreinte du sorcier, davantage pour apaiser son mari que parce qu'elle était réellement dérangée par la proximité du russe, qui lui rappelle étrangement Nikolai.

— На здоровье!

Elle boit une nouvelle gorgée d'alcool. La soirée va être longue.

En résumé:

"Verdi….j’crois pas que le rose pétant ça soit une bonne idée. " Harper se regarde dans le miroir en grimaçant. "Mais, t’es toujours en noir! C’est le moment de te faire voir!" Harper fait la moue. Elle déteste les couleurs. Elle n’aime pas être voyante et être remarquée. "Et ses plumes là, j’ai l’air d’une autruche." Elle voulait faire plaisir à sa coloc, mais elle n’est pas du tout à l’aise dans cet accoutrement. Et ce soir, c’est vraiment pas le moment de se montrer coincée et mal à l’aise. Ce soir, les Warlocks accueillent l’anniversaire du Syndicat et tous les membres du crime organisé de Londres seront présents, elle doit être à la hauteur. Kamala a été très claire là-dessus. "On fait un deal. Je mets une robe noire et j’te permets de maquiller mes yeux avec de la couleur. Et des paillettes, si tu veux!" Son amie réfléchie trois secondes et accepte. À voir son sourire malicieux, Harper regrette déjà. Au final, elle sort de leur appartement avec une robe noir brillante courte, manches longues et dos nu, les yeux peints d’un dégradé de bleu au cyan étirés d’un trait noir. Les deux filles se séparent une fois à l’intérieur. Harper enfile son tablier de serveuse et une ligne de Worrynot pour être certaine de bien débuter la soirée qui s’annonce excitante. Au moins ce soir, elle n’aura pas à se poser trop de question à comment resté éveillée toute la nuit.

Comme elle a travaillé ces cinq derniers jours, elle a vu en direct tous les préparatifs orchestrés par Kamala et le résultat est grandiose. À la hauteur des Warlocks et de leurs aspirations. La salle est déjà bondée lorsqu’elle pose ses hauts escarpins – elle sent qu’ils vont prendre le bord rapidement – sur le plancher du Dancing Phoenix. Elle espère secrètement que sa patronne et les hauts placés du gang postés à l’entrée principale ne remarquent pas son léger retard. Heureusement, ils sont bien trop occupés. Elle file au bar pour remplir son plateau. Elle envoie la main à Stan son wolf pendant qu'elle attend. Angus a déjà bien entamé sa soirée en compagnie d’un autre homme (Buck). "Bonne soirée messieurs." leur lance-t-elle, amusée en s’emparant de son cabaret rempli de coupes de champagne. La serveuse survole la place. On aurait dit qu’elle effectue une danse alors qu’elle évite, esquive, arrête, recule, tourne pour ne pas causer d’accident. Harper a plusieurs années d’expérience et ses mouvements sont fluides tellement elle est habituée de naviguer dans une grande foule qui ne fait pas toujours attention à elle. L’hybride sourit aux convives, rit avec ceux qui font des commentaires qu’elle a entendu des centaines de fois, boit avec ceux qui l’encouragent. Elle ne fait pas la distinction entre les différents groupes et se fiche un peu des rivalités n’étant pas la plus impliquée. Elle s’amuse. La musique de Moon Shadow contribue à mettre le feu avec sa voix mélodieuse et puissante. Son retour est loin de passer inaperçu. Harper fait quelques mouvements de danse devant la scène avant de retourner se recharger au bar. Les invités continuent à entrer et elle a servir. Elle manque de peu de se faire bousculer par un homme de haute prestance et tout de rouge vêtu (Engel) qui ne semble pas l’avoir vu. D’un mouvement très précis du poignet, elle évite le pire. Les coupes de cristal restant bien ancrées sur son plateau. Un duo attire son regard et elle fronce les sourcils en reconnaissant Quon qui a accroché Verdi pour discuter avec elle. Elle regarde sa coloc et d’un regard lui fait comprendre qu’elle est là au besoin. Harper ne fait pas confiance à ce Wang. Puis, elle passe devant un trio dont l’homme rouge et on la dépouille de deux verres. Elle continue son chemin avant de s’arrêter devant ce qui semble être un jeune couple (Ivan et Salamanca). "Du champagne?"

Spoiler:

Adressant un sourire charmant à l’homme qui semble être un collègue de Léonilde, Remy hoche la tête en se faisant une note mentale de l’identité du type qui a l’air assez nouveau dans le Syndicat et son fonctionnement. Loin de faire attention au cri de Gus, un peu noyé dans la masse, la blonde rit doucement à la prédiction de Léonilde quant aux résultats de sa fille et ne dit rien pour la démentir, souhaitant toute la réussite possible à cette enfant, même si le Poudlard actuel est bien différent de l’école qu’elle-même a connue. Qu’importe, là n’est pas le lieu pour discuter politique. À la place, Léonilde s’enquiert de sa position dans les hiérarchies mafieuses. «‌ ‌‌‌‌Je ne pensais pas te croiser ici, j’apprécie de voir que tu diversifies tes activités.‌‌ Tu travailles pour qui ?‌‌ ‌»‌ Détournant son regard de la sinistre silhouette de l’ombre grise de la Bratva, aux côtés duquel Ms Lynch venait de reconnaître Madame Von Bäume, l’Irlandaise revint à son interlocutrice et, après une gorgée de son cocktail, se racle la gorge pour signaler sa position on-ne-peut-plus-enviable (non) : « Je suis avec les Travellers. Elle ajoute, en désignant d’un index bien malpoli les silhouettes dont elle parle, dispersées dans la foule : Le rouquin là-bas, le brun… où il est… ah ! lui, là, et moi en sommes les têtes pensantes. » Et ô combien aucun de ces trois-là n’aurait voulu avoir ce poste ! Mais ça n’est pas quelque chose qu’on balance à une femme dont on découvre tout juste l’appartenance au monde du crime organisé, ça.

Et puis, surtout, personne d’extérieur n’a besoin de savoir ce genre de choses.
Les affaires de l’An Lucht Siúil ne concernent que ce qui en font partie, et ça suffit bien assez comme ça.

Remy a annoncé son poste haut-placé sans vraiment se vanter et son expression est restée plus souriante qu’autre chose, comme si elle était consciente de dire quelque chose qui pourrait être pris pour une blague, venant de l’extérieur. Sans vraiment laisser la place à Léonilde ou son compère (Mascimiliano, si elle a bien retenu) de l’interrompre, la tête protectrice des Travellers détourne l’attention de son rôle et de son gang, pour en venir à celui de Madame Oliveira : « Pardon pour la question, mais si je peux me permettre, c’est la première fois que vous venez à une réunion du Syndicat, non ? » C’est dit sans animosité ou agressivité aucune. Elle est simplement curieuse de savoir quel bon vent les amène et sous quel drapeau ils s’avancent : « Je te retourne la question, donc, qui te paie ici ? Et as-tu besoin de présentations avec des visages que tu ne connais pas ? Je me sens d’humeur généreuse alors si tu as besoin, n’hésite pas, ça me fera plaisir… »
Et en prime, ça lui permettra surtout de surveiller sans en avoir l’air quels liens se tissent au cours de la soirée. C’est que la proximité de Svetlana Von Bäume avec Shklyarov indique quelque chose qu’ils n’avaient pas anticipé, que ce soit entre Travellers, ou lors du conciliabule avec Lance & Selket, et cette histoire est loin de rassurer Grainne, même si elle n’en laisse rien paraître.

Spoiler:

Au premier abord, Miss Strugatsky a l’air tout à fait disposée à discuter avec toi de Dan, et ça t’arrange parce que tu te voyais mal débarquer dans son bureau sans alarmer tout le monde. Au moins, ici, dans cette ambiance plutôt festive, on pouvait approcher quiconque sans que ça en inquiète d’autres. Prenant le verre que Brygida te tendait alors, tu t’autorisas une gorgée prudente. Cette chose était coriace et elle aurait sans doute réveillé les morts, s’ils avaient encore pu boire. Avalant la gorgée qui te brûla la trachée, tu te félicitas d’avoir été entraînée à avoir une bonne descente et surtout une bonne endurance à l’alcool et aux drogues quelconques. Au moins, tu resterais lucide pour la soirée, malgré ce que tu allais ingurgiter.

Mais ce qui te coupa presque le souffle ne fut pas le contenu de ton verre, plutôt les paroles que ton interlocutrice prononça par la suite. Oh, pour commencer, c’était sympathique et mignon, et tu haussas les épaules lorsqu’elle t’annonça qu’elle n’avait pas réussi à l’éveiller à la beauté du métier d’architecte. Ça ne t’étonnait pas, connaissant à peu près ton fils : il y avait quelque chose qui n’était pas assez créatif, et qui devait se plier à trop de contraintes pour lui paraître totalement dans ses cordes. Tu ne t’attendais vraiment pas à ce que la jeune femme attaque plus frontalement et enchaîne ainsi : « Vous ne l'avez pas emmené ? Etonnant. Il a refusé la journée découverte en entreprise ?» Un rire doux s’échappa d’entre tes lèvres, masquant parfaitement la surprise soudaine par un amusement qui était parfaitement feint.

Il allait de soi que jamais tu n’emmènerais Dan dans une réunion du Syndicat : qu’elle soit formelle ou informelle. S’il y avait bien un pan de ta vie que tu voulais sincèrement qu’il ignore, c’était ta double-vie de criminelle. Pas que tu en avais honte, mais simplement que vu qu’il avait été élevé par Silver pendant toutes ces années, et que ce dernier avait pour métier la lutte contre le crime (et les résistants, actuellement), tu doutais très sincèrement de comment ton fiston prendrait la nouvelle.

Ne répondant pas immédiatement, tu l’avais donc laissée continuer. « J'ai été impressionnée par son innocence et je dois avouer avoir développé un tout nouveau respect pour vos talents de duperie. Quel exploit, surtout avec sa propre famille. » Elle avait beau lever son verre à ton égard, tu n’arrivais pas bien à savoir si ce qu’elle venait de dire était un authentique compliment, ou une mesquinerie dont tu n’étais pas bien sûre qu’elle comprenait la portée. La fixant avec un air plus neutre quelques instants, tu finis par sortir de ton immobilisme et tu repris une gorgée de la vodka arrangée, en espérant peut-être que ça t’aiderait à te détendre. Il fallait quand même lui répondre, histoire de ne pas laisser planer l’impression que tu étais gênée par cette discussion (tu ne l’étais pas, c’était peut-être la pire tournure qu’elle prenait, mais tu allais assumer). « Oh, vous savez, Brygida, je crois que je n’ai pas encore accepté le fait qu’il était majeur… » Tu ne t’y étais surtout pas encore habituée, à vrai dire… Ça avait sans doute quelque chose à faire avec le fait que Silver n’avait rien trouvé de mieux que d’obtenir la garde de Dan alors que ce dernier avait à peine sept ans, t’interdisant ainsi de voir grandir pendant si longtemps. Mais tes tragédies personnelles ne regardaient pas vraiment la jeune femme dont tu savais qu’elle avait perdu sa mère assez récemment. « On essaie de protéger nos enfants comme on peut, de nos jours… », affirmes-tu encore en haussant les épaules légèrement, alors que ton regard s’éloigne des traits de ton interlocutrice et que tu repères la figure familière et amicale de Svetlana. La constatant aux côtés de cet odieux personnage de Shklyarov, tu fronces imperceptiblement les sourcils, avant de voir la silhouette d’Engel s’approcher de ce duo presque improbable. Et, comme si tu étais totalement calme et pas du tout en train de te dire qu’il y avait trop de marqueurs au rouge (ahem) pour que cette soirée ne s’envenime pas, tu lâches un petit : « Parlant de protéger ses enfants… » comme pour ne pas laisser cette chère Brygida en plan, alors que tes billes s’ancrent dans celles de Lance, comme pour lui demander ce qu’il a foutu. Ce n’est pas parce que Svet, Engel & l’autre pervers boivent ensemble que ça te rassure, au contraire même.

Mais bon, tu es loin de tout ça, et tu parlais de Dan. Peut-être as-tu l’impression de devoir te justifier finalement à l’employeuse pour un temps de ton fils, mais voilà que tu reprends en reposant tes billes sombres sur Brygida : « Pour tout vous avouer, je ne suis pas convaincue que tous ces faux-semblants seraient pour lui. Pire encore, je ne suis pas sûre qu’il serait à l’aise en étant hors-la-loi. À croire que j’ai dû rater des choses dans son éducation ! », ris-tu enfin.
Tu bluffes comme jamais. Tu n’es pas bien au courant de ce que les Strugatsky ont comme info sur ta vie personnelle. Dans un sens, Dan a passé du temps avec Brygida, donc il serait bien capable d’avoir raconté des choses, mais… oh, un garçon de 17 ans reste timide, non ? Il n’ira pas tout raconter à la première venue ? Enfin bon, dans un sens, ce n’est pas que tu as raté des choses dans son éducation, c’est surtout que tu as raté carrément tout un pan de sa vie. Enfin bon, les joies des unions à cheval dans deux mondes, dira-t-on !

Spoiler:

Loin des jeux de pouvoir et du concours de celui ou celle qui portera la tenue rouge la plus sanglante, Garfield essaye de dénicher un peu de fun parmi tout ce faste. Il est clairement pas rassuré, d'où la consommation intensive d'alcool pendant le before. Aussi, quand il renifle le bout de gras de Buck, sous l'après-rasage bon marché, il se sent peut-être un poil (juste un poil) plus à son aise. C'est que le bougre a l'air au moins aussi paumé que lui, sachant que Garfield avait l'avantage de connaître le terrain (même s'il se contentait de rester agripper au comptoir du bar comme une magico-moule à son rocher).
"Ouais, ouais." Garfield hoche du chef, le menton un peu en l'air, à cause des tifs qui tombent comme un rideau crasseux sur son regard bouffi. "C'est des bons, les Travellers..." qu'il coasse, plus fort que nécessaire, comme s'il était au milieu d'une salle de concert (c'est que ça hurle, dans sa caboche, pour la partie qui n'est pas enfumée par l'alcool).

Il pimpe comme il se doit le verre à son nouveau bff qui l'engloutit d'un coup. Les yeux de Garfield s'écarquille de quelques millimètres à peine perceptibles, mais il s'esclaffe d'une voix rauque. "Woh! C'est qu'il avait soif, mon corniaud!" Il se marre (éructe?), tendant le bras vers Buck pour lui foutre une tape sur l'épaule, manquant de se casser la gueule à force de gesticuler. Il lui agrippe maladroitement le col de sa veste de costume, histoire de le maintenir en place, parce qu'il en avait vu s'effondrer les quatre fers en l'air pour moins que ça. Mais Buck s'en sort plutôt bien, mis à part la légère lumière vert clair qui recouvre l'intérieur de sa goule, et transparaît légèrement de sous l'épiderme tapissée de barbe mal rasée. "Ah ouais. T'es un vrai, toi." "Faut bien," qu'il répond, humblement, levant au passage son verre pour Harper.

Le gaillard raboule son boule à côté de Garfield, plutôt content d'être encore capable de se faire des copains, même si c'est dans un état second (à croire qu'il est plus sympatoche comme ça). Leurs mains calleuses trébuchent l'une contre l'autre, frères de sang (ou plus exactement de sueur). "Moi c'est Buck, ravi d'te connaître. On va passer une bonne soirée, toi et moi, ce soir..." "Garfield. J'suis Wolf pour l'compte des Padlocks— Warlocks, oh!" Il cligne intensément des yeux, s'agrippant à son verre d'une main, un index douteux posé de travers sur sa bouche. "Va pas rapporter à la p'tite que j'parle plus droit, hein?" Il désigne avec une discrétion forcée (et très mauvaise, qu'on se le dise), là où Carrie se trouvait supposément, à postillonner sur les pompes de l'Alberich. "Alors, tu fous quoi, ici, mon bon vieux Buck? M'dis pas qu'toi aussi tu fais partie du triumvitruc, là? Ma parole, c'est une vraie hydre, vot' club, là!"
Well, les Warlocks pouvaient parler; leur hydre à eux se composait officieusement de deux têtes. Et, si les Wolves avaient pu être des têtes supplémentaires du monstre, pour sûr que celle de Garfield n'avait pas été accessoirisé d'une cervelle...

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tw: consommation d'alcool, mention de drogue

« Mais si mais si, ça te va à ravir », avait commenté Verdandi en appliquant la dernière couche de son vernis magique qui se teinta d'un blanc laiteux, contrastant par sa sobriété avec la mini robe lamée, d'un dorée tape-à-l'oeil qu'elle avait choisie avec soin pour la soirée. La harpie secoua le pied en fronçant les sourcils, peu satisfaite du choix de couleur de son vernis et de l'odeur étrangement écoeurante qui en émanait, et grogna en voyant ce dernier changer pour un noir irisé, reprenant timidement les éclats de sa robe.

Néanmoins ni le manque d'originalité désespérant de sa colocataire, ni le nouveau revirement au blanc de ses ongles lorsqu'elle eut passé ses chaussures clinquantes (encore moins la légère nausée qui la prit lorsqu'elle se pencha pour les lacer), ne parvint à entamer sérieusement son sourire éclatant : ce soir se déroulait la fête la plus importante de l'année, sur leur territoire. Voir défiler les grands pontes du Syndicat sur leur trente-et-un et les pires criminels de la ville dans leurs chemises à paillettes était un spectacle que la sorcière n'aurait manqué pour rien au monde ; ça, et les feux d'artifice qui ne manquaient jamais d'exploser durant la seule soirée où l'ensemble des gangs syndicalisés du pays, aux intérêts divergents et aux inimitiés sensibles, se retrouvaient dans un espace clos, alcoolisés, souvent drogués, et bien évidemment armés jusqu'aux dents. Ce genre d'ambiance qui faisait les meilleures soirées.

Le boa destiné à Harper autour de son propre cou, Verdandi avait retenu Carrie, avant que la soirée ne commence (car on leur avait demandé de venir en avance, sûrement une idée de Kamala), roucoulant en lui tenant la main au sortir de la loge de la superstar qu'on avait louée pour la nuit, un premier Erotic Erumpent dans son autre main. Puis Elias la lui avait arrachée, et Stanislav avait continué de valser entre les loges et son rôle de manager pour la soirée. Verdandi, vaguement contrariée, s'était réfugiée auprès d'un second verre, dont les arômes sucrés lui restaient en bouche en un goût étrangement amer. « T'as changé la recette ? Eurgh », comment-a-telle avec une grimace auprès du barman qui l'avait servie avant de s'éloigner presto, sous les premières notes de Moon sur scène, non sans un regard au tas pestilentiel que représentait Garfield, accoudé à quelques mètres d'elle.

Un sourire illumina le visage de la harpie, presque aussi lumineux que ses boucles d'oreille qui lui arrivaient jusqu'aux épaules, lorsque Quon déboula comme un miracle sur sa route. Pas le plus endurant, ni le plus doué, mais avec un entrain qui comblait sans mal ces deux premiers points ; c'était largement assez pour entretenir l'entente cordiale entre Wang et Warlocks. « Salut Verdi. » « Salut Quon », répondit-elle en lui offrant ses dents blanches pincées sur la paille du cocktail rose pétant qui était décidément toujours aussi amer. « Dis, si je te dis que je n'ai pas le droit d'aller au comptoir, tu sais où je pourrais trouver une âme charitable pour aller me chercher un verre? » Ohoh - les sourcils de Verdandi se haussèrent d'une surprise légère devant ce qui était soit une nouvelle lubie de la tête pensante des Wang (un coincé qui faisait en la matière concurrence à Zanjin) soit une une technique de drague déplorable, et surtout parfaitement inutile (plus probable). « Allons bon, pourquoi est-ce qu'on interdirait l'accès au bar à un grand garçon comme toi, hum ? Tu as été vilain, Quon ? » demanda-t-elle en décortiquant ses traits expressifs, avide de connaître la raison pour laquelle les Wang empêcherait l'un des leurs de boire de pauvres cocktails quand elle les avait vu s'enquiller des bouteilles de liqueurs sensiblement plus fortes qu'un malheureux cocktail ; pour l'amadouer, elle lui tendit son verre dont elle n'avait pris que deux gorgées – ils avaient, après tout, partagé bien d'autres choses pour s'offusquer de boire dans le même verre.

Spoiler:

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Alors qu’il émet l’envie de se claquer une ligne de coke, un ange ― à peu de choses près ― surgit devant eux et leur propose du champagne. Il a déjà aperçu la blonde au Dancing Phoenix, mais il ne lui a jamais vraiment accordé d’attention. Pas avant maintenant, alors qu’Ivan la détaille de haut en bas, puis de bas en haut, et qu’un sourire très satisfait de ce qu’il voit se peigne sur ses lèvres. Un sourire qui ne se lit toutefois pas jusque dans ses yeux bleus, toujours de glace. La minette est aussi belle que son sang est sale, comme le révèle l’odeur qui l’entoure ― ses sens ne peuvent plus être trompés par les artifices des uns et des autres. De la même façon que Stan et Carrie, pire encore, elle triche et elle est fausse, mais il ne va quand même pas déclencher un esclandre tout de suite… si ?
Ce serait extrêmement douteux pour tous, autant les membres de son gang que l’ensemble du Syndicat, qu’Ivan Lebedev ne tente pas de s’arroger la compagnie des plus belles femmes de l’endroit.
Ce n’est pas un change très difficile, ou très désagréable, à donner.

« Joins-toi à nous… Harmony, c’est ça ?, lance-t-il d’une voix enjouée qui enrobe à peine l’autorité de la proposition. Il attrape tout le plateau de la main de Harper, se l’appropriant sans lui laisser le temps de répondre, ou de réfléchir. Ou même de corriger son prénom. Il y aura bien quelqu’un d’autre pour s’occuper du service. Faut bien que Stan se rende utile, au lieu de laisser les plus belles femmes travailler à sa place », continue-t-il sur un ton de blague, bien ça n’en soit pas vraiment une. C’est vrai que lui, cet imbécile surmusclé incapable de boutonner sa chemise, n’est nulle part en vue. Pour ce qu’il en sait, il est vraiment en train de ne rien foutre. « Vous devez rendre vos invités heureux, ce soir, non ? Question rhétorique à la malice évidente : il sait très bien quelles sont les consignes des Warlocks, pour l’anniversaire du Syndicat, et il est d’autant plus heureux de ne pas être au coeur de l’organisation de ces festivités et de toute la pression. Pour une fois qu’il apprécie de ne pas être la priorité de tous et toutes… Ivan laisse aller la taille de Salamanca et prend une des coupes de champagne, pour la donner à sa meilleure amie ; puis, une seconde, pour la blonde toujours devant lui. Je serais très heureux que tu boives avec nous. »

Spoiler:

Elle manque changer d’avis jusqu’à la dernière minute.

Les robes examinées d’un œil critique dans le miroir (elle a même demandé à Thema laquelle lui allait le mieux), elle a changé ses talons, ses bijoux, sa coiffure – l’Angelus prend enfin part à un événement du Syndicat, et bien qu’elle ne soit pas l’une des figures principales de l’organisation, elle s’en voudrait énormément de faire mauvaise impression. Ses tentatives de récolter des informations avancent lentement, trop lentement, et l’occasion est trop belle pour être bêtement gâchée.

C’est au bras d’Ivan qu’elle fait son entrée, pourtant pas trop loin de la redoutable Léonilde et du fabuleux (et non moins dangereux) Mascimiliano. L’ampleur de la fête la surprend presque, alors qu’elle examine la foule à la recherche de visage connus. Elle gratifie Martin d’un clin d’œil, et Mengwu d’un baiser soufflé – sans toutefois quitter son meilleur ami qui lui semble inhabituellement tendu.

L’apparition divine sur la scène l’enchante, et elle en oublie presque de s’inquiéter lorsqu’Ivan la questionne d’un ton soucieux. « Non, elle ne m’avait pas prévenue. Un léger soupir, rêveur, lui échappe. Quelle belle surprise ! » La jolie brune est étincelante, et Salamanca se laisse volontiers déconcentrer par sa voix feutrée, au timbre bas. Elle espère avoir l’occasion de discuter avec elle, plus tard dans la soirée. « Ne t’inquiète pas tant, commence-t-elle en tournant la tête vers Ivan, le regard compatissant. Attends au moins que quelque chose tourne mal. » Il ne sert à rien de s’inquiéter de choses qui sont hors de son contrôle. « We’ll burn that bridge when we get to it. » Le sourire est malicieux, l’idiome erroné particulièrement approprié lorsqu’il s’agit des deux enfants terribles.

Comme invoquée par l’esprit tourmenté d’Ivan, une serveuse s’approche d’eux avec l’alcool salvateur, et Salamanca ne peut s’empêcher de tiquer au petit jeu d’Ivan. Déjà, son regard se porte distraitement sur l’assemblée, tandis qu’elle avale la moitié du champagne d’une traite en espérant que ça suffise à étouffer l’agacement qui pointe déjà. Il lui faudra définitivement quelque chose de plus fort. « Je vais nous chercher de la vodka. » Un baiser sur la joue de son meilleur ami, et elle file vers le bar, sans trop savoir si elle en ramènera deux, ou trois.

Spoiler:

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Ulrike ― un prénom fait pour dominer, s’il en est un, et la nouvelle recrue de l’Alberich est ainsi fort bien nommée pour le titre qu’elle reprend aux côtés de son oncle. « Enfin.... autant que je me tiens d'habitude. Pas du tout, alors », répond l’Anglais avec le même humour, prenant déjà un verre sur le plateau d’un des serveurs pour le caler dans la main de son ami, inconscient de ses résolutions de rester sobre pour cette soirée au coeur du repaire de ses ennemis.

Il en est à prendre quelque chose pour Ulrike et lui-même lorsqu’il sent que l’attention de ses interlocuteurs est désormais loin, très loin de lui, et il lui faut seulement suivre le regard des deux Allemands pour repérer la raison de cette commotion ― et la partager, à un moindre niveau. Il a même un excellent point de vue, d’où il est, sur l’inimitable Piotr et sa fort charmante compagnie, elle-même tout de rouge vêtue à l’image du mari qui les laisse en plan sans plus attendre. Ça… ça, c’est intéressant, et il a déjà hâte de savoir ce que ça peut signifier.
Lance n’est définitivement pas contre un soutien triangulaire Black Hands-Alberich-Bratva, mais c’est définitivement à la condition qu’Engel n’assassine pas le parrain du prince Lebedev pendant un événement syndical, mind you.

Heureusement, le Farrow n’a jamais été du genre à manquer de conversation, même quand on le plante avec une inconnue. Disons qu’il aurait certainement préféré qu’Engel se fasse le facilitateur, mais soit, il facilitera tout seul. Il termine donc son précédent geste et tend à Ulrike un verre de whisky, en gardant un pour lui dans sa large main. Et au regard de Gina, plus loin, il hausse les épaules ― promis, tout cela n’est pas de sa faute. Évidemment, bon comme il est, il peut seulement tomber dans le piège monté de toutes pièces par la Handler et dire : « Très joli pendentif, un signe vers le bijou, euh, intéressant qui orne sa tenue aussi peu discrète que celle d’Engel. Un chic pour s’assortir, les deux Von Bäume, il faut le reconnaître et l’admirer. L'œil n’est pas aussi joli que le vôtre, cela dit, et Lance le dit avec sincérité, alors que le regard clair et perçant d’Ulrike a de quoi intimider même le plus volontaire. Sincérité, mais pourtant pas de flirt, ni même un peu de charme pour s’amuser et taquiner. Trop jeune. Vous chassez, vous aussi ? Je n’ai jamais été invité aux événements organisés par Engel et l’Alberich. » Il est très loin de s’imaginer qu’en parlant de chasse, il évoque pour Ulrike les Battues ― il pense plutôt aux chasses de créatures magiques en vogue chez les camarades allemands et de l’Est, et de la force incroyable de l’arme d’assaut dans ses mains lorsqu’il a pris la collation chez Piotr cet été.

Spoiler:

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