tw: mention de torture, mort, langage cru, sang
Moon est faible mais pas suffisamment pour laisser le blondinet s'en sortir sans rien. Ce n'est pas le premier sort de torture qu'elle subit, mais on ne s'y habitue jamais. Son attention est partout à la fois, mais surtout sur Andrés. Elle sait qu'il est un peu plus faible que les autres et qu'il n'est pas encore habitué aux Battues. Moon non plus n'y est pas vraiment habituée, mais les années l'ont rendue plus coriace. Plus les minutes passent et plus elle sent qu'elle va mieux. Ses blessures, elle en fait abstraction. Le sang coule à plusieurs endroits mais elle verra ça plus tard. Premièrement, elle doit mettre Andrés en sureté. Ensuite, il faut qu'elle retrouve Rafaela et Rena. Après, elle pourra s'enfuir là où l'Ordre a certainement prévu une porte de sortie. S'ils sont là, ce n'est pas pour faire jolie. Ils viennent les sauver. Ils doivent donc s'empresser de connaître la direction à prendre pour enfin quitter cette île de malheur.
─ Andrés tu fais chier putain. Je peux pas te protéger si je dois trouver les autres. Elle tape nerveusement du pied. ─ T'as pas intérêt à crever, ok ? Elle fronce son regard comme elle sait si bien le faire. Son coeur bat à tout rompre et elle essaye de réfléchir correctement. Moon aperçoit le corps de Raf un peu plus loin et s'empresse d'aller vers elle, suivie de près par Andrés. ─ Tu peux te lever ? Sa voix tremble comme tout son corps. Elle a l'impression de voir son pire cauchemar se réaliser. Tous ceux qui comptent pour elle sont réunis au même endroit et vont probablement mourir. Tout ce qu'elle espère, c'est que les autres prisonniers s'en sortent mieux. Pitié Faye ne crève pas non plus, pas si proche du but. Dans la panique, Moon trouve une baguette pas loin de Raf. Elle ne sait pas à qui elle appartient mais elle ne réfléchit pas plus longtemps avant de la prendre. La sorcière essaye de se rappeler un sort de guérison, n'importe lequel mais rien ne vient. Des années sans baguette combinées à des années sans vraiment se servir de la magie dans sa vie d'avant. Cela ne donne pas un bon mélange.
Moon n'a pas le temps de réfléchir plus longtemps qu'un sort touche de plein fouet Raf. ─ NON! Elle tourne son regard et voit de nouveau ce type et surtout... surtout, elle voit Rena ?! Putain de merde. Elle essaye d'insulter celui ou celle qui a fait ça, mais aucun son ne sort de sa bouche. La panique l'envahit. Un autre de ses pires cauchemars se produit. Incapable de parler. Incapable donc de chanter (ok c'est pas le moment mais still). Son regard est rempli de haine. Celui qui a fait ça va payer. Une de ses mains trouve celle d'Andrés, l'autre prend celle de Raf pétrifiée. Heureusement la baguette trouvée juste avant est bien cachée dans la poche arrière de son jean.
Hélas, une silhouette se dessine et la personne responsable de tout ça se dresse enfin devant eux. Sans réfléchir, elle lâche les mains de Raf et d'Andrés et se jette sur lui, prête à lui enfoncer son poing dans sa petite gueule de connard. Pourquoi Rena ne fait rien ? Qu'est ce qu'il se passe ? Est-elle de mèche avec eux depuis le début ? Lui a-t-elle menti depuis le début ? Son coeur se serre. Moon reste déterminée et essaye de ne se faire parasitée par aucune pensée. Elle défonce ce type puis le fameux Dante et elle se casse avec ses trois amis. Tout ira bien. Moon ne peut rien dire. Elle ne peut pas questionner Rena. Tant pis. Plus tard. La louve s'avance vers elle et un sourire s'affiche sur les lèvres de la chanteuse. Son sourire retombe vite lorsqu'elle entend le Avada sortir de sa bouche. C'est comme si quelqu'un était en train de l'étouffer. Elle ne peut rien dire. Moon sent une boule se former dans son ventre et une larme coule sur sa joue. Avant de pouvoir réagir, elle sent quelqu'un la pousser et passer devant elle. Tout se passe trop vite. Rena. Le sort. Andrés. ANDRES ? Moon s'écrase sur le sol malgré elle. Rena se tient toujours droite. Et Andrés (..) Elle voit un corps allongé, le sien. ─ Non ! Le son de sa voix l'étonne. Elle ne réfléchit pas plus longtemps et s'agenouille à côté de lui. Elle ne s'en est pas rendue compte mais les larmes ont rempli ses yeux et abondent sur ses joues roses. ─ Non, non, non, non. Elle prend sa main et passe l'autre sur son front. ─ Andrés tient bon. On y est presque. L'Ordre est là d'accord ? Ils vont nous aider. Tient jusque-là. Pour moi. S'il te plaît. Sa gorge est serrée et sa voix faible. Il n'a pas le droit. Pas maintenant. Pas ici. Pas comme ça. Non. Vite, un sort de guérison, n'importe quoi. Rien ne lui vient. ─ Tu peux pas me faire ça putain. On vient à peine de se retrouver.  Sa main quitte son front et tape l'herbe. Les sanglots font sursauter son corps. Son visage se pose sur le torse de Andrés et elle veut oublier ce qu'il vient de se passer. Moon ne fait même plus attention à ce qui se passe autour d'eux. Elle pourrait tout aussi bien se prendre l'Avada qui lui était destinée, qu'elle ne le verrait même pas. Ce n'est pas juste. C'était elle qui devait tomber, pas lui.
Après une minute, ou deux, ou trois, elle n'en sait rien, Moon relève son visage rouge et humide. Elle voit Rena toujours droite et elle a envie de la tuer. Pourquoi a-t-elle fait ça ? Elle n'a le temps de rien faire, puisque d'autres personnes arrivent et envoient le type à l'attaché case plus loin à l'aide d'un sort. Tout se passe vite. Moon voit simplement un truc leur arriver et dessus, et en une demi-seconde, elle attrape la baguette trouvée plus tôt. ─ Protego ! Elle ne sait pas comment mais une bulle de protection la protège elle, et le corps d'Andrés, ainsi que celui de Raf un peu plus loin. Moon refuse de laisser le corps de son ami ici mais elle doit aider la Walsh. Elle ne peut pas l'abandonner. Elle ne peut pas la laisser mourir par sa faute, elle aussi. Sa main tremble dans celle d'Andrés. Elle lui embrasse le front, lui murmure quelques mots et lui ferme les yeux.
Difficilement, la brune se met debout et fonce en direction de Raf. ─ Il faut que l'on s'en aille. Sa voix est fébrile. Son regard se repose sur Rena de nouveau. ─ Tu peux marcher ? demande-t-elle à la Walsh. Le sort commence à ne plus faire effet et elle semble retrouver l'usage de son corps. Plus elle y pense, et plus Moon est persuadée que Rena n'est pas elle-même. Impossible qu'elle se soit trompée à ce point sur elle. Il faut la sauver elle aussi. Elle refuse de perdre une seule personne de plus. Alors qu'elle aide Raf à se lever, des flammes surgissent de nul part. ─ Putain de merde, je vais me le faire cet enfoiré.

RECAP:

Derrière toi, t'entends une explosion. Tu te retournes quelques instants, t'arrêtant dans ta course, pour voir des flammes immenses balayer tout sur leur passage. Un feudeymon. Ton instinct te pousse à retourner sur tes pas, à aller combattre aux côtés de Fish et des tiens. Mais tu sais qu'on t'a confié une mission, que c'est le meilleur moyen que t'as d'aider la meute. Ramener Firefly. L'ordre résonne dans ta tête et t'arrache finalement à ta contemplation lugubre. Tu finis par reprendre ton chemin et cours dans la direction qu'a indiqué la gamine.

C'est long. L'île est plus grande que ce que t'imaginais. T'as tous les sens aux aguets, prête à bondir sur quiconque osera te barrer le chemin. La lune aide pas. Mais tu croises personne. Et quelque part c'est d'autant plus flippant. T'es incroyablement seule, loin de tous. Tu sais pas si Fish, Baruch et Princess ont su se débarrasser du feudeymon. Tu sais pas si Fen', Balls et Hoshi ont réussi à s'en sortir. Tu te rassures en te disant que s'il arrivait malheur à ton alpha, tu le sentirais. Non ? T'espères en tout cas. T'es pas prête à perdre quelqu'un d'autre.

Tu sais pas comment ni pourquoi, mais soudain tu la sens. Elle est là, avec toi. Pas visible, pas palpable. Mais Nadja court avec toi, pour pas que tu sois seule. Pas vraiment. Et sa présence te rassure, t'aide à traverser cette immensité verte et sombre qui te sépare de cette demi-sœur que t'as pas vraiment connue. Autour de toi c'est terriblement silencieux, ça te fout les boules en vrai. Tu préfères la bagarre. C'est plus honnête.

Puis ta prière est exaucée. Au loin, t'entends du grabuge. Y a des cris, des échanges de sorts de toutes les couleurs. Tu serres un peu plus fort ta baguette alors que tu sens déjà Nadja disparaître. Puis, tu saisis le talkie de t'a refilé Fish, tu le sens grésiller entre tes pattes. “ Fish, j'crois qu'j'arrive près du but. Y a d'l'action. ” Puis après  quelques secondes... “ J'espère qu'vous allez bien. ” Et tu le ranges alors que tu te rapproches des autres sorciers.

Tout va très vite. Un éclair vert, et tu crois reconnaître “ Firefl- ” Une onde de choc balaye la scène et la sorcière que tu sens être une Greyback. Y a la même malédiction qui coule dans vos veines. Mais tu la vois se faire projeter en arrière et, d'instinct, tu te jettes dans sa direction. Mais le temps que t'arrives sur elle, y a un immense feu qui vient lécher le tronc des arbres autour de toi. Décidément, c'est l'thème du jour... T'as jamais aimé le feu. Tu détestes ça. Mais qu'importe, tu viens te planter devant la louve que t'es venue chercher en tachant de pas te faire brûler les poils au passage. Tu la renifles de loin. Pas de doute. C'est une made in Fenrir ça. “ Firefly?, tu demandes à la sorcière qui a l'air un peu perdu. ” Tu lui tends une main pour l'aider à se relever. Vous avez pas le temps de rester plantées là. C'est que l'incendie se rapproche dangereusement de vous.

RECAP:

Recap :

Raf n'a pas le temps de se sentir dépitée par son sortilège qui échoue parce que le monde explose - littéralement, elle voit Moon se faire projeter en arrière par un autre Bombarda et elle pousse un cri de terreur en voyant son corps désartibulé, se jetant en avant pour la rejoindre sans réfléchir en dépit du Mangemort non loin. Moon se relève déjà, s'approche d'Andrés Nunier-García (?! vraiment?!) et lui parle, bientôt rejointe par Rafaela. "Faut qu'on y aye," balbutie-t-elle, les oreilles résonnant des multiples explosions et sorts qui continuent de faire rage autour d'eux. Alors qu'elle se tourne avec sa baguette au poing, elle se fait immobiliser par un sorcier qu'elle n'a jamais vu avant qui débarque dans la petite clairière où ils se trouvent.

Ses grands yeux noisette roulent anxieusement dans leurs orbites en voyant l'homme (Piotr) réduire au silence Moon et Andrés Nunier-García d'un sort et échanger quelques mts avec l'autre Mangemort (@Dante Burke). Sa baguette, dans sa main figée, est inutile. Le reste s'enchaîne beaucoup trop vite, surtout pour elle qui est pétrifiée et ne peut pas bouger: l'alliée de l'homme qui vient d'arriver s'approche, lève sa baguette vers Moon, Andrés Nunier-García s'interpose, s'écroule, Moon se jette sur lui, un autre sort les loupe de près et envoie l'homme voler, des hurlements proches se font entendre de partout...

Le coeur de Raf s'égosille comme un oiseau en cage dans sa poitrine pétrifiée et elle ne peut qu'assister, impuissante, aux cris et aux suppliques de Moon qui n'ont aucun effet sur le corps mort d'Andrés.

Les yeux de Rafaela sont plein de larmes quand le sort de pétrification cède enfin et elle commence lentement à se redresser, à peine rassurée de voir que Moon les protège et s'approche d'elle pour l'aider à se relever. "M-Moo'... - Il faut que l'on s'en aille." La voix de la chanteuse est fébrile et Rafaela a d'autant plus envie de pleurer. "'e suis 'ésolée... - Tu peux marcher ?" Elle hoche la tête en se relevant, prenant la main de Moon et attrapant son bras avec angoisse une fois sur ses deux pieds, jetant un regard à l'autre sorcière qui a l'air confuse (@Rena Marsh). Le Mangemort (Dante) n'est nulle part dans son champ de vision, ce qui devrait être rassurant mais ne l'est pas vraiment Et Snout... Snout! "Putain de merde, je vais me le faire cet enfoiré."

Où sont Elliott, Amaya, Tony, Sohan?! Et Malachi, et Sabrina, et Dale, et Shaun, et Caliban, et Hawkins, et-- où sont-ils tous?! "Moo', faut qu'on 'ouge, l'Ordre..." Elle lève une baguette tremblante en direction de la sorcière, Rena, qui a l'air d'être abasourdie - tant mieux. Mais elle n'a pas le temps de lancer le moindre sort que l'autre est rejointe par quelqu'un que Raf n'a jamais vu (@Danielle Greyback) - une autre chasseuse? Pas le temps de réfléchir: "STUPÉFIC!"

Spoiler:

tw: mention de torture, mort, langage cru, sang

La tétanie lui mord les muscles, en devient douloureuse. Elle aimerait pouvoir fermer les yeux, se boucher les oreilles. Mais elle est condamnée à observer le cadavre d’Andrès, à regarder Moon se pencher au-dessus de lui. A entendre ses cris et ses pleurs, s’en percer les tympans, tant c’est déchirant. Mais chaque fois, c’est sa voix qui supplante le reste. Il se fait pesant, agrippe le peu de conscience qu’il lui reste pour un peu plus l’écraser, imposer sa volonté. Les ordres fusent, il ne lui reste qu’à répéter les mêmes gestes, les mêmes mots, avec la même intensité. C’est clair, dans sa tête, le déroulé de l’action à suivre se fait de lui-même. Il n’y a pas de place pour l’hésitation ni l’inquiétude. Seulement l’obéissance et l’action. Avant qu’un souffle puissant ne lui fasse perdre pied, que le lien ne se rompe et que le russe ne soit envoyé bien plus loin, et elle à même le sol. Le retour à la réalité est brutal, lui coupe la respiration. C’est comme un uppercut, un coup violent qui lui tord l’estomac. Elle se plie en deux, sous le coup du choc, cherche son souffle, menace de hurler, de s’effondrer en larmes à son tour. Le cerveau s’oxygène pour la première fois, réapprend à respirer et réfléchir de sa propre initiative. Il y a un poids qui s’ôte, mais un vide qui se creuse. La douleur la foudroie de la même manière que la culpabilité ; mieux vaudrait mourir là. Andrès, Moon… Elle ressasse, la conscience embrumée, murmure ces noms, les articule silencieusement. Elle n’a plus assez de force pour pleurer, encore moins pour lever la baguette et se protéger comme la chanteuse le fait. Le sortilège se heurte à sa carcasse, lui griffe la peau, lui morde les os. Mais elle n’a plus que sa tête pour hurler, le silence comme seul allié, ploie sous la douleur, alors que le monde s’embrase. Le feu vient lécher la terre, grimper sur les arbres, jusqu’à flirter avec le ciel. Et elle n’a même plus la force de réagir, le cœur rapiécé, pourrait bien se faire dévorer dans l’incendie.

S’il n’y avait pas un brusque de la réalité, d’un monde lointain, qu’elle honnit tout autant que Gracefield, qui lui a toujours paru comme une prison – bien que fort différente. Loomis apparait, par la force des choses, s’impose entre les flammes, fait office de sauveuse alors même que c’est la haine qui gangrène le nom des Greyback. Cette main tendue est attrapée, empoignée, comme une nouvelle alliance qu’elle ne rejette pas, cette fois, étrangement. « Qu’est-ce que… » C’est comme réapprendre à parler. Chaque syllabe est macérée, sort de son cerveau, ne lui est pas indiquée par quelqu’un d’autre. Elle doit faire l’effort de réfléchir, puis d’agir. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Elle n’a même pas la force d’être furieuse, ou de cracher sa haine. La vérité, c’est qu’elle serait presque heureuse de voir un visage connu, de prendre la main qu’on lui tend. C’est un sentiment qu’elle n’a plus éprouvé depuis bien longtemps. « Sérieux ? Tu fais partie de l’Ordre maintenant ? Fenrir retourne sa veste, c’est la fête ? » L’habitude revient trop facilement, les mots se précipitent sous l’incompréhension, alors qu’elle se relève, cherche à ne pas s’écrouler tant ses jambes lui paraissent faibles. Quelque part, elle cherche encore à occulter la vérité, oublier ce qu’elle a fait, le cadavre qui git non loin, mais se prive de tout le reste. Ne reste qu’une seule rage, une seule haine. Oublié, Gracefield et les Greyback. Le russe est devenu son nouveau cauchemar. « Ecoute, je dois aller lui péter les rotules à l’autre connard, on cause plus tard, ok ? » qu’elle crache, comme pour retrouver sa verve naturelle, la force qui la caractérise. Mais la vérité, c’est qu’elle tremble. Ça lui retourne le ventre. Elle n’en est pas capable. Elle le sait, au fond, qu’elle ne fait pas le poids, ne pourra pas rivaliser. Mais elle ne trouve d’autre réponse à apporter que la rage. Sinon, elle s’écroulera. Ses doigts s’agrippent encore à la manche de Loomis, pourrait presque lui broyer le poignet tant elle cherche à se contenir, à ne pas craquer. Ne pas se retourner, ne pas regarder Andrès, ne pas croiser le regard déçu de Moon. Qu’y lirait-elle ? La peur ? Le rejet ? La haine ? Ou peut-être qu’il n’y aurait que la peine, des yeux mouillés de larmes, un trou de la poitrine. Peut-être que si elle se retourne, c’est le cadavre de Moon qu’elle verra. Mieux vaut se perdre dans les yeux sombres de Loomis, se crocheter au roc qui tient devant elle plutôt que de s’écrouler. Trente minutes. Plus que trente minutes pour lui faire mordre la poussière, à cet enfoiré.

Spoiler:

tw: mention de mort
C'est le chaos. Tout autour d'elle part en lambeaux. Pourtant, tout allait bien et l'instant d'après, tout est parti en fumée. Andrés était là. Il était là et maintenant il n'est plus. Sa peine est coincée dans sa gorge, comme si elle refuse d'exploser de nouveau. Les larmes sont coincées mais elle n'en a pas besoin pour le moment. Moon doit être le plus concentrée possible pour s'enfuir d'ici en un morceau et surtout, pour sauver ceux qu'elle peut encore sauver. Rien ne sera jamais à la hauteur du geste héroïque du sorcier, mais elle peut essayer de faire aussi bien que lui.
Moon a deux priorités pour le moment : Raf et Rena. Elle doit aider la première et ensemble, il faut qu'elles récupèrent la seconde. Cela devrait leur laisser un peu de temps pour partir et fuir cette île maudite. Moon a presque oublié la présence de l'Ordre. Elle avisera plus tard. Aux côtés de la Walsh, elle lui coupe la parole, trop pressée par le temps. Si elle ne s'active pas, elle va s'écrouler et ça c'est impossible. Les deux femmes se relèvent, main dans la main. Le contact de la peau de Raf contre la sienne lui donne une sensation de bien-être. Cela la rassure malgré le chaos ambiant. Des flammes surgissent et consument la forêt dans laquelle elles se trouvent. Son coeur bat la chamade mais elle essaye de ne rien montrer. Moon est presque paralysée par le tableau qui se dresse devant elle. Raf la ramène à la réalité en lui rappelant la présence de l'Ordre. La née moldue hoche de la tête.
Alors, qu'elle s'apprêtent à s'en aller, Moon aperçoit la silhouette de Rena à seulement quelques mètres. Elle ne semble pas seule. Son regard se fronce. Qui est encore cette personne bordel ? Moon va finir par vraiment s'énerver. Sa baguette volée toujours dans sa main, elle la serre bien fermement prête à l'utiliser. Puis tout s'accélère. Rafe lance un sort vers les jeunes femmes. Moon n'a pas le temps de l'en empêcher, qu'une voix résonne venant de partout et de nul part à la fois. Trente minutes. L'Ordre leur donne trente minutes et après, ils se débrouilleront seuls. Elle sait que si elles n'y sont pas à temps, elles sont mortes. ─ Il faut que l'on y aille et que l'on attrape Rena avec nous. Ne lâche surtout pas ma main. J'ai besoin de toi. Sans réfléchir, Moon court en direction de la louve, la main de Rafe toujours dans la sienne. ─  Rena, réveille toi putain ! Moon se retient de lui mettre une baffe. Elle n'a pas oublié, que c'est elle qui vient de tuer Andrés. La colère monte vite, trop vite. Elle se mord la lèvre. Les explications peuvent attendre. Elle sait qu'il y a une raison, une raison valable. Rena n'aurait jamais voulu la tuer. Impossible d'y croire. ─ Dans trente putain de minutes, on sera condamnées pour de bon. Il faut suivre l'Ordre, comme c'était prévu. Moon serre fort la main de Raf pour la rassurer, avant de lui adresser un regard complice. Elle fait néanmoins attention, à ce que l'étrangère ne soit pas proche de la Walsh. Sans plus attendre, Moon pousse Rena avec son corps entier, l'obligeant à reculer en direction du supposé point de rendez-vous, même si rien n'est certain. ─ Je sais pas qui est ton amie mais on s'en va maintenant. Ne m'oblige pas à te forcer. Son regard est sombre. Elles doivent s'en aller maintenant. ─ Si tu veux te faire rôtir ici, grand bien te fasse, mais je n'ai pas prévu de te regarder brûler ici.

RECAP:

tw: crise d'angoisse

Sa mallette, où est sa mallette?

Les flammes grandissent autour de Piotr, inarrêtables et voraces, peignant la scène de rouges et d'oranges de mauvais augure, tapissant sa peau d'une sueur poisseuse et tiède désagréable. Il n'en a que faire, ne pense même pas à se débarasser de son trois-pièces tiré à quatre épingles pour ne pas étouffer: toute son attention est dévouée à ses pieds, à sa quête éternelle pour cette mallette qu'il a égaré pour la première fois depuis son obtention. Aucun sort ne pourra la ramener à lui, la magie ne pourra l'aider, et il faut absolument qu'il mette la main dessus. Piotr n'est pas prône à la panique, mais c'est bien quelque chose qui y ressemble qui gonfle, gonfle, gonfle dans sa poitrine et manque de l'étouffer, alors qu'il se met à râtisser la zone dans des mouvements nerveux et concentrés, ses grands yeux bleus écarquillés et injectés de sang dans leurs orbites.

Quelques sorts volent, quelques cris aussi, mais il les ignore. Pare quand ça file dans sa direction, ne rétorque pas quand il y a une ouverture. Il n'a qu'une seule chose en tête, et il n'a plus le temps pour ces ridicules petits prisonniers dont l'existence et les tristes situations ne sont qu'une virgule dans sa vie. Il ne pense même plus aux boules cristal autour de lui, à vrai dire, à sa compétition "friendly" avec Feodora, ou même à Mikhail: il ne pense qu'à la mallette, qu'il doit retrouver, qu'il doit retrouver, qu'il doit retrouver. Il jure une litanie de russe et de domovoyich sous sa respiration en faisant des allers-retours, inconscient du danger et des flammes, ignorant les appels et les mentions de rendez-vous et de fuite - peut-être que dans d'autres circonstances, il aurait donné chasse avec grand plaisir. Mais pas maintenant.

Son coeur se serre dans sa poitrine à l'idée de ses domovoys, ses petits amis, piégés dans la mallette pour toujours, avec son lit, avec ses affaires, ses costumes, ses cravates, ses chaussures, ses baguettes, ses livres, ses disques, ses cigarettes, ses bouteilles de vodka, sa cocaïne, ses flingues, ses fusils, son fric, son or, ses montres, ses bagues--

Un bruit d'explosion le fait se redresser brusquement, et Piotr réalise qu'il est presque seul désormais dans ce paysage désolé fumant, où les dernières flammes continuent de brûler timidement sur ce qu'il reste de ce coin de forêt. Ses yeux balayent l'horizon à la recherche de la source du bruit, et son coeur rate un battement dans sa poitrine quand il aperçoit, au loin, la silhouette du manoir de Gracefield qui s'affaisse.

"Misha," s'étrangle-t-il dans un bruit humide pas très caractéristique. La panique brûlante dans sa poitrine récède pour laisser place à quelque chose d'autre de glacé, qui envahit ses veines et ses membres et le fait se mettre en mouvement presque contre son gré. Les premiers pas l'éloignant de là où il a vu sa mallette pour la dernière fois sont difficiles, presque douloureux, et il sent ses genoux trembler sous lui. Mais il persévère et, quelques secondes plus tard, se met à courir à toute allure en direction du bâtiment, son coeur battant à tout rompre dans sa poitrine à la perspective de perdre l'autre chose qui lui est la plus chère au monde.

Spoiler:

tw: du sang

Le goût métallique du sang dans sa bouche et le fond de sa gorge est terriblement désagréable, et Raf sait déjà qu'elle va être malade à force d'en avaler contre son gré: elle le sent qui rebondit dans son estomac, l'alourdit désagréablement de cette sensation poisseuse et malsaine. Le goût des larmes, salé et amer, est un peu plus familier, mais tout aussi désagréable. Le sort qu'elle lance d'une main tremblante est inutile et ricoche, et Raf s'apprête simplement à tire sur la main de Moon pour l'emmener en direction du reste du groupe, quand celle-ci s'adresse à la femme qui a assassiné Andrés Nunier-Garcia (vraiment...).

Quand Moon la pousse, l'attention de Raf - tournée autour d'eux pour vérifier qu'elles n'allaient pas se faire attaquer à revers - retourne sur la scène et elle serre sa main dans la sienne. "Moo', 'faut qu'on y aille, on peut pas a'endre," lui glisse-t-elle d'une petite voix. Rena est en train de se faire tirer dans l'autre sens par la nouvelle venue, et Moon ne semble pas prête à bouger. "L'Ordre, 'faut qu'on aille avec eux." Raf tire sur la main de Moon et la regarde. Elle comprend qu'elle ne viendra pas avec elle, qu'elle ira où la dénommée Rena ira. Raf sent son coeur chuter dans sa poitrine, mais elle n'a pas le temps de s'attarder ou d'essayer de raisonner son ancienne camarade de dortoir. Elle relâche sa main et, les doigts tremblants et pleins de sang, elle défait ses boucles d'oreille, en fourre une dans la main de Moon. "Portus. PORTUS," siffle-t-elle difficilement, sa baguette faisant un aller-retour entre les deux bijoux pour les lier, avant de refermer les doigts de Moon sur sa boucle d'oreille une fois le sort accompli. "Si jamais 'as besoin..." Ses yeux remontent aux siens. "Faut que j'y aille." Suis-moi. "Eyott, Snout..." Pars pas. Raf déglutit, et manque de tourner de l'oeil en sentant une énième goulée de sang lui tomber dans la gorge. Elle se sent fiévreuse et délirante, comme si elle était en plein cauchemar, sauf qu'elle sait qu'elle ne va pas se réveiller.

Elle aimerait dire quelque chose de plus à Moon, qu'elle a peur pour elle et qu'elle veut la revoir et qu'elle est désolée, tellemen désolée, mais ses mots restent coincés dans sa poitrine. Alors elle regarde juste Moon se faire tirer en arrière par Rena et par l'autre femme et, sans demander son reste, elle fait elle aussi volte-face pour retrouver les Avengers. "EYOTT! EYOTT!!" Des flammes jaillissent de partout, les silhouettes des alliés comme des ennemis se confondent, mais elle finit par trouver Anthony, Elliott et Amaya, inconsciente et si minuscule. "Snout," couac-t-elle pathétiquemen quand ils essayent de la tirer vers le fameux point de rendez-vous, et c'est finalement avec Sohan qu'elle repart dans la forêt aller chercher sa wyverne toujours en pleine panique (on laisse personne derrière, n'en déplaise à monsieur Weasley).

"'Suis teyement désolée," gémit-elle pour Snout une fois qu'elle l'a endormie puis rapetissée pour qu'elle tienne dans sa poche. Sohan ne lui laisse pas le temps de s'attarder, lui attrape le bras et la tire après lui à travers toute l'île, la remet sur pieds quand elle trébuche et manque de s'étaler parterre à plusieurs reprises, lui hurle dessus quand elle commence à tourner de l'oeil et la traîne sur les derniers mètres jusqu'au bateau quand elle perd connaissance.

Spoiler: