tw: sang, mutilation médicale

“Je viens avec toi.” Il avait argumenté, elle n’avait rien laché. Hors de question de voir à nouveau Anthony loin d’elle pendant plusieurs heures, plusieurs jours, et d’entendre de la voix d’un.e autre qu’il avait disparu. Hors de question. Han avait observé leur échange, conscient qu’il ne servait à rien de s’interposer. Elle s’est penchée vers lui, et a murmuré au creux de son oreille : “Ne me sépare pas des personnes que j’aime le plus.” Elle sait qu’elle aurait pu être utile ailleurs, avec ses connaissances en médicomagie, mais les seuls qu’elle voulait sauver, allaient être dans l’escouade d’Helga. Et c’est dans les bras d’Elliott qu’elle a oublié les horreurs du lendemain, immobile, les yeux grands ouverts toute la nuit, leurs souffles un peu abîmé par l’angoisse.

La marche était presque macabre. Les retrouvailles avec Rafaela n’eurent même pas le temps d’être vécu, parce qu’ils avaient une mission plus importante. Sa main ne lâchait pas celle d’Elliott comme s’il risquait de s’évaporer si elle n’avait plus de contact physique avec lui. Un regard inquiet vers Tony, alors qu’il semblait murmurer des indications à Sohan. Elle ne pouvait s’empêcher de regarder sa main et d’être frappé à nouveau par la violence de la douleur qu’elle avait vécu pendant sa disparition. Elle n’était pas prête à revivre la même chose. Sa baguette laissait voir le chemin sinueux devant eux, et Kad la percuta doucement, sans faire exprès. Elle signa pour lui demander comment il allait. Evidemment, pas très fort. De son meilleur sourire, elle lui promit qu’ils allaient retrouver Simon et son père. L’horreur devait s’arrêter là.

Et si…

Et si l’horreur ne faisait que de commencer ?

Par ses pensées trop optimistes, Amaya s’est retrouvée piégée, pouvant seulement observer sa belle soeur se tordre de douleur : Here we are, ça commence. “RAF!” Le cri était trop fort, il lui avait fait mal à la gorge, et alors que d’autres se jettent sur elle, Amaya s’empare du kit de premiers secours qu’elle a pris avec elle. L’angoisse de voir une personne si proche mal en point lui retourne l’estomac. Arthur a déjà commencé à prendre les choses en main, mais elle a quelques potions et onguents dans son sac qui pourrait aider plus efficacement. “Laissez moi passer, je…” Qu’est-ce qu’elle faisait, hein ? Elle n’était pas Sam, elle allait probablement être inutile, en vérité. Ses mains tremblantes passaient d’une potion à une autre, jusqu’à ce qu’elle croise le regard d’ @elliott walsh . C’était pour lui. Elle devait sauver, aider Raf pour lui. D’une grande respiration, elle saisit une potion et la fait glisser entre les lèvres ensanglantées de la jeune mariée. Se penchant pour vérifier son pouls, elle murmura pour que personne d’autres n’entendent ses suppliques. “Tu vas te reveiller, parce que je n’ai même pas eu le temps de te féliciter. Ou de t’engueuler, peu importe, mais tu ne peux pas faire ça à Elliott, compris ?” Une main sur la poitrine de Raf, elle pria mentalement tous les dieux de l’eau de l’aider. “Elliott, apporte moi une bouteille d’eau s’il te plait.” Parce que si la potion marche, sa soeur aura beaucoup de sang à évacuer. Elle s’empara alors de sa baguette pour faire deux incisions dans chacun de ses bras afin de libérér le sang noir, une purge rapide mais douloureuse. Heureusement que Raf est évanouie. “Je suis tellement désolée Raf…” Une larme s’échappa de ses paupières, qu’elle chassa immédiatement. Grâce aux connaissances de Sam, elle passa Raf en position latérale pour qu’elle évacue le sang accumulé, et versa de l’eau dans sa bouche pour l’y aider. Ses bras saignaient abondamment, mais le sang devenait de plus en plus rouge. C’était la bonne potion.

Trop vite, Raf reprit conscience en hurlant, la chair à vif. “Raf, tu m’entends ?” Ses yeux papillonnaient sans comprendre où elle était. Elle s’étouffait un peu, et tentait de bouger. “Elle doit rester immobile ! Raf, ne bouge pas !” Mais malgré les demandes d’Amaya, la douleur étant telle qu’elle n’arrêtait pas de remuer les membres. La brune qui s’était jetée en première sur elle semblait paniquée. “Tu la connais bien ? Essaie de la rassurer, s’il te plait. Elle ne doit pas bouger, il faut que je referme ses plaies.” D’une respiration profonde, Amaya leva sa baguette en récitant des vulnera samento, sans être sûre que le sang s’était assez évacué.

Pourquoi la mort semblait la poursuivre inlassablement ? Dans son champ de vision, Elliott ne disparaissait pas. Alors, elle s’accrocha à son visage, pour ne pas perdre pied : continuer, inlassablement, de lutter contre la vie.

RESUME:

Ils savaient tous que ce jour-là allait arriver tôt ou tard. Pourtant, tout semblait être arrivé trop vite et trop lentement à la fois. Cela faisait des mois que Raf leur avait donné toutes les informations qu’elle avait été capable de donner, que ceci avait été suivi par cette réunion désastreuse avec les membres de l’Ordre puis, finalement, par un plan d’action. Les heures qui avaient mené à leur départ avaient été affreusement longues. Elliott avait été quasiment incapable de se reposer et s’il savait qu’Amaya avait été dans le même état, il ne faisait aucun doute que tout Dagobah l’avait ressenti aussi.

Il était resté près d’Amaya tout le long du trajet, parce qu’elle ne semblait pas prête à le lâcher mais surtout parce qu’ils savaient que ce dans quoi ils s'engageaient pouvait prendre une tournure désastreuse. Ils pouvaient être capturés eux aussi, ils pouvaient mourir, ils allaient marcher droit dans la gueule du loup, Avengers style, et espérer s’en sortir sans être trop rudement amochés.

Voir la wyverne avait déjà été surprenant, voir Raf chuter l’avait été d’autant plus. Il n’avait presque pas réalisé ce qu’il s’était passé vraiment, pas avant de voir toute l’agitation autour d’eux, autour d’elle. Elliott n’aurait jamais pensé se retrouver dans cette situation, parce qu’il avait toujours été celui qui s’était mis en danger, entre eux. Même si le travail de Raf l’amenait à des situations parfois difficiles, il était celui qui s’était battu, il était celui qui avait choisi la Résistance, celui qui était parti. Raf n’aurait jamais dû se retrouver ainsi.

Il ne savait pas combien de temps il était resté ainsi, immobile alors que le monde s’agitait autour de lui, les yeux rivés sur la silhouette de sa sœur étendue au sol. C’était la voix d’Amaya qui l’avait sorti de sa torpeur, comme elle le faisait souvent et il avait enfin pu se mettre en mouvement, cherchant avec des gestes désespérés une des bouteilles qu’ils avaient prises avant de la déposer près d’Amaya.

Il s’était forcé à s’approcher un peu plus en entendant la douleur de Raf, elle avait besoin de soutien, elle avait besoin de lui. Il s’était donc agenouillé près d’elle, aux côtés de  @Moon Shadow  et avait déposé une main tremblante sur ses cheveux emmêlés. “Ca va aller,” il avait murmuré en sa direction, pas vraiment certain qu’elle ne puisse l’entendre ou enregistrer la portée de ses mots alors qu'elle semblait ne pas comprendre ce qui était en train de lui arriver.  

Spoiler:

tw: mutilation, sang

Rafaela reprend conscience dans un hurlement humide et manque de s'étrangler sur son propre sang.

Elle se met presqu'aussitôt à ruer, paniquée, ses bras s'allumant de douleur, sa gorge lui faisant l'effet d'être en feu - ou plutôt, elle a l'impression d'avoir avalé du verre, que l'intérieur de sa bouche a été labouré à coups de Diffindo surpuissants. Ses yeux noisette roulent dans leurs orbites, observent sans voir, et c'est seulement la voix reconnaissable entre toutes d'Elliott qui l'aide à se focaliser sur quelque chose - son visage. “Ca va aller. - E'IOTT?!" La douleur est ravivée sous l'effort, et Rafaela panique quand elle ne reconnait pas sa voix, rue de plus belle, entravée par les mains qui se posent sur ses épaules. Ses yeux vont de visage en visage. Elliott, Amaya, Moon, Andrés Nuner-García...  ANDRÉS NUNER-GARCÍA?! "QU'EST-CHE QUE--"

Elle est interrompue dans ses pensées par le cri déchirant de Snout - elle n'a même pas besoin de la voir pour savoir que c'est elle, elle la connait par coeur. Le visage pâle de Raf devient blême, et elle se débat de plus belle en essayant de se relever malgré ses jambes flageollantes, repoussant avec une certaine brusquerie @Amaya Walker et @Arthur Weasley et essayant de se frayer un chemin jusqu'à sa wyverne qu'elle ne voit pas - mais qu'elle entend hurler et rugir, paniquée et confuse. Mais elle est ivre de douleur, il y a des points sur sa vision, sa gorge lui fait un mal de chien, ses pensées s'entrechoquent dans son crâne, et il y a les yeux immenses de @Moon Shadow juste devant elle, et Raf est perdue.

"'ai mal," geint-elle, un son humide et douloureux, avant de se rappeler: c'est le moment, cette nuit ou jamais. Elle a une pensée pour Malachi, elle espère qu'il est en sécurité, où qu'il soit, qu'il ne va pas faire de connerie... Elle n'arrive pas à croire qu'elle a fait ça, qu'elle est entourée par des membres de l'Ordre, des Avengers et les prisonniers de Gracefield (et Andrés Nuner-García, what the actual f--) "Ma wyver'e... faut a'er 'a 'her'her, qu'est-che que vous 'ui avez f--" Elle est interrompue par la couleur orangeâtre d'un sortilège qui fend la nuit dans leur direction et, sans réfléchir, elle attrape la main de Moon et se jette presque sur Elliott pour tirer l'une du danger et couvrir l'autre. Sa main libre est tremblante sur sa baguette quand elle la lève, "PRO'EGO!" hurle-t-elle de toutes ses forces, allumant de plus belle sa gorge enflammée.

Fuck, c'est le moment, et Raf a soudainement des doutes qu'elle a vraiment sa place dans cette joyeuse expédition.

Spoiler:

tw: langage cru, sang
Moon est dans tous ses états. Trop de choses se passent en même temps, et elle n'arrive pas à se concentrer. Elle pense à Rena, qui doit être quelques mètres plus loin, à Andrés dont elle a lâché la main, et à Raf qui est en train de crever dans ses bras. Putain. Elle se doutait que ce moment serait difficile, mais elle ne pensait pas que ça serait aussi compliqué. Alors qu'elle gueule pour qu'on aide la Walsh, elle voit Andrés à ses côtés. Un sourire se dresse sur ses lèvres, mais se fane rapidement. Moon le regarde dans les yeux, alors qu'il commence à soulever Raf. Elle lui dit un merci inaudible, mais qu'il a sûrement pu lire sur ses lèvres. Moon se lève également, mais elle est trop paniquée pour réussir à la porter. Elle continue d'agir, comme s'ils étaient seuls. Mais elle le sait, que les chasseurs vont finir par arriver.
Snout est complètement paniqué, et un sorcier essaye de le contenir, mais il n'a pas vraiment l'air de savoir ce qu'il fait. ─ On fait ce qu'on peut connard. Au lieu de les presser, il ferait mieux de se concentrer, parce qu'il n'a l'air très doué avec sa baguette. Arthur Weasley s'approche pour aider Andrés, et Moon les suit directement. Impossible d'abandonner Raf à des étrangers pour elle. Trop occupée par l'état de son amie, elle ne se rend pas compte de ce que Rena est en train de faire. Après avoir reniflé, elle tourne son visage la cherchant des yeux, et la voyant essayer de maitriser la wyverne. Elle est folle. ─ Rena, non ! Mais elle ne l'entend certainement déjà plus et s'enfonce un peu plus loin avec la bête. Elle mord sa lèvre, avant de se résigner à reposer ses yeux sur le corps de Raf. La voir souffrir lui tord l'estomac. A genoux à côté d'elle, Moon sent la présence rassurante d'Andrés derrière elle. Doucement, elle lui prend la main, et regarde une sorcière s'approcher précipitamment d'elle. Son coeur tambourine. Moon se détend un peu, quand elle voit qu'elle la connait visiblement bien. De toute façon, elle est obligée de laisser quelqu'un faire à sa place, elle est incapable de la soigner. Les soins commencent, et Moon est horrifiée face à la scène qui se joue devant elle. Il y a du sang, beaucoup trop de sang. ─ Je- oui oui je la connais bien, oui je- Sans plus attendre, elle serre un peu plus fort son bras, pour l'empêcher de bouger. Au même moment, un sorcier débarque à leurs côtés et elle le reconnaît. C'est le frère de Raf. Tout ira bien.
Raf semble reprendre connaissance. Ses phrases ne sont pas vraiment compréhensibles, mais tant pis. Un cri se fait entendre, et la Walsh est prise d'une envie irrépressible de se lever et de rejoindre sa wyverne. Hors de question. Elle se stoppe face à elle et gémit quelques mots. ─ Ca va aller. Sa main caresse son front en sueur. Raf essaye de parler de nouveau, mais ce n'est pas un franc succès. Moon comprend néanmoins, qu'elle parle de Snout. Elle allait la rassurer, quand l'attaque arrive. Un filet orange lui passe au dessus de la tête, et elle a compris. Les chasseurs sont là. Moon s'en sort de justesse grâce à Raf qui la tire vers le sol. Elle lui en doit une maintenant. Un Protego se fait entendre, et les protège pour une courte durée.─ Andrés ? ANDRES? Putain. Elle le cherche, mais peine à le trouver. ─ Et merde Rena.. Elle est partie plus loin avec la wyverne, et n'est toujours pas revenue. Et voilà que des chasseurs s'en mêlent. Putain. Putain. Putain. ─ Il faut qu'on bouge de là ! lance-t-elle à Raf, Elliott, et tous les autres. Moon n'a pas de baguette, elle est à la merci des chasseurs. Elle se relève doucement, sa main toujours dans celle de Raf. ─ Est-ce que quelqu'un a des baguettes en rab ici ??

RECAP:

Ils y sont. Plusieurs mois de travail, et ils y sont.
Anthony est plus déterminé que stressé, étrangement. Peut-être que c'est parce qu'ils en parlent depuis des semaines, peut-être que c'est parce qu'il a une foi immense en le plan qu'ils ont monté, même si celui-ci repose sur un timing complexe et incertain. Ils ont travaillé dur, pour monter tout ça, et quand bien même les risques sont énormes, quand bien même ils se mettent en danger aujourd'hui, Anthony est confiant. Les troupes envoyées, la composition des différentes escouades, tout a été bien réfléchi : si le nombre de chasseurs sur le terrain est le même que d'habitude, si des troupes du Lord sortie du chapeau ne débarquent pas à Gracefield, ils devraient pouvoir s'en sortir. Il le faut, de toute manière.

Peut-être qu'il est juste optimiste parce qu'accepter le fait de pouvoir perdre sa famille lui est insupportable, et que, par conséquent, le plan doit fonctionner. Alors qu'ils attendent derrière les protections magiques, il jette un dernier regard au profil de Sohan, à sa gauche et glisse ses doigts entre les siens, discrètement. Le plan doit marcher.

C'est Rafaela qui doit leur ouvrir la brèche devant laquelle ils attendent, si tout se passe bien — et Anthony se sent d'abord soulagé quand elle apparaît et parvient à les faire entrer, comme prévu. Il lui offre un regard confiant, commence à se concentrer sur le terrain quand elle s'écroule. Merde. Comme les autres, il a envie de fondre sur la jeune femme, mais déjà, plusieurs membres de l'escouade, et des prisonniers sortis des bois alentours se précipitent pour lui venir en aide. Tony est inquiet, mais Rafaela est entre de bonnes mains. Il jette un coup d'oeil à Elliott, qui semble complètement sonné, puis un regard à Amaya, qui semble prendre le contrôle de la situation. Arthur est là aussi, et d'autres. Il peut se détourner de cette situation et s'atteler aux autres : la wyverne qu'ils ont essayé de maîtriser sans trop de succès, cette fille qui a décidé que c'était une bonne idée d'embarquer la créature plus loin (il ne la connaît pas, et honnêtement, il ne saurait dire si elle est extrêmement courageuse ou complètement dingue) et le fait que Simon Wen se tient désormais à quelques mètres d'eux. C'est Kad qui se précipite vers son frère avant même que Tony ou Sohan aient pu faire le moindre geste. Des années qu'ils le cherchent. Des années que Kad, Ethan et Sohan en particulier désespèrent de le retrouver. Et il est là, devant leurs yeux. Tony garde un peu de distance, laissant tout le loisir aux deux autres d'accueillir et de serrer dans leurs bras celui qu'ils n'ont pas vu depuis des années, mais il y a un sourire heureux sur son visage. Ils auront au moins réussi à le retrouver.

Mais la satisfaction des retrouvailles n'a pas le droit de prendre le dessus, du moins pas maintenant. Anthony se tourne vers les Weasley, derrière eux. "Il faut qu'on avance, qu'on retrouve la fille et la wyverne — et les autres prisonniers." Il pose une main sur l'épaule de Sohan, bien qu'il n'aime pas l'idée de les renvoyer à la réalité aussi rapidement. "On doit bouger." lui intime-t-il après une légère pression sur son épaule. Il se retourne vers son vieil ami Percy, avec qui il échange un regard entendu, et commence à s'élancer dans la direction qu'a pris la créature.

Mais alors qu'il avance, quelque chose cloche : ni trace de la fille, ni trace de la wyverne. Comme si elles s'étaient évaporées dans l'air. Tony avance prudemment. "Revelio!" lance-t-il d'instinct, et à peine une secondes plus tard, la silhouette géante de la wyverne le surplombe, et des flammes fondent sur lui. Il se protège in extremis à l'aide d'un sortilège informulé, créant un dôme de protection autour de lui et des personnes juste derrière lui. "On n'est pas tous seuls." dit-il sans le moindre doute — la wyverne est un problème, mais il y a autre chose — quelqu'un d'autre.

Spoiler:

Le soulagement est immense quand Arthur vient l'aider à transporter Raf et à la poser sur le sol, loin de la créature de feu. Andrés se détend légèrement l'épaule alors qu'il fait quelques pas en arrière. Tout le monde accourt vers la jeune femme et lui ne sait plus trop ce qu'il fait là. Il se satisfait néanmoins de la voir ouvrir les yeux. Elle est en vie, c'est le principal. Elle semble le reconnaître et, gêné, le chanteur lui lance un petit sourire qui, avec la fièvre et la peur, s'apparente davantage à une grimace.

Autour de lui, le monde est loin de s'être arrêté. Si certains ont porté comme lui toute leur attention vers la sorcière mal en point, les chasseurs sont finalement arrivés, tandis que la bête continue de cracher du feu. Rena s'élance alors dans la forêt, tentant de l'éloigner du reste du groupe. Le Nunier ne peut que saluer son courage. Il aimerait être comme elle. Il n'a jamais été un sorcier très brillant, au bout du compte. Aujourd'hui, être beau et savoir chanter ne lui sert plus à grand chose...

“ Il faut qu'on avance, qu'on retrouve la fille et la wyverne — et les autres prisonniers. ” Un type à la carrure de héros invite les Weasley à le suivre pour partir à la poursuite de la créature et de Rena. Andrés réalise alors que l'absence de son provenant de la direction qu'a prise Rena est plutôt mauvais signe. D'instinct, il décide de suivre le groupe mené par le sorcier qu'il ne connaît pas. Parce qu'il sait que Rena doit être quelqu'un de bien, et que Moon aimerait sans doute que rien ne lui arrive, à elle non plus. Mais alors qu'il s'enfonce un peu plus dans la forêt, il se son inquiétude monter de plus en plus. “ On n'est pas tous seuls. ” Alors que le sorcier évite de justesse les flammes de la créature, Andrés sent son sang se glacer. Il jette un regard devant lui, à travers le sort de protection. Puis il se retourne vers là d'où il vient. Il entend Moon crier et les sorts fuser depuis les baguettes des chasseurs... Il fait quelques pas en arrière. S'arrête. Il est perdu, sans baguette, sans savoir quoi faire.

RECAP:

Recap :

tw: violence

Foutue journée. L’aigreur empoisonne lentement ton carmin depuis ce matin, contaminant doucereusement ton humeur, pour l’attirer tout droit vers la route de l’horreur. L’agressivité que tu étouffes n’a de cesse de résonner dans la moindre de tes palabres et suinte dans chacun de tes regards. Le monstre que tu es sent l’implosion approcher, elle prend corps dans ton être, elle grandit et te hante, elle te supplie presque de la laisser s’exprimer. Les furies et les démones murmurent leurs sombres conseils à tes oreilles dans le but de te traîner en enfer, alors que tu rumines tes ténébreuses pensées pleines de colère. L’air iodé, balaie tes traits, alors que tes opalescences azurées se perdent un instant sur les flots agités, t’en viens presque à espérer qu’une vague s’impose et grandisse pour balayer de ton esprit noirci par les péchés les courbes de ces mégères de Rowle, que tu voudrais, à cet instant plus que jamais, chasser de ton existence. Tu souhaiterais presque que leur mémoire soit damnée, condamnée, pour que tu puisses les effacer à tout jamais. Que ces garces se noient.


Puis, la symphonie de cette soirée commence à se modifier, à trouver un nouveau rythme, à se désaccorder. À la quiétude succède le tumulte, la mélopée des cris et des cloches supplante le silence. Voilà que ton accalmie rageuse vient soudainement de se fendre et de prendre fin. Tu sens le vent tourner, tu vois le monde changer, ton instinct te prévient, tes sens se mettent en alertes. Le chasseur s’éveille, s’extirpe de la torpeur dans laquelle tes tourments t’avaient plongé. Tu la sens, ton aigreur, elle qui se met à pulser dans tes veines, t’encourageant à traquer, à laisser les ombres de ton âme aussi malade que maudite s’exprimer.

Tu avais toujours admiré la capacité qu’avaient ces dissidents à être aussi incompétents. Un tel degré d’amateurisme et de nullité forçait au respect. Agiter une wyverne pour qu’on puisse être certains de les repérer, puis, ensuite beugler sur elle pour s’assurer qu’on puisse les retrouver avec plus de facilité. T’en venais à te demander si l’impureté et le manque de loyauté à l'égard du lord ne finissait pas par causer d’irrémédiables dégâts mentaux. « Eh oh, grognasse ! Ramène tes écailles ! » La crétinerie de ce gang d’incapables n’avait aucune limite, chaque fois que tu pensais qu’ils ne pouvaient pas plus sombrer, ils t’offraient une nouvelle vision de ce que pouvait être la stupidité dans ce qu’elle avait de plus crasse et de plus profond. Rapidement, la gamine ne fut plus un souci, attirée dans les ténèbres d’onyx par celui que tu avais cru identifier comme étant Shklyarov. Alors, tu t’enfonces un peu plus dans la sylve évanescente, dans la pénombre, sans trop te manifester, sans invoquer ta personne, le groupe continuant de s'agiter, comme un groupe de cafards surexcités, piaillant et espérant t'invoquer. Tes prunelles retombent sur la horde incompétente, ta baguette dansant lentement entre tes mains. Toi qui étais venu pour le spectacle, tu ne t’attendais pas à ce qu’il soit aussi médiocre et divertissant à la fois. « Est-ce que quelqu'un a des baguettes en rab ici ?? » Une baguette pour des impurs, une baguette pour des traîtres. Cette simple idée t’arrache un soupir d’agacement. Leurs idées étaient à l’image de leurs actes, absurdes. D’un geste presque las, tu laisses l’un de tes sorts s’abattre sur la responsable de cette remarque, pour que sa carcasse soit trimballée jusqu’à toi. La brune est projetée loin des siens, trainée par un lien invisible à travers la forêt, pour terminer sa course, amochée et à tes pieds. « Mais qui voilà, la cantatrice ratée. » Un léger rictus tord tes lippes alors que ta main s’appose sur sa bouche pour l’empêcher de jacter de nouvelles idioties. « Puisque tu m’as privé d’un spectacle, je te propose d’en donner un autre, pour prévenir les autres de ce qui les attend. » Ta baguette s’enfonce dans ses cotes, tu libères sa bouche avant de murmurer à son oreille. « Doloris. »

Spoiler:

tw: objectification, torture...

A trop courir, elle ne sait plus bien où elle va, le regard braqué derrière elle, à jeter des coups d’œil frénétique vers la wyverne pour vérifier qu’elle s’est bien détournée du groupe, mais pas trop près d’elle non plus. Elle a trop souvent fui ces monstres pour ne pas connaitre leur haleine mortifère ou leur souffle enflammé, redoute bien trop la morsure du feu. Mais cette fois-ci, ce n’est jamais que pour retomber dans les bras d’un autre monstre, peut-être bien encore pire. Le sortilège surgit sans qu’elle ne s’y attende, la coupe en plein vol. Le prochain pas meurt dans l’air, elle se figerait presque, soudain engourdie, plongée dans un brouillard opaque où seule une voix perce encore. Elle n’entend – presque – plus rien d’autre, ni les pattes de la wyverne qui s’abattent sur le sol, ni les cris des effrayés. Seulement une voix, une autre conscience, qui la mène à la baguette. La main qui se saisit de son bras ne la dérange même pas, entre dans l’ordre naturel des choses, la guide sur le bon chemin, le seul qu’il serait bon de suivre. Il a beau parler une langue qu’elle ne comprend pas, tout rassure, invite à se taire et seulement lui accorder sa confiance, et ses intentions transparaissent jusque dans un bout de sa conscience. Elle a beau ne pas savoir traduire ses mots, dans un coin de sa psyché, la traduction se fait, d’une manière toute instinctive. Elle sait ce qu’il veut, d’une manière qu’elle n’aurait jamais pu envisager avant. Quelque part, ça titille, ça dérange, ça hurle en elle, de se débattre, de fendre l’immatériel pour se dégager d’une étreinte étouffante. Mais elle n’est bonne qu’à fixer le visage qui s’est penché vers elle, détailler ses yeux, la main qui se lève vers elle – non pas pour frapper, mais plus pour caresser. Il y a encore un dernier réflexe de répulsion, de révulsion, une conscience qui gratte pour la libérer, une terrible envie de vomir, mais il apaise tout de ses mots incompréhensibles, pose un baume réparateur sur les pires inquiétudes qui lui tordent le cœur.

Poupée désarticulée dont on a ôté le cœur, elle n’est plus bonne qu’à obéir, hocher la tête, quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse, quoi qu’il lui demande de faire. En d’autres circonstances, elle aurait pu se débattre, fendre l’air, le mordre, claquer des dents près de sa gorge, les babines dégoulinantes. Chercher à s’échapper, se défaire de l’ordre, du besoin d’obéir. User de sa force. Mais elle s’enfonce un peu plus, suffoque dans le brouillard qu’on lui impose, n’entend que ce qu’on lui autorise à entendre. Au loin, le monde s’agite, les pas et les cris raisonnent. Pauvres fous, ils n’ont pas idée du danger qui les guette. « Ils approchent. » Simple et concis, seulement ce qu’on lui a demandé. Rien de plus que ce qui lui est autorisé, il ne faudrait pas prendre ses aises. Les ordres suivants retournent l’estomac de l’humaine coincée dans un coin de sa conscience, cantonnée à regarder le monde tourner sans pouvoir agir, pas de sa propre initiative. C’est pire que de regarder un autre user d’elle, parce que c’est bien ellequi obéit. C’est bien elle qui se relève comme on lui ordonne, serre un peu plus fort la baguette entre ses doigts, jusqu’à planter ses ongles dans sa main, griffer la chair pour se raccrocher à un semblant de réalité. C’est bien elle qui lève le bras, vise l’un des impudents, portée par les murmures du russe. Le Crucio file d’entre ses lèvres et du couvert des arbres, frappe de plein fouet un homme qui s’écroule pour se tordre de douleur sur le sol. Elle impose le supplice sans faiblir, ne prend même pas la peine d’y réfléchir à deux fois ou d’hésiter. La contrainte lui est tout autant apposé, marque son esprit, la pousse au pire, sans même qu’il n’y ait un brin de remise en question. Tout pour contenter la conscience qui se supplante à la sienne. Elle est impérieuse, Rena, le regard sombre, la moue déterminée, transfigurée par l’Imperium.

Spoiler:

Les sortilèges lancés dans leur direction rebondissent contre le bouclier que Raf vient d'invoquer, et elle en profite pour adresser un rapide coup d'oeil à @Elliott Walsh et @Amaya Walker, contente de les revoir malgré la cohue ambiante et la douleur qui irradie de sa gorge et de sa mâchoire. Elle a la bouche encore pleine de sang donc elle ne leur fait pas l'horreur de leur cracher dessus en leur disant combien elle est contente de les voir, mais c'est tout comme - elle espère que son regard parle pour elle.

Ils sautent sur leurs pieds et Raf sent son coeur tambouriner dans sa poitrine. Elle a peur, mais l'adrénaline repousse un peu la panique qu'elle peut ressentir dans ce genre de situations - et les doigts de Moon dans les siens aident, aussi. "Il faut qu'on bouge de là !" Raf cherche @Anthony Rogers du regard, ou quiconque qui a un air d'autorité, ses yeux nerveux sautant de silhouette en silhouette. "Est-ce que quelqu'un a des baguettes en rab ici ??" Elle n'a rien - juste sa baguette et son téléphone et de quoi nourrir Snout. En entendant des cris résonner des bois alentours, et le bruit reconnaissable entre tous pour elle d'une gerbe de flammes provoquée par un dragon, Rafaela se tend brusquement et est tentée d'abandonner le groupe pour aller récupérer sa wyverne.

Elle n'a pas le temps de faire quoique ce soit parce que Moon est brusquement arrachée à elle, ses doigts se tordant dans les siens alors qu'ils essayent de rester accrochés. "MOO'!" Entraînée par le mouvement soudain, Raf fait quelques mètres avec l'ancienne chanteuse sans comprendre, avant de voir qu'elle est traînée entre les bruissons et les arbres et dans l'obscurité. "'O!" Elle court à sa suite sans réfléchir, ignorant les autres membres de l'Ordre et des Avengers qu'elle laisse derrière, et s'engageant à son tour parmi les arbres.

Elle a le coeur battant et les mains tremblantes, essayant de suivre le chemin laissé par le corps de Moon, et s'étrangle en voyant ce qui ressemble à un Mangemort (@Dante Burke) en train de la torturer. Elle peut entendre des cris, des sorts, et les bruits d'une Snout paniquée non loin - mais son monde se résume tout d'un coup qu'aux silhouettes des deux sorciers en face d'elle, et Rafaela ne réfléchit même pas en levant sa baguette en direction du sol où ils se trouvent: "BOMBAR'A!" ...sans résultat.

Spoiler: