Kingsley peut sentir les regards du reste du cercle sept rivés sur sa nuque, alors qu'il reste assis sur sa chaise sur l'estrade de l'amphithéâtre, faisant mine d'être concentré sur quelque chose qui se trouve dans sa main. Il passe lentement son pouce à la surface du Rappeltout miniature, regardant la boule transparente se remplir d'une fumée rouge sang avec intérêt. La clameur des membres de la résistance recouvre lentement le silence pesant qui règne en maître dans l'amphithéâtre depuis de longues minutes. C'est la première fois qu'il revoit Anthony et Norah depuis des années. Il aurait aimé que ce soit dans d'autres conditions. Il aurait aimé qu'Avengers et Ordre se réconcilient dans d'autres circonstances. Malheureusement, il n'a plus aucun contrôle sur les évènements: depuis des semaines, il a l'impression que tout lui échappe dans une spirale douloureuse et incontrôlable.

C'est la main de Sofia qui lui fait détourner les yeux de l'objet magique, et il tourne lentement la tête vers elle. Le visage de son amie est fermé, et son regard est grave. Kingsley ignore si elle pourra un jour lui pardonner les secrets qu'il lui a caché pendant des mois, des années. Il laisse ses yeux glisser jusqu'à Sirius, Remus et Molly et pince légèrement des lèvres avant de se relever. Il ajuste sa veste sur ses épaules, se passe une main sur ses cheveux ras, avant d'enfin lever ses yeux sombres jusqu'à l'assemblée face à lui.

L'Ordre se résume à un océan de visages face à lui. Tout le monde n'est pas là. Kingsley est partagé entre deux émotions: une intense fierté de voir tous les gens faisant partie de la résistance, et un énorme désespoir à l'idée qu'ils ne sont pas assez.

Il s'avance de quelques pas et, comme si il avait lancé un sort par sa simple présence, un silence studieux s'abat sur l'assemblée. Sa main retombe et va s'enfoncer dans la poche de sa veste, y faisant disparaître le Rappeltout. "Bonjour à tous et merci d'être venus," commence-t-il après s'être éclairci la gorge, balayant l'assemblée du regard. "Vous vous demandez sans doute pourquoi vous avez été réunis ici aujourd'hui. Nous avons une annonce difficile mais de la plus haute importance à faire." Il fait un geste en direction du reste du cercle sept pour signifier qui il veut dire par nous. "Vous pourrez aussi voir que nous avons été rejoints aujourd'hui par d'anciens... amis." Cette fois, il se tourne en direction des Avengers, mené par Anthony Rogers. Ce groupuscule a quitté l'Ordre en mars 2004 suite à la perte de Wolverhampton, après des mois d'errance. Les relations entre les deux groupes ont officiellement été glaciales jusqu'à maintenant, et plus d'un seront surpris de les voir présents. Kingsley s'éclaircit la gorge de nouveau, son regard s'attardant dans celui d'Anthony.

"Il y a quelques semaines, les Avengers nous ont fait parvenir une information d'une importance capitale." Ce n'est pas tout à fait vrai mais qu'importe. Kingsley reporte son attention sur l'assemblée. "Maintenant, je vais vous demander de m'écouter sans m'interrompre et de garder vos questions pour la fin. Ce que vous allez entendre est difficile à appréhender, terrible à comprendre, douloureux à assimiler. Aucun d'entre nous ignore à quel point le gouvernement contre lequel nous nous battons est pourri jusqu'à la moelle, combien les soldats de Voldemort sont cruels, combien leurs pratiques sont inhumaines." Sa voix s'enflamme un peu en parlant et une rumeur commence à courir parmi les bancs de l'amphithéâtre, se taisant bientôt sous son regard sombre. "Et pourtant, ce que je vais vous dire dépasse l'entendement."

Il s'était mis à faire les cent pas sous les regards rivés sur lui et il s'arrête, se plante au milieu de l'estrade, les mains dans le dos. Kingsley sent son coeur faire une embardée dans sa poitrine, et ses poumons se vider d'air. Il ne sait pas vraiment comment amener le sujet, même si il a préparé ce petit discours depuis quelques jours, qu'il tourne en boucle dans sa tête depuis des heures. Mais comment peut-on simplement parler de tout ça? Il pince des lèvres, regarde attentivement quelques visages, avant d'inspirer profondément.

"Depuis quelques années, certains membres de la société sorcière s'adonnent à un jeu grandeur nature où des prisonniers de l'Ordre du Phénix et autres personnes jugés coupables de crimes sous le gouvernement de Voldemort sont leur gibier. Ces parties de chasse grandeur nature sont secrètes, et réservées à l'élite de la belle société britannique." Un silence stupéfait accueille ses mots. "Nos confrères sont chassés comme des animaux et torturés psychologiquement, gardés prisonniers sur une île insalubre et dangereuse où ils dépérissent peu à peu. Ces jeux, que nous appelons les horror games, surviennent une ou deux fois par mois et les prennent par surprise. Ils n'ont ni leurs baguettes pour se battre et se défendre, et peuvent simplement s'enfuir sous l'assaut des chasseurs."

L'horreur de ses mots commence lentement à s'enfoncer dans le crâne et sur le visage des gens face à lui. Il peut voir une clameur commencer à monter dans le fond et lève une main pour demander le silence. "Nous allons les libérer!" tonne-t-il d'une voix forte, sa voix magiquement amplifiée d'un sort informulé articulé du bout des doigts. "Nous allons les libérer et les sauver. L'Ordre et les Avengers vont travailler main dans la main, et nous allons ramener nos frères et soeurs d'arme à la maison. Coûte que coûte." Ses yeux s'animent d'une passion sans pareille et il fronce les sourcils. Ce visage sombre et sévère ferait presque froid dans le dos, alors qu'il dévisage les gens assis au premier rang. "Nous allons les sauver des griffes des mangemorts et surtout, nous allons les venger," siffle-t-il avant de se détourner dans un mouvement brusque.

Il croise le regard déçu de Sofia - elle lui a bien dit de ne pas s'avancer ainsi, avec un tel fiel et une telle virulence. Mais peu importe pour Kingsley, qui s'éloigne jusqu'au fond de la salle et s'adosse contre le mur, bras croisés sur le torse, yeux rivés sur le sol. Sofia, quant à elle, s'avance en jetant un regard en direction des Avengers. "Hum, si quelqu'un a la moindre question... nous ne pourrons pas répondre à tout, malheureusement, par souci de sécurité et de confidentialité. Mais si vous avez quelque chose à dire, n'hésitez pas." Elle offre un sourire crispé à l'assemblée. "Encore une fois, merci aux Avengers pour leur collaboration et leur transparence quant à ces informations vitales. Sans eux, nous serons encore dans le noir face à toute cette affaire." Kingsley regarde le sol d'autant plus intensément. "Mais maintenant, nous allons pouvoir travailler ensemble et sauver nos confrères. Merci à tous pour votre attention," ajoute-t-elle, un joli contraste ferme mais sympathique à la passion hostile de Kingsley, avant de se reculer de quelques pas.

Spoiler:

( event OdP ) A l’unanimité le trio du dernier étage avait décidé qu’ils se rendraient au meeting du 11 juin. Il y avait eu des pours et des contres de lancés sur la table, mais au final, tous les trois étaient bien curieux de savoir pourquoi les têtes pensantes de l’organisation tenaient tant à les rassembler. Ils se trouvent un petit coin sur le côté de l’amphi, de là, ils ont une bonne vue sur l’estrade où apparaissent peu après leur arrivée les membres du cercle 7. « S’ils sont tous là, c’est qu’il doit y avoir un problème … » souffle Vanessa aux garçons. Encore, un. Elle espère juste cette fois qu’il ne s’agit pas de quelque chose de trop grave, une bonne nouvelle, un dénouement positif par rapport à Sweet River aurait été appréciable. Elle ne sait pas trop ce qu’elle aimerait entendre, juste pas un truc trop terrible. C’est finalement Kingsley qui ouvre la réunion. Vanessa a toujours eu du mal avec le côté ours mal léché de celui qu’ils appellent Royal, c’est à se demander parfois s’il a déjà été aimable ou capable de douceur dans sa vie. Elle préfère les autres membres du Cercle 7, même si elle n’a jamais vraiment eu l’occasion de parler avec eux, ils lui ont toujours paru plus accessibles. Quoi qu’aujourd’hui la situation semble différente. Ils ont l’air plus que préoccupés. Elle fronce les sourcils quand on leur annonce que les Avengers ont des informations importantes à partager avec l’Ordre. Elle serre et desserre ses doigts, nerveuse à l’idée de savoir ce qui va être dit. Chaque mot prononcé, chaque phrase la laisse imaginer le pire. Qu’est-ce que ce gouvernement peut faire de pire … Son cœur manque un battement lorsque le terme de « chasse » est évoqué. Elle échange un regard avec Raheem. Est-ce qu'Hadrian y participe ? La question est silencieuse, mais ils y ont tous les deux pensé.  Ce serait à peine surprenant selon elle, elle pourrait presque l’imagine... Non ! elle secoue la tête comme pour faire disparaître cette image de son esprit. Kingsley parle alors d’agir, de libérer les prisonniers. Elle approuve l’idée, ils ne peuvent pas continuer à laisser ces jeux avoir lieu. Ils ne peuvent pas laisser des innocents perdre la vie pour que le gouvernement et ses sympathisants s’amusent. Mais comment ? A quel prix ? Un bruit sourd vient grésiller dans ses oreilles avant qu’une voix étrange émerge de la foule. L’intervention n’a rien d’agréable et Vanessa apprécie lorsque le bruit disparaît. Kashmira pose les questions que tous se posent … Est-ce qu’ils connaissent les noms de ceux qui sont pris au piège ? Est-ce qu’ils peuvent redonner l’espoir à certains de reconnaître des noms ou alors éteindre définitivement cette lueur pour d’autres ? Vanessa profite pour lancer sa question, amplifiée par un Sonorus, avant qu’elle ne soit étouffée par celles des autres. « Est-ce qu’on sait où .. où ils se trouvent ? Vous voulez aller les chercher, bien sûr qu’on ne va pas les laisser mourir là-bas, mais est-ce qu’on a au moins une idée de leur localisation ?»

( Pando )

Spoiler:

tw:mention d’alcool, crude language

Ils lui ont tous dit de ne pas s’emmerder à venir, qu’il était certainement plus sage de rester de se reposer, qu’il ne verrait certainement pas le temps passer, étant donné sa propension à dormir toute la journée ces dernier temps. Mais l’idée même de rester seul à Dagobah, laissé derrière alors que le reste de ses camarades se rendrait, ensemble, sans lui, à la réunion tenue par l’Ordre, est apparue à Noam encore plus insupportable que d’affronter un amphithéâtre rempli de ses anciens compagnons d'armes. Alors il a enfilé en grimaçant le premier hoodie lui passant sous la main, une tenue parfaitement inappropriée pour la saison, avant de prendre le portoloin aux côtés des Avengers, persuadé que rien ne pouvait être pire que leur absence l’espace de quelques heures.

Il avait tort. Tout le Firewhisky qu’il a pu ingérer ce matin est totalement inefficace contre l’agression de cette multitude de sons lui faisant grincer des dents lorsqu’il se laisse lourdement tomber sur l’une des chaises du premier rang, installé à côté de Hugo, affalé sur son assise. Putain - des années qu’il s’évertue à dire que l’Ordre du Phénix pue la merde, pour se rendre compte seulement aujourd’hui ce que ses narines sensibles de lycanthrope sont capables de percevoir : l’Ordre pue littéralement la merde. Et ce fait rend la situation d’autant plus insupportable, au fur et à mesure que l’amphithéâtre se remplit, Noam détournant le regard à chaque fois qu’un visage familier apparaît sous ses yeux bouffis. S’il est personnellement resté en bon terme avec certains résistants du Phénix, il est tout à fait conscient de l’opinion que l’on peut avoir sur leur petit groupe de réfractaires ; sans même mentionner son inconfort à sentir les regards surpris se poser sur eux, sur lui, sur ses bandages visibles jusqu’en haut de son cou et son bras en écharpe.

Noam n’aurait jamais imaginé penser cela un jour, mais il est presque soulagé lorsque sa majesté le roi des hypocrites Kingsley Shacklebolt prend la parole, faisant taire l’assistance… jusqu’à les introduire dans un premier temps, les murmures qui s’en suivent faisant frissonner Noam qui, mal à l’aise, remonte sa capuche sur son crâne en s’enfonçant un peu plus sur sa chaise. Mais ce n’est rien, comparé au vent de panique qui s’empare de l’amphithéâtre lorsque les informations que détiennent les Avengers depuis quelques mois déjà sont livrées. Et Harris ne parvient même pas à être satisfait, lorsque le terme “horror games”, sorti du génie de sa cervelle, est balancé au reste de la résistance. Mais bordel, qu’est-ce qu’il fout là ?

Quand Sofia prend à son tour la parole, se tournant vers la bande installée au premier rang pour les remercier plus chaleureusement, Noam se penche vers Hugo en levant un sourcil, grommelant à voix basse : ”Putain, avoue, ça nous suce pas grave la bite en vrai ?” Classique, les dirigeants de l’Ordre ne leur jettent des roses que maintenant qu’ils ont besoin d’eux - mieux vaut tard que jamais, aurait habituellement pensé Noam, s’il n’était pas trop empêtré dans son humeur massacrante et son inconfort. Et les questions ne tardent pas à pleuvoir, à commencer par un son vrillant ses tympans sensibles - holy shit, what the fuck Mira ? -, poursuivant sur d’autres voix que Noam n’écoute qu’à moitié.

Il observe Sofia s’avancer un peu plus sur le devant de l’estrade, pour reprendre de cette même voix ferme et posée : ”Grâce aux informations récoltées depuis que nous avons été mis au courant de l’existence des horror games, nous avons en effet pu identifier l’identité de certains prisonniers. Il en va de même pour leur localisation.” Euh… bullshit ? Aux dernières nouvelles, les Avengers seulement ont réussi à savoir que Simon et Stephen étaient retenus captifs. Quant au lieu où sont tenus les horror games… Peut-être Sofia dit-elle la vérité - pour être honnête, Noam n’a pas suivi grand-chose ces dix derniers jours, entre ses siestes et cuites à répétition. ”Encore une fois, nous vous demandons d’être patients : toutes ces informations vous seront révélées en temps voulu.” Pourtant, il ne peut s’empêcher de faire entendre sa voix éraillée, probablement audible uniquement par les premiers rangs, le sorcier ne prenant pas la peine de l’amplifier par un sonorus : ”Ouais d’accord, mais du coup c’est quoi les bails ? − Noam…”, grince Hugo à sa gauche.  ”Quoi ? Bah je sais pas, on est là, je demande. “On va les sauver” c’est cool et tout, mais concrètement il se passe quoi maintenant ?”, hasarde Noam dans un haussement d’épaules, à peine conscient qu’il jette un pavé dans la marre - et déjà, d’autres voix, d’autres questions couvrent la sienne, se perdant dans l’agitation de l'amphithéâtre où l’Ordre gronde sous la nouvelle.

tltr:

tw: depression

C’est en te retrouvant ainsi exposé que tu prends conscience d’une chose : t’as bel et bien honte du surnom dont se sont affublés tes pseudo-tortionnaires.

Pire encore, tu réalises que cela fait maintenant un an que tu n’as plus côtoyé autant de personnes dans le même périmètre, d’où ton niveau d’anxiété particulièrement élevé, entre autre. Un an à bouffer les pissenlits par la racine, à ne côtoyer que les mêmes visages, ayant fini par te hanter de leur bêtise, de leur ignorance ; puis plus récemment, de leur courageuse humanité. Un an de remises en question et de lutte acharnée avec toi-même, un an à ne plus compter les mois s’écouler, jusqu’à cette fameuse question posée à Sam, il y a un mois : quel jour on est ? Tu ne te rappelles pas de lui avoir déjà posé la question un jour, comme si l’espace-temps n’était plus, lui aussi, une denrée que tu méritais.

Ce fut long. Long pour tout le monde, mais chez toi, il y a eu un arrière-goût d’éternité.

Les cernes sous tes yeux en témoignent, l’aiguisé de ton regard beaucoup moins : tu as changé. C’est peu dire d’ailleurs, quand tu sembles être à l’avant-dernière étape d’une métamorphose quasi-complète. Les balafres argentées sur ton visage n’en sont aujourd'hui qu’un pâle reflet.
Comme autrefois, lorsque la passion te prenait aux tripes, tu fonçais tête baissée ; aveugle des signaux d’alerte et encore moins des conséquences. Il y a quelque chose en toi qui a été tut mais qui gronde, et qui gronde encore dans le trop clair de tes yeux lorsque tu balaies la pièce du regard.

T’entends les sons sans les entendre, les stimuli débordant. Tu essaies de te concentrer sur un seul, c’est le toucher — t’as Argos assit à tes pieds, ou plutôt à tes côtés, une main pressée sur son pelage épais. T’es en bout de rang, Samuel est à côté, il n’a pas voulu te lâcher. Et il a raison de s’inquiéter : pour beaucoup ici, t’es encore une raclure du Gouvernement, même avec tes jolis bracelets, tes cheveux teints, tes vêtements moldus ou ton aura métamorphosée. On t’a pas laissé le choix, ils ne pouvaient pas te laisser seul à Dagobah. Tu penses qu’au fond, si un énième malheur doit arriver, il arrivera, et c'est pas plus mal que tu sois là, aux premières loges, toi qui a pour habitude non plus de les semer mais de les récolter.

Alors c’est peut-être ça, finalement, qui te rend l’air si méchant : c’est que t’es complètement à côté de tes pompes, entre ce bruit, ces odeurs, ce mouvement, ces sons qui t’arrachent un peu plus les tympans à mesure que les secondes filent. Comme au bord d'un précipice, comme ces derniers mois, à te demander quand aura lieu le grand saut. « Ouais d’accord, mais du coup c’est quoi les bails ? - Noam… - Quoi ? Bah je sais pas, on est là, je demande. “On va les sauver” c’est cool et tout, mais concrètement il se passe quoi maintenant ? » tu fronces du nez, le son de sa voix, trop forte et trop proche de toi te limant tes tympans fragiles. Typique de Harris. Tu ne t’étonne pas d’une réaction pareille, encore moins dans son état — mais aussi étonnant que ce soit, tu ne lui en veux pas. Y'a même un sombre compatissement dans ces yeux qui se posent sur son visage trop blême, trop déconfit, comme les relents d'un fantôme trop familier.

Tes yeux vont chercher des visages au hasard, s’attardent sans vraiment s’attarder, l’air là sans l’être. Les questions fusent, le brouhaha s’intensifie, la boule dans ta gorge et sous ton plexus aussi. T’as pas à parler ici, même si au fond, ça te démange. De pouvoir leur dire que non, tu n’es plus Logan Yaxley, que tu t’assures personnellement de l’enterrer encore un peu plus chaque jour.
Que oui, toi aussi, un frisson électrique t’a parcouru quand Royal a parlé de vengeance.
Te venger, c’est tout ce qu’il te reste. Te venger de ceux qui ont été un jour les tiens, par tous les moyens : et si tu peux par la même t’offrir toi aussi à cet effort de guerre et y perdre la vie, tu n’en seras alors qu’encore plus ravi.

Spoiler:

Cela fait maintenant longtemps que tu as rejoint les avengers, pourtant, tu te sens toujours mal dans les rassemblements. D'autant plus qu'ici, les membres de l'ordre du Phoenix sont là, dont certains que tu as combattu par le passé. Bien entendu, tu es sûre de ton allégeance, sinon tu ne serais pas ici dans un rassemblement qui va surement marquer un tournant dans la relation complexe et ambivalente qui unie les deux organisations. Tu sais pourquoi tu es là, et surtout pour qui. Depuis que vous avez appris ce qui se trame, tu ne dors plus, tes rêves hantés par cette culpabilité qui ne cesse de t'assaillir. Tu aurais pu être parmi eux, parmi ces monstres qui ne traite guère mieux leurs prisonniers que des bêtes. Tu aurais pu, et tu l'as été. On ne t'a pas forcé à commettre ces actes irréparables que tu as commis. Et tu crains de croiser ici un ou une membre de l'ordre du Phoenix qui te reconnaisse, qu'on te mette une nouvelle fois face à ton passé et à ses incohérences. Tu te flagelles suffisamment toi-même pour qu'on ait à te le rappeler en public. Néanmoins, et malgré la peur qui t'assaille, tu as tenu à être là. Est-ce une rédemption plus que de réelles convictions, tu ne le sais pas vraiment. Surement un peu des deux. Mais tu veux agir, arrêter ces horreurs qui te font froid dans le dos.

Tu t'installes au milieu de la foule, là où on ne te remarquera pas. Pas question d'attirer les regards sur toi, tu n'aimes pas vraiment ça. Tu n'es pas d'un naturel timide, c'est même plutôt le contraire, mais cette foule de combattants t'intimide. Tu ne te sens pas légitime au milieu de ceux que jadis tu as combattu. Par lâcheté, par facilité, par choix. Cela te hantera sûrement jusqu'à la fin de tes jours. Face à la foule disparate, le charismatique Kingsley Shackebolt, et derrière lui les autres dirigeants de l'Ordre du Phoenix. Des sorciers dont les visages ornaient les avis de recherche épinglés au mur du bureau des Handlers. Jadis tes cibles, aujourd'hui tes alliés. Ainsi va la vie, toute en courbe et en incohérences. Le sorcier prend la parole, expliquant d'une voix claire et forte la situation. Bien que tu sois bien au courant de ce qui se passe, l'évocation des horrors games te fait frissonner. Machinalement, ta main se serre sur ta baguette magique. Si tu dois mourir pour sauver ces pauvres âmes des griffes du mage noir, ainsi soit-il.

Nombreux sont ceux qui interviennent, posent des questions. Et c'est bien normal. De ton côté, tu restes silencieuse. Tes actes valent mieux que tes mots. Cependant, quand Noam ouvre la bouche, tu ne peux t'empêcher de lui adresser un regard courroucé, telle la maman malgré toi que tu es devenue pour les avengers. Décidément, il n'en rate pas une et ne peut s'empêcher de se faire remarquer.

- fiche sur base des codes ls de s&m // crédit image (LadyChatKiller) -

Spoiler:

Tu n'as rien oublié du récit de Lee, et ses mots ne cessent de tourner dans ton esprit. Les derniers mois avaient été difficiles, emplis d'incompréhensions et de doutes. L'Ordre ne tient plus qu'à un fil et la victoire n'a jamais semblé aussi incertaine. Bien souvent ces dernières semaines, alors que s'enchaînaient les décisions qui n'étaient qu'une désillusion de plus, tu t'étais demandée si tu avais encore ta place au sein de l'Ordre. Bien trop souvent, la majorité l'emportait face à toi. Bien trop souvent, vos désaccords avec King résonnaient sous forme de hurlements dans les couloirs du manoir St-James. Et tu étais épuisée, lassée de tout cela. Pendant des années, tu avais porté à bout de bras ce qui restait de ta famille ainsi que tes convictions pour l'Ordre, poids de plus en plus lourd à porter pour tes épaules vieillissantes. Une charge mentale et physique qui avait fondre ta silhouette à vue d'œil, creusant tes joues et dessinant des cerces violacées sous tes yeux jadis brillants. Pourtant aujourd'hui, c'est fière et droite que tu te tenais aux côtés de Kingsley, Remus, Sirius et Sofia. Les mots de Lee avaient été comme un électrochoc, éveillant la mère éplorée que tu avais tenté de cacher derrière le travail et les responsabilités.

Tes yeux parcourent l'assemblée avec bienveillance et inquiétude. Des membres de l'Ordre sont là, mais tu constates avec amertume à quel point ils sont trop peu nombreux. Comment leur en vouloir ? Toi qui ces derniers mois a vu tes certitudes ébranlées par tes convictions mises à mal. Mais certains sont là, et avec eux les avengers, ces électrons libres que tu as souvent considéré avec scepticisme, mais qui aujourd'hui vont combattre main dans la main avec vous. Et cette foule, bien que trop peu nombreuse, te réchauffe le cœur. C'est surement l'illusion d'une mère brisée, mais tu aurais juré avoir aperçu Fred parmi ces âmes prêtes à se battre, unies. Sûrement car s'il avait été ici, il aurait été là. Au premier rang très certainement. Tu laisses Kingsley et Sofia s'exprimer, et pour une fois, tu hoches la tête avec conviction quand Royal et Sofia terminent leurs allocutions. À ton tour, tu t'avances. Toi aussi, tu as des choses à apporter à ce combat, chacun a son rôle à jouer. Et outre ta baguette que tu n'hésiteras pas à brandir, tu as tes propres armes. « Le combat ne sera guère facile, et nous aurons besoin du plus grand nombre d'entre vous. Merci à celles et ceux qui combattrons à nos côtés, vos baguettes et vos cœurs vaillants ne seront pas de trop pour mettre un terme à ces horreurs. Sachez que les professeurs de la Fawkes et moi-même nous tenons à votre disposition pour enseigner des sortilèges utiles à ceux qui en ressentent le besoin avant d'attaquer. De même, nous mettrons à votre disposition notre matériel pour avoir un stock de potions suffisant. »

À la suite de vos discours respectifs, tu vois de nombreuses émotions parcourir les visages qui vous font face. Certains horrifiés, d'autres furieux. Mais dans les regards que tu croises, cette même flamme. Celle d'une lueur d'espoir qui te réchauffe la poitrine. Nombreux sont ceux prêts à combattre à vos côtés. Maintenant, place aux questions. Tu croises les bras, prête à répondre à celles qui te concernent.

- fiche sur base des codes ls de s&m // crédit image (inconnu) -

Spoiler:

Dean a du mal à s'enthousiasmer à l'idée d'assister à cette réunion de l'Ordre. Quand ils reçoivent le portoloin, il est intrigué, bien sûr, comme tout le monde, mais il y a tellement de choses qui se bousculent dans sa tête en ce moment, que son cerveau préfère ignorer la nouvelle que de subir une nouvelle déception.

Le jour j, il reste prêt de Vanessa et Raheem, voulant se faire tout petit. C'est ironique quand même, vouloir à tout prix être pris au sérieux, considéré à sa juste valeur, se retrouver au coeur de l'action, et quand les choses semblent tourner à son avantage... Dean préfère se cacher.

"S’ils sont tous là, c’est qu’il doit y avoir un problème …" Vanessa souffle à ses côtés. Dean lève la tête, ses yeux jusqu'à lors rivés sur ses pieds, et remarque, qu'en effet, toutes les têtes pensantes de l'Ordre sont là. Ainsi que...

"Qu'est ce qu'ils font là ?" il demande à personne en particulier, les yeux rivés sur les Avengers. Aux dernières nouvelles, ils étaient person non grata. "Si eux sont là, alors il se passe vraiment quelque chose."

C'est Kingsley qui ouvre les hostilités, allant droit au but. Il explique que les Avengers ont découvert l'existence d'horror games, des chasses humaines menées par l'élite du nouveau régime et l'estomac de Dean se retourne. Quand Ted et lui étaient en fuite, il leur arrivait, dans leurs moments les plus sombres, de se demander ce qu'il pourrait leur arriver si jamais ils se faisaient arrêter. En tant que né-moldus - ou supposé dans le cas de Dean - il était clair pour eux que le gouvernement en leur ferait pas de cadeau. Ça, cependant, ça... Le principe dépassait tout ce qu'ils avaient pu imaginer.

Quand Kingsley, Sofia, et Molly ont finit de parler, c'est à leur tour de prendre la parole mais Dean ne se sent pas d'attaque de poser à voix haute toutes les questions qui tournent dans sa tête pour le moment. Heureusement, Kashmira et Vanessa - il lui adresse un sourire soulagée, toujours plus reconnaissant de l'avoir à ses côtés - s'en chargent.

Comme tout le monde, Dean grimace quand Kashmira utilise sa machine pour parler. Elle demande s'ils ont des noms et Dean redoute d'entendre quelconque liste si jamais ils en ont une, mais Sofia ne leur donne rien, pas un nom, confirmant simplement le fait qu'ils ont l'identité de certains prisonniers. Les informations leur seront transmises en temps voulu. La mâchoire de Dean se sert en même temps que ses points. Bien sûr.

Juste avant que Dean puisse exprimer son agacement à voix haute, Noam le bat de quelques secondes, exprimant exactement ce que Dean ressent. Il ne peut s'empêcher de surenchérir derrière, en amplifiant sa voix. "Vous nous avez fait venir jusque ici. C'est bien pour une raison, non ? Ou c'était juste pour nous rappeler à quel point ces gens là sont sadiques ? Concrètement, qu'est ce que vous attendez de nous ?"

Spoiler:

Tout le monde fait genre ça leur a rien fait d’utiliser le Portoloin, mais toi, t’as la gerbe. T’es à deux doigts de beuj, en fait, quand tu croises le regard de Dennis, Dennis que tu colles comme un moucheron sur une vitre dès que tu le vois arriver. Putain, mec, tu m’as manqué, que tu lui as presque dit à voix haute, ça faisait bien deux mois que t’avais pas pu le voir, alors tu peux pas le nier, ça te fait du bien. L’épais Moncho dans tes bras, tu passes à moitié pour un fada autour de ces gens qui ont vu la mort et souhaitent encore la combattre. T’as beau avoir vu des morts, tu fais tout pour ne pas t’en rappeler, toi. Puis t’as pas envie de te battre, vraiment, tu préfères autant te carapater dans la Tour en te disant que tu ferais mieux de monter la garde — mais là n’est pas la question, puisque t’as le cul vissé à côté de Lena, Irina n’est pas loin elle non plus, y a aussi une espèce de rousse badass qui a l’air d’en vouloir à la terre entière sur ta ligne, et juste à côté, un demi-géant que Ouistiti appelle Matthew. Le terrible Matthew Bullstrong, à moins d’un mètre vingt de toi, à te faire pâlir d’inquiétude malgré le fait que tu sois à moitié déchiré à la weed. Quand tu aperçois la tronche de ton cousin (Rubén), tu lui fais un grand signe de la main pas du tout discret et siffle pour te démarquer du brouhaha ambiant, un vieux sourire fatigué mais guilleret sur les traits. Ça fait des années et le moment est très mal choisi pour bavasser, surtout que t’es pas sûr d’en être capable dans ton état, mais ton cœur est tiraillé — par la peur et la joie de retrouver ces têtes connues au même endroit, même si ça n’augure rien de bon.

Tu te rassieds et serre un peu plus le gros chat pataud contre toi, ce dernier regardant autour de lui un peu avant de fermer les yeux. Tu crèves de chaud avec ta toison et pire avec l’anxiété qui grimpe en flèche à mesure que la salle se remplisse.
Ça n’a franchement pas l’air d’être habituel, y a un truc de grave. Genre, fin du monde ou un truc comme ça.

Quand l’annonce frappe, t’as l’impression qu’on te sert un pitch de film d’horreur de mauvais goût. Genre, ceux que regardaient ton père à 2h du mat quand ça lui arrivait de faire des insomnies en plein été sévillan. Tu te penches un peu vers Lena, à qui tu dis sans murmurer pour un sou :

« J’suis réveillé là ou il nous parle d’un film qu’on va tous mater t'aleur pour nous changer les idées? » parce que ça te paraît si loufoque et dégoûtant que tu t’estimes avoir halluciné cette information. Mais elle a vite fait de te dire que c’est vrai. Douche froide sans savon.

Les premières questions fusent et t’as l’air à moitié conscient de ce qu’il se passe vraiment. T’es juste ralenti, en réalité, dans tes réflexions, dans ta locution. Comme les autres, t’écoutes la réponse de Sofia. Elle dit qu’ils ont des informations sur l’identité des prisonniers, de leur localisation. Alors pourquoi elle crache pas le morceau? Pourquoi King regarde le sol comme s’il était aussi foncedé que toi?

« Hein? En temps voulu? » que tu dis un peu plus fort, « Tu peux me balancer un coup d’ampli steup? - - HÉ, ÇA SERT À QUOI DE RIEN NOUS DIRE MAINTENANT??? » que tu beugles en te faisant tirer le sweat-shirt par Lena pour te faire rassoir, parce que dans ton émotion, t’as voulu te hisser sur tes guiboles. « Non mais sans déconner? » jures-tu plus bas mais toujours fort puisque le sort d’amplification de voix fait toujours effet, cherchant du regard quelqu’un qui pourrait te rassurer sur le fait que tu n’es pas le seul dans ta situation, que t’es pas le seul à ne pas comprendre qu’on vous mette ça sous le nez sans donner les infos. Vous êtes pas des glands non? Toi peut-être, ça t’arrive, surtout là parce que t’as fumé, mais les autres? Sérieusement? « eT Y’A PAS UN PORTOLOIN CHEZ EUX QU’ON POURRAIT UTILISER POUR SE RAMENER? C’EST UNE ÎLE NON??? » que tu lâches toujours aussi fort, en te redressant à nouveau, et tiré vers le bas une fois de plus, te faisant incendier en espagnol par Alvarez. S’ils avaient au moins cette info, qu’ils la crachent, parce que les questions posées allaient forcément demander des détails, pas des espèce de nuages approximatifs pour fausser la démocratie et la transparence.

p'tit résumé: