Odieuse il l'espérait, odieuse elle est, @Ulrike von Bäume. En réponse à son dédain et timbre glacial, Greyback se fend d'un ixième sourire aussi machinal qu'incisif, tant accoutumé au mépris de l'Élite qu'il est exercé à s'en cogner. Un regard est adressé à @Boris Bagshot qui, son Handler parti, bougonne à son tour. Fenrir s'anime différemment, pour celui-là, et raclant tout ce qu'il lui reste de sarcasme, mime très exagérément la peine faite — sorte d'hommage à leur relation passée, adieux théâtraux pour cette paire tragi-comique qu'ils furent. Mais la fine fleur n'en finit pas de défiler. Les rejoint bientôt un autre convive (@Wolfram von Bäume), plus sobre et discret, dont le portrait lui dit bien quelque chose ; @Engel von Bäume confirme l'impression de Greyback en le présentant comme son frère et surtout membre du Ministère — avant de ponctuer son phrasé par des flatteries que la bête ne relève pas. Des deux frangins, le plus jeune paraît de loin être le plus vénéneux et si sa personne inspire à Fenrir une politesse aussi rare qu'intéressée, ses bonhomies le laissent de marbre. Il en est d'ailleurs un qui, tout au contraire, syncope plus bas dans sa cage depuis l'arrivée de l'aîné von Bäume — les tympans du lycan n'entendent que ça : la tachycardie hystérique du vampire. D'aucuns auraient flairé le potin. @Sienna Graymalkin, par exemple, aurait pu s'y faire les crocs. La voici d'ailleurs qui foule le périmètre et visite ses infants, lesquels sont tous présents. Une chance que chacun de ses loups ait été plus ou moins fortuitement missionné ailleurs, il n'aurait pas eu la patience de fliquer leur marmaille — aussi fédérées sont-elles censées être, on ne digère pas trente ans d'hostilité sans avoir parfois quelques renvois.

Engel le tire de ses pensées. À l'évocation dudit établissement, Greyback hausse un sourcil. « C'est vous, le Filet du Diable ? » Il en parle comme d'une entité. Et pour cause. C'est tout un mythe qui traîne dans les bas-fonds sorciers. On n'en dit pas trop et on n'en sait pas plus. Les quelques bouches qui l'ouvrent bavent leur plaisir avec une culpabilité douloureuse. Par principe, Fenrir n'y mettrait pas les grolles — question de goût, stricto-sensu, se retrouver à huis-clos en compagnie de pourceaux suants risquerait de mal finir —, mais par jeu... « J'en doute pas », et d'en rester là, babines écartelées sur une risette. Promesse, peut-être, d'une future visite. Une cacophonie cristalline lui fait vriller la mâchoire. Sienna a soupé la maladresse d'une serveuse (@Catherine Grey) et c'est comme si les astres s'étaient concertés ; il ne peut plus feindre de l'ignorer. Saluant abruptement son interlocuteur, Greyback s'éloigne en direction de la saynète.

« La Sanglante fait dans le houblon maintenant ? », qu'il ricane, toisant les nippes trempées de la créature. « Y a pas à dire, t'as toujours su soigner tes entrées. » Qui ne sait rien d'eux s'y méprendra. Le ton moqueur aide, c'est certain, mais c'est leur antagonisme notoire qui fait le reste. Nul n'irait soupçonner leur connivence — et c'est là tout l'intérêt. Du manège récréatif ne reste pourtant plus grand chose lorsque, d'entre les lippes hispides, s'étire la buée de son rire. S'il est vrai qu'il a jusqu'ici fait froid, l'air est soudain transi : à l'instar des ridules féminines qui se sont pétrifiées. Fenrir ne se bidonne plus. Il lève la gueule. Grogne. « Et merde. » C'est peu dire... Tout se précipite. Les délassements mondains font place à la panique. Il rabaisse son portrait — le vrai, patibulaire. « Sienna. » Bien conscient du traumatisme que la vision surprise ravive, il avance d'un pas vers elle, éclipsant de sa sale tête les voltiges alarmantes. « Sienna », il insiste, comme pour la réveiller de son cauchemar, puis, se tournant vers la serveuse, l'alpague sans détour : « Toi là. Tu sais faire un Patronus ? »

Spoiler:

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Alors c'est ça que ca fait, d'être en contrôle, d'être celle qui fait peur, celle qui représente une menace. C'est ça, le léger frisson le long des bras, le sourire qui s'étire sur les lèvres et le sentiment de satisfaction que lui provoque l'expression tendu qui s'affiche sur le visage du Baron Samdi. Ca lui rappel avant. Avant quand elle récitais des contine créole en prenant l'air menacent pour faire peur à ses anciens camarade; ou quand elle annoncait le prix d'un sort ou d'une malédiction. Elle avait presque oublié. Mais finalement, ca revient facilement. C'est grisant. « Mais enfin, Brigit, de quoi parles-tu? » demande Shacklebolt et Ruth, a un petit rire malgré la poigne qui lui serre vivement le bras. « De qui-- » Elle n'a pas besoin de préciser qui, il semble le deviner tout seule. « Que sais-tu? » En vérité elle ne sait rien: ni ce que les resistant font ici, ni ce que leur réserve cette soiré. Mais c'est le propre de ceux de sa classe, c'est pour cela qu'ils existent encore: l'ignorence et la servitude. Mais cela, elle ne va pas le lui dire, ce serait peut-être un peu simple.

« Je sais qu'il vous cherche, parce que c'est à moi qu'il l'a demandé. » Elle répond à voix basse. « Ne vous inquiétez pas, il ne sait pas que vous êtes ici. Je ne le savais pas non plus. Mais je ne pourrais pas continuer à prétendre échouer éternellement. ». Elle se penche vers lui. « Je vous ai déjà trouvé une fois, il ne sera pas difficile de recommencer. » Ce n'est pas une menace, c'est un avertissement. Il faut qu'il sache, qu'il se prépare, qu'il se protège, qu'il se cache, peut importe. Les esprit viendront pour lui et Blaise Zabini les accompagnera; et Ruth n'y pourra rien, il faut bien qu'il comprenne. « Je n'ai pas le ch-» Elle en termine pas sa phrase, un volute de fumé s'échape de sa bouche alors qu'une fine couche de givre recouvre les rebords du chapeau du Baron.

Ruth sent le froid avant de le comprendre. Ça fait comme un vide au fond de ses entrailles, un vide terrible et énorme et tout à l'air silencieux d'un coup, comme si le monde venait de plonger dans un bain d'eau glacé. Même les esprits de Lwa qui festoyaient en elle se sont tuent. Et puis elle se souvient soudain d'Azkaban, de ce même froid qui régnait entre ses murs de pierre, et des quelques heures qu'elle avait passées à  avant d'être envoyé sur l'île. Alors toutes ses pensées se jettent sur l'île: l'horreur, la faim, le froid, la peur; et toute ses autres choses terribles, qu'elle avait mis dans un coins de sa tête et qu'elle s'était promis de ne plus jamais laisser ressortir. Les souvenirs bouillonnent, remontent à la surface, énorme bloc de glace indestructible au milieu de cette vague gelée qui semble être venu recouvrir tout son être.

Sans qu'elle s'en rende compte, sa main s'agrippe au manteau du Baron. Elle sait alors qu'elle n'a plus rien de menacent, ni d’impressionnant ou de mystérieux. Elle ne contrôle rien du tout. Elle n'est bonne à rien, qu'une née-moldue inutile, une sorcière sans baguette, pas même une mambo correcte: juste un esclave pas foutu de se défendre, seulement bonne pour la chasse. La chasse. La chasse. Ruth lève les yeux vers Kingsley Shacklebolt, elle croise son regard, incapable de dire un mot. Elle est sûre d'une chose, ils vont la trouver et ils vont la dévorer.

BREF:

De moqueuse au sourire carnassier, Sienna devient rapidement le dindon de la farce, dès lors qu’une petite empotée de née-moldue ne trouve rien de mieux que de lui renverser le contenu de son plateau dessus. Le hoquet de surprise de la vampire lui vaut des regards lointains mais alertes de ses infants disséminés dans la foule de Clemency mais aucun ne bouge, comprenant rapidement qu’il n’y a rien de dangereux dans l’accident. Sienna ne va toutefois pas laisser passer l’attaque involontaire et découvre des canines pointues et menaçantes à l’égard de la greluche gourde et gauche (@Catherine Grey) qui n’a pas su maintenir son équilibre, qu’elle chope derechef au collet, histoire de l’arrêter dans son action qui ne fait qu’aggraver la situation vestimentaire. La sang-de-bourbe tenue fermement à la gorge, Sienna détourne quelques secondes son attention meurtrière vers l’encagée (@Moeko Fujii) qui se moque, et avec un rictus faussement amusé, elle profère menace sur menace : « Dis donc le piaf, je retiens. Crois pas que les barreaux te protègeront indéfiniment de mon courroux. Quant à toi- » revient-elle vers l’humaine un rien pâlichonne.

Elle hésite un instant : la vider de son sang aussi sec serait une sanction tout à fait normale de la part de la Sanglante. Même, on s’y attendrait, et certains qui observent la scène à quelques pas de prudente distance ont sans doute déjà des paris en cours quant à l’issue macabre qui s’approche. D’aucuns diraient même qu’il pourrait être clément d’arracher la née-moldue à l’existence de moins-que-rien à laquelle son sang l’a réduite. Les prunelles ancrées dans celles de la jeunette, l’Ancestrale est au bord d’une falaise. Si elle tue une sorcière de la plus basse extraction, il se peut que le Ministère lui accorde le bénéfice du doute quant à la provocation. Mais déjà elle sent la présence de son Handler qui se rapproche, sans doute prêt à appuyer sur son foutu glyphe, elle se sait aussi observée tant par ses infants que par d’autres congénères vampiriques, et surtout elle repère à l’odeur et au bruit des pas l’arrivée d’un vieux camarade. Elle repose l’humaine, lâche son cou fragile en la repoussant : « Estime-toi heureuse de respirer encor. » Sortant sa baguette, elle fait face à @Fenrir Greyback, probablement venu pour se foutre de sa gueule, lève les yeux au ciel tandis qu’il raille sa capacité à se faire remarquer et, tout en lançant un sort pour faire s’évaporer toute trace d’humidité sur sa tenue, elle daigne jouer la mascarade à laquelle ils sont rodés depuis toutes ces années. « Déjà lassé par les plaisanteries de Bagshot que tu t’es décidé à trouver un autre bouffon ? Dire que j’espérais qu’on t’ait foutu une muselière... »

Mine carnassière de mise, pour convaincre tous que tous deux respectaient et appliquaient à la lettre les principes selon lesquels lycans et vampires se conchiaient mutuellement. Mais l’air se rafraîchit plus que de raison, sans pour autant qu’une brise ne souffle particulièrement, et le talon de la bottine de Sienna glisse sur la flaque de bière au sol, qui s’est solidifiée, glacée même. Yeux rivés au sol, sourcils froncés, la rouquine n’entend pas le premier grognement du loup à ses côtés, mais l’espace autour d’elle s’assombrit drastiquement tandis que toute pensée ponctuée de joie s’efface pour laisser place à un immense trou noir et qu’à la place, des pensées pessimistes s’amoncellent. Le deuxième appel la fait émerger mais l’horizon est confus, et elle lève la tête tout en sachant ce qu’elle va trouver au dessus d’elle.

Oui oui, ce sont bien eux.
Malheureusement.
Qu’est-ce qu’ils foutent ici ?
Quel est le con qui les a laissé foutre le camp d’Azkaban ?

Le cœur s’extirpe de sa lenteur habituelle, battant à la vitesse d’un cœur humain pour l’occasion alors que sa bouche est sèche et ses yeux écarquillés. Yeux levés encore vers les cieux, ravagée intérieurement par la vision cauchemardesque de la masse flottante, elle crache à l’adresse du lycan qui s’adresse à l’empotée : « Qu’est-ce que tu veux qu’une sang de bourbe connaisse ce putain de sort ?! »

Spoiler:

Cette soirée était d'un ennui mortel. Si terrible que tu n'avais pas hésité à aller te réfugier auprès de ta belle-soeur. Ainsi que de ton amant et de la ridicule petite sorcière qui lui tenait compagnie. Narcissa ne faisait pas l'unanimité dans la famille, nul Von Bäume n'ignorait les raisons pour lesquelles on avait décidé de lui arranger un mariage avec ce brave Ernst -qui n'avait de sérieux que son nom et sa bêtise. Si tu avais beau te complaire à tourner ton frère en ridicule, il n'en demeurait pas moins un membre de cette lignée sacrée à laquelle tu te vouais corps et âme. Aussi avais-tu toi aussi tenu à garder un oeil sur Narcissa, la jugeant toujours avec une certaine méfiance. Du moins durant un certain temps. Et puis l'on avait décidé de te marier toi aussi, sans véritablement te demander ton consentement. Tu avais vécu cela comme un terrible affront, avant de finir par t'en accoutumer, convaincue que cette frasque n'aboutirait jamais sur un mariage. Quoiqu'il en soit, cette union maudite avait fini par te faire considérer la Black sous un nouvel angle. Elle aussi avait été victime d'une mauvaise blague maquillée comme étant un beau mariage entre deux sangs-purs. Elle non plus n'avait pas choisi son idiot de mari, et rien que pour cela, tu avais fini par éprouver une certaine forme de compassion et de sympathie à l'égard de cette froide belle-soeur, dont la répartie avait le don de te divertir. "Cela fait bien longtemps que j'ai cessé de m'inquiéter pour le manque de distraction des hommes von Bäume." Réplique malicieuse mais polie. Tu sais pertinemment que ton oncle n'est pas en reste lorsqu'il s'agit de passer du bon temps. "Malheureusement, je suis actuellement très occupée entre mon travail et les préparatifs de mon mariage. Mais j'essaierai de passer au manoir à l'occasion." Tu ne voulais rien lui promettre, mais quelque chose dans l'intonation de sa voix t'avait laissé penser qu'elle semblait sincèrement avoir besoin de compagnie. La petite voix geignarde de Dolores Umbridge te perce les oreilles alors qu'elle s'adresse une nouvelle fois à Rabastan. Tu te retiens de justesse de lever les yeux au ciel alors qu'elle évoque, sans pudeur aucune, Bellatrix en présence de Narcissa. Ouvrant la bouche, prête à dégainer n'importe quoi, pourvu que tes paroles couvrent celles d'Umbridge, un mince filet de buée s'échappe alors de tes lèvres. Un froid brutal et soudain semble venir te perforer les os. Autour de toi, tu n'entends subitement plus que le silence brisé par des râles menaçants. Un regard par dessus ton épaule suffit à te faire comprendre ce qu'il se trame. Tu n'as jamais eu le malheur de croiser le chemin d'un détraqueur, mais tu as entendu suffisamment d'histoires à leur sujet pour considérer leur présence avec un respect certain. A tes côtés, Rabastan se crispe, il laisse son verre s'écraser en mille bris sur le sol, puis se fige. Comme s'il était en proie à un cauchemar silencieux, mais redoutable. Bien qu'il ne soit pas du genre à se livrer aux confidences sur l'oreiller, tu sais qu'il a passé bien trop d'années enfermé à Azkaban. Tu te doutes que le souvenir des détraqueurs le hante aujourd'hui encore. Au diable les conventions, au diable Andrew Prewett et ses pairs ! Ni une ni deux, tu agrippes le poignet de Rabastan et le forces à te suivre, laissant Dolores et Narcissa à leur triste sort. Naive et désespérée, tu conduis ton amant jusqu'au buffet et l'incites à s'accroupir derrière les longues tables, espérant que cela suffise à vous protéger jusqu'à ce qu'une intervention divine ne vienne à votre secours.

Spoiler:

C’était top, la petite sauterie. Rabastan buvait sa bière, et Marlon faisait son mec shady en évoquant les battues et Ruth. Ayayay ! Mystérieusement disparue hein ? « Tss, rage pas Marlon, ça va creuser tes rides de front, déjà que t’es bien servi en la matière hein. » Il avait qu’à venir prendre le thé chez lui et il la retrouverait sa petite Ruth, non mais on croirait rêver : déjà qu’il fallait payer Zabini si en plus il devait faire une annonce en amont pour prévenir de ce qu’il faisait… Il aurait crevé avant que Ruth ne vienne jusque chez lui.
Antonin, faute de bière, se prit un verre d’eau (en essayant de faire peur au serveur au passage, Halloween or not Halloween ?) et était tranquillement en train de le boire, prêt à commenter sur l’appétit de simili-Rabastan quand paf… Les températures prennent un sale coup.
Alors au début ça fait genre, coup de vent et dans ce pays de merde, c’était quelque chose d’habituel. Antonin remonta ses manches jusqu’au bout de ses doigts pour les protéger du froid en marmonnant quelque chose sur le fait que le réchauffement climatique en Angleterre ça ne serait peut-être pas une si mauvaise chose, avant que le froid ne traverse le tissu, ne vienne jusqu’à la peau.

Le tremblement qui serre un instant sa poitrine est révélateur. La sensation familière ne peut pas le tromper. Le froid qui pénètre les os, les poumons, qui charge les bronches d’un brouillard sourd.
Et c’est instinctivement que sa main se porte à son cou, pour y chercher sa pierre qui l’avait gardé et protégé toute ces années. En vain.
Pourtant, quand il leva les yeux vers les silhouettes sombres qui descendaient sur eux, la première chose qu’il pensa fut : « Han ! Ils ont eu la même idée que moi ! » avant un très rapide : « Ils sont même meilleurs que moi. » presque déçu. Puis la prise de conscience véritable, qui vient à rebours.

Les gens géraient leur trauma comme ils le souhaitaient. De toute évidence, certains Mangemorts s’en tiraient mieux que d’autres. Pourtant quand le cauchemar revient à vitesse grand V, tout le monde est un peu dans la même merde, ceux qui se marrent comme ceux qui pleurent.

La sensation de froid ne vient pas seule ; les souvenirs s’accumulent et, majoré par l’horreur du traumatisme dissimulé sous le tapis, submergent l’esprit. Le ventre, pourtant nourri, se creuse, les yeux s’alourdissent, la mâchoire se serre au point que les dents grincent, et la douleur qui prend au cou redescend jusqu’aux tripes.
Et la petite voix de Tamati qui hurle à son père de le ramener chez lui.

Ay, s’il était dans cet état, ses voisins ne devaient clairement pas être beaux à voir.

« Raah, putain ! » En réalité, quatorze ans, ça cassait mais ça habituait ; et Antonin avait été celui des détenus qui avait tenté, le plus de fois, de checker leurs gardiens (la rumeur veut même qu’une fois il avait réussi — sans que personne ne puisse vraiment en attesté, Black ayant été le seul vrai témoin des faits). Une joli accoutumance qui lui permettait de ne pas totalement se coller en pls sur le sol pour pleurer sur son sort.
Sa baguette dans une main (inutile, le patronus n’étant pas le genre de charme qu’il savait pratiquer) il utilisa l’autre pour virer son costume qui devenait un peu trop mainstream pour être portable. Pas de justaucorps à paillette dessous, un vieux jean et un pull à motif de rennes (hors saison, mais ce n’était pas prévu qu’il se désape) et après son petit reveal, il attrapa le bras de Rabastan : « Ayayay, ça va ? Hop hop, pas le temps de penser à ta life de merde frère. » Les gens s’agitaient, et de toute évidence une question était sur toute les lèvres : qui sait lancer un patronus ?
Antonin n’avait pas le temps pour ce genre de question. Il savait juste qu’entre lui et ses copains, c’était nada. D’un sort les roulettes de ses chaussures disparaissaient. « Marlon. Toi non plus hein. Personne ne pense à son méchant papa. » Il claque des doigts. « Moi, je me casse. J’suis même pas sang-pur, je mérite pas d’être là. J’dis, on profite qu’ils bouffent Zabini et les teubés en cages pour foncer. » Antonin était peut-être un mec cool, mais c’était un mec qui se branlaient pas mal des autres anglais. S’il commençait à avoir des scrupules à laisser des gens derrière pour sauver son cul, il serait mort plusieurs fois dans sa carrière.

En outre il y avait une personne, dans cette fiesta, qu’il n’avait pas du tout envie de voir se faire bouffer par ces monstres, et cette personne n’était pas du côté Sang-Pur de la barrière.

ayayay:

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DOUBLE, DOUBLE TOIL AND TROUBLE

D’abord, il y a le froid. Intense, tel de multiples aiguilles qui te percent la peau en même temps. Bien loin du froid polaire que tu as connu lors de tes voyages dans les pays nordiques. Car ce froid là n’a rien de naturel : il s'immisce en toi comme un spectre, ignorant vêtements et peau pour pénétrer chaque parcelle de ton corps. Comme mis à nu. Face à tes peurs, tes angoisses et tes secrets. Bal macabre de tes sentiments les plus sombres, qui dansent autour de toi. Instinctivement, tu portes la main à ton ventre, oubliant un instant la présence d’Hannah. Cette sensation, tu ne la connais que trop bien. Seules les plus viles créatures sont capables de faire ressortir tes sombres souvenirs. Et les spectres noirs que tu aperçois ne font que confirmer ce que tu sais déjà : des détraqueurs. Sûrement les pires créations de l’univers. Des êtres sans visages, qui ne se nourrissent que des pires souvenirs des âmes qu’ils croisent. Tes peurs t’entourent tandis que ressurgissent les pires de tes mémoires. Il faut agir, vite. Pour ne pas sombrer dans le désespoir. Car aujourd’hui tu n’es plus seule. Et la vie que tu portes en toi, enfant du secret et de l’amour, ne mérite pas de voir sa jeune âme encore si innocente absorbée par les détraqueurs. Tu te saisis de ta baguette d’une main, attrapant le bras d’Hannah de l’autre. « Derrière moi. » Ordonnes-tu, ton instinct protecteur parlant pour toi. Tu ne connais que peu la jeune femme, pourtant tu te places devant elle, baguette tendue devant toi. Spero patronum ! » La brume argentée peine à s’échapper du morceau de bois enchanté. Est-ce parce que ta grossesse perturbe ton esprit ? Ou alors les peurs qui t’assaillent sont trop grandes ? Tu jures puis tu embarques Hannah avec toi, l’attirant par le bras derrière une table. il faut que tu te concentres. Tu poses de nouveau ta main sur ton ventre. Il est encore trop petit pour que tu sentes quoi que ce soit, mais tu tentes de sentir sa force sous tes doigts. Ton patronus doit sortir, tu n’as pas le choix. Tu es surement l’une des seules à pouvoir en générer un. Tu te redresses, hurlant la formule à plein poumons. D’abord, une brume ténue puis présente. Et enfin, les ailes de l’oiseau de proie se mettent à battre et ton patronus corporel se matérialise. Mais ils sont si nombreux, et rapidement le faucon disparaît. Tu luttes contre la peur, de sombrer dans la folie des pensées que font ressortir les détraqueurs. Tu agites de nouveau ta baguette, générant de nouveau un patronus. Tu as peur pour toi, pour la vie qui se développe en toi, pour Hannah. Et pour lui. Malgré les derniers mots prononcés, malgré l’interdit, malgré la foule paniquée, tu cherches Marlon du regard.

EN BREF: