DOUBLE, DOUBLE TOIL AND TROUBLE

Tu inspires, profondément. Rituel que tu répètes jour après jour, pou chasser toute peur de ton esprit. Pour élever ta barrière mentale, qui se doit d'être infranchissable. Aujourd'hui plus que jamais. Car tu t'apprête à pénétrer dans la fosse aux lions. Reste à savoir, si dans cette cage tu seras proie ou prédateur. Double jeu, double enjeu, agent-double. Depuis des années déjà, tu te glisses dans la société. Tu es parvenue jusqu'au plus secret des départements du ministère de la magie, sans attirer les soupçons. Grâce à ton nom d'abord, Abbott. Celui d'une des plus vielles familles du territoire, au sang on ne peut plus pur. Toi, tu n'y accorder guère d'importance, mais aujourd'hui, c'est grâce à ce sang bleu que tu parviens à te glisser parmi les fauves. Vêtue d'une élégante robe de sorcier bleue nuit, tu pénètres dans les beaux quartiers de ce village au nom sinistre. Potter's end, tu en frémirais si les années d'entraînement n'avaient pas gommé les plus primaires de tes réflexes. Au sein de l'ordre, tu avais appris à masquer tes émotions, à parfois voir des membres de ton organisation torturés ou tués sous tes yeux, sans que tu ne puisses rien montrer. Car ton rôle - pour l'instant - n'est pas d'agir. Mais de voir, entendre. De devenir ombre parmi les ombres, vipères parmi les vipères. Tu te dois d'embrasser ce monde pour mieux le détruire. C'est pourquoi, ce n'est pas Freya Abbot la révolutionnaire qui s'immisce au sein de cette soirée huppée, mais Freya Abbot la sang-pur, la maître chercheur qui travaille pour le gouvernement. Cette apparence, c'est ton ticket d'entrée. Une fois infiltrée, tu pourras observer, soutirer des informations, espionner à ta guise. Comme tu le fais depuis des années déjà. Qui se méfierait de Freya, qui se donne corps et âme à son métier ? Personne. Autour de toi, l'horreur absolue. Des hybrides réduits à l'état de bêtes de foire. Et toi, impassible. Tu navigues au milieu de la foule. Au loin, tu aperçois Marlon, que tu n'abordes pas. Personne, quel que soit le camp n'est au courant que ton coeur tremble pour le death eater. La trahison serait double. Tu es donc condamnée à osciller entre agent-double et amante maudite. Jeu de rôle dangereux, macabre et mortel. Attention à ne pas te brûler les ailes. Feignant le dégout, tu fronces le nez face à la cage du strangulot. Alors qu'au fond, loin derrière la barrière dressée d'une maître de l'occlumancie, la petite fille qui recueillait les animaux blessés hurle de douleur face à ce spectacle désolant. Ta mission avant tout. Observer, apprendre, écouter. Vipère parmi les vipères.

Spoiler:

Kingsley trouve la coutume stupide mais il a laissé les autres lui choisir un déguisement, restant pendant près de dix (dix!) minutes sous la baguette avisée de Sofia pendant qu'elle dessinait avec du maquillage magique le masque sur son visage. Quelle idée, de se déguiser. Mais bon. C'est Hallowe'en et en plus de ça, il fait partie des dix premiers Indésirables du pays; autant dire qu'il va avoir du mal à se pointer à une réception mondaine sans au moins cacher un peu de son visage. “ Arrête de bouger, ” n'a pas arrêté de lui dire Sofia pendant qu'elle lui appliquait le maquillage sur la peau. “ T'as pas fini de gigoter? ” lui dit-elle maintenant qu'elle est à son bras pendant qu'ils se baladent tranquillement dans les rues de Potter's End.
Le Baron Samedi accompagné d'un squelette voluptueux du día de muertos marchent d'un pas lent, s'arrêtent parfois à une échoppe, elle grignote quelque chose et il paye en ronchonnant. Juste un couple parmi les autres, des badauds qui passent un bon moment, ou du moins le prétendent.

Leurs yeux parcourent les maisons, curieux et méfiants. Un peu de sécurité, mais pas trop; ils ont entendu parler, ceci dit, de ce qui se tramait dans un autre quartier du village. Bientôt, Kingsley donnera le feu vert pour commencer l'assaut et l'Ordre déferlera pour sauver les hybrides des griffes cruelles de la haute société sorcière.
Il se demande, comme toujours, si sa famille s'y est rendue.

“ Hm-hm, ” fait Sofia dans un bruit exagéré, pour la seconde fois. “ Oui, chérie? — Voyons, chéri, il faut que tu payes? ” Et il maugrée, mais donne de la monnaie au vendeur auquel Sofia vient d'acheter une Patacitrouille confite en sucette. Quand elle tend la confiserie dans sa direction, Kingsley grimace et manque d'avoir un violent mouvement de recul.
Ils s'arrêtent de s'agiter quand il sent quelque chose vibrer contre sa jambe.
Alors là c'est tout le branle-bas de combat quand il fait comprendre à Sofia, d'un regard, qu'il a reçu un message. Ils vont à l'écart, rapidement mais sans élever les soupçons, ils se serrent l'un contre l'autre, finissent par prétendre s'enlacer pour qu'il puisse regarder son téléphone. Ces bouffons n'ont même pas interrompu les signaux moldus à l'intérieur de Potter's End. Ah!

First children out.

Kingsley sent aussitôt son estomac se contracter. D'impatience, de nervosité, de stress. L'opération à l'autre bout du pays à commencer. La fête peut donc aussi commencer ici.
En se baladant dans les rues, le faux couple a reconnu quelques visages, masqués bien entendu; d'autres parce que c'est des visages de moldus à qui on a piqué un cheveu ou deux pour du Polynectar. Des membres de la résistance, cachés au nez et à la barbe de Voldemort qui, apparemment, fera une apparition ce soir.
Kingsley ne pouvait pas rester à St James dans ces conditions-là.

“ Alors? ” lui demande Sofia dans un souffle quand ils se détachent. Kingsley finit d'écrire le message et de l'envoyer avant de faire disparaître l'objet dans sa manche. Il ne répond pas, pas besoin. Lentement, Royal et Alhambra commencent à se diriger, comme le reste des résistants vers l'entrée de Clemency. Le nom le fait doucement rire. Il espère que Voldemort n'attendra pas une telle chose de leur part.

5, a-t-il envoyé aux résistants présents.

Cinq minutes avant l'assaut.

tldr:

S’il y avait bien une personne que tu aurais espéré ne pas croiser durant cette soirée, et surtout, dans cette situation, c’était bien Ulrike. Parce que si tu n’avais pas accepté l’offre de Yaxley (quand bien même il s’agissait plus d’un ordre fortement recommandé), tu aurais dû passer la soirée dans les pattes de cette garce, à faire semblant de lui être utile. « Tu sais Uli, je vais finir par me demander si tu en pinces pas pour moi… » que tu soupires, faisant une croix sur ton plan pour te désaltérer. « C’est vrai quoi, je m’arrange pour passer ma soirée enfermé dans une cage, parce que c’est le seul moyen légal que j’ai trouvé pour échapper à tes griffes et à ta glyphe pour la soirée. Et toi, au lieu de jouir pleinement de ta liberté, de faire la sang-pur et de draguer les vieux, tu fais quoi ?? Tu viens cracher sur mes mocassins tout neufs ! »

C’était déjà étrange qu’elle te laisse chouiner jusque là. Mais plus suspect encore, c’est qu’elle ne répond pas du tout. Tu tends le nez du mieux que tu peux en dehors de la cage, pour remonter la direction de son regard d’acier. « Qu’est-ce que tu mates comme ça ? C’est qui cette meuf ? » que tu essayes de discerner parmi la foule, avant que ton oeil de vitre trébuche sur son interlocuteur. Tu as tendance à faire des connexions inappropriées, alors autant dire que tu y vas de ton glapissement de surprise. « T’es en train de reluquer Rabastan fucking Lestrange ??? » Elle aurait pu être en train d’égorger une famille complète qu’on n’aurait pu te défaire de cette idée. « Par Merlin, j’y crois pas ! En vrai, je te comprends totalement, hein, mais attends un peu que ton daddy chéri en entende parl- » « On ne se débarrasse jamais d'un parasite. » Et en parlant de daddy, voilà que le pire de tous venait de faire son entrée, marchant sur ton joli minois et ta répartie avec ses semelles crantées.
Rectification : s’il y avait deux personnes que tu aurais espéré ne pas croiser durant cette soirée, c’était bien Ulrike et Fenrir. Non seulement parce que de tout le monde sorcier, ils étaient les deux qui devaient avoir le plus envie de t’arracher la figure avec leurs ongles, mais aussi parce que la première était ton insupportable handler, tandis que tu avais été le handler (non moins insupportable) du second. Une configuration digne d’un début de mauvaise blague.

« Pour tout l’or du monde, jamais j’accepterais une cliente comme Uli, sois en certain… » que tu médis, vexé, en reluquant la bougresse de toute la hauteur que cette cage exiguë pouvait te permettre. « En revanche… » Et ton regard givré roule et remonte jusqu’à Fenrir (de l’avantage d’être derrière de solides barreaux, c’est que personne ne pouvait te faire de mal, puisque tu n’étais censé pouvoir faire de mal à personne). « J’envisagerai peut-être de te faire un prix d’ami, en souvenir du bon vieux temps » que tu l’aguiches, déroulant tes interminables jambes au travers des barreaux.

« Uli, je te présente Fenrir. Fenrir, Uli. Vous deux avez eu l’immense honneur et le plaisir infini de bosser avec moi. Surtout ne vous battez pas pour savoir laquelle des deux expériences j’ai préférée. » que tu soupires comme une damoiselle attendant son preux chevalier depuis des siècles. « C’est si difficile de choisir entre la peste et le choléra… »

Spoiler:

Maman désapprouve. Maman désapprouve toujours. Son boulot, ses choix vestimentaires, ses fréquentations, les soirées où elle va. Pourtant on ne peut pas dire que Jeong-Hui sorte beaucoup, il faut généralement la traîner hors de la maison, mais rien ne satisfait jamais la matrone. Cela met la jeune femme hors d’elle que sa mère ose se plaindre qu’elle sorte pour Halloween avec Marcus Flint. C’est bien à cause d’elle que c’est son fiancé, elle ne va pas en plus lui reprocher d’essayer de trouver un peu de positif dans la situation et d’apprendre à connaître la personne qui risque de passer le prochain siècle à ses côtés. Enfin, quoi qu’elle fasse, ce n’est jamais bon, elle a l’habitude, elle outrepasse aisément la désapprobation de Jae-Hwa. Elle a donc rejoint Flint à son appartement pour qu’ils fassent ensemble le voyage jusqu’à Potter’s End. Leur concertation sur leurs costumes a été minime, ils sont partis sur un thème de mythologie. Elle a failli rire quand il a ouvert la porte en jupette mais c’était plutôt bien réussi il faut l’avouer. Jeong-Hui, elle, a opté pour la Méduse, agrémentée d’une robe dont les lignes rappellent une toge, d’un vert sombre mais qui, dans certains mouvements, semble paré d’écailles dorées. Les serpents sur sa tête sifflent et ondulent, donnant à la Rosier un air menaçant. Cat, lui, a refusé l’idée même d’un costume et trône résolument du côté des pieds de sa maîtresse qui sera le plus éloigné du grand dadais qui a failli l’écraser la dernière fois. « Bon eh bien… Allons-y. » Ce n’est pas qu’elle n’est pas contente de le voir, elle ne sait juste pas trop quoi faire. Elle ne le connaît pas. Si les étrangers ne sont pas pour elle le pire des obstacles, les étrangers auxquels elle est déjà fiancée c’est une autre histoire, ça a le don de changer la dynamique tout de même.

C’est côte à côte mais non pas au bras l’un de l’autre qu’ils pénètrent dans le grand hall où a lieu la fête. Des yeux elle scrute la pièce, repérant son Hound dans un coin, en train de faire la sécurité. Au moins elle se rend utile. Elle n’a pas intérêt à l’approcher. La brune préfère se tenir loin de toutes ces cages remplies de créatures. Ces monstres ne sont pas un spectacle, ce sont juste des monstres. Elle récupère une coupe de champagne sur le plateau d’un serveur, espérant cette fois ne pas finir avec des bouts de celle-ci dans la peau. Comme une biche effarouchée, elle observe la foule, ses yeux sautant de personne en personne, les serpents s’agitant de plus en plus sur sa tête. Dans un moment de faiblesse elle lève les yeux vers son compagnon. « On fait quoi maintenant ? Je sais jamais quoi faire… » C’est pas faute d’avoir été éduquée là-dessus, les parents ont mis un point d’honneur à lui apprendre comme naviguer une soirée mondaine mais c’était comme essayer de lui inculquer une langue alien, ça n’est jamais rentré.

Hannah ne voulait pas venir. Qui voudrait venir à ce genre de soirée, de toute manière ? Même si l’ambiance est à la fête et que tout le monde a revêtu un costume pour l’occasion, la jeune Abbott est loin d’être dans la même humeur. Mais c’est son Handler qui l’a forcé à être ici, qui lui a dit qu’elle devait se rendre utile et participer à la soirée. Il était hors de question que Hannah se retrouve enfermée dans une cage, plutôt mourir. Elle se retrouve au poste de sécurité, se disant que c’est déjà ça, même si ce n’est pas l’endroit le plus agréable, toute la haute société qui se presse ici lui donne envie s’enfuir en courant. Surtout lorsqu’elle passe et repasse entre eux, surveille les entrées d’un coup d’oeil avant de sentir son regard revenir inlassablement vers les créatures en cage. Hannah ne peut s’empêcher de soupirer doucement, les sourcils froncés, face à l’image qu’offre certains d’entre eux, mais elle s’en détache rapidement pour pouvoir continuer à scruter les alentours au moindre mouvement étrange. La silhouette de Greyback passe devant elle et Hannah redresse un peu le menton en le suivant des yeux, s’il y a encore un petit moment elle se considérait comme étant un pur membre de la brigade, elle doit avouer que les derniers événements l’ont un peu perturbée, notamment l’apparition de Lee sous sa forme d’animagus. Mais elle n’en a parlé à personne, même pas aux personnes bien trop présentes de son passé, comme Padma.

Du coin de l’oeil, elle repère son Handler et creuse presque automatiquement la distance entre elles. La voir en dehors des heures de travail c’est très peu pour elle, à dire vrai, et Hannah ne se fait pas prier pour s’éloigner le plus possible. Jusqu’à tomber sur une personne qu’elle ne connaît que trop bien, une personne qu’elle a vu graviter dans son enfance avant de perdre de vue, certainement à cause de la différence d’âge: sa cousine (@Freya Abbott). Hannah se fige pour la énième fois durant cette soirée et retient un peu son souffle, elle n’est pas sûre que quiconque soit au courant de son nouveau statut, et quand elle dit quiconque, elle pense surtout à sa petite soeur, mais le hasard n’ira pas à pousser les choses aussi loin, c’est certain. “Bonsoir,” murmure finalement la louve en se raclant un peu la gorge, impossible pour elle de s’échapper de ce face à face de toute manière, et puis la brune a eu largement le temps de voir la marque qui s’étale sur sa joue, affichant sa condition et très certainement son travail par la même occasion.

Bras-dessus, bras-dessous, les époux les moins appareiller de la haute société des sorciers venaient de faire leur entrée, vêtus d'un costume et d'une robe pourtant agencés. “ Quel plaisir de vous voir, Monsieur Von Bäume, Madame Von Ba-- — Black.” la correction avait été sans appel, cassante, comme l'effet des plaintes stridentes d'une sirène qu'on ne saurait entendre chanter. Ce faisant, son menton se guigne plus fièrement encore tandis que la poigne du jouvenceau conjoint se referme plus possessivement encore sur la croupe de la sorcière. C'est qu'à l'image de ce qui, jadis, avait existé de sa famille, on la croirait déborder d'amour-propre et coiffé d'une confiance qui défiait l'arrogance ; elle était Black et s'en présentait impérialement, comme si le phonème chasserait à jamais le déshonneur duquel elle avait été drapé, quelques années auparavant. Déambulant parmi les convives et les invités, la Sorcière balayait distraitement la salle d'œillades investigatrices, tandis qu'entre les sourires et les salutations, elle cherchait des visages familiers auxquels s'agripper. Ses yeux s’immobilisèrent un instant sur l'une ces créatures enfermées dans une cage et l’imprégnation expressive du dédain sur ses lèvres pincées n'avait d'égal que son aversion général pour les créatures (et hybrides) en tout genre. Autant de monstres en un seul endroit, la Black ne put contenir ce petit rictus amusé, songeant que se serait-là une méthode novatrice dans l'art d'éliminer massivement des ennemis potentiels.

Immobilisés au cœur d'une discussion trier sur le volet, l'époux qui discutait comme des marmonnements désagréables, ses phalanges trituraient l'avant-bras de son époux, avec un ressentiment empressé, teinté de colère et d'agacements, tandis que les œillades se portaient tour à tour sur les silhouettes délicates et les dégaines plus hirsutes. (L'élégance n'était certainement pas l'affaire de tout le monde, privilégier sang-pur ou pas). “ Vous voulez bien m'excuser une petite minute? ” se disculpa-t-elle sans se justifier davantage auprès de son époux qui regretterait bientôt de ne plus l'avoir sous la main. Saluant de quelques papillonnements délicats et avenants les convives qu'elle frôlait dans son sillage, elle frôla @Ulrike Von Bäume, ce cauchemar ambulant pour toutes les femmes mariées, mais lui concède l'ignorance la plus délibérer au profit de sa compagnie. Parvenu à la hauteur de @Rabastan Lestrange (en fait @Rodolphus Lestrange) elle dépose une patte liquoreuse sur son épaule, déclarant timidement sa présence. “ Bonsoir Rabastan lui sourit-elle avant d'aborder son interlocutrice. Bonsoir Dolores, quel plaisir de vous voir. Votre article sur les attentats de Bloomsbury et de Gringotts étaient criants de vérités, félicitations. ”

Spoiler:

L’occasion était belle pour les Travers, de tenter de glaner des informations sur leur frère ainé lors d’une réception où grouilleraient tous les bons sangs-purs que la société comprenait. Le tout était simplement une question de subtilité : ne pas se faire repérer, ne pas mettre la puce à l’oreille à quiconque, bref, être subtiles et discrets comme ils avaient appris à le faire, retors comme tout Travers se doit d’être. Myrthild avait donc promis à Bertram de le rejoindre à Clemency pour la Samhain, mais avait prétexté une énormité pour justifier ne pas venir en même temps que lui.

Bertram n’avait pas relevé. Sans doute commençait-il à se douter qu’elle lui mentait effrontément. Il devait bien sentir les picotements de sa magie, lorsqu’elle usait de son propre don pour prendre telle ou telle apparence. Ainsi, et contre toute attente, elle affichait les traits et la silhouette de Louis Travers, même patrimoine génétique mais quand même moins belle gueule qu’elle. L’âge s’accusait chez le Directeur de Travers Households, ou peut-être avait-elle eu la facétie de rajouter quelques rides soucieuses aux coins des yeux de son grand frère qui n’en avait aucune idée. Sur conseil avisé de Marlon, elle avait aplati son torse, fait disparaître tout signe de féminité et s’était ensuite fondue dans la foule à la recherche d’une âme à interroger.

Tout à son affaire et à sa déambulation, Myrthild commençait à se demander si ce plan qu’ils avaient fomenté chez Marlon était vraiment infaillible. Après tout, rien ne garantissait que Louis n’aurait pas l’idée saugrenue de venir fêter la Samhain à Potter’s End, à moins qu’il ne rencontre un investisseur... Bon, elle verrait bien et improviserait si besoin : un coup d’œil dans la direction de Marlon lui permit de repérer qu’il semblait avoir la situation bien en main, comme sa pinte de bière. La silhouette de Bertram au moins, familière et dangereuse pour l’heure, eût tôt fait de l’entraîner sur une autre route, contournant Freya Abbott et une loup-garou avec fluidité, tout en saluant la compagne de son frère d’un signe de la tête rapide.

De ce qu’elle a compris, Louis pourrait faire des trafics avec des familles du crime organisé londonien. Et vu qu’elle s’est renseignée, elle tente de repérer un Von Bäume, qui devrait la mener aux autres, vu qu’ils se déplacent en meute. Pour l’heure donc, rien de bien concluant, mais sait-on jamais, la soirée ne fait que commencer.

Spoiler:

Evidemment que Seamus a entendu parler de l’assaut et évidemment qu’il s’est décidé à y aller, malgré le regard que Dean lui a lancé, d’après lui les raisons de l’irlandais n’étaient pas valables. Mais il ne comprend pas pourquoi, pour lui sa raison est plus qu’acceptable, surtout dès le moment où Fleur a commencé à relâcher la pression sur lui et qu’il a comprit qu’elle avait la même chose que lui en tête. Mais Seamus n’a rien dit, il a monté son plan dans son coin et s’est décidé à se rendre finalement à l’ouverture de ce nouveau village. Après tout, tout le monde est convié, non ? Peut-être pas les membres recherchés par le Ministère de la Magie, certes, mais Seamus a fait un effort côté déguisement, avec l’aide de Dean, il s’est transformé en véritable diable, ses cheveux ont poussé subitement, jusqu’à sa mâchoire, et ont pris une teinte bien plus sombre que son blond-roux habituel.

Le village pourrait être presque agréable, avec ce qu’ils ont à manger, les décorations et les quelques divertissements à droite et à gauche. Oui, presque agréable, mais Seamus pense à ce qu’il attend, à cette histoire d’hybrides coincés dans des cages comme des monstres de foire et il garde la mission en tête avec force. Il se rappelle aussi de pourquoi il est là, son excuse première: Fleur. Il est sûr qu’elle peut se débrouiller très bien toute seule, ça ne fait aucun doute, mais elle lui sert honteusement d’excuse et, il doit l’avouer, même si la jeune femme est sur son dos sans arrêt et l’étouffe légèrement, il s’est attaché à elle. Elle ne fait que son devoir, finalement, ordonné par Kingsley. En pensant à lui d’ailleurs, Seamus est quasiment sûr que le duo va se faire taper sur les doigts pour être là mais il sait aussi qu’un peu de forces supplémentaires ce n’était pas de refus non plus.

Dans la poche de son déguisement, son téléphone vibre et il voit le chiffre 5 s’afficher dans un message, 5 minutes avant de se mettre en place pour passer à l’action. Seamus voit quelques silhouettes changer de direction pour prendre celle de Clemency mais lui préfère attendre, flâner encore un petit peu, du moins pour terminer au moins sa bièraubeurre. Et, alors qu’il marche dans la bonne direction, c’est le bracelet à son poignet qui attire son attention. Le bijou est en or fin avec une perle qui brillait d’un éclat rouge depuis un certain moment mais qui vient subitement de passer au bleu, réveillant ainsi l’attention de Seamus avec plus de force qu’autre chose. Fleur est prêt de lui. Son regard balaye les quelques personnes et il repère rapidement deux jeunes femmes qui ne lui semblent pas si familières, sans doute à cause des déguisements, mais il voit l’hésitation de l’une d’entre elle alors qu’elle observe son poignet et Seamus y repère le bracelet jumeau.
Son regard croise celui de @Fleur Weasley et le Finnigan lui adresse un signe de la main, rien que quelques secondes avant de se détourner pour s’avancer à nouveau jusqu’à Clemency, avant qu’elle ne puisse faire un geste vers lui.

Geste machinal, ta main effleure le renflement de ton ventre, qui se devine malgré le drapé de ta robe qui le dissimule. Cela fait cinq mois. Cinq mois que tu n'es plus tout à fait seule, qu'il est là, au fond de toi. Cinq mois que tu portes en toi ce bébé, votre bébé. Le fruit de ces années d'amour, à moitié lui. A moitié toi. Cinq mois que ta vie a changé du tout au tout. Pour l'instant, tu ignores encore s'il sera une fille ou un garçon mais qu'importe, il est là. Et tu l'aimes déjà, tant. Tu dois te reposer, Fleur. Tu es enceinte bon sang. Les mots de Bill résonnent encore à tes oreilles. Il est inquiet, bien-sûr. Il aimerait bien que tu soit tranquillement à la maison, sirotant une infusion en lisant un de tes romans comme n'importe qu'elle future maman. Mais toi, tu n'es pas comme ça. Rester en arrière ? Tremblante de tous tes membres en attendant le retour de tes proches, priant tous les deux pour que rien ne leur arrive ? Non. Jamais. Tu te refuses à rester en arrière, déjà que Kingsley t'a collée aux basques de Seamus Finnigan pour tenter de t'occuper. Il n'était même pas envisageable que tu restes en arrière sur ce coup. Et donc te voilà ici, flânant dans le village aux côtés de ta meilleure amie.  En vous observant, on pourrait presque vous prendre pour de simples touristes visitant le village, deux amies riants aux éclats, profitant de ce jour de fête. Un instant, tu as presque l'impression d'être de retour en arrière, avant tout ça.

Autour de vous, les gens rient. Ils parcourent les stands les bras chargés de sucreries, s'amusant à se faire peur avec leurs costumes de monstres. Tout n'est que joie, légèreté. Tu parles. Tout ça n'est qu'une mascarade, une opération de communication rondement menée. Tu pousses un soupir, lançant un regard vers Siam, méconnaissable avec ses cheveux flamboyants et son teint cadavérique. Toi même a dissimulé tes traits sous le maquillage enchanté d'une sirène. Des écailles bleutées parcourent ton visage, modifiant tes traits tandis que des lentilles d'un noir d'encre  emplissent tes yeux, te donnant un côté complètement inhumain. Tes cheveux, rallongés, battent dans ton dos, teint d'un bleu profond. Méconnaissable. Vous continuez d'avancer lorsque Siam t'indique d'un geste de t'éloigner de la foule, avant de te montrer son téléphone. 5. Tu acquiesces, avant de suivre ton amie en direction du quartier de Clemency.

« Ça va, je ... » Tu ne finis pas ta phrase, les yeux rivés sur le bracelet que tu portes au poignet droit. Un simple bracelet enchanté, teinté de rouge virant au bleu lorsqu'elle est près de Seamus. Et là, voilà que le bracelet est tout à coup devenu bleu. Tu lèves les yeux, et croise le regard d'un diable. Tu fronces les sourcils, avant de reconnaître le bracelet jumeau au tien au poignet. « Mais qu'est ce qu'il fout là cet imbécile ! » Et voilà qu'il te fait un signe de la main, normal. Tu tiques, néanmoins tu n'es pas surprise. Lui aussi, ça le rend fou de rester en arrière. Et après tout, toi aussi tu as désobéi. « Allons-y. » que tu lances à Siam, avant de suivre Seamus vers le point de rendez-vous. Il vaut mieux rester près de lui, malgré tout tu ne voudrait pas qu'il lui arrive du mal. Tu l'aimes bien cet idiot, au fond.

Spoiler: