Tintement des coupes de cristal sur fond de musique de chambre.
Les huiles du pays s'activaient, agitaient leurs bras de pantins dans des poignées de mains traîtres. Tous guindés, aussi bien comprimés dans leurs costumes sévères que dans leurs esprits étriqués. Wolfram ne détonnait pas. Sobrement mis, il arborait pour sa part une tenue de soirée signée Mme Malkin, toute droit sortie de sa future collection bespoke.
La soirée traînait en longueur. Trop sage. Trop aride, trop vue et revue. Et la saumure qu'ils essayaient de faire passer pour du champagne n'arrangeait en rien son cas. Au même titre que la discussion qu'une vieille héritière lui infligeait à cet instant. De ce qu'il avait saisi, elle était au nombre de ces familles que son algorithme avait anobli, et estimait que cela était une raison suffisante pour qu'elle se permette de lui adresser la parole. Pauvre sotte. Il la coupa en pleine lancée, alors qu'elle détaillait son arbre obscur et les raisons derrière les méprises dont son nom avait souffert.  « Madame, vous me faites perdre mon temps et ma patience. Bonne soirée. » Et resta fiché sur place, plus marbre que la rambarde sur laquelle il s'appuyait. Ne sachant s'il fallait opter pour un air contrit ou outragé, la vieille pie afficha un mélange des deux et s'en alla dans un virevoltement de satin, laissant apparaître l'étiquette de location de sa robe passée de mode depuis deux saisons. Le toupet des petites gens.

Descendu de sa montagne, Wolfram cherchait à tromper son ennui près de la wyverne lorsque son regard s'arrêta sur l’auréole flottant au dessus des tempes de son frère. Une sensation de fatigue indicible s'empara de lui lorsqu'il prit pleine conscience de l'accoutrement pour lequel il avait opté, mais il lui emboita tout de même le pas et s'en alla le rejoindre, n'étant pas du genre a laisser passer telle occasion de se moquer de son puiné.
Une fois arrivé, il savait qu'il allait repartir dans les prochains instants. Le potentiel dont recelait telle assemblée avait tout pour lui déplaire. Tournant le dos à Boris, qu'il ignorait ostensiblement, il suivit du regard sa fille, partie avant qu'il n'arrive. Une ombre passa sur son visage.
Pensée absurde. Elle était son Handler et il avait, de fait, toutes les occasions dont il rêvait pour mettre ses menaces à exécution s'il le souhaitait. Les voir l'un à coté de l'autre ravivait ses craintes - il les chassa en vidant sa coupe d'un trait et jeta un regard plein de morgue à Boris, au travers des barreaux qui les séparait. La faculté de cet idiot pour se plonger dans des situations impossibles frôlait l'absurde.
La poignée de main entre son cadet et le cabot du Lord lui tira une œillade dédaigneuse, mais il ne la releva pas. Sa question sur les occupations de son frère lui tira néanmoins un sourire acerbe. « Il n'en est rien, en effet. Néanmoins, les membres du gouvernement font tant appel à ses services qu'il mérite au moins le statut de proche collaborateur. » Wolfram n'osait songer aux secrets engrangés par le FDD, n'osait s'attarder sur les regards anxieux que certains pontes laissaient courir sur son ange de frère. Clients tous plus hypocrites les uns que les autres.
Wolfram s'exprima dans leur langue maternelle, ne souhaitant pas d'autre auditoire que son frère. « Qu'est-ce que c'est que ça, Engel ? Un geste vers sa tenue vint éclaircir son propos. Craignant que tes bêtes ne te volent la vedette en matière de ridicule, tu t'es senti obligé de sortir le grand jeu ? puis il reprit, cette fois-ci tourné vers Boris, mais prenant toujours son cadet à témoin. Et puis, je dois savoir. A quel esprit pervers devons-nous ces accoutrements ? Le tien, ou celui de notre hôte ? »

tl;dr:

Spoiler:

« Tu me répugnes, Greyback » que tu siffles, agrippé à tes barreaux, tandis que tes deux bourreaux échangent quelques politesses du bout de leurs crocs acérés. Pour tout avouer, tu ne saurais sur qui parier si jamais ils venaient à se sauter à la gorge. Disons qu’à l’époque, même si Fenrir t’en faisait voir des rouges et des trop mûres, il jouissait de l’attirance que tu pouvais nourrir à l’égard des hommes de son âge ; tandis que la douce Ulrike ne récoltait que ton dégoût amoureux.

Ceci dit, tu avais été suffisamment naïf pour imaginer que ces deux cauchemars puissent tenir une discussion à ton sujet. Fenrir aimait bien te donner de faux espoirs, mais la garce, elle, ne se rabaisserait pas à de telles futilités. Et c’est peut-être ça qu’il vous manquait ; un peu d’attirance dans ce monde de brutes. Elle se contente donc de dévisager Fenrir comme s’il était une chocogrenouille collée à sa semelle.
C’est à ce moment qu’un nouveau duo sordide entre en scène, en rouge et blanc. Commère que tu es, tu reconnais aussitôt le propriétaire du lupanar du coin, ainsi que sa douce du moment. Ta figure courroucée de dégoût en dit long sur ce que tu penses de son accoutrement. Et il te le rend bien.

Tout porte à croire que ta cage te donne des ailes, puisque tu persiffles, sans même prendre le temps de savoir s’il t’écoute ou pas. « Oh, seulement le Royaume-Uni, c’est me sous-estimer, monsieur ! Même sur le vieux continent germanique, on s’arrache mes servic- » Le reste de ta courte diatribe s’étrangle dans ta gorge. Le dernier des Von Bäume, et sans doute le plus redouté, venait de faire un pas dans l’arène. Non non non non non. Non non non. Non non non non non. Non. Non non non non non non non non non. Tu aurais dû le voir arriver. Tu aurais dû le sentir arriver (son eau de toilette, une merveille, déjà à l’époque).
Depuis le temps que tu ne l’avais pas revu, tu t’étais imaginé mille et une fois le scandale que tu lui aurais servi, le jour où vos chemins se croiseraient de nouveau. Tu t’étais vu mille fois le fustiger, lui faire honte devant ses paires, voire même le menacer de tout révéler à sa précieuse progéniture.

Sauf que, maintenant que tu y es rendu, tu te sens juste un peu malheureux. Tu l’observes avec lassitude prétendre qu’il ne sait pas qui tu es, ou du moins qu’il sait seulement que tu n’es qu’un hybride parmi tant d’autres en cage. Tu es même en train de réfléchir à comment Fenrir pourrait te divertir, quand le cupidon de malheur lâche une bombe. L’intérêt réveillé se fait sentir dans la crispation de tes doigts autour des barreaux et de tes jambes qui s’y enroulent encore un peu plus. Tu ne devrais pas sauter à pieds joints dedans, afin de ne susciter aucun soupçon.
Mais venant de toi, il serait d’autant plus soupçonneux que tu ne mettes pas tes jolies gambettes dans le plat. « Qu’est-ce qu’il vous a raconté ? » que tu demandes naïvement à Engel, la bouche en coeur. « Qu’il aimerait que je l’étrangle avec mes jambes ? Vous savez, mon offre tient toujours, si vous avez besoin d’une paire en plus dans votre établissement. » que tu minaudes, le bout de tes chaussures étincelantes (il les connaît celles-ci, en plus, Wolfie) frôlant le nez des invités.

Spoiler:

Le sourire contraint de Narcissa s'affiche aussitôt sous une paire de sourcils relevés en signe de surprise polie. “ Je ne m'inquiète pas du tout pour votre frère, très chère ; il se saura bien trouver un jouet avec lequel s'occuper. Un rictus un tantinet sardonique illuminait spontanément le faciès et fidèle à l'un de ses réflexes les plus profondément enracinés, la dernière héritière des Black se méfia de l'impromptue arrivée de sa belle-sœur. Lui faire bêtement la conversation, ce n'était pas dans ses intentions. J'aurais aimé pouvoir en dire la même pour votre père et votre oncle, mais... lui indiqua-t-elle d'un redressement de menton, lorgnant ironiquement l'interactivité des mâles Von Bäume un peu plus loin parmi les convives. C'est que plus ils étaient loin, mieux elle se portait. Opinant de la tête, la risette faussement indifférée, comme si elle se moquait d'elle (et d'eux), la farouche déblatérera de plus bel : Que voulez-vous ; les affaires de famille. Chez elle, les couteaux volaient toujours bas, puisque son mépris pour cette famille d'adoption n'était plus à caché maintenant qu'elle s'était parfaitement fait comprendre qu'en à sa position face aux ultimatums de son beau-père. Commandement patriarcale qu'elle n'avait toujours pas trouver comment entraver, mais dont la désobéissance vibrait sous la pense comme un besoin impossible de contenter. Si elle n'avait pas prit leur nom, c'était bien pour s'en détacher complètement le moment venu. Cette remarque se faisant, la Sorcière réprimande à peine son agacement et se penche vers Ulrike pour lui faire la bise, usage de politesse pour dissimuler la bassesse de ses considérations. Cissy aurait, à défaut, pu essayé de s'en convaincre. C'est toujours un plaisir de vous voir, Ulrike. Elle aurai paraître véritablement ravie si ce n'était de cette lorgnade impiété. J'aurais aimé vous revoir au Manoir; votre absence manque très certainement à votre frère. Ça lui ferait moins quelqu'un avec qui conversé, osa-t-elle penser, elle qui avait sans doute plus de considération pour ses elfes de maison que pour son époux. ”

Spoiler:

La soirée est une belle occasion de faire parader des hybrides, que ce soit dans des cages ou bien en liberté, à proximité de leur Handler. Sienna n’échappe pas à l’obligation, même si elle espère profiter de la fête pour que Lindgren lui foute la paix. Ses cheveux roux sont attachés en une grossière queue de cheval, histoire d’avoir le champ de vision dégagé pour n’importe quelle menace extérieure. Il y a quelque chose de sacrément malsain à avoir parqué des hybrides dans ces cages aux épais barreaux, comme si ça ne suffisait pas déjà de les avoir marqués à dessein et de les avoir réduits à un état de presqu’esclave. Elle a été sacrément déçue de voir Boris emprisonné, tout en sachant qu’il y avait sans doute trouvé un intérêt quelconque -de l’argent, ou peut-être moins de responsabilités aussi. En tout cas, le confort n’était pas de mise ce soir.

Ses yeux perçants se détournent de la triste brochette réunie autour de la cage de son protégé, et elle reprend l’observation des environs, se rapprochant d’Harriet, canines sorties et bras croisés dans le dos, se tenant non loin de la grille d’entrée de Clemency. « Salut chérie, roucoule déjà Harriet sans cesser de fixer la grille, on s’ennuie, non ? Moi je m’ennuie. Il ne se passe rien, c’est lassant. » Sienna hoche la tête et pose une main sur l’épaule de son infante. Elle en avait vu passer, des Samhains, depuis qu’elle était née, mais celle-ci avait un goût amer : « Ne désespère pas trop, toutes les conditions sont réunies pour que ça vire au drame. - Tu veux parler de Bagshot ? Même sans le regarder, je l’entends minauder. S’il ne perd pas une jambe avant la fin de la soirée, il aura été chanceux. » La rousse hausse les épaules, coupe le contact physique avec Harriet et reprend, sans répondre aux questions indirectes de sa compagne : « Toujours pas de signe de Perseus ? » Un grognement renfrogné lui indique que non. C’est toujours ça de gagné.

Sienna reprend sa ronde, laissant Harriet à son poste, et la Sire vampirique déambule entre cages et aquariums, un sourcil arqué lorsque certaines créatures dépassent l’entendement. Ainsi, elle s’arrête aux abords de la cage d’une bête à plumes, et un rictus carnassier découvre ses canines tandis qu’elle s’adresse à l’encagée @Moeko Fujii : « Et tu es censée être quoi, là, à part un plumeau ? » Elle raille, la marquée d’un large triangle rouge à sa joue. Elle voit bien poindre le vert pâle des harpies sur la carnation de la prisonnière, mais elle s’interroge quand même de l’extravagance qu’on a mis à l’affubler du pire attirail possible. À l’inverse, grâce à sa mission de sécurité, Sienna a pu opter pour une tenue pragmatique, et se balade sans vraiment craindre le froid, une robe de sorcière qui enserre sa poitrine dans un effet moiré, et à la jupe qui se fend s’il faut courir. Sa baguette est quelque part, sans qu’on ne soit vraiment capable de la repérer. Ses canines sont dans tous les cas les armes les plus simples à utiliser. « Pas trop faim, au moins ? » Et de se pourlécher les babines en observant cette tête de bébé qui complète la tenue.

Spoiler:

Tout n'est que joie. Les enfants qui courant dans les rues, riant. Les stands colorés qui s'étalent dans la rue, soutenus par leurs marchands hurlant les attraits de leurs produits. Il y a des décorations, des citrouilles qui volètent dans le ciel, projetant leurs lumières orangées sur les murs telles des silhouettes fantomatiques. Joie. Rires. Un jour de fête dans un village  si idyllique. On se serait presque cru dans l'une de ces vielles séries à l'eau de rose, narrant la vie de quartier de personnages insipides. Ces séries où tout semble parfait, une ville de banlieue où la vie est douce. Tu pourrais presque entendre les slogans clichés : Potter's End, là ou il fait bon vivre. Tu tiques, balayant des yeux la foule avant que tes yeux ne se posent sur deux enfants, riant aux éclats en se montrant leurs déguisements - l'un porte une tête de citrouille d'où s'échappe une épaisse fumée orangée tandis que l'autre est déguisé en fantôme, sa cape apportant une lueur bleuté presque translucide à son corps. Un instant, un sourire triste se dessine sur tes lèvres. Quelque part, ils ont de la chance. Ils sont nés dans ce gouvernement. Ils n'ont connu que ça. Cela fait des années, maintenant. Des années depuis que Voldemort a pris le pouvoir, et pour ceux qui ont connu le monde d'avant, il ne reste qu'à attendre en espérant oublier l'autrefois parti en fumée.

Avant, lorsque les sorciers vivaient dans une certaine égalité et que le simple principe de sang pur n'était que principe désuet, uniquement adopté par d'anciennes familles sectaires.
Avant, lorsque Hogwarts était encore un sanctuaire et un foyer.
Avant.

Oui, ils sont de la chance. Eux, n'ont pas les souvenirs. Ils n'ont pas connu la guerre, la mort et la perte. Pour eux, c'est normal tout ça et Voldemort  agit bien pour ça. Après, tout, ce village même n'est-il pas qu'une belle opération de communication ? Tu détournes la tête, te saisissant de la patacitrouille que te tends le vendeur avant de t'éloigner. Tu regardes ta montre. « Toujours en retard ... » que tu maugrées, avant de croquer dans ta sucrerie. Tes yeux observent les allées-et-venues lorsque soudain, tu crois reconnaitre deux silhouettes, plus loin. Deux silhouettes - un couple, semble-il - qui murmurent entre eux avant de se diriger vers l'une ruelles, là où semble se tenir une fête privée. Tu fronces les sourcils. Ils ne te semblent pas inconnus, pourtant tu ne distinguent pas leurs visages. Tu hausses les épaules, t'apprêtant à te détourner lorsque tu remarques plusieurs personnes prendre la direction de ce que l'on appelle Clemency. Piquée de curiosité, tu te décides à t'approcher. Après tout, peux-être qu'il se passe quelque chose d'intéressant, une nouvelle attraction du Lord tout juste bonne à clamer la générosité de son empire.

Spoiler:

Les évènements de sang-purs, Catherine est d'avis qu'ils devraient rester pour les sangs-purs, ou à la limite, parsemés de quelques sangs-mêlés. Elle préfère pour sa part ne pas y participer, ne voulant pas risquer de passer pour une opportuniste qui rode autours de ses supérieurs. Elle trouve cependant encore plus déplacé que des hybrides soient présents. Même s'ils ne sont là que pour assurer la sécurité, ou bien enfermés dans des cages, elle trouve cela dangereux en plus d'être d'un goût un peu douteux. Mais bon, deux sangs-purs ont organisé la fête, Monsieur Zabini et Monsieur Yaxley et bien loin d'elle l'envie de dénigrer leurs idées. Ses maîtres lui ont demandé de venir pour aider à servir les sorciers présents et aussi parce que parait-il c'est toujours bien qu'elle soit vue. Catherine n'est pas très à l'aise, mais puisqu'on lui demande de se rendre utile, elle ne peut bien évidemment pas dire non. Vêtue de la livrée demandée par Zabini, qui découvre un peu trop son corps, surtout pour la saison, elle sert donc des boissons aux bons sorciers et essaye de ne pas trop regarder les hybrides en cage. Ils lui font peur, comme à toute personne censée, surtout ceux qui sont déguisés de manière à bien rappeler leur nature, mais elle a un petit peu de peine pour eux, aussi.

Elle n'a pas du tout envie de s'en approcher et fait plusieurs détours pour éviter les cages. De toute façon, ce soir comme tous les jours, sauf les fois où elle prêche la bonne parole, elle est parfaitement invisible, les plateaux pourraient flotter seuls vers les convives que ça ne ferait aucune espèce de différence. Elle fait bien attention à ne pas se faire remarquer, mais quelqu'un, - qui doit trouver la fête un peu trop morne - laisse une jambe se perdre sur son chemin et la faire trébucher, renversant les deux bières restant sur son plateau sur la tenue d'un invité. “ Oh my- je suis désolée, vraiment vraiment désolée, ” elle garde les yeux et la tête résolument baissée, rouge de honte, attendant un châtiment qui elle le sait ne sera pas clément de la part de quiconque elle a ainsi osé humilier, elle la sang-de-bourbe. Cependant, elle ose lui jeter un rapide coup d’œil à travers ses cils, et réalise alors qu'il s'agit d'un vampire probablement dépêché pour la sécurité de la soirée. “ Oh. ” Ça ne change rien à ses excuses, mais Catherine hésite un peu et essaye de reprendre contenance. Ce n'est pas une vraie sorcière qu'elle a en face d'elle, mais qui d'elles deux doit avoir préséance ? Les règles ne sont pas claires mais, à tout hasard, elle préfère encore s'incliner devant une vampire qui après tout pourrait la tuer devant tout le monde qu'elle n'est pas certaine que l'on s'offusquerait plus que ça. Après tout, Catherine a dérangé la fête et probablement incommodé quelques sangs-purs avec sa maladresse. “ Permettez-moi de vous aider, Madame…? ” Déjà elle essaye d'éponger de ses propres mains la tenue de l'hybride.

TL;DR:

Putain ça me deg qu'elle entend, marmonné - sourire pointu lancé vers la source de la voix, mais elle est déjà loin. C'est qu'un commentaire parmi tant d'autres - et puis, qui sont les plus dégueulasses ici, hein ? Elle ricane dans sa barbe, passe le pouce sur sa canine qui dépasse. Le bâillement qui pointe le bout de son nez - et la voix qui résonne juste à côté, lui arrache un haussement de sourcil. "Et tu es censée être quoi, là, à part un plumeau ?" L'oeil jaune orageux qui se tourne - et le rictus carnassier qui la prend, dévoile les dents prêtes à déchirer. Le triangle rouge sur la joue qui lui saute à la gueule comme une évidence - putain de suceuse de sang. Un ricanement grinçant qui s'échappe de ses lèvres, fais vibrer la gorge - coude qui s'appuie contre le barreau dans une allure nonchalante, encore et toujours. "Et toi ? T'es censée être l'incarnation de l'ennui ? T'aurais pu faire un effort sur la tenue." Loin de se laisser démonter, la harpie - elle en a vu d'autres. Et puis, ça l'amuse. L'oeil du vampire qui passe sur la tête de bébé. "Pas trop faim, au moins ?" La main de Moeko qui tapote la tête du pauvre mannequin ensanglanté qui trône comme un oiseau de proie sur son épaule. Elle va pour répondre, mais est coupée bien assez vite.
Le rire qui la prend face à la scène - bières qui se renversent par la faute d'une maladroite qui trébuche, dans un fracas distrayant. "Haha, merveilleux."Elle applaudit, doucement - la satisfaction d'assister à une telle scène d'aussi près lui accorde un peu d'animation. Peut-être que la vampire va la tuer ici et maintenant, qui sait ? Certains ont plus rien à perdre. Elle veut rien manquer. "Oh my- je suis désolée, vraiment vraiment désolée." Elle en aurait presque de la peine, avant de se rappeler que c'est pas son problème. Elle ricane encore, la hyène à plumes. "Pas trop soif au moins ?" qu'elle raille comme un écho, l'éclat mauvais dans l'oeil. Puis y a la pauvre potiche qui se met à essuyer la robe du rideau sur patte - la langue de Moeko claque contre son palais. "Si t'éponges comme ça ça va être encore pire tu sais." Comme si son avis été nécessaire ou demandé, elle les pointe du doigt et fait tourner son index. "Tu fais qu'étaler le massacre, ma pauvre. Lance-nous un petit tergeo, ça sera plus rapide, demain matin on y est encore." Enfin, après, ce qu'elle en dit elle ...

Spoiler:

Potter’s End. Le nouveau lieu de villégiature de Dolores Umbridge depuis l’attentat qui a vaporisé son appartement. La sorcière se pavanait en territoire conquit, admirant avec dégout les hybrides et autres animaux enfermés dans des cages. Si seulement ils n’avaient été que des cadavres, avaient-elles pensé arborant un sourire mondain absolument écœurant. Plus petite que la plupart des invités, Madam Undersecretary arborait, une fois n’est pas coutume, une veste de tailleur noir et or aux motifs fauves du Nundu duquel elle était faite. Une jupe tulipe courte laissait aux regards l’illusion qu’elle possédait de longues jambes, qui se terminait en une paire d’escarpin en daim rouge. « Rabastan, quelle heureuse surprise » minauda-t-elle de sa voix suraiguë en prenant le bras d’autorité à celui qu’elle croyait être son subalterne. Elle ignorait complétement qu’il s’agissait de @Rodolphus Lestrange. « Ne soyez pas si flatteur, pour avoir une promotion… (elle se mit à chuchoter, prenant une voix plus grave) …il vaudrait mieux m’offrir le massacre de ces sales hybrides au Lord une fois cette réception terminée ». Elle lui lâcha un clin d’œil entendu, un brin provocateur, sourit à moitié avec un air des plus malsains, et attrapa au vol une coupe de champagne qui passait par là.

Sa main au bras de Rodolphus, accroché comme une harpie à un enfant – elle ne lui avait laissé aucun choix en la matière - Dolores vit arriver @Narcissa Black. Autant de sang-purs autour d’elle la rendait aussi joviale qu’observatrice. « Vous êtes beaucoup trop indulgente avec moi Narcissa mais… ». Elle n’eut pas le temps d’offrir un compliment mielleux qu’@Ulrike von Bäume rejoignit le petit groupe. Muette, Dolores Umbridge se décida à écouter les échanges perçants des deux femmes, enregistrant toute information susceptible de lui servir. Elle laissa passer le train des coups bas et des phrases assassines avant de se tourner vers le Rabastan factice. « Dites-moi, mon cher Rabastan, comment se porte votre frère ? Le Ministre de la Magie m’a dit le plus grand bien de sa défunte épouse. J’ai trouvé le récit de son dévouement envers le Seigneur des Ténèbres plus qu’inspirant. J’aurais tant aimé la rencontrer… » Madam Undersecretary paraissait sincère et peiné, car elle l’était. Elle était même en dessous de la vérité. Elle admirait véritablement la loyauté et les méthodes de feue Bellatrix. Lestrange

Spoiler:

Fantasme du droit de cuissage patronal, présomptueuse rivale, ou encore simple femme de chambre, les connotations accordées au terme de soubrette divergeaient selon l'instigateur du terme. Une indécision dont comptait éhontément profiter Valeska lors de cette soirée réunifiant la haute société Anglaise. Si elle n'éprouvait aucune attirance, personnelle, à parader dans ces réunions, ou l'hypocrisie allait être le maitre mot, tant la réception serait dominée par l'exagération massive des phonations cristallines, ou emplis de conversation mielleuse à vomir, elle avait heureusement appris à donner le change. Rompue à l'exercice par l'éducation maternelle, la blonde appréciait tout particulièrement de se déguiser, c'était d'ailleurs grâce à cette dernière option qu'elle avait daigné s'y rendre, en compagnie de son époux. Attifée selon le dress code réglementaire de tout domestique moldu, elle avait adjoint à sa tenue, légère, quelques parcimonieuses tâches rougeâtres, de quoi donner à l'ensemble une note beaucoup plus sanglante, peut-être un peu plus raccord avec sa vraie personnalité, avec son tempérament plus énergique. Souhaitant jouer le jeu à fond, elle avait volontairement sacrifié son élégante tignasse blonde, pour une crinière bouclée des plus sauvages, formant une véritable masse hirsute sur le sommet de son crâne.

Seul le maquillage semblait encore lui rendre hommage, malgré la touche accentuée de noir qui parcourait son regard, en l'assombrissant. Prête pour l'occasion, l'Allemande avait fait son entrée au bras de son mari, ses lippes étirées dans un sourire en coin, un brin trop sage pour le déguisement. Tandis qu'elle essayait de repérer dans cette masse des visages connus, familiaux ou appréciés, c'était selon, le sang pur avait choisi pour elle, l'emmenant adroitement à rejoindre la compagnie de plusieurs de ses collègues. Pouvant se montrer parfaitement charmante, l'aînée des Von Bäume se complaisait à ce rôle de couple modèle pourtant si loin de leur coller à la peau. Son époux, lui, ne boudait pas son plaisir, il fallait avouer que c'était typiquement le genre d'occasion ou le compromis marital pouvait s'ancrer, ou elle tolérait, du bout des lèvres, qu'on l'englobe sous son patronyme, sans broncher. Néanmoins, toute personne ayant un fond de jugeote comprenait aisément que si l'on voulait obtenir son attention, ou son intérêt mieux valait user, face à elle, de son ascendance pour s'attirer ces bonnes grâces. Après quelques minutes intarissables, où elle ne réussit qu'à entrapercevoir Kalen Yaxley, la pression exercée sur sa hanche s'accentua, la forçant à relever la tête pour revenir à la réalité.

"Je vais nous chercher quelque chose à boire". Les lippes maritales s'apposèrent alors contre son ouïe, démontrant tant une note d'affection, qu'une envie de discrétion, pour ajouter une dernière salve : "Ou en tout cas, ce qu'il ose appeler ainsi..." Une ombre de malice traversa ces prunelles ombragées, sous l'amusement verdict déclenché par ces paroles. En effet, elle ne voyait pas en quoi ces liqueurs pétillantes pourraient en aborder le terme, parce que ce n'était clairement pas avec cela que l'enivrement arriverait, mais cela avait eu le mérite de la faire sourire. Le laissant s'esquiver vers le buffet, dressé au loin, la rousse déambulait au hasard, portant son regard vers les nombreuses cages placées en exposition. Il lui fut aisé de reconnaitre plusieurs pensionnaires issu du filet du Diable, notamment la petite harpie au caractère bien trempée : Moeko. Au gré des mouvements de la foule, la trentenaire finit par dénicher un attroupement intéressant, composé de ses parents, au look tout aussi ostentatoire qu'elle, de son oncle et d'un hybride à la réputation retentissante, Fenrir Greyback. Alors qu'elle allait s'y rendre, une silhouette masculine pénétra dans son champ de vision, l'attirant imperceptiblement, et ce sans même savoir pourquoi... Mu par une impulsion, comme tant autre bataillant dans son organisme, Valeska observa la stature de Louis Travers. Il y avait un elle ne savait trop quoi qui semblait irradier de sa personne, un détail énervant, dont elle ne parvenait point à mettre le doigt dessus, mais qui semblait la déranger, ou plutôt l'attirer tel un papillon sur une lampe. Bien que cela n'eut jamais été le cas dans leur précédente rencontre, là il était intriguant. Par merlin. En plein introspection, sourcils froncée, la soubrette du jour laissa son attention glisser sur son comportement...

Jusqu'au flash! Mais bien sur, voilà, elle y arrivait. Il avait un air trop strict, trop droit, même pour lui, surtout dans ces conditions. Pratiquement sur d'avoir vu juste, d'avoir deviné le petit secret attaché à cet homme à résonance houleuse, presque scabreuse vu les elfes, l'amusement la reprit et sans s'inquiéter outre mesure des conséquences, la jeune femme s'avança droit dans sa direction, n'ayant cure du personnage ayant prit son apparence, ou en tout cas, elle le soupçonnait. Avait-elle trop perçu les métamorphoses occasionnés par un corps juste sous ses yeux, avait-elle trop conscience de la possibilité de faire face à d'autre gens comme elle ? Peut-être, sans doute, la membre de l'Alberich ne se posa pas beaucoup plus de tergiversation, saisit l'opportunité, se laissant juste porter par son intuition, tout en profitant de sa solitude passagère. Un geste adroit et sa paume venu effleurer son bras, en exerçant une légère pression, tentant d'attirer, ainsi, son attention de ce côté. Taquine, sa silhouette élancée se faufilait adroitement dans son dos, le contournant, jusqu'à abandonner ce frugal contact pour venir se placer, mutine, à la hauteur de son oreille, leur taille identique aidant. "Trop strict voyons, même pour vous. Légèrement plus hautain également, là, voilà, juste  comme ça...Allons dénouez-moi ces épaules, Monsieur Travers." Sa verve s'était faite paisible, dramatiquement lente, ainsi qu'appuyée à l'instant ou son prénom s'était échappé de ces lippes. Son intonation se voulait volontairement mystérieuse. Acte apposé, la Von Bäume s'était légèrement décalée, regagnant une distance plus convenable, tandis que son œillade, elle, n'en démordait pas, restant fixé à ses pupilles.

Spoiler: