La poix mortifère danse tout autant la gigue au-dessus de Potter's End que les foules hétéroclites des quartiers chaloupent entre elles. Le chaos qui s'abat sur le macadam résidentiel rappelle à l'ordure ces folles riflettes que ses loups et lui aménageaient autrefois dans les hameaux paisibles de la campagne britannique, à ceci près qu'ils étaient les prédateurs et non pas les proies ; un sentiment de traque le prend aux tripes et ce sont tous ses instincts qui s'ébrouent méchamment. La serveuse (@Catherine Grey) partie sur un sifflement indigné, Fenrir laisse échapper un grognement exécré aussi bien dirigé à l'endroit de son karma qu'adressé aux mammifères l'entourant — le désespoir et la tristesse ne provoquent jamais chez lui qu'une violence symptomatique sincèrement misanthrope. Sourires et bouffonnades satiriques passent à la trappe. Il en oublie @Sienna Graymalkin, à qui il tourne le dos comme son regard épouse les silhouettes imposantes des maisons bourgeoises pour y repérer une ruelle, un jardin, n'importe quoi qui puisse ressembler de près ou de loin à une sortie dérobée. De mémoire, les plans de quartier étudiés vite-fait avant de venir avaient trahi l'hemérticité délibérée de Clemency, ce qui avait peu plu au lycan mais paradoxalement satisfait le pragmatisme du garde du corps ; c'est à présent officiel, la bête avait raison de ne pas vouloir s'enfoncer dans un goulot sans issue de surcroît décrété zone de non-transplanage.

« Spero Patronum ! » Les nerfs à vif, Greyback vrille brutalement sa nuque. C'est l'un des infants Graymalkin qui s'est approché, baguette brandie, pour écarter les ténèbres environnantes de sa lueur bleuâtre. « Partez devant, je couvre vos arrières ! » On ne le lui répétera pas deux fois. Il s'anime à la suite de Sienna, au même moment où un grand fracas retentit : le mur séparant Clemency du reste de Potter's End vient de s'effondrer, leur offrant une voie de secours providentielle. « Chiche de courir le plus vite possible histoire de trouver un coin où transplaner ? » Marchant à pas de géant, Fenrir n'accélère pas pour autant. « J'espère que t'as une cardio d'enfer alors », au contraire de lui, que le poids des années n'épargne certainement pas, « parce que le Ministère a gelé l'secteur sur des miles. » Ce n'est toutefois pas la perspective de galoper comme une foutue biche chassée qui réfrène sa vitesse ; ses yeux s'arrachent de temps en temps du bal infernal des Détraqueurs pour fixer des sorciers qui, au contraire de la majorité des convives de Clemency, remontent à contre-courant la retraite générale. « Par les putain d'burnes de Merlin. Je rêve ou la cavalerie se tape l'incruste ? » Mais que oui. Y a bien, parmi ces olibrius, des bobines qu'il reconnaît pour être des rebelles qu'il traque depuis des années. Greyback affiche un bref rictus, salace pour l'excitation qu'il exprime — un moment, le chef des Rafleurs jubile, omet contexte et situation, se voit déjà trancher dans le lard. Son bras déverse sortilège sur sortilège, blesse et meurtrit les inquiétés (des qu'il sait être rebelles et des qu'il soupçonne vaguement), puis, heurtant un quidam affolé et ridicule dans son déguisement de Nick Quasi-Sans-Tête, cesse là sa logorrhée d'attaques pour l'empoigner et l'entraîner à sa suite.

La collision l'a ramené à la réalité ; à l'atmosphère anxiogène ; aux risques encourus. Fergus les protège peut-être, mais l'Alpha sait que la priorité de l'infant sera toujours son Sire et les autres Graymalkin. Usant d'Imperium sur le faux spectre, il s'en affuble donc comme d'un appât à jeter si besoin dans la gueule des Détraqueurs. Le pauvre type se met à le suivre comme si sa vie en dépendait, troisième compère absurde s'ajoutant au tandem des deux meneurs. « Chiche », rauque-t-il avec humeur, voyant une brèche se former devant eux après avoir dépassé Clemency et arpenté sur des mètres le quartier populaire. La route en question est plutôt modeste, plutôt esseulée, et s'étend vers le massif familier de Snowdonia. (...) Mais une phalange de trois rebelles vindicatifs surgit derrière eux et interrompt leur fuite en les assaillant.

roll the dice:

tl;dr:

Blaise fait bonne figure avec le sourire radieux qu'il réussit à lui offrir, quel grand acteur elle devrait penser à lui dire qu'il aurait bien de l'avenir dans cette profession si les soirées finissent par le lasser. Peut-être même qu'il serait plus doué là-dedans d'ailleurs… Il se crispe quand même quand elle doute froidement des capacités de Kalen à véritablement assurer la sécurité des invités, sûrement n'aimerait-il pas perdre son cher collègue à cause de sa femme. “ Nous n'aurons pas à nous inquiéter, Kalen s'est lui-même occupé de tout ce qui avait trait à la sécurité, ” Elle roule des yeux sans aucune forme de pression, ne cachant toujours pas qu'elle doute : on ne peut décemment pas faire confiance à quelqu'un qui passe autant de temps avec des hybrides et ose leur confier la sécurité des vrais sorciers. Peut-être qu'on ne peut pas en attendre beaucoup mieux d'un bâtard ceci dit. “ N'est-ce pas Kalen? ” Sourire charmant de Blaise et pokerface de Pansy alors qu'il frappe l'épaule de son camarade qu'elle a hâte de voir déguerpir. Parce qu'il va partir c'est certain vu l'ambiance que l'arrivée de Pansy vient de jeter. Il n'a pas vraiment le temps de s'excuser ni de faire quoi que ce soit toutefois qu'il y a du grabuge, des exclamations de stupeurs et des cris dans l'assemblée. “ Qu'est-ce que-- ” Pansy suit les regards de tous, levés vers le ciel noir, presque sans étoile et son sang se glace dans ses veines tout comme l'air autour d'elle. Il y a des années qu'elle n'a pas vu de détraqueur. Elle avait treize ans la dernière fois, quand il rôdaient près de Hogwarts et Merlin sait qu'elle s'en était tenue très éloignée. Par pur réflexe, son bras s'enroule autour de celui de Blaise qu'elle agrippe avec une poigne d'une solidité qu'on ne soupçonnerait pas de sa part. Elle n'arrive pas à détacher son regard des créatures qui se jettent sur Clemency où la foule explose en une panique sans nom. Elle ne sait pas faire de patronus, elle n'a jamais appris et- “ Pansy... ” Blaise. Blaise il faut que- Un détraqueur se jette sur eux et il n'y a plus que les doigts de Blaise dans les siens pour la rattacher à la réalité alors que son regard est déjà perdu dans le vide. La déchéance de Draco. La mort d'Amycus. Millicent trempée sur son palier. Le départ de Theodore.

Elle n'est que capable de se laisser entraîner par Blaise alors qu'il court et zigzague à travers la foule. Il lui fait mal aux doigts, il la serre beaucoup trop fort, mais pas un instant elle ne souhaite qu'il la lâche. Ce serait l'abandonner aux créatures, au froid. Elle se laisse faire parce qu'elle lui fait confiance et elle sait qu'il les emmène vers un endroit sûr, plus ou moins à l'abri. Pour autant, quand il fait mystérieusement demi-tour elle tire sur leurs doigts liés, comme un réflexe. Non elle ne veut pas retourner au cœur de Clemency, au cœur de la foule qui se fait sucer l'âme par les Détraqueur. Non. Ses yeux sont écarquillés et elle secoue la tête mécaniquement. “ On va dans la maison! ” La maison ? Leur maison… Est-ce que ça protège des détraqueurs ça ? “ Non il faut partir il faut- il faut transplanner ! ” Et son visage s'illumine alors qu'enfin elle se sent capable de réfléchir, croit avoir trouvé une solution, il suffit de trans- Une pression sur ses épaules et rien de plus quand elle essaye de les faire disparaître tous les deux ; le transplannage est bloqué. Elle jette un regard noir à Blaise, mais la colère attendra, la panique reprend vite le dessus quand l'aura glaciale s'approche, annonce la présence des ombres toujours plus près d'eux. Instinctivement elle tire sur le bras de Blaise pour le rapprocher d'elle, qu'il lui apporte sa chaleur. Qu'ils fassent front…ensemble ? “ Don't let go. ” sa voix est faiblarde, peu digne d'elle, elle regrettera plus tard. S'ils peuvent encore avoir un plus tard. Et puis non loin des figures argentées qui sautent et courent autour de certains sorciers. “ Des patronus ! ” Il faut aller chercher leur protection, d'où qu'ils viennent.

Spoiler:

Ils ont le droit de sortir pour Hallowe'en même si, bien entendu, ils ne sont là que pour faire le service. Sylas a accepté, parce qu'il y avait à la clef un peu plus de Gallions que d'habitude — presque dix Gallions entiers pour la soirée! Il a peigné ses cheveux et on lui a donné une chemise blanche et une cravate noire et on lui a dit de la fermer et de servir qui le voudra. Il devra aussi rester pour nettoyer, sans magie bien entendu. Il a hâte! Il imagine déjà ce qu'il va pouvoir acheter avec ses dix Gallions — il aimerait pouvoir acheter un beau cadeau de Noël pour Penelope. Et peut-être un nouveau carnet de dessin, parce qu'il a fini de remplir le dernier...
Les visages de sang-de-bourbe se confondent facilement: tous indolents, sourires serviables de temps à autre, yeux intéressés quand on leur pose une question, vides quand on les ignore. Sylas n'est qu'une ombre parmi les autres, et il s'en convient parfaitement. Il ignore les commentaires déplacés — une sorcière le regarde avec un air avide — et ne réagit pas quand on lui claque la joue, sans force ni douceur, quand il a la maladresse de trébucher en se hâtant d'aller servir un verre de vin.

Il passe une plutôt bonne soirée, même si le réveil le lendemain à cinq heures du matin va piquer. Mais peu importe. Dix Gallions!
Il se déplace de groupe en groupe, un plateau de flûtes de champagne tenu par sa main, quand il se met à faire froid. Déjà qu'il ne faisait pas bien chaud, le voilà qui tremble, en levant les yeux vers le ciel où il peut voir des silhouettes étranges se détacher des étoiles...
Il ne les reconnait pas tout d'abord — un moment de latence, alors qu'il observe un spectacle qu'il trouve étrangement beau.

Et puis on le bouscule, et quelqu'un se met à hurler, et Sylas a froid, si froid.

Il se laisse embarquer par la foule, ses pieds écrasent les morceaux de verres des flûtes de champagne qui viennent de tomber. Il court, mais il ne sait pas où il va, il s'arrête, mais il ne sait pas pourquoi. Il sent la panique ambiante, la sent le caresser et l'envelopper, et pourtant elle ne parvient pas entièrement à s'immiscer en lui. Il sait qu'il devrait avoir peur, mais il ne se souvient pas de pourquoi. Alors il s'arrête et il lève le nez et il regarde ces créatures qui descendent du firmament. Vont-ils le tuer? Sans doute. Même à cette pensée-là, il ne se remet pas à courir.
Quelque chose l'attire du coin de l'oeil. Un lapin, sauf qu'il est argenté et qu'il est beau, alors il se dirige vers lui avec un sourire. Ce n'est pas un lapin, mais un lièvre. Sauf qu'il disparaît brutalement.
Les yeux de Sylas se lèvent et rencontre une autre paire d'yeux, qui le regardent.

Elle a une baguette à la main, mais il ne la reconnait pas de la fête pour qui il vient de faire le serveur ces dernières heures. Il fronce les sourcils. Il se demande si elle a le droit d'être là, et surtout il se demande pourquoi elle le regarde comme ça.
Il n'a pas le temps de se poser plus de questions que ça parce qu'il sent le froid s'intensifier et, quand il voit l'une des silhouettes cadavériques se diriger vers la jeune femme, Sylas se précipite en avant. “ Attention! ” Il lui attrape le poignet et l'attire à lui avant de les faire reculer de quelques pas. Il voit filer sous son nez un imposant corbeau argenté qui repousse l'étrange créature, et il se sent rire malgré lui. L'image de ces animaux argentés lui rappelle un souvenir heureux, mais il ne sait plus quoi.
Il relâche le poignet de la jeune femme. “ Allez vous mettre à l'abri! ” Et, quand elle s'attarde, il la pousse dans la direction que la foule semble vouloir prendre autour d'eux. “ Allez! ”

Spoiler:

DOUBLE, DOUBLE TOIL AND TROUBLE

C'est la panique. Tout autour de toi, la soirée mondaine est en train de se transformer en cauchemar. Les cages s'ouvrent, laissant sortir des hybrides qui se mêlent à la foule affolée. La peur de tes semblables accentuée par celles que révèlent les créatures capuchonnées. Elles sont partout, s'engouffrant au plus profond des âmes et des coeurs. Cruels et intraitables. Comme l'hiver qui vient tuer plantes et animaux, recouvrant d'un manteau blanc des fleurs qui ne demandent que soleil et pluie. Autour de toi, tout n'es que peur et souffrances. Celles de centaine d'âmes condamnées à vivre leurs pires souvenirs et leurs pires angoisses. La tienne, démultipliée par ces créatures de la nuit. Un  détraqueur arrive derrière toi, son souffle malsain t'arrachant un cri quand il te force à revivre les pires sensations de ta vie. Peur, souffrances, trahison, mort : tout autant de douleurs qui déferle en toi quand la créature s'approche. Et ce n'est que grâce à un formidable élan de volonté que tu parviens à te lever, tentant de fuir avec Hannah. Ils sont là, nombreux. Et tu n'as d'autre choix que de tenter de nouveau le patronus. La main sur ton ventre, tu tentes de nouveau.

Spoiler:

« Spero Patronum ! » Le faucon argenté s'échappe de ta baguette, se dessinant parfaitement au milieu des ombres. Si bien que tu peux distinguer les plumes de ses ailes. L'oiseau de proie vole un instant au dessus des spectres avant de plonger dans une attitude chasseresse. T'ouvrant ainsi une voie. D'un geste, tu caresses ton ventre. Est-ce la peur qui te fait délirer ? Tu l'ignores mais tu es persuadée que c'est ton enfant, votre enfant qui t'a donné la force de produire un si beau patronus. À la manière des hirondelles qui guident les marins, ton faucon vient de t'ouvrir un chemin. Aussi, tu agrippes ta cousine, l'entrainant au loin. « Viens Hannah ! » Du coin de l'oeil, tu aperçois Marlon et son frère. Malgré le fiasco du dernier repas partagé à ses côté, tu décides de les rejoindre. Poussée par la peur. Tu fonces, parmi la foule. Jusqu'à la collision. Tu ne sais pas qui, tu ne sais pas comment. Tu heurtes quelqu'un de plein fouet, à moins que ce ne soit le contraire, tu l'ignores. Car en cet instant, tout n'est plus qu'images floues et douleurs. Quand on te pousse avec violence, te projetant au loin, quand tu heurtes le sol. Le brouillard s'immisce en toi. Tout n'est plus que peur et douleur. Tout autour de toi. Mais aussi en toi.

EN BREF:

Le froid, la peur, la panique, le chaos. Les détraqueurs sont là et il semble désormais être impossible de ne pas croiser leur chemin. Les souvenirs dansent devant tes pupilles à l'instar de vieux démons refaisant surface pour te hanter. Qui aurait alors cru que la vue du visage de Louis Travers, ce frère ô combien détesté, serait ton échappatoire ? A corps perdu, tu te lances à sa poursuite et te raccroches à un Louis plus vrai que nature. Jusqu'à ce que celui-ci ouvre la bouche et se trahisse. Myrthild faisait sans nul doute un excès de zèle. Louis ne t'aurait jamais appelé "petit frère". Du moins plus depuis que tu avais fêté ton dixième anniversaire. Enfin peu importe, elle est ton issue de secours, ta bouée de sauvetage au milieu de cet océan de détraqueurs prêts à s'abattre sur toi à la moindre occasion. Et alros que tu vois leur gueule béante se rapprocher dangereusement, un berger allemand phosphoréscent s'échappe de la baguette de ta soeur et vient heurter les détraqueurs de plein fouet. La peur contenue dans ton regard ternit quelque peu et se mêle à un semblant d'admiration à l'égard de Myrthild. Jamais tu n'aurais pu t'imaginer qu'elle soit capable de lancer un patronus aussi puissant. Tu te félicites brièvement de l'avoir invitée à se rendre à cette réception en ta compagnie. Et puis tes pupilles se posent sur Freya qui traverse la foule à contresens, tâchant de se freyer un chemin dans ta direction. Myrthild te connait mieux que tu ne le penses, elle perçoit le dilemme qui t'anime et tente de te rappeler à l'ordre. Oui ce serait de la folie que de quitter la protection offerte par le patronus, mais ce serait encore plus inconscient que de laisser Freya dans ton sillage. Si elle venait à survivre à cette soirée, elle ne te pardonnerait jamais de l'avoir abandonnée, seule face à son propre sort. Et comme si le destin avait voulu te conforter dans ta décision, tu vois ton amante se perdre dans le tourbillon infernal d'une foule en émoi et son corps virevolter violemment vers le sol. "Je ne vais pas lui laisser courir le risque de perdre son enfant. Tu devrais comprendre cela mieux que n'importe qui d'autre." Bien sûr, ce n'est pas à Louis que tu t'adresses, mais bien à Myrthild. Tu te doutes bien que ces paroles dures et lourdes de sens ne suffiront pas à la convaincre de te suivre pour venir prêter main forte à Freya, mais quelque chose te pousse à te justifier auprès de celle qui vient de te sauver la mise. Le coeur battant et la respiration haletante, tu quittes ta soeur et te précipites vers la mère de ton enfant à naitre. Sur ton passage, tu es bien obligé de jouer des coudes et de repousser brutalement les invités et autres hybrides te barrant la route. A ton tour, tu manques de trébucher et de venir déguster les pavés. Tu t'agrippes à un leprechaun pour éviter la chute et envoies valser la misérable créature vers le détraqueur le plus proche. Le froid qui t'oppresse la poitrine et enrobe tes os te ralentit. Les derniers mètres qui te séparent du corps de Freya gisant au sol, te paraissent de plus en plus infranchissables. Et pourtant, tu finis bien par la rejoindre. La douleur qui se lit sur son visage te laisse penser qu'elle n'est peut-être plus en possession de tous ses moyens. Alors tu te penches vers elle et entreprends de la soulever pour venir placer son corps par dessus ton épaule. Tu ignores si elle a remarqué le sang qui tâchait désormais sa robe au niveau de son ventre, aussi préfères-tu ne pas évoquer le sujet. "Je vais nous conduire vers le prochain portoloin, mais il va falloir que tu couvres nos arrières ! Tu comprends ce que je dis ? J'ai besoin de toi sur ce coup-là !" C'était très certainement l'idée la plus stupide que tu aies pu un jour avoir. Il n'y avait pas la moindre chance que vous surviviez tous. Vous filiez droit vers une mort assurée.

Spoiler:

Si tu t'étais bien douté que ta première grosse mission pour le compte de l'Ordre n'aurait rien à voir avec les affaires dont tu t'occupais pour Sofia, tu étais pourtant bien loin d'imaginer quel chaos allait régner sur la célébration de Samain. Pas même une pratique assidue de l'astro-divination n'aurait pu t'aider à te préparer convenablement à ce que tu allais vivre… Tu t'étais rendu seul à Potter's End et n'avais rejoint un petit groupe de Phénix qu'une fois arrivé sur place, afin de ne pas éveiller les soupçons de regards un peu trop curieux.  On t'avait conseillé de te déguiser en pharaon, histoire que tes comparses te reconniassent aisément dans l'obscurité et la densité de la foule à laquelle vous alliez vous frotter, une fois que Royal vous aurait envoyé le fameux sms de départ. Tu avais trouvé l'idée assez ridicule et outrageante et puis tu avais fini par te plier à la suggestion de tes pairs. Plus que jamais, tu voulais faire tes preuves et montrer aux cadres de l'Ordre que tu étais parfaitement digne de confiance. Alors s'il fallait enfiler un costume de pharaon pour parvenir à tes fins, soit.  

L'attente paraissait interminable. Ton petit groupe n'avait pas encore aperçu Royal, et pourtant, la clameur qui s'élevait de Clemency semblait gagner en importance au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient. Tu ne cessais de jeter des coups d'oeil impatients vers ton téléphone portable. Il faut dire qu'il semblait soudain faire de plus en plus froid et tu n'aimais pas beaucoup cela. Plus que jamais, la chaleur bienveillante de ton Egypte natale te manquait férocement. Tu te surpris à ressentir une tristesse doublée d'une mélancolie incommensurable. C'était comme si tous les tragiques évènements survenus ces derniers mois avaient choisi de se rappeler à ta mémoire en cet instant précis. C'était un sentiment si étrange qui s'emparait de toi tout à coup. Tu ne comprenais pas bien pourquoi toutes ces émotions complexes se manifestaient maintenant, alors que tout allait encore très bien au moment de ton arrivée à Potter's End. Et puis vinrent les premiers cris en provenance de Clemency…

Au dessus de vos têtes dansait désormais une marée de détraqueurs. Le spectacle était à la fois paralysant et affolant. Tu te souvenais encore de ta rencontre avec ces affreuses créatures durant le tournoi international des écoles de magie. La seule et unique fois où tu avais fait usage d'un patronus. Sansp lus attendre, la foule s'agite dans tous les sens et une flopée de gens bien-nés tente par tous les moyens de s'échapper de l'enfer. Clemency se vide sous vos yeux alors que ton groupe entreprend de barrer la route aux fuyards. Le chaos fait rage mais tu parviens parfois à reconnaitre ça et là un visage croisé au Ministère. Tout le gratin de la haute-société semblait avoir répondu présent à l'appel. C'est d'ailleurs sans surprise que tes yeux se posèrent finalement sur Louis Travers (@Myrthild Travers), suivi de près par son cadet. Tiens donc, les détraqueurs n'étaient peut-être pas la pire espèce présente à Potter's End ce soir-là. Les frères Travers leur ravissaient la médaille avec une bonne longueur d'avance. Constat qui se confirma alors que Marlon abandonnait subitement Louis pour s'enfuir dans la direction opposée. C'était ton jour de chance, le moment ou jamais de te venger de celui qui avait fait exécuter ton meilleur ami. Sans même prendre la peine de dégainer ta baguette magique, tu fixes Travers du regard et lances un Stupéfix dans sa direction. Ton sortilège est dévié par un malheureux passant au mauvais endroit au mauvais moment. "Vous quittez déjà la soirée, monsieur Travers ? Pas envie de vous salir les mains, je suppose." Avant que tu n'aies pu te rapprocher un peu plus de ta cible, tu es entrainé au loin par l'un de tes comparses. Il te fait comprendre que le moment est mal choisi pour assouvir une vengeance personelle alors que de véritables mangemorts sont sur le point de fuir. Travers ne porte peut-être pas la marque, mais il ne vaut guère mieux que le @Fenrir Greyback que vous êtes désormais en train de courser dans l'espoir fou que lui et le clan de vampires à sa suite n'atteignent jamais le sommet de Snowdonia.

Spoiler:

Chaos. Tout autour de toi n'est que chaos. Les cris qui résonnent. Les sortilèges qui éclatent. Les gens qui se bousculent. Tu regardes autour de toi, la main serrée sur ta baguette. Toi qui t'attendais à un combat, voilà qu'on final mangemorts et membres de l'ordre sont mêlés, cherchant à se protéger des détraqueurs qui flottent autour d'eux. « Bon sang ! » Ta main se pose sur ton ventre. Pour la première fois, tu as peur, Fleur. Tu as peur pour toi, mais surtout pour lui. Une peur viscérale, presque animale qui te tords les entrailles. Et pourtant, tu veux aider. Tu te refuses à fuir, comme une lâche. Tu n'es pas comme ça. Tes yeux se posent sur les cages, où sont enfermés des hybrides, exposés comme de vulgaires animaux dans ces zoos. Tu serres les poings, sentant une bouffée de colère t'envahir à cette vision. Tellement que tu en oublierais presque la panique autour de toi. Tu sens la rage qui t'anime. Ce goût de bile, rance dans ta bouche. Ils ne sont pas différents de toi. Ce sont des humains, comme toi. Comme eux tous, avec leurs belles robes et leur port arrogant. Eux aussi, ils sont des "hybrides". Des sorciers comme toi, à l'héritage de créatures enchantées. Avant, tu étais admirée pour ça. On admirait ce sang de vélane qui te conférait un don sans pareil. Et maintenant, voilà que tu es devenue une moins que rien. Une hybride, guère différente de ceux qui se trouvent là. « Alors là, ça craint...» Tu sursautes, tu n'avais pas entendu Siam s'approcher. « Il faut qu'on te sortes d'ici. » Tu ouvres la bouche pour répliquer, mais le regard de Siam te coupe dans ton élan. Tu la connais. Elle ne cèdera pas. C'était le deal. Au moindre soucis, tu partais. Et tu sais a quel point ta meilleure amie peut être butée, quand elle le veut. Tu lances un regard vers les cages, avant d'affleurer ton ventre du bout des doigts. « Très bien. » Tu avances à la suite de Siam, continuant à ouvrir les cages qui croisent ta route lorsque soudain, Siam se stoppe, peinant à maintenir son patronus. Toi même, tu sens le tiens faiblir. Et tu crains de ne plus réussir à en réaliser un aussi puissant. « Il faut qu'on tienne bon, on doit sortir d'ici ! »  Soudain, ton regard se pose sur ton beau-frère, @Charlie Weasley accompagné d' @Alastar Fawley. « Charlie ! » Tu l'appelles, entrainant Siam vers le rouquin. « Tout va bien ? » Tu marques une pause, balayant la salle du regard, le souffle court.  « Vous avez vu Seamus ? » Tu as perdu de vue ton protégé, et cela ta paniques bien-plus que tu n'aurais pu le croire. Ou est-il, bon sang, cet imbécile ?

Spoiler:

D’aussi loin que tu te souviennes, tu as toujours su maîtriser ta peur. Depuis que tu étais gamine, tu avais ce côté casse-cou, téméraire. Le genre de gamine qui montait aux arbres et qui volait le balai de sa sœur pour monter sur le toit. Rien ne t’effrayais et si c’était le cas. Tu combattais. Tu avançais, et qu’importe le reste. Jamais tu n’aurais laissé la peur prendre le dessus, et pourtant tu l’avais affrontée bien des fois. Lorsque tu étais l’une des membres de l’ordre, combattant les mangemorts avec une détermination sans failles. Et aujourd’hui, voilà que la peur te submerge totalement. Une peur viscérale. Profonde. Celle qui te bloque complètement, empêchant tes membres de fonctionner. Si forte que tu ne parviens même à crier. Tu es juste là, pétrifiée. La baguette tendue, d'où s'échappe une pitoyable vapeur argentée. « Spe ... Spero Patronum ! » Ta voix tremble, et encore une fois, c'est un échec. Pathétique. A peine une vague fumée argentée, aussi imperceptible que celle d'une cigarette. Et tout aussi inefficace. Au-dessus de toi, tu les vois nettement. Les ombres noires, drapées de leurs capes. Le temps semble comme suspendu, et tu es là. Seule avec tes souvenirs qui ressurgissent. Gwenog. L'ordre. Les larmes. Les cri. La douleur. « Non, pas encore ! » Elle est là, étendue devant toi. Tu peux presque sentir à nouveau l'odeur âcre de la fumée, et sentir les larmes sur ton visage. Et tu es là, impuissante. Aussi inutile qu'une petite fille. Soudain, tu sens un bras t’attraper tandis qu’un coyote argenté vient neutraliser les détraqueurs. « Je suis là. On s’en va. » Lance. Le voilà enfin. Mieux vaut tard que jamais, et il faut avouer qu'il est arrivé pile au bon moment. Tu acquiesces en silence, sortant de ta torpeur.« Merci Lance ! Si on sort de ce merdier, je te paye une tournée ! » Tu hausses un sourcil, observant le patronus de Lance faisant ami-ami avec un autre, sous la forme d'un grand chien. « Je veux pas faire ma rabat-joie mais vraiment qu'on y aille chef ! » Tes yeux parcours l'assemblée, malgré toi, tu recherches le visage de ceux qui étais autrefois tes amis. Ceux que tu as trahi. Ceux que tu as renié.

Elle était concentrée, à peu près. Sur des pensées heureuses, sur l’espoir qu’elle pouvait avoir de sortir de ce chaos vivante, sur la nécessité de maintenir son patronus stable pour les protéger tous deux, Marlon et elle. Bon, son apparence commençait à ne plus totalement coller à celle de Louis, du fait de la concentration qui avait changé de point focal, mais elle avait encore la silhouette, la forme du visage, les cheveux...
Son regard est happé un bref instant par un coyote qui vient jouer avec son patronus canin, elle croit reconnaître sans en avoir une certitude totale le protecteur de Lance, mais les circonstances l’empêchent de s’y accrocher.

Elle tente de retenir Marlon, mais il est comme fou, de fureur, de rage, de peur aussi.
Fou de terreur à l’idée que Freya ne s’en tire pas.
Terrorisé par quelque chose qu’elle a déjà vécu.

Et, contre toute raison, en pleine attaque de détraqueurs, il fait voler en éclats les défenses de sa sœur, et s’en va sans chercher à la rassurer ou à l’apaiser.

Le patronus s’efface aussitôt dans des volutes de fumée qui n’ont plus aucune consistance.
Myrthild reprend son apparence normale, quoique bien plus hagarde que d’habitude.
Elle a l’air perdue, les larmes qui brillent dans ses yeux, les lèvres entrouvertes et tremblantes.
De sa bouche, ne s’échappe plus qu’un souffle qui blanchit au fur et à mesure que l’atmosphère se refroidit autour d’elle, alors que les détraqueurs ont désormais la voie libre.

Il n’y a plus rien qui compte.
Plus rien d’autre que ce cri qui lui semble s’extirper de son gosier, et qui pourtant ne provient que de ses souvenirs, tant elle est muette d’effroi et de tétanie. Il lui semble, un instant, sentir encore son cœur sombrer au fond de son ventre, vide, abandonné, inutile, lorsque l’enfant ne rit plus, ne pleure plus, ne respire plus. Elle est une nouvelle fois dans cette chambre, penchée au dessus de ce berceau qui n’accueille plus que la mort sous son plus triste apparat. Elle n’a plus assez d’eau en elle pour pleurer, et ses yeux la tirent, la piquent, tandis que sa gorge est sèche, asséchée d’avoir tant crié, tant hurlé, tant craché sa peine immense, incommensurable, la voix éraillée, les mots disparus. Elle n’est plus qu’une enveloppe vide, vidée de son sens, vidée de sa vie, de son étincelle, qu’une mère sans enfant, non pas parce que ses petits auraient quitté le nid, mais plutôt parce qu’il n’a vécu que quelques mois à peine.
Elle a perdu son enfant, le premier du moins.
C’est qu’à cet instant précis, elle ne parvient pas à se souvenir qu’elle a su surmonter ce terrible chagrin. Et qu’au drame de perdre Pollux, s’ajoutent les craintes constantes de la mère de perdre ses deux autres enfants, chair de sa chair, prunelle de ses yeux, et tandis qu’un détraqueur s’approche de sa proie, elle perd pied.

Jusqu’à ce que le coyote lumineux rejaillisse.
Jusqu’à ce qu’une voix de stentor salvatrice perce la nappe des cris d’horreur envahissant les alentours.
Jusqu’à ce que @Lance Farrow ne la tire de ce bourbier dans lequel elle s’est engluée.

Si on lui avait dit qu’elle devrait son salut à un Poufsouffle qui allait passer mille ans à lui rebattre les oreilles de ses idées de merde, elle ne l’aurait pas cru. Force est de constater qu’elle va lui devoir bien plus qu’une bière, s’ils s’en tirent.

Résumé:

Spoiler: