BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 (ETNA #1) those lovers are mostly gone

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Elena Alvarez
ORDER OF THE PHOENIX
Elena Alvarez
Date d'inscription : 14/11/2020
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Crédit : strangehell (avatar), pp (signa), tumblr (gifs), florence + the machine (lyrics), jool-jool (crackship damnn).
Âge : vingt-neuf ans (13/04).
Occupation : fugitive, bomb maker™ back in town, chercheuse d'Horcruxes.
Allégeance : agent spécial™, membre de la Task Force de l'Ordre depuis dec. 2007, après des années de bons et loyaux services (meh) en tant que C5. (Ouistiti)
Particularité : meilleur coup de poing du quartier + chouchou de Kingsley. (elle apprend aussi l'occlumancie et la magie sans baguette depuis peu, ew.)
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septembre 2007, albert docks | @nathan brisbane

tw : deuil, langage cru Sofia lui a dit de se rendre utile aux labos, alors Elena se rend aux labos. Leur discussion post Alvarez-gate lui a laissé un arrière-goût d’entretien avec une conseillère d’orientation, et peut-être que ça lui a fait bizarre parce qu’elle n’en avait jamais eu besoin (évidemment qu’elle voulait devenir Auror comme Javi) ; peut-être que ça l’a un peu laissée sur sa fin, aussi. Une fois n’est pas coutume, cependant : Lena essaye de se faire un peu oublier, alors Lena obtempère, passe désormais ses matinées (parfois ses soirées) à l’Airlock, et ses fins d’après-midis aux Docks. La double journée n’était pas vraiment dans l’espèce de plan de rattrapage qu’on lui a présenté, et ça pourrait paraître beaucoup par rapport aux quelques heures de sommeil qu’elle ne parvient toujours que trop difficilement à glaner – mais dans les faits, elle n’a toujours pas regagné son atelier, et passe la plupart de son temps liverpoolien assise sur un tabouret à regarder Jarod travailler et à l’écouter parler.

Ça a le mérite de l’occuper, à défaut de la faire se sentir utile. Si ses transplanages étaient plus assurés, Elena pourrait presque se conforter dans cette routine (une fois n’est pas coutume – est-ce qu’elle est en train de s’encroûter ?!). Elle s’habituerait presque à rentrer manger tous les soirs avec les gars de Little Italy, puis à aller se coucher avec Esteban pour le latter une bonne partie de la nuit (à défaut de dormir) ; comme quelqu’un de normal qui rentrerait d’un boulot normal et vivrait une vie normale.
Elle n’a jamais trop connu ça, Elena, et elle ne sait pas trop quoi en penser.
C’est sûrement pour ça que parfois elle s’éclipse au milieu de la nuit pour aller pique-niquer sur une plage du sud-est du pays.
Ou qu’elle retourne se glisser à Saint-James.

L’autre jour, un samedi, elle est même allée manger sur le Tempest. Avec les Bullstrong, et Faye, et Esteban sous le bras, et Javi qui avait fini par les rejoindre dans un transplanage encore plus catastrophique que le sien. Et y avait un sacré air de repas de famille, où tout le monde aurait un peu trop de cicatrices certes, mais quand même.
Elle avait un peu bu et même un peu ri -- comme quelqu’un de normal.  
Elle ne sait vraiment pas quoi en penser. Est-ce que c’est sa nouvelle vie… (sans Lee) ? Celle de quelqu’un de moyennement utile, moyennement en bonne santé, moyennement heureux ?
Elle va mieux, elle ne peut pas le nier. Les larmes viennent encore parfois, et le nœud dans son estomac l’empêche encore de manger convenablement la plupart du temps, et les cauchemars sont toujours là, et les longues heures à fixer le plafond aussi. A cela s’ajoutent de nouvelles lubies, comme celle de relire définitivement trop souvent la lettre – pour s’en imprégner, en retenir des passages soigneusement ciblés, ou juste revoir son écriture.
Mais elle va mieux. Un peu.

Elle est fonctionnelle, au moins.

Tellement même que cette après-midi là Lena prend ses aises, finit par quitter son tabouret habituel parce qu’elle en a marre d’attendre que Jarod revienne (d’une discussion clairement pas passionnante avec son voisin d’atelier, qui plus est). Elle traîne à droite à gauche, décide finalement assez naturellement d’aller emmerder Tommy Brisbane – sauf que celui-ci n’est pas tout seul à son arrivée, et que ça la stoppe net dans son élan.
Elle a beau l’avoir évité comme la dragoncelle depuis leur retour de l’île, Elena reconnaîtrait entre milles la silhouette de l’autre grand blond avec qui il est en pleine discussion ; même de dos, même neuf ans plus tard, même écrasés par une décennie de guerre.
Elle se précipite en arrière, évidemment – profite que la discussion familiale se soit tenue dos tourné pour s’éclipser derrière un poteau, l’air de rien, son mètre cinquante-neuf presque recroquevillé et le cœur qui bat définitivement un chouïa trop vite.
Nate Brisbane. Qu’est-ce qu’elle est censée dire… ? Faire… ?

Retourner dans l’atelier de Jarod, clairement. Lena reprend les escaliers, moins vite qu’elle ne le voudrait, est quand même apparemment légèrement hagarde quand elle revient presque s’affaler sur l’établi du Nielsen. La remarque qu’il lui sert n’arrange rien à son état, la pousse même plutôt à se réfugier temporairement dans ses propres bras, tête contre la console de manière à peine dramatique.
Elle retrouve sa place habituelle sur son tabouret, constate tout de même qu’elle ne peut pas s’empêcher de gigoter et triturer ses mains et jeter des coups d’œil furtifs à l’escalier. Et que ça dure jusqu’à ce qu’il y passe.

Elena se relève dans sa précipitation invariable, transplane directement jusqu’au dernier étage pour arriver avant lui (elle n’est pas venue le voir, certes, mais elle sait qu’après avoir été éjecté de son ancienne cabine sur le Tempest, Nate s’est replié dans ces espèces de cagibis qui servent de grenier aux Docks). Le défi est relevé, puisque malgré son équilibre précaire (qui la force à s’appuyer contre le mur boisé avec moins de prestance qu’elle ne l’aurait imaginé) Lena arrive avec une poignée de secondes d’avance, a le temps de croiser les bras et de préparer un « Nate Brisbane, » faussement assuré.
Et c’est lui. Nate Bloody Brisbane, sauf que la dernière fois qu’elle l’a vu il avait tout juste vingt-quatre ans, et moins de cicatrices, mais déjà tout juste cette capacité à faire un peu trop s’affoler son rythme cardiaque.

Et elle ne sait pas quoi dire. Qu’est-ce qu’on est censé dire à quelqu’un qu’on a connu si peu de temps, il y a si longtemps, mais de si près… ?
Pleins de choses, sans doute. Peut-être qu’elle devrait se décoller du mur et aller le prendre dans ses bras – elle n’arrive pas à bouger. « T’es genre, tellement vieux. » Plein de choses, mais sûrement pas ça ; pas comme introduction en tous cas.
Mais c’est vrai, que Nate est vieux. Comme un vrai adulte.
Il est vieux, et abimé, mais il est toujours beau. (Toujours le premier type à lui avoir fait penser que les blonds pouvaient être beaux, finalement).
Elena a un sourire qui pourrait tout aussi bien être un rire, par-dessus ses bras croisés.
Elle n’arrive pas encore à le fixer.

« Lou m’a dit. Que tu étais là. » Et Tommy, et Chérie, et Mira— tous, comme pour l’inciter à aller le voir. Ça l’étonnerait que Nathan l’ait réclamée ; ils espéraient sans doute simplement que ça lui fasse du bien à elle. Elena serait bien en peine de déjà dire si c’est le cas – sûrement.
Nate Brisbane vivant, quel putain de miracle. Elle sent son sourire s’élargir (un peu) et la boule dans son estomac diminuer (un peu moins). « Je savais pas que vous vous connaissiez. » Evidemment, elle n’aurait pas pu savoir ; Lucjan n’avait pas encore rejoint la Résistance que Nate en avait déjà été arraché. Elle essaye de les imaginer côte à côte, phase un peu sur l’image.

« J’étais sûre que t’étais mort, enfoiré. » C’est pas peu dire, vu sa propension à refuser d’enterrer les gens, vu comme elle a cherché Javi (contre tout bon sens) pendant six ans ; mais la phrase et l’insulte sont lâchées sans colère ni amertume, plutôt avec de l’amusement, une tendresse ressortie d’outre-tombe, et peut-être même un semblant d’admiration. Classic Nate. (Et classic Lena, de lui tirer dans les pattes sans même lui demander comment il va.)
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Nathan Brisbane
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Nathan Brisbane
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septembre 2007, albert docks | @elena alvarez


Installé dans l’un des ateliers des docks avec son frère, Nathan a l’impression de se sentir doucement revivre. On lui a enfin donné accès au lieu, c’est la moindre des choses après le déménagement récent dans les combles aménagés. Il passe certes plus de temps à observer, à rattraper tout son retard sur les derniers travaux de recherches et expérimentations menées qu’à vraiment se rendre utile, mais disons que c’est toujours mieux que l’inactivité à laquelle on l’a contraint à son retour. Ça l’occupe.

Apparemment, quelqu’un avait estimé qu’ils avaient tous besoin de beaucoup de repos à leur retour de Gracefield. Comme c’est mignon ! Encore un qui pensait avoir tout compris de leur situation sur l’île et de ce dont ils avaient besoin. Il fallait leur laisser du temps, prendre des pincettes au sujet de tout et n’importe quoi. Comme s’ils avaient besoin d’être alités ou mis en quarantaine pendant des semaines pour récupérer, pour être prêts à faire face à la société qu’ils avaient laissé derrière eux. Il n’y a que sa magie qui semble avoir besoin de plus de temps pour digérer les entraves imposées. Un problème auquel Tommy s’intéresse de près, il prend régulièrement de ses nouvelles à ce sujet, note tous les signes de progrès comme ceux de rechute. Il le soupçonne même d’être en contact avec l’espèce de prof que l’Ordre lui a mis dans les pattes. Quand il a appris pour le transplanage raté, il l’a traité d’imbécile, quand on ne maîtrise pas les sorts de base, on ne se lance pas dans un sort complexe – il avait écopé du titre d’inconscient, quand il avait répliqué que quand il était sorti boire un verre à Londres, ça avait pourtant parfaitement fonctionné. Tommy avait alors pris le soin d'énumérer tous les risques qu’il aurait pu encourir si quelqu’un l’avait reconnu – parce que ça finirait bien par arriver selon lui. Il s’était donc bien gardé de dire qui il avait rejoint. Ça aurait été pire. Alors pour désamorcer le truc, Nate avait conclu en déclarant que ça lui avait quand même bien manqué de ne plus pouvoir s’engueuler avec lui et ça l’avait fait rire, un peu.

Mais cet après-midi-là, il n’est pas question de se prendre la tête sur les sorties du petit dernier de la fratrie. On parle de tout, de rien, d’un prochain de repas de famille, de la joie d’avoir pu contacter ses parents ! Il les a même vu sur un écran moldu, hier soir – merci Leo pour la surprise ! – avec un truc technique appelé Skype. C’est mieux que le téléphone. Le son et l’image en même temps, ils sont forts ces moldus !

La journée tire en longueur et au bout d’un moment Tommy semble réaliser l’heure qu’il est. Il a d’autres engagements à tenir, il paraît – avec Mira, il est prêt à le parier. Nate consent donc à abandonner son ainé à ses autres responsabilités, pour rejoindre les étages. Peut-être qu’il pourrait aller faire un tour lui aussi – il a perdu l’habitude d’être cloîtré dans une planque – c'est vrai qu'il ne cracherait pas sur un bon bol d'air.

Mais alors qu’il atteint la dernière marche de l’escaliers et s’engouffre dans le couloir qui dessert les différentes chambres de la planque, une voix prononce son nom. Une voix familière qu’il ne s’attendait pas à entendre aujourd’hui. Il lève vers celle qui l’a appelé, surpris. Qu’est-ce qu’elle fait là ? Est-ce qu’elle l’attend depuis longtemps ? « Lena Alavarez. » qu’il lui répond sur le même ton. Des années ont passé, mais il est certain de ne pas faire erreur sur la personne. Il n’y a qu’une seule Elena Alvarez et elle est là, devant lui, à lui barrer l’accès à sa chambre – enfin « son placard à balais avec vue sur les docks » comme il le désigne parfois avec une pointe de sarcasme.

Et ils restent là, à s’observer l’un, l’autre, gardant une certaine distance de sécurité, sans trop savoir quoi dire de plus. Ils se sont appelés, vu, reconnus, et puis quoi ? Qu’est-ce qu’on peut dire à quelqu’un qu’on n’a pas vu pendant une longue période ? A sa famille, ça avait été plutôt facile. Il n’avait pas eu à réfléchir. Il les aimait tous autant qu’ils étaient, il avait dit qu’il était content qu’ils soient venus le chercher, qu’ils lui avaient manqué et qu’il ferait de son mieux pour rester loin des murs d’Azkaban ou de toute autre source de danger. A Lou, qu’il était content de le retrouver dans la résistance, que ce n’était pas un détail dans son arbre généalogique qui allait changer quoi que ce soit entre eux et puis qu’il pouvait toujours compter sur lui. Mais à Lena ? Qu’est-ce qu’il peut bien lui dire à Lena ? Quand il a demandé des nouvelles de tous ceux qu’il avait pu connaître de près ou de loin, son nom était venu. On lui avait dit qu’elle était vivante – il en avait été soulagé – seulement, à écouter le récit des missions qu’il avait manqué, on lui avait fait comprendre qu'il valait mieux qu’il attende avant de la contacter. Les pertes avaient été lourdes de son côté et Chérie semblait croire qu’elle avait besoin d’un peu d’espace à ce moment-là. Alors il a laissé le temps au temps. Il avait accepté avec plaisir les nouvelles qu’elle avait fait passer par Tommy sans pour autant chercher à la croiser. Ils finiraient bien par se revoir. Et voilà, qu’elle se présente sur sa route et il est bien incapable de trouver quoi dire.

Il y a certainement tout un tas d’anecdotes qu’il pourrait lui raconter sur ces dernières années, comme le fait qu’il ait vécu en coloc avec son frère par exemple. Mais ça, elle devait déjà le savoir. Il ne lui apprendrait donc rien. Ça serait peut-être même un peu gênant comme ouverture, encore que, il paraît qu’elle a passé pas mal de temps avec sa fratrie à lui pendant son absence, alors peut-être pas tant que ça finalement. Il faudrait peut-être qu’il la remercie d’avoir été là pour eux, à moins que ça n’ait été l’inverse ? ou encore un mix des deux ?

C’est finalement elle qui trouve en premier la formule pour ouvrir le bal des retrouvailles. C’est un peu maladroit, un peu bancal, mais le fait sourire. « Faudra vraiment qu’on retravaille tes compliments, il est pas terrible celui-là. » En plus, il n’est pas si vieux que ça. Elle aussi elle a vieilli, il n’ira pas pour autant lui faire remarquer qu’elle a probablement quelques cheveux blancs. Et que si elle s’appuie contre le mur, c’est probablement un signe d’âge avancé. Il n’ira pas le faire, non, parce que finalement si ses mains se sont enfoncées dans ses poches, son épaule à lui aussi est venue trouver appui contre le lambris vieillot du mur – et elle pourrait tout aussi bien retourner la pique contre lui. « Mais merci. Je suppose ?» Si ça sonnait bien comme un compliment à ses oreilles, la politesse voulait donc qu’il la remercie. Après tout, on l’a bien éduqué.

Lucjan est mentionné. Il cligne des yeux. Est-ce qu’il a bien entendu ? « Attends, attends, toi, tu connais Lou ? » L’idée même que la tornade Alvarez puisse s’entendre avec Lucjan suffit à l’étonner. Il imagine difficilement l’association des deux. Est-ce que c’est vraiment possible ? Leurs caractères sont à l’opposé. Alors que Lucjan et lui … Ok, c’est finalement quelque chose qui relève du domaine de l’envisageable. Si Lou avait pu accepter d’être son ami il y a quelques années, ce n’était peut-être pas si absurde qu’il puisse s’entendre avec elle aussi. « Lui et moi, on se connait depuis qu’on est gamins. » Il y avait eu les Brisbane et les Martillo et puis assez rapidement, une troisième famille s’était greffée aux leurs : les Sacramoni. On les voyait difficilement les uns sans les autres, d’ailleurs. Si bien que dans l’esprit des membres du petit groupe, ils ne formaient plus qu’une seule grande et belle famille. « C’est mon meilleur ami. Mais ça va peut-être changer bientôt, s’il continue à donner des infos sur moi à n’importe qui. » Sauf qu’Elena ce n’est pas n’importe qui, elle ne l’a jamais été et ne le saura probablement jamais. Alors, peut-être que dans le fond, il est reconnaissant à Lou d’avoir partagé avec elle sa localisation. Peut-être qu’il mérite bien de garder son rang ad vitam aeternam. « C’est quelqu’un de bien. » Si elle le connaît, elle ne pourra que confirmer.

« J’étais sûre que t’étais mort, enfoiré. » Le ton est donné – retrouvé même ? parce que la phrase ressemble davantage au souvenir qu’il a gardé d’elle – est-ce que ce serait plutôt ça, le vrai début de leur conversation ? Il lève les yeux au plafond, faussement exaspéré par cette remarque qui revient un peu trop souvent quand il recroise des gens qu’il n’a pas revu depuis la prise du Square Grimmaud. Mais c’est aussi compréhensible. On lui a raconté dans quel état la planque avait été retrouvé le jour de sa disparition, lui aussi, il aurait certainement fait une croix sur l’idée de retrouver des survivants. Et pourtant … « Et voilà, on part se mettre au vert, sur une petite île, pendant quelques temps avec des copains et ça suffit pour que tout le monde vous enterre. Je savais que j’aurais dû t’envoyer une carte postale ! » Peut-être que s’ils avaient pu le faire, on serait venu les chercher plus tôt.

« J’espère au moins que t’es pas trop déçue, que je le sois pas – enfin plus. »

C’est plus facile que de demander s’il lui a quand même un peu manqué.
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Elena Alvarez
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septembre 2007, albert docks | @nathan brisbane

tw : langage cru « Lena Alvarez. » Elena a une expiration amusée, planquée derrière un petit hochement de tête approbateur. C’est peut-être un peu bizarre, de se sentir soulagée qu’il l’ait reconnue ; toujours est-il que la simple évocation de son nom, avec son accent habituel qui plus-est, suffit à lui faire (légèrement) desserrer les bras et distribuer ses premiers compliments. « Faudra vraiment qu’on retravaille tes compliments, il est pas terrible celui-là. » Son sourire grandit, quoique de manière raisonnée, et Lena se permet de jeter un œil plus franc au blond, ses mains dans ses poches, son dos désormais vissé au mur d’en face (et son sourire). Elle attend déjà la pique en retour, mais doit finalement se contenter d’un « Mais merci. Je suppose ? » ; ça lui arrache une moue concédante, parce qu’il est vrai que vieillir est plutôt bon signe par les temps qui courent, voire est carrément admirable après des années passées sur une telle île de malheur.

Nate a peut-être eu la décence de ne pas commenter son apparence encore cabossée – son attelle, ses cernes, son visage encore un peu trop émacié et ses épaules creusées (planquées sous un sweatshirt, certes). Elena se sent brusquement (bizarrement) bien trop consciente de son image, de sa dégaine de préado traînant aux ateliers et de ses mèches mal ordonnées (celles-là, au moins, elle peut les dompter d’un geste rapide et à peine saccadé) ; ça n’a rien à voir avec le regard que Nathan pose sur elle, bien évidemment.

Elle a un nouveau coup d’œil à la dérobée pour celui-ci. Peut-être aussi que Nate est moins drôle qu’avant. Plus assagi. Elle ne pourrait le blâmer pour aucun des deux – ce serait même plutôt dans l’ordre des choses.
Elle fait une pirouette de côté en mentionnant Lou. Lucjan a eu beau lui assurer que le Brisbane et lui étaient de très proches amis, Lena a toujours du mal à les imaginer côte à côte (en tous cas pas sans un grand sourire amusé) ; l’explication supplémentaire de Nate fait un peu plus de sens. Ils doivent avoir le même âge, sensiblement, ça fait donc sens-- « C’est mon meilleur ami. Mais ça va peut-être changer bientôt, s’il continue à donner des infos sur moi à n’importe qui. » Sourcil haussé et moue légèrement scandalisée – parce que déjà what are the odds pour que son guérisseur (et-rien-de-plus) se trouve être le voisin d’enfance de Nate Brisbane, et… N’importe qui ?! Vraiment ?! Comme à son habitude Elena ne marche pas mais court droit vers les perches qu’on lui tend ; couine un « N’importe qui. » à peine moins outré que dans sa tête. « C’est les six ans de colocation avec Javi, qui donnent ce genre de confiance ? » Elle lui en ferait manger, des n’importe qui. « C’est quelqu’un de bien. » L’enchaînement étrange fait qu’elle croit d’abord qu’il parle de son frère, alors elle hoche évidemment vigoureusement la tête ; quand elle comprend qu’il s’agit en fait de Lucjan, elle continue finalement d’approuver d’un même geste. « C’est mon guérisseur. Enfin, c’est un guérisseur, mais c’est lui qui remet mon épaule en place, alors… » Haussement d’épaules, justement – ses problèmes de luxation récurrente ont commencé dès sa formation d’Auror à cause d’une certaine Bloody Al-Massri, et il est même possible que Nate lui-même ait eu à la reloger au bon endroit ; il comprendra. « C’est quelqu’un de bien », Lena répète dans un sourire.

Le silence retombe, un peu, et pourtant Lena reste appuyée contre son mur, les bras toujours obstinément croisés, à tout juste le fixer un peu plus longuement.
Elle ne sait jamais trop comment parler de ce qui leur est arrivé. Même avec Javi, elle piétine souvent ; et pourtant Javi est de ces personnes qui insistent pour parler des choses, même (surtout) quand celles-ci provoquent de l’inconfort.
Le sujet est assez inévitable, pourtant. Nate et les autres n’ont pas juste disparu pendant des années – ils ont été traqués, malmenés, affamés. Le ventre d’Elena se tord et elle détourne pudiquement le regard en imaginant tout ce que le Brisbane a pu endurer au cours de ses dix années passées là-bas.
Et puis comme à son habitude, elle met finalement plutôt les pieds dans le plat. C’est Nathan, alors comme toujours (comme avant) : ça passe ou ça casse. (Elle sait dès qu’elle le voit exagérément lever les yeux au ciel que ça va passer). « Et voilà, on part se mettre au vert, sur une petite île, pendant quelques temps avec des copains et ça suffit pour que tout le monde vous enterre. Je savais que j’aurais dû t’envoyer une carte postale ! » Un rire lui échappe, qu’elle n’a pas le temps de contenir ou de mesurer ; le regard qu’elle pose en retour sur son interlocuteur s’en retrouve plus tendre que les précédents. Finalement non, Nate n’est pas moins drôle qu’auparavant, et sa capacité à parler de l’Ile sur ce ton la rassure un peu (comme avant). « En neuf ans, une lettre et un carton de bouffe locale aurait été le minimum syndical, oui. » La crédibilité de ses (faux) reproches est anéantie par le sourire qui n’a pas quitté son visage ; celui-ci se tarit toutefois légèrement quand la boutade suivante se teinte de vérité. « J’ai failli m’inquiéter. »

Est-ce qu’elle s’est inquiétée, vraiment ?
Les premiers jours, sûrement. Peut-être les premières semaines, ou mois. Ou la première année.
Lena a toujours eu du mal à accepter la mort de ses proches. Pas juste accepter leur absence, mais aussi le pur et simple fait de leur mort. Elle n’a jamais cru Javi quand il est revenu en annonçant la mort de Bullstrong. Elle n’a jamais cru Kingsley quand il lui a dit que Javi était probablement mort. (Kingsley lui avait même dit, une fois, dans un léger moment d’agacement, qu’elle était comme un chien qui ne pouvait pas accepter la mort d’autrui à moins d’avoir un cadavre sous les yeux) (Elle l’a très mal pris, évidemment) (Mais c’était quand même un peu un vrai).

Lena a toujours eu du mal à accepter la mort de ses proches, mais elle a cru que Nate était mort. Elle l’avait accepté. Elle avait même accepté qu’il ne soit qu’une parenthèse un peu floue, fugace, presqu’irréelle, de sa vie.
Et cet enfoiré est là, presque dix ans plus tard. Ça lui arrache un nouveau sourire.
« J’espère au moins que t’es pas trop déçue, que je le sois pas – enfin plus. » Elena hoche négativement la tête comme dans un réflexe, n’a encore une fois pas le temps de planquer ses véritables réactions sous un mur de sarcasme et de faux détachement. « Ça va, » elle raille comme pour compenser sa réponse corporelle. « T’étais dans mon top 50 de personnes dont j’espérais qu’elles allaient finir par revenir. » C’est un mensonge éhonté (il se situait bien plus probablement dans le top 5 voire 3), mais c’est plus facile que de dire qu’il lui a manqué. Beaucoup. Moins quand elle pensait qu’il était mort, évidemment, quoiqu’il était arrivé à plus d’une reprise que le fantôme de Nate Brisbane traverse ses pensées au cours des dernières années. (Elle n’oserait jamais lui demander si lui a pensé à elle, parfois, mais l’idée lui occupe brièvement l’esprit).

« T’as l’air bien installé, » elle commente donc pour faire un nouveau pas de côté. L’observation est superficielle : elle n’a jamais vu les combles aménagés des Docks, encore moins la chambre de Nate, et même si elle voulait en faire une observation plus générale, elle n’est pas sans savoir que les pouvoirs des anciens prisonniers ne sont pas encore totalement revenus et que ceux-ci sont donc assez largement mis sur le côté (une solution qu’elle peut difficilement imaginée comme parfaitement acceptée par le Brisbane). « Tommy a dû te dire. Je serais bien passée plus tôt, mais je ne pouvais pas monter les escaliers. » Elena a un sourire en coin, tant le mensonge est scandaleux et ne trompe personne ici présent. Elle avait peur de le revoir, c’est ça la vérité. Peur du silence (c’est moins pire qu’elle n’aurait pu l’imaginer), peur qu’ils soient devenus deux complets inconnus (c’est globalement le cas, mais ce n’est pas si horrible), peur du regard qu’il pourrait poser sur elle et sa sale dégaine après l’île, alors qu’elle n’y a passé que quelques heures et pas dix ans. (C’est sûrement ce dernier point qu’elle essaye d’arranger d’un sarcasme).

Elle se décolle de son mur, détache enfin ses bras pour les balancer avec un semblant d’entrain d’avant en arrière (bon, une ou deux fois seulement, ça pourrait tout aussi bien être pour s’étirer). « Tu me fais visiter ? Ou tu préfères qu’on sorte ? Ou… peut-être que tu ne veux pas parler à n’importe qui ? » Sourire espiègle tandis qu’elle daigne faire quelques pas dans sa direction. Peut-être qu’ils n’ont pas tant changé.
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Nathan Brisbane
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Il la teste. On lui a rapporté que les évènements de l’été l’avaient pas mal secouée, mais est-ce que ça a été jusqu’à empiété sur son caractère ? Est-ce que ça l’a changé ? Ou bien est-ce qu’elle va réagir au quart de tour, comme il l’espère ? Si elle le fait, c’est que la Lena qu’il a connu est encore là. Si ce n’est pas le cas, well … il tenterait d’apprendre à connaître la nouvelle version. Parce que demander directement comment elle va, ça serait trop simple. Et puis ça se fait plus trop dans le coin.  Alors il tente un truc, laisse vaguement entendre qu’elle appartient à une catégorie sans vraiment de nom. Qu’elle pourrait être n’importe qui. Un prénom et un nom perdu au milieu de tant d’autres, un de ceux à qui on ne communiquerait pas des informations importantes. Et le résultat est tout à fait satisfaisant : elle court, Lena. Aussi vite que dans ses souvenirs. « C’est les six ans de colocation avec Javi, qui donnent ce genre de confiance ? » Et elle a gardé son répondant, alors il en déduit que ça doit aller un peu mieux. D’ailleurs des souvenirs il en a d’autres qui lui viennent, au moment où elle cause de son frère. C’est vrai que Javi et elle sont de la même famille ! Quand le nom Alvarez lui était venu jusqu’aux oreilles à Gracefield, il avait cru que c’était elle qui avait été faite prisonnière. C’est pas comme s’il en connaissait cinquante des Alvarez… du coup, il avait été un peu déçu en découvrant la silhouette de Javi, avant d’être soulagé de savoir qu’elle était encore là-bas, dehors. Libre. Loin de l’île-prison. « T’emballe pas, y a pas de besoin d’être en coloc avec un Alvarez pour ça ! » Il a jamais eu de problèmes pour répondre aux autres, un truc de famille, certainement. Mais il ne doit certainement pas cette belle aptitude au frangin de Lena, peut-être plutôt aux siens et encore, même pas sûr !

Son talent à elle, c’est de se retrouver impliquer dans toutes les bagarres possibles et imaginables. Un truc qui l’a rapidement fasciné chez elle, à croire qu’elle les attire à elle comme un aimant. « Ah ils t’ont enfin attribué ton propre guérisseur ? Félicitations ! Il était temps. » Entre les bleus, les blessures diverses et son épaule, c’était qu’une question de temps avant qu’on lui en colle un. Il lui avait dû lui dire qu’un jour ça finirait par arriver. Et il est plutôt content de savoir qu’on l’a confiée aux bons soins de Lou. Pas que les autres soient moins compétents, mais Lou, il le connait.

Le silence revient, celui qui rend un peu la situation gênante. Elle détourne le regard, lui incline légèrement la tête sur le côté. A quoi pense-t-elle ? Il aurait bien aimé le savoir. Et quand elle ouvre à nouveau la bouche, il comprend mieux ce à quoi elle devait réfléchissait. Il préfère tourner le sujet en dérision, il l’a toujours fait – enfin quasiment – ils l’ont tous fait à un moment ou à un autre pour pas sombrer. Elena laisse échapper un petit rire. Lui, ça suffit à faire disparaître la fausse expression d’exaspération sur son visage pour qu’on puisse y voir naître un nouveau sourire. « Crois-moi, t’aurais pas voulu du carton de bouffe, je t’ai fait un cadeau. Tu devrais me remercier ! » Même pas une étoile sur les guides qu’on file aux touristes pour savoir où manger sans risque de finir empoissonné. Piètre qualité, peu de saveurs pour ne pas dire absolument aucune et alors en terme de quantité … on était loin d’être rassasié à la fin du repas. « J’ai failli m’inquiéter. » Petite mine ennuyée sur le Brisbane, elle est sincère ? Il aimerait se dire que oui, mais ne peut décemment pas lui demander. « Oh, si c’est juste ‘’failli’’ ça va. Je m’en serais voulu, si tu t’étais vraiment inquiétée pour moi. » Il doit s’en vouloir du coup ? Il culpabilise déjà d’avoir brisé le lien entre Dwight et Tommy, causé bien trop de peine à Lucjan, alors il peut bien ajouter la peine supposée de Lena à la liste. Il n’est plus à ça près sur la liste des reproches qu’il se fait.

« Ça va. T’étais dans mon top 50 de personnes dont j’espérais qu’elles allaient finir par revenir. » Est-ce qu’il se vexe un peu ? Probablement, un peu. Un peu beaucoup ? Noooon, c’est pas le genre de la maison. Mais quand même ! Le mot 50 le laisse penser qu’il n’est pas les premiers qu’elle aurait voulu voir revenir. « Top 50 ?? Et elle est longue comment ta liste ? » Ouais, ouais parce que si c’est top 50 sur 55 ou 60, c’est pas terrible comme classement … d’ailleurs, il est où dans ce classement ? Faut qu’il sache. « J’espère que j’étais pas le cinquantième, au moins ? » Qu’est-ce qu’il aurait fait pour être si bas dans le classement ? Elle a une famille si grande que ça pour l’avoir relayé à la cinquantième place ? Parce que pour le moment, c’est le numéro auquel il s’associe. Il voit bien Javi à la première place, mais oublie rapidement tous les autres numéros entre le 1 et le 50.

Et on repart sur de la petite conversation. Lui, bien installé ? Mouais. Il a connu pire. Bien moins confortable. Bien plus sommaire, aussi. Mais au moins, il a accès à une douche tous les jours, il peut manger correctement (oui, les chips ça compte comme du correct) et même qu’il peut avoir plusieurs vêtements différents ! Du grand luxe, en somme pour celui qui a joué les Robinsons avec des copains comme il dit. « Tommy a dû te dire. Je serais bien passée plus tôt, mais je ne pouvais pas monter les escaliers. » Il hoche la tête, sauf que Tommy lui a jamais dit ça. Il a dit que fallait pas la brusquer, parce qu’il fait ça lui ? Nathan Brisbane, brusque ? Jamais de la vie ! Son frère avait bien mentionné le problème de sa jambe, mais pas son incapacité à monter des marches. Et puis, au pire, lui, il aurait pu les descendre les marches. Sauf qu’il préfère enchainer avec un truc bidon aussi. Plus facile à dire que si elle avait demandé à le voir, il se serait démerdé pour que ça se fasse, parce qu’elle lui a manqué. « Non, mais j’ai pas eu une minute à moi depuis que je suis rentré. Rien. Nada. Entre les entretiens pour raconter nos soirées feu de camp, les repas avec la moitié de l’Ordre, les sorties quasi-quotidiennes avec Leo et Chérie. J’ai été bien trop occupé, d’ailleurs t’as de la chance de me croiser. » Il ment aussi bien qu’elle, entre le ton qu’il et les détails trop nombreux de son histoire, ça fait trop pour que ça soit plausible. C’est ridicule.

L’Alvarez se détache éventuellement du mur, bouge un peu ses bras et propose finalement de quitter le couloir. Excellente idée !  «Ou… peut-être que tu ne veux pas parler à n’importe qui ? » Elle se l’est bien vite appropriée son étiquette de « n’importe qui », et le sourire qu’elle lui adresse vient trouver écho auprès du sien alors qu’elle réduit de quelques pas la distance qui les sépare. « Hm. J’allais sortir prendre l’air, je crois que j’ai assez fait le tour du bâtiment pour une vie entière. » Il jette un coup d’œil à sa jambe, elle semble être capable de supporter une petite balade, à moins qu’il ne se trompe ? Après tout, elle a été en mesure de monter les marches. Au pire, ils n’auront qu’à transplaner si elle fatigue. Ou il la portera s’il le faut, mais il a assez vu les murs de la planque pour l’instant. « Mais je dois pouvoir faire un effort et accepter de sortir avec n’importe qui. » Il hausse les épaules, les lèvres pincées, avant de soupirer. « Tant pis pour ma réputation … Je vais devoir me refaire à l’idée d’être vu avec Lena Alvarez.» A l’entendre, on aurait pu croire que c’était un calvaire, que ça aurait un effet négatif sur son image. Le genre de choses insurmontable. Pourtant ça ne lui prendra pas bien longtemps à se faire à sa présence, il s’en doute.

A son tour, il avance vers elle. Ils n’ont jamais été aussi proches depuis le mois de juillet et s’il aurait pu la prendre dans ses bras comme il envisage de le faire un court instant, il disparaît plutôt dans l’encadrement d’une porte qui se trouve entre eux. Sa chambre. Son placard de luxe, avec une vue imprenable sur les docks. 10 ou 12 m², il n'a pas demandé, pas cherché à mesurer non plus. Y a pas grand chose à voir : un lit vaguement fait, qu’un elfe de maison qualifierait de grand, un bureau où il a posé son casse-tête préféré avec deux-trois livres d'alchimie, une chaise sur laquelle sont empilés les vêtements achetés avec sa sœur et Leo, la veille et quelques étagères parce que mettre un placard aurait été bien compliqué. Et voilà, le tour était fait.

Il attrape une veste, glisse les mains dans les poches pour en ressortir un peu d’argent moldu donné par sa sœur avant de poser le vêtement sur le lit. Juste au cas où ils auraient un petit creux ou un besoin de se désaltérer. Une fois, prêt, il se retourne vers elle et la découvre en pleine observation de son espace. « C’est pas trop mal.» qu’il commente dans un haussement d’épaules. Sa chambre au Square était bien mieux. Là, c’est de l’appoint. Du temporaire, qu’il se dit. « Allez viens, ‘’Miss N’importe Qui’ la visite de mon palais est terminée, allons ruiner ma réputation ailleurs. »
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Elena Alvarez
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Allégeance : agent spécial™, membre de la Task Force de l'Ordre depuis dec. 2007, après des années de bons et loyaux services (meh) en tant que C5. (Ouistiti)
Particularité : meilleur coup de poing du quartier + chouchou de Kingsley. (elle apprend aussi l'occlumancie et la magie sans baguette depuis peu, ew.)
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« Top 50 ?? Et elle est longue comment ta liste ? » Elena voit qu’un semblant de contrariété gagne le Brisbane depuis sa précédente remarque sur sa « presque inquiétude » (mytho) – mais puisque ce n’est pas vraiment sérieux (puisque rien n’est jamais vraiment sérieux entre eux), elle baisse un peu la tête pour planquer son expression amusée. « J’espère que j’étais pas le cinquantième, au moins ? » Son sourire s’élargit, alors qu’une part d’elle-même manque de cracher un Bien sûr que non presque outré (qu’est-ce qu’il va s’imaginer là ?!). A la place, Lena préfère finalement garder le silence, hausse les épaules avec un air innocent tout juste forcé, et décide ainsi de le laisser sur sa faim pour le moment (puis comme ça, s’il refuse sa compagnie, il ne saura jamais, tant pis pour lui).

La mine toujours un peu railleuse, elle en profite pour enchaîner en ce sens – lui demander s’il est bien installé (bon, plutôt affirmer qu’il l’est), s’excuser (à sa manière) de ne pas être venue le voir plus tôt. Nate lui répond évidemment sur le même ton : avec trop de détails, trop d’enthousiasme, de quoi ne franchement tromper ni l’un ni l’autre. Elle lui est reconnaissante, quand même, de ne pas balayer trop prestement ses propres mensonges (et de ne pas plomber l’ambiance) (et de la faire rire, presque). « J’ai été bien trop occupé, d’ailleurs t’as de la chance de me croiser. » « Ah, je suis la cinquante-et-unième visiteuse c’est ça ? Très bien, c’est noté. » A son tour de se prétendre piquée au vif, alors même que son sourire dit tout le contraire.
Et ça ne peut pas durer indéfiniment, ce déni sarcastique qui leur donne des airs de gamins – parce que ça cache des montagnes de non-dits, et de traumatismes en tous genres, et de choses qu’ils ne pourront pas fuir ad vitam aeternam, mais juste un instant, Lena a l’impression d’être plus légère qu’elle ne l’a été ces deux derniers mois (à peu de choses près). Elle peut dire des conneries, sans qu’on la regarde trop mal ; elle peut rire, sans qu’on se demande à quel point c’est sincère, et quand elle risque d’imploser. Le déni est épais, mais il lui fait du bien (peut-être même qu’il leur fait du bien), et elle s’y complait volontiers.
(Juste un instant. Une parenthèse. Comme avant que Nate disparaisse pour dix putains d’années, un peu.)

Elena quitte son mur, agite les bras, hausse un sourcil quand le Brisbane lui répond qu’il s’apprêtait à sortir. Elle s’agite un peu, peut-être par crainte non avouée qu’il l’envoie se faire voir et préfère aller se balader seul (elle ne pourrait pas le blâmer, tout juste lui dire que ce n’est pas très prudent). Mais Nate lui sourit et-- « Mais je dois pouvoir faire un effort et accepter de sortir avec n’importe qui. » Et elle n’a même pas le temps, ou la conviction nécessaire, et ne lève même pas les yeux au ciel ; à la place Lena lui tend un sourire un peu trop sincère, même face à la petite pique qu’il lui réserve. « Tant pis pour ma réputation … Je vais devoir me refaire à l’idée d’être vu avec Lena Alvarez.» Puis c’est quand même un peu trop, alors elle ne contient pas le grognement (faussement) excédé qui lui vient, pas plus d’ailleurs que ses yeux cette fois-ci franchement rivés au plafond. « Des gens paieraient pour être vus avec moi, Nathan Brisbane, » elle ajoute sur le même ton, avec la confiance bravache et juvénile des Gryffondors qu’on ne lui connait plus trop ces derniers temps. (Confiance mal placée, aussi, puisque vu le prix placé sur sa tête, on serait sans doute plus enclin à payer pour ne pas être vu avec elle – mais soit.)

Nate s’avance à son tour, et elle se crispe un peu, le souffle défait ; parce qu’ils se sont brièvement croisés, en juillet, alors qu’elle-même était sévèrement amochée et surtout méchamment endeuillée, mais qu’ils n’ont pas été aussi proches depuis.
Et avant ça, depuis presque dix ans.
Lena relève les yeux vers lui, le sourire un peu tombé en une moue d’hésitation – elle se demande si elle devrait le prendre dans ses bras, si elle peut le faire, s’il va le faire, et est-ce que ce ne serait pas trop bizarre, et est-ce qu’on change de manière d’enlacer les gens au cours d’une décennie, et—
Nathan passe entre eux deux pour ouvrir la porte de sa chambre. Bon. C’est sûrement plus sage comme ça. (Ils sont sûrement plus sages maintenant).

Elle lui emboite le pas (pas très longuement au vu de la taille de la… chambre ?), laisse aussitôt ses yeux courir le long des murs, du lit, de la chaise surplombée d’habits – tout ce qui pourrait lui donner un indice sur sa nouvelle manière de vivre, son état de santé et de confort. Il ne l’a pas franchement invité à visiter, mais Lena fait tout comme ; elle monte (plus péniblement qu’elle ne le voudrait) l’échelle du lit superposé, regarde un instant les Docks visibles depuis la grande fenêtre, coudes posés sur le matelas. Bon, la vue n’est pas si mal… « C’est pas trop mal.» Elle redescend (toujours maladroitement), met tout de même un point d’honneur à ne pas s’aider du Brisbane posté juste en bas (il ne manquerait plus que leur premier contact soit un sauvetage intempestif (et un peu pathétique)… ça va, non.) « Tu décorais mieux, dans mes souvenirs. » Le diagnostic est posé sur un ton neutre, mais sans véritable reproche – Elena se doute bien que ce placard n’est qu’une étape, qu’il n’est pas voué à rester là plus longtemps que nécessaire. (N’est-ce pas ?) « Ou alors, c’était déjà Chérie. » (Elle retrouve un semblant de sourire).

Sa main vient soulever sans gêne quelques-uns des vêtements entassés (clairement signés Léo, ceux-là), s’arrête dans un nouveau petit sourire sur le Rubik’s Cube, court avec plus d’intérêt le long des livres d’alchimie (qu’il a repris, donc) (elle garde l’observation pour elle pour le moment). Nate finit de s’agiter dans son dos (assez littéralement, vu le peu d’espace), l’entraîne dehors d’un « Allez viens, ‘’Miss N’importe Qui’ la visite de mon palais est terminée, allons ruiner ma réputation ailleurs. » qui lui vaut cette fois-ci bel et bien leur premier contact : un poing refermé venant (relativement doucement) heurter son épaule (et tempéré, s’il le faut, par un sourire).
Elle le suit, gagne un peu de temps avant les escaliers. (Bien sûr qu’elle peut les descendre enfin, et sans l’aide de personne même, et sans prendre un quart d’heure pour le faire, ils vont voir, tous). « Mouais, ton palais c’est globalement plutôt un placard à balai avec vue sur les Docks. » Elena hésite, songe à lui dire qu’elle a une planque et qu’il y sera toujours le bienvenu et que Lou y est souvent, en plus – mais c’est un peu tôt, non ? Elle ravale plutôt sa salive et se lance à l’assaut de la première marche, le contournant l’air de rien pour se placer côté rambarde. « Puis tu sais… (Elle se retourne brièvement vers lui dans une moue qu’elle veut garder sérieuse mais qui menace sérieusement de virer à l’amusement) Je veux bien te pardonner pour cette fois parce que t’es encore tout nouveau et que vous revenez tous de loin… Mais tu parles à un cercle cinq, en fait, Brisbane. Tes mots ont des conséquences. Tu veux rester dans ton palais à vie, ou...? » Doigt prétendument menaçant tendu dans sa direction, alors qu’elle serre les dents pour avaler une première volée de marches.

La pause (un peu trop longue) sur le premier palier est bien méritée, et Lena jette un œil au Brisbane, comme dans l’espoir de constater que lui aussi est un peu essoufflé (il revient vraiment de loin après tout, même si elle lui trouve l’air plus affuté physiquement que la dernière fois qu’ils se sont vus) (c’est peut-être juste une impression). « Je sais que techniquement tu connais mieux le quartier que moi, mais… (Elle a failli oublier, l’espace d’un instant. Est-ce que ce n’est pas dangereux, qu’il reste là ? Même avec Tommy ?) Il y a un bubble tea qui a ouvert l’année dernière derrière les galeries, et sinon… (Son ton vire à la confidence.) Il y a un camion à pizzas un peu plus loin, et ça doit être le bon soir. Lou me détesterait d’en parler (le pizzaiolo n’y est pas vraiment italien), mais on n’est pas obligés de lui dire ? » Elle se relance vers la deuxième volée de marches dans l’ombre d’un sourire, retient tout juste la question qui lui vient (depuis combien de temps il n’a pas mangé de pizzas), parce que ce serait la porte ouverte à toutes les fenêtres (et depuis combien de temps il n’a pas fait telle ou telle chose, et est-ce qu’on lui a montré comment se servir d’un téléphone, ou est-ce qu’il sait qui est le leader de la Premier League, ou…) – ce qui ne serait certainement pas sa place, et les sœurs Martillo lui auront sûrement déjà tout montré de toute façon—
Elena grimace en descendant un peu trop lourdement une marche, dissimule le tout sous une nouvelle raillerie. « Enfin t’avais peut-être prévu une super randonnée hein, je dis juste ça parce que… Faudrait pas que les gens nous voient ensembles, quoi, qu'est-ce qu'ils iraient dire... » Pile au moment où ils passent devant l’atelier de Tommy, qui ne manque pas de leur tendre une expression mi-surprise mi-souriante. Excellent.
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Nathan Brisbane
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Et elle l’ose le laisser dans le vague. Honteux. Scandaleux, même ! Scandaleusement drôle, surtout. A sa place, il aurait fait la même chose. Les piques s’enchaînent, les sourires avec et les petits mensonges dissimulés par les bêtises aussi, mais c’est pas grave. Ils ont trouvé un équilibre, alors pourquoi chercher à le rompre ? Autant profiter de cette bulle avant que la réalité ne les rattrape. Parce qu’elle finira par le faire, elle le fait toujours. A Gracefield, c’était les Battues qui les rappelaient à leur triste sort, bien plus finalement que d’être lâchés sur une île au milieu de nulle part. Une fois la partie terminée, c’était juste eux. Eux, l’île, la solitude. Ici, qu’est-ce que ce sera ? Un mot ? un nom ? Un visage ? une question peut-être ? « Des gens paieraient pour être vus avec moi, Nathan Brisbane, » Ça aurait pu être cette remarque, mais il s’y refuse. Cherche une parade, une connerie à trouver en réponse. Vite. Il se retient quand même de dire que dans son cas, y a vraiment des gens qui ont payé pour passer du temps avec lui, mais il ne trouve pas de tournure qui ne laisse pas place à des sous-entendus douteux. Alors il se contente d’un : « Ben voyons, qu’est-ce qu’il faut pas entendre ! » un peu railleur. Tout est fait pour maintenir la réalité encore un peu éloignée.

Sans surprise, elle l’a suivie à l’intérieur de ce qu’on lui a vendu comme étant une chambre. Y a tout juste la place de se retourner, un agent immobilier aurait probablement jugé ça indécent de qualifier l’espace entre ces quatre murs de ‘’chambre’’. Et puis un lit superposé, vraiment ? Ils ont vu la taille qu’il fait ?  « Tu décorais mieux, dans mes souvenirs. » Il tourne la tête vers elle, et reconnaît qu'elle n’a pas tort. Y a pas eu de décoration ou de tentative de personnalisation de faite dans la pièce. Le temps pour le faire, il l’a eu, il l’a encore. La motivation peut-être un peu moins. Il se dit encore que ce n’est qu’une question de temps avant qu’on le change de planque ou qu’il ne décide de lui-même d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Alors à quoi bon décorer un coin qu’il ne s’imagine pas squatter indéfiniment ? L’inspectrice Lena demande alors si c’était pas plutôt le travail de Chérie à l’époque. Ça aurait pu, elle a toujours eu l’esprit créatif, des idées plein la tête pour ses recettes et le reste. Sauf que non, à ce moment-là, elle devait jouer les passeuses et avaient bien d’autres préoccupations en tête que de faire la chambre de son petit frère. Il secoue la tête, non, la dernière chambre qu’il avait occupée avait été décoré par ses soins. « C’était moi, mais tu sais qu’elle a déjà proposé de venir mettre un peu de vie là-dedans ? » Il a décliné bien sûr, elle a mieux à faire que de jouer les décoratrices d’intérieur et puis, ce placard même s’il offre un semblant de sécurité ne l’accueillera pas indéfiniment. « Mais j’sais pas, j’ai pas encore trouvé l’inspiration. » Ni même l’envie, qu’il manque d’ajouter. Il a encore un peu de mal à se projeter où que ce soit pour oser vraiment y poser sa trace. Une magie encore un peu défectueuse, un placard en guise de chambre, toujours cette foutue incertitude qui plane au-dessus de leurs têtes, y a rien qui aide pour le moment. Peut-être que ça reviendra, comme sa magie, qui sait !

En attendant de le découvrir, il décide de mettre un terme à la visite en l’invitant à sortir, non sans lui trouver un nouveau nom ! Un titre qui lui vaut un coup de poing gentillet dans l’épaule avant de prendre de le devancer. « Fais gaffe, il paraît que je suis en sucre, faut me préserver ! » qu’il lui lance. Ce ne sont pas les termes exacts qui ont été employé pour parler d’eux, les ‘’revenants’’, mais l’idée est là. On y va en douceur avec eux, pourtant ça va faire un bon mois qu’ils sont là, qu’ils ont eu tout le loisir de leur rabâcher que tout va bien. « Mouais, ton palais c’est globalement plutôt un placard à balai avec vue sur les Docks. » Belle conclusion pour terminer la visite du Palais Brisbane. C’est exactement ça. Le terme de palais n’est là que pour donner l’illusion d’un confort qu’ils n’ont pas, quoi qu’en comparaison de ce qu’ils avaient sur l’île, les Docks ça vaut largement un 5 étoiles – allez, peut-être 4 parce que y a pas de room service, et encore … il est presque sûr qu’il pourrait se faire monter à manger dans sa chambre s’il demandait aux bonnes personnes. « Eh critique pas, tu veux ? C’est pas donné à tout le monde de vivre dans un tel luxe. » Juste aux fugitifs dans leur genre. « Je suis même pas sûr que tu puisses te vanter d’avoir aussi bien. Si ? » Il doit bien reconnaître que sa chambre sur le Tempest, celle qu’il a lui-même squatté à son retour, était loin d’être mal. Elle avait dû y être bien. Mais il est curieux de savoir où elle vit, ce à quoi elle consacre ses journées, curieux de tout, comme il l’a toujours été.

« Puis tu sais… » Il sent la connerie venir. Qu’est-ce qu’elle va lui annoncer ? Ah oui, il est tout nouveau dans le coin. Il note l’excuse dans un coin de sa tête, ça pourra lui resservir. Et elle précise qu’elle lui est passée devant, que c’est un cercle 5. Il sait plus exactement ce que ça veut dire d’être au niveau 5, mais suppose qu’elle doit avoir des gens sous sa responsabilité, plus de missions à gérer aussi certainement. Ils sont arrivés encore gamins dans l’organisation avec des idées et des rêves plein la tête, et elle est à présent cercle 5 ? Adulte et cercle 5. La progression est belle, bien plus que la sienne. « Tes mots ont des conséquences. Tu veux rester dans ton palais à vie, ou...? » Oh, ok, ça menace maintenant ? C’est plutôt elle, qui a trop pris la confiance. « Ou quoi, Alvarez ? » Elle est sérieuse ? Il attend la suite, lui. Mais la brune ne semble pas disposée à le faire, en fait, elle se contente de descendre les marches. « Eh t’as pas fini ta phrase ! Tu peux pas faire ça, Lena, c'est de la triche, de l'abus de pouvoir même! » Mais elle n’a pas l’air de s’en soucier de cette règle, faut croire que ça les concerne pas les cercles 5. Alors il reste un peu penaud, sur le haut des escaliers alors qu’elle pose son pied sur le premier palier. « C’est moche ce que tu fais, menacer un pauvre petit cercle 3, je devrais peut-être revenir sur ma proposition de te laisser m’accompagner… »  Même s’il voulait, il saurait pas comment faire parce qu’il n’a aucune envie de la voir partir. Encore moins maintenant qu’elle lui laisse le choix entre thé étrange et une pizza. Aussi, il ne met pas bien longtemps avant de la rejoindre. « Pizza, ça me va ! » Il a peut-être répondu un peu vite, mais il en a rêvé de cette pizza. Même d’une pizza pas tout à fait faite selon la tradition italienne. Et puis, si elle y tient, ils pourraient toujours prendre un de ces thés qu’elle a mentionnés juste après, mais la pizza passait avant. « Et non, en effet, on n’est pas obligés de tout raconter à Lou. » Il ne manquerait plus que le Brisbane se prenne un savon pour avoir trahi les Sacramoni ...

La dernière volée de marches est descendue un peu plus facilement que la précédente. Mais arrivés au rez-de-chaussée, ils passent inévitablement devant les ateliers. Ateliers qui auraient dû être vides, pourtant Tommy est encore là et bien entendu, il ne manque pas de sourire en les voyant passer. « Je crois qu’on le saura bien assez tôt, ce qu’ils vont en dire ... » Nate est tenté de dire à son frère de pas se faire d’idées, ils vont juste manger un morceau, mais s’en abstient. Il est presque certain que d’ici demain toute la famille sera au courant qu’ils sont allés faire un tour. Et il peut facilement imaginer que chacun aura sa propre interprétation de cette simple sortie. « Et pour la super rando, on verra quand ta jambe pourra le supporter, ça serait con que je te perde au milieu des bois ! » Bah oui, parce qu’il peut clairement pas aller faire une rando tout seul. Pas tant qu’il est pas certain que sa magie ne le lâche en plein duel s’il venait à croiser des membres de la BPM. « Pour le moment, tu m’as juste donné faim. » Merci, Lena.

Une fois dehors, Nate ferme les yeux le temps de prendre une grande inspiration. Quelle drôle de sensation d’être à la fois libre et pourtant, toujours prisonnier de son statut de fugitif. Même l’air pollué de sa ville lui a manqué ! Ses rues, ses commerces, cet accent, tout lui crie qu’il est à la maison. Il est à la maison et Lena l’accompagne. Ca a du bon d’être rentré ! «On va de quel côté ? » qu'il demande pour briser le silence qui semblait vouloir s'installer à nouveau entre eux. S’il connaît les rues de la ville comme le fond de sa poche, il est presque sûr que même aujourd’hui il serait incapable de s’y perdre, il n’a cependant aucune idée de l’emplacement du fameux camion dont elle a parlé. Pour cette partie du plan, il s’en remet entièrement à elle. « Bon et bien il reste plus qu’à savoir si je suis plus content de te voir toi ou alors d’aller manger une pizza. » Lena ? la pizza ? Les deux ? Surtout Lena ? A moins que ça soit la pizza ? Mais Lena quand même, non ? « T’as l’air d’être une connaisseuse. C’est quoi leur meilleure pizza ? » Il lui jette un petit coup d’œil, peut-être que sa réponse l’aidera à se décider. Il pourrait probablement hésiter un long moment devant la carte, alors, autant éviter que ça n'arrive en réduisant la liste d’options.

Et alors qu'ils marchent vers l'endroit le plus intéressant du jour, ses doigts viennent frôler ceux de l'Alvarez. Une fois par accident, mais la seconde fois, il n'est pas certain de pouvoir jurer que c'était involontaire.
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septembre 2007, albert docks | @nathan brisbane

Nate parle, et elle aurait presque oublié qu’il parlait beaucoup ; ça lui arrache un sourire, et la laisse un peu pantoise aussi (ils sont peu, à pouvoir lui couper la chique comme il le fait). « Fais gaffe, il paraît que je suis en sucre, faut me préserver ! » « Moi aussi ! » Elle répond spontanément, trop même – son état actuel ne la fait pas vraiment rire, d’ordinaire, et elle se surprend elle-même à sentir l’air espiègle qui se fraye un chemin jusqu’à son visage, alors qu’elle se retourne brièvement vers le Brisbane.
Bien lancée, Lena enchaîne, se met à tailler le placard qu’on a daigné lui attribuer. « Eh critique pas, tu veux ? C’est pas donné à tout le monde de vivre dans un tel luxe. » Son sourire faiblit un peu (il a raison, il le sait mieux que personne et elle s’en sent un peu bête), mais elle reprend des couleurs quand il lui demande si elle a aussi bien. Evidemment que oui : elle pourrait parler de son ancienne chambre à St-James, savamment décorée pour le coup (mais ça impliquerait de parler de Lee), de la nouvelle, celle qu’elle squatte et pour laquelle elle s’évertue à faire de même (mais il faudrait alors parler de Dae-won, et pour une raison qui lui échappe elle aimerait autant éviter), de celle à Little Italy, définitivement trop cool (quoiqu’un peu austère) et qu’elle re-fréquente depuis le retour d’Esteban (mais il faudrait expliquer que Little Italy est sa planque, et est-ce qu’il ne se sentirait pas blessé qu’elle ne lui ait pas encore proposé de s’y installer…?) – bref, une fois n’est pas coutume, Elena préfère se taire et se concentrer sur l’endroit où elle pose les pieds.

Dans un premier temps, en tous cas – dans un second, elle fait diversion. (Et elle sait qu’en allant piquer Nathan ainsi, ça marchera forcément – puisque ça marche pour elle, et qu’elle retrouve un grand sourire, amusé plus que vraiment narquois). « Ou quoi, Alvarez ? » Lena s’immobilise un instant, fige même la main sur la rampe pour l’occasion. Elle a les sourcils haussés et une moue franchement surprise (quoique plus appréciative qu’elle ne le voudrait), au moment de se retourner une nouvelle fois – non, décidément, ils ne sont pas beaucoup à lui parler comme ça, et elle ne peut pas nier que ça lui tord un peu l’estomac, même si pas si négativement que ça. Une expiration entre l’amusement et la stupéfaction lui échappe, mais elle en reste là.

« Eh t’as pas fini ta phrase ! Tu peux pas faire ça, Lena, c'est de la triche, de l'abus de pouvoir même! » La protestation fait fondre le peu de défiance (de contenance) qui lui reste. « Oui. » C’est tout, et ça menace de sérieusement la faire exploser de rire-- « C’est moche ce que tu fais, menacer un pauvre petit cercle 3, je devrais peut-être revenir sur ma proposition de te laisser m’accompagner… » Elena essaye de se reprendre, surtout face à l’air penaud du Brisbane, mais franchement… « Oh cariño, tu vas me tirer des larmes. Tant pis, je— » « Pizza, ça me va ! » Elena baisse la tête, parce qu’elle a cette fois-ci un grand et franc sourire, puis un « Super » qui lui échappe au moins aussi rapidement qu’à Nathan. (Elle parlait de ne pas tout raconter à Lou, évidemment, simplement aller manger une pizza avec Nate ne déclencherait pas une telle approbation, enfin…)

Tant bien que mal, ils finissent par arriver au bas des marches (plutôt mal que bien même, Lena se sentant a priori pousser des ailes et sautant la dernière – évidemment, ses traits sont rapidement déformés d’une grimace). Un bonheur ne venant jamais seul, ses yeux atterrissent sur le Brisbane (l’autre, Tommy), évidemment toujours en poste à cette heure-ci ; Lena sent ses dents grincer, d’abord, puis décide plutôt de s’en amuser (encore. Décidément.) « Je crois qu’on le saura bien assez tôt, ce qu’ils vont en dire... » Peut-être qu’elle ne devrait pas ? Peut-être que ça emmerde Nathan, même ? Peut-être qu’il a trouvé une copine (ou un copain, hein) là-bas et qu’il ne veut pas se retrouver dans les immanquables ragots familiaux ? Tommy le saurait, non ? Est-ce qu’il le lui aurait dit ? (Pourquoi est-ce qu’il l’aurait fait ? Quand elle a demandé s’il allait bien, peut-être). « Tu veux que j’aille lui dire qu’on va juste manger un truc ? (Son sourire narquois persiste quand même un peu.) J’peux lui proposer de venir, même. (Il disparaît, finalement, sans doute parce que même si elle adore Tommy et qu’elle ne le dira jamais assez, toutes ses pensées tournent quand même autour de quelque chose qui ressemble plutôt à un please say no.) Il devrait être content, ça fait un mois que… » Elena se rend abruptement compte qu’elle n’arrange pas vraiment ses affaires, d’autant plus avec ce qu’elle manque de dire (quelque chose comme « que je lui donne des excuses parce que j’ose pas venir te voir », ce qui est bien entendu inenvisageable, dignité oblige, et ce même si la parade n’est pas franchement plus convaincante.) « Que je lui fais passer des nouvelles palpitantes de ma vie. Ça a éclairé tes journées, j’espère ? » C’est déjà un peu mieux sur la fin ; ça la fait sourire, même. Puis ça leur permet d’enchaîner sur d’autres futilités (sur une soi-disant randonnée, notamment, qui lui fait à nouveau hausser un sourcil dans un « Je rêve. Me perdre, moi ?! » Essaye un peu.), alors qu’ils quittent enfin Albert’s Docks (sans Tommy, donc.)

Elle regarde Nate prendre une grande inspiration sitôt à l’extérieur (sourit, encore, et oublie peut-être un peu de dire quelque chose, ou de ne pas simplement rester plantée là à le fixer – mais Nate est , il est vivant et il est libre, et il a même un peu de barbe alors qu’elle pensait qu’il resterait imberbe à vie, c’est tellement improbable que--) « On va de quel côté ? » Lena atterrit d’un coup ; hoche la tête sans sens précis, file à gauche des Docks sans franchement lui indiquer de direction (manquant ainsi de les téléscoper et, à défaut, les rapprochant certainement). « Par-là, chico ! » C’est Liverpool alors il ne fait pas beau et la lumière décline déjà, mais il ne pleut pas : it’s a win. « Bon et bien il reste plus qu’à savoir si je suis plus content de te voir toi ou alors d’aller manger une pizza. » Œillade pour le Brisbane, vite planquée derrière une tête légèrement penchée en avant (ça sert aussi à cacher tout sourire intempestif). « …..T’es content de me voir ? », Elena note, avec un peu trop de fierté (et d’hésitation, peut-être) dans la voix. C’est bête ; de se réjouir (un peu) qu’il soit le premier à le reconnaître, d’avoir seulement la confirmation qu’il l’est, qu’il ne l’a pas oubliée, qu’il ne lui en veut (pas trop) de ne pas être venue plus tôt (elle le ferait peut-être, à sa place.) « Je le savais... » Définitivement le sourire un peu trop fier, pour quelqu’un qui n’en mène pas franchement large et qui est au moins aussi contente de le voir.

« T’as l’air d’être une connaisseuse. C’est quoi leur meilleure pizza ? » C’est plus facile de parler de pizza, évidemment – elle ne pourrait pas le blâmer. « Oof, alors là, attends un peu. (Lena a subitement l’air de réfléchir à une affaire d’état, alors qu’ils continuent le long des galeries, passent distraitement devant le musée Beatles.) T’aimes toujours pas les anchois, hmm ? (Elle en est à peu près sûre, mais dans le doute, après neuf ans… Ça s’oublie, ce genre de détails ?) Du coup… »

Les doigts de Nathan. Contre les siens. Elle est à peu près sûre que c’est un accident, parce qu’ils ne se sont pas vraiment éloignés depuis qu’ils ont quitté les Docks, mais…
Les mots se noient un peu dans une gorge qu’elle trouve étrangement nouée ; sa concentration (quoique surjouée) en prend un sale coup.

« Bon, ils ont une super Sicilienne, une incroyable pizza au saumon fumé… Mais toi ? Toi t’es totalement un mec à… Reine. Pizza Reine, hein. Valeur sûre avec un twist, idéale pour retourner aux basiques, tout ce dont tu as besoin. » (Les mots sont détachés avec soin.) Back to basics, c’est une manière de ne jamais se tromper n’est-ce pas ?

Nouveau frôlement des phalanges contre les siennes ; Elena sait, sans avoir besoin de le regarder, qu’il ne s’agit cette fois-ci pas seulement d’un accident, pas alors qu’ils vont encore en ligne droite, que les pavés (et sa boiterie) s’estompent. Une vague de froid (de chaud ?) remonte sa poitrine, descend sa colonne, lui assèche la gorge et pudiquement tourner les yeux. C’est Nathan, c’est ridicule, après neuf ans, est-ce qu’elle en est vraiment à…
Ses propres doigts remontent le long du poignet de Nate, toujours sans un regard, s’y attardent un peu, hésitants, alors que son pouls semble emballé jusque dans le creux de sa main. Elle remonte la main, finalement, jusqu’à venir attraper son bras.

Et c’est rien. Rien du tout, même.
Surtout pour quelqu’un comme elle, toujours accrochée aux autres.
Puis – elle pourrait dire que c’est à cause de sa jambe. Elle pourrait le pousser dans les cordes, plus ou moins sympathiquement, lui dire que c’est lui qui a initié le contact, qu’elle le connait (l’a connu). Elle pourrait faire comme si ce n’était qu’un sympathique témoignage d’amitié, sautiller gaiement, rire un peu, dédramatiser la première fois qu’ils se touchent vraiment, alors qu’elle n’a pas osé le prendre dans ses bras, et qu’elle a presque peur de l’abimer, vu d’où il revient— Rien ne sort.
Elle n’en parle pas – beaucoup moins bravache, d’un coup.

A la place Elena continue d’avancer, comme si de rien n’était, comme si tout était parfaitement normal même, que son cœur ne battait pas encore un peu trop, et que ce n’était pas un peu too much pour une situation qui pourrait advenir au quotidien.
(Pas avec Nate.)
(Est-ce qu’elle s’est ramollie, avec l’île, ou… ?)
« Ça fait pas trop bizarre d’être… » Dehors ?, elle retient de justesse. La question est plus sincère que les précédentes remarques. Plus maladroite, en conséquence. « Ici ? Chez toi, un peu ? » C’était plus facile de dire des conneries. C’était plus facile, et elle ne peut plus que lui jeter un coup d’œil hésitant, mais elle a besoin de savoir – comment il va, vraiment, comment il a fait, tout ce temps.
Ce n’est qu’un début, et puis… Et puis leur destination est à peine à cinq minutes, maintenant, alors…?
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Nathan Brisbane
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Le projet pizza des deux résistants est validé. Ne reste plus qu’à le mener à bien.

Cela lui semblait facile à faire jusqu’à ce qu’ils ne croisent la route de Tommy et que Lena ne propose d’apporter une modification à leur sortie. « Tu veux que j’aille lui dire qu’on va juste manger un truc ? »  Que Tommy vienne avec eux ? Il manque de la couper avec un ‘non’ peut-être un peu trop franc. Est-ce que c’est vraiment ce qu’elle veut ? Une virée en ville avec les frères Brisbane pour escorte ? Il adore son frère, pour de vrai hein, il apprécie de pouvoir à nouveau passer du temps avec lui, mais il n’est pas particulièrement pour cette idée. Pourtant, elle a vraiment l’air de vouloir l’inviter. Il hésite, observe son frère avant de se rappeler qu’il lui a dit avoir d’autres projets pour le reste de la journée. Quel dommage. Alors pourquoi le retarder davantage ? D’une phrase, il balaye donc la proposition de l’Alvarez. « Il doit retrouver Mira, je pense qu’il doit plutôt avoir hâte de la rejoindre que de venir avec nous. » Et si elle a passé autant de temps qu’il a cru le comprendre avec le reste de sa famille, elle sait que pour Tommy, Mira est une priorité absolue. Ils pourront toujours refaire une sortie pizza en plus grand comité plus tard, si elle y tient, mais pas aujourd’hui. « Pas sûr en plus, qu’il ait envie d’entendre tes aventures encore une fois ! »  qu’il ajoute, moqueur. Lui, par contre ? Il se dit que son frère a peut-être oublié des détails ou que Lena pourra toujours en apporter des supplémentaires. Il paraît qu’elle aime toujours autant se retrouver au milieu des bagarres, doit bien y avoir des histoires à raconter avec ce genre de centre d’intérêt, non ?

La porte de la planque claque finalement derrière eux, tandis qu'ils font leurs premiers pas dans la rue. Eux, sans Tommy.

Nate profite de chaque seconde passée à l'extérieur, le fait de quitter à nouveau les murs d’une planque qui lui paraît déjà bien trop familière est un réel plaisir. Il pourrait probablement aller ailleurs, mais il ignore la localisation de la majorité des planques et avec sa tête qui a été vu par un certains nombres de sorciers, il n'ose pas se risquer à une sortie dans les rues de la capitale. Pas dans son état. Dans quelques temps peut-être? Et encore, c'était à voir ... Alors il se contente de Liverpool où le risque est plus modéré. Et alors qu’il prend ce qu’il croit être la route du camion à pizza, elle le corrige. « Par-là, chico ! » Ca commence bien !  Il la rejoint rapidement, un peu plus et il partait dans la mauvaise direction. « T’es content de me voir ? Je le savais... »  Il sent la pointe de satisfaction, à moins que ça ne soit de la fierté ? dans le ton de sa voix et ça le fait sourire. Tout comme le fait qu’elle se souvienne encore qu’il était hors de question qu’il mange des anchois. « Non, ça n’a pas changé. » Après des années sous un régime douteux, il parvient encore à faire le difficile avec ce seul aliment. Alors Lena se lance dans la quête de la pizza parfaite pour un revenant. Il l’écoute avec attention sa tentative. « Bon, ils ont une super Sicilienne, une incroyable pizza au saumon fumé… Mais toi ? Toi t’es totalement un mec à… Reine. Pizza Reine, hein. Valeur sûre avec un twist, idéale pour retourner aux basiques, tout ce dont tu as besoin. »  Il fait oui de la tête, ça sera donc une Reine. Ok, très bien. Ca lui évitera de passer un temps fou à examiner la carte, à vouloir tout prendre sans pouvoir se le permettre et à saouler le commerçant avec son indécision. Un poids en moins, donc. Et quand elle lui attrape finalement le bras, après sa tentative maladroite d’établir un semblant de contact avec elle, s'en est encore un de moins qui le pèse. Il ne sait pas exactement ce qu’il espérait de ce geste. Qu’est-ce qu’il y aurait à en attendre, de toute façon ? Ils ne se sont pas vus depuis une éternité, et s’ils sont encore en mesure de se lancer des piques comme avant, elle a certainement trouvé quelqu’un. Tommy n’a rien mentionné à se sujet, mais il n’y aurait rien d’étonnant à cela. Non, il a juste besoin de la savoir à côté de lui. Nathan a toujours été tactile et avec tout le monde, ça n'est pas un secret – Lou lui avait souvent fait la remarque par le passé – et ce contact, il en a besoin. Il a beau savoir qu’il est relativement en sécurité, il a besoin de cette proximité. Il est d’autant plus reconnaissant à Lena qu’elle ne semble pas s’en formaliser et continue à le guider dans la bonne direction. « Je te fais confiance. » L’expérience lui a appris qu’on pouvait toujours faire confiance aux Alvarez. Et puis tant qu’il n’y a pas d’anchois dans sa pizza, il est presque sûr qu’il pourra tout manger. Il ne prend donc pas trop de risques à se reposer sur ses compétences.

« Ça fait pas trop bizarre d’être … ici ? Chez toi, un peu ? » Il ne répond pas tout de suite, il y a tout un tas de détails qui lui passent par la tête. C’est vrai qu’il n’a pas vraiment pris le temps de se poser la question. Être rentré, c’est étrange. Voir ces visages qu’il a parfois bien trop brièvement fréquentés ou pas du tout, voir sa famille, leur parler, tout ça c’est bizarre. Il peine encore par moment à le réaliser. C’est peut-être pour ça qu’il est content de voir qu’Elena ne l’a pas lâché. Elle est là. Ce n’est pas un rêve. Il ne va pas ouvrir les yeux, se réveiller en sursaut au milieu de l’espèce de dortoir qu’il partageait, parce que Gracefield c’est fini. « Si. » Il est chez lui, à Liverpool. Ça aussi, ça l’a frappé. Il connaît cette ville, elle l’a vu grandir, elle a été sa maison, pourtant, elle lui semble un peu étrangère. Pas tout à fait hostile, mais non plus accueillante. A croire qu’elle lui reproche sa longue absence. Conscient qu’il a peut-être été un peu trop expéditif dans la réponse, il prend le temps de compléter sa réponse avec un peu plus de douceur. « Je saurais pas comment l’expliquer. C’est la maison, sans l’être. » L’explication est bancale, probablement trop instable pour qu’elle voit ce qu’il essaye de dire. Faut qu’il fasse mieux. « Je connais ces rues, si tu continues plus loin là-bas –  de sa main libre il lui montre une intersection – y a un parc où on a passé pas mal de temps quand on était gamins. Y peut-être même encore l’épicerie où on allait acheter de quoi goûter. » C’était sa maison. « Mais là, je – » Est-ce qu’elle l’est encore ? Il claque la langue, un peu agacé, tente de trouver les mots justes pour rendre son discours plus fluide. « Ça fait trop longtemps que je suis parti. » Il lâche ça comme si c’était de sa faute, comme s’il avait de lui-même décidé de claquer la porte un jour. Sauf que ce n’est pas le cas. Sa maison a juste changé et personne ne lui a donné les clés, ni même les plans pour qu’il s’y retrouve. « Je suis content d’être rentré. Je peux pas dire le contraire, parce que ce serait faux. » Il était plus que temps qu’il rentre. « J’en avais assez fait le tour de cette ile. » Mais il sait pertinnement qu'il aurait continué à le faire, ce tour. Combien de temps aurait-il tenu encore Un an ? deux ans ? Dix ? Impossible à dire. « Mais c’est comme si j’étais un étranger dans ma propre maison. » Voilà. Il l’a trouvée la phrase qui résume tout. A Liverpool, comme au sein de sa propre famille, il a manqué trop d’évènements, trop d’épisodes pour pouvoir décemment comprendre tout ce qui a pu se produire. « Un inconnu pour tout le monde, ma famille y compris. » Tout à fait le genre de confidence qu’il ne se voit pas faire à sa famille, pas encore en tout cas. Peut-être jamais, même. Il peut presque déjà se jouer la scène dans sa tête, imaginer les répliques de chacun. Il ne peut pas leur dire, en fait. Il s’est peut-être un peu trop lâché dans les confidences, elle n’a pas besoin – probablement pas tellement envie non plus – d’entendre ce genre de propos.

Mais elle a ouvert la porte des conversations sérieuses, fallait bien que ça arrive, alors il continue dans cette lancée. « Javi a dû te dire qu’on avait en plus des soucis avec notre magie, non ? » A moins que son statut de cercle 5 lui ait offert le privilège de l’information par quelqu’un d’autre ? Il ose aussi enfin reposer les yeux sur elle. Elle est forcément au courant de ce détail, ils ne doivent pas être nombreux ceux qui ignorent encore ce détail. Il donne un coup de pied dans un caillou qui trainait sur le trottoir, encore un truc avec lequel il a du mal.

Il est de retour, mais il est aussi inutile que ce caillou sur le pavé.
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Elena Alvarez
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tw : lenita energy mais
qui est surpris-e, même

« Je te fais confiance. – Bien sûr que tu me fais confiance, » Elena sourit en relevant la tête vers le Brisbane – comme s’il n’y avait rien de plus naturel au monde, que chacun lui faisait une confiance aveugle en ce moment, et que ça ne lui faisait pas un peu trop plaisir d’entendre ce genre de phrases de rien du tout. Peut-être même que ça lui fait un peu trop de bien, en réalité ; et peut-être bien que c’est pour ça qu’elle se sent obligée de mettre les pieds dans le plat une première fois. « Si. » C’est tout ce que Nate a à lui répondre, d’abord, et Lena craint brièvement d’y avoir été trop fort, trop vite ; le fait qu’il poursuive finalement la rassure, mais elle ne peut pas s’empêcher de détourner le regard (sans lui lâcher le bras pour autant) et de déplorer silencieusement son propre côté bulldozer. « Je saurais pas comment l’expliquer. C’est la maison, sans l’être. » Elle le laisse donc faire, garde le silence (une fois n’est pas coutume), suit du regard chaque emplacement qu’il lui montre en hochant doucement la tête. (Damn it, elle ne savait pas qu’ils étaient si près de chez lui – elle aurait sûrement suggéré un autre itinéraire, si ça avait été le cas.)

« Ça fait trop longtemps que je suis parti. » Elena sent sa main se serrer davantage autour du bras de Nathan, comme pour mieux le soutenir (ou contenir le semblant de culpabilité qu’elle sent à nouveau poindre dans son estomac). Elle ouvre une première fois la bouche, la referme en comprenant qu’il n’a toujours pas fini de se livrer. « C’est comme si j’étais un étranger dans ma propre maison. » Cette fois-ci, c’est son cœur qu’elle sent se serrer ; et si Lena accueille pleinement la confession, plus touchée qu’elle n’oserait le dire par le fait qu’il recommence à s’ouvrir devant elle aussi vite, elle s’en retrouve aussi penaude et toute petite face à l’ampleur de ce qui est arrivé au cadet Brisbane. « Un inconnu pour tout le monde, ma famille y compris. – Hey--» Bien incapable de rester silencieuse plus longtemps, Lena fait en sorte de les arrêter tous les deux. Ses yeux s’égarent rapidement sur sa main, qui a comme glissé le long du bras de Nate pour s’arrêter au niveau de son poignet ; quand elle pivote pour lui faire plus franchement face, elle lui attrape (finalement, étrangement délicatement, résolument) les doigts, et tant pis si elle ne devrait peut-être pas vraiment faire ça. « T’es exactement où tu devrais être », elle commence, doucement, cherchant à accrocher ses yeux bleus pour mieux appuyer ses propos. « T’as passé dix ans au milieu de nulle part, à… (Elle ne sait pas comment résumer les choses, comment en parler, comment--) …à-- à survivre, et t’en es revenu parce que t’es Nate Bloody Brisbane, mais même Nate-Bloody-Brisbane a besoin d’un temps pour se… Se réajuster ? » (Elle n’est pas bien sûre de ce terme-là non plus, et lui jette une nouvelle œillade – comme si c’était à lui de la rassurer, de lui donner confirmation.)

« Mec, on m’a dit que tu savais déjà te servir d’un téléphone, s’il te plaît. » Son intonation est plus rieuse, cette fois, et Elena s’autorise même un semblant de sourire ; ils sont sérieux et tout ce qui lui (leur) est arrivé est horrible, mais ils ne vont tout de même pas faire comme s’ils étaient de parfaits adultes, si ?!

(C’est quand même horrible, alors elle reprend vite contenance.)
« Ecoute, c’est-- c’est injuste ce qui t’es arrivé, et tout ce que tu as manqué, et… (Ses coups d’œil sont de plus en plus hésitants, et Lena se demande un instant si elle ne va pas piquer un fard…?) Enfin c’est trop bête à dire, mais je suis désolée (elle se force à soutenir son regard), vraiment. » Et elle aimerait faire peser davantage ses mots, lui faire comprendre qu’elle ne pourra jamais savoir, mais qu’elle est là, quoique maladroitement, même après avoir attendu plus d’un mois pour venir le voir (son estomac se tord à nouveau rien qu’en y pensant), et qu’elle partage (un peu) son amertume, et sa douleur, même si ça ne change pas grand-chose.
Une bonne manière de faire tout ça serait sans doute de laisser le silence se réinstaller, pour laisser à ses propos l’opportunité de prendre leur juste mesure ; mais Lena a un (dernier semblant de) bêtise à lui glisser, et elle n’arrive pas à s’en empêcher. « Au moins pour moi. »
Son sourire est moins large que ce qu’elle espérait, peut-être parce qu’elle a injecté un peu trop de vérité dans ce qui se voulait être une boutade détendant l’atmosphère, et que leurs doigts toujours liés n’arrangent rien (elle ne les défait pas pour autant).
Nathan a toujours fait partie des what if et des (almost) boyfriends (very) dead – elle ne peut pas faire semblant et lui cacher ça, pas après qu’il se soit montré aussi vulnérable, pas après avoir senti son cœur battre furieusement alors qu’il l’avait simplement effleurée, pas alors que son rythme cardiaque n’est toujours pas complètement stabilisé, même une fois le contact confirmé (et à son initiative, qui-plus-est). Alors c’est peut-être sa manière détournée de lui faire savoir qu’il lui a manqué, qu’elle l’a attendu (un peu), qu’elle l’a pleuré (un peu trop), sans trop l’accabler pour autant.
Il y a un univers alternatif où ils se baladent le long des Docks main dans la main et sans la chappe de plomb qui les accable silencieusement ; elle essaye de ne pas trop y penser.
Pour Nate, parce que c’est injuste de le cantonner à ça. Pour Lee. Pour elle. Pour Lou même, parce que franchement--

« Tu vas y arriver, Nate, (c’est l’étrange de l’appeler simplement Nate, au milieu d’une phrase, comme si elle n’avait pas cessé de le faire depuis dix ans), t’y arrives toujours. » C’est donc elle-même qui met fin au moment de flottement, plus sentencieusement, le sourire raccourci pour l’occasion.
Lena exerce une légère pression sur sa paume (elle ne l’a toujours pas lâché, envers et contre tout) ; fait même pivoter ses doigts pour le tenir franchement par la main (fait comme si de rien n’était), les remet en mouvement tout en accentuant par moments le contact d’une pression encourageante. « Puis c'est peut-être un peu beaucoup, ta famille, des fois. Enfin je suis souvent un peu beaucoup, donc je suis sûrement mal placée pour parler, mais... Tu sais. » C’est qu’elle marche un peu sur des œufs – loin d’elle l’idée de vouloir critiquer les Brisbane-Martillo, qu’elle adore, mais c’est vrai qu’ils sont nombreux, et bruyants, et très (parfois trop) présents. Elle ne se permet d’ailleurs la remarque que parce que Nathan lui a tendu un semblant de perche ; et que ça elle peut le comprendre, ce sentiment de trop, et de pas assez à la fois. C’est pareil pour Javi et elle, mais c’est aussi pareil pour elle et à peu près n’importe qui depuis… Depuis Gracefield.
« J'ai une planque, enfin j'en gère une, tu sais. Si t'as besoin de... calme, je sais pas, mais de gens qui te connaissent pas ou autre, t'y seras toujours le bienvenu. » De la même manière, la suggestion est glissée rapidement, presque timidement, comme si n’importe quel pas en avant pouvait être plus éloquent que leurs doigts resserrés.

Lena laisse la proposition faire son œuvre, cette fois-ci ; ils continuent à avancer un court instant en silence, puis Nate finit par évoquer les problèmes de dysmagie que rencontrent tous les anciens prisonniers de l’île. « Javi a dû te dire qu’on avait en plus des soucis avec notre magie, non ? » Elle hoche la tête (« hmm-hmm » pour prime réponse), se mord un peu la lèvre. En plus, a dit Nate. Elle voit bien que tout ça lui pèse, et elle aimerait pouvoir faire plus, mais… « Ça fait beaucoup de choses à ruminer », Elena continue d’approuver, toujours prudemment, faute de mieux.
Et faute de mieux, comme souvent, elle botte en touche d’une raillerie. « J'ai récupéré une baguette toute pétée, on pourra faire des duels de nullos si tu veux. » Un sourire lui revient, et comme à chaque plaisanterie un peu vaseuse Lena relève la tête vers le Brisbane (parce qu’elle veut vérifier que ça marche un peu, quand même, même si elle aimerait surtout être plus furtive que ça).

Ce n’est pas assez, elle le sait.
Elle songe alors d’abord à évoquer sa propre relation avec Javi, parce qu’elle n’oserait le faire avec personne d’autre (parce que personne d’autre ne comprendrait aussi bien que lui, qu’ils lui reprocheraient plus ou moins ouvertement de ne pas simplement être heureuse d’avoir retrouvé son frère) – mais tout lui paraît bien futile, par rapport au poids qu’elle peut sentir sur les épaules de Nate, qu’elle peut imaginer dans le caillou qu’il envoie copieusement balader. « Laisse-toi du temps, Nate. Je doute pas de toi, moi. » (Evidemment, elle ne peut pas le regarder en disant des choses pareilles). « Et pourtant je doute de vraiment beaucoup de monde. » (Et évidemment, elle doit faire comme si rien de tout ça n’était sérieux.)

L’univers semble aller en ce sens, d’ailleurs (ou simplement, leurs pas le font) – en l’entraînant le long d’une nouvelle allée, Elena se retrouve à pointer du doigt un camion bariolé, au loin, avec un léger surplus d’enthousiasme. « On va là ! » Avec tout ça, elle en oublierait presque sa boiterie, et son estomac noué – ne reste que la perspective de partager une pizza avec Nate, (Nate dont les doigts sont toujours entremêlés aux siens), presque comme si de rien n’était.
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Nathan Brisbane
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septembre 2007, albert docks | @elena alvarez



Il est là, avec Elena, dans sa ville un jour où il fait à peu près beau et au lieu de profiter de l’instant il se retrouve à plomber l’ambiance. Quel con. A mesure qu’il se laisse aller dans les confidences, il sent la main de Lena se refermer un peu plus fort sur son bras. Peut-être que c’est un signe qu’il faut qu’il s’arrête là, peut-être qu’elle ne souhaite pas en entendre plus ; à moins qu’elle ne l’encourage à continuer, à vider un peu plus son sac tant qu’ils n’ont pas d’oreilles indiscrètes pour les épier. N’ayant pas de réponse précise, il poursuit un peu plus, jusqu’à ce qu’un «  Hey--» ne l’interrompe et qu’Elena ne les fasse s’arrêter tous les deux. Elle la voit baisser les yeux vers sa main qui a glissé pour rejoindre la sienne. Et c’est elle qui reprend, cherchant à dissiper le nuage qu’il avait amené dans la conversation. Le pragmatisme dont elle fait preuve est frappant, bien sûr qu’il est là où il devrait être, il n’a jamais appartenu à Gracefield et encore moins à Azkaban. Sa place est au milieu de sa famille, au milieu de leur clan, parmi les gens de l’Ordre. « T’as passé dix ans au milieu de nulle part, à à-- à survivre, et t’en es revenu parce que t’es Nate Bloody Brisbane, » Le surnom qu’elle lui donne ramène des souvenirs, lui arrache même un maigre sourire. Elle a sûrement raison, mais l’idée qu’il ne soit pas apte à reprendre une vie aussi ordinaire qu’elle puisse l’être pour un membre de la résistance, le tue. La patience n’a jamais été son fort, à part peut-être face à un casse-tête, et encore … La frustration qu’il ressent vient probablement du fait qu’il s’agit d’éléments avec lesquels il n’a jamais eu de soucis avant : les liens avec sa famille et la magie, c’est ce qu’il se dit, ce qu’il en a déduit. Tout le monde lui dit que les choses vont revenir, il a déjà réussi à produire un Lumos sans avoir à refaire cinquante fois le mouvement, certes, ce n’est pas encore de l’informulé auquel il était habitué, mais c’est un début.

One step at a time.
Facile à dire, plus difficile à accepter.

« Mec, on m’a dit que tu savais déjà te servir d’un téléphone, s’il te plaît. » Ok, le sourire est plus franc cette fois. « Les rumeurs vont vite, à ce que je vois. » Faute de pouvoir participer à une quelconque mission, il passe son temps libre avec Leo, Leo qui a mis un point d’honneur à lui faire comprendre le fonctionnement d’un téléphone portable. Finalement, ça n’avait pas été excessivement compliqué. Il avait certes, appelé Tony, puis Chérie par erreur, mais les débuts étaient encourageants. Sa prof lui a même dit qu’il n’était pas totalement nul. Il faudrait qu’il s’entraîne encore un peu, mais il allait rapidement devenir un expert pour envoyer et lire des messages avec le gadget moldu. «  J’me débrouille. » L’expression choisie lui semble être la plus adaptée, il ne se vante pas mais ne se déprécie pas non plus.

Et puis elle s’excuse. Pourquoi ? Le monde semble penser que c’est la chose à faire en présence des rescapés, mais à quoi bon présenter des excuses ? Dans son cas, personne ne pouvait soupçonner qu’il avait survécu et encore moins où il avait été envoyé un an environ après son emprisonnement. « Au moins pour moi. » Ils n’avaient jamais mis de mots sur ce qu’ils avaient pu commencer avant son arrestation. Probablement qu’ils n’en n’avaient pas besoin, ils étaient là, l’un pour l’autre, pour faire des conneries ou pour s’évader loin des conflits dans les bras l’un de l’autre pendant quelques instants, et c’était le plus important. Pourtant ces quatre petits mots ont un pouvoir étrange sur son cœur qui s’emballe certainement un peu trop. «  Je –» Il hésite. Retient le reste d'une phrase qui ne sortira jamais.« Tu vas y arriver Nate, t’y arrives toujours. » Elle semble avoir beaucoup d’espoir dans ses capacités et il n’a pas le cœur de lui dire qu’il a été tenté d’abandonner plus d’une fois sur l’île. Elle croit en lui, que demander de plus ? Elle lui serre un peu plus fort la main, alors il ne trouve rien de mieux comme réponse à lui offrir qu’un petit sourire pincé avant de suivre le mouvement qu’elle initie. « T’as sûrement raison. » qu’il concède, non sans éviter de la regarder. Admettre avoir tort non plus, ça n’a jamais été son truc. Ils ont tous sûrement raison, ça revenir. Peut-être pas aujourd’hui, ni demain, mais bientôt. Nouvelle pression de sa part sur ses doigts qu’il interprète comme une confirmation. « Puis c'est peut-être un peu beaucoup, ta famille, des fois. Enfin je suis souvent un peu beaucoup, donc je suis sûrement mal placée pour parler, mais... Tu sais. » Ils le sont tous, lui aussi l’est, c’est le trait principal qu’il retrouve chez les gens qu’il fréquente à quelques exceptions près. Est-ce que pour autant il a besoin de s’échapper ? Il serait tenté de penser que non, mais le simple fait qu’il soit dans les rues de Liverpool avec Elena tend à lui crier le contraire. Alors la proposition qu’elle lui fait est tentante, il est presque sûr qu’il apprécierait de croiser d’autres personnes. Mais pour une raison qu’il ne s’explique pas, il ne lui répond pas, il faut qu’il y réfléchisse.

Lorsqu’il amène sur la table les problèmes rencontrés par les personnes qui ont été libérées de Gracefield, c’est avec une autre proposition qu’elle lui répond. Une que cette fois, il ne peut refuser. Une proposition qui vient les soulager un peu de tout ce sérieux qui leur est tombé dessus. « Quand tu veux ! » l’enthousiasme est présent dans sa voix. La distraction serait la bienvenue, et puis si elle avait une baguette aussi défectueuse que sa propre magie, ils se retrouveraient sur un pied d’égalité à peu près certain. «  Vous – pas on, à croire qu’il ne s’identifie pas encore totalement au groupe retrouvé –  avez un nouvel entrepôt pour s’entrainer ou tous se fait à la Fawkes maintenant ? » A l’époque où il avait rejoint les rangs de l’Ordre, la résistance avait mis la main sur quelques lieux où ils pouvaient à loisir s’entrainer que ça soit pour les duels ou pour des expériences qui relevaient à présent du domaine de compétences des scientifiques s’il avait bien suivi les cours de rattrapages.

« Laisse-toi du temps, Nate. Je doute pas de toi, moi. » Il soupire, non pas parce qu’elle se répète, ils se répètent tous de toute façon dès lors qu’il commence à douter de ses propres compétences, mais les mots qu’elle ajoute à la fin le touche probablement un peu plus que ceux des autres. Elle ne doute pas de lui. Et comme si elle était capable de comprendre tout ce qu’il pouvait dissimuler derrière cette réaction, elle ajoute  « Et pourtant je doute de vraiment beaucoup de monde. » Réalité ou tentative d’alléger encore un peu plus leur discussion ? Il se dit qu’il doit y avoir un peu des deux dans sa déclaration, ça ne l’étonnerait qu’à peine d’avoir raison. «  Ok, ok. Si même la grande Elena Alvarez croit en moi, je devrais pouvoir faire un effort. » Il peut bien la laisser croire qu’elle a réussi à lui redonner un peu d’espoir, et peut-être qu’il parviendra même à s’en persuader lui-même. Il est bien parvenu à se convaincre qu’il est bel et bien rentré, pourquoi alors ne pas pousser jusqu’à se dire que d’ici quelques temps il sera de nouveau en mesure de lancer un sort correctement du premier coup.

Dans un élan d’enthousiasme, Lena lui indique leur destination finale. A quelques mètres devant eux se dessine la carcasse métallique du camion à pizza, l’assortiment de couleurs est douteux mais pas l’odeur qui vient lui chatouiller les narines. C’est un peu Noël avant l’heure qui se profile à l’horizon (il va pouvoir refêter Noël ! Ça aussi ça lui redonne définitivement le sourire, il a presque oublié ce que c’est que les fêtes en famille.), la perspective d’une parenthèse partagée avec une personne à laquelle il tient – une personne dont il tient encore la main d’ailleurs. Est-ce que c’est lui qui accélère doucement le rythme ou alors peut-être que c’est elle, mais les derniers mètres semblent disparaître bien vite, bien plus que les précédents.

La commande passée, il ne leur reste plus qu’à attendre sagement qu’on les appelle pour récupérer les deux pizzas. C’est l’histoire d’une dizaine de minutes, qu’on leur a dit, rien de bien méchant. A quelques mètres, il remarque un banc inoccupé. Il jette un rapide coup d’œil à sa jambe, après lui avoir fait descendre les escaliers et marcher jusqu’ici, il se demande si elle n’a pas mal. «  Tu veux peut-être t’assoir en attendant ? » Lui peut rester debout, mais elle, en est-elle capable ? N’est-il pas en train de lui offrir une nouvelle consultation avec Lou ou encore un autre médicomage ? «  Eh, me regarde pas comme ça, je demande juste par politesse. Je voudrais pas avoir à faire un choix douloureux entre te porter toi ou porter les pizzas. » Choix cornélien …Décidément toutes les grandes décisions de cette fin de journée semblent tourner autour de Lena et de la nourriture. L’odeur des pizzas qui cuisent dans le four l’attirent, mais serait-il pour autant capable de la planter sur la place, pour un produit que Lou jugerait certainement de piètre qualité ? «  Quoi que, le choix serait vite fait … » et il s’arrête là, amusé. Il la laisse cogiter un peu, fier de sa connerie. «  En tout cas - il jette un coup d'oeil au chef qui s'active dans son camion   ils ont l’air de plutôt bien te connaître, faut vraiment pas que Lou apprenne que tu oses venir chercher à manger ici. » Pire encore s’il s’agissait d’Attia ou des Martillo. On approcherait alors de très près le conflit international dont la seule issue serait de comparer les plats préparés par le commerçant du camion et ceux de vrais spécialistes en la matière. «  Il me pardonnera sûrement, au pire, je jouerais la carte du type qui a pas mangé de pizzas pendant dix ans, ça passera. Toi, par contre, t’auras clairement aucune excuse. » Nate et le sérieux, l’équation n’a jamais été très bonne, le Brisbane préférant toujours s’en tirer avec une bêtise pour détendre l’atmosphère. La tournure que reprend la conversation n’en est qu’une preuve supplémentaire.
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