BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
FORUM À ACTIVITÉ LIBRE — PAS DE RESTRICTIONS
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
      
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €


 

 oidhreacht (travellers#1)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Glenn Ward
ENEMY OF THE STATE
Glenn Ward
Date d'inscription : 19/12/2021
Messages : 188
Crédit : self (av.), du maurier (cit.), jool (santa's gift)
Âge : Cinquante ans, en paraît généralement moins.
Occupation : Fugitif.
Allégeance : Travellers.
Particularité : Maître métamorphomage, très bon occlumens, et moyennement bon magicien sans baguette. Loup-garou mordu par Charybdis Kang, rien de moins.
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t5143-glenn-rotten-but-no
oidhreacht (travellers#1) Empty
MessageSujet: oidhreacht (travellers#1)   oidhreacht (travellers#1) EmptyLun 10 Jan - 20:34

oidhreacht
Our shadows are our histories.
We drag them everywhere.

Septembre 2007 | Glenn ne dort plus. En tout cas plus trop. La fatigue est pourtant là, présente sur ses poignets et chevilles comme des chaînes lourdes qu’il lui faut continuer de traîner, mais en sept ans d’emprisonnement il a pris l’habitude de rester sur ses gardes et n’avoir pour sommeil qu’un repos léger, à tout moment cassant.

Il est assis en bord de lit, celui-là même dans lequel tente de sommeiller Maureen, et il regarde ses mains pleines de tâches comme les avait son père avant lui, à un âge pourtant plus avancé. C’est que, de Gracefield, il a aussi gardé ça, une vieillesse à certains endroits prématurée, entre autre signe d’une trop forte activité métamorphomagique ; métamorphomagie avec laquelle, ironiquement, il essaie d’effacer les tâches de ces mêmes mains. C’est sans fin. Mais le point de non-retour a été dépassé depuis trop longtemps pour qu’il s’inquiète des conséquences. Seul l’avantage de sa capacité compte. Encore qu’avantage soit un bien grand mot… Si ses mains retrouvent en effet une belle tonicité et une carnation délicate, le mirage ne dure jamais longtemps. Un échec comme il n’en avait plus essuyé depuis son adolescence et qui lui arrache, depuis leur arrivée à la Fawkes, des rictus ulcérés (summum de son énervement). Qu’il ne puisse plus utiliser une baguette, à la rigueur, il a eu le temps de se faire à l’idée, mais qu’il ne puisse plus utiliser son talent ? C’est trop…

Un soupir lui échappe, qu’il écourte aussitôt pour ne pas réveiller sa femme. Il pourrait aller s’exercer dans une autre pièce, mais il lui est difficile de quitter Maureen trop longtemps. Un autre problème symptomatique du bagne ; toutes ces années passées ensemble, dans la douleur comme la survie, ont façonné une dépendance qui est encore très vive pour lui. Son regard quitte l’observation agacée de ses mains pour se perdre, d’une torsion de nuque, contre la silhouette allongée près de lui. Ça l’apaise. Le réconforte aussi. Un frisson très soudain l’arrache pourtant de ce calme retrouvé. Sa magie, bien que défectueuse, s’est réveillée aussi brusquement que le dos de Maureen s’est agité. « Tu l’as senti, toi aussi ? » Son épouse s’est retournée vers lui et ils échangent un regard convenu. Ce qu’ils attendaient depuis des mois vient enfin de se produire : leur magie a retrouvé la caravane des Travellers (quoiqu’il soit plus juste de dire que la caravane des Travellers a enfin daigné se laisser retrouver).

Les époux s’agitent dans la petite piaule. Quelques frusques sont enfilées à la va-vite (faute de mieux, il se vêt d’un jean et d’un sweat-shirt, le comble du mauvais goût, ça va sans dire, mais, sur le coup, il a plus important à penser), et ils transplanent sans plus attendre.

Un vent froid et puissant les accueille sur la terre d’Irlande. Enfin, il suppose qu’ils sont au pays, étant donné que le quartier général a toujours eu la bougeotte, mais un irlandais sait, et sent, quand ses racines retrouvent leur sol. La nuit noire engloutissant le lieu ne les aide franchement pas à se repérer, mais il est une chose qu’ils reconnaissent : la roulotte ancestrale installée en plein milieu de ce qui semble être un champ. Semble être, car la rayons lumineux qui s’échappent et crépitent autour de la structure en bois illuminent par vagues le périmètre a priori verdoyant. Glenn aurait souri de voir La Vieille Carne (petit surnom pour grande affection) s’agiter de la sorte si un sentiment d’étrangeté et de méfiance partagée ne l’étreignait pas à mesure qu’ils progressent vers elle. Il ne sait pas à quoi s’attendre. Le quartier général est-il encore sécurisé ? Qui vont-ils trouver dedans ? Sina et Neal, peut-être ? Il n’a pas su s’ils avaient échappé à la purge… Glenn entoure de son bras le corps frileux de Maureen et l’attire contre lui, aussi bien pour la réchauffer, que pour la protéger d’une éventuelle menace (à moins qu’il ne s’aide de sa force, dont elle est bien plus pourvue que lui et ce à tous les niveaux, pour trouver le courage d’avancer). « Tout doux ma belle, c’est moi », dit-il à la caravane, contraint d’hausser le ton pour se faire entendre dans tout le raffut qu’elle fait. Sa main s’est levée en signe de paix mais redescend presqu’aussitôt, pour le laisser voir qui est apparu…


Dernière édition par Glenn Ward le Sam 26 Mar - 2:17, édité 5 fois
Revenir en haut Aller en bas
Remy Lynch
OPPORTUNIST
Remy Lynch
Date d'inscription : 07/12/2020
Messages : 217
Crédit : ©dova la queen
Âge : quarante-sept ans
Occupation : rédactrice en chef de Witch Weekly + comptable pour les Travellers
Allégeance : neutre (les travellers)
Particularité : (NOTHING SPECIAL) les potins pour toute la vie + l'arithmancie quand elle s'ennuie + sur sa canne, elle s'appuie
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t3473-brooms-for-quidditc
oidhreacht (travellers#1) Empty
MessageSujet: Re: oidhreacht (travellers#1)   oidhreacht (travellers#1) EmptyLun 10 Jan - 21:40
Elle tire une longue taffe sur sa cigarette et l’exhale alors qu’elle déroule le troisième rouleau de parchemin de la soirée. Vérifiant rapidement les premières lignes, pour savoir immédiatement à quoi correspond ce compte précis, elle lève les yeux vers ses collègues, à travers la fumée rougeâtre qu’elle vient d’expulser de ses poumons. Les Red Cat lui chatouillent le nez, mais il faut croire qu’elle continue d’en fumer parce que ça reste une habitude dont elle n’arrive pas à se défaire. Ses yeux azur croisent d’abord ceux de son jumeau, dont elle tente de jauger le degré d’exaspération, avant de glisser vers ceux plus sombres encore de Mike, à qui elle se retient de sourire tendrement (pour que Darragh vienne fouiner comme un Jarvey ? merci mais non !). C’est que les soirées qui correspondent aux points sur les finances sont rarement les plus amusantes qu’ils peuvent passer ensemble dans la roulotte magique qui sert de quartier général à l’An Lucht Siúil, et même elle, comptable-en-chef, le sait parfaitement.
Mais il faut y passer à un moment.
Et quoi de mieux qu’une réunion du Triumvirat pour faire le point sur les sommes qu’ils ont engrangées, qu’ils doivent, qu’ils ont reçues ?
« Allez, plus que trois rouleaux, ça va bien se passer. », encourage-t-elle les deux autres chefs des Travellers avec un ricanement.

Elle fait tomber la cendre de sa cigarette dans un cendrier qui lévite à côté d’elle, puis la coince entre ses lèvres, et fait rouler le parchemin entre ses doigts fins, pour arriver tout en bas, et annoncer faussement ravie : « Bon, la bonne nouvelle, c’est que la gnôle continue de couler à flots. On pourrait essayer de relancer les ventes de moonshine, qui sont un peu en dessous de l’année dernière, mais rien de catastrophique -le whisky se vend terriblement bien. » Comme quoi, les mesures gouvernementales n’avaient pas toutes été néfastes pour leur commerce, même s’il était impossible de considérer qu’ils avaient plus d’avantages que d’inconvénients avec un gouvernement pareil. « Faudrait peut-être refiler quelqu’un à Aodhàn, pour l’aider… Mais après, le problème, ça reste le recrutement. » Tirant la cigarette de sa bouche, elle la pose pour quelques instants dans le cendrier, pour tendre le rouleau au premier qui tend la main, et s’appuie contre le dossier de son fauteuil (en cuir défraichi, fort confortable, et qui ne grince plus depuis bien longtemps) en se passant la main dans les cheveux, songeant à qui parmi les jeunes recrues (ou moins jeunes, d'ailleurs) pourrait épauler McGrath dans son œuvre.

Par contre, parlant de ce qui grince, la caravane s’ébranle d’un coup autour d’eux, et tremble sans discontinuer, ruant presque et secouant tous les meubles à l’intérieur, comme pour les avertir d’un danger extérieur. Coupant court à leur discussion directoriale, les trois sorciers sont rapidement debout, et ce n’est que parce qu’elle a perdu du temps à récupérer sa canne que Grainne n’est pas la première à sortir -Darragh lui coupe la route-, ni même la deuxième -Mike la précède sans autre forme de procès. Outrecuidants mâles qui considèrent qu’ils doivent encore et toujours la protéger ! Autant dire que ce n’est que parce qu’elle ignore la nature de la menace au dehors qu’elle ne leur colle pas un lupacolpus dédoublé d’un coup de canne frappé contre le sol. Émergeant de la caravane richement éclairée par des lampes à l’huile magique, elle doit attendre quelques secondes avant que ses yeux ne s’habituent à la pénombre nocturne -trouée par le rai de lumière qu’ils ont laissé sortir avec eux- et qu’elle ne distingue deux silhouettes enlacées, dont l’une a les cheveux roux caractéristiques d’une bonne partie du gang et un visage, qui quoiqu’émacié, lui est particulièrement familier. « Glenn?! », lâche-t-elle alors que son regard saute du visage de son cousin, disparu depuis sept ans, vers celui de celle qu’elle devine être sa femme, arrêtée au même moment, mais dont la joue ornée d’un funeste triangle a empêché l’identification. Le mot suivant qu’elle lâche, qu’elle murmure presque, alors qu’elle est à la hauteur de son frère et de son amant est la confirmation de cette reconnaissance un rien plus tardive : « Maureen ? »

Il y a quelque chose qui s’est produit dans le monde magique il y a deux mois : elle l’a compris à certains regards et certains airs de personnes marquées qu’elle côtoie au quotidien. Elle ne peut pas imaginer l’horreur réelle qui a été dissimulée à la société magique, mais elle a le sentiment que la réapparition des époux Ward à l’entrée de la caravane n’est pas étrangère à ce remous qu’elle a perçu sans pouvoir se l’expliquer. Elle voudrait les inviter à entrer, mais avant qu’elle puisse prononcer une parole supplémentaire, la voix froide de Darragh tranche, et semble vouloir obtenir une confirmation de l’identité que les deux ressuscités arborent.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
oidhreacht (travellers#1) Empty
Pour un entrepreneur et un chef de gang, Darragh a un souverain dédain de tout ce qui touche à la comptabilité. Bien sûr, par nécessité, il s’en sort dans le domaine, a tout appris des subtilités des chiffres de l’élevage familial et sait décrypter les états financiers annuels, mais disons que c’est absolument sans se faire prier qu’il a refilé le tout à sa fille chérie. Et absolument aussi sans deuxième pensée que le titre de gardienne des comptes a été attribué à Grainne, the Brains jusqu’au bout de ses mèches blondes. Ce n’est définitivement pas ça qui l’a fait rejoindre Lynches Magical Beasts, que ce soit dit.

« Allez, plus que trois rouleaux, ça va bien se passer. God gracious », grogne le rouquin, qui voit des lumières danser devant ses yeux tant il est fatigué après ces longues heures à se mettre au courant sur… tout, quoi. Il attrape sa pipe et commence à la bourrer de tabac, louchant sur le papier déroulé par sa jumelle. En effet, pas les pires nouvelles, avec un point de contention facile à régler. Comme s’ils allaient manquer d’acheteurs pour de l’alcool, dans ce pays sous prohibition… « Faudrait peut-être refiler quelqu’un à Aodhàn, pour l’aider… Mais après, le problème, ça reste le recrutement. Il ignore le parchemin tendu, laisse plutôt le Connaught s’en emparer. Aucun nouveau contact de votre côté, pour aider à tr― » Sa voix meurt soudain alors que son siège commence à trembler, accompagné de tous les meubles et les murs de la caravane, dans un boucan qui ne veut dire qu’une chose : danger.

Et parce que Darragh n’étend certainement pas sa galanterie et sa bonne éducation à laisser sa soeur boiteuse passer en première ligne d’un potentiel danger, c’est sans se gêner qu’il la coupe dans son chemin, passant pratiquement par-dessus la table (parkour) afin d’atteindre la porte de la caravane. À travers le rideau de sa fenêtre, les lumières extérieures éclairent deux vagues silhouettes ― celles-ci se font plus nettes lorsque l’éleveur ouvre la porte et bondit en bas de l’habitation roulante, qui n’a pas cessé de vibrer et de clignoter dans tous les sens, comme si elle se préparait à exploser. Il dépose à peine une main sur sa façade, afin de la calmer, avant de faire quelques pas en direction des deux menaces, baguette levée.

S’il s’arrête, c’est davantage parce qu’il est soufflé que par précaution.
Parce que les deux personnes devant lui sont des fantômes.
Des morts.

La voix de sa jumelle verbalise ce que lui est incapable de prononcer, son souffle coincé dans sa poitrine, voisin d’un coeur dont les battements rapides sont soudain devenus d’une lenteur profonde, douloureuse : « Glenn?! » L’homme qui ressemble à Glenn, corrigerait-il s’il avait assez de souffle et de voix ― l’homme qui pourrait être Glenn, si celui-ci n’avait pas été arrêté et incarcéré il y a sept ans, l’homme qui serait un très mauvais Glenn, considérant qu’il porte des jeans, l’homme qui entoure du bras une femme qui ― « Maureen ? » ― ressemble à Maureen. Elle aussi fait une très mauvaise Maureen, sans ses bijoux brillants et sa prestance régalienne jusque dans ses ateliers. Là, tout ce qui brille et luit dans la nuit est un triangle doré tatoué sur sa joue.

Il serre sa baguette jusqu’à en avoir mal, ses jointures devenues blanches.
Un regard de biais avec Mike, qui le gratifie d’un hochement de tête silencieux, alors que ses pensées suivent le même chemin que les siennes, sans avoir besoin qu’il les consulte.
Sa baguette se pointe sur le visage de son cousin.
L'homme qui ressemble à son cousin.

Ce n’est ni l’anglais, ni l’usuel gaélique irlandais qui passe ses lèvres, mais le shelta secret des Travellers ― tout autant une mesure de précaution que ce qu’il demande à l’homme : « Le tour que Mike et moi on t’a fait, quand t’avais douze ans. » Sa voix grave est d’une froideur tranchante, aussi éloignée que possible des accents aimables, chaleureux, affectés à l’habitude ― et même de cet agacement pratiquement fraternel qu’il réservait à Glenn, jadis. Ses yeux pâles se tournent vers la femme serrée contre lui, sans que sa baguette bouge d’un iota. « L’instrument que tu as enchanté pour Fiona. Son nom. » Dans la périphérie de son champ de vision, il garde sa sœur et son meilleur ami, prêt à leur donner un signal, tout autant qu’à le recevoir. Signal qu’à la moindre mauvaise réponse, ils ne seront pas trop de trois pour se défendre et défendre la caravane sécurisée du gang.
Revenir en haut Aller en bas
Maureen Ward
ORDER OF THE PHOENIX
Maureen Ward
Date d'inscription : 06/12/2021
Messages : 165
Crédit : awona
Occupation : Fugitive
Allégeance : Les Travellers, mais sympathisante de l'Ordre.
Particularité : Demi-Vélane, si vous aviez un doute, le tatouage sur sa joue droite vous le confirmera. Magie sans baguette, la seule façon de faire qu'elle maîtrise. Magie runique (niveau confirmé), connaissance indispensable pour tout charmeur de métal qui se respecte.
oidhreacht (travellers#1) Empty
MessageSujet: Re: oidhreacht (travellers#1)   oidhreacht (travellers#1) EmptyMar 11 Jan - 22:17


Enfin. Le mot est presque trop faible pour qualifier ce qu’elle ressent au moment où sa magie la tire d’un demi-sommeil. Après des semaines à espérer pouvoir rejoindre la caravane, ils vont pouvoir retrouver des terres familières, revoir les Travellers, et plus important encore serrer Dee dans leurs bras. C’est donc sans se préoccuper du reste du monde, que les Ward quittent précipitamment la Fawkes au milieu de la nuit pour une nouvelle destination.

L’Irlande leur réserve un accueil qui lui est propre : c’est un vent froid qui les cueille dès qu’ils posent le pied sur la terre ferme, une chance qu’il ne pleuve pas. Mais ce n’est rien en comparaison de celui que leur réserve le véhicule qui abrite de QG. Dès qu'ils s'en approchent, le système de sécurité, toujours actif, les prend pour une menace et le fait savoir. Maureen frissonne, plus à cause du froid que de la réaction hostile de la roulotte, elle n’est définitivement pas habillée pour des nuits fraiches comme celle-ci. Le tissu du pantalon laisse facilement traverser l’air froid jusqu’à sa peau, tout comme le pull qu’elle porte. Elle tire en dernier recourt sur les manches du pull, pour protéger un peu ses mains des morsures du vent, avant de ramener ses bras contre sa poitrine pour tenter de conserver un peu de chaleur. Cela ne doit pas échapper à l’œil de Glenn puisqu’il l’attire aussitôt contre lui, offrant à Maureen un rempart supplémentaire contre la fraicheur de la nuit.

La porte de la caravane s’ouvre finalement pour laisser apparaître une première âme, très vite rejointe par deux autres. Il ne faut bien longtemps à Maureen pour les reconnaître.. De part sa prestance inoubliable - et peut-être aussi par sa canne si particulière - c'est Grainne Lynch qu'elle identifie en premier. Grainne dont l’expression ne trompe personne : elle n’était pas prête pour cette vision. La Lynch ne s’attendait probablement pas à les trouver eux, sur le pas de la porte. Ni même les revoir ce soir, si elle avait même un jour envisagé que des retrouvailles aient lieu entre eux. Darragh, Mike et Grainne. Le trio d’inséparables comme elle les a bien souvent appelés. La vision lui arracherait presque un petit sourire, mais le comité d’accueil est sur la défense.

Darragh est celui qui initie le mouvement dans leur direction.
Baguette pointée sur eux, enfin sur Glenn, en réalité.

Instinctivement, elle se serre un peu plus contre son mari, tendue. Doivent-ils craindre une attaque ? Oserait-il vraiment s’en prendre à eux ? Son rapport avec l’objet magique a toujours été compliqué, plus encore ces dernières années, puisque les baguettes ont été utilisé contre eux ou plutôt sur eux. C’est donc tout naturellement que l’idée de s’interposer ou au moins de lui faire changer de cible lui traverse l’esprit, mais la pression exercée par la main de Glenn, la dissuade de tenter quoi que ce soit. Alors, elle ne fait rien d’autre qu’observer la scène avec l’espoir qu’il ne les attaque pas. Ils en ont eu assez, il y a eu trop de sorts utilisés contre eux pour qu’elle l’accepte, encore plus maintenant qu’ils ont quitté l’île qui le retenait prisonniers. Ses épaules s’affaissent toutefois un peu en reconnaissant les mots qui sortent de la bouche de l’éleveur. Hmpf.. Du shelta. Même si elle sait que Glenn n’aura aucun problème à répondre à son cousin, le réflexe est toujours le même face à la langue des Travellers : elle grimace. La raison derrière le choix de cette langue est évidente, elle en aurait certainement opté pour une stratégie similaire à sa place, pourtant elle ne peut s’empêcher de protester en silence. Est-ce que quelqu’un tenterait sérieusement remonter jusqu’ici en prenant leur apparence, des années après leur arrestation ?

Bien sûr, Darragh ne peut retenir une question à son intention. Pourquoi y aurait-elle échappé ? « L’instrument que tu as enchanté pour Fiona. Son nom. » Le ton qu’il lui réserve est le même : froid, distant, presque agressif d’une certaine façon. Mais la question est facile. Trop facile, même, pourtant il n’y a qu’eux pour connaître la réponse. « Qu’on a enchanté, t’es tout aussi responsable que moi, Darragh. On a tous modifié Megan et on va vu ce que ça a donné. » Du grand n’importe quoi. La correction est apportée avant de donner le nom de l’instrument est importante, peut-être qu'elle ôtera les doutes quant à leur identité.  Ils ont tous participé à l’amélioration de la cornemuse et ils ont tous regretté ensuite d’être intervenu. « Maintenant que t’as fini - Le Shelta est rapidement délaissé, au profit de l’anglais qu’elle maîtrise bien mieux - tu veux bien baisser ton bout de bois et nous faire rentrer ? Je suis gelée. » S'il veut s'amuser à les interroger, grand bien lui fasse, mais au moins qu'il leur permette de faire ça au chaud.
Revenir en haut Aller en bas
Glenn Ward
ENEMY OF THE STATE
Glenn Ward
Date d'inscription : 19/12/2021
Messages : 188
Crédit : self (av.), du maurier (cit.), jool (santa's gift)
Âge : Cinquante ans, en paraît généralement moins.
Occupation : Fugitif.
Allégeance : Travellers.
Particularité : Maître métamorphomage, très bon occlumens, et moyennement bon magicien sans baguette. Loup-garou mordu par Charybdis Kang, rien de moins.
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t5143-glenn-rotten-but-no
oidhreacht (travellers#1) Empty
Glenn se tend une première fois, quand les deux silhouettes massives déboulent devant eux, et une seconde fois, quand du bout de la baguette on se met à les menacer. La surprise se lit sans peine sur son visage ; il en oublie jusqu’à son flegme, qui se craquèle dans l’instant tandis que ressurgissent de vieux tremblements dans ses muscles usés. Ça ne l’empêche pas d’affermir son étreinte contre Maureen qui s’est elle aussi tendue, autant pour calmer sa colère qu’il sent gronder contre lui, que pour la protéger intuitivement d’un geste qu’il n’a que trop de fois vu se manifester devant sa femme au fil des dernières années. Il voit pourtant bien qu’il ne s’agit que de Darragh et de Carmichael, mais il faut la voix de Grainne, arrivée à leur suite, pour détendre un peu les épaules de Glenn.

Il lève son regard vers elle, le laisse traîner sur ses traits familiers, presque rassurants, puis le braque sur la porte ouverte de la caravane, comme attendant que Sina et Neal en sortent aussi. Le fait même qu’aucun d’eux ne pointe finalement le bout de son nez lui noue l’estomac – il comprend entre les lignes, relègue à plus tard les détails, en revient à la confrontation. Car c’en est une et, bien que le zèle de son cousin soit légitime, il lui faut rassembler ses derniers vestiges de sang-froid pour ne pas céder à l’envie de reculer et retourner avec Maureen dans l’enceinte protégée de la Fawkes. « Le tour que Mike et moi on t’a fait, quand t’avais douze ans. » Ce souvenir que Darragh convoque devrait exaspérer Glenn, mais il y a quelque chose de réconfortant à réveiller le passé et ses scènes insouciantes après avoir souffert l’impitoyabilité d’un présent auquel ni le corps ni l’esprit n’arrivent à échapper. Leur patois finit de rouler dans ses tympans comme une litanie reposante. « Vous m’avez ruiné mes chaussures neuves, comme les deux abrutis que vous étiez. » Haussement de sourcils. « Et que vous êtes toujours. » Regard appuyé vers l’un, puis vers l’autre, comme s’il leur en voulait encore pour cette farce stupide, comme s’il arrivait encore à s’énerver de la chose alors qu’ils ont grandi et que des drames plus lourds leur plombe à tous les trois le cœur. Même son air pincé, il n’arrive pas à le garder : ces deux abrutis sont en vie, Grainne aussi, et malgré le reste, malgré ceux qui ne le sont plus, c’est assez pour que ses yeux luisent d’émotion.

« L’instrument que tu as enchanté pour Fiona. Son nom.Qu’on a enchanté, t’es tout aussi responsable que moi, Darragh. On a tous modifié Megan et on va vu ce que ça a donné. » Le profil de l’époux, jusqu’ici tourné vers Maureen, en revient au trio en ayant sinon sur les lèvres un sourire amusé, au moins un rictus désopilé. « Ne me mêlez certainement pas à ça. » Réprobation qu’on l’aura plusieurs fois entendu dire. C’est sorti naturellement. Avec une familiarité qui n’est pas désagréable à retrouver. Ses pensées s’égarent brièvement vers les enfants, Fiona, Diarmuid, qu’il espère saufs – à la Fawkes, on n’a pas su le leur confirmer. « Maintenant que t’as fini », l’anglais prononcé avec fatigue (et agacement palpable) le ramène à l’auscultation de sa femme, « tu veux bien baisser ton bout de bois et nous faire rentrer ? Je suis gelée. » Le bras de Glenn frotte doucement le vêtement de Maureen pour la réchauffer un peu. Le regard qu’il porte ensuite vers Grainne, puis Carmichael, puis Darragh, a perdu en douceur et en émotion, il est âpre, comme si l’état de sa femme seul l’avait ramené d’un coup sec à leur réalité misérable. « L’hospitalité est un savoir-vivre qui ne s’est pas perdu, j’ose espérer. Si ma mémoire est bonne, il y a tout le nécessaire pour nous servir des hot toddy, là-dedans », petit mouvement de tête en direction de la caravane.

Dire qu’il tuerait pour déguster à nouveau ce breuvage serait à peine exagéré. Le 'je vous montre où c’est ?' est retenu de justesse. Il a comme l’impression que sa Vieille Carne est habituée à ces trois-là (le geste pacifiant que Darragh a eu contre le bois crépitant, à leur arrivée, ne lui a pas échappé). Pour le moment, et au vu de la tension générale, c’est un détail qui l’intrigue à peine. Mais viendra forcément l’heure où ce sera lui, qui aura des questions pour eux.
Revenir en haut Aller en bas
Remy Lynch
OPPORTUNIST
Remy Lynch
Date d'inscription : 07/12/2020
Messages : 217
Crédit : ©dova la queen
Âge : quarante-sept ans
Occupation : rédactrice en chef de Witch Weekly + comptable pour les Travellers
Allégeance : neutre (les travellers)
Particularité : (NOTHING SPECIAL) les potins pour toute la vie + l'arithmancie quand elle s'ennuie + sur sa canne, elle s'appuie
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t3473-brooms-for-quidditc
oidhreacht (travellers#1) Empty
Lorsqu’elle identifie son cousin et sa femme, Grainne reste quand même sans bouger, incertaine face à ces visions pour le moins fantomatiques. Il faut encore que Darragh prenne les choses en mains, passant au shelta sans aucune hésitation et interrogeant les deux figures familières mais suspectes. La main fermement posée sur sa canne, la blonde est suffisamment échauffée par l’éventualité d’une menace extérieure pour qu’elle ne sente pas spécialement le fond frais de l’air nocturne. Elle observe, elle attend, ayant abandonné l’idée de sortir sa baguette du fourreau de sa canne, prête à frapper le sol avec pour lancer un informulé, s’il s’avère que les deux silhouettes faméliques sont une menace.
Dans la semi-pénombre, elle repère la grimace de la femme et reconnaît bien là (ou veut y reconnaître) l’exaspération de Maureen face à l’usage d’une langue qui n’est ni sa native, ni l’anglais plus simple d’usage. Une sensation rassurante s’instaure, mais il ne faudrait pas crier victoire trop vite, même si celui qui ressemble à Glenn a déjà répondu : un regard vers son jumeau et son amant permet à Grainne de vérifier la véracité de cette histoire -à laquelle elle a eu la bonne idée de ne pas participer. Et puis Darragh se tourne vers la femme enlacée par leur cousin, et la question qui sort (« L’instrument que tu as enchanté pour Fiona. Son nom. ») arrache un sourire à la blonde alors que Maureen -car c’est bien elle- les renvoie dans les cordes sans autre forme de procès. « Qu’on a enchanté, t’es tout aussi responsable que moi, Darragh. On a tous modifié Megan et on va vu ce que ça a donné. » Un ricanement accompagne le rictus sur les lèvres de Grainne alors qu’elle se sent effectivement visée -à raison. Il n’y a que Glenn pour protester mollement : « Ne me mêlez certainement pas à ça. »

Un coup d’œil à son frangin, puis à Mike, lui permet de constater que le choc qu’elle ressent n’est pas seulement le sien. Si le soulagement est réel, l’incertitude quant à ce que la présence de deux anciens membres du gang signifie persiste et ternit ces retrouvailles d’un climat peu serein. Ils tardent peut-être trop à réagir, à confirmer verbalement la reconnaissance, puisque Maureen reprend, en anglais cette fois : « Maintenant que t’as fini, tu veux bien baisser ton bout de bois et nous faire rentrer ? Je suis gelée. » Le retour à l’anglais ressemble définitivement bien à la charmeuse de métal qu’ils connaissent. Glenn poursuit, et il y a une forme passive-agressive qui, elle aussi, ressemble également au rouquin. « L’hospitalité est un savoir-vivre qui ne s’est pas perdu, j’ose espérer. Si ma mémoire est bonne, il y a tout le nécessaire pour nous servir des hot toddy, là-dedans »
Ce n’est toutefois ni the Looks, ni the Brains qui prennent la parole et invitent les revenants à entrer, mais plutôt Mike qui prend la direction des opérations, et lance le mouvement de retour, d’un : « Allez, doit bien y avoir un petit truc là-dedans ! » accompagné d’un mouvement de bras qui leur fait signe de les suivre. Quelque part, il y a une tentative de rester naturel, même si cette situation est tout sauf normale.

Grainne, elle, s’écarte de quelques pas, le temps de les laisser passer, puis se retrouve naturellement aux côtés de Darragh alors qu’ils se dirigent vers la Caravane, à qui elle glisse un : « Je sais pas d’où ils reviennent, mais ça avait pas l’air d’être des vacances. » Une fois arrivée sur les marches en bois, elle tape sa canne contre le sol, en maugréant un Cave inimicum qui ne sera pas de trop, et qui vient se rajouter aux sortilèges et aux enchevêtrements de runes protecteurs qui entourent d’ordinaire leur QG. Elle précède Darragh dans la roulotte et y retrouve ainsi Mike, qui sort d’une de leurs caches une bouteille de gnole qui embaume la pièce dès qu’il l’ouvre, et Glenn et Maureen, encore debout. Extirpant finalement sa baguette de sa canne, pour enrouler les différents parchemins de comptes qu’elle avait déroulés devant elle pendant leur revue administrative et les bazarder dans le coin habituel où elle les range quand ils ne sont pas en réunion de boulot, Grainne invite dans le même temps les époux Ward à s’installer : « Asseyez-vous, voyons, vous avez l’air complètement épuisés. » Leur désignant les deux fauteuils dans lesquels Darragh et Mike étaient précédemment assis, repoussés à la va-vite au moment de leur ruée dehors (ah! ça leur fera les pieds à la devancer comme des mufles !), elle avance finalement jusqu’à son siège, contourne pour cela la table, et se rassied avec lourdeur, posant le pommeau de sa canne contre le rebord de la table avec un soupir léger.
Entre temps, peut-être poussé par une montée d’adrénaline, Mike a posé sur la table cinq verres et une bouteille, attire à lui les quelques ingrédients supplémentaires, a tiré des biscuits d’on-ne-sait-où, a enchanté une théière pour que l’eau dedans chauffe par magie, bref, prépare le tout… et pose deux verres sur le sol, avant de les transformer en fauteuils similaires à ceux dans lesquels sont installés les rescapés. Un coup d’œil à Darragh, et un commentaire : « Te jette peut-être pas dessus, hein. » avant que le brun prenne place dans son fauteuil improvisé, avec prudence.
Les préparatifs s’enchaînent ainsi avec quelques mouvements et regards plus ou moins entendus, une couverture en laine est tendue aux revenants, les verres fumants sont distribués… Et puis finalement, après quelques dizaines de secondes, la question tombe, jaillit des lèvres de Grainne après qu’elle a interrogé du regard Darragh (Elle a presque entendu le « C’est toi le Cerveau » qu’il n’a pas prononcé -qu’il a oublié de formuler sous le choc ?) : « Vous arrivez d’où, comme ça ? » Elle en a encore trois quatre, des questions comme ça, pourries et en même temps un peu floues et pas si bêtes. Et, dans le pire des cas, elle sait que son Cerveau de jumeau précisera.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
oidhreacht (travellers#1) Empty
Les souvenirs évoqués par les questions en apparence simplissimes ont la saveur du passé, de temps plus faciles. Plus doux. Où tout ce dont ils se souciaient était de jouer quelques vilains tours au cousin plus âgé, si coincé, si rigide, et où toute une bande de farceurs mal avisés ont décidé d’ensorceler irréversiblement un instrument de musique. Où il ne pensait pas devoir accueillir Glenn ainsi, la baguette pointée sur sa figure et celle de sa compagne ― ou pas autrement que pour défaire sa coupe de cheveux, ou se prendre à un autre jeu du même acabit.

Bras et baguette s’abaissent une fois l’Irlandais… rassuré ? Disons, moins inquiet, s’il faut dire quoi que ce soit : “rassuré”, c’est définitivement s’avancer sur son sentiment et son état. Mike se fait l’hôte le plus exemplaire et le quintette se replie à l’intérieur de la caravane, dont la porte est soigneusement magiquement verrouillée derrière eux une fois tout le monde à l’abri.

Darragh est habituellement du genre volontaire, actif, mais alors que sa jumelle et son meilleur ami bourdonnent comme deux abeilles dans la caravane du gang à accueillir les rescapés de Merlin sait où, il reste là sans rien faire. Les bras ballants, la mine aussi sérieuse que possible, et surtout, d’un mutisme qui ne dise rien qui vaille. Pas quand on sait qu’en plus d’être actif, le Lynch est du genre bavard, à égale mesure que la majorité des membres de la famille ― sa fille unique n’a pas pris du voisin à ce sujet, c’est sûr et certain. Il se contente de regarder. D’observer. De remarquer, dans les lumières chaleureuses, à quel point son cousin a maigri. Pire encore, comme il a vieilli. Avant, avant, il n’était pas rare qu’on les prenne pour des frères et que tour à tour ils s’en fassent flattés, insultés, outrés, demandent à vérifier qui est le plus beau des deux : en ce moment, il serait difficile de croire qu’ils sont de la même famille et presque du même âge. Darragh voit une nouvelle fois le triangle doré sur la joue de Maureen, celui-ci sautant à ses yeux comme si quelqu’un y avait craché, comme si on y avait inscrit une insulte, une impensable vulgarité.

Il reste debout, incapable de s’asseoir, et pas parce qu’il n’a pas confiance en les capacités de métamorphose de son meilleur ami, bien au contraire. Simplement parce qu’il lui semble qu’un étrange engourdissement l’a pris aux jambes et remonte le long de son corps.

Johannes avait l’air préoccupé, ce printemps et cet été. Darragh a toujours eu trop de respect pour l’homme pour serait-ce tenter de franchir la barrière de son esprit, de toute façon plutôt sûr qu’un ancien Auror saurait contrer son attaque, mais il pouvait sentir que quelque chose était… différent. Juste assez pour troubler la façade détendue du vampire, juste assez pour qu’il se demande si tout cela a à voir avec le retour de Glenn et Maureen. Et vraiment, c’est penser que le monde tourne autour de son nombril, que de voir tout cela ainsi, mais… « Vous nous avez cherché longtemps ? » Allez savoir ce qui motive sa question. Un pressentiment, peut-être. Quelque chose qui s’attarde aux nombreux déplacements de la caravane, depuis un certain temps, comme si elle savait qu’elle était recherchée et n’était pas confortable de rester longtemps au même endroit.

Sa paume se pose une nouvelle fois contre le mur le plus proche de lui et la caresse pensive termine de calmer les lampes qui n’avaient pas cessé de clignoter à l’occasion, en soudains sursauts nerveux qui lui rappellent ses chevaux.
Revenir en haut Aller en bas
Maureen Ward
ORDER OF THE PHOENIX
Maureen Ward
Date d'inscription : 06/12/2021
Messages : 165
Crédit : awona
Occupation : Fugitive
Allégeance : Les Travellers, mais sympathisante de l'Ordre.
Particularité : Demi-Vélane, si vous aviez un doute, le tatouage sur sa joue droite vous le confirmera. Magie sans baguette, la seule façon de faire qu'elle maîtrise. Magie runique (niveau confirmé), connaissance indispensable pour tout charmeur de métal qui se respecte.
oidhreacht (travellers#1) Empty
MessageSujet: Re: oidhreacht (travellers#1)   oidhreacht (travellers#1) EmptyDim 15 Mai - 12:36



Il y a quelque chose d’étrange dans le fait de se retrouver dans la vieille roulotte des Travellers. Maureen balance entre le sentiment de sécurité que lui procure le lieu et l’inconfort causé par le déracinement trop brutal auquel ils avaient été confrontés. Tout lui semble à la fois si familier et différent. S’en est déroutant. Même la magie qui imprègne la structure de la roulotte paraît perturbée par ces retrouvailles, il n’y a qu’à regarder les lumières qui clignotent encore par moment.

Sous leurs yeux, Grainne et Mike s’essayent à rendre la pièce plus adaptée à la conversation qu’ils vont avoir. L’administratif est envoyé dans un coin pour faire place aux verres, à la bouteille et aux sièges supplémentaires. « Asseyez-vous, voyons, vous avez l’air complètement épuisés. » Et ils le sont, épuisés. Le transplanage sur une si longue distance sollicite en temps normal une certaine énergie, plus encore dans leur situation. Et puis c’est sans compter sur les nuits passées à tenter d’échapper aux souvenirs de l’île qui reviennent sans cesse dès lors que les yeux se ferment. L’invitation à s’asseoir est donc acceptée d’un sourire polit et le couple prend place dans des fauteuils qu’ils ne pensaient pas revoir un jour. Le verre tendu est récupéré et la couverture offerte par Grainne est quant à elle dépliée et étendue sur leurs jambes.

Ce n’est que lorsqu’ils semblent installés que la première question fuse.  « Vous arrivez d’où, comme ça ? » La question peut appeler plusieurs réponses, et Maureen choisit volontairement celle qui heurte le moins sa mémoire pour l’instant. « Du Pays de Galles. »  D’une planque de l’Ordre aurait-elle pu ajouter, si elle avait voulu être plus précise.  

Quand elle surprend le regard de Darragh rivés sur eux, sur elle ? elle ne le soutient pas bien longtemps. Elle tourne légèrement la tête sur la droite, vers l’épaule de Glenn et réalise que s’il venait à la regarder, c’est le tatouage qu’il verrait en premier.  Et elle s'en veut, elle n’avait pas pensé à ce détail en prenant place, alors que d’ordinaire, elle y veille. Elle est gênée, embarrassée par ce que Darragh a vu, par ce qu’ils ont maintenant tous dû avoir repéré. Jamais cela ne s’était produit avant. Avant. La différence est là, gigantesque, dans ce petit mot de cinq lettres. Il y a eu un avant et il y a un maintenant, un après. Une réalité dans laquelle son visage est marqué, tâché par la présence du tatouage qui lui avait été imposé. Et quand bien même tout le monde dans cette caravane a connaissance de son ascendance, elle ne rêve que d’une chose : se soustraire à leurs regards. Ce signe la réduit à ce qu’elle n’est pas. Si elle le pouvait, elle disparaîtrait sur le champ. Mais, incapable de le faire pour de multiples raisons, elle passe plutôt son bras par-dessus les accoudoirs de leurs fauteuils respectifs pour aller chercher sa main et glisser ses doigts entre ceux de son mari. Ça ne retire en rien le fait qu’ils aient tous vu le triangle, pas plus qu’il ne le dissimulera, mais ce contact avec lui la rassure.

« Vous nous avez cherché longtemps ? » Elle relève les yeux vers Darragh. Il y a dans le ton de sa voix, dans la formulation de sa question, même, quelque chose qu’elle ne saurait décrire. Est-ce qu’il se pourrait qu’il ait été au courant de ce qui leur était arrivé ? … Non … L’idée est écartée, si ça avait été le cas, il ne les aurait pas accueillis comme il l’avait fait. « Depuis la fin du mois de juillet. » Tous les jours, depuis la grande évasion, ils avaient essayé. Tous les jours, ils avaient espéré. Et tous les jours, jusqu’à aujourd’hui, ils avaient été déçus par l’absence de résultats.

« Ecoutez, on répondra à toutes vos questions, – parce qu’elle se doute qu’ils en ont plein la tête, à leur place, elle en aurait eu  –  mais il faut qu’on sache quelque chose d’abord. »  Ses doigts serrent un peu plus forts ceux de Glenn tant elle appréhende la réponse qui pourrait leur être donnée. « Est-ce que – Dee, est-ce qu’il va bien ? » Les mots ont été changé à la dernière minute pour une tournure plus positive, comme si par ce changement, elle pouvait s’assurer d’obtenir une bonne nouvelle. Un par un, elle les observe, essayant de déterminer lequel sera le premier à leur apporter la réponse tant attendue. Aucun des membres du gang arrêtés au cours des dernières années n'était arrivé à Gracefield porteur d'une mauvaise nouvelle à son sujet, mais tout cela remontait à des mois, des années même ! Qui sait ce qui avait pu lui arriver pendant ce laps de temps ?
Revenir en haut Aller en bas
Remy Lynch
OPPORTUNIST
Remy Lynch
Date d'inscription : 07/12/2020
Messages : 217
Crédit : ©dova la queen
Âge : quarante-sept ans
Occupation : rédactrice en chef de Witch Weekly + comptable pour les Travellers
Allégeance : neutre (les travellers)
Particularité : (NOTHING SPECIAL) les potins pour toute la vie + l'arithmancie quand elle s'ennuie + sur sa canne, elle s'appuie
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t3473-brooms-for-quidditc
oidhreacht (travellers#1) Empty
MessageSujet: Re: oidhreacht (travellers#1)   oidhreacht (travellers#1) EmptyJeu 9 Juin - 10:25
Chacun à leur niveau, et pour des raisons différentes, les jumeaux Lynch ont compris qu’il s’était passé quelque chose dont ils n’avaient pas connaissance, sans pouvoir mettre le doigt dessus. Si Grainne pose la question sur la provenance de Maureen et Glenn, c’est qu’elle se demande si Azkaban -où elle supposait que les deux sorciers avaient été envoyés après leur arrestation- n’a pas été attaquée sans que le grand public le sache. Mais la réponse que lui fait Maureen, indiquant le Pays de Galles, ne concorde pas. Observant en silence quelques instants la sorcière, en s’efforçant de bien fixer les yeux et non pas la joue de la charmeuse de métal, l’Irlandaise essaie de comprendre davantage que ce que Ward veut bien divulguer. Si l’hypothèse d’Azkaban se vérifie, ils n’en portent pas les vêtements caractéristiques. Cela pourrait vouloir dire qu’ils sont passés par une planque ou une étape qui se situe peut-être au Pays de Galles.

La deuxième question qui est posée vient de Darragh, et tournant les yeux vers son jumeau, Grainne se rend compte qu’il est resté debout, et arque un sourcil à son encontre en constatant cela. « Depuis la fin du mois de juillet. » La blonde inspire un peu plus profondément, quoique ça ne soit pas particulièrement sonore de sa part. Ses mains se joignent sur son giron, en dessous de la table, et elle commence à triturer un de ses ongles (celui de l’index droit) et l’arrache alors qu’elle réfléchit à toute vitesse et essaie de voir si cette période correspond effectivement à ce qu’elle a pu observer dans les comportements des différents mangemorts qu’elle côtoie pour le boulot. Mais avant qu’elle puisse faire le lien (enfin, qu’elle puisse le faire vraiment, en se souvenant d’une situation précise, d’une tournure de conversation), Maureen reprend et coupe court à l’interrogatoire improvisé, ou du moins le repousse à plus tard : « Ecoutez, on répondra à toutes vos questions, Grainne hoche la tête, reconnaissant que c’est peut-être déjà un peu trop éprouvant d’avoir réussi à retrouver la roulotte pour en plus devoir embrayer avec ce qu’il s’est passé, sans même pouvoir boire un coup en silence pour se remettre de ses émotions.  mais il faut qu’on sache quelque chose d’abord. » L’esprit de la journaliste fuse et l’image du jeune homme qu’elle avait sous les yeux l’après-midi même s’impose avant même que la rescapée ne dise son nom : « Est-ce que – Dee, est-ce qu’il va bien ? »

Un sourire lumineux étire les lèvres de Grainne, soulagée de pouvoir apporter un peu de réconfort à son amie. Rapidement, elle répond, les yeux qui tour à tour s’arrêtent quelques instants sur la mère et sur le père Ward : « Dee va très bien. » Enfin, aussi bien qu’un jeune gars pourrait aller alors que ses parents lui ont été arrachés il y a plusieurs années. « Il est certainement fourré avec Connor, Fiona, ou les deux, à l’heure qu’il est. » Elle prend une gorgée de son hot toddy (dont elle se rend compte que Mike l’a salement chargé), renifle brièvement, puis poursuit : « C’est devenu un beau jeune homme, et quand il ne prévoit pas de renverser le triumvirat en place, il est assez intelligent. », dit-elle avec un sourire en coin, blaguant à moitié. « Il est suffisamment malin en tout cas pour que t’aies décidé de l’exploiter, hein ! », commente Mike qui n’est pas encore tout à fait installé confortablement sur son fauteuil à la fragilité hautement probable. Haussant les épaules une seule fois, Grainne regarde alors son cousin et reconnaît : « Si je vous dis que j’y ai vu une occasion de surveiller un peu ce qu’il fichait, c’est une bonne excuse pour l’embaucher à Witch Weekly, non ? » Et pour préciser les choses : « Je l’ai pris comme assistant il y a deux ou trois ans. Les deux, là, confirmeront qu’on s’en est tous occupés et qu’on a réussi à en faire quelqu’un de bien. » Disant cela, elle est bien consciente que la presse people n'était pas forcément la carrière à laquelle les Ward destinaient leur enfant, mais elle n'ajoute rien à ce sujet, préférant plutôt préciser un point qui jusque là était assez obscur : « Une de nos amies a pu aussi l’aider avec… son don… » Elle avance un peu plus sur des œufs, n’étant plus vraiment sûre de ce que les Ward avaient su de la spécificité de leur rejeton avant d’être arrêtés et étant également consciente que ça faisait beaucoup d’infos à enchaîner.
Revenir en haut Aller en bas
Maureen Ward
ORDER OF THE PHOENIX
Maureen Ward
Date d'inscription : 06/12/2021
Messages : 165
Crédit : awona
Occupation : Fugitive
Allégeance : Les Travellers, mais sympathisante de l'Ordre.
Particularité : Demi-Vélane, si vous aviez un doute, le tatouage sur sa joue droite vous le confirmera. Magie sans baguette, la seule façon de faire qu'elle maîtrise. Magie runique (niveau confirmé), connaissance indispensable pour tout charmeur de métal qui se respecte.
oidhreacht (travellers#1) Empty
MessageSujet: Re: oidhreacht (travellers#1)   oidhreacht (travellers#1) EmptyDim 10 Juil - 0:30
Ils lui ont manqué, tous, c’est indéniable. Seulement, le sort de Dee depuis son entrée dans leur vie lui a toujours plus importé. Et ce soir, cela ne fait pas exception à la règle. Elle a besoin, ils ont besoin, de savoir comment va leur fils. La réponse pourra au choix la soulager un peu de cette incertitude qu’ils ont porté avec eux toutes ces années ou au contraire, les accabler d’une nouvelle dose de culpabilité et de douleur.

Par précaution, Maureen va même jusqu’à reposer le verre qu’elle tenait encore de sa main libre, pour s’accrocher à la couverture.

Et enfin, la réponse tant attendue arrive. « Dee va très bien. » Sa respiration a quelques ratés. Elle se redresse sur son siège, serre peut-être encore plus la main de Glenn, comme si le fait de le lâcher puisse renverser la situation. Maureen sent finalement ses épaules s’affaisser quand les mots font sens. Elle a comme l’impression d’avoir été soulagé d’un poids supporté depuis trop longtemps. Le poids d’une inquiétude et de peurs qui la rongent depuis leur arrestation. Un poids dont Glenn aura tenté de la soulager partiellement bien des fois, quand l’absence d’information devenait trop dure à accepter. Pendant quelques secondes, elle s’autorise même le droit de fermer les yeux pour apprécier la bonne nouvelle. Dee va bien. Très bien, même apparemment. Dee est vivant. Cette fois c’est vrai, il ne s’agit plus de mots prononcés pour se rassurer l’un et l’autre mais d’une réalité. «  Il est certainement fourré avec Connor, Fiona, ou les deux, à l’heure qu’il est. » Fiona et Connor vont bien aussi. Tout le monde va bien. Eux vont … eux sont revenus, c’est déjà beaucoup. Lorsqu’elle rouvre les yeux, c’est la vue brouillée qu’elle regarde son mari, puis le trio qui les as accueillis un peu plus tôt. Sans qu’elle ne puisse rien y faire, une première larme coule, suivie d’une deuxième, et de bien d’autres. Elle revoit en accéléré tout ce qui leur est arrivé, se repasse les récents évènements, et enfin leur soirée. Ils sont là. Ils ont réussi à s’en sortir. Ils ont retrouvé le chemin de la maison. Et Dee va bien.

Grainne continue de les rassurer en leur donnant des détails auxquels elle s’accroche, des détails qu’elle cherche à se représenter. «  C’est devenu un beau jeune homme, et quand il ne prévoit pas de renverser le triumvirat en place, il est assez intelligent. » Elle hoche la tête, en souriant, renifle un peu aussi. La description qui lui est faite ressemble bien à son fils. « Il est suffisamment malin en tout cas pour que t’aies décidé de l’exploiter, hein ! » Elle relèverait bien pour savoir ce que Mike entend par-là, mais n’y arrive pas. « Si je vous dis que j’y ai vu une occasion de surveiller un peu ce qu’il fichait, c’est une bonne excuse pour l’embaucher à Witch Weekly, non ? Je l’ai pris comme assistant il y a deux ou trois ans. Les deux, là, confirmeront qu’on s’en est tous occupés et qu’on a réussi à en faire quelqu’un de bien. » Ce qu’elle aimerait pouvoir leur dire aussi, c’est qu’il y a une nette différence entre s’en douter, espérer, et savoir qu’ils ont réellement pris soin de leur fils. « Je – c’est .. » Elle passe une main sur ses joues, essuyant les larmes déjà tombées mais déjà, de nouvelles glissent sur son visage. Elle voudrait pouvoir faire bonne figure, comme avant, ou au moins pouvoir arrêter les perles salées, mais elle n’y parvient pas. « Merci » finit-elle tout de même par souffler à leur attention.

Mais son amie ne s’arrête pas là dans les détails. « Une de nos amies a pu aussi l’aider avec… son don… » Un don ? Maureen cligne des yeux, sans comprendre ce à quoi la Lynch peut faire allusion. De quel don parle-t-elle ? Elle regarde Glenn, puis Grainne, Mike et Darragh. Qu’ont-ils manqué de plus ?
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
oidhreacht (travellers#1) Empty
Revenir en haut Aller en bas
 

oidhreacht (travellers#1)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

SMOKE AND MIRRORS :: PLAYGROUND :: DEATHLY HALLOWS :: rp terminés