BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

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 (fotto #1) the sound of silence

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Felix Wickham
DEATH EATER
Felix Wickham
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Occupation : Ancien fugitif, ancien prêcheur de bonne parole, fraîchement revenu à ses fonctions de Handler.
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otto fitzroy
What do I got to do to make you love me? What do I got to do to make you care? What do I do when lightning strikes me? And awake to find that you are not there
Un cri déchirant fendit soudainement l'air, rompant la tranquillité de ce début d'après-midi estival. Felix sursauta, se saisit maladroitement de sa baguette, la fit valser au sol en se redressant, et pesta lorsqu'il se rendit compte, à travers les battement effrénés de son cœur, qu'il ne s'agissait que de l'affreuse sonnerie que l'ancien propriétaire, un féru de gothique un peu sourd d'oreille, avait ensorcelée pour faire valser les tympans de tout Manchester. ”Bloody hell...” Dans le silence assourdissant succédant au violent réveil, il frotta ses yeux bouffis de fatigue d'une main, rabattit ses cheveux désordonnés en arrière, y créant d'autant plus de désordre. Il était désespérément tôt, dans son emploi du temps renversé ; ses nuits étaient les jours des autres, et le pic de son activité journalière se situait en pleine nuit – un rythme qui lui seyait relativement bien, assez pour avoir réclamé à ce qu'on lui accole un vampire, à la Brigade, et que son visiteur inopportun venait troubler, non seulement en interrompant sa nuit, mais aussi l'adaptation lente de ce nouveau quotidien britannique.

Il n'attendait personne, et avait gentiment fait comprendre aux démarcheurs venus lui vendre des Potions de Repousse-Poils qu'il leur ferait la peau, s'il les revoyait sur le pas de sa porte. Il n'attendait personne, ou presque – en dehors de cette exception unique, dont l'espoir d'une visite s'étiolait au fil des jours, trop nombreux, trop longs, trop solitaires, trompant son désespoir latent d'une façon tout aussi désolante. C'était tout ce qu'il était, depuis son retour : une désolation à lui seul, dont l'état se reflétait entre les quatre murs de son nouvel appartement.

Le hurlement reprit de nouveau, tirant cette fois Felix du canapé dans lequel il s'était endormi par un bond prodigieux. ”Alright, alright, easy on the bloody mandrake simulator...”, feula-t-il en massant son crâne maltraité par le son strident, tentant de slalomer entre les cartons gênant le passage, certains rapidement ouverts à la recherche de vêtements (dont quelques pièces jonchaient sol, canapé, table basse) ou d'un objet dont il avait besoin sur l'instant, d'autres encore intouchés dans un coin de la pièce. Il ramassa une pièce colorée sur le seul fauteuil du salon à la décoration spartiate, la rejeta en se rendant compte qu'il s'agissait d'une chemise à manches courtes (il adorait, quand il ne devait pas reboutonner sans baguette à la va-vite), se pencha sur une autre au sol, qu'il renifla après l'avoir identifié comme un T-shirt (à l'effigie des Manchots de Temuco, son équipe de Quidditch chilienne fétiche).

Les verrous cédèrent un à un en un cliquetis succédant au cri virulent, une autre exubérance de l'ancien propriétaire visiblement très à cheval sur son esthétique dix-neuvième – on avait (enfin) compris qu'il allait ouvrir en dépit de son mal de crâne, de son envie de fumer au-dessus de son café et de celle, tout aussi tenace, de se morfondre sur ce week-end impair, celui où Gabriel et Victoire restaient chez leur mère.
Felix ouvrit le battant, fin prêt à fustiger l'importun ; il s'immobilisa en découvrant Otto sur le pas de sa porte.

Ce fut une marée d'insultes qui chercha la première à franchir ses lèvres muettes ; Felix les avait ressassées de longues heures, dans la solitude de cet appartement qu'il détestait pour toutes les raisons du monde, la plus terrible étant qu'Otto ne s'y trouvait pas, et n'avait même pas, en un mois, daigné lui rendre visite. Juste pour voir, au moins où il habitait maintenant – et l'amertume de ces longs jours passés sans nouvelle, de ces tentatives infructueuses (et légèrement risquées) de le voir quelques instants, au Ministère ou chez lui, chassa brusquement la surprise de le voir enfin, comme il l'avait espéré durant les précédentes semaines.

”Well, look at that,” lâcha-t-il en laissant dégringoler son regard sur la silhouette raide d'Otto tout en s'appuyant contre l'encadrement de la porte, au niveau de son crâne, son autre main échouant sur sa hanche, son regard clair raccrochant les pupilles noires et plates qu'il connaissait par cœur, ignorant les battements furieux de son cœur. Son corps affectait une nonchalance à l'extrême opposé de l'état de ses nerfs – tendus comme un arc entre ses muscles secs, ses doigts refermés sur le bois du cadre menaçant de blanchir sur l'instant. ”You are still alive, and you even remember I exist. How marvelous!” Aucun effort pour masquer l'ironie dégoulinant de ses mots – tout était écrit dans son regard à vif et perçant, toute trace de fatigue écrasée par le poids de ce fait faisant remonter toute la bile qu'il déversait depuis leur retour en urgence : Otto était venu le voir, enfin – trop tard, et Felix comptait prendre tout autant son temps pour le lui faire comprendre.


Dernière édition par Felix Wickham le Dim 14 Fév - 12:26, édité 1 fois
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Otto Fitzroy
DEATH EATER
Otto Fitzroy
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Occupation : Anciennement missionnaire pour prêcher la bonne parole du Lord en Amérique du Sud, Otto est devenu Maître-Chercheur de la Salle de la Mort au N9. Officiellement.
Allégeance : Une question qui ne se pose pas. Le Lord, depuis toujours, et ce jusqu'à son dernier souffle.
Particularité : Maître alchimique et runiste.
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the sound of silence
What do I got to do to make you love me? What do I got to do to make you care? What do I do when lightning strikes me? And awake to find that you are not there
”How did he look? Oh, you know, terrible.” Cette simple phrase de Beth a réussi à remettre en question l’assurance avec laquelle Otto pouvait avancer que Felix survivrait bien quelques semaines sans le voir - ils ont, après tout, été séparés par le passé bien plus longtemps qu’un petit mois qu’Otto n’a pas vu passer. On ne lui en a pas laissé le loisir, à vrai dire, et il n’aurait de toute façon pas souhaité le prendre. Le temps n’est qu’une mesure sans valeur, quand il vous est donné la possibilité d’accomplir votre destinée, d’entrer dans l’histoire. Les jours sont devenus des nuits, les nuits des semaines, les semaines ce mois plein à respirer les effluves du sang et à se baigner dans cette magie aussi noire que vitale, et tout ce qui n’était pas sa précieuse oeuvre est passé au second plan sans qu’Otto ne s’interroge un seul instant sur cette balance que son obsession menaçait dans l’ombre.

Beth lui a dit que Felix avait une mine horrible, lorsqu’il est passé chez eux, et Otto s’est pris à penser que, après tout, cette visite impromptue n’était peut-être pas uniquement due à l’impatience (constante et légendaire) de son partenaire. Peut-être qu’il ne survit réellement pas à leur retour forcé. S’il avait fait l’effort de sortir ses pensées de ce qui l’obsède depuis que le Lord les a rappelés sur leur terre natale, peut-être également Otto aurait pensé au fait que le temps s'écoule différemment pour Felix - pour la plupart des gens, a-t-il pu constater au fil de son expérience humaine.

Le later qui fleurissait dans son esprit dès que ses pensées dérivaient vers Felix (trop régulièrement, comme toujours) est aussitôt devenu today. Et peu importe s’il n’a pas encore mis le doigt sur la formule qui leur permettrait de retrouver une once d’équilibre ; il n’est que trop conscient de ce que à quoi un Felix se laissant dépérir peut ressembler, aux premières loges, pendant des années, de sa délicieuse énergie chaotique, et de ses relativement moins délicieuses tendances autodestructrices. Et si quelques mois à baigner dans la solitude ne sont que des secondes pour Otto, la perspective d’une existence entière sans la compagnie de cette âme complétant si bien la sienne est tout bonnement, simplement, logiquement intolérable.

”Good afternoon, Felix.” La lumière terne de l’appartement douteux qu’il peut deviner dans le dos de Felix ne fait pas honneur au visage qu’il a connu autrement plus radieux sous le soleil brûlant d’Amérique du Sud ; l’expression surprise, puis nonchalante qui y apparaît non plus. En toute honnêteté, Otto ne s’attendait pas à ce que son cher confrère Mangemort lui tombe aussitôt dans les bras ; il ne s’y attendait pas, non, mais peut-être l’espérait-il un peu, que Felix l’épargne de son sarcasme et de la rancoeur qu’il peut entendre jusque dans sa voix, tout comme dans sa posture décontractée contrastant avec l’acidité familière se glissant dans ses paroles. ”Well, look at that. You are still alive, and you even remember I exist. How marvelous!” As expected. Les années à se frotter à cette bile l’en ont parfaitement immunisé. Il ne s’agit-là, d’ailleurs, que l’une des nombreuses caractéristiques de Felix qui lui flanquent une incontestable migraine certains jours, et nourrissent l’affection indéfectible qu’il lui porte le reste du temps.

Comme aujourd’hui, où un sourire en coin, discret, étirant ses lèvres s'entrouvrant tout juste pour laisser filer un ”Of course.” pour souligner l’évidence de ses paroles - comme si Otto était capable d’oublier l’existence de Felix, ou plus saugrenu encore, de se laisser mourir. Ses yeux quittent le regard clair de son vis-à-vis pour détailler son apparence aussi questionnable que l’état vraisemblablement négligé de son appartement, qu’il peut entrapercevoir dans l’encadrement de la porte. Et ce jugement ne tient pas tant à sa tenue qu’à la fatigue visible sur ses traits, deux cercles noirs dessinés sous ses yeux bouffis de sommeil, trônant au-dessous d’une chevelure en bataille. ”You do look terrible”, abat simplement Otto en revenant à ses yeux perçants, sans se départir de ce faible sourire, les paroles de Beth confirmée par la vue de ce Felix apparaissant devant lui.

Oui, il était grand temps qu’il vienne le retrouver, il ne peut plus le contester maintenant qu’il se tient à moins d’un mètre de lui, qu’il peut embrasser les traits tirés de son visage d’un simple regard, et, surtout, qu’il ressent enfin un semblant de home pour la première fois depuis qu’il a définitivement posé ses valises à Oxford. ”Are we going to stay here or do you plan to let me in?”, ajoute-t-il rapidement, autant par envie de pouvoir le retrouver sans qu’un voisin ne vienne tendre l’oreille sur leur conversation sur le pas de la porte, que pour jauger à quel point Felix a décidé de lui faire payer son long silence. Dans un cas comme dans l’autre, Otto a tout le temps du monde.
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Felix Wickham
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Felix Wickham
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otto fitzroy
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Le fin sourire qui étira les lèvres tout aussi fines d'Otto fut la tension de trop sur les nerfs à vif de Felix : il aurait voulu le lui arracher du visage, lui faire avaler à sec la souffrance qui l'avait rongé pendant des semaines, lui faire sentir toute l'étendue de la peine qu'il avait creusée en lui – autant de choses qu'il savait impossibles, car Otto n'avait jamais compris. ”Of course.” Of course, répéta-t-il avec une grimace intérieure, une mimique puérile qui s'exprima par un rire bas et prodigieusement agacé en surface, ses zygomatiques vrillées en un sourire douloureux, amer. Il détestait son stoïcisme, et plus encore, il détestait le fait qu'il était physiquement incapable de le haïr comme il l'aurait fallu – il abhorrait ce sourire discret car il avait le pouvoir de faire flancher son ressentiment amer et d'annihiler de longues journées à se morfondre, de terribles heures à se retrouver seul face à ses peurs les plus ancrées. Le fantôme de son père l'avait trouvé déjà plusieurs fois, une visite horrifique au cœur de ses insomnies ; we're not so different after all. Just wait and see, son, how you end up – exactly like me. ”You do look terrible.” Le rapport de Beth semblait avoir été sans appel – elle lui avait accordé le même regard, lorsqu'il s'était présenté à sa porte. Il avait pourtant fait l'effort, pour cette visite de courtoisie ; vêtements propres, douche récente, cadeau pour le dernier et sourire éclatant. En vain - les accessoires du I'm alright claironnant qu'il lui avait servi avaient précipité les suspisions de Beth. Tant mieux : il n'avait jamais été doué pour faire semblant, de toute façon. ”Well you don't look like you've seen much sunshine either lately,” répondit-il sans décrocher de ses yeux noirs, deux orbites abyssales creusées par l'usage répété et détourné de la magie qui leur rongeait la peau, suintant de sa source, sur leur avant-bras. Un dénominateur commun, exacerbé chez Otto : la marque inratable de son séjour à Azkaban et ses longues années à creuser dans ses sous-sols à la recherche de la magie éternelle, qu'il avait pu lire chaque jour sur ses traits à la fois intacts et profondément marqués par cette dernière. Felix se demandait parfois s'il s'effondrerait, un jour ; et en détournait aussitôt ses pensées, de peur qu'elles ne se portent sur ce qu'il adviendrait de lui ensuite. Il était convaincu qu'il mourrait, si Otto le quittait un jour (et cette issue n'était pas la pire de toutes).

”Are we going to stay here or do you plan to let me in?” Les sourcils de Felix se haussèrent jusqu'à former une série de barres incrédules sur son front. ”Oh you want to come in? You should have said so, I thought you came to check if I was still breathing and then that you'd fuck off for another six months or so.” Il n'exagérait qu'à peine ; un mois ou six, c'était du pareil au même – pour lui la même douleur, et pour Otto et sa notion du temps toute particulière, il n'y avait qu'un pas entre un clignement d'yeux et trois ans dans une cave à continuer ses recherches. ”Guess I was wrong!” conclut-il d'une voix trop forte qui aurait concurrencé les plus grands au théâtre Titania, un sourire chafouin collé aux lèvres ; il ouvrit la porte en s'écartant, l'invitant à l'intérieur d'un geste de la main éloquent, les yeux rivés sur lui, en silence. Son sourire avait chuté de son visage pour se transformer en une boule écoeurante, au fond de son estomac.

Il referma la porte derrière lui, coula un regard à la silhouette carrée et stoïque d'Otto contrastant avec le désordre monstrueux de son appartement minimaliste (vide et « moche », avait jugé Vicky), le laissant à la découverte des lieux, tout juste éclairés par les rayons de soleil filtrant à travers les rideaux, en allant récupérer sa baguette, qui avait roulé au pied du canapé lors de son réveil. ”You're envious, I can feel it,” lâcha-t-il en s'échouant sur le sofa, rompant le silence lourd de sens, après un bref regard à son invité, ses doigts dégageant les quelques factures abandonnées sur la table et les restes de WizardEats pour se refermer sur son paquet de tabac. ”Perfectly understandable, who wouldn't like to live in such a hellhole?” Pris à l'ironie criante de ses intonations de voix, il abandonna le soin de sa cigarette à sa baguette, autrement plus vive et mieux réveillée que lui ; la Red Cat fut roulée en quelques instants, et Felix en profita pour lancer le café, à la cuisine, en se laissant parfaitement aller au fond du canapé, ses yeux revenant immanquablement à Otto. ”Make yourself at home,” fit-il avant de prendre sa cigarette entre ses doigts pour la porter à ses lèvres, apposant à son bout la pointe de sa baguette pour l'allumer, feignant d'y reporter son attention, loin de la colère et de la peine exposées à même les murs blancs et les cartons scellés de son nouveau chez lui.
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Otto Fitzroy
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Otto Fitzroy
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Voir Felix l’attirer à l’intérieur et tomber devant lui à genoux était probablement un espoir démesuré et irréaliste, et si, en un sens, Otto osait l’espérer sans vraiment y croire, il ne s’attendait pas non plus à un accueil si froid de la part de son partenaire. Il le connaît suffisamment (mieux que quiconque, se dit-il souvent avec une prétention qui n’en est pas vraiment une, plutôt le fruit de sa logique réaliste) pour déceler derrière son sourire crispé, sa voix un peu trop forte, ses yeux effarés et sa gestuelle nerveuse, qu’il n’y a absolument rien de chaleureux dans sa façon de le recevoir. ”Oh you want to come in? You should have said so, I thought you came to check if I was still breathing and then that you'd fuck off for another six months or so. Guess I was wrong!” Par exemple. Pas besoin d’être une lumière en relations humaines, ou d’avoir une connaissance approfondie du Wickham avec lequel il a passé près de six ans de sa vie, pour comprendre qu’il a sûrement, comme le soulignait Beth, mal vécu ce silence radio d’un mois - et éventuellement qu’il cherche à lui faire payer savoureusement, ce ne serait pas si surprenant. La question est : jusqu’à quand ?

Il est préférable de rester silencieux, et de prendre le temps d’étudier l’étendu des dégâts plutôt que de saisir la perche du sarcasme qu’il lui tend. Les joutes et les prises de tête parfois puériles sont monnaies courantes entre eux ; mais aujourd’hui, aujourd’hui, Otto n’a aucune envie de se prendre le bec avec Felix. Parce que les choses sont différentes, désormais ; il n’a plus l’assurance de sa présence au quotidien, il n’a plus aucune assurance, pour être exact. Il réalise, en détaillant son sourire forcé, qu’il a pris ce qu’ils avaient pour acquis, et qu’il y a peut-être une pente à gravir pour retrouver un semblant d’équilibre - et au sommet, retrouver Felix.

Le regard d’Otto le visage de Felix en s’avançant de la porte qu’il lui ouvre, observant son visage fermé et presque affecté, avant de porter ses yeux vers l’intérieur de l’appartement à mesure qu’il y pénètre. Il relève aussitôt les cartons à moitié déballés, les cendriers pleins à ras bord, l’odeur de tabac froid (inévitable, presque synonyme de Felix), les rideaux à peine ouverts laissant tout juste filer de pauvres rayons de soleil, la poussière fine qu’il récolte sur le bout de son doigt en le passant sur un meuble, les vêtements éventrés à même le sol, les restes de nourriture trônant encore au fond de leurs assiettes ou emballages cartonnés. How can you live like that?, a régulièrement demandé Otto à son compagnon, même après des années à s’habituer à sa tendance à créer le désordre partout où il passe, lui-même contraint de passer derrière lui la plupart du temps pour mettre un peu d’ordre dans les pièces qu’ils partageaient dans leurs différentes maisons en Amérique du Sud - soit toutes, si ce n’était leurs bureaux, leurs antres respectives, jusqu’à ce que même ces pièces-ci deviennent des zones neutres où l’un ou l’autre s’invitaient sans y être conviés.

Pourtant, Otto se garde bien de faire le moindre commentaire - pour l’instant. Il n’en a pas besoin : le regard qu’il porte à Felix lorsqu’il se retourne vers lui parle pour lui. ”You're envious, I can feel it. Perfectly understandable, who wouldn't like to live in such a hellhole?” Personne, absolument personne, et savoir qu’il vit dans un tel endroit, après avoir embrassé ensemble le confort de demeures payées par le gouvernement, est extrêmement déplaisant. Felix au cœur d’un bordel chaotique est naturel ; Felix au cœur de ce bordel, beaucoup moins. Otto reste planté quelques instants au milieu de l'appartement, les sourcils légèrement froncés, à observer son hôte s’affaler sur le sofa et rouler sa cigarette avec sa gestuelle éternelle nonchalante, avant d’enfin remettre la machine de son corps en route lorsqu’il l’invite à prendre place à son tour. Sa main vient chercher sa baguette à l’intérieur de sa veste, l’agitant rapidement en direction d’une fenêtre pour tirer les rideaux et l’ouvrir en grand, simplement histoire de ne pas avoir l’impression de baigner dans la tanière d’un vampire, et de pouvoir respirer un peu en s’installant à côté de Felix et de sa cigarette. ”You know this, dit simplement Otto en désignant sa baguette avant de la ranger à sa place, ”doesn’t only light cigarettes. It can also clean and tidy up this mess.” Mais autant tenter de faire avaler des fruits à un Quintaped ; il ne sert à rien de s’attarder sur l’état déplorable du lieu où Felix vit désormais.

Les symptômes ne l’intéressent pas tant que les raisons pour lesquelles il semble attendre que le temps passe, ou pire, que la mort vienne le cueillir. C’est du moins l’impression qui envahit Otto en reportant son regard sur les cernes noires pendant sous ses yeux clairs qu’il a connu autrement plus lumineux et enjoué. Et dans son égoïsme prétentieux, il aurait aimé que sa simple présence fasse naître cette flamme qu’il a toujours saisi au fond des pupilles de son compagnon lorsqu’il le regarde. Cette même flamme par laquelle ils ont toujours affirmé ne jamais se faire brûler - qui les consume depuis longtemps en vérité, plus terne, aujourd’hui, dans les ondes bleues du regard de Felix. ”Now I’m here, tell me, Felix.” Le corps d’Otto s’est légèrement tourné vers celui de son hôte, qu’il sonde entièrement, sans l’ombre d’un sourire sur les lèvres. Sa voix est calme, son articulation méthodique, comme toujours ; et pourtant, au fond de sa gorge, gronde cette pointe d’inquiétude qu’il est uniquement capable de recracher sur un ton semblable à un reproche. ”Why does everybody think you’re giving up on life, and why do I have the exact same feeling?” Un everybody qui ne recoupe que Beth - et c’est bien suffisant, il n’a pas besoin d’avoir l’avis de qui que ce soit d’autre sur son partenaire de longue date. ”And I’m not talking about the mess, the mess is very you. I’ve seen a lot of you, and this is the first time I see you like this. Are you sincerely having an existential crisis because I was working?” Pas de reproche, cette fois-ci. La question est sincère, crue, dénuée d'artifice : est-ce que Felix est en train de sombrer à cause de lui ?
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Felix Wickham
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Felix Wickham
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Recevoir Otto dans ce qui est dorénavant chez lui avait un goût de passé – ou de trop cuit, plus exactement, un parfum de lasagnes oubliées au four et laissées à refroidir, intactes, sur le comptoir, attendant le jour où on finirait par s'en rappeler pour les bazarder à la poubelle. Felix ignorait exactement qui de lui ou son (ex) partenaire était les lasagnes, s'il voulait le jeter ou tenter de récupérer le plat carbonisé par inadvertance (désintérêt aurait été plus juste, connaissant le Mangemort), ou si Otto venait faire l'état des lieux de ce refroidissement polaire, des jours après la date du festin annoncé, tenu durant de longues semaines par Felix dans l'espoir de le voir se présenter à sa porte, et renifler de son regard mortellement sérieux l'état de moisissure avancé dans lequel baignait le Handler désabusé.
Sale con – force était de constater qu'en dépit de son désespoir, Felix sentait une bouffée lancinante de joie tenter de se faire un chemin entre les couches trop épaisses de leurs lasagnes : la peine plombant son torse, et la rancœur née de ces longues journées de solitude marquées par l'incertitude. Pour la première fois depuis six ans, il avait commencé à douter même qu'ils existaient encore, en dehors de leur bulle loin du monde, en Amérique du Sud.

Felix eut un grognement aux rideaux brusquement tirés par Otto, se frottant les paupières en fronçant les sourcils, une ride contrariée barrant son front ensuqué de lassitude, tandis qu'il jetait sa baguette à l'aveugle sur le monticule de la table basse. ”You know this doesn’t only light cigarettes. It can also clean and tidy up this mess.” Il cligna des yeux à la voix grave, avant de les tourner, encore plissés sous cette brusque entrée de lumière, vers son propriétaire, qu'il distinguait tout juste entre le soleil et les volutes de fumée épicées du tabac. ”Tidy up? What for? Vicky and Gaby just love this mess, they made a very convincing Hogwarts replica out of it just last week-end”, fit-il en se laissant aller contre le dossier du canapé, indiquant d'un geste l'espace imaginaire où ses enfants auraient tout aussi bien pu reconstruire le château dont ils entendaient tant parler – Vicky avait en réalité passé une partie du week-end à dire qu'elle s'ennuyait, que son appartement sentait mauvais, qu'elle préférait chez tonton Anatolius, tout un tas de remarques que Felix préférait transformer, dans ses souvenirs, en une joyeuse reconstitution de Poudlard créée par leurs soins.

Il pouvait sentir le regard d'Otto sur lui pleinement, désormais ; il le connaissait assez, bien sûr, pour ne pas s'arrêter sur le désordre criant de l'endroit. Fitzroy allait toujours à l'essentiel – parfois trop, souvent, et Felix se sentait immanquablement obligé de combler cette sobriété par ses propres excès, et de le secouer jusqu'à en extraire ce qu'il désirait savoir, ou entendre. ”Now I’m here, tell me, Felix.” Shit, les y voilà ; Felix avait attendu cette discussion si fort qu'il l'avait jouée plus de fois dans sa tête qu'il n'avait pris Ford en flagrant délit de sieste au bureau – soit un nombre incalculable. Il adressa à Otto un regard vaguement intéressé, entre deux bouffées délicieuses de cigarette, aux antipodes du battement lourd de son cœur, dans son torse, nerveux de connaître quel scénario, parmi les dizaines ayant traversé son esprit épuisé par l'attente, la réalité choisirait d'emprunter, délicieusement impatient de pouvoir, enfin, enfin lui faire payer la monnaie de sa pièce. ”Why does everybody think you’re giving up on life, and why do I have the exact same feeling?” Alors là, il y allait un peu fort ; ce n'était pas parce qu'il sombrait dans de violentes crises de désespoir, aux heures les plus sombres de la nuit, qu'il abandonnait complètement la vie. ”And I’m not talking about the mess, the mess is very you. I’ve seen a lot of you, and this is the first time I see you like this. Are you sincerely having an existential crisis because I was working?”

Le regard de Felix se figea, dans les yeux désespérément sérieux d'Otto. Existential crisis. La fumée coincée à l'orée de ses poumons fut soufflée en des secousses nerveuses, provoquées par un rire muet devant cette aberration sortie tout droit des lèvres fines de son (ancien) compagnon, levant un index entre eux deux tandis qu'il détournait les yeux. Working... Il se foutait de lui – comme il s'y était attendu, dans le second scénario le plus répété dans son crâne (loin d'être son favori, mais toujours préférable à celui où Otto le trouvait en plein malheur, dépouillé de toute fierté, où Felix se jetait à ses pieds pour lui demander de le reprendre dans sa vie). ”Oh no no, Otto, please, I was working, you, on the other hand, were doing something far beyond work, zealous beast that you are.” Son index décrivit une courbe mutine, manquant d'esquinter l'épaule du Mangemort, tandis que Felix lui jetait un coup d'oeil, un sourire fiché au coin des lèvres en une grimace douloureuse et amère, à l'image de son ton faussement joueur.

Il tira nerveusement sur la Red Cat, sentant le cocktail explosif de ces semaines, embouteillé par défaut, remonter dangereusement face à cet exutoire qu'on lui offrait enfin, et de la plus terrible et délicieuse des manières : Otto, visiblement confus quant aux raisons pour lesquelles son absence avait pu le laisser dans un tel état de crise existentielle, le traitant comme un quarantenaire à l'aube d'un caprice incompréhensible, quand lui avait si bien vécu leur séparation impromptue. ”Say, what time did it take for you to apparate from Oxford?” demanda-t-il sur un ton poli où perçait nettement la menace – sa voix trop aiguë, trop incisive, tandis qu'il considérait sa cigarette et ses doigts fébriles, avant de reposer son regard désabusé sur Otto. ”One minute, roughly? And it took, let's say, another minute for me to greet you, and now we've been talking for two minutes, and it would take another one for you to go back home, which gives us a total of, yes, five minutes, five bloody, fucking minutes to come see me, with extra talking on top of that.” Tout son corps semblait vomir ces cinq maudites minutes qu'il avait attendues si longtemps, jusque dans ses mains traçant l'étendue de son exaspération dans les airs, ses yeux couleur orage désormais plantés dans ceux de son invité. ”You had all the time in the world when we were fucking in South America, and now we're back, you don't take even five minutes, in a whole month, to come over and see me. I wasn't asking for a shag, not even bloody dinner, no: just for you to come over, once in four weeks”, martela-t-il en appuyant ce un, dans son index déplié, sur sa propre jambe, quatre fois exactement.

Il sonda son regard une seconde, le bout de son doigt tapotant nerveusement contre son jogging sorcier, ses sourcils ayant grimpé jusqu'à son front devant les accents grondants de sa voix. ”So yes, this made me wonder: what am I exactly to you, if I'm not even worth a few fucking minutes in your life?” Une vie qui, de plus, finirait par être éternelle, comme il le lui avait révélé – Felix peinait à voir, sur l'instant, Otto tenir sa promesse, et l'emmener avec lui dans cette immortalité nouvelle. ”You wouldn't even have come if I hadn't been knocking on your fucking door first, that much I know,” lâcha-t-il en détournant son regard du sien, grommelant dans sa barbe après ces éclats de voix furieux, ”and I should be grateful to your wife you even showed up at all before next Christmas... After all Felix will always be there waiting for you like the stupid monkey he is, won't he? Fucking stupid, gormless monkey, fuck.” Chaque insulte décortiquée avec soin chaque insulte, sa voix grondant de cette colère désespérée qui agitait ses membres, tirant sur sa cigarette, les doigts tremblants, avant de frotter une main contre sa tempe. ”And you don't give a shit, not nearly enough, after all these years, after all of us... Fucking hell, Fitzroy, you don't give a shit at all.” Et il releva vers lui deux yeux tristes, devant la réalisation qu'Otto se foutait de tout, sans oser espérer qu'il puisse lui dire le contraire.
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Otto Fitzroy
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Otto Fitzroy
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Âge : 47 ans (09/01)
Occupation : Anciennement missionnaire pour prêcher la bonne parole du Lord en Amérique du Sud, Otto est devenu Maître-Chercheur de la Salle de la Mort au N9. Officiellement.
Allégeance : Une question qui ne se pose pas. Le Lord, depuis toujours, et ce jusqu'à son dernier souffle.
Particularité : Maître alchimique et runiste.
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the sound of silence
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Avoir une discussion sérieuse avec Felix revient toujours à lancer une pièce en l’air, et à attendre de savoir si l’on tombera sur pile ou sur face. Si Otto n’a jamais apprécié le chaos, s’en détournant pour chercher l’ordre et la prévisibilité, il serait mentir que de dire qu’il n’a pas appris à embrasser entièrement ce pari constant qu’est (qu’a été) de vivre avec Felix et ses explosions aux moments les plus inattendus. Il est des jours où manier son ancien partenaire est une science fascinante aux résultats parfois incertains, parfois facilement déterminables en avance. Il suffit de garder une règle primaire en tête pour apprendre à composer avec le tempérament chaotique de son confrère Mangemort : Felix est une bombe à retardement, dont Otto peut entendre le dangereux et exaltant cliquetis lorsqu’il tend suffisamment l’oreille.

Et il peut les entendre dans le rire muet de Felix lui renvoyant un nuage de fumée au visage ne le faisant pas ciller, ignoré pour maintenir son regard dans le sien et observer toute l’étendue de ce qu’il se passe sur les traits de son vis-à-vis. ”Oh no no, Otto, please, I was working, you, on the other hand, were doing something far beyond work, zealous beast that you are.” Face - as expected, encore une fois. Le moment ne va pas être agréable, mais peut-être est-il nécessaire, peut-être Otto lui-même a besoin de cette confrontation et de voir les émotions trop vives de Felix vibrer dans sa voix. Peut-être a-t-il besoin de le voir ainsi, en vie, prêt à détonner entre ses mains, quitte à les y laisser dans l’explosion. Peut-être lui-même a besoin de se sentir en vie, et qu’il ne l’est jamais autant qu’avec Felix, quand il parvient à lui faire perdre patience, ou à faire remonter autre chose en lui que ce silence permanent dans son torse.

Les pupilles brunes de l’alchimiste restent ancrées au visage de son hôte, un contraste sensible avec le ballet nerveux du regard de ce dernier, dansant entre lui et sa cigarette. ”Say, what time did it take for you to apparate from Oxford?” La question est sans appel, évidemment, et Otto garde le silence en écoutant Felix y répondre seul ; il a toujours utilisé trop de mots, et pourtant Otto écoute chacun avec une attention non feinte, relevant la montée progressive de son ton, le reflet de cet agacement (un mot probablement bien faible, compte tenu du grondement de sa voix) qu’il lui crache au visage et exprime de ses mains s’agitant convulsivement dans l’air. Et il a entièrement raison - cinq bloody, fucking minutes se sont écoulées depuis qu’il a quitté la maison qu’il partage avec sa femme et son fils à Oxford. ”You had all the time in the world when we were fucking in South America, and now we're back, you don't take even five minutes, in a whole month, to come over and see me. I wasn't asking for a shag, not even bloody dinner, no: just for you to come over, once in four weeks” Cinq minutes qu’il aurait en effet pu dépenser plus tôt pour rendre visite à Felix. Mais il ne s’agissait pas de se jeter à la porte de son compagnon dès que son emploi du temps le lui aurait permis ; il s’agissait de faire les choses bien, en temps voulu. Et Otto n’est pas certain que Felix est en mesure de le comprendre, ou de recevoir un tel argument sans exploser un peu plus sous ses yeux calmes et sérieux. Du haut de sa logique froide et détachée, même lui est capable de voir qu’il ne s’agirait pas d’une réponse appropriée à la détresse palpable de son vis-à-vis.

Otto avait envie de voir Felix en vie et vibrant de cette rage explosive dont seul lui détient le secret - envers lui, ou envers le monde, peu lui importait vraiment, au final. Mais Felix n’est pas en colère, pas réellement, et l’alchimiste se retrouve à froncer légèrement les sourcils face à son discours : Felix est triste, comme le laissait présager son état, mais maintenant qu’Otto goûte directement cette tristesse, il peut sentir rouler sur ses papilles une amertume nauséabonde. Il y a quelque chose de nouveau, dans cette explosion-ci, quelque chose par trop désagréable. ”So yes, this made me wonder: what am I exactly to you, if I'm not even worth a few fucking minutes in your life?” Il lui faut faire un effort pour contenir le This is ridiculous lui brûlant les lèvres à cette remise en question soudaine et grotesque, sûrement trahi néanmoins par l’ombre qui s’installe aussitôt sur ses traits fermés. Bien sûr, qu’il est venu le voir suite à sa visite impromptue rapportée par Beth ; cela a précipité les choses, et probablement pour le mieux, il en convient. Qui sait dans quel état il aurait retrouvé Felix s’il avait repoussé plus encore ce moment qu’ils sont en train de vivre - dans quel état ils auraient été, découvre-t-il avec surprise et désapprobation, sans pourtant y croire un mot. Parce que son compagnon a raison : Otto vit avec l’assurance que Felix sera toujours là. Et Felix devrait vivre avec la même assurance. ”And you don't give a shit, not nearly enough, after all these years, after all of us... Fucking hell, Fitzroy, you don't give a shit at all.”

La voix de Felix retombe, et dégringole dans la cage thoracique d’Otto telle une unique goutte d’eau venant faire onduler les eaux calmes et noires qui s’y trouvent. ”You don’t really think that.” Ce n’est pas une question, et son ton ne porte aucune tendresse, lorsqu’il se redresse pour tourner son corps vers celui de Felix qui le dévisage de ses deux grands yeux clairs, dans lesquels il plonge avec un sérieux vibrant d’une pointe d’irritation. L’esprit pragmatique d’Otto ne lui permet pas de croire un seul instant que son compagnon remettrait entièrement en cause tout ce qu’ils ont pu se dire pendant ces années à vivre à l’abri du moindre danger que représente, ici, leur relation. ”If you were seeing things clearly, like I do, you would remember what you are to me. What we are.” Il ne devrait même pas avoir à citer de telles évidences - et devoir le faire l’agace profondément. Mais il sait reconnaître quand c’est nécessaire, et il lui apparaît certain que Felix a besoin d’un rappel de sa part. ”Think. What is a month compared to years, Felix? I don’t owe you a single proof, everything is right in front of your eyes”, siffle-t-il avec un sérieux et une sécheresse qui cherchent à le secouer et lui faire prendre conscience de l’absurdité de cette remise en question, de cette crise existentielle qui n’a aucun lieu d’être, quand il lui a fait la promesse répétée, dans le secret de ses bras, que leur histoire serait éternelle.

Avec cette rigidité que revêtent chacun de ses gestes, le bras d’Otto se lève pour refermer ses doigts autour du poignet de Felix, écartant sans violence ni douceur la main tenant la cigarette derrière laquelle il se cache. Il veut le voir parfaitement ; alors il rapproche son visage du sien pour franchir l’écran de fumée qui les sépare et mieux détailler ses traits proches des siens désormais. ”Yes, things are different now, and they will be. We’re not in South America anymore, this chapter is closed and behind us.” Son regard passe d’un œil à l’autre de son vis-à-vis, sondant ces pupilles troublées dans lesquelles il a plongé tant de fois, mais peut-être jamais avec une telle gravité. ”And there is so much more ahead of us. But I need you to come back to your senses. Now”, ajoute-t-il d’une voix plus basse et grave, roulant au fond de sa gorge en un grondement impérieux, ses doigts serrant à peine plus son poignet qu’il n’a pas lâché. Il a besoin que Felix se calme, pour qu’ils puissent se concentrer sur cet équilibre qu’il leur faut trouver.
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Felix Wickham
DEATH EATER
Felix Wickham
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otto fitzroy
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”You don’t really think that.” Bien sûr que non : ni l'un ni l'autre n'était dupe, et Felix entreprit de se mordre nerveusement la peau déjà bien entamée autour de son pouce. ”If you were seeing things clearly, like I do, you would remember what you are to me. What we are.” Il s'y était attendu, pourtant, au point d'inclure son douloureux pragmatisme cartésien dans l'ensemble des scénarios joués dans sa tête - l'entendre franchir ses lèvres avec la même chaleur qu'un hiver en Terre de Feu lui fit l'effet d'un sort en plein coeur, crevant ses poumons sous la puissance de son indifférence. ”Think. What is a month compared to years, Felix? I don’t owe you a single proof, everything is right in front of your eyes.” Un sourire poisseux tordit ses lèvres, cherchant à ouvrir la voie pour un rire tout aussi amer. "Fuck, you're one of a kind", commença-t-il avant de voir Otto se rapprocher.

Le coeur de Felix, comme un réflexe bien ancré, fit une embardée de liesse à la prise de ses doigts autour de son poignet - écrasé au sol par le poids de sa colère, devant la facilité avec laquelle il refusait tout simplement de comprendre (tout en le privant à loisir de sa première clope du jour), une chute emportant avec elle la grimace aux airs de sourire sur ses lèvres. ”Yes, things are different now, and they will be. We’re not in South America anymore, this chapter is closed and behind us.” "No shit", marmonna Felix devant la valse des pupilles noires dans les siennes, détaillant ses traits d'un air agacé, prêt à mordre. ”And there is so much more ahead of us. But I need you to come back to your senses. Now."
Le connard.

"Don't patronise me, I know things are different now and I am calm, for fuck's sake," siffla-t-il en arrachant son poignet à la poigne de Fitzroy - une hérésie à laquelle il se voyait contraint de s'abaisser, quand il souffrait du manque criant de son contact depuis leur retour. Il se leva d'un même mouvement pour échapper à son regard sombre, et tirer une nouvelle bouffée de cigarette en se rapprochant de la fenêtre close, ses doigts s'agrippant sur le rebord poussiéreux, déjà chaud sous le soleil de juin. Il inspira furieusement, longea le mur en se frottant fébrilement la tempe - ne pas lui donner raison, discuter comme deux adultes dignes de ce nom, régler cet accroc avec civilité et... "Bloody hell, you didn't even send me an owl!" éclata-t-il en se retournant brusquement vers son invité, envoyant valser la voix sage qui cherchait à se faire une place dans son esprit ravagé par le chagrin - il était d'autant plus furieux qu'une part de lui l'enjoignait à se ruer sur lui et lui passer cette bavure, ainsi dans son regard, tiraillé par l'envie de retrouver sa bouche, ses mains, son corps.

Il s'avança dans le salon de quelques pas, une boucle nerveuse illustrant la nervosité rongeant son corps. "Maybe I could see the future clearly enough if you had sent me one, or if you hadn't shat in my eyes fucking off, all the way back to your wife, and your sons, and your perfect life without giving me a sign... That's all I asked for Otto, a bloody, fucking sign", et sa voix se perdit dans un accent peiné, essoufflé par cette tristesse qu'il le rendait aussi nerveux que las de vivre.

C'était extrême, trop, un problème pour d'autres peut-être : Felix n'en avait rien à foutre - tout l'équilibre et la mesure prônés par les psychomages du monde ne pouvaient rien au fait que l'existence n'avait plus de sens, sans lui. Même Victoire et Gabriel, les deux lumières de ses week-ends (ou plutôt d'un week-end sur deux) étaient incapables de combler ce vide cruellement creusé dans son torse.

Il s'humecta les lèvres, devant cette possibilité soudaine de le voir partir, le feu de sa colère étouffé par la tristesse humide qui lui collait au coeur, devant les yeux noirs qui l'observaient depuis le canapé, avec un calme glacial. "You know how I can get, especially when I'm anxious, or, when I'm, when you're, without you." Le ton de sa voix avait glissé decrescendo, perdant de sa force destructrice sur ce you désigné en ouvrant sa main dans sa direction, ses yeux brillant d'une lueur distincte, une étincelle de cet amour bafoué par la négligence glaciale de son compagnon, qu'il détourna en poussant un soupir, faisant un tour complet sur lui-même ; il rognait de nouveau son pouce lorsqu'il fit de nouveau face à Otto. "You're all I need", il croisa les bras sur son torse en délaissant son pouce, abattant sa paume sur son propre bras avec un pauvre sourire, "and you weren't here at all." Le sourire chancela pour disparaître parfaitement, sa gorge picotant sous l'assaut de cette fatigue nerveuse ; il l'enfuma d'une nouvelle bouffée de sa Red Cat, les épices lui chatouillant à peine les sens, tandis qu'il continuait à tourner dans le salon.
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Otto Fitzroy
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tw:reference to sex

”Don't patronise me, I know things are different now and I am calm, for fuck's sake.” Les doigts d’Otto le libèrent autant que Felix s’arrache de leur prise d’un mouvement brusque du bras, comme dans un réflexe en voyant quelque chose éclater au fond de ses pupilles rivées dans la sienne ; et il a vu juste, se dit-il, quand il voit la même chose éclater dans la voix et la gestuelle de Felix. Il l’a déjà vu ainsi, de (trop) nombreuses fois, à ruminer en enchaînant les cigarettes, et il ne compte plus les rondes qu’il l’a observé faire sous son regard indifférent dans les demeures qu’ils ont partagées à l’autre bout du monde. Et il l’a voulue, il l’a cherchée cette colère explosive vibrant en permanence sous la surface de son compagnon, menaçant de lui exploser en pleine figure à chaque instant.

Alors pourquoi est-elle si amère ?

”Fel-Bloody hell, you didn't even send me an owl!” Otto n’a pas bougé d’un pouce en voyant Felix se lever et se planter à l’autre bout du salon ; et quand il cherche à le faire, se décollant d’à peine quelques centimètres de son assise, il y est renvoyé par le son incisif de la voix de son hôte. Son regard remonte jusqu’au sien, pour y détailler toute cette palette d’émotions dont il s’est nourri au quotidien pendant des années. Car il est rare de trouver en ce monde un tableau plus beau que le visage de Felix pris dans les feux de ses propres sentiments trop forts, qu’Otto n’a pu que saisir avec une distance logique et analytique pendant un temps - avant d’en voir la beauté, précisément, et de comprendre qu’il est des mystères plus fascinants et poignants tant qu’ils le restent. Les émotions de Felix en font indubitablement partie - cette passion, cette rage, ces éclats de rire, cette nervosité, ce chaos grondant en son centre.

Et Otto a réalisé, depuis quelques minutes déjà, pourquoi ce tableau, où il n’a toujours trouvé que de la poésie, lui est indigeste. ”Maybe I could see the future clearly enough if you had sent me one, or if you hadn't shat in my eyes fucking off, all the way back to your wife, and your sons, and your perfect life without giving me a sign... That's all I asked for Otto, a bloody, fucking sign.” La tristesse de Felix vient s’enrouler autour de son coeur, en une sensation poisseuse et désagréable - l’éclat n’est plus là, il n’y a plus que de cette mélancolie latente dans cette voix qu’il préfère autrement plus vivante. ”You know how I can get, especially when I'm anxious, or, when I'm, when you're, without you.” Cette phrase-ci, également, vient alourdir le poids dans son abdomen qui ne fait que grandir à mesure que la colère cède à la douleur dans le ton de Felix. Ils n’ont, en vérité, jamais connu cette situation ; chaque situation, aussi longue fut-elle, était toujours guidée par la promesse de retrouvailles et d’un après similaire à cet avant qu’ils partageaient.

Aucune promesse n’a été faite ici, et Otto le constate dans la souffrance de son compagnon. Car si lui n’a pas douté un seul instant, de cette évidence simplement retardée, Felix, lui semble avoir douté. Et cela blesse autant l’alchimiste qu’ouvre une infime fenêtre sur ce qu’il a provoqué inconsciemment, et surtout risqué de perdre. Comment Felix a-t-il pu croire qu’il ne reviendrait pas vers lui ? ”You're all I need, and you weren't here at all.I know.” Son ton est moins froid, lorsqu’il se lève en s'appuyant sur le bord du sofa, ses mains retrouvant aussitôt les poches de son long manteau. Il sait, il sait que Felix a besoin de lui, d’une façon qui le fascine et le laisse parfois (souvent) dans une incompréhension pleine - comme aujourd’hui. Et la vérité est qu’Otto, lui aussi, a besoin de Felix. Peut-être pas de la même manière, brûlant d’un feu sensiblement différent, mais dont les flammes sont bien réelles. Mais c’est un fait : il a besoin de Felix, de l’équilibre chaotique qu’il apporte dans sa vie et dont il ne savait avoir besoin, de cette étincelle brûlante avec laquelle il le regarde, de son corps vibrant sous ses paumes, de sa voix grimpant dans les aigus quand il lui fait l’amour, de ses tirades sans queue ni tête, de ce prisme différent qu’il lui impose parfois sur la vie, et de cette flamme, cette flamme qu’il a allumé en lui comme personne avant, et dont il puise bien plus que ce que Felix pourrait soupçonner.

Ce dont il n’a pas besoin, en revanche, est d’un Felix gagné par cette tristesse qui, elle, fait naître des sentiments bien plus étouffants et entêtants. ”I know”, répète Otto en avançant lentement dans sa direction, sans rien brusquer, comme l’on s’approcherait d’un animal blessé prêt à se montrer agressif à tout moment. Et ses mots, eux, choisis méthodiquement, agissent comme l’on chercherait à désamorcer une bombe - car c’est indéniablement ce qu’est Felix, et Otto s’est prêté suffisamment de fois à l’exercice pour connaître le fonctionnement de son mécanisme explosif. ”I could have sent you an owl. And I could have spent five minutes of my time, for you.” Sa lente progression dans la pièce le mène jusqu’à Felix, devant lequel il ne s’arrête qu’à quelques centimètres, son corps touchant presque le sien à cette distance réduite. Otto n’a jamais été de ceux à envahir l’espace vital des autres, mais son compagnon est un cas à part (comme sur bien des plans) - parce qu’il est tout à lui, et à lui uniquement. ”I should have”, rectifie-t-il d’une voix plus basse, maintenant qu’ils ont tous les deux retrouvé l’immobilité, détaillant les traits de son visage plutôt que de revenir immédiatement à son regard.

Il serait si simple de rompre la tension et de traverser ces quelques centimètres pour fondre sur ces lèvres sur lesquelles ses yeux sombres se posent. Mais ce n’est pas le bon moment, ce n’est pas suffisant. Alors ses pupilles remontent en un battement de cils jusqu’aux ondes claires de celles de Felix, prenant une seconde avant de poursuivre. ”You’re right. I’ve been selfish, and probably neglectful. And I believe everything I would say at this stage will be received by one of your very infamous fuck you.” L’ombre d’un sourire étire ses lèvres pincées ; il ne sert à rien de tenter de lui faire comprendre qu’il avait une mission de la plus haute importance, qu’il a perdu la notion du temps en réalisant l’un de ses souhaits le plus profonds - que ses recherches trouvent un but et un sens auprès de leur Lord. Ce n’est pas ce que Felix veut et peut entendre, et ce n’est, après tout, probablement pas une bonne justification à son silence. ”Or at least, it wouldn’t be merely enough to have you understand how much I do care. About you, about us.” Peut-être Otto risque-t-il d’enclencher le détonateur, lorsqu’il sort sa main de sa poche pour la glisser en bas du dos de Felix, en un geste simple mais lourd de sens entre eux. ”I should have, yes. Because I myself need you.”
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Felix Wickham
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What do I got to do to make you love me? What do I got to do to make you care? What do I do when lightning strikes me? And awake to find that you are not there
"I know.” Du coin de l'oeil, Felix lui adressa un regard vif, de nouveau aiguisé par la nervosité de le voir se lever, déployant son corps qui paraissait d'autant plus immense avec son long manteau noir - la seule teinte qu'il portait jamais, avec ses variantes de gris, un dégradé triste faisant écho aux mille nuances de la peine de Felix, au coeur de ce matin à la fois providentiel et catastrophique pour ses nerfs mis à rude épreuve. ”I know.” Otto obstruait désormais le parcours de sa boucle frénétique, s'approchant avec une précaution qui lui hérissait le poil - parce qu'il le connaissait par coeur, après six ans de vie commune, et que chaque accroc (provoqué souvent par l'indifférence d'Otto, comme toujours) avait été résolu d'autant de façons qu'ils avaient traversé de pays ensemble : avec douceur, avec violence, ou par le départ précipité de Felix pour le premier bar des environs. La méthode douce était la plus terrible, car irresistible de par son contraste avec l'aura habituellement froide de Fitzroy - et Felix comme toujours, était incapable de retenir ses coups d'oeil vers lui, de plus en plus nombreux, tirant nerveusement sur sa cigarette, ses pas traçant un cercle de plus en plus réduit sous la menace du ton bien trop calme d'Otto l'acculant près de la fenêtre. ”I could have sent you an owl. And I could have spent five minutes of my time, for you.” Felix s'immobilisa en cillant, son regard virant franchement cette fois aux yeux cherchant les siens, son souffe retenu dans le nuage de fumée à peine expiré ; les chaussures de ville de Fitzroy lui donnaient tout juste quelques centimètres de plus que lui, coincé au ras du sol par ses pieds nus. "So why didn't you?" s'entendit-il claquer dans un regain nerveux de colère, manquant un rire fébrile devant l'imminence du danger - il pouvait sentir l'odeur de l'alchimie sur lui, à cette distance, un mélange de métal et de magie avide rampant sous sa peau de faux-calme. Lui aussi le connaissait par coeur, après tout ce temps. ”I should have”

Oui ; l'amertume lui resta coincée dans la gorge, à peine dénouée par sa première cigarette - il lui fallait un café, une douche, le corps d'Otto contre le sien, tout dans cet ordre ou dans un autre. ”You’re right. I’ve been selfish, and probably neglectful. And I believe everything I would say at this stage will be received by one of your very infamous fuck you.” Les sourcils de Felix se froncèrent sous le tracé fin sur ses lèvres tout aussi fines, immanquable sous ses yeux furibonds. "Are you fucking kidding me?" Et Fitzroy d'ignorer royalement cette étincelle colérique sous son propre nez. ”Or at least, it wouldn’t be merely enough to have you understand how much I do care. About you, about us.” Il y eut un souffle, entre eux, l'écho de la passion brute, encore intacte, transformée au fil du temps sans s'épuiser pour autant, de Felix pour lui ; et de celle constante, immuable, aussi stable que la lueur dans son regard, d'Otto pour lui. ”I should have, yes. Because I myself need you.” Sa main dans le bas de son dos eut l'effet d'une bombe : le coeur esseulé de Felix, et son ventre rassasié à la va-vite avec Remy, criaient pour plus, tandis que les éclats de sa blessure l'enjoignaient à mordre la main qu'il lui tendait maintenant.

Sous les battements furieux résonnant dans son torse, Felix saisit le col du manteau du Mangemort, un geste transpirant la violence de ces deux extrêmes qui s'entrechoquaient en lui."Oh you need me now? I guess a month with no fucking is a long time, even for someone like you." Ce n'était pas nécessaire, immature, et indubitablement de trop, dans l'apaisement qui cherchait à enserrer ses épaules ; Felix préférait pourtant s'ébrouer avec une frénésie destructrice, chassant cette étole douce s'abattant sur eux. C'était trop facile, trop rapide, et rien ne semblait démesuré face à l'étendue de sa douleur, ressassée dans la solitude de son esprit enfermé qu'aucune visite, qu'aucune connaissance n'était parvenue à déverrouiller durant ces dernières semaines. "Say you're sorry." Il déglutit difficilement, ses doigts blanchi autour de l'épais tissu du vêtement. "I know you don't get it, these emotions, the state I'm in, what you'll probably recall as a tantrum later on, I know you don't get it fully, feeling it in your bones, because this one is different from anyone else's, fit-il en appuyant le bout de ses doigts de sa main libre sur le plexus qui cachait le coeur d'Otto, approchant dangereusement sa cigarette de leurs torses proches, sans se défaire de l'onde noire de ses yeux dans les siens, sa voix grimpant légèrement dans les aigus sous la mauvaise foi, and that's alright." Pas sur l'instant, peut-être. Il ne lui avait néanmoins jamais reproché de fonctionner autrement (du moins, en le pensant vraiment - ses propres mots dépassaient fréquemment ses pensées, sous la colère) ; c'était ce qu'il aimait, chez lui, en dépit des conséquences inévitables de cette presque absence, au creux de son coeur. Felix savait qu'il battait - pour ses recherches, pour lui, il l'avait lu au détour de sourires discrets et dans l'éclat bas de ses rires, comme il pouvait le lire dans son regard en cet instant. "Just say you're sorry... Like you mean it, with all of you in just these three little words... Simple, easy, if you need me so much." Ses doigts remontèrent jusqu'à sa gorge, un geste évocateur, ouvrant de multiples miroirs donnant sur leur passé ; son regard pétillait d'une lueur amère, provocatrice, une ultime condition pour laisser à l'étole de calme le loisir de s'enrouler autour de lui enfin.
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Otto Fitzroy
DEATH EATER
Otto Fitzroy
Date d'inscription : 18/11/2020
Messages : 386
Crédit : Jool (avatar). castace gjfkd (dessin).
Âge : 47 ans (09/01)
Occupation : Anciennement missionnaire pour prêcher la bonne parole du Lord en Amérique du Sud, Otto est devenu Maître-Chercheur de la Salle de la Mort au N9. Officiellement.
Allégeance : Une question qui ne se pose pas. Le Lord, depuis toujours, et ce jusqu'à son dernier souffle.
Particularité : Maître alchimique et runiste.
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the sound of silence
What do I got to do to make you love me? What do I got to do to make you care? What do I do when lightning strikes me? And awake to find that you are not there
Les doigts d’Otto se crispent légèrement dans le bas du dos de Felix, lorsque ceux de ce dernier viennent empoigner avec fermeté le col de son manteau. Il fallait s’y attendre, en jouant ainsi avec le détonateur ; rompre la barrière physique entre eux était un pari risqué, ouvrant la porte à cette violence qui n’est jamais vraiment loin, et qui s’empare désormais des gestes de Felix contre lui. ”Oh you need me now?” Pourtant l’alchimiste ne cille pas, soutenant les braises qui se glissent dans le regard de son confrère Mangemort. Son cœur lui, néanmoins, se serre presque imperceptiblement en un réflexe sous ce regain de haine dans sa voix, une colère qu’il pourrait presque sentir rouler sous sa peau, à travers le t-shirt sur lequel s’étend sa paume. ”I guess a month with no fucking is a long time, even for someone like you.Don’t be ridiculous”, ne se retient-il pas de relever, cette fois-ci, forçant sa voix à garder un calme difficilement crédible lorsqu’elle revêt cette teinte plus grave. C’est parfaitement absurde et bas, même pour Felix, et Otto ne doute pas un seul instant qu’il est lui-même au courant, quand il lui feule cette ineptie au visage. Mais ce n’est pas la première, ni la dernière fois que son compagnon les rabaisse dans son emportement à une bête relation charnelle, quand ils sont bien plus que cela.

”Say you're sorry.” L’expiration qui file entre les lèvres d’Otto est proche du soupir, la naissance presque d’une exaspération qu’il cherche à endiguer contre vent et marée - il lui faut ramener Felix à la raison, parce qu’il lui faut Felix. Mais l’est-il simplement, désolé ? ”I know you don't get it, these emotions, the state I'm in, what you'll probably recall as a tantrum later on, I know you don't get it fully, feeling it in your bones, because this one is different from anyone else's, and that's alright.” Les yeux d’Otto suivent sèchement le mouvement de cette main venant pointer son cœur. Different from anyone else’s. Tout comme l’est celui de Felix - avide, brûlant, dangereux, pour les autres comme pour lui-même. Ils se retrouvent au moins sur ce point, à cette frontière entre le feu et la glace sur laquelle ils dansent en cet instant, où ses pupilles remontent dans celles de son compagnon, en une ancre ferme. ”Just say you're sorry... Like you mean it, with all of you in just these three little words... Simple, easy, if you need me so much”, conclut Felix sur un air provocateur, et Otto relève légèrement le menton en sentant ses doigts s’étendre sur sa gorge, un geste aux mille significations entre eux. Une prise qui les rend vulnérable, souvent un jeu ; à la différence qu’ils ne sont pas en train de jouer, et que le sorcier sent une fêlure progresser le long de son abdomen, partant de cette paume étendue là où son pouls bat rapidement jusqu’au glacier où se tient son coeur.

Il y a quelque chose qui parvient à atteindre ce qui s’apparente souvent à un creux dans la poitrine d’Otto, quelque chose dans cette situation, dans la voix de Felix, dans cette violence où vibre une douleur presque tangible. Ce même quelque chose qui lui est insupportable dans son entièreté chez l’homme avec qui il a partagé sa vie pendant des années : cette faculté à puiser au plus profond de lui, de mettre en lumière des recoins éteints, qui valent souvent mieux rester dans l’ombre. Cette faculté à titiller sa patience et à lui faire prendre des visages qu’il s’ignorait posséder avant de croiser la route chaotique du Mangemort. Et c’est ce que Otto pense régulièrement abhorrer chez Felix ; en réalité, il ne se sent jamais aussi vivant que lorsque ce dernier vient empoigner cette humanité criante en lui. Et Felix le sait, il le sait, à quel point Otto se nourrit de ces émotions trop fortes qu’il fait naître, qu’il est capable de provoquer en lui.

Alors ses lèvres s’étirent en un sourire fin, menaçant, et sans chercher à dégager la main toute aussi menaçante sur sa gorge, il fait un pas dans sa direction pour le forcer à reculer. ”Oh but I am sorry Felix”, abat-il en détachant chaque mot, tandis que ses sourcils s’arquent légèrement sur son visage fermé. Felix a raison : Otto ne peut pas comprendre son tantrum, et ce qui le pousse à le provoquer avec cette violence qui fait cavaler un frisson le long de son abdomen alors qu’il marque un nouveau pas vers lui. ”I am sorry you think my life revolves around fucking you. I’m sorry you can’t see further than the tip of your nose, that there are things far more important than this.” Il sait que son ton méthodique et posé ne trompe en rien Felix. Il n’y a rien de calme dans cette voix plus grave, ou dans son regard ayant perdu de cette fausse empathie qu’il cherche à déployer quand il s’agit de calmer les explosions de son compagnon. Et il lui est insupportable de constater, encore une fois, comment un simple geste, aussi simple soit-il, de sa part, parvient à venir titiller cette patience légendaire dont il sait faire preuve. Insupportable et exaltant à la fois - et c’est probablement cela, le pire.

A force d’avancer vers lui et de le faire reculer, Otto finit par coincer Felix contre la fenêtre, et il ne s’arrête que lorsque son corps est entièrement pressé contre le sien. With all of you, lui a demandé Felix ; et c’est précisément ce que veut l’alchimiste. Qu’il les sente, lui et son cœur bien présent, battant contre le sien, prêt à sortir de sa cage thoracique pour l’avaler tout entier. ”And I am sorry you’re in that state because of me. There’s nothing I enjoy about this despair of yours. Nothing Felix”, poursuit-il d’une voix plus basse, mais sans tendresse, presque aux airs de reproche, sans en être réellement un. Parce qu’il est sincère : jamais il n’a voulu faire souffrir Felix, et jamais le voir souffrir lui sera agréable ; Otto est désolé, autant qu’il ne peut pas comprendre. Et il ne veut pas comprendre - encore l’un de ces mystères qu’il vaut mieux laisser non résolus. ”That’s why I’m here. And as I said, I should have come earlier, I can see that now.” Son ton se fait de plus en plus bas, sans perdre de sa sévérité naturelle, et dans ce même souffle sa main relâche le bas de son dos pour remonter le long de son flanc en une caresse sans réelle chaleur, en apparence du moins.

Et lorsqu’elle finit sa course, sa main se referme à moitié sur sa gorge, son pouce et son index encadrant la mâchoire de Felix qu’il dévisage toujours de ce regard brûlant de mille émotions. ”I am sorry I didn’t.” But I’m here now, se retient d’ajouter Otto, articulant plutôt avec précision chaque mot filant réellement du bout de ses lèvres pincées. Ses yeux détaillent un instant ses traits de haut en bas, en une autre caresse froide, mais toujours, toujours teintée de cet amour vif qu’il peut éprouver pour Felix, comme chacun des gestes qu’il peut avoir pour lui, même cette prise menaçante sur sa gorge en miroir de celle de son compagnon sur lui.
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