25 août 1726 Naissance de Baruch Hanley, troisième enfant de sa famille, précédé de deux soeurs (Ruth, 1720-1832, et Dinah, 1724-1791 (morte si jeune)). Le père est un sorcier né-moldu, l'épouse une sorcière de sang mêlé. La famille n'est guère riche et Liverpool une cité qui n'a rien de sorcière : les Hanley portent une grande attention à ne pas être remarqués par des voisins trop curieux. Même à la maison, les baguettes magiques sont rangées et le sujet de leur
monde abordé à demi-mot.
1728 Les premières manifestations magiques de l'enfant sont précoces, comme celles de ses aînées. Les Hanley n'ont pas les moyens d'engager un précepteur qui pourrait développer convenablement cette magie. Baruch est un enfant épouvantablement curieux et bavard, précoce dans ses apprentissages. Lorsque ses soeurs entrent enfin à Poudlard (Ruth atterrit à Serpentard, Dinah à Poufsouffle), il attend toujours avec grande impatience les lettres qui narrent leurs journées ; et l'été, il se plonge dans leurs manuels scolaires.
1er septembre 1737 Entrée à Poudlard, répartition à Serdaigle. Ça semble naturel. Il y est un élève surdoué à l'esprit jamais rassasié de connaissances, toujours à l'affût d'en savoir davantage. Il y sera nommé préfet, puis préfet-en-chef, et graduera de chacune de ses classes avec des Optimal. Baruch restera toujours modeste à ce sujet, bien sûr.
Juin 1744 Entre au Ministère de la Magie comme apprenti Langue-de-Plomb. Le Hanley choisit naturellement la salle du Savoir comme affectation, mais se retrouve frustré par l'incapacité de mesurer ce qu'il y étudie et apprend avec d'autres sorciers que ses collègues.
1750 Premier mariage (il croit que ce sera le seul) à Ava Hughes, une jeune Galloise née-moldue de trois ans sa cadette, rencontrée au Ministère de la Magie. Langue-de-Plomb comme lui, salle de la Mort (s'il savait comme c'est prophétique). Leur mariage est célébré religieusement, puis magiquement, leurs magies liées jusqu'à ce que la mort les sépare. Une seule enfant naîtra de leur union (Louise, 1754-1758), fauchée par une forme juvénile particulièrement agressive de la dragoncelle.
1752 Toujours aussi peu satisfait du secret professionnel qui entoure ses recherches, Baruch entame des recherches personnelles, sur ses temps libres, sans engager les ressources ministérielles. Il a un intérêt net pour la transmission du savoir et s'intéresse aux bourgades sorcières anglaises autonomes qui élèvent les jeunes sorciers sans nécessiter une formation académique officielle.
Juillet 1766 Un certain (docteur) Jeremiah Moran le convoque pour un rendez-vous professionnel. Lorsqu'il se présente à Oxford, dans un élégant salon, celui-ci lui expose qu'il a été retenu comme potentiel futur membre de la
Belle Société, un clan vampirique. Une confrérie, un haut lieu intellectuel où les idées, l'art, la philosophie s'entrecroisent en un immense bouillonnement perpétuel entre hommes à l'esprit supérieur. Baruch est flatté de l'offre et que ses travaux aient été dignes d'intérêt pour ces intellectuels, mais doit néanmoins réfléchir à l'offre. Il a une vie humaine. Une épouse, une famille, un emploi. Il ne sait pas s'il est prêt à mettre une croix sur tout cela. Jeremiah comprend et lui laisse jusqu'à la fin de l'année pour prendre sa décision.
30 novembre 1766 Il a fait ses adieux à sa famille, sans leur dire. À ses collègues. À Ava, surtout, qu'il aime encore de tout son cœur. Jeremiah lui a bien dit qu'il ne devait pas révéler ce qu'il advenait de lui. La
Belle Société justifierait sa mort, sa disparition, jusqu'à ce que ses êtres chers meurent à leur tour. Pour de bon, pour de vrai.
On l'introduit au sein de la loge oxfordoise, pour ce qu'il nommera non pas sa mort, mais sa seconde naissance. Le rituel est intime. Il n'y a que le président de la loge, de présent, et Jeremiah. Il est son premier et seul infant et le vampire est aussi nerveux que lui.
On ne lui avait pas dit que naître faisait si mal.
Il devient Baruch Hanley-Moran, afin de signifier qu'il est l'infant de Jeremiah et que celui-ci veille sur lui. La relation entre sire et progéniture est cruciale, pour la
Belle Société, afin que le nouveau vampire soit bien intégré, s'adapte aux nombreux codes de la confrérie et ait accès à toutes ses ressources, dispersées dans le monde. Jeremiah l'entraîne avec lui en Asie de l'Est pour trois ans, dès qu'il est remis sur pied, afin de tout à fait retirer l'Anglais de sa vie précédente.
Pour de bon, pour de vrai.
1770 Retour à Oxford. Baruch n'est toujours pas apaisé à l'idée de croiser les gens qu'il aime (aimait) et demande donc à Jeremiah de repartir avec lui, n'importe où. Le voyage qui les a menés à travers l'empire chinois et les affaires de la dynastie Joseon en Corée a allumé en lui la flamme du voyage, de la découverte. Son aîné accepte et ils s'échappent dans les pays nord-africains, puis en Asie centrale.
Sa baguette magique meurt de chagrin, l'humain définitivement perdu dans ce corps vampirique. Jeremiah lui en offre une seconde, en bois de cyprès du Maroc.
1810 Une missive de la
Belle Société parvient à Baruch, au coeur d'un trek complexe au coeur de la jungle amazonienne (ils ont changé de continent il y a... cinq ans ? le temps passe si vite, lorsqu'on en a autant devant soi). Ava est décédée. Maladie (elle a toujours eu une nature délicate). Un poids invisible levé de ses épaules, sans qu'il ose se départir de l'alliance qu'il porte à l'annulaire gauche.
Le soir-même, Baruch offre à Jeremiah d'unir leurs magies.
Son aîné accepte.
On ne lui avait pas dit qu'aimer pouvait être si doux.
1817 Le couple ― parce que c'est ce qu'ils sont, depuis tant d'années ― revient à la mère patrie pour une pause méritée de trois dizaines d'années, le temps de rédiger une série de livres et d'articles scientifiques signés de leurs deux noms. Les longues heures d'écriture sont ponctuées de rencontres avec les autres membres de leur loge, de courts voyages à l'étranger afin de vérifier quelques informations, de rencontrer des experts. Les grandes avancées moldues sur le plan de la technologie sont sources de soupirs dédaigneux chez les plus anciens de la
Belle Société, mais Baruch, toujours fasciné par le progrès, suit la science avec attention.
1850 Le Ministère de la Magie anglais tente de mettre des restrictions sur les nombreux Portoloins internationaux créés à son nez et à sa barbe par la
Belle Société. C'est ce qui arrive lorsqu'on réunit sous un même toit des intellectuels et révolutionnaires, des surdoués magiques et autres avides de savoir, et qu'en plus on leur colle une vie longue de trois siècles. Il n'y a pas exactement de
god complex, mais très certainement quelque chose qui s'en rapproche, et Baruch lui-même a adopté cette posture nonchalante et un peu moqueuse de celui qui se voit au-dessus des lois.
La confrérie a toujours fonctionné hors des limites gouvernementales et cette ingérence, déjà plus que suffisante en ce qui concerne les banques de sang, ne plaît pas. Les vampires font profil bas pendant quelques années et acceptent d'à l'occasion passer par les moyens officiels, afin de se déplacer, mais la complexité des affaires politiques les ennuie et les brime dans leurs ambitions.
1860 La santé de Jeremiah décline peu à peu, alors qu'il approche dangereusement de son tricentenaire. Baruch et lui partent pour un dernier long voyage à travers le monde. Ils prétendent étudier, comme toujours, et reviendront à Oxford avec une étude comparative très complète sur les Életad versus les communautés de harpies. Ils passent surtout de longues années en Italie (s'amusent beaucoup à flâner au Vatican, au milieu de tous ces crucifix qui ne leur font rien), en Grèce (à affronter les levers de soleil jusqu'à en avoir mal, pour admirer le bleu hypnotisant de la mer), à se chérir mutuellement.
1885 Décès de Jeremiah, de mort naturelle. Ils auront eu près de 120 ans ensemble, tous les deux, et ça ne lui semble toujours pas assez. Il faut dix ans à Baruch pour faire son propre deuil et il est encore très discutable d'assumer que celui-ci ait été complètement fait. Soudainement lasse de la magie et de sa propre vie pas suffisamment éternelle, l'homme traîne surtout dans les milieux moldus de Londres. Envieux, en cet instant, de leur mortalité innocente et naïve, de ces rêves révolutionnaires et anarchistes qui couvent dans les bouches des expatriés et des intellectuels. Il vit d'opium, d'alcool et de rébellion, spectateur évasif qui plus tard saura parler de ces camarades.
1891 La baguette magique offerte par Jeremiah meurt de chagrin. Lui-même semble mourir un peu à nouveau.
1895 Émerge du marasme comateux où il est plongé depuis le décès de son sire et part vivre en Russie quelques années, qu'importe le notoire danger que représente le territoire pour lui. Il est non seulement un vampire, mais un chrétien anglican, et allez savoir ce qui est le pire. La loge moscovite l'accueille malgré tout.
1900 Second mariage, à Luba Sergueïevna Pouchkine, une jeune sorcière née-moldue de la noblesse russe, beauté fragile au regard inquisiteur et à l'esprit acéré. Rencontrée autour de ses recherches sur les rites de conjuration entourant le mariage russe et leur influence sur l'apprentissage magique familial : un signe indéniable qu'ils étaient destinés. L'union est fertile en conversations intellectuelles et en engueulades criardes qui se terminent toujours en étreintes fougueuses.
1901 Réussit à mettre la main sur une copie de
Dracula, quatre ans après sa publication. Il adore les mélanges culturels qu'il peut deviner à travers les influences de Stoker et espère bien pouvoir le rencontrer à son retour en Angleterre... un jour.
1907 Le couple déménage à Londres, centre d'activité, de renouveau, des idées de la belle Angleterre. La
Belle Société anglaise regarde avec un grand dédain ses épousailles russes, craignant que Baruch se fasse faible et transforme sa douce Luba en vampiresse. Le second crime cardinal de sa confrérie, après le plagiat bien sûr.
1909 Rencontre Bram Stoker. Il lui demande de dédicacer sa copie de
Dracula : il a déjà tous les atouts nécessaires pour devenir le fanboy moderne.
1915 Luba approche la quarantaine et supplie son époux bientôt bicentenaire de la transformer. Baruch refuse et les engueulades prennent des proportions dantesques, jusqu'à ce que la dame fasse ses bagages et retourne vivre à Moscou. L'alliance est encore présente à son annulaire droit.
1917 Entame deux études en parallèle : la première sur les leys irlandais et écossais (une fantaisie éloignée de son champ d'études habituel, mais qui rejoint son intérêt pour les moldus), la seconde sur les communautés rurales traditionnelles et les constructions magiques anciennes (les cairns, par exemple). Un retour aux sources, à ses premiers travaux humains. Un besoin soudain de s'isoler aussi loin que possible, d'aller vivre dans une hutte miteuse sur l'Île de Man et de passer des heures à regarder la lande irlandaise pluvieuse en soupirant longuement. Jeremiah lui manque et la solitude soudaine laissée par le départ de Luba le fait replonger dans un deuil qu'il noie dans le travail, loin de la guerre moldue.
1940 Baruch sort de cette seconde période de marasme et fait une tournée des Balkans. Le moment est bien trouvé, considérant le contexte moldu, et son effort de guerre se limite à quelques festins dans les tranchées.
1954-1955 Son étude des leys, archivée et terminée, prend une autre tournure à la sortie de la saga
The Lord of The Rings : le monde moldu est d'abord mitigé face aux opus publiés par Tolkien, lui est plutôt fasciné par ce qu'il découvre entre les lignes. Il revient en urgence au Royaume-Uni, réoriente sa précédente thèse et sort quelques années plus tard un ouvrage audacieux sur la protomagie et l'influence des populations non magiques.
1965 Déménage aux États-Unis et y entame des recherches sur les traditions magiques Chippewas, pendant une quinzaine d'années, vivant en observateur sur les différents territoires ojibwés. Ses temps libres sont vécus sur les campus américains en effervescence, fasciné par les mouvements sociaux qui y bouillonnent sous les yeux avides du monde entier. Les pantalons pattes d'éléphant ne lui vont pas trop mal et il retournera à Oxford avec un goût désormais prononcé pour le cannabis, bien que ça ne fasse rien à son organisme. Vous parlez d'un âge pour épouser un tel vice...
1980 Ronde de suggestions pour les prochaines recrues de la
Belle Société. Baruch soumet le nom d'Alden Harris, dont il suit les travaux avec un grand intérêt et qu'il a déjà rencontré au détour de conférences. La nouvelle de son internement en décembre de cette année le prive de son poulain et raye définitivement le nom du docteur de leurs listes, où il était périodiquement suggéré. Ils ne peuvent pas se permettre ce genre de débordement.
1981 Retourne aux États-Unis, encore vexé que sa suggestion de recrue ait été écartée (ce n'est pas comme si un sorcier qui tente de relever une morte n'était pas thématique avec une confrérie vampirique). Il entame une maîtrise, puis un doctorat en littérature comparée autour du vampire comme figure de la contre-culture. À Princeton. La multitude de Beuglantes qu'il reçoit de sa loge, au fil des années, ne le convainc pas de revenir au pays avant d'obtenir ses diplômes moldus. Il sait que les États-Unis sont bien plus frileux à propos des mélanges entre sorciers et moldus (et les vampires n'en parlons pas), mais il compte sur le scepticisme américain pour être une efficace couverture. Ça et le fait que légalement, il existe dans un admirable flou civil.
Pour faire bonne mesure et faire taire les récriminations de ses collègues, Baruch se penche sur le vaudou tel que pratiqué aux États-Unis et étend ainsi ses travaux magiques. Lorsqu'il revient au pays en 1991, ce n'est pas sans ce détestable sourire supérieur d'avoir mené sa double carrière de front.
1992 Un pompeux club de sang purs l'invite à une de leurs réunions. La vampire accepte, bien qu'il sache très bien qu'il y fera figure d'animal de foire. La soirée n'est pas perdue alors qu'il fait la connaissance de Johannes Runcorn, un Auror à la stature de géant, mais au regard d'une grande douceur. Il lui offre d'une prochaine fois prendre un verre en sa compagnie, loin des soporifiques personnages réunis dans ce club. À son grand plaisir, il accepte.
Ils froisseront les draps à de nombreuses reprises, aventures qui ne portent guère davantage de promesses. Baruch a passé l'âge de s'attacher ainsi aux humains et la pression familiale de Johannes tout sauf idéale. C'est sans attentes qu'il retrouve ses larges mains et ses sourires, au détour de nuits où ils se languissent l'un de l'autre.
1994 Interview With The Vampire sort au cinéma. Il n'est guère impressionné par les différences entre le matériel d'origine et l'adaptation, mais l'acteur de Louis de Pointe du Lac... vraiment, quel dommage qu'il ne soit pas véritablement vampire.
1995 Assiste à la présentation de la thèse d'Aphrodisia Fawley. Très impressionné par la sang pure au curriculum impeccable, Baruch soumet son nom lors de la ronde annuelle de suggestions pour la confrérie. Qu'il suggère une femme fait scandale et rallume les éternelles discussions d'ouvrir la
Belle Société à celles-ci. Il a quand même hâte que les autres vieux débris du XIXe siècle s'éteignent, histoire qu'ils cessent d'être à la traîne de l'évolution.
1997 Le vent tourne en Grande-Bretagne, bien avant la prise officielle du pouvoir par Voldemort. La
Belle Société reste sur ses gardes, sachant que bien trop que les hybrides et autres êtres intelligents n'auront guère de chance, sous la gouverne de cet... homme. Les travaux de leurs membres sont peu à peu tous censurés et mis à l'index.
2000 L'attaque du clan de Cardigan Bay sonne le glas pour les cellules britanniques de la
Belle Société, peu avant que le gouvernement mette en place les contrôles mensuels obligatoires. Les bibliothèques et repaires se vident alors que les vampires s'exilent un à un du pays, chacun laissé devant le choix de partir, ou de rester. De la loge oxfordoise ne reste que Baruch, qui se présente à la Wizard Defense Values Brigade comme représentant de sa confrérie. Oui oui, le seul. Les autres ? Oh, vous savez... ils ne lui ont rien dit.
On le torture pour tenter de savoir ce qu'il en est, mais Baruch ne sait véritablement rien à ce sujet, volontairement tenu à l'écart, à sa demande.
Sa Handler, Daithe Keane, est une jeune ambitieuse aux dents longues, très peu satisfaite de se retrouver assignée à un rat de bibliothèque pacifiste qui se plie à ses ordres avec une mauvaise foi crasse et aussi peu d'efforts que possible. Lui la trouve très mal nommée.
2003 Entame une relation secrète avec Perseus Graymalkin, vampire d'un clan... peut-on vraiment dire rival, alors qu'ils sont tous de pauvres bêtes à la solde du gouvernement ? Ils ont 150 ans années d'écart au bas mot, mais le coeur tendre et romantique de Percy le charme, fait vibrer quelque chose qu'il pensait perdu et qu'il s'autorise enfin à toucher à nouveau du doigt. Baruch se dit qu'il aimerait être bien plus jeune ; plus brave ; plus courageux ; retrouver la vigueur de ses cent ans, ses idéaux chargés de promesse, une fougue qui se délite alors que les années passent sans pitié. Il ne peut que profiter de Perseus et de ces moments qu'ils arrachent à une société qui n'aurait aussi guère de pitié pour eux.
Septembre 2004 Alors que le public est informé de l'horreur du bureau d'expérimentation sur les hybrides et les cracmols, Baruch y est conduit. Il y séjournera pendant presque une année et demi, soumis à la curiosité des chercheurs qui ont pour plan de contourner le vieillissement naturel de ses pouvoirs. D'autres délicatesses, également, afin d'amplifier les instincts si maîtrisés ; d'attiser la faim ; d'affiner les réflexes ; d'augmenter la force et l'endurance ; de supprimer la retenue, le calme, la politesse, au besoin. On le dissecte sans se soucier qu'il survive, bien que ce soit l'objectif.
Daithe est assignée à du travail de bureau.
Janvier 2006 Retour à la VB. Le teint encore plus pâle, les cernes plus creux, ses yeux plus sombres. Le glyphe sur sa nuque a changé, celui sur le poignet de Daithe également, de nouvelles fonctions ajoutées au grand plaisir de la gamine impatiente. Le plaisir de transformer le calme Baruch en monstre destructeur, de le voir perdre tout contrôle de lui-même lors des attaques, de le paralyser au coeur des carnages pour qu'il prenne conscience de ses propres actes.
Le dégoût, toujours présent, grandit, nourrit par la cruauté de Daithe. La graine de rébellion entretenue, distillée à Perseus, alors qu'ils ont repris leurs entretiens intimes. Lorsque Baruch n'est pas dégoûté de ce corps qu'il ne reconnaît plus.
Juillet 2006 L'imposition du marquage magique est la goutte qui fait déborder le vase pour Baruch. Ses plans patients se bousculent et il convainc Perseus de partir. Avec lui. Dès le lendemain.
Daithe regrettera amèrement d'avoir accepté que son Hound retrouve toute sa vigueur magique et physique.
Enfin, elle le regretterait, si elle n'était pas morte et que le Moran n'avait pas emporté son bras marqué avec lui.
Août 2006 Les recherches des deux amants les mènent jusqu'à l'Ordre du Phénix, où ils sont accueillis sans joie. Parqués à Sweet River avec d'autres hybrides, dont Johannes, devenu vampire. Il est heureux de ne jamais avoir à regarder le tatouage invisible sur son poignet gauche, l'unique cercle qui le marque comme membre inférieur de l'Ordre du Phénix.
Baruch va mal. Détruire complètement le bras de Daithe et donc son glyphe de Handler n'a pas désactivé celui sur sa nuque. Pas entièrement. La douleur va et vient, parfois vagues pulsations à la frontière de sa conscience, parfois pics brûlants qui semblent s'enfoncer en lui depuis son crâne. Puis, il y a la
faim. Amplifiée par les expérimentations où on a tenté de l'infuser de certains pouvoirs de Vélane, elle devient obsédante, un souci de tous les instants. Il y la
rage des malédictions de harpie qu'on a voulu lui transmettre, celle qui parfois explose et veut tout détruire. Il y a ces instants où il perd la carte, où il ne se rappelle plus de rien, où il pourrait tuer jusqu'au coma.
Octobre 2006 Le chercheur propose ses services de chercheur, justement, aux plus hauts placés de l'Ordre du Phénix. Ses connaissances magiques étendues feraient de lui un élément clé lors des recherches afin d'annuler le marquage des hybrides et pour d'autres activités plus... excitantes, même. Jamais on ne revient sur sa suggestion.
Décembre 2006 Il n'avait jamais mordu Perseus, auparavant, dédaigneux de cette pratique humiliante de soumission entre vampires. Un soir d'irritabilité, ses crocs se plantent si profondément dans la chair de son amant qu'il lui arrache presque le cou.
Perseus survit.
Leur relation, non.
On ne lui avait pas dit que mourir était si dur.
Fin mars 2007 Les rumeurs qui rôdent sur les harpies sous le protection du Phénix, de leur soi-disant malédictions, parviennent aux hybrides de Sweet River. L'ambiance déjà tendue devient désastreuse entre les parias non pas seulement de la société, mais de leur propre résistance. Baruch est écoeuré d'être considéré comme un moins que rien, un sous-être, et du racisme décomplexé de certains membres de l'Ordre. Et il n'a pas envie d'être là lorsqu'ils débarqueront pour les éliminer sous le couvert hypocrite de la protection de tous, du
greater good.
Il part pendant la nuit, après de derniers adieux (tendres) à Johannes et (tendus) à Perseus. Lui qui a tant étudié, dont la verve verbale est toujours si vive, n'a guère de mots pour les deux hommes.