« Si seulement c’était que ça » réponds Lance, d'un ton bourru. « Merlin seul sait où ça a bien pu traîner, en six mille ans, et quels sorts… j’ai d’jà perdu quelqu’un, avec ces conneries de Shub-Ad d’Ur, c’est assez. Ne touche jamais un truc pareil à mains nues. » Morrigan reste quelques instants-là presque interdite. Elle ignorait tout ça, les légendes d'Ur et ses mystères lui sont totalement inconnus. Un jour, se promit-elle, il faudrait qu'elle interroge son oncle sur ça. Elle se tient là, les yeux fixés devant la statuette dorée, que Lance prends alors dans un mouchoir, avant de lui tendre. Morrigan s'en sait, prenant bien garde à ne pas laisser ses doigts nus se poser sur l'objet. « Ok ... bon conseil, oncle Lance, j'en ferai bon usage. » qu'elle répond. « Si vous n'en voulez pas, j'en ferais bon usage » Une femme que Morrigan ne connait pas prends la parole, semblant intéressée par la statuette. Magpie observe celle que l'on a appelée Shafiq - un nom plutôt connu dans le monde sorcier. Un instant, Morrigan jauge la sorcière du regard, les yeux froncés. « Et quel usage, si je peux me permettre ? Je peux savoir pourquoi cette statuette vous intéresse tant, M'dame Shafiq ? »

Autour d'elle, tous semblent aussi circonspects qu'elle face aux étranges artefacts hérités par le vieux sorcier. Les regards s'échangent, surpris, intrigués par ces reliques étranges. Et surtout, mille questions semblent bruler derrière les lèvres des héritiers. Certains lorgnent sans vergogne sur les héritages des autres, et les lueurs de convoitise brulent dans certains regards. Elle ne va pas se mentir, elle-même est intriguée par la bague de la Shafiq - une bague qui fait disparaître les effets de la gueule de bois ? Que demander de plus ? - ainsi que par le maillet de la vieille sang-pure. La plume d'Hassimi aussi, pourrait être intéressante pour elle, bien qu'elle ne soit pas sûre que sa rédactrice soit sensible à l'écriture des pensées dévoilées d'une Morrigan à la langue déjà bien acérée.

C'est celle que Moe sait être Myrthild Travers - une amie de Lance - qui interpelle la première la notaire, lui demandant très clairement la raison pour laquelle chaque objet a été attribuée à son sorcier héritier. Morrigan lève la tête, intriguée, alors que la notaire prends la parole de ce même ton laconique qui n'aurait rien à envier à celui du professeur Binns. La sorcière leur explique alors quelques points, notamment le fait que l'attribution des objets semble bien réfléchie. La jeune femme pousse un soupir. « Utile, utile ... tout est relatif. Tout est relatif. À moins qu'il n'ait une dent contre moi je vois pas trop en quoi une statuette maudite pourrait m'être utile .. Peut-être que vous pourrez m'éclairer, M'dame Shafiq, vous qui semblez bien intéressée par cet objet. » Elle ignore superbement la dernière remarque de Fairchild. Après tout, maintenant qu'ils sont là, réunis dans ce bureau sinistre, autant qu'ils en profitent pour en savoir le plus possible.

Spoiler:

Azra se demandait toujours ce qu'elle faisait-là. Ce testament et cet héritage sont un mystère complet. Elle n'a pas envie de traîner trop longtemps, mais elle aimerait bien mettre la main sur la statuette de la gamine Farrow. Elle ne se gêne pas pour le dire, et cela génère quelques réactions auxquelles elle s'attendait, évidemment. Les deux Farrow s'empressent de la questionner, l'un après l'autre. Le langage de cette Morrigan lui donne envie de lui donner des cours de savoir vivre. Rien qu'à sa tenue, on peut se douter d'où cette enfant vient. Elle se retient de ne pas montrer un air de dégoût. Il faut qu'elle arbore une certaine stratégie pour réussir à récupérer un objet, qui sera sûrement utile à Ambros. ─ Pas spécialiste de Sumer, simplement amatrice d'objets antiques. J'ai néanmoins quelques connaissances sur le sujet, par le biais de feu mon époux. Je suis certaine que le Dr Antlebottom a dû se tromper dans les attributions. Il savait que j'aurais apprécié cet objet. Elle finit à peine de dire cela, que la Travers s'empresse de dire qu'ils ne devraient pas se les échanger, que cela est sûrement fait selon sa volonté. Elle ne semble pas comprendre un quart de ce qu'on lui a donné, cela montre bien qu'elle n'aurait clairement pas dû en bénéficier.

Visiblement agacée, la notaire les coupe. Elle a clairement l'envie de mettre fin à tout ceci et de s'en aller le plus vite. Azra aurait bien été dans son sens, il y a cinq minutes. Mais, à présent, elle préférait rester, se demandant bien pourquoi elle voulait couper court à tout ceci. ─ Nous prendrons le temps nécessaire Madame Fairchild, je vous remercie. Elle lui adresse un sourire faux, comme elle sait si bien les faire. Et voilà que la gamine l'interpelle encore. ─ Miss .. Farrow, c'est bien ça ? Hm, soit la voyante s'est trompée, ce qui ne serait pas vraiment étonnant, ce don n'est pas l'un des plus fiables, et encore, elle était peut-être une escroc. Soit, et bien, le Docteur avait visiblement une rancoeur envers vous, je suppose. Il faut une certaine expérience, mais aussi des connaissances pour appréhender un tel objet. Et vous ne semblez pas en être. Elle ne se battra pas pour la statuette. Si elle peut l'avoir tant mieux, sinon tant pis.

Spoiler:

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Plus ça va, plus Mrs Fairchild commence à être désagréable. Certes, elle les informe et répond docilement à sa question, mais l’intitulé de l’ouvrage posthume de Jarvis ne l’inspire nullement. Restant impassible tandis que la notaire mentionne une voyante, Myrthild reste polie, mais envisage néanmoins de la remettre à sa place, mais Azra Shafiq (avec qui elle partage l’avis relatif à la voyance) s’en charge sans qu’elle n’ait besoin d’intervenir davantage. Coulant un regard entendu à la brune, la Travers hoche la tête, puis pose ses yeux vers le charmeur de métal qui a lâché un petit cri de surprise ou de douleur. La plume commence à courir sur le parchemin mais la runiste cesse d’observer ce manège lorsque Lance s’adresse à elle. Il va sans dire qu’il n’aurait pas été aussi déférent et aussi distant en s’adressant à elle s’ils n’avaient été que tous les deux. Dans un sens, cette situation la fait bien rire -intérieurement et en silence. Elle joue quand même le jeu, histoire de donner le change : « Pas le moins du monde, mais il semblerait que ce soit de l’arabe médiéval… Il va probablement falloir que je m’adresse à un spécialiste. Vous en connaissez un ? », hasarde-t-elle ( à moins que Hashimi comprenne la langue ? songe-t-elle et la plume retranscrit cette pensée avant d’enchaîner immédiatement non, voyons, tu sais bien qu’il est iranien). Lui tendant la boîte d’un air nonchalant, la membre du Magenmagot proposa : « Voulez-vous y jeter un coup d’œil ? Peut-être que vous repèrerez un mécanisme pour l’ouvrir… » Elle la tenait certes fermement, mais la hissait suffisamment pour que son vieil ami puisse le voir de plus près, faisant confiance aux yeux perçants du criminel pour repérer une clenche qu’elle aurait manquée. Au poids, la boîte était vide, elle n’en avait aucun doute : mais donc, à quoi pouvait-elle bien servir ? nota la plume avant de s’intéresser à quelqu’un d’autre dans la pièce.

« Votre chapeau vous donnera sans doute une grande prestance, en tout cas. », promet-elle, en se moquant sans aucun doute de son ancien collègue, ce que ses yeux où pétille une étincelle de malice semblent trahir sans qu’elle n’en ressente la moindre gêne. « Je me demande si on a vraiment des photos de Jarvis où il le portait… », affirme-t-elle même sans se douter que le docteur Antlebottom se couvrait de pareil couvre-chef lorsqu’il était en pleine recherche et qu’il voulait éviter de se faire piquer ses idées par des chercheurs moins scrupuleux.

Résumé:

Azra s'impatiente. Cette réunion s'éternise et elle a bien d'autres choses à faire. Quand va-t-on nous laisser nous aller ? Elle ne fait pas spécialement attention à la plume à papotte, qui semble s'en donner à cœur joie sur les pensées des sorciers présents. Son attention est dirigée vers la statuette, qu'elle aimerait vraiment récupérer, afin de la donner à Ambros et de l'aider avec ses recherches en Irak.
Son regard se pose donc sur la silhouette de la gamine, insistant d'un sourire pour que l'échange se fasse. Le fameux Lance, visiblement l'oncle de cette Morrigan, vient appuyer ses dires et elle ne peut s'empêcher de prendre un air surpris. ─ Cet objet serait entre de bonnes mains. Je connais quelqu'un expert à ce sujet. Il ne faudrait pas qu'une malédiction tombe sur votre nièce, n'est-ce-pas ? Voilà qui serait bien regrettable. Azra dit ça, sans se douter une seule seconde que cela est arrivé à Ambros. Cette statuette est la clé à de nombreuses réponses, mais ça aussi elle l'ignore. Tout ce qu'elle souhaite, c'est la sauver d'entre les mains d'une enfant et la remettre à la Ligue.

Le reste des invités papotent entre eux et échangent au sujet de leurs objets. Personne ne semble pressé et Lofti confirme cela. Azra ne peut s'empêcher de soupirer et de regarder sa montre. ─ Si Mademoiselle Farrow accepte l'échange, je ne vois aucune raison pour m'attarder plus longuement ici. Sauf si ma présence vous semble indispensable. Elle s'adresse à la notaire, en prenant l'air le plus aimable du monde malgré son envie de s'en aller, la statuette sous le bras. Elle porte néanmoins son attention sur la boîte tenue par Myrthild Travers. ─ Il s'agit très certainement d'un puzzle à résoudre. Il me semble que les lettres sont à bouger à votre convenance pour créer le mot que vous souhaitez. Mais qui sait ce que vous obtiendrez. Tout est envisageable.

résumé:

Aphrodisia suit les échanges avec un intérêt tout relatif, plutôt occupée qu’elle est à examiner son sabre sous toutes les coutures ; elle note l’exclamation de Myrthild, et la proposition d’Hashimi. « Je pourrais vous offrir une expertise si besoin. » « Ce serait avec plaisir, mon cher », répond-elle avec un calme qui traduit bien peu à quel point l’offre n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde. Myrthild l’interpelle également, quoique moins directement, l’interrogeant sur les derniers travaux du Dr. Antlebottom ; elle a pourtant à peine le temps d’ouvrir que la bouche que Fairchilds l’interrompt, s’attirant un haussement de sourcil peu courtois. « Le professeur Antlebottom était intéressé par « la conception déterministe du temps et de ses ramifications, son impact sur la magie quantique et l'absolutisme inhérent à la nature humaine. » « Oui, précisément », opine-t-elle tout de même par politesse. Les propos suivants sont à peu près aussi exacts, mais la font davantage ciller – elle laisse toutefois la Shafiq intervenir, préférant garder (une fois n’est pas coutume) un profil discret (ou peut-être bien est-elle fort intéressée par la plume échappée des mains de son voisin).

Myrthild est désormais en pleine conversation avec le dénommé Farrow, et Aphrodisia hausse un nouveau sourcil en comprenant que sa vieille amie le connait mieux qu’elle ne le prétend. « Il va probablement falloir que je m’adresse à un spécialiste. Vous en connaissez un ? » « Je peux sans aucun doute en trouver un, enfin, ma chère… » Les amis de Myrthild étant indirectement les siens, elle glisse sans manière dans une conversation qui ne la concerne que très peu. La plume semble d’ailleurs soudainement s’intéresser à elle, traçant les mots Par exemple Ald—avant de s’interrompre brutalement, Daisy faisant appel à son occlumencie pour contrer toute pensée embarrassante. Je suis orientaliste, vous savez, écrit plutôt la plume ; cela semble satisfaire les deux parties, et Aphrodisia se permet de se reconcentrer sur Myrthild via un sourire complice. Elles n’ont pas besoin de s’attarder – elles pourront tout aussi bien régler cette affaire autour d’un thé, et ce pourquoi pas en compagnie d’Hashimi.
Décidément à son aise, elle sourit désormais à ce qu’elle interprète comme une boutade concernant le chapeau. « C’est un très bel objet, enfin. Essayez-le donc ! », riposte-t-elle le plus sérieusement du monde – un si bel objet, qu’elle se serait sans doute battue elle aussi pour un échange, si son propre héritage ne semblait pas tant captiver ses voisins. Elle prête justement une oreille plus attentive à ce que la négociatrice a à dire, fronce légèrement les sourcils en la voyant insister. «Laissez donc Miss Farrow faire son choix, Mrs Shafiq », suggère-t-elle un peu à contre-courant, prenant la défense d’une sang-mêlée un peu trop acculée à son goût.

Directement ou non, son intervention résulte en une seconde remarque bien plus intéressante. « Cela ressemble effectivement beaucoup à une boîte sur demande », Aphrodisia acquiesce, à nouveau de manière non sollicitée, un œil franchement plus curieux pour la boîte de son amie. Elle-même s’apprête à ranger son sabre quand le mouvement pour se faire l’emplit d’un sentiment de puissance inattendu, et vient charger l’air d’une infinité de particules magiques. « Intéressant », commente-t-elle d’un ton qu’elle veut plat malgré son cœur emballé (très intéressant, écrit la plume). Le chapeau du Farrow l’intéresse soudainement bien moins, et elle s’empresse de ranger son héritage. « Y a-t-il encore des expertises ou des échanges à mener ? Sinon, plions nos plumes (regard pour Lotfi) et ne retenons pas davantage Mrs… ? » (Elle a oublié le nom de la notaire).

Spoiler:

Morrigan hausse un sourcil suite aux mots de la Shafiq, lui signifiant son ignorance totale des objets antiques. Néanmoins, elle ne s'en formalise pas. Il faut dire que la Shafiq n'a pas tort, elle n'y connait rien dans ces choses là. Nada. Quedalle. Que ferait-elle d'un tel objet ? Elle reste un instant silencieuse, écoutant distraitement les différents échanges, prenant quelques minutes pour réfléchir à la proposition de la dame Shafiq. À ses côtés, Lance évoque l'idée d'accepter l'échange qui lui est proposé, en mettant en avant le fait que la bague lui serait bien plus utile ... en théorie. Un léger sourire se dessine sur les lèvres de Morrigan. Ouais. Pas faux. Pour le principe, évidement. Elle met beaucoup de volonté pour ne pas lancer un regard complice vers son oncle, se contentant d'acquiescer. « Cela ne fait aucun doute. » souligne-t-elle, avec son aplomb légendaire.

Ouais. Ce n'est pas totalement faux. Ça lui serait bien utile, une bague anti-gueule de bois.  Pourtant, elle ne peut s'empêcher de lorgner à nouveau sur la plume à papote. Cet objet la fascine. Et lui serait bien utile pour son activité. Et visiblement, Lance est d'accord avec elle puisque la plume semble s'être décidée à coucher sur le papier cette pensée. Elle lance à nouveau un regard vers la Shafiq qui lui tend une nouvelle perche par rapport à l'échange. Elle ne répond pas tout de suite, décidée à laisser mariner la Shafiq encore un peu. Morrigan continue d'écouter d'une oreille distraite les autres échanges. Elle ne peut s'empêcher un léger sourire vers la Fawley lorsqu'elle réplique à Azra de la laisser prendre sa décision. La jeune femme lance par ailleurs un léger sourire vers elle.

Soudain, le dénommé Hashimi se saisit de la plume, la range dans son étui et la tends à Lance. Cela sans rien demander en retour. « Oh ! » s'exclame Morrigan, surprise. « Et bien, merci, Monsieur Hashimi. En effet, cet objet me serait bien utile ! » Elle marque une pause, observant avec un intérêt non dissimulé l'étui, encore dans les mains de son oncle, avant d'observer la statuette. Elle hésite un instant à refuser l'échange, plus pour embêter Azra qu'autre chose, mais d'un autre côté un tel objet ne pourrait lui apporter que des emmerdes. Puis Lance semble être de son avis, or s'il y a bien une personne dans ce bas monde en qui Morrigan a une confiance aveugle, c'est bien son oncle. « M'dame Shafiq, je crois que vous avez raison. Un tel objet mérite de finir dans les mains de quelqu'un qui pourra le comprendre, ce qui est loin d'être mon cas. » répond-elle enfin, tendant l'objet toujours en utilisant le mouchoir. « Encore merci, M'sieu Hashimi Si en échange la bague vous intéresse, hésitez pas. » Ça la gène un peu de le voir repartir sans rien, et elle n'aime pas ce sentiment d'avoir une dette envers quelqu'un, les bons comptes font les bons amis comme on dit. Tant pis pour ses futures cuites.

Spoiler:

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