EVENT MINEUR #8 » we wear the robe like no one could

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Tout ira bien.
La pleine lune est loin.
Tout ira bien.

Tout. Ira. Bien.

Ça ne l’a pas empêché de se casser la tête à propos de cette soirée pendant des jours, des semaines, même, alors que la date fatidique approchait et qu’une fois son look choisi pour la soirée, il n’y avait plus rien pour occuper son esprit. Enfin, sauf le travail, mais vous savez tous et toutes le sérieux qu’Ivan met, ou pas, dans son travail… Rien, donc, que cette obsession pour la soirée syndicale éminemment publique, en compagnie de tous les autres gangs. Le fait que la Bratva ne soit pas en charge de l’organisation évite qu’il soit directement au centre de l’attention de tout le monde, mais sa seule présence au cabaret est un danger. Un risque pour lui. Pour tout son gang. Pour Sal.

Il ne lui reste toutefois qu’à faire comme si de rien était, à placarder sur son visage le masque qu’il revêt sans faillir depuis sa morsure. Celui qui accompagne son sourire large, ses habits d’un blanc éclatant jusqu’aux souliers immaculés, son regard arrogant, les bijoux d’or et d’onyx qui se marient à son look estival et aux tatouages dévoilés par le tissu. À serrer possessivement Sal contre lui, elle-même vêtue tout d'or, comme le plus bel accessoire à sa tenue, le plus élégant des bijoux, et à jeter des coups d’oeil nonchalants à son gang et à l’Angelus par-dessus son épaule. À Maksim, surtout, qui lui adresse un infime signe de tête pour lui signifier que tout va bien. Qu’il est là, si quelque chose tourne mal.
Il se déteste d’avoir besoin de lui.

Le prince ignore sciemment la demi-Vélane à la porte, ainsi que Masao ― il n’y a qu’Elias qui mérite son attention, dans ce bataclan d’hybrides et d’étrangers, et auquel il serre la main. « T’accroches pas trop à ta couronne de tsar, Chase », ajoute-t-il en complément que ses compliments sur la soirée, le sourire soudain plus piquant. C’est qu’il n’a toujours pas digéré l’idée que les Anglais osent nommer un tsar au sein du Syndicat, et est bien décidé à rappeler que lui est définitivement plus un tsar que tout le monde ici réuni (bon, peut-être à l’exception de Mikhail Strugatsky, mais même lui… il est plus polonais que russe).

La bonne humeur factice d’Ivan se fige à peine quelques minutes après son entrée au Dancing Phoenix, alors que sur la scène apparaît l’attraction de la soirée. Son sourire, soudain disparu. « Elle t’avait dit qu’elle serait là ? », demande-t-il aussitôt à Salamanca, ses yeux bleus fixés sur la silhouette mince de Moon Shadow. Il n’aime pas la savoir là : si lui est un danger, elle l’est encore plus. Elle est recherchée, elle est en fuite, elle ne devrait pas être là, elle ne devrait pas chanter, elle ne devrait pas attirer autant l’attention. Même les longues jambes nues de la chanteuse ne réussissent pas à apaiser ses angoisses, qui viennent de reprendre du poil de la bête. Il n’attend même pas la réponse de sa meilleure amie et ajoute, dans un soupir excédé : « J’ai besoin d’une ligne. » À voir ses traits émaciés, que même les potions de Glamour et de cosmétique ingérées ne suffisent pas à cacher entièrement, c’est de manger et de dormir, que le Russe a besoin, mais soit, n’est-ce pas ?

Spoiler:

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Le sorcier a fait un crochet par l’appartement de Padma, avant de rejoindre ses frères et sœurs pour la soirée syndicale ― il sent que la sorcière est un peu plus distante, depuis quelques temps, sans qu’il sache comment combler le fossé qui se creuse peu à peu. Le prétexte de la soirée très privée avec des partenaires financiers du casino est heureusement suffisamment proche de la vérité pour que Mengwu ne souffre pas trop de l’énième mensonge servi à la Patil pour ne pas la voir ce soir, ainsi que pour ne pas l’inviter à l’accompagner.
S’il avait un emploi normal, dans un monde normal, il aurait adoré qu’elle soit là, ce soir. Il aurait pu lui présenter sa famille, ses collègues, ils auraient ri, elle aurait compris un peu plus son travail. Seulement, la vie de Mengwu Wang n’est pas tout à fait normale, et il a seulement pris le temps de faire un détour par chez elle pour lui montrer son habit pour la soirée. C’est que si le sorcier est toujours proprement mis, c’est rarement avec autant de chic. Le costume d’un bleu sombre, sa veste discrètement brodée au col plus traditionnel, nuancé par les chaussures décontractées. Une surprise agréable, tout juste le temps de l’embrasser (et d’en avoir encore les joues rouges) et de lui promettre de la revoir bientôt.

S’il n’y avait que ses affaires de cœur, qui occupaient son esprit, ce serait bien assez.
Il y a ce que le destin a tracé, ce soir, dans ses tirages, qui le tracasse au moins autant.

Le mot d’ordre du Clan, ce soir, est de ne pas faire de vagues. Plus facile à dire qu’à faire, avec Zhang en frère, mais Mengwu est bien décidé à être irréprochable. Bon élève, enfant bien élevé qui se permet toutefois d’ignorer Carrie avec au moins autant de superbe que celle-ci, laissant à Chen et Sen la joie de discuter avec elle. Lui va plutôt directement vers l’Owl et le Lion des Warlocks, tout sourire. « C’est toujours un plaisir de vous voir, Elias, Masao, salue-t-il les deux hommes avec la politesse d’usage. La poignée de main aussi franche que possible, un peu plus longue avec le Kato, avec lequel l’entente est toujours au beau fixe. J’espère que nous aurons l’occasion d’échanger davantage, un peu plus tard. » Peu probable, puisqu’ils organisent la soirée, mais encore une fois, la politesse prône avant tout. La tension dans son ventre ne disparaît pas alors qu’il s’éloigne du comité d’accueil et que dans le ventre du Dancing Phoenix, tout l’attaque, l’agresse, et il se sent comme à la fête foraine. Envie furieuse de se cacher, de quitter, d’aller se réfugier dans le calme de son bureau. De retourner voir Padma et prétendre que finalement, ils n’ont pas besoin de lui. La main de Jie se pose sur son épaule, dans un geste discret de réconfort pour le benjamin qui sent l’angoisse de son aîné. « Garde tes yeux et tes oreilles ouverts », dit-il à son petit frère. Celui-ci hoche la tête, sans poser davantage de questions.

Il a lu que ce soir, de grands changements auraient lieu.

Spoiler:

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« Papa, ce n’est pas un mariage », qu’a rigolé Fiona lorsqu’elle l’a vu débarquer dans le salon de la maison familiale, vêtu en effet comme s’il allait à son propre mariage. Probablement même que s’il avait été marié, il n’aurait pas mis tant de soin dans l’habit, qui fait grand changement de ses frusques d’éleveur de créatures magiques. Il ne se souvient même pas de la dernière fois qu'il a mis plus de bijoux qu'une montre, alors imaginez des chaussures propres ! Un costard trois pièces ! La remarque de sa fille aînée n’a absolument pas entamé la bonne humeur de l’Irlandais, qui a gratifié la jeune femme d’une pichenette sur le nez et d’un : « C’est mon occasion de rappeler à ta tante que je suis The Looks, ma chérie » claironnant, qui ne manque pas de la faire rouler des yeux devant son père en train de rouler des épaules tel un paon.

Mais franchement, à le voir, n’êtes-vous pas un peu convaincu·e·s, vous aussi ?

Mike et Grainne ne sont évidemment pas en reste niveau looks, let’s be honest, et c’est avec un malin plaisir que le sorcier s’est effacé du power trio au moment d’entrer dans le Dancing Phoenix, laissant le couple (c’est décidé depuis longtemps, dans son esprit) y pénétrer à deux. À peine fait exprès (totalement). La perspective que cette soirée tourne au vinaigre ne réjouit pas Darragh, mais c’est malheureusement une possibilité… possible, considérant les tensions entre certains gangs, depuis quelque temps. Il a confiance, bien heureusement, en sa jumelle et son meilleur ami, en cas de pépin. « Soyez sages. Tu nous connais ― toujours sages », et Mike de renchérir sur le même ton, non sans qu’ils échangent un regard très entendu et un sourire du même acabit. Sourire qui meurt bien vite quand le regard se pose sur le boulet qui les accompagne, nommément James Buchanan Jr. Un regard rapide sur les fringues de celui-ci lui confirme que le dresscode serait presque respecté, si l’homme avait appris à se servir d’un fer à repasser, ou même d’un sortilège ménager convenable. Heureusement qu’il fait sombre, dans le cabaret. Ça agace tout de même bien assez le rouquin pour qu’il sorte sa baguette et tapote l’épaule de l’autre, faisant se défroisser la chemise en une seconde. « Je t’ai à l'œil, James », rappelle-t-il au flic, qui est ici avec les Travellers. La discussion a été chaude avec les deux autres têtes de l’hydre irlandaise, mais s’ils doivent confier des tâches au sorcier, ils doivent lui faire confiance.
Mike lui fait confiance, au contraire des deux Lynch, mais c’est Darragh qui s’est chargé de dire à James quand et où les rejoindre pour la soirée, et surtout, quelles menaces pèsent sur sa tête s’il advient à faire honte au gang, à trahir n’importe quel criminel présent à la soirée, ou quoi que ce soit qui lui déplaise.

L’avertissement est le coup d’envoi de la soirée et James décampe loin de lui (le mieux pour tout le monde). La tête rousse de Fiona, elle, est déjà penchée dans une discussion avec la responsable des affaires internes des Wang. Lui se permet plutôt d’aller vers les Strugatsky, directement vers le chef ― non sans faire venir à lui deux verres d’un alcool qui, au nez, est bien corsé. « Félicitations pour le mariage, Mikhail, se permet-il en offrant au jeune homme un des deux verres, afin de trinquer. Il paraît que c’était grandiose. »

Spoiler:

Alors que vous pénétrez dans le Dancing Phoenix, tu ne peux t’empêcher d’avoir un flash de la dernière grosse fête à laquelle tu as participé. Non, l’avant-dernière, plutôt, parce que la réception à l’Ambassade américaine s’était très bien passée, réflexion faite. Mais le mariage de Freya avait été sacrément plus sombre, en termes d’issue, et tu ne pouvais t’empêcher de te dire que la mort de Valeska Von Bäume était trop récente pour que cette réunion festive ne se passe forcément bien. Le Fist avait l’air également sur ses gardes et ça te rassurait dans un sens, même si tu savais bien qu’il ne serait pas seul si ça partait en cacahuètes. Tu n’avais pas spécialement eu de rêve à ce sujet, si bien que tu n’étais pas extrêmement sereine à t’aventurer dans un terrain inconnu. Le champ des possibles était néanmoins tendu, telle était l’impression que tu avais depuis ton réveil. Au pire, tu remonterais le temps, si ça s’avérait indispensable.

Ton retourneur de temps au cou, bien enfoui à l’abri des regards plus bas que ton décolleté, tu avais cette garantie-là, et ça t’apaisait légèrement. Pour autant, tu n’étais pas venue sans rien pour te défendre et ta baguette était rangée dans un étui fin attaché à ta taille, dissimulé par la veste de costume que tu portais. Tu avais préféré ne pas mettre de robe, pour diverses raisons (notamment parce qu’il paraissait que le rouge était proscrit et c’était la seule que tu aurais voulu mettre), et avais opté pour un costume que d’aucuns qualifieraient de masculin. Qu’importe, personne ne t’en tiendrait rigueur ici. Ça n’avait en tout cas pas empêché Lance de passer son bras autour de ta taille, ce que tu l’avais laissé faire, signe qu’il était pardonné pour son coup chez les Russes. C’était loin, maintenant, et tu avais réussi à éviter savamment la sinistre silhouette de Shklyarov au niveau 5. Bon, vu la réunion de ce soir, ça serait peut-être plus délicat, mais tu avais d’autres chats à fouetter pour le moment.

Il y avait un avantage certain à être plutôt grande (et rehaussée également de quelques centimètres de talons, par ailleurs) : tu arrivais aisément à repérer les visages amis dans la foule. Dans un angle de ton champ de vision, Mengwu Wang attire ton regard, et tu le scrutes peut-être pesamment quelques instants, comme si tu te sentais une connexion particulière avec celui dont tu ignorais pourtant le don de troisième œil. À l’interroger du regard, silencieusement, tu fais plutôt l’effet d’une femme qui redoute que ton homologue chez les Wang soit un instrument du chaos que tu guettes plus par habitude que par véritable anticipation. Tu cilles et te détournes, alors que ce brave Lance t’abandonne dans la masse grouillante pour aller tâter le terrain côté allemand. Sans chercher à le retenir, tu suis ton ami et collègue du regard, avant de te mettre toi-même en route vers le clan des Strugatsky, comme en reflet des mouvements empruntés par Darragh Lynch. Laissant l’Irlandais (au costume à la limite du tape-à-l’œil, mais qui tranche de façon plaisante avec la chemise de Lance, pour laquelle tu as roulé des yeux au plafond plus tôt) saouler le jeune chef de famille, tu salues bien sûr tout ce beau monde (deux têtes de gang, ça serait fâcheux de les vexer, ainsi que le reste du groupe Strugatsky), mais tu préfères te tourner surtout vers une des sœurs de Mikhaïl, à ses côtés : « Auriez-vous un peu de temps à m’accorder, Brygida ? J’ai cru comprendre que vous aviez mon fils en apprentissage et je serai ravie de savoir ce que vous en pensez autour d’un verre, si cela vous convient. » Tu n’as rien à boire, mais tu sens que le bar saura vous renflouer niveau alcool et que vous trouverez votre bonheur. Et puis, tant que tout est calme, autant en profiter pour en apprendre un peu plus sur ton fils dans le milieu professionnel, vu que Dan n’est pas particulièrement bavard à ce sujet (en tout cas, pas assez à ton goût).
Est-ce que tu veux vérifier qu’il ne trempe dans rien de louche qui le mettrait immanquablement sur ton chemin ? Probablement, oui, aussi. Peut-être bien aussi que tu essaies de maintenir ce lien ténu créé de façon bancale lorsqu’il avait débarqué sans crier gare dans ta partie de l’appartement.

Spoiler:

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Si Svetlana redoutait son retour au sein de la Bratva - si on pouvait bien parler de retour - elle ne s'était certainement pas préparée à être ainsi jetée dans la gueule du loup si peu de temps après son arrivée. Mais quelque part, c'est sans doute une bonne chose. Elle a toujours été de ceux qui préfèrent arracher un pansement d'un coup plutôt que d'y consacrer des heures. Alors on peut dire que son vœu est exaucé. Quelques semaines à peine après avoir rencontré Piotr Shklyarov pour la première fois, elle se tient à ses côtés, aux portes d'une fastueuse réception accueillant toute la pègre locale. En petit comité, il avait dit. Mais Svetlana ne se laisse pas décontenancer pour autant. Ni par les décors somptueux, auquel on l'a habituée lors des dîners à Volgograd, ni par les tenues affriolantes qui se succèdent dans l'entrée. Elle-même a opté pour une robe droite rouge pétant. Sobre et remarquable. Ses bijoux en or scintillent autour de son cou, de ses doigts et de ses oreilles. Elle ne veut pas en faire trop, pas ce soir, jamais. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle passe inaperçue. C'est un équilibre soigné et parfait avec les années - et à force d'observer sa propre mère.

Alors que la sorcière entre pour la première fois au sein du Dancing Phoenix avec le reste de la mafia russe, elle jette un regard autour d'elle. Too much, elle pense devant les efforts considérables mis dans la décoration et les hors d'œuvre. Les Warlock veulent en mettre plein la vue. Cette soirée n'est, après tout, qu'un concours de член. Ses yeux se posent finalement sur la tête blonde de Carrie et Svetlana sent une boule de feu gonfler dans ses entrailles. Heureusement que la fox ignore royalement l'ensemble du cortège de la Bratva, elle aurait pu mourir foudroyée par son regard. La matriarche ravale sa bile et accepte de détourner son attention pour se concentrer sur les autres personnalités présentes. Rares sont ceux qu'elle ne connaît pas. Sans s'être jamais mêlée des affaires de son mari, elle a acquis par elle-même une certaine connaissance du paysage mafieux britannique. Sans toujours être au courant des activités de chacun, bien sûr - elle doit même s'avouer surprise de croiser quelques visages ici - mais elle a rencontré la plupart des invités ici ou là, au cours d'un dîner mondain ou chez elle, au manoir Von Bäume.

Cela rajoute, évidemment, une difficulté. Non pas qu'elle craigne d'être reconnue. Elle veut être reconnue. Mais contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, ce n'est pas au bras de son mari qu'elle vient pour la première fois flirter avec le Syndicat - enfin, elle ne vient au bras de personne, elle se tient très bien debout toute seule merci. Cela aurait pu ne poser aucun problème si le principal concerné était au courant, mais c'était sans compter sur cette tête de mule d'Engel qui refusait de l'écouter pas plus tard que deux heures auparavant. Elle a essayé de lui en parler, Svetlana. Elle lui a dit plusieurs fois qu'elle comptait mettre son nez dans ses affaires, qu'elle comptait elle aussi agir pour venger leur fille et protéger le reste de la famille. Mais il n'a rien voulu entendre, pour changer. Il veut la protéger, il a peur de la perdre, mais il devrait savoir à force qu'elle est parfaitement capable de se protéger toute seule. Derrière sa silhouette si frêle qu'on aurait l'impression de la briser en deux si on l'étreint un peu trop fort, il y a une sorcière compétente, qui a grandi avec deux frères et un père haut général de la Bratva. Elle en a vu d'autres. Alors elle n'a pas attendu son approbation et elle est allée saluer ses vieux collègues russes - non pas qu'elle ait déjà vu Piotr une seule fois dans sa vie auparavant. Elle a ensuite essayé de prévenir Engel, surtout en prévision de la soirée. Mais rien à faire, cet осел d'Engel ne lui a pas laissé en placer une.

Tant pis pour lui.
De toute façon, Piotr lui a assuré qu'il ne serait pas là.

N'est-ce pas ?

Mais le voilà qui débarque, serrant contre lui Ulrike. Svetlana grince des dents et les observe du fond de la salle, alors qu'ils s'approchent d'Elias et Carrie. Elle sent ses muscles se tendre mais elle demeure impassible, attendant prudemment de savoir où les événements allaient les mener. Mais bien sûr, à force de les regarder, elle croise le regard d'Engel et ne trouve rien d'autre à faire que de lui lancer un sourire provocateur en arquant un sourcil. Un rictus discret s'échappe de ses lippes quand elle constate en prime qu'ils portent tous les deux du rouge. Ils présentent un front uni, en fin de compte, on pourrait presque croire qu'ils ont fait exprès.

Finalement, elle reporte son attention sur Piotr, qui devait déjà faire ami-ami avec les autres invités.

— Il n'y aura pas mon mari, hm?

En résumé:

we wear the robe like no one could

we got our methods and there's nothing here to stop

EVENT MINEUR #8

L’anniversaire du Syndicat. C’était le numéro combien déjà ? T’avais oublié, tu savais plus, ou disons plutôt que t’avais pas tout écouté de A à Z. Faut dire aussi que toi tu considérais plutôt cette soirée comme ton bal des débutantes, comme ta fameuse entrée officielle dans la grande et belle famille des mafieux. En fin de compte, elle était peut-être même un peu plus honnête que ta famille à toi. A l’approche de ton intronisation, ton oncle t’avait fait part de tous les petits secrets et vilains détails qu’il convenait de garder sous la main, au cas où l’on aurait besoin d’une botte secrète au cours de la soirée.

Ayant eu vent de la tenue que porterait Engel (après avoir interrogé le couturier familial de façon plus ou moins diplomate), tu avais fait tailler une longue robe dans le même tissu rouge que celui dont était composé son costume. Tu avais également insisté pour faire ajouter de proéminentes épaulettes en plumes multicolores, qui rappelaient la parure de quelques créatures en voie de disparition. Loin de miser sur la simple extravagance de ta tenue, c’était surtout sur ton pendentif que tu comptais pour attirer l’attention. Constitué d’une chaîne en or, il renfermait une pupille au regard autrefois azur, mais désormais éteint, ainsi qu’une poignée de cheveux roux. Tu espérais bien que l’on t’interroge sur ce mystérieux collier de ta création. Tu évoquerais alors avoir trouvé l’inspiration et la matière première sur la dépouille de ta dernière victime. Tu laisserais planer le doute auprès de tous ceux qui auraient eu vent de tes exploits lors de l’ultime Battue. Personne n’avait besoin de savoir que cette mascarade n’avait rien de réel. Mais tout le monde aurait le droit de se demander si tu étais véritablement du genre à souiller les cadavres que tu abandonnais dans ton sillage.

La trombine toujours aussi expressive, tu manifestais à peine ton exaltation. Comme toujours, tu comptais sur Engel pour faire l’animation et s’occuper des palabres. Saluant d’un bref signe de tête les différents visages que tu avais aperçu lors de la dernière réunion du Syndicat, tu sentis ton emprise se resserrer inéluctablement sur le bras de ton oncle lorsqu’il engagea la conversation avec Carrie. Tu ignorais si ce n’était dû qu’à ton imagination, mais l’espace d’un instant, tu aurais pu jurer que les cornes de diablotin qui ornaient les tempes d’Engel avaient doublé de taille. Mais tu n’eus guère le temps de te pencher plus en détails sur la question. Un drôle de bonhomme affublé d’une chemise à motifs criards, que tu reconnus comme étant @Lance Farrow, vous extirpa des griffes de la harpie pour vous entraîner à l’intérieur. Lorsqu’il demanda s’il était bien correct de te nommer Miss von Bäume, tu fus presque tentée de lui répondre Madame Lestrange, pour faire jacasser les gueux de l’assemblée. Mais encore une fois, tu étais bien trop fière pour n’être réduite qu’au nom d’un homme. “Ulrike suffira.” Les lèvres pincées esquissent l’ombre minime d’un sourire. Sourire qui s’évanouit à l’instant même où Farrow te tourne le dos pour aller quérir vos boissons. Tu prends finalement le temps d’observer les lieux, de laisser ton regard effleurer la surface des nombreux visages qui t’entourent. Et alors que tu étais sur le point de lâcher un commentaire désobligeant à propos de la décoration du Dancing Phoenix, tu demeures soudain bouche bée. Tes pupilles se plissent comme pour mieux y voir, comme pour essayer de te persuader que la femme qui vient d’attirer ton attention n’a rien à voir avec ta tante. Et pourtant, c’est bel et bien Svetlana von Bäume qui se tient à l’autre bout de la salle. Un léger coup de coude dans les côtes d’Engel suffit à attirer son attention. D’un bref signe de tête, tu lui indiques la présence de son épouse. Inutile de lui demander s’il était au courant. Tu sens bien que ce n’est absolument pas le cas.

smoke and mirrors

Spoiler:

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Le chef de l'Alberich avait jeté un regard circulaire dans la pièce, évaluant alliés, ennemis et les personnes dont la loyauté tournerait selon le vent. Il jetait cependant régulièrement des regards vers les Warlock partout ce soir. Il se sentait piégé dans leur domaine mais il n'avait jamais été quelqu'un qui reculait face à l'adversité, qu'ils essaient seulement.

Il fut heureux en voyant Lance s'approcher de lui et lui saisit fermement et affectueusement l'avant bras pour le saluer un grand sourire presque pas factice aux lèvres.

« Mon ami, toujours un plaisir de te voir. » s'approchant davantage en s'aidant du bras qu'il avait saisi il murmura amusé « Ne t’inquiète pas, je compte me tenir ce soir. » avant d'ajouter avec un petit rire « Enfin.... autant que je me tiens d'habitude. » Les yeux rieurs, il relâcha son ami et jeta un regard autour d'eux cherchant le reste des Black Hands. Sans surprise, il aperçu Gina à quelques mètres d'eux et lui fit un geste de la tête tout en levant le verre qu'on venait lui déposer dans sa main.

Il n'y toucherait pas ce soir, lui qui pourtant n'avait aucune difficulté à s'alcooliser ne prendrait aucun risque ce soir. Rien ne serait bu, rien ne serait mangé. Sa baguette elle-même était accrochée dans sa manche pour la faire sortir d'un coup rapide en cas de danger.

Engel trop pris par la surveillance des Warlock et de leurs alliés n’aperçoit même pas l'arrivée de sa femme auprès de la Bratva. C'est seulement lorsqu'il sent le coup de coude de sa nièce qu'il se tourne vers elle d'un air interrogateur. Il avait espéré une remarque fine et sèche de son cru. Beaucoup aurait dit que sa nièce n'avait aucun humour mais ses remarques le faisaient toujours beaucoup rire, il était très bon public du jugement sans fin d'Ulrike. Cependant c'est en suivant son regard qu'il voit Svetlana dans une sublime tenue rouge. Sa main se resserre contre son verre et il se sent bouillir avant même d'avoir pris une nouvelle goulée d’oxygène.

Serrant les dents et laissant Ulrike et Lance entre de bonnes mains avec un « Excusez moi. » il fait une ligne droite vers sa femme, bousculant sans en avoir quelque chose à faire plusieurs personnes dont il ne cherche même pas à savoir l'identité. Ses yeux ne quittent ceux de sa femme qu'en arrivant à sa hauteur pour jeter regard courroucé à son escort Piotr Shklyarov. Il n'avait d'habitude rien contre l'homme, la Bratva et l'Alberich n'ayant pas spécialement de mauvaises relations – à sa connaissance mais il pouvait sentir chaque poil de son corps se dresser en l'observant aux cotés de sa femme.

Le Von Bäume n'était pas un homme jaloux et ce n'était pas l'émotion qu'il ressentait actuellement. Il sentait simplement une violence profonde et sourde monter en lui à l'idée de sa femme dans ce lieu, à l'idée de sa femme piégée sur le territoire des Warlock avec Ulrike et lui-même. Il avait perdu Valeska. Il n'aurait pas supporté de perdre un autre de ses enfants ou sa femme. Le pays entier brûlerait si les cheveux d'un seul d'entre eux n'étaient ne serait-ce qu'effleurés un peu trop violemment à son goût.

Attrapant fermement l'épaule de sa femme, il se pencha vers elle pour lui demander d'une voix agacée « Qu'est ce que tu fais ici ? »

Il savait au fond de lui que sa femme était là pour la même raison que lui et il pouvait voir cette raison à quelques mètres derrière elle dans une tenue rouge flamboyante. Sa propre épouse dans une tenue presque assortie à la sienne tout comme l'était celle de sa nièce et il devait une fois de plus s'avouer la chance qu'il avait eu en épousant sa femme alors qu'il se reculait d'elle pour la laisser lui répondre. Elle était absolument magnifique.

Spoiler:

Tenue:

Un rapide dernier coup d'œil au miroir lui assure que son reflet est toujours aussi impeccable qu'immobile, mutisme obstiné depuis le rituel au Ministère de la magie d'autant plus inquiétant qu'il n'est pas nouveau, renvoi amer aux souvenirs de ses premières itérations adolescentes.
Elle ne regrette pas son choix pour autant, pas lorsqu'il s'agit du prix à payer pour s'assurer que Mikhail n'ait rien et qu'il se tienne sain et sauf à ses côtés alors qu'ils pénètrent le Dancing Phoenix, duo de circonstances qui dépassent les événements de la soirée.
Malgré les nombreux aléas, encore plus nombreux lorsqu'il s'agit de l'art de la divination et des routes complexes et multiples que l'avenir prend, Brygida aime croire que la vie est jalonnée de certitudes autant que de surprises, et celle que son frère passe avant tout reste l'un des fondements les moins discutés, quelques discussions privées exceptées.

Certaines de ces vérités tiennent plus de l'espoir que de la réalité, comme l'idée que Mikhail, buté comme un hipogriffe, finira par entendre raison et la laisser se fiancer à son Ombre. La nullité de tout contrat passé avec le Weasley déjà actée, rien ne l'empêche de siffler en un murmure outré et culpabilisant, du ton que seules les petites sœurs maîtrisent, « Je ne vois pas pourquoi l'idée te déplaît tant. Il est de sang pur et ne me trahirait jamais. Que demander de plus ? A moins que tu n'aie une solution miraculeuse que mère aurait raté ? Récupérer le fœtus de Vasilisa, pour finir de d'achever notre lignée ? ».
Les implications sont bien plus complexes bien évidemment mais elle les délaisse temporairement, la discussion politique d'un tel choix pour plus tard, troquée pour la superficialité d'une querelle d'adelphes le temps d'une soirée.
D'autres ne sont qu'illusions, chimères pour bercer les enfants auxquelles se raccrocher par ennui ou par facilité. Elle est persuadée, par exemple, qu'ils sont arrivés en avance et que leurs hôtes, surpris, ne sont pas encore habillés réellement pour l'événement dans l'attente des dernières touches à apporter au lieu – rien de bien méchant, un zeste de bon goût ou un Portoloin – et si elle se permettait ce genre de plaisanterie elle dirait que la surprise est plus grande encore que celle du poignard métaphorique qu'Izar leur a planté dans le dos.
Elle accepte néanmoins les revers avec aisance et se contente de platitudes polies auprès d'Elias, non sans avoir vérifié une dernière fois avec Kolya – Ce n'est pas une escale vers la véritable destination mais l'adresse même de l'anniversaire du Syndicat ? Mh. - avant de se diriger vers le buffet, toujours à distance raisonnable de leur Suprême, pour miner davantage ses attentes.

Baguette en main, glissée du bracelet dans lequel elle reposait, ses manches trop serrées pour l'y dissimuler, elle ne consomme rien, l'œil critique des derniers événement – un empoisonnement suffit – et de la qualité du traiteur. Bouteille de vodka apparue depuis leur réserve personnelle, elle se console de quelques shot, le regard alternant entre le dos droit de Misha, en discussion avec l'An Lucht, et les silhouettes de sa sœur, Nikolaï, et Izar, plus loin dans la foule. Les voir tous réunis au Syndicat lui laisse un goût amer qu'elle ne peut pas attribuer à la réception et qu'aucun shot n'efface, habituée à être parmi les uniques représentants de sa famille auprès de sa mère.
Son anxiété s'intensifie et elle étend et replie plusieurs fois les doigts de sa main gauche, toute sensation disparue jusqu'à l'épaule désormais, considère même retirer le sortilège qui a insonorisé les environs de sa position dans l'espoir que le bruit de ce qui est supposé être leur divertissement sur scène soit assez pour noyer ses pensées quand un accent américain familier la distrait.
Ses yeux remontent le long de la silhouette perchée de Gina Marsh – sans la lueur vaguement ennuyée qu'elle a gardé jusque là, à peine déridée par une conversation sur la flat tax avec un membre du Syndicat, et elle opine lentement. « Dan Marsh... Bien sûr. »
Sa demande de stage avait atterri miraculeusement sur son bureau, ce type de paperasse rarement déposé sur la montagne de documents la concernant et, une fois la méfiance première passée, elle avait ri à l'idée d'avoir la progéniture des Black Hands dans son bureau. Il s'est avéré d'une compagnie intéressante, bien que curieuse, sa naïveté et ses convictions non sans lui rappeler une Zoya plus jeune. Un autre verre apparaît, qu'elle remplit généreusement avant de le tendre à Gina. « Vodka à l'alihotsy, pour aider à passer la soirée. » Elle se permet une gorgée contemplative, intriguée par le sujet de conversation choisi, le liquide plus brûlant que toute question qu'elle pourrait avoir sur la question. « J'ai bien peur de ne pas avoir réussi à convaincre Dan de la beauté du métier d'architecte. Il est étonnamment... ancré sur ses positions. » C'est une façon de le dire. Elle feint un regard autour de la pièce et réajuste d'un mouvement sa robe, un sortilège d'impassibilité lancé en début de soirée pour éviter tout accrochage malencontreux sur sa traine en plumes de harpie. « Vous ne l'avez pas emmené ? Etonnant. Il a refusé la journée découverte en entreprise ?» Ses lèvres se rehaussent d'un sourire sarcastique quoi que sans malice « J'ai été impressionnée par son innocence et je dois avouer avoir développé un tout nouveau respect pour vos talents de duperie. Quel exploit, surtout avec sa propre famille. »
Le verre est levé en salutation avant qu'elle ne reprenne une gorgée, sincèrement appréciative.

TLDR:

Piotr a sur les lèvres le sourire de l'enfoiré qui est bien content de son coup, et il est plutôt dur pour lui de ne pas se mettre à glousser sardoniquement à chaque minute qu'il passe aux côtés de Sveltana. Quel merveilleux trophée - elle pourrait presque lui faire oublier sa femme, dans sa belle robe rouge, ses grands yeux noirs deux puits profonds vers lesquels Piotr se penche à outrance à chaque fois qu'il lui adresse la parole.

Après avoir salué, d'une poignée de main distante, Lion et Owl (on ne va tout de même pas s'intéresser à la petite monstresse hybride à leurs côtés, yikes), Piotr pose une main légère mais bien présente dans le bas du dos de Sveltana pour la mener vers le bar. Avant de s'éloigner d'Ivan, il n'oublie pas de lui jeter un regard paternaliste menaçant, sans pour autant se permettre d'élever la voix à l'encontre du prince de la Bratva comme il en a envie. Son filleul a beau être le dernier des petits cons, il a au moins le sens du théâtral et Piotr aime penser que ce n'est pas trop demander que d'espérer qu'il sache se tenir le temps d'une soirée.

Le princeling s'éloigne avec sa décoration du moment (Piotr est surpris que ça semble être bon pour durer avec cette Salamanca qu'il apprécie et respecte sans le montrer) et l'homme d'affaires russe commande pour lui et son invitée sans lui demander son avis, avant d'aller s'asseoir avec leurs verres de Mules de Moscou (il est russe, au cas où ce ne serait pas clair) à une table à l'écart. Piotr pose son attaché-case sur ses genoux, mourrant d'envie d'aller aux toilettes se faire une ligne et libérer quelques domovoys pour voir un peu les secrets que cachent les Warlocks...

Il est en train de bavasser joyeusement avec un membre des Black Axe à la table d'à côté, quand il sent le regard noir de Sveltana lui vriller le profil. "Il n'y aura pas mon mari, hm?" Piotr arque un sourcil, et jette un regard vers l'entrée de la pièce où l'animalerie Warlocks est en train d'accueillir l'Alberich. "Oh." Il se tourne vers elle, lui sourit et révèle des dents beaucoup trop blanches et trop droites pour être réelles. "Je ne le pensais pas assez bête pour venir." Mi-vérité mi-mensonge; après l'esclandre au Syndicat entre la monstresse et Engel, et les rumeurs courant sur la mort de cette chère Valeska, il pensait effectivement pouvoir épargner à Sveltana la présence de son mari ce soir.

Engel les a remarqués et se dirige vers eux à grands pas, fendant la foule en exultant d'une énergie plutôt négative. Piotr se lève avec un grand sourire. "Bonsoir, Engel--" mais se fait proprement ignorer par monsieur VB qui attrape plutôt sa femme par l'épaule d'un geste brusque, qui fait se plisser le front de Piotr d'une ridule d'inquiétude. « Qu'est ce que tu fais ici ? » Pas de bonjour, rien - pas étonnant qu'elle soit allée voir un autre homme pour régler ses soucis de famille. Piotr se penche entre mari et femme en cherchant le regard d'Engel, avant de lui tendre la main en remarquant qu'ils font tous les deux la même taille, hm. "Monsieur von Bäume, votre belle femme est l'invitée de la Bratva ce soir." Il adresse à Sveltana un clin d'oeil un peu trop lascif. "Une invitée d'honneur, même. Dimitri était comme un frère pour moi, et quand elle est venue nous demander de l'aide, nous n'avons pas pu refuser." Et comme Engel s'est éloigné pour la laisser répondre, c'est au tour de Piotr de s'approcher de Sveltana, une autre main sur le bas de son dos, qui la rapproche de lui avec fermeté dans une parade d'amitié. "Ça ne vous dérange pas, j'espère?"

Spoiler:

cw: consommation d'alcool

Buck sent le tissu de sa chemise se tendre brusquement, et avoir la mauvaise idée d'essayer de se faufiler sous la ligne de son pantalon (déjà un peu trop serré pour lui). "Mais keske-- - Je t’ai à l'œil, James. » Le Handler de la VB, petite brebis innocente jetée dans la fosse aux lions, a un air ahuri pendant quelques secondes avant que ses traits ne se referment dans une expression embêtée face au regard perçant de Darragh. "Mais oui, j'sais, y'a pas de problème, boss, merci hein pour le repassage." Ses deux rangées de dents serrées, ainsi que son regard noir, lui donnent un air insincère mais qu'importe: le membre du trifecta Travellers ne lui en veut pas ou alors il y est habitué, et Buck détourne plutôt le regard vers l'imposante salle du Dancing Phoenix.

Il y est allé une ou deux fois, dans le sous-sols surtout, avant d'en être chassé il y a quelques années après avoir contracté quelques dettes pas très sexys auprès de leurs membres de gang plutôt sexys (payées depuis, bien heureusement; mais il n'a jamais été réinvité), et il est plutôt impressionné par le ravalement de façade. Il suit diligemment les Travellers (en évitant soigneusement Remy) jusqu'à ce qu'il ait le droit de les quitter, envoyant une bourrade dans l'épaule de Mike avant de filer vers le bar (tout en retirant sa chemise de son pantalon).

Il garde les yeux et les oreilles ouvertes pourtant, c'est pour ça qu'il est là. Personne ne fait attention à lui et c'est tant mieux, Buck peut donc s'adonner silencieusement à sa contemplation de la foule, les sens aux aguets. Il a cru comprendre que les Travellers s'attendaient peut-être à du grabuge ce soir. Buck ne comprend plus rien à ces criminels de pacotille, aux dernières nouvelles, le Syndicat, c'était sacré, non?

Toujours est-il qu'il y a un open bar. Ça, c'est sacré. "Bon, vous m'en refaisez une, s'vous plaît?" Mike lui a confisqué sa flasque pour ce soir, ça veut pas dire qu'il ne compte pas s'amuser un peu. "Oi." Tout en attendant son troisième verre (en quinze minutes), Buck jette un coup d'oeil en coin à celui qui vient de l'interpeller. Le mec lui dit quelque chose, il croit l'avoir déjà vu dans le coin, ou alors c'est peut-être juste qu'entre les cheveux gras, les joues bouffies d'alcool et les petits yeux pernicieux, il a l'impression de faire face à un miroir. "T'es un Traveller toi aussi, là, nan ?" Le serveur lui fout son verre dans les mains avant de passer à un autre client avant que Buck n'ait le temps de lui dire de revenir dans trois minutes. "Ouais, ouais." Heureusement qu'il a pas son insigne de flic autour du cou. Il aimerait lui retourner la question mais restement sagement silencieux, il a promis qu'il se tiendrait bien ce soir.

"L'est à peine relevée, leur gnôle... tu veux que j'te la corse un peu ?" Ah, là, on parle! Buck regarde avec fascination le liquide vert fluo être versé dans le verre de l'inconnu, qui le lui tend ensuite. "Amène ta bouche en cul de pêche par là, tu vas m'en dire des nouvelles... - Bah merci, c'est gentil." Il attrape le verre et le finit d'une traite.

Très mauvaise idée. Il sent le truc lui remonter le gosier et la gorge et c'est seulement grâce à des décennies d'entraînement qu'il ne dégueule pas le tout à ses pieds; en revanche, il devient définitivement rouge, puis un peu vert, au niveau des joues. "Ah ouais," marmonne-t-il quand il parvient enfin à aligner une pensée cohérente, le reste étant devenu plutôt fouillis et brumeux. Il s'approche de son nouveau pote avec un grand sourire et lui claque une grande main dans le dos en lui rendant son verre. "T'es un vrai, toi." Buck jette un regard par-dessus son épaule pour vérifier que Darragh n'est pas en train de le fusiller du regard, puis tend une main à l'hurluberlu pour la serrer contre sa paume tapissée de sueur. "Moi c'est Buck, ravi d'te connaître. On va passer une bonne soirée, toi et moi, ce soir..."

Spoiler:

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