"Yes, just in case. I need to check something." Sylas sourit un peu et passe ses bras autour de la taille d'Alexis, revenant l'embrasser avec ardeur. Il est un peu maladroit dans son impatience, il s'inquiète un peu de son manque d'expérience - non pas qu'il n'ait jamais embrassé quiconque, mais tout de même -, mais c'est tellement... parfait. Presque naturel, à vrai dire, d'embrasser Alexis, de rire contre ses lèvres, de sentir sa peau frissonner au contact de son corps contre le sien. Sylas pourrait faire ça toute la nuit si on le laissait, il pourrait faire ça tous les jours pour le reste de sa vie. Alexis est quelqu'un de spécial, de génial, deux choses qu'il n'est pas et il a du mal à se détacher quand elle fait un mouvement en arrière. Il sent déjà naître en lui une peur panique à l'idée de l'avoir déçue, qu'elle décide finalement qu'il n'embrasse pas assez bien et qu'elle ferait mieux d'aller date quelqu'un comme Michael ou Ian. Mais quand elle s'éloigne, c'est simplement pour lui dire avec un sourire: "I’ve been waiting for this kiss for a long time" et Sylas sent son coeur exploser dans sa poitrine.

Il lui offre un petit sourire béat en l'entendant. "Me too," admet-il en rougissant. Il est complètement pris de court, un peu aveugle à tous les signes jusque là et ayant du mal à croire que it's happening, Alexis l'a embrassé, voulait l'embrasser et semble encore avoir envie de l'embrasser. "I’m not disappointed, Sylas Hoaxley-Young." Son sourire devient piteux, soulagé. "How about… we do that everyday?" Le coeur de Sylas, dans sa poitrine, se met à battre très fort et très vite: il se demande si elle peut l'entendre. Il rit un peu à cette perspective, un rire léger et un peu niais. "Yeah... yeah, that sounds absolutely perfect, let's do that every single day," marmonne-t-il avant de revenir clâmer ses lèvres avec impatience, souriant tout du long.

AUGUST 1997. Sylas se passe une dernière fois la main dans les cheveux, trépignant sur le pas de la porte de la maison d'Alexis. Il a eu - de justesse - son permis de transplanage il y a quelques mois, peu après son dix-septième anniversaire, et il a vérifié dix fois qu'il ne s'était pas désartibuler un morceau de chemise ou de sourcils en arrivant à Cardiff. Parce que oui, malgré la chaleur étouffante d'août lors de la seule semaine de chaleur du Royaume-Uni, Sylas porte une chemise, un état de fait qui est hors du commun lorsqu'il n'est pas à l'école. Il est question, après tout, de faire bonne impression auprès des Hoover.

Alexis et lui sortent ensemble depuis presque un an maintenant (le coeur de Sylas s'envole dans sa poitrine face à la perspective de leur anniversaire à venir et il lui a proposé, pendant une journée, de faire comme elle lui avait proposé peu avant qu'ils se mettent ensemble: take the train to a nice city, eat weird things, go to the cinema, walk for a while...
Les choses ne sont pas toutes roses, en ce moment. Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom a pris le pouvoir il y a une semaine et personne ne sait trop ce qu'il va se passer à la rentrée. Sylas essaye de ne pas trop s'inquiéter, il se dit qu'il lui reste environ une année à tirer à Hogwarts avant de pouvoir se tirer et faire ce qu'il veut de sa vie. Une année, dix mois, ils seront libérés de ce fardeau et... il ne sait pas ce qu'ils feront, mais il espère simplement qu'ils seront ensemble.

Finalement rassuré par son apparence, après une autre main passée dans les cheveux, Sylas tend la main et appuie sur la sonnette de la maison en s'éclaircissant la gorge. Il entend immédiatement le branle-bas de combat de l'autre côté du battant - il était attendu, apparemment - et quelques voix s'élever même si il ne perçoit pas ce qu'il se dit.
La porte finit par s'ouvrir et Alexis apparaît. Sylas se met aussitôt à sourire. "Hey, Alexis..." mais il s'interrompt quand la tête de son père apparaît derrière sa tête. "Uh, hello, sir..." Et puis la tête de son autre père, et Sylas ne peut pas s'empêcher de sourire face à leurs visages accueillants et ouverts. "Hello sirs. I got this for you!" Il leur présente un bouquet de fleurs (il s'est dit que ça passerait pour un couple gay...?) ainsi qu'une bouteille de crémant peut-être un peu trop onéreuse pour l'occasion. Alexis lui a dit que ce serait trop mais il n'a rien voulu entendre. Pas question de faire mauvaise impression: il a même repassé sa chemise.

Évidemment, Alexis a absolument tout raconté à ses parents. TOUT. Probablement plus que Sylas l'aurait voulu, même. Elle ne peut pas s'en empêcher, Alexis : elle dit toujours tout à ses parents, absolument tout. Depuis qu'elle est enfant, on lui a fait comprendre qu'il n'y avait rien de tabou, et qu'elle pouvait se référer à eux en cas de problème... n'importe quel problème. Elle a de la chance, Alexis. Elle sait que ce n'est pas comme ça, dans les autres familles. Mais en même temps, aucune famille ne ressemble à la sienne — elle se demande souvent si c'est pour ça, ou si c'est simplement qu'elle a beaucoup de chance. Déjà que certains ont du mal à supporter leurs deux parents, elle a tiré le gros lot : elle en a quatre, et ils sont tous les quatre presque parfaits.

Elle leur a tout raconté, alors forcément, ils attendent tous avec impatience de rencontrer Sylas. Cependant, l'idée qu'il se retrouve face aux quatre d'un coup... C'était flippant. Trop flippant. Pour elle, évidemment : huit yeux rivés sur son petit ami, à l'observer et le juger... Ça l'aurait mise mal à l'aise, même si elle sait qu'ils sont tous bienveillants. Mais pour Sylas ? Ça aurait été horrible. Ce n'est déjà pas facile de se confronter à sa belle-famille, alors s'ils sont une armée... Il était absolument hors de question qu'ils le rencontrent tous en même temps. Du coup, elle les a fait tirer à la courte paille. C'est peut-être bizarre, mais c'était le seul moyen que personne ne soit vexé : que ce soit le hasard qui décide. C'est Peter et Stefan qui ont gagné la partie, à leur plus grand bonheur, laissant Evelyn et Marcus déçus. Ce n'est pas grave, vous le verrez bientôt, je vous le promets. a dit Alexis à sa mère et son beau-père qui faisaient la moue.

Aujourd'hui, c'est le grand jour. Ou le premier grand jour, en tous cas.

Sylas vient la chercher à la maison, et il va avoir l'occasion de rencontrer deux de ses pères. Alexis est monté sur ressorts depuis le début de la journée, à vérifier que tout est bien dans la maison, que Stefan et Peter sont bien habillés (elle a forcé Stefan à changer de pull deux fois, ce qu'il a fait avec un sourire amusé aux lèvres). Elle-même s'est préparée pour que son petit ami la trouve jolie : elle a mis son jean préféré, son haut préféré, et les nouvelles boucles d'oreilles qu'on lui a offert pour fêter la fin de son année à Poudlard et la féliciter pour ses bons résultats. Elle a même lissé ses cheveux et mis un peu d'eye-liner.

Quand on frappe à la porte, son cœur a un raté, et elle se précipite en bas des escaliers, regarde ses deux pères qui sont dans l'entrée, check une dernière fois qu'ils n'ont pas l'air trop ringards, et ouvre la porte, un grand sourire aux lèvres. Son cœur a un nouveau raté quand elle voit Sylas pour la première fois depuis quelques semaines, après des échanges de lettre dégoulinants de tu me manques. Il est toujours aussi canon — il a pris un peu des couleurs, non ? Elle le trouve même encore plus beau. Hey, Alexis... Elle s'apprête à lui dire hey, sylas quand elle sent une présence derrière elle. Uh, hello, sir... Puis une autre présence. Hello sirs. I got this for you! Sylas tend un bouquet de fleurs et une bouteille — Alexis était tellement concentrée sur ses yeux clairs qu'elle n'avait même pas remarqué ce qu'il avait dans la main. You shouldn't have... dit-elle avec un sourire. Thank you Sylas. fait Peter en s'avançant. Hum... So, this is my father Peter. Elle se tourne vers Stefan. And my father Stefan. Ils ont tous les deux l'air gentil mais ils regardent un peu trop Sylas avec insistance, et détaillent son visage et son allure. Ok, stop being awkward now. Elle repousse ses deux pères en arrière et se reconcentre sur Sylas. The flowers are beautiful. I'm so happy to see you. Elle se penche et lui dépose un baiser rapide sur les lèvres (aucunement gênée par la présence de ses pères derrière elle). Come in, I'll show you my house. dit-elle en lui tendant la main et se penche à son oreille. Or we can get out of here right now... I would understand. dit-elle. Elle ne veut pas le mettre trop mal à l'aise.

tw: homophobia mention

"You shouldn't have..." Alexis sourit, pourtant, et Sylas aussi - il se dit que ce n'est qu'une formule de politesse, et il pense secrètement que ça lui donne quelques points auprès des parents d'Alexis d'avoir fait ça. "I know, I wanted to," répond-t-il simplement. "Thank you Sylas. - Hum... So, this is my father Peter. And my father Stefan." Sylas leur adresse à tous les deux un hochement de tête un peu crispé, hésitant à leur tendre la main - mais ils sont toujours derrière leur fille, et ne font pas de mouvement vers lui.

Sylas n'a jamais rencontré de couple gay avant, ou jamais de personne qui l'était... du moins, de ce qu'il en sait. Il a essayé de ne pas paraître trop choqué quand Alexis lui en a parlé. Il a préféré éviter le sujet avec sa famille quand il leur a dit qu'il allait rendre visite à la famille de sa copine, et encore quand sa mère a mentionné l'idée qu'ils pourraient un jour, peut-être, tous se rencontrer et apprendre à se connaître, si Sylas et Alexis étaient destinés à rester longtemps ensemble... Il ne doute pas une seule seconde que toute rencontre aurait fini en insultes et autres termes insultants de la part de son père, le genre que même lui serait incapable de prononcer.

"Uh, nice to meet you," balbutie-t-il sous les regards curieux des pères d'Alexis - Stefan et Peter, mais il a déjà oublié lequel était lequel. "Ok, stop being awkward now." Sylas rit en voyant Alexis repousser ses parents en arrière. "The flowers are beautiful. I'm so happy to see you. - Me too." Le baiser le fait légèrement rosir, de plaisir surtout, content aussi qu'elle ne semble pas avoir honte devant sa famille. "Come in, I'll show you my house. Or we can get out of here right now... I would understand." Le chuchotement dans son oreille fait descendre une vague de frissons le long de sa colonne. "Show me your house," décide-t-il, bien qu'il ait très hâte qu'ils soient tous seuls et puissent s'embrasser de tout leur soûl. "I'm curious."

Il prend sa main dans la sienne, et se laisse entraîner à l'intérieur. Si Stefan et Peter font comme si de rien n'était, Sylas sent leurs regards peser sur eux alors qu'Alexis lui fait la visite, qui se termine à l'étage dans sa chambre. Sylas rit en voyant les posters d'idôles adolescentes accrochés aux murs, la plupart moldus, et mais quelques uns sorciers aussi, faisant jouer leurs muscles sous son regard amusé.
Il se laisse tomber sur le lit d'Alexis, ses yeux continuant d'explorer la décoration de sa chambre, s'attardant parfois sur les paroles de chanson soigneusement copiées sur des morceaux de papier colorés, les photos de magazines découpées et plastifiées avant d'être collée, les photos aussi de sa famille et d'elle un peu partout. "We should get our picture taken too," décide-t-il en reposant ses yeux clairs sur Alexis et lui adresse un petit sourire. "Not that I could ever forget your pretty little face..." minaude-t-il avec un sourire, posant ses mains sur ses hanches quand elle s'approche de lui avant de l'attirer sur ses genoux pour l'embrasser passionnément.

Show me your house, demande Sylas, et Alexis se met à sourire de plus belle. I'm curious. Elle avait bien envie qu'il réponde ça, honnêtement. Elle a très envie de lui montrer la chambre dans laquelle elle a grandi, les objets qui ont habillé ses journées quand elle était plus jeune, et toutes les photos qui tapissent ses murs. Elle a failli retirer les posters accrochés dans sa chambre : un mélange de posters moldus et sorciers, mais elle a décidé qu'elle n'allait pas le faire : Sylas connaît son amour pour certains artistes, sont côté fan... Elle ne devrait pas en avoir honte. Surtout pas devant lui, qui est tout de même son petit ami. Il faut qu'elle apprenne à assumer complètement ce genre de choses.

Elle entraîne le blond dans les escaliers, toute joyeuse. Elle se cache un peu derrière ses cheveux quand il pénètre enfin dans son antre, et voit ses posters... Mais il ne fait pas de remarque, se contente juste de rire — pffiou. Sauvée. Il avance jusqu'à son lit, et ça lui fait un drôle d'effet, à Alexis, de le voir là. C'est la première fois qu'il est chez elle, la première fois qu'il la voit dans son environnement... naturel. Ça ne lui a pas fait bizarre, avec Maxine, parce qu'elle se voyaient déjà tous les étés et qu'elle était déjà venue plein de fois. Mais Sylas, ici, dans sa vie... moldue ? C'est vraiment quelque chose.

We should get our picture taken too, dit-il après un moment à observer la chambre. Not that I could ever forget your pretty little face... Elle s'est rapprochée, doucement, l'a laissé poser ses mains sur ses hanches... Et maintenant elle est assise sur ses genoux, toute souriante, et ils réduisent enfin pour de bon la distance pour s'offrir un baiser digne de ce nom. Alexis oublie un peu le temps, et quand ils se séparent un peu, elle le prend dans ses bras et le serre fort contre elle. I missed you. Ils ont échangé des lettres, mais quand même, ce n'est pas pareil, de l'avoir là avec elle, de pouvoir sentir son parfum. And yes we definitely should. dit-elle, toujours enroulée autour de lui. Elle bascule un peu en arrière et les fait tous les deux tomber sur le lit. Elle passe un doigt sur sa joue. I want enough pictures with you to cover this entire room. dit-elle. We'll start taking some today. décrète-t-elle. Elle fond de nouveau sur lui pour un câlin. Maybe we should just stay here and hold each other for hours. That would be nice. dit-elle d'une petite voix.

Elle lâche un petit soupir de contentement. How's everything at home? demande-t-elle finalement au bout d'un moment.

Embrasser Alexis est vite devenu l'un des passe-temps préférés de Sylas, gorgé d'amour et d'appréciation pour elle, pouvant presque se nourrir de son attention, de ses baisers et de ses sourires - il se considère comme étant la personne la plus chanceuse de la Terre, même si il est aussi la moins méritante sans aucun doute. Mais peu importe, parce qu'Alexis ne semble pas penser la même chose de lui, et c'est tant mieux. Il sent une douce chaleur se répandre dans sa poitrine, et une fébrilité toute adolescente s'immiscer dans ses membres, pendant que lui et Alexis s'embrassent, lui glissant ses mains dans son dos pour le caresser lentement sans lâcher ses lèvres. Quand ils se séparent, elle le serre contre lui et Sylas ferme les yeux, un sourire aux lèvres. "I missed you." Ils se sont beaucoup parlés, par lettres (son père a failli faire une syncope en voyant des hiboux aller et venir de leur maison très posh de Chelsea), mais ce n'est véritablement pas la même chose que de l'avoir là, contre lui, dans ses bras. "Me too," répond-t-il, le visage enfoncé dans son épaule, ce léger sourire toujours aux lèvres.

"And yes we definitely should." Il s'esclaffe quand elle les fait tomber sur le lit, même si il a une pensée inquiète pour ses pères qui pourraient avoir la mauvaise idée de débarquer et d'imaginer qu'ils son en train de faire quelque chose de pas très approprié - super première impression... "I want enough pictures with you to cover this entire room. We'll start taking some today." Sylas, ravi, l'accueille dans ses bras en les refermant sur elle. "Alright, but you can't complain because I'm not really photogenic," marmonne-t-il dans ses cheveux, se découvrant parfaitement à l'aise ainsi pressé contre le corps d'Alexis - ce n'est pas à Hogwarts qu'ils ont eu beaucoup l'occasion, le temps ou la place de profiter l'un de l'autre ainsi. "Maybe we should just stay here and hold each other for hours. That would be nice." Il sourit à cette idée. "That sounds perfect to me, but I wouldn't like your fathers to get the wrong idea..." Il rougit rien qu'à cette idée, mais n'en dit pas plus.

Ils se détachent l'un de l'autre, de quoi respirer, mais leurs bras restent fermement enlacés l'un autour de l'autre. Sylas découvre Alexis dans la lumière de sa chambre, et elle n'a jamais été aussi belle. "How's everything at home?" Il ne peut pas s'empêcher de grimacer. Chez lui, ce n'est pas aussi paradisiaque que chez elle. "Same old," dit-il lentement. Il ne lui a jamais vraiment parlé de la violence de son père, celle qui s'écoule de sa bouche et qui se répercute dans ses poings, ou de la fissure qui ne fait que s'agrandir entre lui et sa soeur jumelle Adele: les récits de Sylas sur sa vie moldue sont évasifs au mieux, filés de mensonges rassurants au pire. "It's just been weird over the summer, they don't really understand everything's happening in our world." Leur monde, le monde magique, auquel il appartient corps et âme malgré ses origines moldues - de ça, Sylas est convaincu. Un léger sourire s'inscrit sur son visage. "I don't think I really understand either," admet-il. Tout est particulièrement confusant, que ce soit les changements de gouvernement ou la rumeur qui enfle que le pire reste à venir, surtout pour les sang-de-bourbe comme lui et Alexis.

L'évocation, même mentale, de cette insulte le fait se crisper légèrement et baisser les yeux. Il attrape l'une des mains d'Alexis et l'amène à sa bouche, en embrasse les doigts avec douceur. "But as long as we have each other, we'll be okay," décrète-t-il avec une assurance à toute épreuve, et un grand sourire tendrement amoureux qu'il n'adresse qu'à elle.

Alright, but you can't complain because I'm not really photogenic, N'importe quoi. Alexis est certaine que Sylas est hyper photogénique. Elle peut déjà imaginer les photos qu'elle pourrait faire de lui — et d'eux. Elle rêve d'avoir une petite pile de photos à la moldue avec lui, bien romantiques, qu'elle puisse traîner partout avec elle et montrer à tous ceux qui veulent voir à quoi ressemble son amoureux. Elle s'imagine déjà sortir les photos à toutes les sauces juste pour que les gens lui disent vous allez trop bien ensemble!! (elle sait que c'est le cas) (ils vont vraiment bien ensemble, tous les deux) (elle est à peu près sûre que ses pères vont le lui confirmer quand elle sera de nouveau seule avec eux). En attendant, Alexis continue de se blottir contre Sylas. That sounds perfect to me, but I wouldn't like your fathers to get the wrong idea... Alexis fait une petite moue. You know what? I really don't care. dit-elle très sincèrement. C'est sa vie, et quand bien même ses parents sont curieux, ils ne jugeraient pas la manière dont elle gère sa relation avec Sylas : c'est ta vie lui a un jour dit son père Peter. Tant que tu es raisonnable. Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde.

Il grimace quand elle demande comment les choses se passent chez lui. Elle se demande si elle aurait dû poser la question, mais en même temps... Ils sont censés se parler de ces choses-là, pas vrai. Elle préfère que Sylas soit honnête avec elle. Same old, finit-il par dire. It's just been weird over the summer, they don't really understand everything's happening in our world. Alexis acquiesce — elle peut comprendre ça. Chez elle aussi, c'est compliqué parfois. Mais au moins, elle a la chance d'avoir quatre paires d'yeux et d'oreilles prêts à la regarder et l'écouter raconter tout ce qu'elle voit dans le monde sorcier. Elle n'est pas sûre que ce soit la même chose chez Sylas. I don't think I really understand either, Alexis baisse les yeux vers le t-shirt de Sylas. Honnêtement, elle est un peu perdue aussi. Elle ne sait pas trop quoi penser de ce qu'elle entend dans les journaux. Depuis qu'Harry a disparu de la circulation, les mauvaises nouvelles s'accumulent, et le fait de faire partie de l'Armée de Dumbledore entretient l'angoisse qui monte. Alexis n'a pas trop eu de nouvelles du monde sorcier, depuis le début des vacances. Elle s'est renfermée dans le monde moldu, et n'a pas trop eu de nouvelles de ses amis de l'AD. Avec un peu de chance — ne cesse-t-elle de se dire — tout va rentrer dans l'ordre rapidement. Il y a parfois des moments de tension dans un pays, c'est comme ça, mais tout ne peut pas tourner à la catastrophe, n'est-ce pas ? But as long as we have each other, we'll be okay, Elle relève les yeux vers Sylas et sourit. Le simple fait qu'il le pense chasse soudain toutes les pensées négatives. Yes, I believe that too. dit-elle, le menton un peu relevé, soudain un peu plus confiante.

Finalement, elle se redresse sur le lit et pose une main sur le torse de Sylas. Ok. This is our day. Let's not think about this and get out of here. Elle se lève, lui offre ses deux mains pour l'aider à se lever. Pas besoin d'attraper une veste : il fait chaud aujourd'hui. Alexis se contente donc d'embarquer son sac sur son épaule et de prendre Sylas par la main, avant de l'entraîner dans les escaliers. We're going out, I'll be back... soon. Et avant que ses pères lui demandent des précisions sur son horaire de retour, elle et Sylas ont passé la porte et sont dans les rues de Cardiff. Elle se met à courir pour sortir le plus vite possible de la rue de sa maison, avec Sylas sur ses talons, et une fois qu'ils sont suffisamment loin, elle se retourne et passe ses bras autour de son cou. Ok, what do you want to do? demande-t-elle, toute excitée. Should we go on the big wheel? propose-t-elle. Or are we in an ice cream and walking in the park kind of mood?

"Yes, I believe that too." Une chaleur intense se répand dans la poitrine d'Alexis, alors qu'il la regarde entre ses cils d'un air admiratif et tendre. Quand elle se détache, il en serait presque déçu, rassuré seulement à la perspective qu'ils vont passer la journée ensemble et qu'elle n'est pas prête de le mettre à la porte. "Ok. This is our day. Let's not think about this and get out of here." Il hoche la tête, ravi à cette perspective. Toutes ces histoires politiques lui semblent si loin, bizarrement, comme si elles n'allaient pas l'affecter directement. Le monde magique est nouveau, merveilleux, et Sylas s'y sent chez lui plus encore que dans son monde natal.

Il se relève avec son aide, caresse doucement ses doigts avec un sourire avant de la suivre en redescendant de l'étage, sortant de la maison en catimini - quelque part au rez-de-chaussée, il entend le rire clair d'un de ses pères. Il se demande ce que ça fait, de grandir dans une grande maison heureuse et chaleureuse, où des rires raisonnent sans craindre de déranger.

Il fait beau et bon, et Sylas inspire profondément une fois qu'ils sont dehors avant de rire en se mettant à courir aux côtés d'Alexis, glissant ses mains sur sa taille lorsqu'ils s'arrêtent et qu'elle se pend à son cou. "Ok, what do you want to do? Should we go on the big wheel? Or are we in an ice cream and walking in the park kind of mood? - Hmm..." Il fait mine de réfléchir, mais il a du mal à en la voyant si lovely sous ses yeux, avec son regard qui brille et son sourire étincelant. "I think we're in an ice cream and walking in the park kind of mood, what do you think?" Il ponctue sa phrase d'un rapide baiser sur ses lèvres, et d'un sourire.

Ils se mettent rapidement en quête d'un ice cream truck, et doivent courir à toute vitesse derrière l'un d'eux qui manque de filer sans les avoir vus. Ils commandent, Sylas insiste pour payer, puis elle les mène au petit parc local, dans lequel ils marchent en riant et en parlant avant de s'asseoir sur un banc, glaces en mains, devant l'étang artificiel où des canards font paresseusement leurs rondes sous le regard amusé des passants.

La peau de Sylas se réchauffe sous le soleil, et grâce à la présence d'Alexis à côté de lui, alors qu'ils finissent leur glace en silence. C'est une journée parfaite, le genre dont on se souvient pendant les années à venir, un souvenir chéri et précieux que l'on garde au creux de son coeur pour le revisiter de temps à autre. "You know, Alexis," dit-il au bout d'un moment, la faisant le regarder. Il a le coeur au bord des lèvres et manque de se soustraire à son regard et au poids de ce qu'il est sur le point de lui dire, mais finit par l'articuler: "I think I'm in love with you."

Elle le regarde avec ses grands yeux noirs amoureux, la tête légèrement penchée sur le côté. Elle aimerait ne jamais le quitter des yeux. I think we're in an ice cream and walking in the park kind of mood, what do you think? Il se penche pour l'embrasser, et Alexis retient le petit gloussement joyeux qui menace de s'échapper. Il lui sourit, elle lui sourit de plus belle — elle est tellement heureuse ! Sylas est là, avec elle, dans la ville où elle a grandi, et ils ne sont que tous les deux. Pas de Duncan, pas de Ian, pas de Maxine, pas d'Anthony ou de Michael... Juste Sylas et Alexis. Ils sont là, entourés d'inconnus, et Alexis sait qu'elle va avoir envie qu'ils fassent ça encore, et encore. Elle s'imagine déjà, un sac sur le dos, visiter l'Europe avec lui. Et pourquoi pas les États-Unis, où elle veut aller depuis longtemps ?

Elle l'observe commander les glaces, marcher à côté d'elle, avec le soleil qui semble illuminer ses cheveux blonds et la clarté de ses yeux... Pffiou. Vraiment, il est incroyable. Alexis est fière, super fière de marcher à côté de lui dans le parc. Elle est super fière que les gens les voient ensemble, que les gens comprennent qu'ils sont un couple. Elle a envie de leur dire, à tous, Vous voyez ce mec ? C'est mon petit-ami ! Elle se demande si Sylas est aussi à fond qu'elle. Alexis pense sincèrement que oui, mais comme n'importe quel humain, elle a peur qu'il change d'avis, alors pour l'instant, elle profite à fond et sait déjà qu'elle se démènera pour que ça marche, aussi longtemps que possible. Ils sont encore jeunes, mais Alexis est une romantique et une optimiste : l'idée de passer sa vie entière avec lui ne lui semble déjà pas complètement absurde, et surtout, elle lui semble même franchement séduisante.

Ils sont assis depuis un petit moment sur un des bancs du parc, en face des canards, dans un silence confortable, quand Sylas attire son attention. You know, Alexis, Elle tourne les yeux vers lui, réchauffée par le soleil de l'été (elle est à peu près sûre qu'elle a déjà pris des couleurs, aujourd'hui). I think I'm in love with you. D'abord, elle hausse les sourcils. Elle ne s'attendait pas à ça, et surtout, elle ne s'attendait pas à ce que ce soit lui, qui dise cela en premier. Les mots font bondir son coeur dans sa poitrine, rosir légèrement ses joues, et après le petit choc initial, Alexis ne peut que sourire. "You know, Sylas, commence-t-elle, sans même peser les mots avant de les prononcer, I think I love you too." Elle passe un bras sous le sien, et continue de le regarder. "No, actually... I'm sure." corrige-t-elle, parce qu'elle se rend compte qu'elle n'a ajouté le début de sa phrase que pour imiter celle de Sylas. "I love you." répète-t-elle, confiante, toujours souriante. "I'm so happy we went on that first date, even if we ended up covered in paint." Elle se souvient de leur premier baiser — dans des toilettes, certes... Mais c'était si romantique ! "It led us here, and I don't regret a minute of it." ajoute-t-elle avec un air satisfait.

Une légère nervosité s'empare de Sylas alors qu'il anticipe la réponse d'Alexis. Est-ce qu'elle ressent la même chose? Aurait-il été préférable qu'il n'en dise rien? Est-ce que c'est bizarre de soudainement dire ça après quelques mois seulement de relation? C'est la première vraie relation sérieuse de Sylas - il ne compte pas vraiment Zoey, un essai raté et insatisfaisant qui lui laisse encore un goût amer dans la bouche - et il ne veut pas qu'elle finisse comme ça, après une déclaration tombant comme un cheveu sur la soupe. Alexis arque un sourcil, et elle rougit, mais elle sourit aussi, et Sylas sent une douce chaleur se répandre dans sa poitrine. "You know, Sylas, I think I love you too." I love you - quand a-t-il entendu ces mots pour la dernière fois? De qui? D'Adele, peut-être, sa soeur chérie. Ou son frère. Sa mère? Non. Son père? Certainement pas. En jetant un oeil à l'intérieur de la petite maison où a grandi Alexis, Sylas a très soudainement réalisé qu'ils ont vécu des vies très différentes, n'ont pas du tout évolué au sein du même monde. Elle a grandi dans un cocon confortable; il a grandi dans un champ de guerre.

Et pourtant, ils s'aiment. Ils sont ensemble, et ils s'aiment, et Sylas est heureux. "No, actually... I'm sure." Le sourire de Sylas s'agrandit sur ses lèvres, ses joues se colorant d'un rouge profond. "I love you." Son coeur fait une embardée dans sa poitrine. Elle l'aime, elle l'aime, elle l'aime, elle vient de le lui dire, deux fois, elle est sûre, sûre, et lui aussi. "Me too," souffle-t-il doucement, comme si il ne pouvait pas s'empêcher de le lui rendre. "I'm so happy we went on that first date, even if we ended up covered in paint." Sylas s'esclaffe en l'entendant, se remémorant ce date mémorable et embarrassant à la fois - le genre de souvenir qui reste avec soi, ça aussi. "It led us here, and I don't regret a minute of it." Sylas la dévisage silencieusement et hoche la tête. "Me neither." Alexis est tellement belle en cet instant et c'est plus fort que lui, il lève une main pour caresser sa joue, repousser une épaisse mèche de cheveux bruns derrière son oreille. "Thanks for bearing with me," ajoute-t-il d'un air piteux, avant de se pencher pour l'embrasser, un sourire aux lèvres.

DECEMBER 1998. C'est l'enfer, ici.

Tout s'est passé trop vite. Ils sont retournés à Hogwarts et puis ils ont été transférés, à cause de la nature de leur sang, séparés de leurs amis et de leurs alliés brutalement. Sylas pensait que ce genre de choses n'arrivaient que dans l'Histoire ancienne et dans les livres; et pourtant, les voilà parqués dans des dortoirs insalubres et pleins à craquer, leurs possessions arrachées à leurs doigts terrifiés, les punitions volant à tout bout de champs à chaque fois qu'ils osent protester. Ils étaient sensés commencer leur dernière année, finir leurs études et vivre leurs vies... les voilà coincés à la Damocles Heritage School.

Alexis essaye de garder son attitude positive, comme toujours, et Sylas essaye tant bien que mal de suivre. Ils sont les plus âgés alors ils aident les plus jeunes quand ils peuvent, comme son petit cousin Francis qui a l'air terrifié de ce monde sorcier cruel dans lequel il vient de débarquer de la pire des façons. Sylas essaye de ne pas le montrer mais lui aussi est terrifié. Si c'est ça le prix de rester dans le monde sorcier, il n'est pas prêt à le payer. Il préférerait largement retourner au sein du monde moldu. Mais il n'a pas le choix.

Sylas ressort du bureau d'Alecto Carrow avec un vertige entêtant, et doit s'arrêter et poser une main sur un mur pour ne pas soudainement s'effondrer. Il a osé poser une question - tout ce qu'il y a de plus normal, pas même sarcastique - alors qu'il n'y était pas invité, et il a hérité d'une séance de punition avec Madame la Directrice. Intellectuellement, il sait qu'ils essayent de tous les diviser, et de punir les grands pour terrifier les petits. Que c'est une tactique comme une autre, logique de surcroît, pour abattre le moral.

Mais ça ne rend pas la douleur moins brûlante, ou la fatigue moins débilitante.

Toujours appuyé contre le mur, Sylas cligne des yeux jusqu'à cesser de voir des points noirs, puis se remet en marche en direction de la toute petite bibliothèque. Il a encore une quinzaine de minutes avant le couvre-feu où tous les étudiants trouvés dans les couloirs hériteront d'autres séances avec la Directrice, alors il hâte le pas pour rejoindre ses amis. Les livres sont tous innocents et inutiles, c'est même pas des manuels mais des essais de propagande et quelques romans sorciers ennuyeux à mourir, mais ce n'est pas pour ça qu'Ian, Amy, Alexis et lui se retrouvent à la bibliothèque. Non, ils y vont parce qu'apparemment, l'Ordre va venir les sauver. Ou alors c'est eux-mêmes qui doivent se sauver et retrouver l'Ordre. Sylas ne sait plus.

Il s'approche rapidement de leur table après les avoir trouvés et se laisse tomber sur la chaise à côté d'Alexis, lui adressant un sourire flageollant pour la rassurer - mais il sait que son teint cireux et ses yeux hagards parlent pour lui. Deux semaines de torture plus ou moins évidente. Deux semaine d'enfer. Mais ils vont s'en sortir. Ils doivent s'en sortir. "I'm okay," la rassure Sylas en prenant sa main sous la table, serrant un peu ses doigts dans les siens. "Any news?"

Ian hoche la tête en tendant un livre d'Astronomie et le tournant pour qu'il fasse face à Sylas et Alexis. "Tomorrow is a dead moon. This says that it can weaken some protective spells," chuchote-t-il en leur montrant une illustration et le paragraphe approprié. Sylas sent ses cheveux dans son cou se hérisser. "You mean, we... we..." Il n'arrive pas à formuler sa pensée. S'enfuir... L'idée lui fait mal au coeur. Il jette un regard nerveux au reste de la bibliothèque et au bibliothécaire à l'air peu aimable assis derrière son bureau. "C-Can we? - We must," souffle Amy d'un air anxieux. "Right?" Ils se tournent tous vers Alexis et, avec angoisse, Sylas serre un peu plus sa main dans la sienne.