BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

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 (Lussy #1) Charité

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MessageSujet: (Lussy #1) Charité   (Lussy #1) Charité EmptyLun 9 Nov - 8:34
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Les très rares fois où Lucius était encore invité à un gala, réception ou autres mondanités qui ponctuaient auparavant sa vie, il refusait. Il refusait parce qu’il pensait d’abord que l’invitation s’était simplement perdue jusqu’à lui par hasard, ou bien par habitude, une plume automatique qui n’avait toujours pas eu le memo à propos de son ostracisme six ans après. Ensuite parce que même s’il était à la réception, il n’avait pas le cœur de faire face à toutes ces personnes qu’il avait de nombreuses fois pris de haut (et qu’il avait encore maintenant l’instinct de mépriser) (ce n’était pas parce que son statut de sang avait changé que ses anciens camarades sang-purs ou mêlés très riches étaient devenus plus intelligents, raffinés ou tout simplement intéressants) alors dans ces cas-là mieux valait ne pas même répondre au pli qui indiquait le lieu, la date et l’heure, l’association concerné par la montée de fond. Rester chez soi et dormir, meilleur moyen de faire passer le temps plus vite avait-il remarqué. Cela lui allait bien parce qu’il se sentait constamment fatigué.
Pourtant, cette invitation qu’il reçu ce jour-là, il n’était pas tout à fait prêt à la laisser de côté. Parce qu’au vue de l’association, des noms des hôtes, il imaginait que Narcissa serait de la partie. Ce qui soulignait d’ailleurs assez bien que l’invitation était une erreur — personne n’irait inviter les anciens époux à une même soirée. Et lorsque ça arrivait on comptait sur Lucius pour avoir la décence de ne pas montrer sa tête de réprouvé (un mot presque trop pompeux pour lui maintenant) (Prince d’Aquitaine à la tour abolie tout ça… s’il avait été davantage poète que joueur d’échec il aurait pu en écrire des mauvais poèmes sur sa situation le Lulu) mais après six ans à faire ce qui devait être fait par politesse envers son ancienne femme — tout en continuant d’envoyer lettres après lettres qu’elle ne paraissait pas même lire — il se dit que peut-être… Peut-être il fallait oublier la méthode postale et privilégier la méthode physique.
Oh, il avait essayé plus d’une fois de parler à Narcissa, de vive voix, mais cela s’était toujours plus ou moins conclu par un échec. Soit elle l’ignorait, soit elle le renvoyait d’un mot. Et si Lucius, chez lui, seul devant son miroir, imaginait de nombreuses réparties, de nombreux mots pour tenter de la convaincre de lui accorder un entretien, quelques minutes seulement même, il saurait se contenter de ça pour commencer… lorsqu’il se retrouvait devant elle, lorsqu’il entendait sa voix, tout s’évanouissait.
Peut-être que cette fois serait la bonne, se dit-il avant de se préparer pour se rendre à cette soirée où on ne l’attendait sans doute pas.

Cinq minutes pour les fringues — si sa garde-robe avait été réduite de moitié en quittant le manoir, il n’en restait pas moins que la moitié de beaucoup restait un nombre fort honorable ; deux minutes pour les cheveux — une fois sa lubie hippie passée ça lui avait fait gagné un temps fou on n’allait pas se mentir ; trente minutes de pep-talk devant le miroir. À base de « T’es toujours aussi canon. » de « T’es toujours aussi intelligent. » et de « Y a pas de raisons, tu sais qu’elle a eu le délire de se taper un sang-mêlé dans sa jeunesse alors pourquoi pas toi ? Capitalise là-dessus mon gars ! Capitalise ! » en passant par : « Et là je suis dit Hey Narcissa, tu te souviens de moi… Non, non pas ça euh, plutôt Narcissa, faudrait qu’on parle eeeh non ça fait comme si j’allais la larguer alors que… » ou bien : « J’y arriveraaaaai jamaaaaaaais. » et enfin des : « Go for it Lucius ! Cent pour cent des gens qui ont réussi ont essayé ! »
C’est tout bien gonflé à bloc qu’il arriva à la soirée (qui n’était pas une exclu sang-pur évidemment, sinon invitation ou non on se serait fait un plaisir de le recaler à l’entrée — ou bien de lui proposer de rentrer pour faire le service en fonction du niveau d’humour de ceux qui jouaient les videurs) et fit front tout seul comme un grand devant les remarques de certains autres qui s’étonnaient tout en politesse et en rond-de-jambe de le voir là (pour ne pas lui dire en face qu’ils préféraient qu’il dégage, mais à hypocrite, hypocrite et demi et ils ne parvinrent pas à virer le sourire certes un peu crispé mais plutôt victorieux de la face de Lucius).
Il remarqua Narcissa, évidemment, assez vite. Comment ne pas la voir après tout ? Et dire qu’il l’avait trouvé non pas moche (jamais, prétendrait-il jusque dans son lit de mort) mais inintéressante, lorsqu’il avait été jeune et con. Alors que maintenant, dans une foule de gens chiants, il ne voyait qu’elle comme si, vraiment, elle apparaissait plus vive à ses yeux.
Il l’évita, d’abord. Il avait appris de ses erreurs et de ses tentatives et il n’y aurait rien de pire que de tenter de lui parler en public. Ça serait douloureux pour elle et pour lui, il n’avait pas l’intention de la plonger dans l’embarras, mais de parvenir à lui arracher un mot, plus qu’un mot. Plus que de simples phrases. Peut-être lui dire que rien n’avait jamais été plus dur que ces années sans elle et Draco et qu’il ferait tout, vraiment tout pour la retrouver. La toucher, prendre la main, embrasser ses doigts, embrasser sa joue. Il n’oserait réclamer plus, parce que rien que cela lui serrait le cœur.
Il attendit donc, allant de groupe en groupe et surtout vers le mur, qu’elle ne se décale d’elle-même de l’assemblée et ne parte prendre l’air, aller aux toilettes, voler des petits pains en cuisine, peu lui importait. Il s’éclipsa quelques instants après du grand salon où tout le monde était réuni, dans l’immense maison qui servait de lieu pour la réception, pour rejoindre le hall. Suivre la traînée colorée de sa robe jusque dans un couloir, vérifier qu’ils étaient suffisamment loin pour tenter… Évidemment les mots répétés devant le miroir l’abandonnaient au moment crucial, les traîtres, et il ne put d’abord que l’appeler : « Narcissa ! » Et le love qu’il avait tant envie de dire, par habitude, et parce qu’il le répétait à lui-même parfois, devant des photos qu’il avait gardés où il pouvait retrouver son sourire et ses moues. « Je voudrais… je voudrais juste te parler s’il te plaît. » Et de la rattraper, pour être face à elle, les yeux brillants le souffle déjà coincé dans sa gorge. « Juste un peu, » rajoute-t-il, s’attendant déjà à se faire renvoyer mais décidé à tenir ses positions pour une fois.

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MessageSujet: Re: (Lussy #1) Charité   (Lussy #1) Charité EmptyLun 9 Nov - 18:09
Gala de charité de l'A.H.A. — Juin 2007
I could lie, say I like it like that.

Si Narcissa ne manquait aucun événement organisé par l’Association pour l’Histoire de l’Alchimie (AHA) ce n’était pas seulement parce qu’elle faisait partie de cette association et qu’elle lui tenait à cœur, mais aussi parce qu’elle en était la présidente. Tout simplement. Il s’avérait que Narcissa adorait être présidente d’associations, adorait organisait des événements mondains, adorait faire se croiser des alchimistes reconnus et faire valoir leur culture et leur rayonnement. Et pas seulement parce qu’elle était elle-même une alchimiste reconnue, issue d’une famille d’alchimistes célèbres ou parce qu’elle vivait selon une foi alchimique qui transcendait même ses capacités en la matière. Elle faisait bien d’autres choses de ses journées, ce qu’elle appelait « travail » et que d’autres décrivaient vulgairement comme des « futilités mondaines » mais aucune de ces tâches capitales pour la société ne dépassait la simple joie de se retrouver en compagnie de ses paires. C’était un peu comme de retrouver le fourmillement des réunions de famille des Black, de retour à la maison, parmi les siens.
De plus, Narcissa adorait l’attention qu’on lui réservait en tant que présidente. Personne ne viendrait mettre en doute sa présidence : une Black, une femme de Von Bäume, une membre de l’Élite, il fallait être particulièrement stupide pour oser s’opposer à ses caprices. Et si on rajoutait le fait qu’elle hébergeait (plus ou moins) Harry Potter et que le Lord était de retour, bien vivant parmi eux ? Non, vraiment, personne ne voulait déplaire à Narcissa ce soir et cela lui convenait parfaitement.
Ce qui était merveilleux lorsqu’on organisait des festivités c’est qu’il y avait de multiples raisons de la complimenté : comme le lieu est bien trouvé, la décoration merveilleuse, le plan de table si bien pensé, la date merveilleusement choisie, la cause de cette association primordiale. Il suffisait de donner un peu d’argent à cette association pour qu’elle offre des sourires et des remerciements et ensuite on pouvait trouver bien d’autres choses : comme elle semblait avoir bonne mine, et être heureuse de retrouver le Lord, et sa robe, magnifique, ses bijoux, splendides, sa coiffure, une œuvre d’art. Narcissa n’en doutait pas mais remerciait tout de même. Faire ce genre de choses, après tout, était ce que les autres appelaient leur « métier » y avait-il véritablement un mérite à bien le faire ? De fait, peu de ces choses avaient été faites par elle : l’organisation de la réception n’était pas réellement de son ressort, pas plus que sa décoration ou sa gestion, à peine avait-elle choisi sa robe, optant pour un velours rouge pour correspondre à l’ambiance et la thématique de la soirée et pas tant une pulsion personnelle.
Une véritable professionnelle.

Tous ceux qui voulaient lui plaire, ce soir-là, était venus à l’humble petit gala de charité de l’AHA. On notait une présence record et pas seulement grâce à Narcissa : tout le monde voulait bien se faire voir et vérifier toutes ses alliances alors qu’on comptait le décès de nombreux mangemorts et qu’on craignait de nouvelles pertes. Certainement, M. Barnes, vous n’avez pas surinterprété les compliments que j’ai pu faire de Perseus Parkinson la semaine dernière ? Narcissa, elle, n’avait pas à jouer à ces jeux-là : sa désapprobation du régime en place ne passait jamais ses lèvres. Dépassait à peine ses propres pensées. Ne s’articulaient que rarement, seule, dans le noir, avant de se faire évincer d’un mouvement de main agacée d’elle-même. Pas maintenant.
Maintenant, ce n’était jamais le bon moment.
Et maintenant, ce n’était certainement le moment pour Lucius de venir à sa célébration.
Elle ne l’avait pas remarqué, pas au début, trop absorbée à écouter Silver expliquer pour la énième fois comment il avait mis sa maison en miroir. Vraiment, elle ne s’en lassait jamais. Elle était en train de rire à une blague qu’elle avait déjà entendu dix fois quand on vint la prévenir, doucement, à l’oreille, que « M. Malfoy » était présent. Et avec une voix qui montrait bien qu’on ne parlait pas de son fils mais bien de son ancien mari.
Le dos presque nu de Narcissa, à peine recouvert de dentelles, frémit brusquement alors qu’elle s’imaginait qu’il la regarde.
Elle détourna le regard et, effectivement, à travers la foule, elle reconnut ses yeux bleus rivés sur elle comme deux rayons de lumière au milieu de la foule.
Merde.
Aussitôt, elle détourna le regard et commença à compter les secondes et les pas avant qu’il ne la rejoigne. Il était déjà arrivé que Lucius la mette dans une situation complexe en société, il fallait alors faire prendre de toute la sécheresse et la diplomatie du monde pour l’envoyer paître sans trop le blesser. Elle aimerait qu’il arrête de jouer ainsi avec le feu. Elle ne souhaitait pas lui faire du mal, elle ne souhaitait rien lui faire du tout, juste oublier son existence et arrêter de devoir l’évincer de la sorte.
Sauf que Lucius ne vint pas et elle se retrouva presque stupide à anticiper une altercation qui, visiblement, n’aurait pas lieu. Lorsqu’elle sonda de nouveau la foule de son regard, Lucius n’était plus visible et elle crut, un instant, l’avoir imaginé. Malheureusement pour elle, elle le remarque de nouveau cinq minutes plus tard, assez éloigné mais la regardant toujours. Visiblement, il n’était pas là pour l’aborder ? Avait-il des choses à faire dans le coin ? De véritables choses, d’homme occupé, à propos de son métier ? Besoin des services d’un alchimiste, peut-être ? Elle se sentait le dégoût monter à l’idée qu’il soit aidé de quelqu’un d’autre qu’elle mais, vraiment, ce n’était plus de son ressort. Qu’il fasse ce qu’il désire, elle était résolue à l’ignorer et à l’oublier. Si le premier était assez facile, le second se révéla vite absolument impossible.
Elle finit par s’enfuir, effarée de l’émoi dans lequel elle se mettait juste d’être regardée par son ancien mari. Quelques remarques polies, un ou deux sourires et elle se glissait dans un couloir, techniquement pour trouver les toilettes mais cherchant surtout un lieu isolé pour conjurer un verre alcoolisé et oublier un petit peu la tension qui lui étouffait sa gorge lourde de bijoux.

Narcissa s’était enfin isolée quand elle entendu son prénom résonner dans le couloir d’une voix, d’une voix qu’elle sentait encore résonner en elle.
S’immobilisant, se retournant, elle put voir son précédent mari s’approcher d’elle. Un instant, ce fut comme des années auparavant lorsqu’ils venaient ensemble à ce genre de réception, se séparaient un instant parce que Lucius devait parler de son travail, puis se croisaient dans les couloirs par un supposé hasard. À l’époque, ils s’attrapaient alors l’un l’autre, leur front se touchaient un instant, il tentait de lui voler un baiser avant qu’elle ne lui dise de faire attention au maquillage. Et ils jouaient un instant, riaient comme des jeunes mariés amoureux qu’ils n’avaient jamais été et retournaient travailler.
Il avait cette même présence, ce même costume qu’elle lui connaissait bien, l’intensité de son regard, la façon de parler, tout lui rappelait son mari et pourtant…
Pourtant il hésita, au moment de l’approcher. Ralentit et ne l’atteint pas, ne la toucha, pas qu’elle l’aurait laissé faire. Et après avoir déclamé son prénom avec l’assurance des anciens jours il sembla fondre sur place et, même, bégaya. L’homme avec qui Narcissa avait vécu toutes ces années ne bégayait pas, jamais. Elle en détourna le regard, gênée de cette preuve de faiblesse et du contenu même de ses propos : affligeant. Ne pouvait-il dont s’épargner aucune humiliation ? Fallait-il qu’il la force ainsi à tourner, encore et encore, la dague qu’on l’avait forcée à faire entrer dans le cœur de son mari ?
Lucius… souffla-t-elle d’un air ouvertement lassé alors qu’elle croisait ses bras sur sa poitrine. Je croyais que vous aviez compris qu’il n’était pas possible pour nous de parler.
Sa respiration était déjà légèrement douloureuse. Ses mains se serraient sur ses bras nus et ses ongles manucurés menaçaient de griffer sa peau alors qu’elle se contenait, se contrôlait, s’installait dans son rôle bien entraînée de femme bafouée et indignée.
Je profiterai même de l’occasion, de votre présence, inappropriée par ailleurs, qu’il n’était pas possible pour nous de nous écrire non plus.
Son regard sévère se fit plus appuyé en précisant cela. Elle parlait, bien entendu des lettres. Des nombreuses lettres qu’elle refusait, renvoyait, jetait et brûlait à intervalles réguliers, que ce soit par hibou ou par des personnes trop naïves qui se laissaient avoir par les pitoyables suppliques de son ancien mari. Personnes qu’elle jugeait d’autant plus qu’ils la forçaient, elle, à lui résister, encore. Heureusement pour elle, Narcissa savait qu’elle était plus forte et que, jamais, elle ne ferait avoir de nouveau par cet homme. Au contraire, elle allait profiter de cette énième audace pour couper définitivement le cordon et lui passer l’envie de l’aborder de nouveau.
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MessageSujet: Re: (Lussy #1) Charité   (Lussy #1) Charité EmptyLun 9 Nov - 19:19
Gala de charité de l'A.H.A. — Juin 2007
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Elle était beaucoup trop belle — beaucoup trop belle pour être marié à un imbécile comme Van Baume (sans accent, fuck les allemands, on est en Angleterre oui ou non ?) bien trop belle pour tout ce qu’elle avait dû traverser. Il ne reconnaissait pas la robe, rouge, qui soulignait ses épaules, son port de tête presque régal (non pas presque) et offrait son dos au regard des invités ; elle avait dû l’acheter après leur séparation. Et c’était se rendre compte de nouveau d’un privilège qu’on lui avait ôté, celui de voir Narcissa essayer les robes qu’elle s’était offerte ou qu’il lui avait apporté pour n’importe quelle raisons et d’avoir cet instant avec elle. Où lui apparaissait comme personne ne l’avait jamais vu avant. Lucius s’était tellement fait avoir, le sale gosse adolescent arrogant, suffisant, qui prétendait ne jamais aimer celle qu’on lui destinait… qui quelques années plus tard se sentait rougir lorsque cette même épouse dégrafait le haut de sa robe de soirée après la lui avoir montrée sous toutes les coutures.
Non vraiment, elle était trop belle, et de la voir se retourner pour vraiment lui faire face c’était comme de se retrouver face à une mâne, un fantôme bien trop consistant d’un passé plus heureux qu’il ne pouvait retrouver malgré tous ses efforts. Quelque chose l’aurait peut-être poussé à aller tout à fait vers elle, abolir totalement la distance qui les séparait et qui lui était si odieuse, mais les six dernières années l’avaient bien dressé, et l’avaient malgré tout changé. « Lucius… » Elle n’avait pas changé, et sa voix restait la même et malgré l’air agacé qui se peignait maintenant sur son visage Lucius se réjouissait simplement de l’entendre, qu’elle prononce son prénom, qu’elle accepte sa présence, qu’elle ne l’ignore pas. Il avait cependant déjà été jusque-là, c’était souvent par la suite qu’il peinait à avancer. C’était comme de marcher avec de la neige jusqu’à la taille : on devait lutter pour marcher contre le poids et contre le froid qui prenait ses membres. « Je croyais que vous aviez compris qu’il n’était pas possible pour nous de parler. » Évidemment, c’était ce qui était prévu. Qu’elle le renvoie. Elle n’avait pas de temps à perdre avec lui, sans doute la mettait-il mal à l’aise. Mais ce n’était rien, songeait-il, par rapport à la détresse qu’il ressentait à l’idée de se faire de nouveau rabrouer. Il ne remarqua pas ses ongles contre sa peau, lui qui aurait auparavant noté ce geste anxieux et tendu, qui se serait rapproché d’elle pour la prendre à la taille, embrasser son cou et caressé ses cheveux afin de l’apaiser. Non, il fit au contraire encore un pas en avant pour se rapprocher, ignorant sa première remarque.
Ce qui poussa sans doute Narcissa à lâcher une seconde salve : « Je profiterai même de l’occasion, de votre présence, inappropriée par ailleurs, qu’il n’était pas possible pour nous de nous écrire non plus. » Ses lettres, c’était cela qu’on lui reprochait. Des lettres qu’elle ne lisait sans doute mais dont la simple existence l’importunait visiblement. La mâchoire de Lucius se contracta d’entendre de vive voix ce refus-là, qu’il aurait dû comprendre de toute façon rien qu’à la constance qu’elle avait eu de lui renvoyer ses hiboux avec toujours son mot attaché à la patte.
« J’ai été invité ici Narcissa, » commença-t-il, simple remarque par rapport à sa présence inappropriée. Il en avait conscience évidemment, mais Lucius avait toujours été expert pour rejeter les fautes sur les autres. C’était comme ça qu’il avait su échapper à de nombreux tourments d’ailleurs, même si cela ne lui avait pas épargné le dernier en date. « Et rien ne m’empêcherait de t’écrire. Je serais au bord de la mort que je t’écrirais encore. » Il était ridicule, mais personne n’était là pour les écouter, et s’il ne se moquait pas du jugement de Narcissa, il le craignait cependant moins que celui de ses pairs. Parce qu’il sentait toujours, malgré tout, une pointe de bienveillance dans ses iris. Il fit un nouveau pas en avant. « J’ai tout accepté et je t’ai perdu, j’ai perdu Draco. Mais je ne pensais pas… cela fait si longtemps qu’on n’a pas pu se parler, Narcissa tu me manques, je veux juste, juste te parler. » Il se rapprocha encore un peu, eu un soupir : « Je ne ferais rien pour te compromettre. Tu sais que je t’aime et respecte trop pour ça. » Mais pourquoi il aimerait tellement pouvoir se rapprocher d’elle, être comme ils avaient toujours été ensemble. Mais il savait que ce n’était pas possible, qu’il ne pouvait pas lui imposer ça, pas vraiment. Mais déjà rien que des mots, une conversation, simuler une relation ne serait-ce que mondaine ? Quelque chose qui lui ferait dire que cette journée valait la peine, que cette vie valait la peine.
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MessageSujet: Re: (Lussy #1) Charité   (Lussy #1) Charité EmptyMar 10 Nov - 22:57
Gala de charité de l'A.H.A. — Juin 2007
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Sous ses yeux sévères, elle put voir Lucius se contracter à son tour. Il était ainsi, à présent, Lucius, il se durcissait et s’écroulait si rapidement qu’elle peinait à suivre les transitions. Il avait changé, son Lucius, d’une manière qu’elle peinait à affronter les fois où elle s’autorisait à y penser. Il lui semblait encore à peine une semaine depuis qu’elle avait dû le forcer à quitter leur manoir, son mari brisé et écroulé, si faible qu’elle reconnaissait à peine l’homme qu’elle avait pu épouser. Comme ils avaient changés, tous deux, depuis cette lune de miel étrange à Venise où elle avait ri de lui et d’elle-même dans le pire des moments. Ces moments qui lui avaient semblé à l’époque le commencement de l’enfer la remplissaient maintenant d’une étrange mélancolie.
Lucius n’était pas aussi fluctuant à l’époque, à l’époque de la séparation et à l’époque de la lune de miel. Là, elle le voyait sans comprendre reprendre ses airs d’homme fier et puissant. On y croirait presque avec le costume qu’il avait pris, le cadre qui les entourait, vraiment ils auraient presque être venus ensemble, avoir été annoncés ensemble. Elle pourrait se laisser glisser dans ce genre de souvenir-là.
Et quand il lui sortait des phrases d’amour transi elle se sentait de nouveau jeune fille dans le noir, dans une suite inconnue, à sentir pour la première fois un garçon toucher sa peau nue. Elle se sentit rire. Pas le fou rire angoissé d’alors mais un reniflement amusé, un sourire moqueur, une tête qui s’écarte comme si elle ne voulait pas être confrontée de nouveau à ce genre de mélodrame.
Elle  lui dirait presque de cesser d’être si ridicule, enfin, Lucius.

Narcissa voudrait pourtant pouvoir le faire arrêter. Les explications lui manquaient malheureusement, la vérité ne pouvait pas être entendue et elle ne savait comment lui mentir de sorte qu’il parvienne à la croire. Il la connaissait trop. Moins, depuis leurs années de séparation parce qu’il n’imaginait pas sa solitude, ne se doutait pas de son quotidien, vivait quelque chose de bien au-delà de sa souffrance pour se figurer l’entre-deux.
Il n’avait sûrement pas remarqué les quelques lettres qu’elle décrochait parfois des serres des hiboux qu’il lui envoyait. Il ne se doutait pas de ces soirs où, trop seule, déjà sans son bureau à boire, elle décachetait finalement une de ces nombreuses missives qu’elle n’ouvrait normalement pas. Quelque chose en elle se disait que, un jour, elle y trouverait un parchemin blanc. Il aurait enfin compris qu’elle n’ouvrait rien et ne prendrait plus la peine de noircir les pages de son encre et se contenterait de se rappeler à sa mémoire, encore et encore, comme si elle avait besoin de son aide pour se torturer de leur séparation. Lucius était trop consciencieux pour cela. Quand elle ouvrait les lettres, elle y trouvait toujours son nom. Elle y trouvait celui de leur fils, celui de leur maison, un souvenir du passé, des mots tendres qu’elle n’entendait plus depuis longtemps, et toujours un appel, une demande, une invitation quelconque. Une énième façon de lui faire discrètement comprendre qu’elle pensait à lui. Le moindre indice sur une quelconque réciprocité de son malheur.
Les lettres humides peinaient toujours à s’enflammer quand elle les jetait au feu mais, toujours, elle vérifiait qu’elles se consument complètement et qu’il ne reste aucune trace de ces soirs coupables où elle se laissait craquer.

Avoir une de ces lettres devant elle, qui lui parlait, qui la regardait, qui s’approchait…
Narcissa se crispa quand on lui avoua une énième fois un amour qu’elle se répétait en secret et ne révélait, elle, qu’en secret. Il avait ce luxe-là, Lucius, de pouvoir dire ce genre de choses sans crainte. Tout le monde savait ses espoirs, dans leurs cercles. Savait-il qu’on venait lui en parler en riant ? Se doutait-il des moqueries qu’elle pouvait entendre sur son compte et son amour « ridicule » pour une femme mariée au fils de son pire ennemi ? Comprenait-il dans quelle situation elle la mettait dès qu’on surprenait les lettres qu’on lui envoyait ? Comme si elle avait envie de mentir à Myrthild quand elle lui disait qu’elle pourrait au moins l’écouter une fois.
Ils étaient plusieurs, ainsi, à lui dire qu’elle pourrait au moins le voir. Le laisser venir à certaines réunions. Lui dire bonjour. Discuter de leur fils. Comme si tout cela n’était qu’une question de ce que le Lord pardonnerait ou non, comme s’il y avait une zone « acceptable » et qu’ils s’y « contenaient » alors on ne pourrait rien leur reprocher.
Narcissa, elle, se connaissait elle-même et savait qu’elle ne pourrait jamais « juste » parler à Lucius.
Elle n’avait pas ce genre de contrôle-là.

Cela faisait longtemps en effet, corrigea-t-elle mesquinement.
Ils parlaient, n’est-ce pas ? C’était déjà trop et, de le voir s’approcher elle se décala, le contourna, comme pour jauger de son apparence comme une marieuse qui cherchait une manière de l’évincer. Elle ne s’éloigna pas tant que cela comme pour prouver sa force mais le força à se tourner pour continuer à la regarder. Il ne semblait pas capable de s’arrêter le faire, avec ses grands yeux trop bleus qui avaient retrouvé un peu de cette vie qui lui avait si longtemps manqué.
Si vous ne feriez rien pour me compromettre, Lucius, alors que faites-vous ici ? répliqua-t-elle amèrement.
Il avait du toupet, du culot, de se présenter ici comme si ce n’était rien.
Juste me parler ? Mais de quoi espérez-vous parler, Lucius ?
Elle s’était à son tour approchée dans son accusation. À s’approcher plus proche du feu elle espérait sentir les murs de sa résolution se raffermir. En s’énervant elle espérait mieux le repousser.
De l’index, elle pointa et percuta son torse.
Si vous me respectiez réellement, et si vous respectiez notre maître vous ne seriez pas ici. Invité ou non. Et vous cesseriez d’envoyer vos lettres, elles gâchent du papier pour rien et épuisent des hiboux qui n’ont rien demandé.
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MessageSujet: Re: (Lussy #1) Charité   (Lussy #1) Charité EmptyMer 11 Nov - 10:51
Gala de charité de l'A.H.A. — Juin 2007
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Lucius n’allait pas bien, mais à n’en pas douter il allait mieux. Il aurait pu difficilement faire pire, dans un sens — comme le dit le dicton populaire, quand on a touché le fond du chaudron on ne peut que monter. Ça a l’air stupide, mais c’est finalement vrai. Quand on vous prend tout mais qu’on vous laisse malgré tout en vie, on n’a pas d’autres solutions que de continuer à avancer, et au fils des ans à se reconstruire comme on pouvait, avec ce qu’on avait. Les quelques proches qui lui restaient avaient pu mesurer les progrès du Malfoy, mais malgré les efforts répétés mis en place, personne n’avait jamais réussi à lui faire sortir Narcissa de la tête.
On voulait qu’il l’oublie. On lui disait qu’il serait mieux s’il coupait totalement les ponts, jetait les photos, cessait entièrement d’y penser. Il lui était impossible d’atteindre de nouveau Narcissa, et lui parler et faire semblant de n’être que de simples connaissances risquait d’être plus douloureux que bénéfique pour le mari rejeté et oublié. Et si tout cela avait en effet du sens, si Lucius savait qu’il serait sans doute un peu plus heureux en essayant de tirer un trait définitif sur cette histoire, il y avait malgré tout une part si grande de sa vie qui était rattaché à Narcissa, une part si grande de son être qu’il ne pouvait tout simplement pas lui tourner le dos. Il était déjà passé par des questionnements existentiels à l’annonce des résultats Van Boume (ahem), beaucoup trop même pour une crise de la quarantaine, et n’était pas prêt à refaire ce chemin tortueux en abandonnant la pensée de Cissy et en reniant à quel point sa présence, ses mots, ses manières et son amour avait pu former sa propre personnalité et le construire tel qu’il était.
Donc il ne l’oubliait pas, et il chercherait à lui parler. Même si c’était douloureux, même si les rejets le plongeaient dans une profonde mélancolie, rien que parce que pendant un instant au moins il pouvait approcher du bout des doigts l’essence de ce qu’ils avaient pu avoir.
Et là, au moins, de pouvoir lui dire en face ce qu’il écrivait dans les lettres qu’elle n’ouvrait pas (il ne pouvait pas se douter, évidemment, de ce que faisait Narcissa une fois les portes de son manoir fermées, et surtout il s’était imaginé que si elle avait été lire ses lettres, elle lui répondrait) il se sentait au moins un peu mieux. Un peu plus fort. Comme si les mots avaient un véritable impact magique, et comme si de le dire à haute voix à la principale concernée (et non pas à une tierce personne qui tenterait de le dissuader de faire la moindre chose) allait rendre la chose un peu plus réelle.

Narcissa tournait presqu’autour de lui, assez éloignée sans l’être véritablement. Son sarcasme ne l’atteignit qu’à demi, il l’avait toujours connue comme ça, finalement, prête à ironiser lorsqu’elle était un tant soit peu agacée, lasse, fatiguée ou occupée (ce qui pouvait arriver vite) et il l’avait bien trop aimé ainsi pour prendre ça comme un véritable refus, en cet instant. Pire, c’était comme une invitation. Oui, cela faisait longtemps, et maintenant ils allaient y remédier. Il ne demandait rien d’extravaguant même si évidemment il souhaitait profondément bien plus qu’un échange de mot au détour d’un couloir, loin des regards. Il avait toute une liste de doléance, Lucius : qu’on lui rende sa femme. Qu’on lui rende son fils. Qu’on lui rende sa maison. Mais pour l’instant, juste lui parler, juste la voir c’était peut-être un peu suffisant.
Même si c’était la voir se fâcher, et parler avec toute la distance possible qu’elle pouvait mettre dans ses simples mots, comme si elle ne parlait qu’à un homme quelconque rencontré au détour d’une soirée et qui serait beaucoup trop entreprenant. « Juste me parler ? Mais de quoi espérez-vous parler, Lucius ? » Il avait beaucoup d’idées sur ce qu’ils pouvaient se dire, lui-même avait des kilomètres et des kilomètres de lettres dans l’esprit, qu’il pouvait réciter à l’envie, pour rappeler de tendres souvenirs, pour la faire rire, pour la troubler, il n’y avait qu’à demander et il était lancé. S’il arrivait à tenir ses positions, mais cela dit il lui semblait qu’il n’avait jamais été aussi loin dans ses idées, et qu’il n’avait jamais été aussi proche d’elle depuis six ans — c’était dire.
Il le pensa encore plus quand elle se rapprocha et tendit le doigt qui alla frapper son torse. Et la seule chose qu’il parvint à se dire c’était que Narcissa le touchait. Et qu’il la connaissait bien, mine de rien, elle pouvait être énervée sans nul doute, mais il avait déjà vu une Narcissa énervée qui refusait de le toucher, au contraire s’éloignait davantage de lui. Là, c’était l’inverse. Il frémit, n’arriva même pas à craindre les mots qu’elle disait, quand elle parlait même du Lord (tout fraîchement de retour d’ailleurs, idée que Lucius n’avait pas encore pris le temps de totalement assimiler) quand elle lui disait que s’il la respectait il ne viendrait juste pas. Quand elle réitéra son ordre de cesser l’envoie des lettres.
Non en réalité ce n’était pas ce qu’elle disait, Lucius avait étudier la rhétorique et Narcissa ne faisait que dire qu’il ferait cela, non pas qu’il devait le faire. Et c’était amplement suffisant pour lui, ce petit décalage. « Cela fait six ans que je fais des efforts Narcissa. » Et il prit dans sa main celle de Narcissa, qu’elle avait ravancée vers lui pour venir le toucher avec son doigt accusateur. L’attrapa tant qu’il put, et la serra avant qu’elle n’ait eu le temps de se retirer. « Je n’en peux plus de faire comme si nous étions des étrangers. Comme si moi j’étais un étranger devant toi. Et même si nous ne sommes plus mariés, cela n’empêche que… » Il desserra la prise autour de sa main, par prudence ou crainte de vraiment l’offenser. « Je souffre de te voir et de ne pouvoir être avec toi, mais c’est pire encore de songer que tu m’oublies Narcissa. Moi je ne peux rien oublier. »
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MessageSujet: Re: (Lussy #1) Charité   (Lussy #1) Charité EmptyMer 11 Nov - 16:54
tw violence animale

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Cela fait six ans que je fais des efforts Narcissa.
Cette phrase résumait assez bien leur situation. Ces six à faire des efforts, à se restreindre, à se corriger, à se forcer et à souffrir pour le bonheur d’une société qui avait été censée être la leur. Qui était toujours censée être la sienne, celle de Narcissa. Membre de l’Élite, membre d’une famille sang-pur britannique, anglais qui plus est. Elle avait fait ployer Harry Potter. Et pourtant pourquoi sentait-elle cette colère bouillonner en elle ?
Narcissa n’avait jamais eu l’impression d’être une femme de prétention ou à l’ambition démesurée. Certains diraient qu’avec une naissance déjà au sommet elle ne pouvait pas avoir beaucoup à espérer mais l’expérience montrait bien que plus haut le sorcier, plus haut encore il souhaitait monter. Et si Narcissa appréciait l’alchimie, l’attention, être capable et riche elle avait toujours obtenu ces choses presque par hasard et par ennui, parce qu’elle n’avait que cela à faire. La seule qu’elle avait pu véritablement vouloir, la seule chose pour laquelle elle ait vraiment l’impression de s’être battue et dévouée c’était sa famille. Ses sœurs à l’époque, puis son mari et, enfin, son fils.
De tout cela, que lui restait-il ?
Six ans d’efforts et de frustration et un homme qui voulait maintenant lui parler.
Et qui se permettait à présent de lui saisir la main.
Tout le corps de Narcissa se contracta au contact de sa main sur sa peau nue. Six ans qu’elle ne l’avait pas sentie. Tout son corps devenait froid, comme figé, à l’idée qu’il ose… Et son regard de se durcir, sa mâchoire de se contracter. La colère était son dernier refuge après le mépris, l’ennui, la lassitude et la fatigue. C’était ce feu dans lequel elle puisait quand le risque était trop grand, la douleur trop grand. Narcissa avait beaucoup de colère, beaucoup de frustration dans laquelle puiser. Une colère contre le monde et sa situation, une colère contre elle-même qui ne parvenait pas à avancer dans l’obscurité où elle se retrouvait plongée. Cette colère qu’elle passait sur des pauvres animaux achetés pour ses expériences. Ses nerfs, elle les passait souvent sur eux, à leur extraire leur essence vitale, leur corps, leurs os pour pouvoir construire une chimère qui suivrait sa pulsion du monde, plus justifiée par un besoin d’extérioriser qu’une réelle nécessité technique.
Dernièrement, Narcissa construisait des armes dont elle ne savait pas quoi faire.

Vous voulez une récompense pour vos efforts, Lucius ? Un petit insigne, un compliment du maître ? Je suis censée vous remercier de faire ce qu’il est demandé de nous ?
Sa voix se faisait plus froide et plus sévère à chaque question et, sitôt qu’il desserra sa poigne, elle glissa ses doigts à travers sa poigne, se moquant qu’il saisisse son poignet, trop occupée à le pousser de ses doigts. À le faire reculer. Elle voulait le bousculer maintenant, le faire partir loin d’elle et pourtant elle s’avançait en même temps que lui comme si un étrange cordon les tenait accroché l’un à l’autre.
Vous souffrez, Lucius ? Vous ne pouvez rien oublier ? Parce que j’ai ce luxe, peut-être ?
Alors que la colère montait et que la voix s’affectait finalement d’émotion, une teinte rouge et indignée monta à ses joues, à peine perceptible derrière son maquillage.
Vous n’auriez pas dû venir ici, menaça-t-elle. Cela fait six ans, Lucius, six ans que nous faisons tous les deux de notre mieux et voilà que vous venez tout bousculer pour un caprice ?
La tentation était forte de porter sa voix, de s’énerver véritablement et de le pousser plus fort jusqu’à le faire chuter. Narcissa se retenait, se retenait encore, sifflait comme le serpent et l’amenait contre le mur presque sans un heurt. Sans autre douleur que celle qui pointait dans sa voix.
Que feriez-vous de l’assurance que je ne vous oublie pas ? Vous voulez vous assurer que je souffre, très bien, et après ? Nous sommes condamnés, l’un et l’autre, et il n’y a rien que vous puissiez faire pour changer cela.
De ses lèvres sortaient l’aveu, bien sûr que sortait l’aveu, il était au bord de ses lèvres depuis tant d’années qu’il était sorti sitôt qu’on lui en avait laissé le temps et l’opportunité. Elle n’en tirait pourtant aucune satisfaction, nul soulagement : avec ou sans amour, ils étaient impuissants.
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MessageSujet: Re: (Lussy #1) Charité   (Lussy #1) Charité EmptyMer 11 Nov - 22:46
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Bien sûr, quand elle parlait, c’était ainsi. Avec ce ton si froid qu’il ferait relativiser aux physiciens le zéro absolu, alors même qu’elle ôtait sa main de sa sienne, dès qu’il lui en donna la possibilité. Mais rien que ce contact, avait ravivé en lui comme un éclat de couleurs, et peu importe le ton et les réprimandes qui étaient visiblement forcées de suivre, il recommencerait sans nul doute. Et encore. Lucius avait passé beaucoup de mois, ces derniers temps, à regretter des choses qui n’étaient pas de son ressort — il avait cru s’écrouler devant elle et perdre tous ses moyens comme cela avait pu lui arriver déjà de nombreuses fois, mais il s’étonnait de résister autant. Et de ne pas se sentir mourir alors qu’elle le repoussait, s’insurgeait. « Je suis censée vous remercier de faire ce qu’il est demandé de nous ? » Il ne peut vraiment pas retenir le bref roulement d’yeux, tellement typique de sa personne, en l’entendant parler ainsi. Il avait toujours fait tout ce qu’on lui avait demandé, pour tout le bien que ça lui avait causé, vraiment… On repasserait. Et habitué à cette forme de vie obéissante, depuis sa naissance où il avait été dressé à suivre les instructions et à avancer en ligne droite, il savait très bien que ce qu’il réclamait n’était pas mal ou répréhensible. Ce n’était pas comme s’il prévoyait de la kidnapper, de l’enlever et… L’idée était tellement absurde qu’il ne pouvait même pas aller jusqu’au bout de ce morceau d’imagination.
Elle continuait encore de le pousser, et il se laissait faire bien trop volontiers. Mais alors qu’elle parle de luxe, il écarquille un peu ses yeux, tente de comprendre à travers les mots vraiment ce qu’elle pouvait dire, difficilement alors qu’elle rougissait, juste un peu mais Lucius savait reconnaître tous les changements sur le visage de Narcissa. On pouvait annuler un mariage, séparer leur magie, leur prendre leur enfant, mais de toute évidence on ne pouvait pas leur prendre leurs souvenirs. Et Lucius s’y était accroché si bien ces six dernières années qu’il voyait presque à travers la Narcissa d’aujourd’hui les traits et manies et mots de l’ancienne. Celle qui avait été sa femme. « Vous n’auriez pas dû venir ici,Et pourtant… » fait-il seulement, un peu bas, un peu nonchalant, comme une constatation. Il était ici, et le monde ne s’était pas écroulé. Le Lord n’était pas apparu avec sa nouvelle gueule pour les accuser d’adultères, de parjure ou quoi que ce soit. Le monde continuerait de tourner bien après cette conversation parce que les actes de Lucius n’avaient plus les mêmes conséquences qu’auparavant. « Cela fait six ans, Lucius, six ans que nous faisons tous les deux de notre mieux et voilà que vous venez tout bousculer pour un caprice ? » Lucius trouvait qu’il y avait tout de même l’un d’eux mieux loti que l’autre, et plus à même de faire de son mieux sans avoir à trop souffrir, mais ça il le garda pour lui. Narcissa le savait sans nul doute, pour l’avoir vu au plus mal, et il n’était pas ici pour lui rappeler ça, précisément.
Quand il sent le mur toucher son dos, il se rend tout juste compte d’à quel point il s’est laissé manipulé et touché par Narcissa, toujours énervée, avec sa voix qui montait et qui grondait alors que Lucius, lui, n’avait clairement pas à cœur de crier ou quoi que ce soit. De toute manière leurs disputes avaient toujours été ainsi, entre eux. Il y en avait un pour s’énerver et l’autre pour tempérer. « Ce n’est pas un caprice c’est…Que feriez-vous de l’assurance que je ne vous oublie pas ? » Il en perdit le souffle, un instant. « Vous voulez vous assurer que je souffre, très bien, et après ? Nous sommes condamnés, l’un et l’autre, et il n’y a rien que vous puissiez faire pour changer cela. » Il ne devrait sans doute pas soupirer comme il le fit en l’entendant parler ainsi. Mais c’était comme quelque chose qui relâchait ses épaules tendues, qui délivrait au moins un peu la main qui serrait son cœur et ses tripes. « Merlin… Narcissa, » qu’il souffle juste, les yeux dans les siens, si proche d’elle… Il entendait un léger sifflement dans son oreille droite, reprenait son souffle lentement : « C’est tellement toi, ça. De vouloir tout affronter seule. » Il le disait, oh mais avec toute la tendresse qu’il était capable de mettre dans sa voix. « D’être aussi digne, et aussi belle. Narcissa… » Il baisse un peu les yeux, pense fort à un juron qui ne passe pas sa bouche mais qui le fait pincer les lèvres. « Personne ne nous a jamais interdit de nous parler. Pourquoi as-tu tenu à affronter ça seule ? Pourquoi ne réponds-tu pas à mes lettres ? Pourquoi… » Il ne voulait certainement pas l’accuser, de l’avoir vraiment laissé, totalement abandonné, même si c’était ce qu’il avait ressenti. Il ne voulait pas cependant lui faire porter ça, mais ses paroles lui échappaient. « Je ne comprends pas pourquoi tu rejettes tout… pourquoi tu me rejettes. Enfin est-ce que… » La question qu’il s’est toujours posé évidemment lui vient en tête, encore maintenant et sort, stupide, sans qu’il n’y songe : « Est-ce que tu m’en veux autant, encore maintenant ? »
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MessageSujet: Re: (Lussy #1) Charité   (Lussy #1) Charité EmptySam 14 Nov - 10:43
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Narcissa aurait bien voulu que le monde s’écroule après sa déclaration.
La punition divine serait tombée sur elle pour lui faire payer son aveu. Il serait là, maintenant, le glas qui sonnerait la fin de sa révolte. Il lui fallait juste un signe, rien qu’un signe pour que tout s’arrête et qu’elle remonte en arrière les mots malheureux qui avaient pu passer ses lèvres. Sauf qu’il n’y eut rien, pas de trompettes annonçant la fin du monde, pas de délégation l’appelant dans le bureau du Lord, aucune descente de flics pour la saisir et l’emmener loin de l’homme qu’elle venait d’avouer n’avoir jamais oublié.
À la place, elle entendit son souffle, à cet homme, et vit de bien trop près l’effet que fit ses mots dans ses yeux, à lui. La voix grave qui jure et appelle son prénom vint lui serrer le cœur et contracta ses mains sur lui. Elle ne pouvait faire cela alors qu’il la caressait de sa voix tendre : attraper sa chemise, la tirer quitte à la froisser, le maintenir contre le mur et en son pouvoir tout en le gardant trop près, bien trop près pour que la situation soit raisonnable.
Elle ignorait qui elle empêchait de bouger, finalement, en le tenant de la sorte.
Il n’y avait pas l’ombre d’une menace chez Lucius, pour celui qui regardait de l’extérieur. Pour la personne qui ne comprenait pas que cette tendresse même était ce qui était si dangereux pour Narcissa. S’il avait été énervé, indigné, elle aurait pu le contrer et le détester. L’envoyer paître. Mais quand il lui parlait ainsi, la complimentait, murmurait ainsi son prénom comme s’ils étaient des années en arrière, dans un salon ou une chambre de leur maison, Draco à Hogwarts et que personne ne pourrait les empêcher de faire ce qu’ils désiraient.
Cela faisait plusieurs années maintenant que Narcissa ne faisait plus ce qu’elle désirait faire.

Tu ne comprends pas, lâcha-t-elle en oubliant la distance quand il murmura ce prénom avec cette voix-là.
Une simple phrase pour se défendre et le mettre à distance alors même qu’elle le sentait réinvestir ses pensées. La tentation était là, au bout de ses doigts, de ne plus tout affronter toute seule. De retrouver son allié le plus constant, le plus aimé, celui qui la connaissait le mieux. Il était là, à lui parler comme avant, à attendrir sans qu’il puisse s’en rendre cette part d’elle qui battait toujours pour lui.
La raison voudrait qu’elle le lâche à l’instant où les questions et les accusations tombaient. Alors qu’elle sentait ses yeux la piquer elle aurait dû définitivement s’écarter, lui rappeler sa position, son rôle, et qu’il n’avait pas le droit, plus le droit de la toucher. Alors même que c’était elle qui, agrippée à lui, ne parvenait plus à le lâcher. Elle ne pouvait pas se résoudre à le saisir véritablement, à le toucher et l’embrasser mais, parallèlement, elle ne voulait pas s’écarter et ne plus sentir la chaleur de sa poitrine contre la sienne. Son visage n’avait pas été si proche du sien en six ans. Elle pourrait compter toutes ses nouvelles rides, n’ayant jamais effacé le visage qu’elle avait embrassé pour la dernière fois.
Ainsi elle resta proche, trop proche de lui quand elle laissa échapper ses murmures énervés et blessés :
Tu sais très bien pourquoi, Lucius, tu sais que j’ai des obligations que je… Je risque Draco en te voyant, tu le comprends ? Je risque Draco et que des inconnus prennent le manoir et…
Et c’était tout. Il n’y avait que ça. Draco et le manoir. Son argent, son statut de sang, elle s’était déjà faite à l’idée qu’elle les aurait sacrifiés pour Lucius des années auparavant. Son fils et leur maison, par contre, elle s’y accrochait comme si c’était la seule et unique chose qui lui restait de leur mariage.
Je ne peux pas répondre à tes lettres, Lucius, c’est trop risqué, trop–
Alors qu’elle cherchait ses mots on lui demanda cette question qu’elle n’avait pas lu dans ses lettres mais qui était là, toujours là, et à laquelle elle avait répondu mille fois dans son cœur sans jamais pouvoir le dire à personne.
Est-ce que tu m’en veux autant, encore maintenant ?
Elle inspira une grande bouffée d’air, comme pour entrer en apnée et retenir les mots qu’elle voulait lui répondre. Ses yeux la brûlaient cependant et elle ne pouvait empêcher son visage de montrer toute la peine qu’elle ressentait en pensant à cette question.
Ses poings redevinrent des mains, se détendirent car trop tremblantes, à présent posées sur lui plutôt qu’accrochées à lui. À un mouvement près d’une caresse.
S’il avait seulement suffit de se réfugier dans ses bras pour résoudre tout cela…
Non… murmura-t-elle toujours plus bas. Non, je ne t’en veux plus.
Elle leur en voulait à eux sans savoir qui cela englobait exactement. Elle en voulait à sa nouvelle belle-famille mais aussi au gouvernement, à tous les pions qui les empêchaient d’être ensemble, aux autorités, et jusqu’au Lord lui-même qu’elle avait fini par espérer véritablement disparu. Oublié pour toujours. Oh, s’il pouvait mourir, finalement, peut-être que cette fois-ci elle irait danser sur sa tombe. Elle les haïssait tous mais cette colère qu’elle ne pouvait véritablement cracher au visage des intéressés se retrouvait envoyé à celui de Lucius.
Ça reste trop risqué, Lucius, de te voir, de te parler… Ils le tueraient s’ils apprenaient.
Et la marque à son bras lui brûlait au souvenir de tous les sacrifices qu’elle avait déjà fait pour la survie de leur unique enfant.
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MessageSujet: Re: (Lussy #1) Charité   (Lussy #1) Charité EmptyDim 29 Nov - 19:25
Gala de charité de l'A.H.A. — Juin 2007
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C’était une question qui le hantait encore maintenant, lorsqu’il laissait son esprit un peu trop dériver la nuit, en attendant de pouvoir dormir. Narcissa lui en voulait-elle encore ? Songeait-elle encore à ce jour où leur vie avait pris un tout autre virage que celui imaginé en se disant que c’était de sa faute, à lui. Il avait bien vu comment Draco avait décidé de réagir à la nouvelle ; c’est-à-dire en rejetant absolument toute la faute sur son paternel, comme si Lucius avait été celui qui avait été faire le con avec des sang-mêlés, comme si Lucius était la cause de tout ce chambardement, comme si Lucius était responsable des plaies d’Égypte, de la crise économique en Angleterre et du réchauffement climatique.
Et maintenant qu’elle le tenait, qu’elle l’agrippait et le confrontait enfin plutôt que de le renvoyer plus loin d’un geste et d’un mot, maintenant qu’elle lui assurait dans un murmure tendu (et si proche de lui !) qu’écrire une lettre était trop dangereux pour elle, qu’elle risquait trop, simplement en le voyant… Maintenant qu’ils en étaient à là, qu’ils parlaient vraiment, il voulait avoir cette réponse. Une bonne fois pour toute. Parce que Lucius, malgré toute la culpabilité qu’il avait pu ressentir, qui avait pu le ronger et le consumer de l’intérieure, n’avait jamais pleinement cru qu’il était coupable de ce qui lui arrivait.
« Non… » Il s’entendit expirer, profondément, alors même que la pression de ses mains se faisaient plus tendres sur sa chemise, presqu’une caresse qui l’électrisait, lui faisait perdre son souffle. « Non, je ne t’en veux plus. » Et c’était comme un aveu, pour Lucius, comme si elle admettait que, enfin, tout cela était dans leur dos. Parce que, pour lui, la séparation et tout ce qui avait suivi n’avait pu avoir lieux que parce que Narcissa avait aussi bien coopéré. Et elle en avait usé ainsi parce qu’elle avait été déçue de Lucius, fatiguée de lui, honteuse de qui il était vraiment. Une fois cet obstacle repoussé, si elle ne lui en voulait plus c’est qu’elle l’aimait peut-être encore ? Au moins un peu. Alors, qui les empêchait finalement de… « Ça reste trop risqué, Lucius, de te voir, de te parler… Ils le tueraient s’ils apprenaient. » Voilà, c’était eux qui les en empêchaient. Un pronom flou qui signifiait tout et n’importe quoi. La société et surtout l’Élite. Le Lord lui-même peut-être, ces salauds de VB d’un autre côté. Et la crainte de Narcissa de mettre Draco en danger. Sa peur à lui également. Après avoir perdu sa position, son foyer, son titre, son fils était bien tout ce qui restait de ce qu’il était. Mais il n’était pas venu pour renoncer, pas alors que Narcissa ne le repoussait plus qu’avec un ton aussi bas et doux, pas alors qu’elle le touchait de cette manière, pas alors que sa seule ligne de défense était la sécurité de leur fils à tous deux. Produit par leur amour, qu’ils avaient aimé à leur manière et tenté de protéger tout ce temps.
« Là, tu me voies, tu me parles… Personne ne nous arrête. Personne ne vous voit, » fait-il sur le même ton bas, presque secret qu’elle avait pris avec lui. La respiration courte, qui soulevait sa poitrine dans un rythme rapide. Comme il l’avait fait quelques instants auparavant, alors qu’elle poussait juste, il vint poser sa main sur la sienne, contre son torse : « J’ai été prudent, je ne suis pas un imbécile. » Tout du moins l’espérait-il. Mais il avait bien pris soin de la prendre à part, de ne pas être suivi et il doutait que quelqu’un ait le temps de garder un œil sur lui les gens avaient bien mieux à faire à présent que de l’observer. « J’ai bien conscience de notre situation. » Après tout cela faisait des années maintenant qu’il vivait avec les conséquences de cette situation. Sa main sur la sienne n’était pas un étau, juste un contact qu’il n’osait plus accentuer comme si c’était justement cette douceur qui lui permettait de profiter au mieux de ce moment. Il prit une inspiration : « Mais Narcissa si… » Les mots lui en coûtaient, et il ne put d’abord les prononcer, avant de se reprendre, la mâchoire serrée : « Si tu me le demandes, si c’est vraiment ce que toi tu veux, je partirai. » Ce n’était pas vraiment ce qu’il avait prévu de dire, il n’avait absolument pas l’intention de s’arrêter, de partir, de l’abandonner, mais pourtant il se disait que s’il sentait une once de sincérité dans sa voix, s’il avait bel et bien l’impression que Narcissa ne l’aimait plus, ne l’attendait plus, ne songeait plus à lui alors mieux valait autant disparaître totalement de sa vie.

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MessageSujet: Re: (Lussy #1) Charité   (Lussy #1) Charité EmptyDim 3 Jan - 16:41
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Il y avait de ces erreurs que l’on regrettait sitôt qu’on les avait commise, qu’on reconnaissait et qui nous criblait de honte dans l’instant même de faiblesse. D’autres qu’on savait, intellectuellement, être des fautes, qu’on calculait comme des choses regrettables et qui, pourtant, n’étaient jamais regrettées. Cet aveu de Narcissa Black, celui de ne pas en vouloir à son mari, et tous les aveux conséquents de cette simple phrase, était indéniablement une erreur et pourtant elle se sentait mieux de l’avoir faite. Elle sentait un malaise purulent au fond de son ventre se résorber au moins un peu. Malgré toutes les raisons qu’elle pouvait avoir de mentir, oh comme elle appréciait de pouvoir, un instant, être finalement honnête.
Non, elle ne lui en voulait plus et voulait bien plus de lui que des regards égarés et des lettres ouvertes en secret.
D’être si proche de lui, d’entendre sa voix, de le sentir si virulent et passionné, elle retrouvait un manque qu’elle avait pourtant étouffé ces dernières années. Elle regoûtait aux flammes que sa présence réveillait, elle se souvenait comme elle avait pu être entière et elle-même quand elle avait partagé sa vie avec lui, et ne pouvait qu’imaginer le vide qu’il expérimentait sans elle, sans leur maison, leur fils, sa place dans la société. C’était risque de penser à lui ainsi, à sa vie sans elle, car les instincts d’épouse revenaient et elle n’avait alors plus qu’une envie : tendre la main pour l’attraper et le repêcher des abymes.
Là, tu me voies, tu me parles… Personne ne nous arrête. Personne ne vous voit, lui murmure-t-il et ne se douta pas du frisson qu’il entraîna.
Pour l’instant, il suffirait… retorque-t-elle sans finir sa phrase et sa menace, avant que son mari ne se défende. Il n’était pas un imbécile, disait-il, et elle l’avait trop longtemps respecté pour pouvoir prétendre nier cette déclaration. Et en disant cela il venait la toucher à son tour, recouvrir la main elle-même posée sur son torse, sans la serrer, sans la brusquer, lui donnant envie de la porter à ses lèvres et de…
Il avait conscience de leur situation, disait-il ? Alors pourquoi se trouvait-il là, pourquoi…

Je partirai.
Le glas tombe et, un instant, coupe le souffle de Narcissa alors elle ne regarde plus leur main mais son regard bleu et déterminé. Cette phrase, prononcée quelques minutes auparavant, lui aurait valu d’être sévèrement évincé. Cela aurait été douloureux mais nécessaire, et Narcissa aura pu se consoler avec la certitude d’avoir fait le bon choix. Sauf qu’elle avait déjà goûté à la satisfaction que provoquaient ses erreurs. Continuer de faillir avec Lucius, d’entretenir ce qui ne devait plus exister, c’était une possibilité trop tentante pour qu’elle en vienne à, encore, lui mentir.
Ce que je veux n’a pas d’importance, se contenta-t-elle de rétorquer d’une voix basse.
Après cela, elle était à trois respirations de se décider et de préciser. L’accablant de ses devoirs, rappelant son mariage, la position de Lucius, Draco… Elle aurait peut-être franchis ce pas si elle n’avait pas entendu, plus loin, le bruit de voix et de pas se rapprochant.
Une respiration.
Elle pourrait s’écarter, l’insulter, exiger qu’il parte devant un public pour que les rumeurs courent sur la tension entre eux pour calmer ceux qui doutaient encore de la séparation du couple. Cela plairait au Lord, s’il y prêtait seulement la moindre attention. L’inverse, clairement, n’attirerait que sa colère.
Deux respirations.
Ils n’avaient pas le temps de les semer, transplaner serait trop bruyant et lent, même s’éloigner trahirait le bruit des talons de Narcissa. La main sur le torse de Lucius remonte pour atteindre son visage, ses lèvres, y apposer ses doigts pour le forcer à se taire, ne pas bouger et, bientôt, aller en arrière.
La baguette sortie dans son autre main elle fit disparaître d’un mouvement précis la portion de mur derrière Lucius. Après cela il suffit de le pousser, de le suivre et de faire réapparaître le marbre derrière eux. Impossible de savoir dans quelle pièce ils se sont retrouvés, peut-être un bureau, en tout cas étaient-ils plongés dans le noir, seuls, et loin des oreilles indiscrètes.
Cette erreur-là non plus, Narcissa ne la regretta pas.
Je ne veux pas que tu partes, avoua-t-elle bas, dans le noir, soudain protégée. Mais j’ai conscience de notre situation et je ne veux pas non plus que… Une inspiration, profonde, troublée alors que ses doigts quittaient ses lèvres dans une cruelle caresse. Lucius, ne pourrais-tu pas m’oublier ?
Tout cela serait plus simple, plus facile à vivre si seulement il pouvait se décider à oublier.
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