De larges striées orange et rose zébraient le ciel d'été, alors que le soleil entamait sa longue descente derrière l'horizon. Oz, debout face à l'eau claire, se perdit quelques secondes dans la contemplation d'un tel spectacle, avant qu'un raclement de gorge de son bêta Simon ne le ramène à la réalité. Ils n'avaient pas été sur le terrain depuis un bon mois : l'arrivée d'un nouveau membre (un halfer, qui plus est!) dans la meute de Greyback avait amené l'alpha à s'interroger sur ses compétences de leader. Sa bêta Sawyer avait perdu le contrôle, et cette erreur était autant la sienne que celle d'Oz. Il aurait dû être plus attentif. Alors pendant un mois, il avait pris le temps d'observer, de discuter, de consolider sa meute et leurs rapports. Il n'était pas certain que trente jours suffisent.

Seulement, Sirius avait demandé son aide. C'était compliqué de dire non à Sirius. Il avait donc accepté de participer à la mission, et Simon s'était fait un plaisir de se greffer à l'expédition, fatigué de tourner en rond à Sweet River. Ils avaient trouvé le point de rendez-vous assez facilement, compte tenu des indications vagues données par le batelier en charge du transport clandestin. “Si les présentations sont faites, on peut se mettre en route.” grogna-t-il à l'attention des sorciers, réunis en un petit cercle. Il peinait toujours à être pris au sérieux auprès des résistants de St James, sans doute à cause de sa nature de loup-garou. Ou de son patronyme... Greyback provoquait toujours de drôles de réactions chez les sorciers, peu importait leur allégeance.

Le groupe se déplaçait aussi furtivement que possible en direction de l'entrée des tunnels. Ils devaient marcher depuis cinq, dix minutes, quand le vent tourna. Oz s'arrêta net, imité par Simon. Il leva le nez et renifla, une main levée vers l'arrière pour prévenir le groupe d'une potentielle menace. Tout se passa très vite. Un parfum de soufre, une note de sang séché. Et d'autres loups. “Aux abris !” cria-t-il. Le rivage s'enflamma sous la lumière des premiers sorts lancés. Oz sauta derrière un large tronc au bois noyé, échoué sur la côte, et tira sa baguette de sa poche. Il ne l'utilisait plus beaucoup, habitué à résoudre ses problèmes avec ses poings, moldu style. Parfois, l'armée et ses armes automatiques lui manquaient. “Comment ils savaient qu'on serait là ?” lui glissa Simon, qui s'était abrité derrière la même barricade de fortune qu'Osborn. “C'est la guerre, kid. Et en temps de guerre, les informations ça vaut cher. Quelqu'un a sûrement vendu la mèche.” Il envoie un sort à l'aveugle, contre un stupefix et se remet à couvert. “On y réfléchira plus tard. Pour l'instant, on a besoin d'une solution de repli !”

Mais c'est le bazar sur le rivage, et la côte devient un champ de bataille.

« Bagshot… quand on parle d’une embuscade, tu sais ce que ça veut dire ? » Le membre de la Brigade se frotte les sourcils, fatigué de la vie que tu leur mènes. C'est que ça fait un moment maintenant que vous poireautez, et que tout le monde est à cran. Tu finis de réajuster ta mèche sous ton couvre-chef, et lèves les yeux au ciel, par-dessus tes lunettes fumées. « Qu’est-ce que j’ai encore fait ? » que tu siffles en chuchotant. « Je te signale que j’ai étudié la flore des environs, histoire d’accorder ma tenue parfaitement ! Et regarde-moi ! Un vrai caméléon ! » C’est que tu serais fier, en plus. Tu te permets même de rajouter une petite touche d’ironie « Bon, mis à part, notre ami le triangle rouge que j’ai. Sur la f- » « Ton parfum, Bagshot. Tu cocottes à des kilomètres à la ronde ! » Ah, c’est pour ça que les loups te foutent la paix, pour une fois. « Je te signale qu’ils ont des lycans eux aussi ! » Sidéré d’être en tort, tu rétorques avec dédain. « Et bien dans ce cas, qu’est-ce qu’on attend ! »
La brigade s’élance ; oh, pas parce que tu en as donné l’ordre, mais parce que les résistants avaient atteint le point d’embuscade. Tu fais à peine un pas hors de ta cachette qu’un sortilège fout le feu à ta cape.  Heureusement que tu avais la démarche fort chaloupée ; auquel cas, c'est toi qui subissait le sort de ton vêtement favori. Tu glapis, éteignant le vêtement ruiné, et assènes un stupefix vers la source du sortilège meurtrier de haute-couture.
T’iras pas loin si tu stupéfixies du bois mort. Profitant de la confusion et de la surprise qui se sont momentanément emparées des résistants, tu avances à couvert de loups, qui sait, histoire de couvrir l’odeur, avant d’établir un élégant pas sur le côté (oui, écoutez, si on peut pas se bagarrer sans un peu de style, rien ne va plus), pour siffler un « Confringo ! » qui fait exploser les restes d’épaves pouvant un peu trop servir de cachette. « Ce manteau m’a coûté la peau des os, bande de gueux ! »

Spoiler:

Ce serait mentir de dire que son coeur ne s’est pas gonflé d’un minuscule espoir quand la barque s’est avancée le long de la rivière. Honteusement, elle a plissé les yeux et a observé les silhouettes avec attention tandis qu’elle se dessinaient dans le ciel de fin de journée. C’était idiot (on lui aurait dit, si on attendait quelqu’un de connu) (on l’aurait d’ailleurs probablement forcée à ne pas participer à la mission, si la personne qu’elle attend faisait partie des nouveaux arrivants), et elle a bien évidemment été très rapidement déçue. Elle n’en a rien laissé paraître, cela dit : elle n’était pas venue (que) pour ça. Sans compter qu’Alexis adore accueillir les nouveaux arrivants, cette mission lui apparaissait comme une bonne occasion de sortir de Saint James, où elle est un peu trop enfermée à son goût.

Très rapidement, elle a entamé la conversations avec deux des nouveaux venus, un bulgare et une française, histoire de les détendre un peu. La tension ambiante était déjà suffisamment compliquée à gérer pour qu’ils aient en plus l’impression d’être accueillis sans enthousiasme. Après tout, ils ont fait ce chemin pour eux, pour les aider, alors qu’ils auraient pu rester tranquilles dans leurs pays d’origine. Alexis a refusé qu’ils pensent qu’on ne prenait pas leur bravoure au sérieux. Et puis de toute manière, les membres de l’Ordre étaient suffisamment nombreux à faire le guet, elle pouvait bien se permettre de ne pas scruter l’horizon elle aussi.

Du moins, c’est ce qu’elle croyait jusqu’à ce que leurs ennemis débarquent.

« Merde. » Les troncs d’arbres se font rares, puisque l’Ordre tout comme que les suiveurs de Voldemort se plaisent à les détruire pour s’empêcher mutuellement de s’abriter. Cet endroit est beaucoup trop découvert. C’est un gros problème. Dos à dos avec le sorcier bulgare venu les aider, Alexis s’est lancée dans un duel avec un des sorciers du gouvernement. Il ne lui laisse pas beaucoup le temps d’observer autour d’elle. Elle se demande combien ils sont, qui ils sont exactement. Ils ont probablement des hybrides avec eux, comme souvent lors de ce type de mission. Il faut qu’ils soient vigilants.

Quand elle parvient à se débarrasser de son adversaire, elle voit que le bulgare est violemment amoché au bras. Merde. L’homme commence à courir en direction de leur chemin originel vers les tunnels, et elle s’apprête à le suivre mais remarque que plusieurs sorts la frôlent de près. Elle finit par se retourner pour voir une sorcière envoyer des sorts dans tous les sens. « Ils vous apprennent pas à viser ou quoi ?! » Elle se décale légèrement pour éviter un sort qui finit de toute manière dans le sable.

Spoiler:

Aleks tapota sa baguette de remplacement contre sa cuisse, impatient. La direction avait insisté pour qu'il en récupère une après que la sienne ait été 'accidentellement' brisée. Il n'allait pas révéler à ses supérieurs que le coupable de cette petite farce était un hybride, et ironiquement le petit-fils de l'un des meilleurs fabricants de baguettes du pays... Il ne pouvait pas tourner sa veste à ce point quand il s'agissait de Neal. Le pauvre bougre avait déjà une vie bien misérable, de toute façon. C'était une punition suffisante pour son statut de sang. Dans un soupir, il rangea le bout de bois dans sa poche : il n'en avait pas besoin. Les voix s'élevèrent autour de lui, et il leva les yeux vers les hounds tout aussi impatients. Contrairement à lui, ils n'avaient pas de discipline, pas de respect. Des animaux. Aleks leva les yeux au ciel alors que l'une des louves poussait un cri enjoué, et les premiers brigadiers sortirent des bosquets.

Aleks cherchait son Hound des yeux, mais la bête s'était déjà lancée dans la bataille, et le jeune Lindgren n'avait évidemment aucune autorité sur lui. Il devrait probablement le punir une fois la mission terminée... mais depuis the mad one, certains hybrides ne le rassuraient pas plus que ça. Dans un haussement d'épaules il repoussa le problème à plus tard. Ils avaient un combat à mener.

Aleks débarqua sur la rive ensablée pour se prendre un Expulso! en pleine poire, l'envoyant voler quelques mètres plus loin. Il atterrit avec violence sur le sol et lâcha un grognement de douleur. Le sorcier se releva dans une grimace, jeta sa main gauche en avant “Expulso!” Il sentit la magie traverser son corps tout entier, se frayer un chemin jusqu'à ses doigts... Il libéra l'énergie dans un souffle. “Moi aussi j'peux le faire hein!” cria-t-il ensuite, à l'adresse de son assaillant. Courbé pour une défense rudimentaire, Aleks se rapprocha des bosquets derrière lesquels ils étaient cachés quelques minutes plus tôt. Cet endroit avait été choisi comme point d'embuscade parce qu'il ne devait offrir aucune cachette, aucun repli aux ennemis de la résistance : c'étaient de longs bancs de sable et de galets, quelques troncs morts qui continuaient d'exploser, le bois volant de droite à gauche … mais si eux n'avaient pas de défense, les membres de la VB non plus. A peine quelques arbrisseaux, pas le meilleur système de protection contre des terroristes rebelles enragés !

Le brigadier pestait depuis trente bonnes secondes quand il l'aperçut. Le sable volait autour d'elle à mesure que les sorts pleuvaient, mais c'était elle, il l'aurait reconnue dans le noir. Alexis ! Un rire nerveux lui grattait la gorge. Quand le nuage de poussière s'évapora, Aleks aperçut l'un des clandestins étrangers prendre ses jambes à son cou. “Y en a un qui s'enfuit !” cria-t-il à l'adresse de ses collègues. De la main gauche il lança un sort - Locomotor Mortis! - qui atterrit à quelques mètres de la cible. “Par Merlin !” cracha Aleks. Leur mission avait pourtant plusieurs objectifs clairs, le premier étant qu'aucun sorcier étranger ne s'échappe. Pour grossir les rangs de la résistance ? Leur redonner espoir ? Merci, non merci.

Spoiler:

Lee s'est naturellement proposé pour la mission, incapable d'y résister quand on lui en a parlé de vive-voix, et l'a amèrement regretté une fois arrivé au point de rendez-vous quand on leur a annoncé qu'ils avaient pas mal de temps à attendre. Il a décidé de se transformer en lynx, pour faire passer le temps, et pour avoir une bonne raison de se prélasser sur l'herbe en quémandant des caresses, tendant quand même l'oreille, à l'affût de quiconque aurait la bonne idée d'interrompre la mission. Mais après tout, c'est quelque chose d'usuel pour l'Ordre, une mission de routine presque, alors il ne se fait pas trop de soucis à l'idée de se faire prendre. Les nouveaux venus sont finalement arrivés, la barque repartie. Et quand tout le monde commence enfin à se détendre, les sortilèges se mettent à voler dans les airs.

Il n'a pas osé se retransformer, gardant sa forme animale, terré dans les bosquets. Le lynx est habitué aux odeurs de loups, ayant fait de Sweet River sa deuxième maison, mais reconnait aussi le parfum un rien dégoûtant de vampires... la VB.
Il décide rapidement qu'ils sont suffisamment nombreux pour se démerder — il fait confiance à Nate et Alexis, en tous cas — et qu'il vaut mieux écarter les nouveaux membres de la résistance qu'autre chose. Il finit donc par mordiller les doigts de la plus proche — une française, a-t-il entendu en l'écoutant parler avec Alexis — pour attirer son attention et la mener avec lui à l'écart, à la suite d'un autre étranger, un bulgare semble-t-il.
Il court sur le sable, Lee traînant un peu pour regarder autour d'eux et vérifier qu'ils ne sont pas suivis.

Un sortilège explose à côté de lui dans le sable et dans un feulement revêche, il se retourne pour observer d'où il vient: difficile à dire, dans le noir. Il n'hésite pas pourtant. Un moment, il est lynx; le suivant, il est homme, se relevant dans un mouvement fluide en pointant sa baguette derrière lui: “ Bombarda! ” Le sortilège est dévié par un autre qu'il ne voit pas, peu importe, le bruit d'explosion lui convient. Il espère ne pas avoir touché ses amis...
Pas le temps de trop y penser. “ Allez, on y va, chop chop, ” encourage-t-il le bulgare et la française, sautant sans hésiter en avant pour atterrir sur ses pattes de lynx dans un grognement sourd.

Spoiler:

TL;DR: