Corban avait pris, soudainement, plusieurs jours de congés à la suite alors même que le Royaume-Uni tout entier était en guerre, le Voile maltraité, le Ministère envahi par les Langues-de-Plombs aussi agréables que des portes de prison. Buck, qui avait lui aussi prévu des vacances de Yule passées à biberonner sa flasque et à le regretter chaque lendemain, avait dû tout annuler pour se transformer en une parodie maladroite d'un employé fonctionnel de la VB. Après leur escapade dans les archives du N2 et une dizaine de conversations très difficiles et émotionellement constipées, Buck avait remis sur la table la proposition de promotion évoquée par Corban quelques mois avant. Tout ça n'était pas encore officiel (sans en parler, Corban et Buck savaient tous les deux qu'ils allaient devoir faire le remonter le doss à Marlon Travers, qui n'allaient pas les accueillir à grands bras ouverts) mais presque.
Dans tous les cas, en son absence du mariage Rowle-Burke, Corban avait nommé Buck comme responsable.

"Allez la team, on se rassemble," héla-t-il donc Hounds et Handlers avec un plaisir évident, et moults clins d'oeil en direction de Lucia (malgré son insistance, il avait été obligé de lui rappeler que l'uniforme n'était pas négociable pour le mariage). "On va pas faire une Travers partie deux donc on est efficace, on garde les yeux ouverts, les crocs aiguisés et le nez en l'air. Pas une bavure, personne ne touche au buffet jusqu'à après la réception et si le mage de cérémonie demande si quelqu'un s'oppose à cette union, Barlow, t'as intérêt à la fermer! Allez hop, tous en cercle." Buck avait une approche managériale très différente de celle de Corban. "Tout le monde met ses mains, voilà, comme ça... Okay, V à trois, B à six et Dark Lord à neuf. UN-DEUX-TROIS! - V! - QUATRE-CINQ-SIX! - B! - SEPT-HUIT-NEUF! - DARK LORD! - Nickel, on file, hop hop hop!"

Après ce rassemblement digne d'un pré-match de rugby (tout le monde n'y avait pas participé avec le même entrain, voire pas du tout - dommage pour eux), Buck avait vérifié les sortilèges de protection autour de la propriété, checké que tout le monde était bien à sa place, embobiné un serveur pour qu'il lui donne deux flûtes de champagne ("sans sulfites... ni alcool" lui avait-on dit avec un air désolé) et gardé un oeil torve sur le buffet en faisant déjà la sélection pour sa première assiette d'hors d'oeuvres et canapés trop gras et sucrés.

Dans un coin de sa tête, un ersatz d'inquiétude pour la soudaine disparition de Corban demeurait; Buck bannit Yaxley de ses pensées avec une rasade de champagne dégueulasse, avant de le toper de la potion magique provenant de la flasque ne quittant pas la poche intérieure de son uniforme (repassé pour l'occasion) d'Handler (en chef!) (bientôt) (ugh - il avait vraiment besoin du fric).

Il se dirigea tout naturellement vers Lucia, dont les yeux semblaient prêts à sortir de leurs orbites maintenant que la future mariée faisait son entrée dans sa robe blanche à la traîne invraisemblable. Il lui mit la seconde coupe de champagne dans les mains. "J'ai fait venir des poches de sang AB+ pour le snack post-cérémonie," lui confia-t-il à mi-voix avec un sourire hésitant et maladroit. En présence de Lucia, parfois, Buck avait l'impression d'être un équilibriste avec un pied sur les deux parties d'un iceberg en train de s'effondrer. "Ça va être fini avant qu'on s'en rende compte. Et pas de terroristes à arrêter cette fois. J'espère." Il renifle en jetant un coup d'oeil à l'autel et Burke qui s'y tient, fier comme un paon. "J'espère aussi qu'il ne va pas neiger. Qui se marie en hiver?"

Anne et lui s'étaient mariés au printemps. Il faisait beau, les arbres étaient en fleurs, et il avait fini la journée avec 100g d'antihistaminiques dans le sang. Dans un réflexe musculaire en pensant à son ex-femme, Buck attrape d'un geste discret la flasque de whisky dans son uniforme pour l'apporter à ses lèvres avec une main tremblante.
Tout allait bien se passer.

Spoiler:

Dans un moment d'inattention, elle accepte d'être demoiselle d'honneur, ce qui va se passer à la troisième minute va vous étonner ou un truc du style, Siham l'avait regretté au moment même où elle avait dit oui (à Anthea, pas au marié, ni au mariage avec Anthea, Siham avait un type très précis : tout sauf les mangemorts sociopathes). De toute façon, elle avait été piégée entre deux gorgées de thé à la menthe et un compliment hypocrite du style comment j'envie tes expéditions maritimes faites pour la gloire du Lord - c'était faux, Siham avait le mal de mer et très certainement peur des requins (alors un leviathan ? urg surtout pour finir borgne) - cela aurait été bizarre de répondre non après ça. Et elle n'arrivait même pas à déterminer si Anthea l'appréciait vraiment ou si elle faisait exactement comme elle soit feindre l'amitié éternelle parce que les sang-pur étaient tous amis (ou plutôt littéralement une grande famille). Il fallait voir le positif : Siham se bâtissait toujours plus de lien avec les mangemorts donc allait avoir toujours plus de problèmes de conscience de doute sur son choix de camp d'informations. Puis après tant d'enterrements chez les Al-Massri, un mariage, ça faisait du bien (tant que ce n'était pas le sien, Merlin que celui de la Rowle ne donne pas d'idée à sa mère).

Le côté pratique était qu'on ne partait pas sur un mariage étalé sur sept jours. Une soirée et terminé bye-bye. Plus l'avant-soirée avec les préparatifs à regarder d'un œil presque aussi morne que celui du frère d'Anthea (c'était bon pour les elfes de s'agiter partout). Il neigeait, elle aurait préféré être dehors à bosser avec Rayane en faisant semblant de ne pas aimer faire de bonhommes de neige plutôt que d'accomplir la mission du jour (parce que bien sûr qu'il y avait des pauses bonhommes de neige avec Rayane, il avait basiquement cinq ans). A la place, habillée d'un caftan bleu océan, elle se retrouvait à tenir la traîne de la robe d'une autre gamine (elle faisait dans le baby-sitting, qui l'eut cru) non sans avoir soufflé un petit compliment pour la forme (et parce qu'objectivement Anthea était plus qu'ok, de même que sa robe (grâce à qui ? à elle qui avait roulé des yeux pendant des heures d'essayages divers et variés)). "C'est l'heure" annonça Siham d'une voix qu'elle évita de rendre trop lugubre (de son point de vue, le mariage était peut-être pire qu'un enterrement) et zouu, la porte s'ouvrit et elle avança de quelques pas au rythme de la musique beaucoup trop écoutée.

La brune resta au bout de l'allée - elle avait révisé l'ordre d'entrée des mariages occidentaux - détaillant le décor une nouvelle fois. Elle l'avait vu au commencement des préparatifs et ne pouvait qu'avouer que le résultat était bluffant. Après, se marier en face d'un crâne donnait un petit côté glauque-funeste et Siham était presque sûre qu'un coup comme ça porterait l'œil sur l'union. Pas son problème. Buck venait de sortir sa flasque alors qu'il était chef de la sécurité. Pas son problème non plus (ou peut-être que si, elle était censée faire en sorte que la cérémonie se passe bien en plus de faire jolie askip). Dans la foule, elle était à peu près certaine qu'au côté de son fiancé, sa mère était occupée à compter les invités pour déterminer le nombre qu'il faudrait de personnes pour avoir plus de convives quand Siham daignerait enfin se marier. Ils en avaient discuté avec Marius, prochaine rupture dans un mois ou deux pour retarder de nouveau l'échéance, toujours sur la même longueur d'onde après plus de dix ans de relation, c'était beau l'amour. Elle retint un soupir, se concentra pour ne pas avoir l'air trop ennuyée, se demanda si elle pouvait gratter une flûte de faux champagne pour s'occuper les mains ou si il fallait qu'elle attende la fin de la cérémonie avant que son regard dérive de nouveau vers les personnes présentes et plus précisément vers les uniformes en cuir des plus familiers. Elle regrettait presque de ne pas être en service ce soir (uniquement parce qu'il y avait des rumeurs au sujet d'un after et qu'elle aimait bien aller se bourrer la gueule avec Wickham).

Spoiler:

Contre toute attente, Rodolphus Lestrange était un homme qui A-DO-RAIT les mariages. Oui tout à fait, contrairement à bon nombre de tes pairs marqués, tu te complaisais à évoluer parmi les bouquets de fleurs disproportionnés, dont la fragrance étouffante parvenait tout juste à masquer celle de ton eau de toilette. Tu raffolais aussi de ces petits fours kitch à l’effigie de Slytherin ou tout autre symbole bien vu du gouvernement. Mais ce qui restait encore ta distraction favorite (en dehors de celle qui consistait à te pavaner aux yeux de tous et assommer tes interlocuteurs de monologues interminables), c’était bien de commenter, juger, critiquer, dénigrer (aucune mention inutile à rayer) les tenues des convives. Au fil des mariages de la haute société, tu avais développé un sens aigu de la mode des grands jours. Aucun costume, aucune cravate, robe ou paire de chaussures n’échappait à ta vigilance constante. Mais évidemment, tout cela était bien plus drôle quand on avait un joyeux comparse à ses côtés pour commenter le tout, comme s’il s’était agi de la dernière saison de The Bold and The Witch. Des années durant, ce n’est autre que Marlon Travers, qui s’était glissé dans le rôle du (pas si joyeux) comparse, et avait écouté tes divagations sans broncher. Mais aujourd’hui, il ne te ferait pas l’honneur de sa radieuse présence. Ce n’était pourtant pas faute d’avoir longuement essayé de le convaincre (à coups de visites intempestives dans son bureau plusieurs fois par jour. Par heure ?). Mais voilà, depuis qu’il avait commandité l’arrestation de sa propre épouse, en mode “by order of Marlon f*cking Travers” (oui tu étais persuadé que cela s’était déroulé ainsi), il semblait plutôt enclin à jouer les remakes de nouveau divorce pour une nouvelle vie. Enfin bon, mieux valait qu’il reste dans son coin, plutôt qu’il te fasse honte en flirtant avec la mère du marié, qu’il avait un jour connu de près.

Toi, tu n’aurais manqué pour rien au monde le mariage de ton ancien petit protégé Dante Burke, avec Anthea Rowle, ta go sûre (comme disaient les jeunes). Pour l’occasion, tu avais enfilé un tout nouveau costume, et tu avais pris pour accessoire un rond de serviette. Mais attention, pas n’importe lequel. Celui-là même sur lequel trônaient les initiales de Bellatrix. C’était le dernier objet en date, que son esprit semblait avoir possédé. Alors tu avais décidé de l’emporter avec toi en guise de pendentif, afin que Bella assiste elle aussi, à sa manière, à la cérémonie.

Comme à ton habitude, tu arrivas au tout dernier moment, juste à temps pour que l’on te laisse encore entrer (et que tout le monde ait les yeux rivés sur toi alors que tu remontais l’Allée pour venir t’asseoir devant, auprès des autres sang-pur de la haute). Quelques instants plus tard, une musique assourdissante retentit et la future mariée fit son apparition.

( a day no one will forget)

Donc je dois dire oui ?.

(icon by vocivus.)

2007 - DANTHEA

Le grand jour était là, béni ou maudit, tu ne savais vraiment dire. Après des années à fuir, à glisser entre les mailles du filet, tu ne pouvais désormais plus filer. Prisonnier de ta propre volonté, enfin c’est ce que tu t’évertuais à penser, tu acceptais ces chaines pour l’éternité. Tu voulais Thea, tu la voulais à toi, tu la voulais à ton bras, tu la voulais parce qu’elle était comme toi, aussi damnée, aussi morcelée et aussi empoisonnée.

Pourtant, tu ne pouvais t’empêcher de sentir l’infect poison de la peur s’infiltrer dans le creux de tes veines, se glisser dans ton palpitant et murmurer quelques odieux mots à ton cerveau. L’azuré de tes opales observe un instant le costume sombre qui te sied parfaitement, puis retombe sur l’opale du lys qu’on y a apposé. Artifice ridicule, que tu t’empresses d’arracher pour balancer un peu plus loin. Tu n’es pas l’un de ses vases que Thea a noyé de fleurs jusqu’à ce que leurs parfums passent de délicat à écœurant.  « Dante ! » Le timbre aussi suave que glacial de ta mère suffit à te faire tourner ta tête vers elle. Comme toujours, elle est parfaite, nimbée d’un bleu sombre, s’appliquant à faire réapparaitre une fleur immaculée sur ta veste, une que tu laisseras cette fois. « C’est parfaitement ridicule mère. » Un soupir balaie tes lippes, alors que tu resserres ton nœud papillon. Peut-être qu’en t’étranglant assez tu finiras par oublier ce que tu t’apprêtes à faire, faire de Thea une Burke, ta Burke. Ta mère te lance un dernier regard, au doucereux goût de la menace. Si l’envie te prenait de filer, de ruiner tout ce qu’elle avait érigé pour cette journée, tu étais presque certain qu’elle te retrouverait dans la foulée, pour te ramener sans prendre compte ta volonté et te faire cracher les mots consacrés. Elle appose cependant ses lippes sur ton front avant de s’envoler.

« Cela ferait mauvais genre que je file à l’anglaise n’est-ce pas ? Je ne suis pas une saleté de Weasley après tout. » Tu coules un regard en coin vers ta témoin, Brygida, un léger sourire en coin balayant ta face. Le premier depuis que tu as mis les pieds dans ton propre foutu mariage. Tu sais ce qu’elle ferait, elle suivrait ce que son devoir et sa famille lui dictent de faire, comme tu le feras aujourd’hui. Mais toi, tu sais qu’il y a plus, qu’il ne s’agit plus d’un simple arrangement qui ne sert qu’au contentement de vos familles respectives. Vous avez bafoué ces barrières, vous les avez dévastés avec l’incendie de vos ressentis. A quoi bon le nier, tu sais qu’elle ne t’est pas réellement imposée et que tu l’aimes comme tu n’as jamais aimé. Peut-être un jour finiras-tu par lui avouer. T’as essayé de lui montrer, à ta manière, maladroite et froide, t’as essayé de le glisser dans la froideur de ton regard. Peut-être l’a-t-elle aperçu, ou peut-être a-t-elle cru qu’il ne s’agissait que du reflet de ce qui dansait dans sa prunelle.

Il est temps que tu y ailles, tu sais qu’elle te tuerait si tu arrivais après elle. Elle veut que ce jour soit parfait, elle veut les épater, elle veut briller. Alors, en tentant de pester le moins possible, tu laisses ses désirs prendre le pas sur les tiens. Tu soupires, avant de tendre ton bras à Brygida. Tu es bien content qu’elle soit là, puisque ton meilleur ami, Hector, a préféré se terrer dans les jupons de sa sœur.
Tout n’est que magnificence et opulence. Elle voulait du grandiose, elle voulait quelque chose à son image. Une cérémonie intime t’aurait parfaitement convenu, juste tous les deux, sans tous ces artifices, sans tous cette populace. Ils sont là, si nombreux que tu ne peux pas t’attarder sur chacun, grouillant autour de toi comme de la vermine. C’est en pensant à cela que tu vois ton ancien mentor fouler l’allée, en dernier. Une place qui lui sied bien, dernier. Tu ne peux t’empêcher de chercher l’éclat doré de la crinière d’Isaura. Tu t’es assuré qu’elle reçoive le précieux carton d’invitation, que Thea avait étrangement égaré.
« J’espère qu’elle va se dépêcher, ça fait déjà dix putains de minutes. » Tu ne parles pas assez fort pour que les invités puissent t’entendre, un bref murmure que Brygida est la seule à pouvoir entendre. Puis tu la vois, elle est à l’image de ce monde qu’elle a créé le temps d’une soirée, somptueuse.

Spoiler:

tw : mention de mort blague sur la mort bref mite a moyennement envie d'être là lol !!! (corban lui manque)

Mite n’aime pas les mariages, parce que si ce n’est pas le sien il faut se saper comme un être humain dit décent (son cousin Glenn ne la trouvait jamais décente, lui, mais il est mort, comme quoi). Elle n’aime pas non plus les mariages parce que son mari est mort, aussi (comme quoi), et que les mangemorts / purs / autres tocards ne boivent plus d’alcool en public. Comme souvent Mite n’a donc pas franchement envie d’être là, et elle a même ostensiblement envie de dead à son tour quand Buck lance son energizer ; elle essaye bien de le dissuader d’un mouvement de nuque mais rien n’y fait, et un nombre inquiétant de rebus de la société se met à beugler à la gloire du Lord à l’arrière de ce charmant (hot take : non) manoir du sud de l’Angleterre (eat the rich!!!). Faut vraiment que Billy manque de lui déglinguer trois côtes d’un coup de coude pour lui redonner un semblant de vie — c’est bien pour ça qu’elle est pas venue avec la BPM, qu’elle se dit en lui tendant son plus beau sourire d’Annabelle (vous savez la go du film, là). (L’autre raison c’est que ça commençait à devenir embarrassant que Buchanan continue de chouiner sur les cartes de leur huitième partie de Uno ; il était cinq heures du mat, même la gamine qu’il héberge (sa fille ???) était partie se coucher, bref Mite avait craqué, elle a un coeur ok).

Du coup comme souvent Mite se laisse traîner là où il y a de la lumière (c’est lowkey comme ça qu’elle a atterri chez les Mangemorts, après tout), gagne son poste avec son partenaire (!!!) (it’s professional, duh) et s’enfonce dans ses Docs pour s’enraciner là pour les trois prochaines heures. Elle arrive pas bien à savoir s’ils ont récupéré un spot toute à l’arrière de la salle parce qu’ils sont un binôme moyennement efficace, ou parce qu’elle est dans les petits papiers du chef d’un jour ; en tous cas ça a l’air plutôt tranquille, et c’est bien parce qu’on ne va pas les saoûler, et c’est chiant parce qu’on ne va pas les calculer (et qu’ils voient à peine l’autel, d’ici — comment est-ce qu’ils sont censés bitcher surveiller ?!) Très investie (ennuyée, déjà), elle avise un serveur manifestement en avance avec deux coupes de champagne en équilibre sur un plateau ; tente tant bien que mal de les réquisitionner, en bombant l’écusson presque repassé sur sa robe (l’écusson est repassé, la robe très peu), et les voit finalement repartir avec un seum assez abyssal quand elle les découvre dans les pattes d’ours de Buchanan et de sa pop star personnelle, à quelques mètres de là. “C’est normal ça Billy ???” Evidemment que non. Or Mite est punk : Mite déteste l’injustice. (Puis Mite est pro, et Mite décide soudainement que leur emplacement ne sert à rien.) “Viens mon Billy on part à l’aventure !!! --mais si on peut j’te jure!!”

L’instant d’après, ils sont postés derrière Buck et Lucia (cockblocking what, même….). “Qui se marie en hiver? - J’me suis mariée en hiver,” elle grinche-observe tout en confisquant la flasque du “Pas très discret, boss” d’un habile tour de manche (qui est lea magicien.ne now….). Elle se retourne pour en boire (avec au moins autant de discrétion) une gorgée, s’essuie élégamment les lèvres d’un revers de main et rend la boisson à Buchanan avant qu’il commence à couiner comme s’il était vraiment Coco Lapin Yaxley. Mite se penche en avant pour tendre un clin d’oeil à Lucinda, dans nul autre but que le team building si désiré par Buck!! -- qu’elle bourre d’ailleurs encore un peu fort de l’épaule dans un “ça va aller, va, champion” (ça ne va probablement pas aller et c’est aussi pour ça qu’elle ne voulait pas venir).

Nouveau coup de coude dans les côtes de Billy Boy, cette fois, en avisant Al-Massri (qui est quand même highkey suspicieuse, qu’on se le dise, mais reste une collègue) (une target), puis surtout la mariée, qui est un “damn” (trop de froufrous, mais ce cache-oeil….. uuf qu’est-ce que ça peut bien cacher)

Spoiler:

Inès aurait été prête à tout pour éviter d’avoir à venir au mariage mais malheureusement, rien n’a pu être fait et la voilà aujourd’hui à Canterbury, se tenant en retrait de la foule, un verre à la main qu’elle ronge presque par nervosité, les yeux rivés sur une affreuse créature qui, même morte, semble la fixer du regard en retour. Génial.

Dès qu’elle a su pour l’invitation, Inès a espéré pouvoir échapper à l’événement, n’ayant aucune envie de se pavaner au côté de Corban. Et cela aurait peut être été possible si les parents des mariés ne l’avaient pas approchée pour vendre le manoir après la cérémonie; une idée très originale et absolument géniale, soit dit en passant, mais bien au dessus des forces d’Inès en ce moment. Elle s’était tout de même résignée à assister à ce mariage, ne pouvant laisser passer une telle opportunité professionnelle, et aurait presque même pu commencer à se réjouir… Et puis elle a appris qu’elle était enceinte, a fini par l’annoncer à Corban qui a alors tout bonnement… disparu.

Inès n’a jamais été très fan de la présence de Corban dans sa vie, mais se retrouver sans nouvelle de lui du jour au lendemain, après une telle nouvelle, comme ça, ça la rend d’autant plus folle. Et elle s’est promis qu’elle l’étranglerait le jour où il daignerait réapparaître. Parce que malgré la solitude pas si désagréable à laquelle elle fait maintenant face chez eux, elle doit se coltiner le mariage seule forcée de justifier l’absence de son cher mari aux invités trop curieux. Et tout ça en ayant régulièrement James Buchanan dans son champ de vision.

Quand elle s’était rendu compte de l’absence de Corban, Inès s’est tout de suite demandé si ce n’était pas avec lui qu’il s’était tiré - auquel cas c’est un sort pire que l’étranglement qu’elle lui réservait. Le voir ici la mettait donc encore plus sur les nerfs, devant se retenir d’aller chercher elle-même ses réponses dans la tête Buchanan, ne voulant pas créer de scandale, déjà qu’elle en repoussait un à bout de bras avec un énième “Il est malheureusement en déplacement,” qu’elle adresse à une vieille dame beaucoup trop souriante à son goût.

Elle la regarde s’éloigner avec un sourire crispé puis descend son verre de champagne - sans alcool - avec une grimace et tourne la tête afin de chercher un endroit où se cacher. Elle ne trouve malheureusement pas d’abris quelconque mais pose les yeux sur l’une des rares personnes qu’elle est réellement contente de voir ces derniers temps. Attrapant un nouveau vers sur l’un des plateaux en train d’être passé entre les invités, Inès se dirige droit vers Amabella - et son mari mais Inès ne l’a jamais vraiment calculé et c’est pas aujourd’hui qu’elle va commencer à le faire.

“Thank Merlin, t’es là. Je commençais à croire que j’allais rester planter comme une gourdasse toute la soirée.” Elle grince des dents et bois une gorgée, ne comprenant pas comment elle peut être encore étonné du goût amer de ce faux champagne, et encore moins pourquoi elle insiste à en boire. “Si on me demande encore une fois où est mon mari, je simule un malaise et je rentre chez moi illico,” elle ajoute, ne se souciant pas le moins du monde de Chadwick, ne se souvenant pas l’avoir déjà vu avoir la moindre réaction.

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Tu sens tous les regards posés sur toi alors que tu avances, la tête haute, un bouquet à la main. Tu es seule, sur la grande allée bleue, parce que tu as refusé d'être accompagnée. Tu n'as pas de père alors plusieurs amis de la famille se sont proposés. Ted l'aurait sans doute fait s'il était toujours vivant et peut-être que tu aurais accepté si c'était lui. Tu n'as pas non plus souhaité que ta mère t'accompagne, ce qui aurait été le choix le plus logique. Non, tu as préféré faire le chemin seule, parce que tu veux être la seule qu'on regarde, et la seule de toutes ces sorcières de sang pur à affirmer ton indépendance et ta force de caractère. C'est que tu t'es forgée seule, sans l'aide de personne, alors qu'on ne vienne pas voler un bout de ta lumière.

Le chemin te parait interminable, comme si la distance qui te séparait de l'autel s'allongeait au fur et à mesure de tes pas pour faire durer l'attente. Mais ton regard se pose enfin sur lui. Il est en costume, il a coiffé ses cheveux et il t'attend. Son regard posé sur toi, rien que sur toi, et tu souris. Tu lui souris. Peut-être qu'au fond de toi, tu sens naître quelque chose d'étrange, d'agréable et de dérangeant. Un sentiment chaud qui t'enveloppe et t'endort, quelque chose que tu n'as jamais connu. Ce sourire que tu lui lances, tu ne le contrôles pas vraiment. Ça vient de quelque part dans ta poitrine. Et pour la première fois tu te laisses aller à ce sentiment, même s'il te fait peur, même si tu le sais bien plus dangereux que la bête à qui appartenait le squelette qui surplombe vos têtes.

Tu en viens même à ignorer les petits accrocs qui t'obsédaient quelques minutes plus tôt, comme le chef de la sécurité qui range sa flasque en douce - il faudra que tu en touches un mot à ta mère - ou encore les petits murmures de discussions qui n'ont pas eu la décence de s'arrêter à ton arrivée. Pour quelques secondes au moins, tu te fiches des regards des autres pourvu que celui de Dante soit ancré dans le tien.

Évidemment, tout cela est balayé d'un coup au moment où tu trébuches sur la première marche de l'autel, te rattrapant de justesse d'une main pour ne pas t'effondrer complètement. Le monstre en toi gronde, en particulier lorsque tu entends la musique s'achever soudainement comme un ballon de baudruche qui se dégonfle.

Ce n'est rien, tu te répètes avant de te relever, très digne, un sourire en plastique étirant tes lippes. Ce n'est rien, que tu songes encore, ignorant les regards inquiets de ta mère et de toute autre personne te connaissant suffisamment bien pour savoir que le moindre accroc ce soir était promesse de grand danger. Quelques minutes plus tôt, tu aurais sans doute fait une scène mais pas maintenant. Maintenant tu es enfin arrivée et le voilà, Dante Burke, l'homme que tu vas épouser, l'homme qui sera tien pour toujours, le voilà en face de toi. “ Ce costume te va très bien, tu glisses avec un sourire en coin. ” Il y a quelque chose de doux, entre vous, quelque chose d'anormal. Parce que vous n'êtes que deux brasiers continuellement en train de raviver la flamme de l'autre alors cela te paraît si étranger, de lui parler sans hausser la voix, de sentir une chaleur dans ta poitrine et un sourire sur tes lèvres. Un vrai, cette fois. Tu le lis dans ses prunelles, rien ne peut vous arriver maintenant.

SCRRRTCH Tes yeux s'arrondissent et tout ton corps se tend. Tu as senti quelque chose, dans ta robe, au niveau de ta traine. Tu n'oses pas regarder. Tu bouges d'un pas. SCRRRRRTCH Ton pied tire le reste du pan de robe déchirée et voilà ta magnifique robe, avec un lambeau en moins. Tu relèves la tête, remarques quelques sourires narquois dans ta direction. Celui de ton frère, le premier. “ Mommy! ” Rosemary se précipite et d'un coup de baguette répare ce qui aurait pu se transformer en tragédie.

Tu reprends ton souffle, ferme les yeux un instant avant de croiser le regard de Rodolphus, au premier rang. Tu lui décoches un sourire, feignant de ne pas imploser intérieurement et lèves une main dans sa direction. Tu te retournes enfin vers Dante, un sourire provocateur aux lèvres. “ Promis, cette fois je ne rentrerai pas du mariage avec lui. ” La remarque ne sonne pas aussi piquante que d'habitude. Au contraire, il s'agit presque plus d'une blague qu'elle partage avec lui comme pour enterrer définitivement la hache de guerre.

Maintenant tout va bien, le pire est passé. Tu retrouves un vrai sourire et le mage chargé de votre union se racle la gorge et fait deux pas en avant. Ça y est, tu songes avec excitation, ça y est. Rien ne pourra plus interrompre ce mariage.

C'était bien sûr sans compter Hector qui renverse par mégarde un grande chandelier alors qu'il tentait de s'adosser sur une des côtes du léviathan, éreinté à force de rester trop longtemps debout. Le chandelier touche le tapis, qui s'enflamme immédiatement.

Spoiler: