#3 Deamus - Bloodsport

"Tu devrais demander aux autres surtout. En vrai, je sors pas souvent de la planque, sauf pour les missions bien sûr." Dean acquiesce, se notant d'inviter Seamus à prendre l'air. Rester tout le temps enfermé ici, ça doit pas être terrible pour le moral. Et puis si Dean fait un pas en avant pour passer du temps avec lui, ça devrait compter comme les fameuses preuves que Seamus attend de lui. "Je fais du sport, je nage un peu" - les yeux de Dean s'arrêtent sur ses épaules, ses bras, et il les remonte très vite avant de tousser, une fois, mine de rien - "j’ai largement de quoi m’occuper ici. Puis les gens sont cools."

"Même Percy ?" Dean demande avec un petit sourire et un regard complice. Les Gryffondors, c'est la famille, ça ne fait aucun doute. Mais Percy a toujours été une cible facile pour les taquineries d'ados en pleine croissance. Alors plaisanter là dessus, ça rappelle des bons souvenirs.

"Tu pourrais rester ici," Seamus répond quand Dean mentionne Sweet River et, par extension, ses transformations à venir. "Si on t’attache bien avec Léna, ça devrait le faire."

La gorge de Dean est sèche et son estomac se noue à l'idée d'être attaché. Il sait que Seamus ne pense pas à mal quand il dit ça, a montré mainte et mainte fois son soutien indéniable pour sa lycanthropie - toujours avec beaucoup d'humour et un peu de maladresse qui font son charme - et Dean lui en est fortement reconnaissant de ne pas avoir fait de ça un obstacle en plus entre eux. Mais ça reste quelque chose qu'il veut compartimenter, et il n'est pas sûr d'être prêt à ce que Seamus le vois comme ça, peu importe combien de fois il lui répète que ça ne le dérange pas.

"C'est gentil mais on va éviter. Pour la sécurité de tout le monde, il vaut mieux que je sois en plein air, avec les autres loups. Surtout quand... quand je prend pas de tue-loup." On lui a dit qu'il en prendrait pour la pleine lune de Décembre, son anniversaire tombant pile cette nuit là. Mais ça veut dire qu'avant, la Tue-Loup, c'est pour les autres. En tout cas, il ne va pas rentrer dans les détails avec Seamus pour l'instant. Peut être qu'il le devrait, que Seamus serait touché qu'il lui parle enfin plus sincèrement de tout ça mais... c'est tellement nouveau et douloureux et personnel et leur relation n'est plus ce qu'elle était, malgré leurs plus grands efforts. Le moindre faux pas - comme Ethan apparemment - et Dean a l'impression de devoir comparaitre devant le Tribunal de Seamus. Pas sûr que partager quelque chose d'aussi lourd fasse des miracles. Et puis... Et puis Dean a peur que ses angoisses ne soient pas prises au sérieux, soient balayer avec une plaisanterie sous le tapis à coup de "tu te prends trop la tête." Il déteste penser ça mais Dean n'est pas sûr que Seamus comprendrait.

"J’ai effectivement fait du bateau en France, par contre en fabriquer ça je ne sais pas encore faire, mais ça ne doit pas être si compliqué." Dean rigole doucement à ça, sans aucune méchanceté ou moquerie mais plus par tendresse et admiration. Si Dean a tendance à beaucoup trop se prendre la tête, Seamus lui ne s'est jamais encombré de ça, quelque chose que Dean a toujours envié. "J’aime bien le bricolage, ça me détend. Surtout que maintenant je n’ai plus grand chose à faire avec la “brasserie”, elle fonctionne très bien."

"Ça fait plaisir de t'entendre dire ça, de te voir comme ça," Dean admet, visiblement incapable de rester léger plus de cinq minutes. "Je veux dire... je sais que revenir à l'Ordre c'était pas simple, que t'en a bavé, que t'en a voulu a pleins de monde, y compris moi. Mais je suis content que t'ai trouvé, ou plutôt retrouvé ta place." Il sent que Seamus a encore des trucs à gérer, ne se sen pas encore tout à fait bien, mais d'un autre côté qui a l'Ordre est tout le temps ravi d'être là ?

"Du coup," Dean reprend, le ton plus léger, voulant changé de sujet. "Je serais bien aller faire un tour en ville, repérer un peu le coin. Tu veux venir avec moi ?" C'est une main tendue et il espère vraiment que Seamus la saisira. Si c'est le cas, les choses ne sont pas totalement perdue.

bloodsport / dean

( en musique )

Little Ireland, sa seconde famille pour toujours. Seamus si rattache, corps et âme pour garder le cap. Sans cela, il n’a plus grand chose, il le sait. Lorsque Dean s’amuse de son élan d’attention pour les autres habitants de la planque. La boutade sur Percy le fait rire. Il se souvient parfaitement des premières fois qu’ils avaient fait cette blague, dans les dortoirs de Poudlard. Une époque lointaine qui lui semble parfois n’avoir jamais vraiment existé. « Même Percy ! Et même Ethan. » L’irlandais n’est pas vraiment une personne rancunière, mais taquiner les autres a toujours été un jeu à ses yeux, et il refuse bien de lâcher l’affaire avec Ethan. Ce dernier ne lui a jamais fait de mal, pour dire vrai, ils ont même passé de très bonnes soirées à rigoler dans le canapé autour d’une bouteille de rhum. Le fautif dans l’histoire, c’est uniquement Dean, raison pour laquelle ces boutades ne sont dirigées que contre lui.

Dean est désormais un habitant de la planque. Une information qui risque de prendre un peu de temps à s’inscrire définitivement dans le cerveau de l’irlandais. Pour autant, même s’il vient s’installer, son lien avec Sweet River est loin d’avoir disparu. L’irlandais peut difficilement comprendre le ressenti de son ami face à ses transformations lunaires, pour autant, il respecte sa position et ne cherche pas spécialement à en savoir plus. « Ok, comme tu le sens. » Seamus n’a jamais trop poussé les gens à se livrer, principalement parce qu’il est mal à l’aise à l’idée de devoir les réconforter. Il préfère que les autres se livrent par eux-mêmes, peut-être à tort.

Ce qui est assez ironique dans son fonctionnement, c’est que Finnigan estime qu’il est préférable que les gens parlent de leurs problèmes de leur plein gré, alors que lui-même, garde la plupart de ses fardeaux sur ses épaules. Pudique de ses propres émotions, il préfère les délaisser, en espérant qu’elles finissent par disparaître. Selon Dean, l’irlandais se porte bien. Du moins, il semble observer une amélioration, ce qui n’est pas totalement faux. Pour autant, il est un peu tôt pour totalement oublier l’animosité dont certains ont fait preuve.

Est-ce que Seamus à trouver sa place ? Pas tout à fait. Il a trouvé un endroit confortable, rempli de personnes qui lui ressemblent un peu trop. A Little Italy, tout le monde fuit ses problèmes. Une réunion de blessés émotionnels qui se retrouvent à partager leurs vies, du jour au lendemain. Le cocktail fonctionne, mais malgré eux, ils restent un peu à part du reste. Ils ont créé un refuge de bien-être, mais n’ont certainement pas encore trouvé leur place dans l’engrenage du vrai monde. Seamus boit trop pour être bien. Il a le sentiment que la majorité des personnes de l’Ordre du Phénix le prennent pour un idiot et un égoïste. Le fait que Dean se voit attribuer la direction de la planque en est la preuve.

Il est un Phénix, parce qu’il a envie de protéger ses amis et retrouver sa liberté, mais cela fait bien longtemps qu’il ne croit plus aux valeurs du groupe. Cette bataille, il ne l'apprécie pas et objectivement, il se sent souvent de trop. Pour autant, il ne veut pas faire de peine à Dean. Il ne veut pas que son ami puisse penser que sa vie en France était plus confortable. En réalité, elle l’était, mais vivre loin de ceux qu’il aime est impossible pour Finnigan. « Hmm… Sûrement. » Pour ses amis, il accepte de reprendre ce combat macabre et foncer dans des missions suicide un peu sordide. Il reste silencieux face aux injustices de l’Ordre et s’assure de mener sa vie, tout en se tenant à distance des têtes pensantes du groupe. Little Ireland est une planque, pas uniquement pour se cacher des mangemorts.

Pour autant, Seamus a trouvé un semblant d'équilibre. Ou plutôt, une routine évidente qui lui permet de ne pas trop retomber dans ses vieux démons. Le soir il boit, avec les autres ou sans, principalement parce qu’il ne sait pas quoi faire d’autre. Quelque part, il boit moins que quand il passait sa journée à broyer du noir. Du mieux. Dean semble s’en contenter, tant mieux.

Fraîchement arrivé, son ami demande déjà à visiter les environs. Seamus n’a jamais été très curieux des villages les plus proches, mais il accepte. Un petit pas vers son ami. Pour autant, il nuance, parce qu’il est peut-être un peu tôt pour partir en tête-à-tête avec Dean, surtout avec l’amertume qu’il ressent contre l’Ordre du Phénix. Lena ne doit pas encore être partie et elle saura, sans aucun doute, alléger les échanges. « Pourquoi pas, on peut proposer à Lena ? » Il se relève et attrape ses chaussures pour se préparer à partir en excursion.

(@dean thomas)