#2 Deamus - Step by step

TW et glou et glou et glou, dean est comme qui dirait, rond comme une queue de pelle (non en vrai il est joyeux)

Au moment où les mots sortent, Dean a un court instant de panique. C'est idiot, il le sait. Seamus ne le rejetterait jamais pour ça (il ne le rejetterait jamais tout court) mais savoir cela ne l'empêche pas d'avoir un doute. Rapide, qui s'en va aussitôt qu'il est venu, sans jamais crier gare, mais présent quand même. Pourtant, Dean n'en n'est plus à son premier aveu. Depuis qu'il a pris conscience de cette partie de lui, il a eu le temps de perfectionner sa façon de l'annoncer - très solennelle au début, assez désastreuse avec Ginny, et puis de plus en plus facilement et naturellement avec le temps - mais là, c'est Seamus, et quelque part, ça semble important.

La tension redescend assez vite, cependant, quand l'alcool se mélange à l'amusement provoqué par la réaction de Seamus qui est, il faut le dire, assez comique. Dean pouffe (oui, pouffe) en voyant la queue de billard de Seamus taper à côté, alors que sa bière part vinldaguer. Il se tient à sa queue, baisse la tête, ses épaules secouées par le rire - un peu trop facile grâce à l'alcool - alors qu'un pauvre serveur se précipite pour venir nettoyer. "Pardon ?! C’était pour me faire rater mon coup ou c’est vrai ?"

"Excusez-le," Dean, toujours très amusé, dit au serveur avant de se tourner vers Seamus. "Tu penses vraiment que je sortirais un truc pareil, juste pour rire ?"

"Wouah… Ok. Ça fait longtemps que… Enfin que tu le sais ?" Seamus a l'air clairement sous le choc de cette nouvelle ce qui ne pousse Dean qu'à sourire de plus belle. Il hausse les épaules, totalement détendu à présent, content d'avoir enfin franchit ce qui semble être l'ultime barrière. "Un moment oui. A l'Ordre, ça se sait. J'avoue que je suis assez étonné que personne ne te l'ai dit avant, vu comment les nouvelles circulent assez vite en général. Mais bon, d'un autre côté, personne ne m'avait dit que t'étais rentré non plus donc..." Il n'y a aucune animosité ni amertume dans la voix de Dean quand il dit. Si bien que ça le surprend lui même, mais bon, soit. Ils sont passé à autre chose. C'est tant mieux.

"Ginny était si insupportable que ça ?" Une fois n'est pas coutume, Dean s'étouffe à nouveau, cette fois avec sa propre salive. Les souvenirs de sa rupture avec Ginny sont encore douloureux - le seront peut être toujours - mais ce soir, ça lui semble presque futile... Et puis, il sait que Seamus plaisante et quand il plaisante, difficile de ne pas le suivre. "Non, non, rien à voir avec elle. Je veux dire... J'étais avec elle quand j'ai compris mais... ça n'avait rien à voir avec elle." Dean passe sa main derrière sa tête, un peu gêné. Il ne peut clairement pas expliquer à Seamus comment il en est venu à la conclusion qu'il aimait les hommes. Pas en détail en tout cas. "Disons que j'ai eu comme une révélation ? C'est cliché, je sais, mais la meilleure explication que je puisse te donner."

"Je ne te cache pas que c’est surprenant." Dean est assez étonné de ça. Un peu vexé même, même s'il ne sait pas vraiment pourquoi. "Vraiment, tu trouves ?" Il hausse à nouveau les épaules, et remet un peu de craie sur le boue de sa queue, prêt à jouer à son tour. "Peut être. J'étais surpris au début, aussi. J'avoue que maintenant, c'est difficile d'imaginer ma vie autrement." L'idée d'embrasser une fille est aujourd'hui devenue pour Dean aussi grotesque que de mettre un masque, un tuba, et des palmes pour se pavaner en ville (pas impossible mais totalement inutile et ridicule)

Dean se rabaisse pour viser, jette un bref regard à Seamus qui semble toujours encaisser la nouvelle, et lance, "Bien sûr, ça ne change absolument rien entre nous, n'est ce pas ?" Il demande cela de façon totalement nonchalante, même si son regard, fixé à celui de Seamus est presque... intense. Il s'accorde une brève seconde ainsi avant de jouer, un bien meilleur coup que celui de Seamus auparavant - ce qui bien sûr, grâce à l'intervention de Dean, n'est vraiment pas difficile.

step by step / dean

( en musique )

Chamboulé par la grande annonce de son ami, Seamus peinait à adopter un comportement parfaitement adéquat. Il ne voulait pas avoir l’air bizarre, mais pour autant il savait qu’il lui faudrait un peu de temps pour réellement assimiler ce détail. Factuellement, ça ne changeait pas leur amitié, seulement pour l’irlandais il manquait une pièce du puzzle. A Poudlard rien ne laissait présager cette orientation et avant de partir pour la France, il ne se souvenait pas d’un quelconque détail qui pourrait laisser supposer cela. Le changement s'était forcément opéré pendant son absence, ce qui sous-entendait que quelque chose ou quelqu’un avait ouvert une porte de vérité chez Dean. Curieux, il espérait mieux comprendre le pourquoi du comment sur cette révélation miracle. « Je vois… Et qu’est-ce qui t’a amené à avoir cette révélation. » Le serveur passa un coup de serpillère sur le sol, et Seamus s’excusa brièvement auprès de ce dernier. La surprise était-elle qu’il avait réagi sans mesure, ce qui amusait visiblement grandement l’autre jeune homme.

Dean, semblait extrêmement à l’aise avec le sujet. Un détail qui sautait aux yeux et qui étonnait un peu Finnigan. Pour sa part, il n’avait jamais éprouvé de difficulté particulière à flirter avec un homme en public, pour autant, il serait très mal à l’aise de parler devant autrui de ses préférences. Pudique en sentiment, il avait toujours adopté un comportement de jeune homme indépendant et dénué de romantisme. La réalité était un peu différente, mais ça, personne n’était obligé de le savoir. Si Dean pouvait en parler aussi librement, c’était sûrement qu’il avait déjà été amené à le faire et visiblement, d’après ces dires, les gens de l’ordre le savaient. Il se demandait pourquoi personne ne lui en avait touché un mot, avant de finalement deviner que personne ne voulait annoncer la nouvelle à la place du principal intéressé.

Malgré la surprise et la presque réserve qu’il dégageait, Seamus ressentait un certain plaisir à voir l’autre sourire de cette manière. Depuis son retour, il n’avait jamais observé un sourire sur le visage de l’autre, et naturellement, le sentir presque heureux lui faisait du bien. Peut-être que pouvoir annoncer cette nouvelle à son meilleur ami le rendait plus léger. Une possibilité qui rendait Seamus responsable de sa réaction. Lorsqu’il évoqua être un peu surpris par les événements, Dean s’interrogeait des raisons. Loin d’être le genre de personnes à imaginer que l’homosexualité de personne se lisait sur un visage, il pensait quand même qu’en connaissant quelqu’un pendant 16 ans, on devrait pouvoir le deviner. « Bah un peu ouais, je te connais depuis tellement longtemps. Je pensais pas. » Il n’y avait aucune critique ou reproche dans sa voix. Il discutait juste très simplement, essayant de mieux comprendre la situation avec le peu d'informations qu’il pouvait avoir.

Comme si de rien n’était, Dean s’apprêta à jouer son coup, bien décidé à continuer la soirée sur un ton léger. Perturbé, l’irlandais en rigolait un peu, vraiment étonné par le comportement de son ami. Avant de tirer, l’apprenti loup-garou leva les yeux en se direction et demanda si cela changeait quelque chose. Encore une fois, Seamus ne s’y était pas préparé et hocha la tête avant de finalement faire usage de sa langue pour confirmer le fait. « Non rien. » La nouvelle ne changeait en rien leur amitié, seulement pour une raison étrange Seamus se sentait un peu trompé. Pendant des années, il avait toujours fait en sorte de catégoriser l’autre dans une case, et de le traiter comme un frère. Puis sans prévenir, Dean sortait de la case pour s’installer dans une nouvelle qui pouvait apporter de nouvelles problématiques.

Encore loin de s’imaginer sortir avec l’autre, il se demandait s’ils avaient couché avec les mêmes personnes ou s’ils étaient attirés par le même type d’hommes. Soudainement, Seamus se demanda ce qu’il se passerait quand Dean fréquentera un pote à lui. Pas forcément jaloux de nature, bien qu’un peu, il aurait peut-être du mal à supporter qu’un autre homme puisse être plus de son ami que lui. Des questions qui se bousculaient à toute vitesse dans sa tête. Malheureusement, aucune ne pouvait avoir une réponse maintenant, et s’il ne voulait pas vexer l’autre, il ferait mieux de rester un peu dans l’ambiance. Au moment où l’anglais marqua son point, Seamus se reconcentra sur la situation et adressa un petit rire moqueur. « Effectivement, ça ne change rien. Tu joues toujours comme un pied. Regarde le professionnel ! » Avec sa démarche de branleur (sa démarche habituelle), il s’approcha de la table et calcula la meilleure stratégie pour gagner la partie.

Alors qu’il regarder les boules encore présentent sur le tapis, il rigola en imaginant l’autre lui annoncer encore une nouvelle complétement folle. Ce coming-out était vraiment drôle, car il était principalement basé sur l’esprit de compétition de Thomas pour une partie de billard. Du coin de l'œil, il guetta l’autre, avant de lui lancer une petite boutade. « Je te préviens, assez de révélations pour aujourd’hui. M’annonce pas que tu viens d’une autre planète. » Pour dire vrai, Seamus n’était pas sûr d’être capable de traiter plus d’informations pour la soirée. Pour autant, une question trottait dans sa tête, et il ne se voyait pas la poser. Si bien qu’après avoir joué un tir particulièrement futé, il se releva pour regarder l’autre. « Au fait, tu as un copain du coup ? Une des personnes avec qui tu vis ? » Même s’il souhaitait beaucoup d’amour à son ami, il espérait une réponse négative. Une jalousie naissait au fond de lui, et alors que la réponse n’était même pas encore donnée, il se sentait mis en compétition avec un autre. Ce sentiment ne lui ressemblait pas, mais il imaginait qu’après tant de temps à devoir vivre loin de son ami, il refusait de voir un obstacle dans leur réconciliation.

(@dean thomas)

Dean ressent une certaine euphorie - un mélange de l'adrénaline liée à sa révélation, à l'alcool, et juste à la joie de se sentir enfin un peu léger après tout ce temps passé à broyer du noir et à en vouloir à la terre entière. Il a envie que ce sentiment ne s'arrête jamais, ne veut pas que cette soirée s'arrête, ne veut pas sortir de cette bulle qu'il a tant rêvé. Il sourit et il ne peut plus s'arrêter. Un rien le fait rire parce qu'il est content, un fait qui parait presque incroyable après tout ce qu'il s'est passé ces derniers temps. Si bien que même les sujets qui devrait le faire stresser d'ordinaire (comme par exemple gaffer devant Seamus et casser leur amitié à peine réparée), ne le font que sourire un peu plus. "Je vois… Et qu’est-ce qui t’a amené à avoir cette révélation."

Dean hausse à nouveau les épaules. Il fait beaucoup ça ce soir, signe clair qu'il est détendu. Il sait pas quoi dire et c'est pas grave. Il faut dire que parler de tout ça avec Seamus, c'est pas vraiment quelque chose qu'il avait contemplé avant ce soir donc il est un peu pris de court. "Je sais pas trop." Il ment, bien entendu. "C'était... un genre de feeling, tu vois ? Pas vraiment d'élément déclencheur mais plus une... lente réalisation ? Comme si y avait quelque chose qui me génait mais j'arrivais pas à mettre le doigt dessus jusqu'à ce que je comprenne." Dean est assez fier de lui même d'avoir réussi à sortir une réponse assez claire et réfléchie alors qu'il se sent de plus en plus partir. Il ne sent plus ses dents. C'est son repère, en général, pour savoir où il en est niveau alcoolémie, et là, il sent plus ses dents. Ce qui veut dire qu'il est bien.

L'étonnement de Seamus interpelle légèrement Dean quand même mais ça l'amuse plus qu'autre chose. Il semble vraiment bloquer sur la nouvelle et Dean s'étonne que ça l'étonne autant, justement. Quelque part, ça veut dire qu'il ne l'a jamais envisagé. Et s'il ne l'a jamais envisagé... "Bah un peu ouais, je te connais depuis tellement longtemps. Je pensais pas."

"Ah ouai ? Et maintenant ? ça se voit plus ?" Dean demande avant de tourner sur lui même, bras écartés et tête légèrement penchée en attente de réponse. Il rit quand il s'arrête, perd un peu l'équilibre, ce qui le fait rire un peu plus. Alors, logiquement, il reboit une gorgée. Parce que sa bière à lui n'est pas tombée par terre, elle.

"Non rien," Seamus confirme quand Dean lui demande si ça change quelque chose. Bien sûr que non ça change rien. Absolument rien. Les boules s'entrechoquent sur le billard mais Dean les regarde à peine, a les yeux rivés sur Seamus. Il essaye de déchiffrer son regard, essaye peut être d'y trouver une lueur, n'importe quoi, mais rien ça. Les yeux de Seamus sont totalement neutre. Dean a un pincement au cœur. il reboit une gorgée. "Tant mieux," Dean se force à répondre, pas sûr que c'était la réponse qu'il attendait.

"Effectivement, ça ne change rien. Tu joues toujours comme un pied. Regarde le professionnel !" Son sourire facile regagne les lèvres de Dean. L'ombre est passée et le revoilà partir. Sa visée, c'est plus trop ça et qu'il commence à se demander si ses amis sorciers n'ont pas raison de penser que ça serait plus simple avec de la magie. "Ah ah. Je suis toujours meilleur avec quelques verres dans le nez que toi sobre, Finnigan, alors fanfaronne pas trop."

"Je te préviens, assez de révélations pour aujourd’hui. M’annonce pas que tu viens d’une autre planète." "Alors justement, puisque t'en parles... Non je plaisante," il se dépêche d'ajouter avant de rire en se souvenant de la tête de Seamus. "Gay et loup-garou, c'est déjà un bon package, tu crois pas ?"

Seamus joue son coup, puis se redressa, la nouvelle de Dean le travaillant visiblement encore puisqu'il lui pose à nouveau une question sur le sujet. "Au fait, tu as un copain du coup ? Une des personnes avec qui tu vis ?" Dean rit, même si cela n'a rien de drôle. Pourtant, il sait déjà quoi dire et à hâte de voir la tête de Seamus. "Et bien c'est vrai qu'il y a bien Cormac. Ces événements à Gracefield, faut dire que ça nous a vraiment rapproché." Il tient à peu prêt trois secondes avant d'exploser de rire, se tenant à sa queue de billard pour ne pas perdre l'équilibre. "Je plaisante. Bien sûr que je plaisante. Euh non, y a personne," il répond cette fois (presque) honnêtement, toujours secoué par son rire.

step by step / dean

( en musique )

La joie qui émanait de Dean faisait plaisir à voir. Après des mois à tirer la tronche, il faisait enfin preuve de positivité. Seamus était heureux pour son ami, même s’il avait un peu du mal à suivre cette euphorie. Ce n’était pas un manque de bienveillance, mais simplement un effet secondaire de la surprise -sans parler qu’il était un peu moins touché par l’alcool. Ses yeux clairs suivaient du regard l’autre, comme pour essayer de déceler les non-dits. Malgré son intelligence moyenne, Seamus essayait sincèrement de comprendre les autres et tout particulièrement son meilleur ami. Seulement, lorsqu’il n’arrivait pas à bien comprendre une situation, cela le frustrait. Pour lui, il fallait des choses simples, plutôt linéaires et cette dernière année, rien ne l’était. Sa relation avec Dean était l’exemple parfait, des montagnes russes à ne plus en finir qui donnait légèrement le vertige. « Ok, c’est cool pour toi. » Quelque part, il espérait que les révélations et autres ribambelles de surprises allaient finir par s’arrêter. Pour autant, il préférait ce genre d’évènements que les disputes d’autrefois, alors il s’accommodait de la situation.

L’anglais semblait presque vexé que son ami se montre étonné, comme s’il aurait aimé que cela se devine sur lui. D’ailleurs, pour démontrer quelque chose de parfaitement abstrait et dénué de sens, il commença à virevolter, comme activer le gay pouvoir. Naturellement, et parce qu’il ne pouvait en être autrement, Seamus explosa de rire. Si quelqu’un lui avait prédit ce moment avec Dean à ce moment précis, il n’y aurait jamais cru. L’alcool faisait des ravages et pour une fois, il était ravi d’avoir de l'entraînement pour ne pas faire n’importe quoi. « Oh oui, infiniment plus ! J’arrive à le lire sur ton front. » Amusé, il leva les yeux au ciel, avant de les reporter sur son ami. « Tu es complètement arraché toi pour dire des bêtises pareilles. » Une chose était sûre, Dean sera sûrement très gêné de tout cela au réveil, et il était inutile de préciser que l’irlandais se plaira à rappeler les meilleures parties.

La mini-compétition de billard avait le mérite de rendre la situation plus légère et Seamus rentrait parfaitement dans le jeu de son compère. « Dans tes rêves. » Il ne doutait aucunement de ses talents dans la discipline. De plus, aux vues de l’ébriété de l’anglais, la victoire était déjà presque dans la poche. Les révélations semblaient terminées pour la soirée, et c’était finalement une bonne chose pour le cerveau du presque roux. « Tu as oublié de dire que tu es anglais aussi, c’est quand même une sacrée tare. » Gay, loup-garou et anglais, un triptyque qui ne faisait pas de lui le compagnon idéal pour les sorciers traditionnels. Par chance, Seamus était plutôt ouvert d’esprit et hormis la nationalité anglaise de son ami de toujours, rien ne le dérangeait.

Son tir fut absolument parfait. Enfin dans sa tête, il venait de jouer un coup de maître. Bien sûr, les pintes qu’il avait consommées romançaient légèrement la situation, mais il rattrapait le tir précédent. Une fois son tour passé, il se releva et s’appuya contre l’un des canapés du bar. Seamus s’était aventuré sur une question un poil intime et étrangement, la réponse l’inquiétait. Il ressentait un stress, quelque chose de profond qu’il ne parvenait à qualifier. Pour dire vrai, il regrettait même d’avoir demandé. Après tout, ce qu’il ignorait ne pouvait lui faire de mal. Puis alors qu’il croisait les doigts, dans sa tête, pour entendre une réponse négative, un prénom fut annoncé. Bouché bée. Choqué. Ses yeux s’ouvrirent au maximum et sa mâchoire tomba sans retenue. Cormac. L’information dépassait tout ce qu’il avait imaginé et son cerveau flamba définitivement. Tout allait très vite dans son esprit, et il automatiquement, un sentiment de rancune et de trahison se développa en direction de Cormac. Depuis son retour de France, ce garçon était son ami. Ils avaient traîné ensemble et ils avaient parlé des tensions entre Thomas et Finnigan. Il trouvait que Cormac était un sacré enfoiré pour ne pas avoir mentionné son petit copain, et qui plus est si c’était Dean Fucking Thomas.

Lorsque l’anglais avoua blaguer, Seamus resta un moment muet, avant de faire semblant de l’avoir deviné (ce qui n’était pas du tout le cas). A sec, il s’avança vers l’autre et attrapa la bière qui il était en train de boire, pour venir en avaler quelques gorgées avant de reprendre d’un ton amusé. « Mais c’est le premier nom qui t’es venu à l’esprit. » Seamus riait parce qu’il savait que Cormac n’était pas de ce bord, mais si cela avait été le cas, il est évident qu’il n’en parlerait pas avec la même légèreté. « Tu veux que je t’arrange un date avec Cormac ? Après, je suis pas sûre que tu es assez de formes pour lui. » Il avait envie d’en rire, et en même temps, une petite voix au fond de lui criait qu’à l’Ordre il existait suffisamment de personnes de ce bord pour que son ami trouve chaussure à son pied. Cette idée le rendait mal, et plus il se sentait partagé, plus il se détestait. Seamus se sentait égoïste de vouloir garder son ami pour lui, terrifié à l’idée de le voir préférer quelqu'un d’autre. « Mais je note ton style. » Après un sourire, il redonna le reste de la bière à l’anglais, sans pour autant s’éloigner de lui. Alors qu’il observait l’autre, une question lui effleura l’esprit, était-il le style de son ami ? Il s’en voulait de se poser cette question, et pourtant, il espérait sincèrement que oui. Toutes ces révélations lui retournaient le cerveau, il se sentait désorienté, pour ne pas dire complétement perdu.

(@dean thomas)

Dean ne peut pas s'empêcher de regarder autour de lui alors qu'il rit, toujours. La bar est plein mais personne ne semble faire attention à eux, personne ne se rend compte à quel point cette soirée est importante, une bouffée d'air frais après des mois - voire des années - à suffoquer, écrasé par la rancœur, la frustration, et la remise en question de tout ce en quoi il croyait. Pour la première fois, Dean retrouve un peu de son optimisme et espoir d'antan et, quelque part, il sait que l'alcool y est pour quelque chose, mais il reste persuadé, aussi, que c'est grandement dû à la présence de Seamus, à nouveau à ses côtés (ou Dean à nouveaux aux côtés de Seamus. L'un ou l'autre. Les deux.)

"Oh oui, infiniment plus ! J’arrive à le lire sur ton front." Dean se marre alors que Seamus ajoute, "Tu es complètement arraché toi pour dire des bêtises pareilles."

"Non, pas tant que ça," Dean proteste alors que son champ de vision et le fait qu'il se tient toujours à sa queue de billard indique clairement le contraire. "Okay. Peut être un peu. Mais j'en avais besoin." Il ne développe pas parce qu'il sait que Seamus voit de quoi il parle. Outre sa lycanthropie, travailler pour l'Ordre... c'est pesant, mentalement. Encore plus maintenant qu'il a eu sa tant désirée promotion. Il l'a accepté avec amertume mais accepté quand même, parce qu'au fond, ça reste ce qu'il a toujours voulu. Et puis bien sûr, il y a Lee. Dean est un peu effrayé par la vitesse à laquelle il s'est fait à la disparition de son ami. Son grand-frère spirituel, en quelques sortes. Il l'a toujours admiré, voulu être comme lui, dès sa première année à Poudlard, et aujourd'hui il se retrouve Cercle 5, à devoir superviser son ancienne agent double. Il y a de quoi se sentir hanté et pourtant... ça lui semble presque la suite logique des choses. L'idée le fait frissonner.

C'est pour ça qu'il vaut mieux oublier tout ça et se concentrer sur ce soir, le billard, Seamus, et leur petite compétition. "Tu as oublié de dire que tu es anglais aussi, c’est quand même une sacrée tare."

Dean fait mine d'être offensé même s'il peut difficilement le contredire. "Eh ! ça a jamais semblé te poser de problèmes ! C'est la France qui t'as retourné la tête ?" Il fait mine de réfléchir alors que Seamus se positionne et ajoute, "Et puis je suis pas si anglais que ça." Dieu sait qu'on lui déjà fait la remarque. "Ma mère vient de Saint Kitts et mon beau-père est sénégalais. Le truc le plus anglais chez moi, c'est mon père mais bon... je sais pas si ça compte."

Dean grimace alors qu'il voit Seamus tirer un coup bien meilleur que le sien. Il jette un regard accusateur à sa bière qui ne semble pas lui faire le même effet qu'à lui. Il essaye de se concentrer sur son prochain coup, mais les nouvelles questions de Seamus l'empêche de se concentrer. "Mais c’est le premier nom qui t’es venu à l’esprit." "C'est celui qui me faisait le plus rire," Dean avoue, ricanant encore de l'idée. "C'était lui ou Lou mais je crois que Lou a quelqu'un. Le frère de Lena d'ailleurs, si tu veux mon avis." Il plisse le nez, l'air un peu perdu dans le vide. "Il sent un peu comme lui. C'est perturbant." Le fait de sentir les gens tout court était assez perturbant pour Dean, d'ailleurs, un autre truc auquel il devait s'habituer. Mais qui n'était clairement pas le pire truc à venir avec sa lycanthropie.

"Tu veux que je t’arrange un date avec Cormac ? Après, je suis pas sûre que tu es assez de formes pour lui." En entendant ça, Dean ne peut pas s'en empêcher. Il explose de rire et il n'arrive presque pas à s'arrêter. Il tient la table de billard, se pli en deux, et sent les larmes lui monter aux yeux. Bien sûr ce n'est pas tant s'imaginer en date avec Cormac - passer 5 jours sous des décombres, persuadés que vous allez mourir ensemble, ça crée des liens forcément - mais plus de s'imaginer Seamus le brancher avec quelqu'un d'autre. Cruel. Il y a de quoi rire, non ? "Euh non, ça va aller," Dean répond à travers son rire, un peu essoufflé. Il reprend peu à peu ses esprits et son souffle avant de se placer pour tirer.

"Mais je note ton style." Seamus se sent obligé d'ajouter et Dean doit se retenir parce que, vraiment ? "Mon style ? Tu penses que mon style c'est Cormac ?" Dean secoue la tête, prêt à exploser de rire à nouveau. "Je suis presque offensé."

step by step / dean

( en musique )

L’ivresse de Dean le faisait rire. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas rigolé en sa compagnie et cela lui faisait beaucoup de bien. Peu importe les sottises dites, au moins il y avait de nouveau de l’amicalité entre eux. « Je ne juge pas. » Il ne jugeait ni son petit niveau en alcool, ni son coming-out. Avec le temps, l’irlandais avait appris à être plus tolérant, forcé de constater qu’il était lui-même souvent en tort. Ils avaient tous leurs défauts, et même s’ils s’étaient blessés, un peu trop de fois à son goût, ils restaient liés à jamais. Cela faisait longtemps qu’il comptait l’anglais comme un membre de sa famille. Un mot important pour Finnigan qui avait grandi dans le clan le plus loyal du monde. Chez-lui, personne ne se trahissait et chacun veillait sur son prochain comme sur sa propre vie. Thomas comptait parmi les leurs, depuis leurs années à Poudlard. Seamus se souvenait parfaitement de la sympathie et de la bienveillance dont faisaient preuve ses parents à chaque venue du métisse. Cette époque lui manquait terriblement, et même s’il n’était plus l’homme le plus optimiste du monde, il espérait toujours pouvoir retrouver le calme et la sérénité d’avant.

Les origines de Dean ne l’avaient jamais dérangé, pour autant, comme tout irlandais qui se respecte, il aimait rappeler qu’être anglais c’était moins bien. « Je sais être conciliant. » Il savait bien que ce terme était loin de le définir, mais avec son ami, il avait le droit de dire ce genre de bêtises sans se faire critiquer pour son caractère un poil trop impulsif. D’ailleurs, si leur binôme fonctionnait si bien, c’est principalement grâce à leur complémentarité sans égale. Les gens aiment Dean pour ce que n’a pas Seamus, et les gens aiment Seamus pour… Oui, bon. Ils préfèrent Dean, mais c’est un détail. « Oui, c’est pour ça que je tolère, parce que tu n’es pas un vrai anglais. » Après un petit sourire en coin, et une bonne gorgée de la bière de son ami, il se montra particulièrement à l’écoute de la réponse de son ami au sujet de Cormac.

Seamus ne les savait pas si proches et pour dire vrai, il était assez surpris d’entendre ce prénom dans un tel contexte. Pourquoi Dean pensait à lui dans un moment pareil ? Puis alors qu’il s’attendait à une blague, un second prénom arriva dans la conversation. Lou. Il ne connaissait pas cet homme, cependant, il se demandait bien à quoi il pouvait ressembler pour être sur la liste des éventuelles réponses. Seamus se sentait vraiment perplexe face aux émotions qu’il ressentait. De toute évidence, il éprouvait de la jalousie, mais pour lui c’était principalement parce qu’il était mal à l’aise de savoir que pendant son absence, l’autre avait essayé de le remplacer avec d’autres jeunes hommes. Il tenait à sa place de meilleur ami, personne ne pouvait y toucher.

Alors qu’il cherchait quoi répondre, Dean détourna un peu le sujet de la conversation vers son odorat particulier. Grâce à son petit niveau scolaire, il savait que les loup-garou possédaient des sens plus aiguisés. Son ami ne se voyait pas épargné par ce phénomène et cela attisait sa curiosité enfantine. « Il sent comme qui ? » Comme pour essayer de comprendre, Seamus renifla le vide, à la recherche d’une effluve particulière. Malheureusement, en dehors de l’alcool et du tabac froid, rien ne lui frappa les narines. « Et moi, je sens quoi ? Je sens comme quelqu’un d’autre ? » Il ne pouvait pas comprendre le fardeau que cela pouvait être. Pour lui, ces nouveaux sens étaient comme des super-pouvoirs pleins de surprises.

Après cette aparté marvelesque, le sujet Cormac retourna sur la piste. Dean proclamait haut et fort que ce dernier n’était pas son genre, comme si le cas contraire serait une honte. Seamus haussa le sourcil, incapable de savoir si c’était vrai ou s’il était gêné de cette situation. « Il est plutôt agréable à regarder. Un peu bête, mais bon je vais pas juger ça. » Même s’il n’avait jamais envisagé le garçon comme un plan potentiel, Seamus s’accordait à dire qu’il possédait un physique plutôt à attrayant. Cependant, il voyait mal Dean sortir avec une grande gueule pareille (il se compte dedans). « C’est qui ton style alors ? Lou ? » L’alcool rendait l’irlandais curieux, très curieux, trop curieux. Il ne ménageait pas l’autre, sûrement parce qu’il ne comprenait pas le fond de cet échange et les émotions de Dean.

(@dean thomas)

"Je ne juge pas." Dean pourrait pleurer en entendant ces mots. ça lui sert le cœur d'une façon qu'il n'avait pas prévu. Peut être qu'au final, il avait bien peur de ça, justement, du jugement de Seamus. C'est totalement irrationnel mais pourtant, visiblement, c'était bien là, le besoin de l'approbation de son meilleur, peut être le seul avis qui compte au final parce qu'il est celui qui le connaît le mieux.

L'alcool fait bien son travail. Dean est complétement retourné, mort de rire un instant, au bord des larmes un autre, un roller coaster incessant qui doit le faire passer pour le dernier des abrutis aux yeux de Seamus mais peu importe. S'il peut bien se montrer comme ça devant quelqu'un, c'est Seamus. Pas de honte ou de secrets entre eux. Enfin, pas comme ça.

"Oui, c’est pour ça que je tolère, parce que tu n’es pas un vrai anglais." Dean grimace malgré lui, clairement plus en capacité de contrôler ses réactions et sa phrase d'après sort toute seule sans qu'il n'y réfléchisse plus d'un quart de seconde. "Tu me tolères ? Seulement ? J'aurais espéré que c'était un peu plus que ça..." il se plaint avec une légère moue, ne sachant plus très bien s'il est vraiment vexé ou pas. Il ose espéré que Seamus fait plus que le tolérer mais à quel point ? (il sait à quel point, bien sûr, mais la curiosité, le désir, et l'alcool font visiblement très mauvais ménage ce soir.)

La retenue semble avoir quitté la pièce alors que Seamus continue à tendre des perches à Dean probablement sans le vouloir et qui lui s'applique sans faire attention à toutes les saisir.

"Il sent comme qui ?" Seamus demande à propos de Lucjan et Dean répond facilement, naturellement, comme s'il était tout à fait normal de parler de l'odeur de son nouveau coloc avec Seamus, vraiment, comme ça, au milieu d'un bar. Si quelqu'un les entendait, Dean serait curieux de savoir ce qu'ils pourraient bien faire de cette conversation. Probablement penser que Dean est un creep qui renifle les gens. Ce qui, enfin de compte, ne semble pas être si loin de la réalité puisqu'il peut répondre à cette question. "Le frère de Lena, Javier," il répond avant de boire une autre gorgée parce que, oui plus d'alcool semble être une bonne idée. "Pas le moldu, l'autre," il enchaîne, ayant l'impression devoir être précis - les malentendus sont si vite arrivé. "Le loup, celui des battues, celui à qui il manque..." il continue en secouant son bras pour illustrer ses propos. "C'est subtile et un peu différent, mais c'est là. C'est bizarre," il ajoute quand même, "d'être conscient de ça, les odeurs des gens. Et quand je dis odeurs je parle pas de s'ils se sont lavé ou pas," il précise avec une grimace, "mais plus... eux quoi." Il rit un peu avant d'ajouter, "Tu dois me prendre pour un taré."

En tout cas, si Seamus ne le prenait pas encore pour un taré, la suite devrait faire l'affaire. "Et moi, je sens quoi ? Je sens comme quelqu’un d’autre ?" La question est probablement totalement innocente de la part de Seamus mais Dean... Dean vrille un peu en l'entendant. "J'espère pas," il lâche un peu sous sa barbe le regard vers la table avant de relever très vite la tête vers Seamus les yeux écarquillés, assez conscient pour se rendre compte de ce qu'il vient de dire. "Je veux dire, je sais pas mais euh... Tu sens très bon en tout cas," il essaye de corriger se rendant compte que c'est loin d'être une bouée mais plutôt un parpaing. "Enfin c'est pas... Je... Tu... Tu sens bon quoi, comme pleins de monde. Lou et Javier aussi sentent bon et puis Cormac aussi," Dean cherche désespérément à se rattraper avant de se rabattre sur sa bière et de la boire, comme si Seamus allait décidé par lui même de passer à autre chose.

Fort heureusement, il saisit la perche et retombe sur Cormac ce qui soulage étrangement Dean - qui l'eu cru ? "Il est plutôt agréable à regarder. Un peu bête, mais bon je vais pas juger ça." Dean grimace à nouveau, espérant que la conversation se poursuive dans cette direction et que Seamus oublie bien assez vite ce qu'il a pu dire. "ça reste Cormac..."

"C’est qui ton style alors ? Lou ?" Cette fois-ci, c'est bon. Dean en est sûr, il ne ressortira pas vivant de cette soirée. A peine Seamus a-t-il posé sa question que Dean avale sa gorgée de travers, sentant les bulles de sa bière venir lui picoter la gorge. Il tousse un peu, frappe sur son torse avec son poing pour faire passer. "Je... saurais pas vraiment te dire," il répond et il est presque honnête. Il n'a jamais vraiment pensé être le genre de personne à avoir un type. Les deux seuls personnes a l'avoir vraiment attiré depuis qu'il a compris qu'il aimait les hommes sont Alvaro et Seamus. Difficile d'en tirer une conclusion. Et en dehors de ça, il suppose que Lee pouvait lui plaire, mais encore une fois, pas vraiment de quoi en dégager un profile type...

step by step / dean

( en musique )

Dean semblait déçu d’entendre parler de simple tolérance à son égard, ce qui amusait le blond vénitien. Pour lui, leur amitié de longue date suffisait à démentir ces propos, si bien qu’il ne se sentait aucunement obligé de les corriger. « Ca dépend des jours. » Pour lui, tout cela relevait de la boutade, mais comme il ne saisissait pas à quel point l’autre était ivre, il ne mesura pas l’éventuel impact de cette blague plus ou moins drôle. Convaincu que la partie de billard était passée au second rang, il posa sa queue sur le tapis, histoire de laisser la place à d’éventuel futurs joueurs. Naturellement, il se rapprocha de son ami, afin de créer une proximité propice à la conversation. Si un moldu entendait leur échange, il les prendrait très certainement pour des fous, encore plus maintenant que le brun expliquait la variation d’odeurs entre les différents individus.

Seamus hochait la tête face aux explications de son ami. Pour lui, ils étaient en train de vivre la conversation d’un futur super-héros à la découverte de ses nouvelles facultés et de son meilleur ami qui rentrait dans la confidence. Même s' il était d’un naturel envieux, l’irlandais préférait très largement sa place. Loin d’être raciste des hybrides (oui, oui), Pyro préférait pour autant rester un sorcier classico-classique, même sans odorat et ouïe supersoniques. « Oui, ok, je comprends. » En général, quand Finnigan disait “je comprends”, cela voulait dire qu’il ne comprenait absolument rien. Pour lui, cette histoire d’odeurs dépendait d’un concept abstrait, qui dépassait très largement les capacités de son cerveau. Pour autant, il trouvait l’information divertissante et voyait naître en lui, une soudaine curiosité pour les odeurs de leurs camarades.

Existait-il un classement olfactif des membres de l’ordre du phénix ? Il voulait tout savoir, à commencer par sa propre odeur. Malheureusement, toujours trop ivre pour avoir une conversation sensée, Dean peinait à donner de la profondeur à ses propos. Seamus était un peu déçu de ne pas avoir un exposé en trois parties à propos de son odeur, mais la déception laissa rapidement place à une hilarité sans précédent. « Je sens très bon ? » Incapable de se retenir de rire, il se plia en deux, les yeux humides. Son rire dura un instant, avant qu'il ne se redresse face à un Dean toujours en panique. De tous les compliments possibles et imaginables, l’anglais avait décidé de mentionner celui-ci. Pour sûr, le blond vénitien allait le lui ressortir, surtout maintenant que l’autre se noyait dans un malaise évident.

Visiblement, lui faire un compliment était un exercice compliqué, ce qui dans un autre contexte l’aurait très certainement vexé. Pour autant, ce soir, Seamus mettait cela sur le dos de l’alcool, mais aussi de leurs moultes disputes qui avaient dû rendre la communication bienveillante un poil plus gênante. « Je vois… J’espère que je sens meilleur que Cormac quand même. » Préférant rester sur la pente de l’humour, il accorda un clin d'œil à son ami, comme pour imiter une fausse compétition entre lui et leur ami mutuel. Avant les événements de Gracefield, Seamus était sûrement plus proche de Cormac que le métisse, pour autant, même s’il n’avait aucune idée de leur relation actuelle, il supposait que désormais, ils étaient amis. « J’ai passé pas mal de temps cette année avec lui, il est drôle. » Un peu stupide, comme lui, ce qui expliquait leur complicité naturelle.

Alors qu’il s’interrogeait sur le type de Dean en se concentrant sur ce mystérieux Lou, la panique de l’autre continuait. L’alcool rendait définitivement l’anglais étrange, ce qui motivait Seamus à continuer sur sa lancée. « On a tous un type, que ce soit basé sur le physique ou sur la personnalité. » A défaut d’être aussi ivre que son ami, Seamus s’inventait penseur en herbe avec des théories bien trop philosophiques pour l’heure. Néanmoins, il poussa sa réflexion en contant son expérience personnelle. « Genre moi j’avoue, j’aime bien les roux… Ça doit me rappeler ma maison. Après bien sûr, la personnalité ça passe devant, sauf pour un coup d’un soir. » Seamus tenait davantage l’alcool que son partenaire, ce qui créait un décalage assez amusant dans leurs différents discours. Conscient de mener la barque, il se faisait un malin plaisir à creuser sur le dernier sujet en vogue, c'est à dire, la nouvelle sexualité de son meilleur ami. « Tu me dirais si tu avais un copain ou un crush ? » Son regard détenait quelque chose de beaucoup trop sérieux pour cette situation, alors que son sourire se gardait de fondre dans un fou rire inévitable. Une partie de lui voulait savoir et l’autre, simplement s’amuser de la situation.

(@dean thomas)

Dean serait bien incapable de dire qui doit jouer à présent, son esprit maintenant totalement accaparé par sa discussion avec Seamus. Et cela n'est que renforcé lorsque celui-ci vient se poser juste à côté de lui, si prêt que tous les sens sur-développés de Dean sont accaparés par lui. Sa faible volonté a déjà tellement été attaquée par l'alcool qu'il ne se retient même pas de se pencher un peu vers lui, leurs épaules collées l'une contre l'autre. Toute la retenue qu'il aurait pu avoir avant, de se dire qu'il ne faut surtout pas que Seamus se fasse des idées, a volé en éclat et il est juste content de profiter de cette proximité, l'odeur de Seamus, justement, ayant un effet incroyablement relaxant et réconfortant sur lui.

"Oui, ok, je comprends." Dean sourit, content qu'ils puissent passer à autre chose. Il n'est pas sûr que Seamus comprenne, justement, mais c'est loin d'être grave. Lui-même n'est pas sûr de bien comprendre tout cela, sa lycanthropie étant encore trop récente pour qu'il puisse vraiment y être habité. Il se dit vaguement qu'il devrait en parler à Noam, mais ne compte pas trop dessus. Vu son état, il y a fort à parier qu'il aura oublié tout ça demain.

Sa pirouette quand Seamus lui demande ce qu'il sent lui est un mélange de ridicule et de pathétique et Seamus semble trouver ça très drôle. Dean est mortifié, détestant un peu le revers de l'alcool qui lui fait perdre tout ses moyens. C'est à ce moment là qu'il décide que ce verre sera son dernier.

"J’espère que je sens meilleur que Cormac quand même." Dean sait à cet instant qu'il n'a pas finit d'entendre reparler de cette discussion qu'il préférerait pouvoir totalement effacé de son esprit. Il sait que c'est simplement Seamus qui s'amuse et surtout qui essaye de s'amuser avec lui mais il ne se rend pas compte que pour l'instant, Dean essaye juste de luter contre l'envie de lâcher de nouvelles énormités, pouvant aller du simple "tu sens bien meilleur que lui," au terrible, "j'adore ton odeur." Dean imagine que Seamus peut se montrer plus tolérants avec lui qu'avec les autres mais faut pas pousser. "Tu vas jamais me laisser oublier ça, pas vrai ?" Dean lui demande, essayant de cacher son inconfort un maximum, se disant que s'il se montre un tantinet sincère, Seamus ne creusera pas plus loin. "Cormac sent bon mais pas comme toi. C'est différent, je... ugh, c'est n'importe quoi je sais même pas pourquoi on parle de ça," il se lamente un peu avec un rire nerveux.

"J’ai passé pas mal de temps cette année avec lui, il est drôle." Dean lui jette un regard, sentant son cœur se pincer à cette révélation. Il est sûrement en pleine descente et cela ne lui donne que plus envie de se blottir contre Seamus. Il se retient, bien sûr, mais l'envie est là.

"On a tous un type, que ce soit basé sur le physique ou sur la personnalité. Genre moi j’avoue, j’aime bien les roux… Ça doit me rappeler ma maison. Après bien sûr, la personnalité ça passe devant, sauf pour un coup d’un soir." "Les roux," Dean ne peut pas s'empêcher de relever. Il déteste le fait qu'il est en train de prendre des notes, déteste en être réduit à ça, un amoureux transi qui se languit en secret parce qu'il n'a pas le courage de tenter sa chance. N'importe qui d'autre et Dean est presque sûr qu'il ne prendrait pas de telles précautions, assez à l'aise avec son physique et sa personnalité pour interpréter les signes et savoir s’il est voulu ou pas.

Avec Seamus, cependant, il se comporte comme le dernier des empotés, trop effrayé pour rester digne et incapable de ne pas se tourner en ridicule. Même s'il avait une chance - et rien est moins sûr, parce qu'ils sont amis et que Seamus l'a toujours vu comme tel - il doute que ça soit ce genre de comportement qui fasse craquer Seamus. Il en est même certain. Il le connait par cœur.

"Tu me dirais si tu avais un copain ou un crush ?" Dean le fixe longuement quand il pose sa question. Il sent que le temps des plaisanteries est un peu passé - pas totalement mais un peu quand même - et il sait que s'il veut que Seamus et lui redeviennent réellement comme avant, il doit être sincère. Ce qui est horrible vu que s'il se montre totalement sincère, ils ne redeviendront jamais comme avant. "Bien sûr," Dean lui répond en déglutissant presque, son regard plongé dans celui de Seamus, l'amertume de son mensonge lui saisissant la gorge. "Mais il n'y a personne."

step by step / dean

( en musique )

Face à son rire sans réserve, Dean capta la bancalité de son commentaire. Il savait déjà que cette phrase allait ressortir, plus d’une fois et forcément au pire moment possible. L’irlandais adorait noter les bourdes de tout le monde pour les ressortir en soirée. Une vieille habitude qu’il n’avait pas stoppé après son périple en France. « Non, jamais Dean. Ca sera écrit sur ta tombe. » Il imaginait déjà très bien la citation en dorée, orner la stèle de son ami, le plus tardivement possible bien-sûr. Pour se rattraper ou plutôt noyer le poisson, Dean tenta de recontextualiser la chose en expliquant qu'il ne sentait pas comme Cormac. Gêné à outrance, il coupa court au débat sous le regard amusé de l’irlandais. Mature, sûrement plus que l’irlandais, il ne comprenait pas l’intérêt de s’attarder sur l’odeur de chacun. Malheureusement pour Pyro, c’était un sujet vraiment divertissant et palpitant. « Pourquoi ? Importance capitale voyons. » Il semblait presque choqué de se voir poser la question et leva presque les yeux au ciel face à l'insouciance de son ami. Pour autant, ne voulant pas être trop insistant pour leur première soirée depuis plus de trois ans, il accepta de remettre le sujet à plus tard.

Comme Dean restait silencieux face au sujet Cormac, le blond vénitien continua dans l’explication de ses préférences physiques qui relevait plus d’une constatation qu’autre chose. La plupart de ses anciennes relations, sérieuses ou pas possédaient ce traits physique, si bien qu’il avait fini par conclure qu’il appréciait ce détail. Pour autant, beaucoup d’autres personnes pouvaient l’attirer, tout était une question de feeling. « Ouais, peut-être les blondes aussi. Je sais pas, bref. » Loin d’être totalement ivre, il commençait lui aussi à divaguer dans ses pensées et ne pas forcément filtrer ses propos. Trop concentré sur son schéma de pensée, il ne s’attarda pas sur les réactions de Dean qui trahissaient beaucoup de choses. Dommage pour lui, Seamus n’était pas un fin observateur.

Pour autant, aussi aveugle soit-il. L’irlandais remarqua le temps de latence entre sa question sur l’éventualité d’un crush dans la vie de son ami et la réponse. Dans le regard de son ami, il notait de l’incertitude qu’il ne parvenait pas à réellement qualifier. Puis, quand la réponse arriva enfin, le rescapé de Little Italy ne sembla pas réellement convaincu. Pour lui, quelque chose clochait dans la réponse. Est-ce que Dean lui mentait ? Ou est-ce que Dean hésitait à savoir ce qu’il partagerait ou non avec lui à l’avenir ? Une information manquait, mais par peur de froisser son ami juste après leurs réconciliations, il préféra lâcher un petit sourire bienveillant. « Ok, je te fais confiance. » D’ordinaire borné, il acceptait de lâcher l’affaire pour la pérennité de leur relation. Avec un peu de chance, l’avenir lui permettra de comprendre cet échange étrange.

Le visage de Dean en disait long sur son état d’ivresse. Il tanguait un peu trop pour être capable de quitter le bar sans difficulté (oui, seamus prend le rapprochement pour une preuve de : “je ne tiens pas debout”). « Tu as l’air mort mec. Je peu te déposer à la Tour, c’est préférable que tu ne rentres pas seul. » Il connaissait plus ou moins le chemin jusqu’à la Tour, dans le cas contraire l’autre était encore capable de pointer la bonne direction. Mécaniquement, il termina la bière de l’anglais, avant de chercher autour d’eux leurs affaires respectives. « Elle est où ta veste ? » Dans ses souvenirs, Dean portait un manteau à son arrivée, à moins que l’alcool ne le fasse aussi vriller.

(@dean thomas)

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