#2 Deamus - Step by step

Seamus&Dean

You and me we've seen everything to see, from Bangkok to Calgary. And the soles of your shoes are all worn down. The time for sleep is now but it's nothing to cry about 'cause we'll hold each other soon in the blackest of rooms. And if Heaven and Hell decide that they both are satisfied, illuminate the no's on their vacancy signs. If there's no one beside you when your soul embarks, then I'll follow you into the dark.

Octobre 2007, York. Dean est si nerveux quand il arrive devant le pub. Il était déjà nerveux avant de partir, les diverses raisons de son anxiété plus bruyantes les unes que les autres, tournant dans sa tête, et le "Have fun on your date!" que lui avait jeté Cormac en partant ne l'avait pas du tout aidé.

Parce que ceci n'est en rien un rendez-vous. Dean se le répète en boucle depuis qu'il est parti de Sweet River mais ça ne semble pas vouloir rentrer. Il déteste le fait de ne pas savoir par quel bout prendre Seamus - ou plutôt sa relation avec Seamus. Avant c'était si simple, naturelle, il n'avait même pas à y réfléchir. Aujourd'hui tout est compliqué et fatiguant. Dean marche sur des oeufs et c'est encore pire depuis qu'il est venu le voir quand il était encore convalescent.

Il s'est conduit comme le dernier des connards cette fois là, a été horrible avec deux des personnes qui compte le plus pour lui aujourd'hui (la personne qui compte le plus pour lui dans le cas de Seamus.) Et il le sait. Il en est conscient et se déteste pour ce qu'il a pu dire. Mais c'était plus fort que lui à ce moment, la colère et l'amertume ayant pris possession de son corps au même moment que le loup l'avait mordu. Il doit mieux faire maintenant. Johannes lui a bien fait comprendre.

C'est le but de cette soirée, d'ailleurs. Faire table rase avec Seamus, repartir à zéro pour laisser derrière toute la rancune et les tensions qu'il peut y avoir entre eux et enfin retrouver leur amitié. Comme avant.

Le seul problème, c'est que comme avant, c'est plus facile à dire qu'à faire. Et dès que Seamus arrive, Dean en est douloureusement conscient. Ils échangent des "Hey !" un peu tendus, Dean se sent sourire mais c'est tordu, crispé, et puis il y a le fameux doute au moment de le saluer. Il hésite entre une accolade et lui serrer la main, s'avance un peu pour le premier avant de finir par se décider sur le deuxième, rendant la scène absolument ridicule vu de l'extérieur (et terriblement embarrassante vu de l'intérieur.)

"Merci d'être venu," Dean finit par lui dire, prenant son courage à deux mains (il reste un Gryffondor bordel !) et arrachant le pansement d'un coup sec. "Je savais pas si t'allais avoir envie de me voir après..." Il n'arrive pas à finir sa phrase mais suppose que Seamus comprend ce qu'il veut dire. Il doute fortement que quiconque présent ce jour là puisse déjà avoir oublié le comportement de Dean.

Dès qu'ils entrent, Dean se dirige vers le bar pour commander deux bières, attrape les pintes une fois servies et se dirige vers la table la plus proche avec Seamus. Une fois assis, il se rend compte que ce n'est pas forcément ce qui se rapproche le plus de leur normal et de leur avant, cette sortie. A Poudlard, il leur arrivait d'aller boire une bièraubeurre au Trois Balais mais ils passaient en général plus de temps entre Zonko et Honeydukes que vraiment assis à une table en tête à tête. Et puis après, il y a eu la fuite, l'Ordre, et ils n'avaient plus vraiment le temps pour sortir faire la tournée des bars.

Dean boit une longue gorgée de sa pinte, respire un bon coup, puis se lance. "Je tenais à m'excuser. Pour la dernière fois à l'infirmerie. J'aurais jamais dû dire ce que je vous ai dit..." Il préfère passer l'éponge maintenant, pour ensuite espérer passer une bonne soirée avec son meilleur ami et enfin - enfin - recoller les morceaux.

step by step / dean

( en musique )

Autrefois, boire une bière avec Dean était une occupation parfaitement ordinaire et plaisante. Aujourd’hui, les choses sont différentes et l’irlandais ne sait plus du tout sur quel pied danser avec son compère de toujours. Lorsque l’anglais lui avait proposé de se retrouver dans un bar pour passer du temps ensemble, Seamus n’avait pu cacher sa surprise, surtout avec les disputes encore fraîches. Pour autant, après tout ce temps passé à essayer de réparer les pots cassés, il ne pouvait refuser l’invitation. Pas vraiment du genre à faire attention à sa tenue, il avait pour autant fait l’effort de s’habiller ce qui n’avait pas manqué de taper dans l’œil de Lena. Pudique, Seamus n’avait pas mentionné où et surtout avec qui il allait se désaltérer, sûrement parce qu’il avait peur que cette sortie se solde encore par une dispute.

Pour lui, avoir le sentiment d’avoir perdu son ami le plus proche était difficile et il était, évidemment prêt à passer l’éponge sur leurs derniers échanges si cela pouvait améliorer leur relation. Rien ne sera jamais comme avant, il le savait et pourtant, il marchait en direction du bar, la boule au ventre. Dean, ponctuel, se trouvait juste devant le bar, le visage un peu penaud, sûrement tout aussi stressé que lui. « Hey… » Fut un temps, ils auraient directement commencé par rigoler et s’amuser, comme des frères, mais aujourd’hui, ils se retrouvaient face à face comme des presque inconnus. Peut-être qu’ils avaient trop changé pour être amis. Une réalité qui lui faisait peur et qu’il refusait d’accepter.

Ce fut finalement Dean qui prit les devants, en le remerciant de sa présence. « De rien. » Cette scène n’avait aucun sens, et si leurs amis se trouvaient à côté, ils seraient sûrement en train de les secouer. Le visage de Seamus était assez fermé, sûrement entamé par la boisson qu’il consommait un peu trop en ce moment. Pour survivre à cette période difficile, l’irlandais c’était tourné vers une amie dangereuse, il le savait, mais cela l’aidait à se changer les esprits. Bien sûr, sa nouvelle addiction, il se refusait d’en parler à Dean qui de toute manière, avait suffisamment de problèmes à gérer.

Seamus s’en voulait toujours autant d’avoir abandonné son ami sur Gracefield, et il s’en voulait encore plus d’être parfaitement incapable de l’aider dans cette période sombre. Seulement, Dean avait été assez clair la dernière fois, il ne souhaitait pas de leur aide. Sans rajouter un mot, les deux jeunes hommes entrèrent dans le bar, commandèrent deux bières bien fraîches avant de se poser à une table. L’ambiance était assez pesante, mais Seamus prenait sur lui pour essayer de faire en sorte que cette sortie puisse être le début d’un renouveau.

Après une première gorgée rassurante, Dean relança la conversation, visiblement décidé à créer une nouvelle base plus saine. Voir son ami s’excuser alors qu’il se sentait coupable lui faisait mal. Certes, il avait souffert des mots de l’autre, mais dans cette histoire, ils avaient très largement leurs torts, tous les deux. « Ça va, je pense que je suis mal placé pour juger les autres. » L’irlandais savait qu’il avait autrefois blessé son ami et maintenant qu’ils s’étaient mutuellement blessé, peut-être que les tensions pouvaient s’apaiser. « De toute manière, j’avais envie d’une bière. » Mal à l’aise, Seamus ne savait pas ce qu’attendait réellement son ami, s’il pouvait encore parler d’ami. Certes, il éprouvait des sentiments forts pour lui, aussi forts que ceux qu’il portait à sa famille, mais rien ne semblait naturel.

« C’est cool d’avoir proposé de boire un verre. » Comme toujours, Dean était bien plus courageux que lui. Cela avait toujours été le cas. Il était l’idiot, le lâche et l’orgueilleux de la bande, pendant que son ami avait toujours prouvé sa valeur. Il avait toujours admiré son compère et même aujourd’hui, alors qu’il était au fond du trou, Dean restait admirable par sa bravoure et sa force. « Tu viens souvent ici ? » Seamus n’avait aucune idée de ce qui pouvait occuper la vie de son ami, en dehors de sa vie à l’ordre. Vanessa, comme tous les autres depuis son retour, lui avait bien fait comprendre qu’il était un piètre ami, il acceptait la critique et essayait de se rattraper.

(@dean thomas)

Dean ne cesse d'avoir des flashs de cette journée, cette conversation acide et glaciale qui a laissé des traces invisibles sur tout ceux qu'elle a touché. Il a toujours ce sentiment de honte qui le ronge, la culpabilité d'avoir laissé la pire version de lui même blesser la personne qui compte le plus à ses yeux aujourd'hui. Ce n'était clairement pas un moment de gloire et aussi bien Vanessa que Johannes lui ont fait comprendre qu'il avait merdé.

Il s'en veut d'autant plus qu'encore une fois, il a rendu les choses bancales entre Seamus et lui. Depuis que Seamus est parti pour la France, Dean n'a voulut qu'une seule chose: retrouver son ami. Et pourtant, depuis qu'il est de retour, à porter de main, Dean ne fait qu'enchaîner les faux pas. Il devrait peut être en parler à Ezio mais il n'est pas sûr qu'il aimerait la réponse qu'il aurait à lui apporter.

En tout cas, Dean a envie de faire des efforts. Et il espère que Seamus est prêt à saisir la main métaphorique qu'il lui tend. (à défaut de vouloir littéralement la prendre...)

"Ça va, je pense que je suis mal placé pour juger les autres." Dean a envie de rire, de faire passer cette phrase pour une simple boutade mais il ne parvient qu'à souffler légèrement, la gorge toujours aussi sèche à chaque fois qu'il fait face à son meilleur ami ces derniers temps. "De toute manière, j’avais envie d’une bière."

Dean ne peut offrir qu'un sourire crispé. Il se doute que ce n'est pas un commentaire anodin. Certaines personnes ont laissé entendre certaines choses au sujet du comportement de Seamus depuis Gracefield et le nouvel odorat boosté de Dean peut capter des choses, même au sein d'un bar bondé comme celui-ci. ça lui pince le coeur mais ce n'est pas pour autant qu'il fera un commentaire. Pas pour l'instant en tout cas. Il se sent coupable et ça serait vraiment mal venu de sa part de lui faire quelconque remarque après tout ce qu'il lui a déjà balancé à la figure. "Si je peux aider alors..."

"C’est cool d’avoir proposé de boire un verre." Dean reprend un peu du poil de la bête avec ce commentaire. Seamus a l'air de vouloir autant que lui de recoller les morceaux alors il ne va pas gâcher leur chance. Pas cette fois. "Honnêtement, après tout ce qu'il s'est passé, je me suis dit qu'on en avait besoin." Il n'ira pas jusqu'à dire qu'ils avaient besoin de se retrouver tous les deux, mais le sentiment est là et il espère que Seamus comprendra ce qu'il veut dire (et qu'il n'interprétera pas son sentiment plus que nécessaire. Il a déjà bien assez à faire avec les sous entendus de ses amis qui pensent tout savoir sur tout. Il n'a pas besoin de rendre les choses encore plus gênantes entre eux qu'elles ne le sont déjà.)

"Tu viens souvent ici ?" Dean hausse les épaules, détestant encore et toujours la banalité de leurs échanges. Ils doivent vraiment tout reprendre depuis le début ? "Oui et non. Pas vraiment le temps de sortir faire la fête mais quand on sort, en général, c'est ici. C'est assez proche de La Tour pour qu'on ait pas à transplaner et pas très loin de l'Université moldus donc y a toujours une bonne ambiance. C'est une valeur sûre." Et maintenant qu'il y pense, il espère que Seamus ne va pas mal le prendre. Ce lieu est imprégné de sa vie sans lui. C'est là qu'il sort avec Vanessa, Raheem, Alvaro. Là qu'il a souvent pesté contre Seamus, pleuré son départ, s'est plaint de son absence, et confessé ses sentiments aussi. L'idée le fait rire, un peu, et il n'ose même pas imaginer ce que Seamus peut en penser.

Dean est un désastre ambulant et tant qu'il ne se ressaisit pas, il fonce droit dans le mur.

"Tu sais..." il commence, toujours un peu maladroitement, mais il est important pour lui que Seamus comprenne qu'il n'a plus aucune rancoeur avec lui. "Je... Je sais que j'ai merdé. Quand t'es revenu et... Et après Gracefield. J'ai très mal réagit et tu méritais mieux que ça. J'ai laissé les choses se faire, je me suis caché derrière les reproches qu'on pouvait te faire sans me rendre compte que c'était moi qui était en train de cracher sur notre amitié." Dean écarte un peu le col de son polo, la chaleur lui montant à la tête. "T'es mon meilleur ami, Seam. Et je suis désolé de t'avoir fait douter de ça."

step by step / dean

( en musique )

Comme le disait si bien Dean, ils avaient bien besoin d’une bière. En réalité, ils avaient surtout besoin de passer du temps ensemble, renouer des liens et repartir sur une base plus solide. Seamus voulait y croire, même si une petite voix dans sa tête lui hurlait que leur amitié était brisée à jamais. Naturellement, il avait peur de ne pas retrouver cette relation si précieuse. De réaliser qu’en fait, leur voyage était déjà terminé et qu’ils se voilaient la face à vouloir continuer. Seulement, abandonner était trop dur, il voulait se battre autant qu’il le pouvait, espérant que toute cette énergie finirait par payer. Et visiblement, aux vues de cette invitation fortuite, un rayon de soleil semblait se dessiner. Certes, leur conversation était assez creuse, mais en réalité, il ne s’était pas attendu à autre chose. Après toutes ces histoires, un retour aux banalités semblait nécessaire.

Découvrir que ce bar était un lieu de rendez-vous habituel de son ami rendait l’atmosphère légèrement plus intime. Visiblement, Dean le laissait à nouveau rentrer dans son quotidien, une brèche qui faisait plaisir à voir. « Ok, cool ça. A Little Italy, on traine souvent dans le salon autour d’une bière. » Dans sa planque, les gens adoraient festoyer dans le salon. Une ambiance conviviale qui lui faisait du bien. Little Italy était le seul endroit où les gens ne le critiquaient pas. Peut-être que certains n’en pensaient pas moins, mais ils n’osaient pas ouvrir trop leur bouche, sûrement conscient que Lena prendrait position. La demoiselle était indéniablement sa meilleure rencontre depuis son retour et il lui était infiniment reconnaissant de l’avoir traité avec autant de bienveillance. Malheureusement, les derniers événements à Little Italy avaient un peu bouleversé leurs habitudes, mais il savait que cela ne brisait en rien leur petite famille.

Soudainement, Dean se relança sur le changement des excuses. Pour la première fois, il avouait ses torts et soulignait ses erreurs. Même si cela touchait sincèrement l’irlandais, il ne se montra pas très expressif. Pudique dans ses émotions, il savait garder une certaine distance avec la vulnérabilité. Pourtant, comme le mentionnait l’autre, il avait souffert des reproches de tous, à commencer par ceux de Dean. Au début, il les trouvait légitimes, mais avec le temps, il voyait toute cette colère comme injuste et gratuite. Ces excuses faisaient plaisir, mais avant que la plaie ne se referme réellement, il fallait encore un peu de temps.

Une fois ses excuses présentées, l’anglais se sentait légèrement mal à l’aise et desserra le col de son polo. Puis, sans prévenir, il assura que Seamus était son meilleur ami. Cet aveu donna un léger frisson à l’irlandais. Cela faisait un an qu’il attendait d’entendre cette phrase et maintenant qu’elle arrivait enfin, il ne savait même pas quoi dire. Presque mal à l’aise par toutes ces excuses, l’irlandais attrapa sa bière et en avala presque la moitié du traite, comme pour se donner du temps pour réagir. « Ouais… C’était pas une année facile, les gens aimaient bien enfoncer le couteau dans la plaie. » Il se souvenait parfaitement des mots qu’ils avaient dit à Vanessa. Il en voulait réellement à tous ceux qui s’étaient autorisés à le juger et surtout à juger son amitié pour Dean ou son amour pour sa famille. Comment pouvait-on être aussi con ? Les seuls qui avaient le droit de le juger étaient les principaux concernés, absolument pas ceux qui d’ordinaire, ne le calculaient pas.

Pour ce qui concernait Dean, il ne pouvait pas mentir, oui ça avait été douloureux et ça l’était encore. Seamus voulait lui pardonner, mais sa raison lui criait de se méfier. Un instinct qu’il essayait de taire, mais qui prenait plus de temps que prévu. « C’était surtout blessant de voir que toi, tu doutais de mon amitié. » Il aurait aimé que l’autre ne doute jamais de ce élément, mais le mal était fait, inutile de trop s’attardé. Avec le temps, la douleur s’estompera et Seamus oubliera peut-être le déferlement de venin qui il s’était pris dans la tête. « Enfin bref, faut bien un vilain petit canard. » Pour faire bonne figure, il adressa un sourire à son ami. Il était conscient de ne pas avoir retourné le compliment, mais quelque part, il n’estimait pas avoir besoin de le faire. Pour lui, il était évident que Dean était son meilleur ami, il l’avait très largement prouvé dernièrement.

Maintenant que le moment émotion se clôturait, Seamus voulait détendre l’atmosphère. Pour autant, une question lui trottait dans la tête, à savoir comment son ami se portait depuis sa morsure. Après l’infirmerie ils n’avaient pas eu l’occasion d’en reparler et sans surprise, cela l’inquiétait. « Ca va mieux ta blessure ? Tout ça ? Pas encore de puces ? » Comme toujours il tournait les choses à la rigolade. Le patho n’avait jamais été dans ses cordes et ce n’était pas aujourd’hui que cela allait changer. Au même moment, il termina sa boisson et stoppa le serveur pour commander la prochaine tournée.

(@dean thomas)

TW souffrance un peu, ça parle pleine lune donc forcément :jfc: aïe aïe aïe ouille ouille

Une chose dont Dean n'était pas vraiment conscient jusqu'à maintenant, c'est que jusque là, il avait évité de penser à la vie de Seamus à Little Italy. Depuis qu'il sait qu'il est revenu, Dean a préféré se concentrer sur lui-même - une erreur qu'il reconnaît justement aujourd'hui - sans trop penser au fait que Seamus aussi était à l'Ordre, avec ses propres amis, sa planque, son quotidien. Peut être qu'il y a de la rancoeur là dedans, et de la jalousie aussi, une amertume mal placée envers Lena et les autres qui avaient Seamus pour eux pendant que Dean se morfondait dans son coin. Là encore, Dean n'a aucun mal à parler de ses sorties avec ses amis. Quand Seamus lui répond, cependant - "A Little Italy, on traine souvent dans le salon autour d’une bière" - il se sent crispé, vexé même. Jaloux. Mais il garde se sentiment pour lui, pas de tout légitime d'exprimer une telle chose et sachant pertinemment que s'il veut recoller les morceaux, ce n'est clairement le chemin à suivre.

"C'est cool. J'imagine qu'avec Elena, y a toujours une bonne ambiance. Enfin..." Je veux dire avant. Dean commence puis s'interrompt, une alarme métaphorique se mettant en marche dans sa tête. ça non plus, c'est pas le bon chemin. "En tout cas, vous avez l'air d'être proches tous les deux. C'est bien." Il se sent un peu maladroit de dire ça mais il ne sait pas quoi dire d'autre. Depuis qu'il les a vu à l'infirmerie, à son retour de Gracefield, il a cette intuition qu'il n'arrive pas à chasser, cette désagréable petite voix dans sa tête qui n'arrête pas de répéter, "et si c'était le cas ?" Et il déteste que ça le fasse autant réagir.

"Ouais… C’était pas une année facile, les gens aimaient bien enfoncer le couteau dans la plaie." Dean se sent encore un peu plus coupable, sachant très bien qu'il est le principal artisan de cette campagne anti-Seamus. Il a laissé les choses se faire, au départ se sentant validé par la colère partagée de ses amis, puis par facilité. Quand on passe la plus grande partie de sa vie à être LE bon copain, il est difficile de lâcher se titre alors on préfère jouer les victimes. "Enfin bref, faut bien un vilain petit canard."

"Je suis désolé, Seam," Dean souffle. Il sait qu'il n'a pas finit de prononcer ces mots mais, pour le coup, ça ne le dérange pas. Du moment qu'il retrouve son meilleur ami, c'est tout ce qui compte. "Vraiment. Je... J'ai été lâche. C'était plus facile de t'en vouloir que de... de faire face à... à certaines choses." Il racle sa gorge, une nouvelle fois sentant son visage s'enflammer. Chacune de ses phrases semblent menées à un champ de mine et il est persuadé que c'est de la faute de Cormac et ses remarques qui lui montent à la tête. Il s'était pourtant entraîné... "Je... J'ai su pour... pour Vanessa," il décide d'ajouter afin de dévier la conversation, une grimace accompagnant tout de même ses mots. Si leur dispute était aussi violente que Vanessa l'a laissé entendre, il n'est pas sûr de vouloir entendre la version de Seamus.

Dean commence ensuite enfin à toucher sa bière, décidant sans vraiment trop réfléchir, que l'alcool est peut être sa meilleure alliée ce soir. Il est donc en train de boire quand Seamus lance, clairement pour la blague, "Ca va mieux ta blessure ? Tout ça ? Pas encore de puces ?"

Dean s'étrangle, tousse violemment alors qu'il sent sa Guinness glisser dans le mauvais trou. "Euh, je... c'est..." Il essaye de ne pas se braquer même s'il est encore incapable de réellement plaisanter de sa nouvelle condition. La plus part du temps, il ne veut même pas en parler, sauf peut être à Sweet River, avec les autres habitants, ou avec Noam. Mais alors qu'il se prépare à changer de sujet, il se retient, décidant que s'il y a bien quelqu'un avec qui il voudrait en parler, c'est Seamus.

Après tout, il est celui qui l'a toujours connu le mieux et c'est ça, la vie de Dean maintenant. Sa lycanthpopie. C'est ce qu'il est. Et s'il ne peut pas partager ça avec Seamus, alors la tentative de ce soir ne sert absolument à rien.

"Les blessures, ça va. Tout a bien cicatrisé. Je boite encore mais j'ai plus besoin des béquilles et," il lève son bras et tourne son épaule pour en faire la démonstration, "tout va bien de ce côté là." Il boit une longue gorgée avant de poursuivre. "Et puis... ça. C'est... Plus compliqué." Dean baisse son regard, incapable de regarder Seamus en face alors qu'il parle de - peut être - la partie la plus intime de lui même. "La première transformation, c'était... quelque chose. Douloureux." Il déglutit, la gorge sèche alors que des souvenirs lui reviennent. Il n'avait pas de Tue-Loup pour cette pleine lune, les réserves étant limitées. Il valait mieux pour Dean de s'habituer à faire sans tout de suite, plutôt que de se laisser bercer par le confort de la potion avant de s'en retrouver privé. "Je te passe les détails," il ajoute avec un petit rire nerveux, "mais ça va aller. Une habitude à prendre je suppose." Il est frustré de se trouver aussi pudique et timide alors qu'avec Noam il n'a eu aucun mal à tout déballer, ouvertement. Il suppose qu'il n'a pas envie que Seamus le pense faible ou fragile.

step by step / dean

( en musique )

Pour la première fois depuis son retour, Dean s’attardait sur autre chose que ses états d’âme. Pour dire vrai, l’irlandais était même un peu étonné de voir le garçon s’attarder sur Lena, et non pas ramener la conversation à ses malheurs. Finalement, l’anglais était peut-être revenu à la raison, une nouvelle qui ferait du bien à leur amitié, sans aucun doute. En général, la jeune femme mettait plutôt l’ambiance dans la planque, seulement avec les derniers événements, elle peinait légèrement à retrouver son habituelle aura solaire. Seamus la comprenait. Ils se comprenaient l’un et l’autre, et très clairement, aujourd’hui, elle apparaissait comme sa plus grande amie. Avant de partir en France, il connaissait à peine Elena, et désormais, il avait l’impression de l’avoir toujours connu. Pour Dean, ce changement d’entourage devait être étrange et dans un futur proche, Seamus espérait que son ami puisse sympathiser plus profondément avec ses nouveaux alliés. « Ouais, on est toujours là l’un pour l’autre, c’est cool. » Sans jamais se juger, ils se soutenaient. Pour beaucoup, ils étaient juste deux grandes gueules qui aimaient faire du bruit, mais eux savaient que sous cette attitude, se cachaient beaucoup de bienveillance et d’empathie pour autrui. Ils se ressemblaient. Ce n’était peut-être pas une bonne chose, mais eux ça leur convenait ainsi. Il ne connaissait pas vraiment la relation que Dean pouvait avoir avec Elena, mais il voulait lui faire comprendre, qu’à Little Italy, il avait été entre de bonnes mains.

Apprendre ou voir confirmer l’acharnement de tous sur l’irlandais semblait culpabiliser le loup-garou. Seamus aimerait lui dire qu’il n’y était pour rien, mais cela serait mentir. Bien sûr que ce dernier était la source de tous ces commentaires. Malgré son tempérament explosif, Seamus essayait de ne pas en vouloir à son ami. Il avait été blessé par ce départ en France, et même si cela avait été un mal nécessaire, il comprenait le désarroi de ceux qui étaient restés au pays. « Je n’aurai pas dû partir, j’imagine. Seulement, c’était une décision très réfléchie, vraiment. Et dieu sait que je ne réfléchis pas souvent. » Comme souvent, il tournait la douleur en blague. Sa méthode pour se protéger. Seamus préférait qu’on le déteste plutôt qu’expliquer en détail les raisons de son départ. Il n’aimait pas en parler et se faire passer pour un idiot évitait le trop plein de questions. Et pourtant, même s’il n’était pas le garçon le plus intelligent du monde, il n’avait rien d’un débile et souffrait tout autant que les autres.

En matière de lynchage, une personne avait été particulièrement véhémente : Vanessa. Quand le prénom de la brune fut mentionné, Seamus ne put retenir un rire gras. Il lui portait un mépris sans limite et un respect parfaitement nul. Certes, elle était l'amie de Dean, mais sincèrement, elle ne méritait pas le moindre intérêt. « Vanessa ? La folle du village tu veux dire ? » Sur son visage, on lisait l’amertume. Il se doutait que cette conversation avait déjà fait le tour de l’ordre. Les commérages allait vite, et une telle dispute n’avait pu passer inaperçue. Ce jour-là, Seamus avait très sincèrement failli lui en coller une. Seulement, parce qu’il était bien éduqué, il s’était retenu et avait finalement fait preuve de suffisamment de maturité pour couper court au massacre. « Elle a un sérieux problème. Je sais que c’est ton amie, mais quand même. Souhaiter ma mort, juste après le retour du manoir, c’était… Excessif ? » Il ne souhaitait pas particulièrement en débattre avec l’anglais. Il avait son avis sur la jeune femme et ne s’attendait pas particulièrement à être défendu par qui que ce soit.

Devon ne l’importait que très peu. Il souhaitait avant tout retrouver son ami et profiter de cette soirée de retrouvailles. Parler d’eux semblait plus raisonnable. Naturellement, Seamus s’interrogeait sur la nouvelle condition de son ami. Cette dernière ne remettait pas en question leur relation, mais voulait savoir comment aider l’autre. Sans surprise, Dean se montrait assez évasif sur le sujet. L’irlandais comprenait que ce n’était pas facile pour lui et n’insista pas particulièrement. « Ok… Si tu as besoin d’aide, je suis là. Comme d’hab. Ce n’est pas parce que tu sens le chien mouillé que je vais arrêter d’être ton ami. » Les blagues étaient peut-être de mauvais goût, mais au moins, il ne jouait pas un rôle. Seamus avait toujours été Seamus, et même s’il jouait avec le feu, il ne manquait pas de bienveillance. Entre les mots, il fallait surtout comprendre qu’il s’en fichait que Dean soit un hybride, que tout ça ne changeait pas grand-chose.

Du fond de sa poche, il extirpa une cigarette. Naturellement, il en proposa une à son ami avant d’allumer la sienne. « Bon, et sinon ! Tu vas enfin me faire un résumé de ce que j’ai raté dans la grande vie de Dean Thomas ? » Il voulait quelque chose de plus léger. Quelque chose qui ressemblait à ce qu’ils avaient avant. Seamus acceptait de ravaler sa colère et ses peines, peu importe les souffrances, il voulait retrouver son meilleur ami. Peut-être que certains lui diraient que Dean et les autres étaient allés trop loin, mais il refusait de baisser les bras, pas après tous ses efforts.

(@dean thomas)

TW consommation d'alcool, état d'ébriété doucement avancé

Dean ne se serait jamais décrit comme quelqu'un de jaloux. Il ne peut cependant ignorer la point d'amertume qui vient lui pincer le cœur quand Seamus confirme être proche de Lena. "Ouais, on est toujours là l’un pour l’autre, c’est cool." Ce n'est peut être pas ce que veut dire Seamus mais Dean ne peut s'empêcher d'imaginer la suite de cette phrase. "Pas comme toi et moi." Cela va au-delà des possibles sentiments amoureux que Dean peut avoir pour Seamus. Là, ça touche directement leur amitié - quelque chose qui avait toujours eu pour réputation d'être inébranlable, intouchable, une évidence plus qu'autre chose. Mais peut être que Dean a pris ça pour acquis pendant bien trop longtemps et que maintenant, il se rend compte que prétendre qu'un lien est toujours là - même abimé, même enfoui - ne veut pas dire qu'il est intacte ou même réellement là.

Ce qui l'énerve encore plus, c'est qu'il aime bien Lena, comprend pourquoi Seamus et elle s'entendent aussi bien. Vraiment, sur le papier, on pourrait presque dire qu'ils étaient fait pour s'entendre, qu'ils se sont bien trouvés et tout ces autres clichés qu'on pouvait entendre, avant, sur eux. Et une partie de lui que c'est bien pour Seamus. Dean a Vanessa et Seamus a Lena, rien de bien méchant. Pourtant, il ne peut pas s'empêcher de penser que leurs relations ne sont pas totalement similaires...

"Tant mieux," Dean acquiesce, les dents serrées, son regard sur son verre. Il voudrait pouvoir dire plus mais il a peur que n'importe qu'elle autre phrase sortirait trop amer pour l'ambiance qu'il veut donner à cette soirée.

"Je n’aurai pas dû partir, j’imagine. Seulement, c’était une décision très réfléchie, vraiment. Et dieu sait que je ne réfléchis pas souvent." Dean esquisse un sourire, retrouvant là - peut être pour la première fois depuis son retour - un bref aperçu de Seamus. "Je sais. Crois moi, je sais et... Tu sais que je ne te juge pas. J'ai préféré rester mais... je comprend pourquoi t'as dû partir." Peut être pas réellement mais Dean a eu du temps pour tirer des conclusions et ce qu'il sait, ce dont il est sûr par dessus tout, c'est que Seamus n'a pas tout quitté du jour au lendemain sur un coup de tête. Il n'aurait jamais fait ça. Il avait ses raisons - certaines que Dean devine, d'autre qu'il ignore et qui lui font peur - et Dean n'a besoin de rien d'autre.

Cette discussion est un roller coaster. Un coup Dean croit qu'ils sont arrivés, que tout va bien et que tout va rentrer dans l'autre et l'instant d'après, il sent tout son corps se crisper et se retrouve à nouveau à devoir traverser un champ de mine qui lui semble infranchissable. Là, certes, c'est lui qui a amené Vanessa sur le tapis mais il le regrette déjà, encore plus quand Seamus répond. "Vanessa ? La folle du village tu veux dire ?" Dean grimace et baisse la tête. Il se doutait, savait, que Vanessa et Seamus n'étaient pas trop fait pour s'entendre (pas comme Lena et Seamus visiblement) mais visiblement, leur réelle relation dépasse tout ce qu'il aurait pu imaginer. "Elle a un sérieux problème. Je sais que c’est ton amie, mais quand même. Souhaiter ma mort, juste après le retour du manoir, c’était… Excessif ?"

"Elle est pas méchante," Dean commence à répondre avant d'entendre la suite. "Elle veut surtout aider. Elle a un grand cœur, elle- Attend. Quoi ?" Dean avale difficilement une gorgée de sa bière et regarde Seamus avec des yeux grands ouverts, ayant du mal à croire ce qu'il lui dit. "On parle bien de Vanessa ? Ma Vanessa ? Petite brune, 50kg toute mouillée ? Cette Vanessa ? Elle t'a dit... quoi exactement ?" Dean a du mal à imaginer Vanessa dire te telle chose, surtout à Seamus. Il sait qu'elle ne le porte pas vraiment dans son cœur - et Dean est a l'origine de ça d'ailleurs - mais elle sait aussi que c'est son meilleur ami et rien que pour ça, il pensait qu'elle était prête à faire des efforts. Pas à se transformer en... Dark!Vanessa. Visiblement, il n'est pas le seul à être ressorti changé de Gracefield.

"Ok… Si tu as besoin d’aide, je suis là. Comme d’hab. Ce n’est pas parce que tu sens le chien mouillé que je vais arrêter d’être ton ami." Dean essaye de sourire à nouveau mais il a cette boule dans la gorge qui ne veut pas disparaître. Il comprend très bien ce que Seamus essaye de faire et il veut pouvoir en rire avec lui, ne demande que ça vraiment, mais c'est au dessus de ses forces. Pour l'instant. Javier - le frère de Lena - lui a dit que ça prendrait du temps, qu'il était difficile de ne pas sombrer au début mais que ça passerait, qu'il finirait par accepter et faire plus que vivre avec. "Je... Merci." Il est à deux doigts d'ajouter quelque chose mais se retient. Facile à dire tant que tu ne m'as pas vu transformer. Ce qui - il espère, d'ailleurs - n'arrivera jamais.

"Bon, et sinon ! Tu vas enfin me faire un résumé de ce que j’ai raté dans la grande vie de Dean Thomas ?" Un roller coaster, vraiment. En haut, en bas. En haut, en bas.

"Pas grand chose," Dean répond avec précaution, son cerveau lui hurlant "TELLEMENT DE CHOSES." "En tout cas... Rien d'aussi palpitant que rester coincé pendant 5 jours sous les décombres d'un manoir sur une affreuse île et se faire mordre par un loup-garou." En disant ça, Dean espère que les moldus ne vont pas entendre leur conversation. ça ferait tâche quand même. "Mais je peux quand même te faire un résumé, si tu veux."

Dean se lance alors dans un résumé (très) exhaustif de ce qu'il lui est arrivé depuis que Seamus est parti. Il lui parle de ses missions, de sa relation avec Ginny (en prenant bien soin de ne pas rentrer dans les détails de leur rupture. Il ne sait pas pourquoi, il ne se sent pas encore prêt à partager ça avec Seamus. Peut être parce qu'il a peur de ce que Seamus pourrait comprendre s'il lui révèle qu'il est gay.) Il lui parle de la Tour, de Raheem et Vanessa (ne lui en déplaise), d'Alvaro (là aussi on passe les détails), de Nacho, et puis il lui parle de Cormac et Lucjan aussi, lui raconte sa vie à Sweet River maintenant. Il parle tellement qu'il ne remarque pas vraiment la facilité avec laquelle il descend ses bières.

Ce n'est qu'une fois qu'il se lève pour rejoindre l'un des billards du pub qu'il prend conscience qu'il est loin d'être sobre. Mais le sentiment de légèreté est le bienvenu. Il est encore du bon côté de l'ébriété, ce qui, encore une fois, ne peut que l'aider dans sa reconquête de son amitié avec Seamus, non ?

step by step / dean

( en musique )

La réaction de Dean face à son amitié avec Léna était assez réservée. Visiblement, le brun n’était pas encore très à l’aise à l’idée d’en apprendre plus sur la vie actuelle ou passée de son ami. Seamus pouvait comprendre, parce que tout cela ramenait forcément à une période compliquée et que même s’il faisait des efforts, il restait blessé par l’absence de l’irlandais. Conciliant, parfois peut-être un peu trop avec l’anglais, il accepta de changer de sujet et rester dans une ambiance propice à une véritable réconciliation. Mettre de l’eau dans son vin n’avait jamais été sa spécialité, mais pour son ami, il était capable de gravir des montagnes et ce depuis presque toujours. Alors qu’il essayait de rester vague sur les raisons de son départ pour la France, afin de ne pas plomber l’ambiance et surtout rajouter trop de peine à son ami, ce dernier expliqua être plus compréhensif. Pour la première fois, Dean ne le blâmait pas, un changement qui l’apaisait naturellement. Pour autant, un peu gêné, il décida de ne pas répondre et se contenta d’un petit sourire amical. Histoire de clore un peu le sujet pour la soirée, il porta son verre à sa bouche, persuadé que l’alcool était un ami de qualité pour accompagner cette soirée. Sa mère lui dirait sûrement qu’il choisissait un ami dangereux, mais par chance ou par malchance, elle n’était pas là pour l’en empêcher.

Finalement, parler de Vanessa permettait de se focaliser sur quelque chose d’un poil moi intime. Même s’il se doutait que Dean ne prendrait pas plaisir à l’entendre cracher sur la brune, lui n’avait rien à cacher. Il assumait chacun des mots prononcés durant l’échange explosif, et même si Vanessa était sûrement la favorite de beaucoup, personne n’avait réellement cherché à prendre sa défense à la suite de la dispute. Tout comme Dean, ils étaient sûrement surpris de la véhémence de ses propos, et même si c’était dommage pour elle, il était ravi que pour une fois, ce ne soit pas lui qui ait atteint le point de non-retour. « Oui, oui, on parle bien de la même personne. » Si dans un premier temps, l’autre avait cherché à défendre son ami, il se montrait rapidement un peu plus dubitatif sur les propos tenus. « Personne ne t’a raconté ? Je pensais que ça ferait le tour. » D’après la réaction de Dean, il supposa que c’était Vanessa qui avait remonté sa version des faits et qu’au passage, elle avait dû omettre certaines informations. « Eh bien, elle a expliqué qu’elle aurait préféré que ce soit moi, plutôt que toi qui y reste. Que je ne méritais pas ma place etc… » Comme beaucoup, Vanessa avait surfé sur les reproches que beaucoup lui faisait. Jusqu’ici, rien de très surprenant, même si le moment était un peu mal choisi. Il sortait d’une mission suicide et cherchait son ami, il estimait que personne n’aurait dû relancer les sujets compliqués sur la table dans cette situation. Seulement, dans sa colère, la brune avait été bien au-delà de la méchanceté des autres, et ça, Seamus ne voulait pas lui pardonner.

« Je trouve ces commentaires assez mal placés pour quelqu’un qui n’était pas présent sur place. Sérieusement, je ne sais même pas comment tu fais pour traîner avec quelqu’un comme ça. » Qu’elle n’aille pas sur le terrain était une chose qu’il comprenait parfaitement et qu’il respectait, seulement elle n’avait pas le droit de venir critiquer ceux qui risquaient leur vie. Ce soir-là, il avait couru plusieurs fois en direction de Dean pour l’aider, il avait essayé de protéger chacun des membres de l’équipe et avait même ramené deux d’entre eux à la maison. Il ne l’avait pas fais pour gagner des bons points auprès de l’ordre, mais simplement parce qu’il tenait à chacun d’entre eux. Alors s’entendre dire qu’il avait abandonné les autres le rendait fou de rage. « Je vais pas te dire de ne plus être ami avec elle, mais perso, j’aurai pas accepté que quelqu’un fasse ça. » L’ancien griffon cherchait la merde, il le savait. Seulement, il ne mentait pas. Si quelqu’un avait parlé de cette manière à Dean, il aurait poussé une gueulante. D’ailleurs, c’était sûrement la grande différence entre eux. Pendant que l’anglais le critiquait auprès de ses pairs, lui protégeait son ami de ceux qui commençaient à être agacé par la manière dont il traitait Finnigan. Si pendant longtemps il l’avait accepté, Seamus ressentait désormais le besoin d’être de nouveau protégé et défendu par son presque frère, parce que c’était ainsi qu’il aimait leur amitié.

Le sujet de la morsure était visiblement trop épineux pour son ami et il acceptait que cela ne soit ni le lieu, ni le moment pour en parler. Dans tous les cas, il était content d’avoir pu expliquer qu’il serait là pour l’autre, même dans les moments les plus sombres. L’heure était à la fête, du moins, à quelque chose de moins sombre. Après plus d’un an, Dean le laissait à nouveau entrer dans sa vie, et il se rendait compte, au fil du récit de son ami, qu’il avait raté pas mal de choses. Il était évident qu’ils avaient tous les deux une mise à jour à faire pour reprendre leur amitié naturelle. Accroché aux lèvres de son ami, il ne ratait aucun mot qui pouvait sortir de sa bouche et retenait chacun des prénoms prononcés. Il voulait faire l’effort de tout retenir, même si le nombre d'informations était très important et qu’il n’était pas réputé pour sa mémoire. Pendant ce temps, il descendait ses bières, prouvant au passage que sa capacité à boire s’améliorait avec les années. Au bout d’un moment, son ami proposa une partie de billard, ce qui les obligea à se lever et constater que l’alcool, ce n’est pas de l’eau.

(ellipse)

« Je vois que tu t’es amélioré au billard Thomas ! » Même s’il avait plutôt grandi dans un milieu sorcier, Seamus avait suffisamment traîné dans les pubs moldus pour exceller dans l’art des jeux de soirée. Il avait presque toujours battu son compère, une fierté, seulement depuis quelques temps, les soirées prenaient moins de place dans sa vie et il se faisait dangereusement rattraper. Un peu éméché. Moins que son compagnon de jeu, il s’aidait de sa queue de billard pour tenir debout. « Je vais devoir m’y remettre si je veux pas me faire battre. » Le simple fait de passer un bon moment avec l’anglais lui redonnait le sourire. A ce moment précis, les disputes et l’amertume semblaient définitivement évaporées. Le volume de la musique avec un peu augmenté, dès lors pour s’entendre ils avaient deux options, hausser le ton de leur voix, ce qui pour Seamus n’était aucunement difficile, ou bien se rapprocher un minimum.

(@dean thomas)

Dean n'a jamais vraiment connu Vanessa en colère. Bien sûr, il l'a déjà vu s'énerver à la Tour. Après tout, ils se connaissent depuis près de dix ans maintenant, ils ont bien eu le temps d'apprendre à se connaître - défauts comme qualités - mais ça reste des agacements passagers ou de réelles frustrations qu'ils partageaient ensemble contre certaines injustices ou certains maux. Sa dispute avec Seamus - ce qu'elle lui a raconté, ce qui lui a été rapporté, et ce que Seamus lui raconte maintenant - semble cependant différente. "Oui, oui, on parle bien de la même personne. Personne ne t’a raconté ? Je pensais que ça ferait le tour. Eh bien, elle a expliqué qu’elle aurait préféré que ce soit moi, plutôt que toi qui y reste. Que je ne méritais pas ma place etc…" Dean est abasourdi par ce qu'il entend. Et touché, il doit le reconnaître - honteusement bien sûr. Il peine à s'imaginer la scène et c'est d'ailleurs tout aussi bien ainsi. Savoir que ses deux meilleurs amis se sont dit des horreurs est loin de le faire sourire, et il est tout particulièrement triste pour Seamus qui sortait d'un véritable enfer, seulement pour se prendre ce genre de remarques en pleine figure à peine arrivé en sécurité. "Je trouve ces commentaires assez mal placés pour quelqu’un qui n’était pas présent sur place. Sérieusement, je ne sais même pas comment tu fais pour traîner avec quelqu’un comme ça. Je vais pas te dire de ne plus être ami avec elle, mais perso, j’aurai pas accepté que quelqu’un fasse ça."

"Je suis désolé, Seamus," Dean se sent obligé de dire. Peut être parce que Vanessa étant sa meilleure amie, il se sent responsable. Ou alors peut être parce que c'est lui qui, pendant l'absence de Seamus, a nourrit la rancoeur de Vanessa en même temps que la sienne. Ou alors tout simplement parce qu'il déteste l'idée qu'on puisse dire ça à Seamus. Il sait, bien sûr, que les mots de Vanessa ont dépassé sa pensée et que si elle ne lui en a pas parlé elle même, c'est parce qu'elle en avait honte et que si elle le pouvait, elle retirerait ses mots, mais quand même. Il prend note de lui en parler. "Je vais lui en parler, bien sûr. Je... Elle était stressée et fatiguée et- et je sais que c'est pas une excuse, bien sûr, je, j'irais lui parler mais, en tout cas, crois moi, son sentiment n'est pas du tout partagé." Il ne veut pas - ne peut pas - dire du mal de Vanessa, mais il ne veut pas non plus que Seamus pense qu'il prend son parti.

En tout cas, il espère que cette querelle sera vite réglée. Il n'a clairement pas besoin d'un autre obstacle entre lui et Seamus et il s'imagine mal jouer les tampons entre les deux. Il a déjà donné, à Poudlard, quand Seamus avait du mal à accepter ce que racontait Harry. Dean s'était alors retrouvé coincé entre ses amis et son meilleur ami et il n'en garde vraiment pas un bon souvenir. Mais bon. Dean reste un optimiste, au fond et ils sont plus mûrs qu'à l'époque. Aussi bien Seamus que Vanessa sauront faire la part des choses, n'est ce pas ?

***

La soirée commence réellement à ressembler à l'idée qu'il s'en faisait. Plus de discours gêné, plus de remarques acides ou de lourdes discussions sur les malheurs qui ne cessent de s'abattre sur eux. Au milieu de cette clientèle moldue, Dean et Seamus passent totalement inaperçus. Deux meilleurs amis qui passent une soirée ensemble, simplement.

"Je vois que tu t’es amélioré au billard Thomas ! Je vais devoir m’y remettre si je veux pas me faire battre."

Dean se redresse et sourit à Seamus alors que les boules qu'il vient de toucher s'entrechoquent et roulent sur la table pour aller se placer là où il les veut. Longtemps, le billard a désintéressé ses amis sorciers qui ne voyaient pas l'intérêt d'un tel jeu quand il suffisait d'un simple coup de baguette pour envoyer les boules qu'on voulaient dans n'importe quel trou. Il a réussit à en convertir quelque uns mais venait surtout avec les autres nés-moldus. Cela fait donc du bien de pouvoir à nouveau partager ce jeu avec Seamus, qui lui n'a jamais craché sur les jeu moldus - sûrement parce qu'il avait lui même déjà un pied dans cette culture.

Dean fait le tour du billard pour se retrouver à côté de Seamus, le regard rivé sur la table pour essayer de réfléchir à son prochain coup. Il en profite pour glisser, au passage, une remarque. Remarque qui lui vient d'ailleurs beaucoup plus facilement qu'il ne l'aurait cru. "On ne fait pas de partie de billard en France ?" Il se penche un peu vers lui pour lui parler, le son de la musique ayant augmenté alors que la nuit s'avance. Il en profite alors pour regarder Seamus - vraiment le regarder - une chose qu'il ne se permettrait sûrement pas sobre.

Se rendre compte qu'on a des sentiments qui dépassent l'amitié pour son meilleur ami, c'est tout un concept. Dean ne cesse de s'en rendre compte.

D'abord, il y a eu les rêves. Très gênant au début. Surtout qu'à l'époque, il était encore avec Ginny. Les premières fois, Dean ne savait plus vraiment où se mettre, essayant de leur trouvé un sens autre que le plus évident. Et puis, finalement, avec le temps, et de nombreuses discussions avec Alexis, il avait fini par s'y faire, acceptant l'évidence que 1) il était gay et 2) forcément, il était amoureux de Seamus parce que, vraiment, qui d'autre ? Il avait alors finalement rompu avec Ginny, fait son coming out auprès de ses proches, petit à petit, et accepté tout ce qui venait avec.

La guerre, les missions, la Résistance, tout ça n'était pas vraiment l'environnement le plus propice pour explorer cette partie de lui même (nouvelle mais pas tant que ça en fin de compte), si bien que Dean était presque soulagé que ses sentiments se portent sur Seamus. Son meilleur ami était loin, absent, un fantasme facile et sûr, donc, qui ne risquait pas de lui faire de mal. Pas plus qu'il ne lui en avait déjà fait en tout cas. Ses rares... "écarts" n'étaient au final que des tests, toujours sûrs, dans son cercle d'amis, qui, il le savait, n'aboutirait jamais à grand chose. La métaphore maladroite de faire du vélo avec des roues, en somme.

Avoir Seamus à nouveau à ses côtés donc, c'est nouveau, et quelque peu effrayant. La plus part du temps, maintenant que la tornade est passé, Dean ne sait plus où se mettre ni trop quoi faire. Un seul faux pas et c'est toute leur amitié, durement construite pendant seize longues années, qui se casse la figure. Dean se retient donc, n'essaye pas de le regarder, s'empêche d'imaginer, par respect ou par honte. peut être un peu des deux. Et aussi peut être parce qu'il remet en question ce qu'il pensait être la seule vérité. Mais cela ne dure pas longtemps. Parce qu'à peine Dean voit son meilleur ami sourire, qu'il sourit avec lui, sans avoir besoin d'y réfléchir. Et il sait, alors, qu'il est foutu.

"Et puis, excuse moi, mais j'ai toujours été bon," Dean rétorque en se forçant à détourner son regard. "Je crois que ta mémoire te joues des tours."

Dean a toujours été compétitif. Avec quatre frères et soeurs, difficile de ne pas l'être. Si bien que quand il voit Seamus se préparer à faire son coup, une idée lui vient. Une idée totalement folle qu'il pourra sans doute regretter plus tard mais qui, pour l'instant - les pensées complètement brouillées par l'alcool - lui semble être la meilleure idée qu'il n'ait jamais eu. Il fait donc le tour de la table pour se retrouver en face de Seamus, prend la craie pour en remettre sur sa queue tout en déclarant, l'air nonchalant, "Au fait, il y a peut être une chose que je ne t'ai pas dite, sur ma vie pendant ton absence." Il marque une pause avant de reprendre, le ton assez fort pour que Seamus l'entende, "Je suis gay."

step by step / dean

( en musique )

Sans grande surprise, et parce qu’il était un ami de qualité, l’anglais prenait la défense de sa colocataire et essayait de justifier son comportement. Malheureusement, la dispute était encore trop récente pour que Seamus soit capable d’une quelconque prise de recul. Pour lui, Vanessa était une vipère, rien de plus, rien de moins, il avait simplement levé le voile sur une triste vérité. « On est tous fatigué, Dean. Je sais ce que c’est d’être impulsif, mais là ça dépasse l’entendement. Même moi je ne dirais pas ça. Même Pansy Parkinson ne dirait pas ça. » Il ne voulait rien entendre. Cette folle n’avait même pas daigner s’excuser, et se terrait dans un silence lunaire, tout en allant visiblement raconter une version édulcorée aux autres. Si Dean n’avait pas lancé le sujet, il n’aurait sûrement pas prononcé le nom de cette gargouille, parce qu’à la différence d’elle, il assumait ses propos et ne jouait pas le rôle du petit humain parfait pour cacher ses défauts. Il n’avait jamais aimé les gens trop lisses, parce que pour lui, ils renfermaient forcément des vices profonds et Vanessa confirmait sa théorie. A l’inverse, lui, tout le monde connaissait ses défauts, il ne cherchait pas à les cacher, ce qui le rendait aussi agaçant que attachant (attachiant). Il se moquait bien de savoir ce que l’anglais allait dire à la jeune femme, du moment qu’il prenait sa défense.

(ellipse)

L’heure étant à la fête, les deux amis festoyaient autour de la table de billard, comme si personne autour d’eux n’existait. Cette bulle, Seamus l’appréciait. Il l’avait attendu une éternité et maintenant qu’un peu de sérénité semblait revenir, il comptait bien en profiter. « En France ? Bien sûr que si ! En plus je travaillais dans un bar, mais depuis que je suis rentrée j’ai pas persévéré dans l'entraînement. Les ligaments croisés tu connais. » Les jeux de bars et d’alcool avaient toujours été sa spécialité, tandis que Dean excellait dans à peu près tous les autres sports du monde. En réalité, s’il avait vécu dans un monde moldu, Seamus aurait sûrement fait un super boxeur ou rugbyman, activité bien meilleure pour la santé de son foie. Durant son périple en France, il avait dégoté un travail comme serveur dans un bar plutôt sympa de Boulogne-sur-Mer. Cette ville lui avait principalement permis de vivre loin du monde magique et des problématiques qui s’y trouvait. Pour la première fois de sa vie, il avait vécu comme un parfait moldu et pour dire vrai, il n’avait pas détesté.

Malgré son année à s’entrainer avec les clients et les collègues, il commençait légèrement à rouiller. Il était peut-être temps pour lui de retourner dehors, au moins pour s’amuser un peu. D’ailleurs en rentrant, il proposera à Elena d’organiser une soirée avec les autres pour se vider un peu la tête. « Ma mémoire ? Non je crois pas ! » Si Dean pensait gagner, il pouvait se mettre le doigt dans l'œil. Seamus avait une réputation à tenir, et plus l’autre le challengeait, plus il voulait en découdre. En posant ses yeux sur son ami, il remarqua son regard insistant. Trop idiot pour comprendre que ce regard pouvait être mêlé à des sentiments différents d’autrefois, l’irlandais adressa un petit sourire à son ami sans vraiment savoir quoi répondre. Pour lui, l’alcool devait simplement commencer à tourner la tête de Dean, ce qui se confirmait par ses yeux brillants.

Afin de se préparer à jouer son tour, Seamus se pencha sur la table de billard et se mit en position pour marquer le maximum de points. Alors que le bout de sa queue (s'il vous plait, pas d’idées malsaines) allait toucher la première boule, Dean lâcha une bombe sans aucun préliminaire. Dans la surprise, il manqua non seulement son coup, mais renversa aussi sa bière qui reposait sur le bord de la table. Cette dernière bascula par dessus bord et s'écrasa au sol. Le serveur accouru pour nettoyer le liquide, tandis que l’irlandais restait parfaitement immobile, les yeux rivés sur son ami. Dans son cerveau tout s’entrechoquait et finalement, après des secondes qui semblaient être des heures, il put reprendre l’usage de sa langue. « Pardon ?! C’était pour me faire rater mon coup ou c’est vrai ? » Il disait ça sans trop y croire. Dean ne sortirait pas ce genre de phrase juste pour jouer. Seulement, c’était sa manière à lui d’intégrer l’information.

Il avait le sentiment d’avoir raté un chapitre, voire un livre entier. Il connaissait son ami depuis tellement longtemps, qu’il comprenait même pas comment c’était possible. Comment avait-il pu rater une chose aussi importante ? « Wouah… Ok. Ça fait longtemps que… Enfin que tu le sais ? » Complètement dépassé par l’information, il disait absolument n’importe quoi. Premièrement, il avait le sentiment de découvrir une nouvelle facette de la personnalité de son meilleur ami, mais surtout il se demandait pourquoi ce dernier lui balançait la chose dans un moment pareil. Seamus n’avait jamais vraiment eu besoin de faire un coming-out, parce que depuis qu’il était en âge de flirter, il le faisait aussi aisément avec les deux genres. Du coup, il ne savait pas vraiment ce qu’il était coutume de faire, mais son petit doigt lui disait que ce n’était sûrement pas ça. Pour autant, il savait l’importance que ce moment avait, et il ne voulait pas paraître trop bizarre à le fixer comme un imbécile. Une fois le choc relativement passé, l’irlandais essaya de reprendre le contrôle de son corps et adopta une position plus propice à la conversation. « Ginny était si insupportable que ça ? » Comme toujours, il usait de l’humour pour gérer une situation complexe, une habitude qui déplaisait à beaucoup, mais que Dean connaissait bien. « Je ne te cache pas que c’est surprenant. » Seamus ne s’y attendait pas le moins du monde, et pour une raison inconnue, il avait le sentiment que c’était une excellente nouvelle.

(@dean thomas)

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