BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 (zynk#7) Keep it deep inside my mind

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Ezekiel Zabini
DEATH EATER
Ezekiel Zabini
Date d'inscription : 29/05/2020
Messages : 828
Crédit : Jool (avatar). Jool (gifs). Castace (dessin).
Âge : 32 ans, le succès n'a pas d'âge (28/05)
Occupation : CEO et fondateur de la BCBC, excusez du peu. Et à ce titre, fidèle collaborateur du gouvernement pour la diffusion de la propagande et surveillance des ondes cristal. Ses autres activités ? Trois fois rien, il n'est que gestionnaire du portefeuille d'actions de l'affaire familiale, actionnaire majoritaire et propriétaire de petites entreprises britanniques, conseiller en affaires et business development. Mais ce n'est que pour le plaisir et l'argent de poche, voyez-vous.
Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
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Keep it deep inside my mind
Zabini Palace - September 2007
tw:panic attack, severe OCD, anxiety, mention de blessures, psychophobia

”We can’t, we have homework to-- Fuck. Z, focus-- We can’t, we have-- (homework to do, we can’t, we have domework to do) Oh for fuck’s sake.” Les doigts moites d’Ezekiel se referment sur le parchemin qu’il froisse dans un mouvement nerveux, réduisant dans son emportement à néant les cinq dernières minutes de lucidité miraculeusement maintenues pour rédiger ce début de lettre, qui termine, comme les autres, au fond de la corbeille. Un claquement de doigts, et une nouvelle feuille vierge vient docilement s’étendre sur le bureau ; les yeux du sorciers balayent l’effrayant vide du parchemin, depuis le fond de son fauteuil dans lequel il s’est enfoncé. ”Alright”, souffle-t-il entre deux inspirations rapides, et il vient se saisir du noeud de sa cravate pour la faire coulisser hors de son col, dont il ouvre un bouton, comme si dégager son cou lui permettrait de ne plus étouffer. Son regard se tourne vers l’imposante horloge trônant au dessus de la porte.

1:06

Tout est sous contrôle ; l’affaire des Battues ne s’est pas ébruitée, par miracle (jusqu’à quand ?), et Ezekiel n’a pas encore eu besoin de déployer sa stratégie de communication pour se tirer d’éventuelles conséquences auprès du public ; les terroristes ne l’ont pas suivi jusque chez lui, et plus d’un mois plus tard, n’ont pas fait de visite surprise au Zabini Palace, dont les protections ont été renforcées ; le Lord ne s’est, apparemment, montré qu’à quelques rares élus depuis l’attaque des terroristes, et il ne semble pas s’être tourné vers lui comme responsable ; les affaires de la BCBC sont au beau fixe depuis le lancement de l’iKrys 6, et le taux de croissance de l’entreprise va dépasser celui de l’année précédente ; Celyn va mieux (est-ce que Celyn va mieux ?), et Celyn est avec lui ; il va bien, les fourmillements dans sa jambe droite sont tout à fait supportables, et personne ne saura jamais rien. ”We can’t, we have homework to do. We can’t, we have homework to do.”

1:31

Tout échappe à son contrôle ; certains jours, il peut encore sentir les éclats de verre enfoncés dans ses paumes, ses bras, son dos, et voir les regards de ces sauvages qui sont venus mettre fin à une affaire qui roulait parfaitement depuis des années ; ce petit con de Blaise a disparu dans la nature, et Kalen a eu la brillante idée mourir ; Ezekiel sait que cet enfoiré de Yaxley (l’autre, celui en vie) essaye de lui faire porter le chapeau, à lui, qui ne faisait littéralement que gérer la régie, et qui est fatigué de lui donner continuellement des os à ronger pour détourner son attention ; ses employés sont des incapables, à tel point qu’il est obligé de faire leur travail à leur place, et Ezekiel n’a pas le temps de tout faire ; Celyn ne va pas mieux, et réaliser qu’il n’ira sûrement jamais mieux comprime un peu plus ses poumons ; les fourmillements dans sa jambe droite sont constants, réels, tangibles, et Ezekiel sait que ce n’est que le début timide de ce qu’il a observé chez son frère pendant des années - un jour, cela se verra, et Celyn le découvrira.

1:57

(...) ”We can’t, we have homework to do.Why are you such a bore? It’s Saturday night, Zeke, we can at least go to one party!We can’t, we have homework to do.Urgh, you said that already, we can do our homework tomorrow you know?We can’t, we have homework to do. We can’t we have homework to d-- Jasper, we can’t, we--Zeke, STOP, it freaks me out when you’re stuck.But-- No. We can’t, we have--You know what, I’m going.” (...)

2:09

Cela fait peut-être trois mois que la phrase n’était pas venue le hanter, un fantôme qui a pris la forme d’une incantation miraculeuse, un poison qui prend le visage d’un remède trompeur comme il en existe d’autres dans l’esprit malade d’Ezekiel ; il suffit juste de la prononcer de la bonne manière, à la perfection, pour que tout le reste disparaisse, pour qu’il puisse respirer à nouveau et enfin sortir de cette spirale qui grignote son énergie, ses nerfs, son souffle. Ce n’est qu’une illusion maligne : jamais Ezekiel ne peut la prononcer correctement. Plus il lutte, et plus elle l’engloutit ; plus il se plie à son injonction, et plus elle l’engloutit également. Ezekiel est prisonnier, et il le sait, jusqu’à ce qu’elle s’estompe et daigne le laisser tranquille, jusqu’à la prochaine fois, ou jusqu’à la prochaine phrase qui s’amuse à prendre le relai et à le torturer.

2:24

Sept autres parchemins froissés ont rejoint la corbeille. ”We can’t… We can’t… We can’t...” Les mots lui écorchent les lèvres, et les larmes qui coulent sur ses joues brûlent sa peau en deux sillons corrosifs. Dangereusement, il approche des quatre-vingt-dix minutes qu’il s’était accordé pour rédiger cette insignifiante lettre, prenant en compte l’embrayage des rouages de son esprit (Yaxley, Blaise, les Battues, les morceaux de verre, le Lord, l’iKrys, Celyn, les fourmillements--). You’re a fucking disgrace. A la panique a succédé la colère, formant un poids dans son abdomen ; pourquoi, après trente-deux ans sur cette Terre, ne parvient-il toujours pas à contrôler ces pulsions minables ? Comment peut-il se permettre de perdre autant de temps ? Comment a-t-il pu se laisser devenir son pire ennemi ? ”We can’t, we have homework to do. We can’t, we have homework to do.” Sa mâchoire se contracte, et ses mains posées de part et d’autre du parchemin vierge également, comme si ses doigts avaient la force de briser le chêne massif de son bureau.

”Celyn?”
Le souffle lui échappe, alors que ses yeux tombent sur la silhouette de son partenaire dans l’encadrement de la porte ; un frisson glacial cavale le long de sa colonne vertébrale, et Zeke se fige en cillant nerveusement pour dégager sa vue brouillée par les larmes.
Non.
Non, non non non.
2:25
”Celyn, please, I just have five minutes left. I just-- I just need five extra minutes, alright?” Celyn ne peut pas le voir comme ça, personne n’a le droit de le voir comme ça - débraillé, le front trempé de sueur, les mains tremblantes, la respiration rapide, la voix cassée, le regard brillant de cette folie que personne ne doit jamais voir. La panique refait surface aussitôt, lui serre la gorge, et Ezekiel détourne les yeux pour les poser sur le parchemin au-dessus duquel il est penché, ses jambes le portant à peine sous la fatigue, la peur, la honte. Avec précipitation, il s’empare de nouveau de sa plume pour jeter un premier mot sur le papier, les tremblements de sa main rendant sa calligraphie grossière, presque enfantine. Fuck. La seconde suivante, le papier se retrouve froissé entre ses doigts. ”Please, just go back to bed.” Fucking disgrace.
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Celyn Rosier
VOLDEMORT SYMPATHISER
Celyn Rosier
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Crédit : jool la best (av), ortali et jool djgjhfgh (gifs profil).
Âge : 27 ans (03/01).
Occupation : Vice-CEO de Rosier Events depuis la mort de son père ; reprend ses marques, semble plus fatigué et plus irritable que d'ordinaire (et ce n'est pas peu dire, pour un Celyn maussade de nature).
Allégeance : Les Rosier (ce qu'il en reste), Ezekiel.
Particularité : Animixé à un serpent vigne, calligraphie magique, petite malédiction des familles.
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Something’s wrong.

Celyn ouvrit brusquement les yeux tandis que l’écho de la voix s’évanouissait, laissant place à son souffle court, bien trop bruyant dans le silence de la chambre. Il se tourna sur le dos, peinant à remettre les lieux où il se trouvait, confus par ce réveil brutal, et tourna la tête sur sa droite. Les draps étaient vides, la couverture encore tirée du côté d’Ezekiel. Celyn déglutit difficilement en se redressant sur un coude, se saisit de son étui à baguette, posé sur la table de nuit, puis lança un faible lumos, qui alla éclairer les deux aiguilles de l’imposante horloge en face du lit.

2:20

Un froncement de sourcils contrarié vint s’ajouter à la crispation de ses traits. Il se sentait barbouillé par ce réveil nocturne (et la potion de sommeil qu’il avait ingérée la veille au soir – quelle utilité, s’il se réveillait en pleine nuit ?), mais l’absence d’Ezekiel à une heure aussi avancée, quand il lui avait promis de le rejoindre après quelques parchemins, pesait lourdement sur son torse en alerte.
La nuit l’oppressait, particulièrement lorsqu’il se trouvait seul ; Celyn s’assit au bord du lit, se saisit de la robe de chambre d’hiver posée sur la chaise attenante et la passa sur son pyjama de soie en des gestes gourds, ralentis par le sommeil pâteux qui ankylosait ses membres. ”It’s alright,” souffla-t-il en un murmure en sentant Écaille s’enrouler autour de son poignet – un geste habituel lorsque l’animal (et lui-même) était en proie à l’anxiété.

Ses jambes le menèrent avec difficulté hors de la chambre, guidé par un Lumos faiblard brillant à la pointe de sa baguette. Si le palace Zabini était immense, il constituait un labyrinthe symétrique où il était difficile de se perdre – et le bureau d’Ezekiel se trouvait dans les quartiers privés, à quelques pièces seulement de la chambre. Une distance que franchit Celyn dans un brouillard mental sévère, où seules filtraient les angoisses de son sommeil où il se trouvait encore de moitié empêtré.

À quelques mètres de la porte, Celyn glissa une main dans ses cheveux lisses pour y remettre de l’ordre, arrangea les dernières finitions de sa coiffure, conscient de sa tenue en toute condition.

Puis il les entendit.

Des vibrations basses, d’abord, rapportées par les sens aiguisés d’Écaille. Les vibrations se transformèrent rapidement en murmures, empressés, répétitifs, indistincts. Celyn prit un instant pour s’assurer que ces murmures ne provenaient pas de l’intérieur chamboulé de son crâne, avant d’y reconnaître la voix d’Ezekiel.

Il toqua à la porte et, devant l’absence de réponse, tourna la poignée pour pénétrer dans le bureau. ”We can’t, we have homework to do. We can’t, we have homework to do.”

Celyn retint son souffle devant le tableau qui s’offrait à lui, cilla comme pour chasser l’image d’un Ezekiel qui ne se ressemblait pas, à la lumière basse du bureau, et retrouver le sourire sous le masque crispé de son visage. ”Celyn?” Les pupilles fiévreuses d’Ezekiel trouvèrent les siennes, tandis que Celyn abaissait sa baguette, ses membres vidés de leur force face à ce spectacle. Sa voix semblait appartenir à un autre homme, petit, vulnérable, un inconnu que Celyn découvrait, horrifié, pour la première fois.

Un instant, Celyn fut traversé par le doute glaçant que le véritable Ezekiel était celui qui tremblait à son bureau, le visage baigné de larmes et de sueur, le regard fuyant ; et son cœur rata un battement à l’idée qu’il eût pu faire une telle erreur de jugement, ne pas voir, aveuglé par ses propres tourments, ses doigts se crispant sur la poignée de la porte du bureau d’Ezekiel.

”Celyn, please, I just have five minutes left. I just-- I just need five extra minutes, alright?” Il y eut un bruit de parchemin froissé, tranchant avec le silence pesant que Celyn, coi de stupeur, était incapable de briser. How could this be? ”Please, just go back to bed.” La voix d’Ezekiel se mourut dans sa gorge en une note dissonante, à des lieues des intonations tendres et assurées qu’il lui connaissait.

Celyn l’avait déjà vu ainsi, vulnérable, anxieux, tremblant ; dans ses bras, lorsqu’ils s’étaient tous deux défaits du dernier rempart que constituaient leurs vêtements. Il ne pouvait exister de faux-semblant, ainsi contre sa peau, au plus près d’Ezekiel – il l’avait vu dans son entièreté, effleuré son essence du bout de ses doigts fébriles, et avait cru, alors, tout connaître d’Ezekiel.


Il lui fallut ravaler l’horreur de s’être fourvoyé, ronflant sourdement dans sa poitrine oppressée, pour refermer la porte derrière lui et s’approcher d’Ezekiel – débraillé, entouré d’une montagne de parchemins froissés, le roi abattu d’un royaume en ruine. La lueur de détresse dans son regard persistait sur sa rétine, au-delà de la brume anxieuse où il baignait. Ezekiel lui avait tendu la main, des mois plus tôt, à son propre réveil, quand il avait cru qu'il l'abandonnerait comme les autres. ”Are you alright?” souffla-t-il en portant son regard sur ce qu’il pouvait attraper du visage d’Ezekiel, résolument tourné vers son bureau – sans néanmoins chercher à détailler ses traits, effrayé d’y lire un mal incurable, l’autre facette d’un homme qu’il avait cru aimer pleinement. Celyn referma une main sur son épaule, réprima un frisson en constatant que la chemise d’Ezekiel était trempée de sueur, dont l’odeur âcre s’était enroulée autour de son odorat sensible sitôt qu’il avait poussé la porte. ”What’s happening?” Il déglutit difficilement, son regard sur la nuque moite d’Ezekiel, retenant le grand tremblement qui menaçait d’ébranler son corps fragile – Ezekiel était censé être son pilier, et le voir vaciller sans raison apparente le prenait violemment au ventre. "Is it because of this summer?" Les tremblements des épaules solides d'Ezekiel lui rappelaient ceux de cette nuit de juillet où il l'avait récupéré blessé, hagard, dans un état de choc semblable.
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Ezekiel Zabini
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Occupation : CEO et fondateur de la BCBC, excusez du peu. Et à ce titre, fidèle collaborateur du gouvernement pour la diffusion de la propagande et surveillance des ondes cristal. Ses autres activités ? Trois fois rien, il n'est que gestionnaire du portefeuille d'actions de l'affaire familiale, actionnaire majoritaire et propriétaire de petites entreprises britanniques, conseiller en affaires et business development. Mais ce n'est que pour le plaisir et l'argent de poche, voyez-vous.
Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
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2:26

Le souffle manque cruellement à Ezekiel alors qu’il cherche à garder son regard sur le parchemin qu’il vient d’étaler d’un sortilège empressé sur le bureau, et à effacer par ce biais la présence de Celyn dans cette réalité-ci, celle où il n’a pas le droit de pénétrer – oui, s’il fixe suffisamment le papier vierge, peut-être le sorcier disparaîtra-t-il, et peut-être Zeke pourra-t-il rattraper ces quatre petites (et insuffisantes) minutes lui restant. Le son de la porte se refermant pourtant avec l’habituelle douceur de son partenaire lui fait l’effet d’une décharge électrique, une morsure à même son cœur affolé et son esprit en proie à une panique incommensurable en entendant les pas de Celyn le rapprocher de lui. Fuck, no, it’s not supposed to happen, it’s not supposed to happen this way, I only have four minutes, Celyn please ”Are you alright?” It’s not supposed to– Celyn, please–

Les pensées d’Ezekiel se heurtent aux paroies de sa boîte crânienne en une multitude de fracas assourdissant, un torrent désordonné et incapable de se concentrer sur ce qui compte réelle – ce foutu document. Plutôt, cette volute insensée trouve une nouvelle ancre, s’y enroule en même temps qu’elle s’enroule autour des poumons de l’homme d’affaires pour les vider un peu plus de leur air : Celyn est là, tout près de lui, se frayant un chemin à ses côtés en bousculant ses pensées pour y parvenir, et Celyn doit partir, sur-le-champs.

Mais la main du sorcier se referme sur son épaule, et Ezekiel est parcouru d’un spasme, presque un sursaut, un bête mécanisme de défense, alors que son regard humide et brillant effleure brusquement les traits de son partenaire, pour y trouver une expression qui le déchire de part en part. ”What’s happening?” Celyn ne peut pas le regarder comme ça, avec une confusion visible au fond de ses pupilles sombres, un brin d’inquiétude dans sa voix également ; et sa main sur son épaule, plutôt que rassurante, lui semble terriblement menaçante, une entrave entre lui et ces quatre putain de minutes – une fissure conséquente, plutôt, dans ce fragile miroir séparant l’image qu’il voudrait que Celyn conserve de lui, et celle qui se dessine réellement sous ses yeux : la réalité. Ou du moins, une réalité conservée à l’écart de ses yeux et de sa connaissance, jusqu’ici, une réalité où Ezekiel n’est autre qu’un homme, comme les autres – non, bien moins que cela.

”Is it because of this summer?Celyn, please, souffle-t-il presque sèchement, en sondant le parchemin vierge, reprenant cette simple phrase comme une formule magique qui lui permettrait de se réveiller. Il aimerait tant lui répondre par l’affirmative, mentir, encore, toujours, et saisir cet alibi parfait que lui tend le sorcier – yes, yes it’s about this summer, I still need time to process, it’s all about this summer, I’ve never acted this way. L’esprit d’Ezekiel, trop fragile, trop vulnérable, se tourne contre son gré vers une vérité brute et dérangeante : ”No, it’s not. I told you, I just need four minutes”, ajoute-il d’une voix basse entre ses dents, relevant ses yeux vers l’horloge.

2:27

”Fuck.” Il est évident, désormais, qu’il n’y arrivera pas dans les temps, et un nouveau vent de panique souffle en lui, comprimant un peu plus ses poumons face à cette réalisation. Alors, Ezekiel ferme les yeux, un instant seulement, pour y porter sa main et presser ses doigts contre ses paupières, les rapprochant pour pincer l’arête de son nez avec force, jusqu’à y laisser une trace. ”We can’t, we have homework to do. We can’t, we have homework to do”, murmure Zeke pour lui-même dans sa langue natale, un fait dont il serait outré et horrifié, s’il était en pleine possession de ses moyens, que de s’exprimer en Forro devant Celyn. Mais il y a bien plus terrifiant que cela, en cet instant : Celyn peut le voir et constater toute sa faiblesse, se tient derrière le dernier rempart érigé entre eux par Ezekiel pour sa propre sécurité désormais, et c’est presque douloureusement que son ventre se tord. Il prend une profonde inspiration, saccadée, et c’est en reposant sa main sur le bureau, sans le regarder néanmoins, qu’il reprend d’une voix à peine plus stable : ”What are you doing here? I told you not to come into my office without prior notice. There are rules we agreed upon, and you can’t just–” Évidemment que ses pensées se raccrochent à la simplicité : la fuite, ou plutôt chercher à repousser Celyn, lui faire porter la faute le premier, tel un animal blessé mordant dans l’air de peur de recevoir le premier coup. Fucking disgrace. ”You can’t see me like this. You can’t. This was not supposed to happen”, poursuit-il, sa voix perdant en intensité à chaque mot, rigide et immobile, si ce n’est les quelques tremblements traversant ses muscles tendus. ”No one is supposed to see… me.” No one will ever hurt me, never again.

2:28

Celyn le voit, et il n’y a rien qu’Ezekiel puisse faire, rien. Alors il garde les yeux clos, comme pour s’éloigner de ce constat, et tenter de contenir vainement la nouvelle montée de larmes roulant sur ses joues blêmes. ”I’m sorry you have to. I promise it won’t happen again.” Il fera plus attention, la prochaine fois, si seulement Celyn lui laisse le privilège d’une prochaine fois, et ne décide pas de se retirer entièrement de la vie d’un homme qui, en réalité, n’a jamais fait que prétendre être en contrôle.
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Celyn Rosier
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Celyn Rosier
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"Celyn, please." La réponse sèche d’Ezekiel frappa Celyn de stupeur – quand bien même il l’avait déjà entendu dans sa bouche, il s’agissait là de la première fois qu’il employait ce ton avec lui. Ezekiel s’était, dès les premiers instants (surtout lors des premiers instants), adressé à lui avec une douceur mielleuse, qui avec le temps s’était transformé en véritable tendresse – et si Celyn l’avait vu ravaler son agacement avec discrétion, il n’avait jamais été la cible directe de la colère de son partenaire, d’autant plus déroutante qu’il en ignorait entièrement la cause. ”No, it’s not. I told you, I just need four minutes.” Four minutes? Les sourcils de Celyn se froncèrent en une ligne inquiète face à ces paroles qui ne faisaient aucun sens, venant de la part d’un homme qu’il connaissait parfaitement sensé. ”What are you talking about?” Sa prise se desserra légèrement et sa main glissa sur le haut de son dos en une caresse fébrile, déboussolé par ce comportement qui ne ressemblait en rien de celui qu’il était censé aimer. Si même le pilier qu’était Ezekiel s’effondrait, alors… ”Fuck.” ”Ezekiel”, souffla Celyn après un bref silence, aussi assourdissant qu’un véritable orchestre, sans savoir s’il cherchait à le ramener à lui ou la simple expression du choc de l’entendre jurer devant lui – Celyn eut brusquement l’impression d’avoir affaire à sa petite sœur en proie à une panique soudaine, sans raison apparente, l’insulte facile.

Celyn n’avait jamais compris Jeong-Hee – ni cherché vraiment à expliquer ses hurlements, quand il avait jugé que sa cadette avait un problème. Il eut un vertige à l’idée qu’Ezekiel, lui aussi, fasse partie de cette catégorie problématique ; son souffle se raccourcit sous une bouffée de panique, et Celyn reprit sa main pour la passer sur son visage pâle tandis qu’Ezekiel marmonnait dans une langue inconnue, qu’il comprit être celle dans laquelle il l’avait entendu échanger brièvement avec sa tante, quelques mois plus tôt – si ce n’était que cette fois, les mots étrangers se liaient en un psaume répétitif.

Celyn reposa sa main tremblante sur le haut du fauteuil d’Ezekiel – le réveil étouffant, le choc, l’incompréhension en ce milieu de nuit avortée par l’absence de son partenaire à ses côtés, tout autant de choses qui lui donnaient l’impression vertigineuses de se trouver dans un autre cauchemar, semblable à ceux qu’il avait pu faire de l’autre côté du voile. ”What are you doing here? I told you not to come into my office without prior notice. There are rules we agreed upon, and you can’t just–” Il ne le regardait pas ; quand le regard d’Ezekiel se trouvait rarement en dehors du sien, lorsqu’ils étaient seuls, et se heurter à ce mur brusquement érigé, presque tangible entre leurs deux corps, fit reprendre pied à Celyn au bord du précipice des songes où il était si aisé de glisser.

Ezekiel n’allait pas bien – cette évidence le frappa avec force, guidée par une voix silencieuse au fond de lui. Il le connaissait désormais bien trop pour remettre en cause l’ensemble de son caractère entier ; personne n’était capable de se construire un tel personnage, et personne, surtout, n’était capable de le tenir au cœur de leur intimité. C’était là l’ultime preuve, celle à laquelle Celyn se raccrocha avec la peur de s’être fourvoyé lui mordant le ventre. ”I knocked”, reprit-il avec adéquation, déglutissant sa salive sèche en considérant le visage tout juste tourné vers lui – moite, en sueur, crispé par un mal dont Celyn ignorait la cause (un mal qui n’appartenait pas entièrement à Ezekiel). ”You can’t see me like this. You can’t. This was not supposed to happen. No one is supposed to see… me.” Celyn retint son souffle, comme pour grappiller des miettes de vérité dans la voix fébrile de son partenaire ; seules des larmes lui répondirent, inondant son visage d’une douleur que Celyn, jusqu’alors, n’avait jamais vu prendre le pas sur ses traits. ”I’m sorry you have to. I promise it won’t happen again.” ”Ezekiel”, souffla-t-il de nouveau en sentant son cœur se fendre d’une souffrance étrangère, qui ne lui appartenait qu’à moitié ; il se pencha vers le sorcier comme pour mieux voir ce qu’il cherchait à lui cacher (ce lui qu’il n’était pas censé voir, ses pleurs, son visage contracté, le parchemin vide devant lui) et apposa sa main sur la joue brûlante d’Ezekiel en un geste fébrile, son regard balayant ses traits, à la recherche d’une explication qu’il peinait à saisir.

C’était ainsi ce qu’il ressentait, lorsqu’il le trouvait en proie à une profonde tristesse, le visage baigné de larmes. L’inversion de leurs rôles le prit à la gorge en une bouffée acide, un constat qui ne fit qu’accroître son malaise devant la réalisation qu’il était, ce soir, l’ancre de leur couple – une ironie vive lui mordit le cœur et il se redressa en prenant dans sa main, au passage, celle d’Ezekiel sur le bureau. ”Come. Come with me”, répéta-t-il en enserrant ses doigts mous et humides, loin de la chaleur douce qu’elles irradiaient d’ordinaire ; il attira Ezekiel en direction de la banquette annexe, où il le fit asseoir avant de faire de même, se détournant brièvement de lui pour prendre la boîte à mouchoirs sur la table en bois attenante, qu’il déposa sur ses propres genoux en revenant à lui.

Il sonda ses pupilles un instant, et la détresse qu’il put y lire tira un peu plus sur la déchirure qui fendait son cœur – un sentiment oblitérant de moitié les autres, se mêlant au reste en un mélange poisseux que son manque de sommeil ne faisait que souligner. Celyn sortit un mouchoir de la boîte, sa main toujours dans celle d’Ezekiel, et vint essuyer les larmes sur les joues d’Ezekiel, qui lui paraissaient désormais chauffées à blanc. ”What is happening?” répéta-t-il avec moins d’alerte (et un peu moins de dégoût) cette fois-ci, retournant le mouchoir pour mieux éponger les traces humides sur sa peau en des gestes fébriles et trop légers. Something's wrong.
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Ezekiel Zabini
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Âge : 32 ans, le succès n'a pas d'âge (28/05)
Occupation : CEO et fondateur de la BCBC, excusez du peu. Et à ce titre, fidèle collaborateur du gouvernement pour la diffusion de la propagande et surveillance des ondes cristal. Ses autres activités ? Trois fois rien, il n'est que gestionnaire du portefeuille d'actions de l'affaire familiale, actionnaire majoritaire et propriétaire de petites entreprises britanniques, conseiller en affaires et business development. Mais ce n'est que pour le plaisir et l'argent de poche, voyez-vous.
Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
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2:28

Chaque mot qu’il parvient à articuler de cette voix qu’il ne reconnaît qu’à peine, ne semblant même plus lui appartenir, le plonge plus encore dans l’insoutenable impression d’en révéler trop, une faiblesse repoussante serrant sa gorge de honte. Comment pourrait-il seulement regarder Celyn, quand il a l’impression de lui présenter un visage qui ne lui appartient pas – qui lui appartient trop, en réalité ? Quand lui-même est incapable d’affronter son propre reflet, dans ces instants humiliants, au point de briser involontairement chaque miroir qu’il croise par inadvertance ? ”Ezekiel.” Ses paupières closes se pressent un peu plus, son visage entièrement contracté, comme s’il était capable de les fermer plus encore, comme s’il pouvait ainsi faire disparaître la voix de son compagnon, son regard qu’il peut sentir sur lui, sa présence étouffante à ses côtés. Please, please just go, ne parvient-il pas cette fois-ci à souffler, les mots coincés au fond de sa gorge – fucking disgrace.

Celyn aurait toutes les raisons d’éprouver un dégoût légitime à son égard, alors qu’il découvre l’illusion dans laquelle Ezekiel l’a fait baigner ces derniers mois – ces dernières années, même. Il aurait toutes les raisons de lui reprocher, également, de s’être laissé aller à la folie qui le ronge sous ses yeux, sans parvenir à remonter à la surface, au contraire, se laissant un peu plus engloutir par ses pupilles sur lui – you could at least have your delusional breakdowns in private, spare me your nonsense rambling, will you? Il aurait toutes les raisons de partir, et de le laisser seul à ses délires incohérents et incontrôlables. Ezekiel lui a promis d’être une ancre, après tout, le pilier sur lequel se reposer sans avoir à se soucier du reste ; comment Celyn pourrait-il le croire capable d’honorer cette promesse, désormais qu’il a pu le contempler dans toute sa faiblesse ?

Le souffle lui manque, tout comme les mots, un fait rare mais réel alors qu’il se sent paralysé par cette honte aux teintes apeurées battant violemment sous sa peau. Just go. Mais Celyn ne s’en va pas, et à la place, Ezekiel peut sentir sa main venir caresser sa joue brûlante et baignée de larmes, un geste d’une tendresse à laquelle il n'arrive pas à trouver de sens sur l’instant. Il la connaît, pourtant, cette douceur fébrile et rassurante ; elle a le même goût que celle du souffle du sorcier contre le sien, de ses doigts repliés sur sa peau et dans ses cheveux, elle a le même goût que ses mots d’amour et de ses yeux dans les siens – un goût qu’Ezekiel reconnaît, mais qu’il ne parvient à laisser prendre sa place habituelle en lui, tenu à distance par l’oeil de la tempête dans lequel il se trouve. ”Come. Come with me.” Sa main est tremblante, lorsqu’il la cède à celle de Celyn, son cœur marquant un battement plus fort alors qu’il se résout à rouvrir les yeux et à les lever vers lui, brièvement, puis sur la banquette vers laquelle il l’attire. Zeke ne proteste pas, ne comprend pas non plus, se retrouvant assis à ses côtés l’instant d’après, toujours incapable de le regarder de face, préférant plutôt fixer l’horloge devant eux.

2:30

L’impact des aiguilles de l’horloge sur sa rétine est autant une douleur qu’un soulagement, et une partie du poids pesant sur sa poitrine se lève, provoquant chez Ezekiel un soupir saccadé et lourd – une partie infime, seulement, alors que s’est ajoutée à sa perte de contrôle initiale une myriade d’émotions autrement plus fortes et insoutenables. Le salut est tout proche, pourtant, et si loin à la fois, une vague impression, presque un fantôme qu’il effleure en serrant la main de Celyn dans la sienne. Please don’t go. ”What is happening?” Le contact soyeux du mouchoir venant essuyer ses larmes lui serre le ventre de cette honte innommable – et de quelque chose d’autre, chaud et apaisant, qui se glisse entre ses côtes. Les choses ne sont pas censées se dérouler ainsi ; Celyn n’est pas censé essuyer ses larmes, encore moins chercher à comprendre, et encore moins chercher à le consoler. Ezekiel n’est pas censé être malade, fou, faible, ni avoir besoin de l’aide de quiconque. Don’t let anyone see this, it’s bad for our reputation. Ses doigts humides viennent se refermer lentement sur la main de Celyn pour interrompre son geste, sans violence, au contraire avec une certaine douceur fébrile, restant ainsi quelques secondes, avant de lui prendre le mouchoir des mains, détournant le visage pour essuyer son nez et sa bouche, et épargner son compagnon de cette vue épouvantable. ”Nothing happened”, souffle-t-il en laissant sa tête aller contre le mur dans leur dos, serrant le mouchoir sale au creux de sa paume. Et il s’agit là du plus difficile à avouer : rien, absolument rien sortant de l’ordinaire de son quotidien chargé et souvent tumultueux ne s’est passé. Rien pour justifier cette panique virulente qu’il peine à chasser.

”My mind is simply sick.” L’aveu sorti du bout des lèvres lui tord son coeur écrasé par le poids des mots habituellement tenus éloignés par sa maîtrise méticuleuse de son esprit. You’re lucky I found you, I’m the only one who could ever love that sick mind of yours. La gorge d’Ezekiel se serre, tout comme ses traits, une tentative plus ou moins fructueuse de contenir un sanglot cherchant à remonter le long de son abdomen. ”It’s always been, but it’s been getting worse and worse these past years.” Depuis qu’il a posé ses bagages au Royaume Uni et fondé seul la BCBC, une ascension fulgurante accompagnée par une descente dans les abysses de son propre esprit en coulisse. En vérité, il n’a jamais été aussi en contrôle que ces derniers mois, ayant même par moment cru être libéré de sa folie chronique, jusqu’à se faire rattraper par ce mal incurable.

La main de Celyn dans la sienne lui paraît plus chaude qu’elle ne l’a jamais été, une chaleur dans laquelle Ezekiel a envie de se baigner, salvatrice et accueillante, tout en sachant que ce serait ridicule, déplacé même dans ce contexte. ”I’m a fraud, and you didn’t sign for this”, ajoute-t-il d’une voix plus basse, à peine audible, interrompue brièvement par sa gorge nouée – fuck. Il cligne des yeux pour chasser les quelques larmes brouillant sa vision, coulant inévitablement sur ses joues, pour mieux couler son regard jusqu’à Celyn, sans tourner entièrement sa tête vers lui pour autant. ”I’m sorry, darling. I’m so sorry you fell in love with such a fucking disgrace, I– I really tried to give you everything, but that’s the only thing– the only thing I can’t fix.” Please don’t go.
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Celyn Rosier
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Celyn Rosier
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Âge : 27 ans (03/01).
Occupation : Vice-CEO de Rosier Events depuis la mort de son père ; reprend ses marques, semble plus fatigué et plus irritable que d'ordinaire (et ce n'est pas peu dire, pour un Celyn maussade de nature).
Allégeance : Les Rosier (ce qu'il en reste), Ezekiel.
Particularité : Animixé à un serpent vigne, calligraphie magique, petite malédiction des familles.
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Une pointe de soulagement fleurit dans le torse serré de Celyn en sentant les doigts d’Ezekiel interrompre son geste. Il n’avait jamais été doué pour consoler autrui – il n’avait jamais cherché à l’être, et il n’aurait jamais cru, un jour, éponger des larmes salées, se mêlant à une sueur poisseuse qu’il pouvait sentir à travers le mouchoir imbibé sous ses doigts. Une sensation pour le moins répugnante, venant souligner l’aspect cauchemardesque de ce moment irréel, et Celyn frotta discrètement sa main moite sur sa jambe tandis qu’Ezekiel se débarbouillait rapidement. ”Nothing happened.” Celyn sonda les traits défaits du sorcier, pris d’un vertige effrayant. Nothing. Si rien n’était arrivé, alors… Ce genre de scène était régulière… normale ? ”My mind is simply sick.” La gorge de Celyn se serra et une lueur apeurée et confuse traversa son regard. Sick ? Il s’agissait là du dernier adjectif que Celyn aurait cru, un jour, pouvoir accoler à Ezekiel. Il eut la sensation étourdissante d’avoir été dérobé de son propre rôle de malade, inversant ainsi brusquement les positions, faisant tanguer l’équilibre préétabli de leur relation. You’re the sick one, I will take care of you, avait silencieusement scellé Ezekiel en glissant sa main sur la sienne, lors de leurs cuisantes retrouvailles, une promesse tenue jusqu’alors avec un soin et une constance qui n’avaient jamais faillis. Jusqu’alors. ”It’s always been, but it’s been getting worse and worse these past years.” Celyn sentit son cœur s’emballer brusquement, une cavalcade terrifiée résonnant sourdement contre ses tempes. Il aurait pu comprendre, s’il s’était agi d’une conséquence des derniers événements, d’un traumatisme, d’une cause valable (comme la sienne). Mais non, Ezekiel avait toujours été malade (comme Jeong-Hee).

C’était comme découvrir brusquement un pan entier d’Ezekiel, quand il avait cru le connaître – qu’Ezekiel le lui cache, aussi longtemps, quand lui s’était exposé dans toute sa faiblesse et sa vulnérabilité, dévoilant en plein jour des facettes honteuses, répugnantes, au risque de le perdre… Il s’agissait d’une trahison déroutante, qu’il regardait en pleine face sans être capable de comprendre pour quoi et à quel degré, exactement, on l’avait trompé. ”I’m a fraud, and you didn’t sign for this.” Celyn déglutit difficilement, terrifié par ces propos confirmant ses craintes, retrouvant le regard humide et misérable d’Ezekiel, à des années-lumière de ses sourires solaires et des murmures sincères au cœur de la nuit. ”I’m sorry, darling. I’m so sorry you fell in love with such a fucking disgrace, I– I really tried to give you everything, but that’s the only thing– the only thing I can’t fix.” "Don’t say this", souffla Celyn en pressant ses doigts brûlants entre les siens, son cœur chutant durement entre ses côtes à cette série de révélations abruptes, tandis qu’il baissait les yeux, le temps d’accuser le choc – la possibilité qu’il l’interrompe pour ne plus entendre ne fit que presser son cœur à vif. Ezekiel avait accepté toutes les parts ingrates de son être ; lui détournait les yeux aux premières craquelures visibles dans le masque de perfection de son partenaire.

Ses yeux étaient rivés sur le motif sobre de sa robe de chambre, son esprit enrayé par une confusion sourde, qui avec sa fatigue, l’empêchait tout bonnement d’appréhender cet événement aussi froidement que possible. Sa propre chair semblait le brûler, et la morsure des doigts d’Ezekiel sur les siens lui donnait l’envie de s’y arracher, piqué par cette blessure où se mêlaient la détresse de son compagnon et la peur viscérale de s’être fourvoyé. Ses lèvres tremblèrent, puis après une hésitation, se descellèrent de nouveau, son cœur meurtri remontant le long de sa gorge pour se faire entendre. "But you have seen so much of me." And you didn’t say a thing. Sa voix coupa le silence désagréable sur une bribe de pensées éclatant à la surface de sa confusion mentale ; il la reprit aussitôt, son cœur battant plus rapidement entre ses côtes. Celyn connaissait déjà le pourquoi, pour l’avoir subi avec violence : l’embarras de faire étalage de ses faiblesses en brisant le lustre de perfection, d’exposer ses comportements anormaux aux yeux de la personne qui lui était désormais la plus chère. Mais après tout ce qu’ils avaient vécu… Après que Zeke l’eut vu en larmes, récupéré aux petites heures du matin, nauséeux, le goût d’une bile acide encore dans la bouche, après qu’il lui eut fait l’amour…

Il releva les yeux vers Ezekiel et fut frappé par la lueur de désespoir au fond de son regard – cette lueur familière qu’il voyait bien trop souvent désormais au fond de ses propres pupilles, et qui n’avait certainement pas sa place dans celles du sorcier.

Ravalant ses doutes et ses peurs, Celyn glissa sa main libre sur son avant-bras, perspirant lui-aussi une humidité dérangeante à travers le tissu autrefois noble de sa chemise. S’il comprenait bien une chose, dans ce tumulte, c’était qu’Ezekiel n’était pas en état de discuter de manière lucide et objective. Ce qui prouvait à quel point son partenaire n’était pas lui-même (du moins, l’espérait-il encore). "You should have told me." Il pressa sa main brûlante entre ses doigts comme pour marquer sa rancœur (légère) ; son corps semblait animé d’une volonté propre, désireux de le retenir à lui, de comprendre, contredisant son esprit qui, à l’opposé, aurait voulu se soustraire sans plus tarder à cette révélation pénible.
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Ezekiel Zabini
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Ezekiel Zabini
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Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
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”Don’t say this.” Que pourrait-il dire d’autre ? Il s’agit là d’une vérité brute, simple, de faits indéniables qui ne peuvent plus être dissimulés, maintenant que Celyn a levé, par accident, ce voile qui n’aurait jamais dû être franchi. Ezekiel n’a plus rien derrière lequel se dissimuler et, acculé par cette étouffante mise à nu, il n’a d’autres choix que de poser ces mots qui lui brûlent les lèvres. Fucking disgrace - ceux-là résonnent désagréablement dans le bureau, et plus encore dans son crâne, comme une évidence qui, en un sens, lui échappe. Ceux-là ne lui appartiennent pas, pas vraiment, et sont pourtant imprimés si profondément dans sa chair, inscrits nettement et en toutes lettres sur ses entrailles en une calligraphie douloureuses, qu’ils sont devenus une étiquette solide et indélogeable avec le temps. Et il y a plus évident encore dans l’esprit d’Ezekiel, sur l’instant : imposer à Celyn cette fucking disgrace revient à bafouer les fondements de cette promesse qu’il a pu lui faire, de ne lui apporter que le meilleur de lui-même.

Et pourtant, les doigts de son compagnon se resserrent sur les siens en un semblant de caresse, d’étreinte ; Ezekiel est incapable de ne pas voir le parallèle avec leurs retrouvailles, cet après-midi où il a pris la décision de ne pas le laisser glisser hors de sa portée, et de lui tenir la main aussi longtemps que possible, jusqu’à ce qu’il se relève. Mais les choses sont différentes, ici : jamais il n’a été acté, même envisagé, que Celyn devrait être celui l’aidant à se relever. Une brèche dans leur contrat que Celyn serait en droit de pointer du doigt, et une raison valable pour relâcher sa main. I know I failed you, but please don’t go – comment pourrait-il seulement lui demander cela ? Alors qu’il n’a aucune excuse, aucune justification, rien, si ce n’est cette vérité brute et désastreuse.

Alors, Ezekiel garde le silence, reprend peu à peu son souffle, à défaut de reprendre ses esprits, son regard rivé vers l’horloge et l’arrière de son crâne contre le mur désormais. Il ne dit rien, incapable de le faire, pas même quand ses yeux sont ramenés à Celyn par sa voix basse. ”But you have seen so much of me.” Le poids sur sa poitrine s'alourdit un peu plus, et il n’a d’autre choix que de détourner le regard, pour fuir celui de Celyn face à cette autre vérité. Celyn lui a montré, au fil des mois, bien plus que ce qu’il aurait même imaginé voir un jour ; les profondeurs de son être, la beauté incomparable de sa vulnérabilité dans ses bras, la douceur fébrile et respectueuse de sa chaleur, la noblesse véritable de son coeur… Et Ezekiel s’est révélé, également, sur bien des plans, un exercice qu’il a redécouvert possible, avec lui, et avec lui seulement. Il s’est ouvert, juste assez, pour ne pas avoir à prétendre être cet autre qu’il présente au reste du monde.

Il y a certaines choses, néanmoins, qui ne sont pas faites pour être partagées – ces mêmes choses qu’Ezekiel lui-même n'arrive toujours pas à regarder en face.

La main de Celyn remonte sur son avant-bras, en une nouvelle ancre qui soulève le cœur d’Ezekiel et qui le pousse à relever ses yeux dans les siens, en un regard qui le dégoûterait certainement s’il pouvait lui-même l’observer. ”You should have told me.” Et à cette déclaration, Ezekiel cille légèrement, sonde les pupilles de son partenaire, comme s’il n’arrivait à saisir le sens de ses paroles – et c’est le cas, en vérité. Lui dire ? Exposer volontairement cette faiblesse répugnante ? Lui expliquer que le pilier sur lequel il l’a invité à se reposer n’est pas aussi solide qu’il en a l’air ? Que son précieux contrôle n’est qu’un mirage ? Le pousser ainsi à prendre la porte ? Autant de scénarios impensables. ”Why?”, finit-il par souffler d’une voix basse, sans relâcher son regard cette fois-ci, comme s’il pouvait y trouver la réponse à cette question. ”Did you really want to know this?” Cette question-ci n’appelle pas de réponse. Elle est évidente : bien sûr que non – qui voudrait avoir connaissance d’une telle chose, et pire encore, y assister ? Comment Celyn aurait-il pu vouloir découvrir cette fêlure, autant dans son personnage que dans leur contrat, quand en vérité il ne s’agit là que d’un détail annexe qui n’a pas besoin d’être mis en lumière ? En réalité, il aurait même pu se passer des années, des décennies, sans que Celyn ne soit au courant de sa folie ponctuelle, et cela n’aurait rien changé à leur relation. Celyn n’avait pas besoin de savoir – et désormais…

Un soupir faible, saccadé, file d’entre les lèvres d’Ezekiel, tandis qu’il détourne de nouveau les yeux vers l’horloge, une fuite légère pour trouver la force de poursuivre – il y a des choses qu’il ne peut décemment exposer en regardant Celyn dans les yeux. ”I was taught to hide this as best as I can, for this is disgraceful, not worthy of respect, let alone love”, poursuit Ezekiel, presque mécaniquement, comme un discours que l’on aurait là aussi inscrit en lui et qu’il réciterait par coeur. I’m the only one who could ever love that sick mind of yours. Il a appris bien des choses, quant à sa folie – la cacher, construire autour une illusion de perfection, la détester, en avoir honte, qu’elle pouvait être retournée contre lui en une arme dangereuse, surtout. En parler, cependant, jamais. Jamais il n’a été question de l’évoquer, bien au contraire, une idée dérangeante et étouffante qui n’a jamais eu sa place. Et surtout, surtout, jamais il n’aurait pu faire ça à Celyn. ”You have no idea how much of a burden this is. The last thing I want is for you to feel burdened with me. And–” Il marque une pause, nécessaire, pour rassembler le courage de revenir dans le regard de Celyn. Ezekiel serre fébrilement ses doigts entre les siens, avant de se redresser légèrement, pour mieux se tourner vers lui et lui faire face.

Celyn n’avait pas besoin de savoir. ”I would understand if you’d like to come back to a time where you didn’t have to carry this information.” Ne s’agirait-il pas là de la meilleure solution, pour l’un comme pour l’autre ? Effacer cet incident et reprendre le cours de leur existence, ensemble ; une existence légèrement déformée, certes, mais une existence stable, où Celyn n’aurait pas à porter cette part d’ombre ; l’existence qu’il lui a promise. ”If that’s what you want, I can take care of it”, murmure presque Ezekiel, d’une voix sérieuse et cette fois-ci stable, un échappatoire qu’il lui doit bien d’offrir, et qui lui déchire le coeur à la fois.
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Celyn Rosier
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”Why?” Le regard noir d’Ezekiel était rivé dans le sien ; Celyn accusa le choc de cette question abrupte, posée une évidence. Pourquoi ? Pourquoi aurait-il dû être au courant de ces… états qui transformaient l’homme qu’il aimait en parfait inconnu, aux petites heures de la nuit ? Il n’eut pas le temps ”Did you really want to know this?” Au choc succéda la colère, un nuage léger apparaissant entre ses côtes face à l’entêtement aberrant de son partenaire. Qu’il veuille savoir ou non n’était pas au cœur de cet épineux problème et Ezekiel le savait pleinement ; il ne s’agissait là que d’un mécanisme de défense face à un (cruel) manquement de sa part et Celyn ne pouvait tolérer de voir cette faute justifiée par ces stupides présomptions. "I should have known", répéta-t-il en forçant le nœud qui s’était fait dans sa gorge, asséchant sa bouche et rendant son élocution difficile. Chaque mot comptait en cet instant, car chacun d’entre eux définirait la suite, la gestion future des crises à venir (et plus largement des secrets bien gardés d’Ezekiel, quand lui lui avait tout offert, tout avoué, poussé à s’ouvrir par sa psyché affaiblie et la douleur lancinante dans sa poitrine).

Ezekiel soupira en détournant le regard, et le poids de sa main dans la sienne lui parut désagréable, un contact qu’il aurait voulu fuir désormais que son partenaire s’opposait pour la première fois en force ennemie. Why? Celyn peinait encore à y croire, ses tympans martelés par cette seule syllabe qui se gravait au fer rouge dans son esprit. ”I was taught to hide this as best as I can, for this is disgraceful, not worthy of respect, let alone love.” Une pointe de compassion tenta de s’opposer à la contrariété que lui inspirait Ezekiel, son regard buté s’acharnant à fixer l’horloge devant lui – ses lèvres restèrent néanmoins scellées, paralysées par ce pourquoi et le silence qui avait suivi sa remarque, sondant la lueur éteinte dans les yeux noirs du sorcier. ”You have no idea how much of a burden this is." De nouveau, Celyn se sentit pâlir ; comment osait-il ? Il l’avait vu pleurer, se tordre de douleur comme être entièrement assommé par cette dernière, souffrir un mal insidieux, invisible, qu’il avait tenté de panser avec l’expression de son amour pour lui. "The last thing I want is for you to feel burdened with me. And–” Les pauses n’étaient pas monnaie courante dans les discours d’Ezekiel ; aussi Celyn retint la négation (rien d’extérieur à lui n’aurait pu alourdir le poids sur son cœur, si ce n’était de savoir Ezekiel luttant seul avec ces crises), se raidissant légèrement en le voyant se redresser et retrouver son regard comme s’il allait lui confier ses derniers secrets.

”I would understand if you’d like to come back to a time where you didn’t have to carry this information.” Celyn sonda une pupille, puis l’autre, comme pour déceler la clé de ces mots porteur d’un lourd pressentiment, coulant une nuée de frissons sur sa peau tandis que ses muscles se tendaient un peu plus. ”If that’s what you want, I can take care of it.” Le déclic se fit avec le murmure d’Ezekiel, sa voix sérieuse sonnant un glas sinistre dans l’esprit de Celyn, qui retint son souffle sous la réalisation qu’il proposait de l’Oublietter tout de go. "You are not being serious", souffla-t-il d’une voix blanche, luttant contre l’impression qu’il chutait dans le vide, coincé quelque part entre la réalité et une dimension détraquée d’où lui provenait la voix d’Ezekiel. Do you hear yourself? Are you out of your mind? Celyn ravala les mots amers (effrayés) et la blessure lancinante qu’Ezekiel avait ouverte, sa salive sèche, ses mâchoires rouillées sous la force du coup qu’il venait de lui administrer. "You need to sleep", and stop saying these awful things, "you are not being yourself, Ezekiel." Il força les dernières miettes de compassion, puisant dans l’amour profond qu’il lui portait depuis de longues semaines, pour serrer sa main de la sienne une dernière fois – ses traits tirés le trahissaient néanmoins, et il put entendre une dureté dans sa voix tandis qu’il relâchait ses doigts, les siens moites et palpitant d’une chaleur irradiante, désagréable : "I will be in the bedroom." Il se releva en lissant rapidement sa robe de chambre soyeuse, se décrottant ainsi de la chaleur humide de leurs deux paumes liées. Il détourna le regard où, il le savait, brillait une lueur terrifiée qu’il ne souhaitait lui montrer, pour mieux s’éloigner de son pas feutré, sa démarche rendue mécanique par les émotions – s’ils s’étaient promis de ne jamais se coucher fâchés, un principe fondamental pour leur relation, ils n’avaient néanmoins rien précisé au sujet des peurs insidieuses et de la tristesse profonde provoquée par cette ultime proposition.
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Ezekiel Zabini
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Âge : 32 ans, le succès n'a pas d'âge (28/05)
Occupation : CEO et fondateur de la BCBC, excusez du peu. Et à ce titre, fidèle collaborateur du gouvernement pour la diffusion de la propagande et surveillance des ondes cristal. Ses autres activités ? Trois fois rien, il n'est que gestionnaire du portefeuille d'actions de l'affaire familiale, actionnaire majoritaire et propriétaire de petites entreprises britanniques, conseiller en affaires et business development. Mais ce n'est que pour le plaisir et l'argent de poche, voyez-vous.
Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
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Keep it deep inside my mind
Zabini Palace - September 2007
tw:angst, crise de panique, psychophobie, consommation d’alcool, lowkey self harm, langage cru, mention de relation toxique et d’abus

”You are not being serious.” Oh comme Ezekiel aurait aimé qu’il ne s’agisse que d’une plaisanterie ; comme il aurait aimé que le regard de Celyn ne se pose jamais sur cette part sombre et tant bien que mal dissimulée de son être ; comme il aurait aimé fermer à double tours cette porte, quelques minutes plus tôt, et s'épargner cette étouffante tornade où se mêlent la panique, la honte, la colère, la tristesse, autant d’émotions exacerbées pour la fatigue et la peur que le glas de leur relation ne sonne ; comme il aurait aimé ne pas considérer cette option comme la plus logique, la plus sensée pour rétablir un semblant d’ordre, pour se protéger également de ce que pourrait signifier ce secret entre les mains de son partenaire ; comme il aurait aimé que Celyn aille dans son sens, qu’il lui donne son accord pour lui faire oublier cet honteux détail, et qu’ils puissent reprendre naturellement le cours de leur quotidien, où il a toujours agi en un mât inébranlable, sans fêlure, parfait.

Son regard dans celui de Celyn est presque implorant, et celui que lui renvoie ce dernier est autrement plus interdit ; mais Ezekiel n’a pas l’esprit suffisamment clair pour deviner les nuances de celui de son compagnon sur l’instant. Il n’en voit que la surface, dure et amère, qui fend un peu plus son cœur affolé. ”You need to sleep, you are not being yourself, Ezekiel.” This is me, this is who I can be, this is who I am. This is the freak I made you fall in love with. La gorge serrée, Zeke sonde une pupille puis l’autre de Celyn, incapable de produire le moindre son, de formuler la moindre rassurance, simplement de ciller dans son regard, avant de baisser les yeux sur leurs mains lorsque le sorcier reprend la sienne – et elle laisse sur sa peau un froid glacial, là où elle se trouvait quelques secondes plutôt, qui atteint jusqu’à sa poitrine malmenée par ce désarroi. Please don’t go. ”I will be in the bedroom.” Please don’t go. Les doigts d’Ezekiel se referment dans le vide en un poing faible, son regard y restant pour ne pas voir Celyn s’éloigner, ne pas voir l’arrière de son crâne vers lequel il serait si simple de lever sa main pour en ôter discrètement ces quelques dernières minutes.

Alors il serre son poing d’autant plus fort qu’il ne peut l’étendre dans sa direction, qu’il ne peut ni le retenir, ni en bonne conscience effacer sa mémoire. Il n’y a pas de bonne solution, pas de bon scénario – a-t-il seulement le droit de priver Celyn de son vrai visage, de ce qu’il est réellement, quand ce dernier lui a ouvert la porte donnant sur les tréfonds de son être ? Et Celyn, lui, a-t-il seulement le droit de forcer la sienne, quand ce qu’il pourrait y trouver pourrait devenir sa meilleure arme contre lui ? Le regardera-t-il seulement dans les yeux, demain matin ? Sera-t-il bien là, lorsqu’Ezekiel trouvera la force d’aller le rejoindre dans la chambre ? Sera-t-il là, lorsque la porte s'ouvrira de nouveau sur l’horreur profonde qu’est son esprit ? ”I’m so sorry…”, finit-il par soupirer entre ses lèvres pincées, avec un temps de retard, alors que Celyn a disparu depuis longtemps de l’encadrement de la porte.

Zabini Palace - December 2007
”Are you certain you don’t want to have one last drink at my house? I probably shouldn’t say this, but I may or may not have an exquisite bottle of Château Margaux that would definitely do it to seal our deal.” To seal our deal. ”I would love to, but I’m afraid I still have way too much work waiting for me at home.” L’eau est brûlante sur sa peau, rend ses mains écarlates et tremblantes sous le jet puissant ricochant en des gouttelettes projetées sur sa chemise. ”This late at night?” Son of a bitch. ”You know how it is, hard workers never sleep.” Let go, let go of my hand. ”Well, if you ever change your mind, you know where to find me.” Le frottement répété du savon marque ses doigts de plaques rouges et douloureuses, progressant un peu plus à mesure qu’Ezekiel frotte, et frotte, et frotte, sa respiration sifflante entre ses dents. Peu importe la douleur, tant qu’elle avale la sensation autrement plus désagréable de la caresse du pouce de Walker sur sa main.

”How fucking dare you, filthy bastard…", grogne-t-il en reprenant le bloc de savon pour décrasser pour la énième fois sa peau érodée et meurtrie. It’s just to seal the deal, Z, that’s how things work here. La pensée parasite est aussitôt recouverte par le tambourinement sourd de son cœur, battant jusque dans ses tympans. ”How fucking dare you… I’ll have you locked up for this…” Sa chemise trempée colle à sa peau moite, et Ezekiel remonte en un geste rapide ses manches pour venir frotter le bloc de savon sur ses avant-bras, là où Walker ne l’a pas touché, mais où il a l’impression de pouvoir sentir ses paumes effleurer sa peau en un toucher fantôme rampant jusque sous ses vêtements. Ce n’est pas la première fois qu’il se fait prendre à son propre jeu, où son flirt plus ou moins direct et ouvert pour obtenir ce qu’il souhaite d’une négociation mène à une proposition, elle aussi, plus ou moins directe et ouverte. Ce n’est pas la première fois, et c’est un risque qu’il est toujours prêt à prendre, pour la simple et bonne raison qu’il connait ce jeu, et qu’il sait garder chaque échange professionnel et en surface. Ce n’est pas la première fois, et ce soir, Ezekiel a vu dans les yeux de Walker une lueur qui lui a coupé le souffle, tandis qu’un frisson d’horreur cavalait le long de sa nuque alors que l’homme d’affaire a gardé sa main dans la sienne un peu trop longtemps. ”I’ll have you fucking killed…” La voix et les mains tremblantes, Ezekiel finit par couper le jet en voyant une plaie se former sur la jointure de son majeur. Il se passe généreusement de l’eau sur le visage, frotte là aussi un peu trop fort ses joues, son front, sa mâchoire, ébouriffant au passage sa barbe habituellement toujours impeccable.

”I’ll have you fucking killed.” Ezekiel n’a pas voulu réveiller Celyn en traversant leur chambre pour se rendre dans la salle de bain attenante (et il n’est certainement pas en état d’y transplaner), ni pour aller chercher de quoi se changer. C’est donc essoufflé qu’il quitte la salle d’eau qu’utilise habituellement son compagnon, sa gorge serrée ne laissant passer que de brèves expirations. D’un mouvement empressé, il défait le nœud de sa cravate pour essayer d’attraper un peu mieux l’air se faisant rare autour de lui – en vain. Ses jambes tremblantes le mènent jusqu’au petit salon, au milieu duquel il s’arrête pour défaire les premiers boutons de sa chemise dans laquelle il a l’impression d’étouffer, de brûler, de fondre entièrement. ”I’ll have you fucking killed for this, and I’ll have your whole family watch, son of a bitch.” Les mots sont marmonnés dans sa barbe, à peine audibles, alors qu’il lève la main vers le piano pour le faire jouer d’un sortilège une mélodie qui se veut apaisante – mais elle n’est jamais aussi apaisante que lorsque Celyn se trouve derrière l’instrument, et que ses doigts se posent sur les touches blanches. You don’t need me to know what to do, do you? Just go to his place and get us that deal. ”Son of a bitch.” Zeke ne sent pas les larmes qui coulent sur ses joues quand il se sert un verre de firewhisky, dont le contenu disparaît instantanément au fond de son estomac, puis un autre, avant de faire les cent pas entre la piano et la fenêtre. You know I love you kiddo, I’m doing this for you. ”Son of a bitch!” Le verre s’écrase dans un fracas contre le mur, les yeux d’Ezekiel écarquillés sous sa propre violence soudaine, et la douleur qui le déchire en deux, qui remonte du plus profond de ses entrailles, se glisse sous sa peau qu’il frotte de nouveau, ses ongles courts griffant sa nuque en un mouvement répété et douloureux.

Il doit se faire violence pour arrêter à la fois son geste et sa marche compulsive ; il laisse aller le bas de son dos contre le piano qui joue toujours cette mélodie entêtante, désagréable, intrusive, qui bourdonne à ses oreilles. ”Son of a bitch, son of a bitch…”, répète Zeke dans un murmure, en boucle, tout en enfonçant son visage trempé dans ses mains tremblantes, invoquant le peu de forces qu’il possède sur l’instant pour tenter de bloquer ce vertige irrationnel, et de refermer le dossier pourtant scellé depuis longtemps qu’un simple contact a fait resurgir.
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Celyn Rosier
VOLDEMORT SYMPATHISER
Celyn Rosier
Date d'inscription : 02/06/2020
Messages : 416
Crédit : jool la best (av), ortali et jool djgjhfgh (gifs profil).
Âge : 27 ans (03/01).
Occupation : Vice-CEO de Rosier Events depuis la mort de son père ; reprend ses marques, semble plus fatigué et plus irritable que d'ordinaire (et ce n'est pas peu dire, pour un Celyn maussade de nature).
Allégeance : Les Rosier (ce qu'il en reste), Ezekiel.
Particularité : Animixé à un serpent vigne, calligraphie magique, petite malédiction des familles.
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Keep it deep inside my mind
Zabini Palace - September 2007
tw: lowkey angst, mention de sang

Celyn avait passé sa soirée seul – une occurrence régulière lorsque Ezekiel se trouvait avoir un dîner d’affaires qu’il était impossible, sans porter préjudice à l’image de la BCBC ou au quotient sympathie de son patron, d’abréger rapidement. Celyn connaissait le goût de son compagnon pour ces dîners, les conversations creuses et le bon vin, mais ses soupirs de soulagement lorsqu’il regagnait leur lit, fin prêt pour le coucher, étaient significatifs : rien ne valait sa propre présence et le confort de leur intimité, que Celyn ne manquait pas de lui rappeler d’un baiser lent, avant d’échanger avec lui au sujet de sa soirée, puis de leurs journées respectives, des discussions brèves qui s’étiraient parfois jusque tard, l’un comme l’autre savourant ces quelques heures n’appartenant qu’à eux après une longue journée à avoir endossé leurs masques respectifs.

Celyn lisait déjà depuis plusieurs heures un ouvrage de poésies anciennes qui lui avait paru, au début, assez divertissant pour lui faire oublier l’absence d’Ezekiel – puis lorsque vingt-deux heures avaient sonné, il avait senti un inconfort léger, le début d’une tension qu’il avait repoussée d’un raisonnement froid et logique. Vingt-deux heures, ce n’était rien ; le temps d’un dernier verre autour duquel fignoler les dernières clauses du contrat, d’échanger les dernières politesses avant de transplaner jusqu’au Palace. Il suffisait que le service se soit fait attendre pour que la soirée s’étire – Celyn avait donc replacé légèrement ses lunettes de lecture et continué à arpenter les lignes d’encre s’étirant sur le parchemin relié, les mots de Lord Annesley lui semblant tout juste plus lointains face à cette petite voix cherchant à se faire une place dans son esprit.

22h48. 23h14. 23h20. Les coups d’œil de Celyn à l’imposante horloge de la chambre étaient de plus en plus rapprochés – son attention s’évaporait au fil des minutes, lui échappant progressivement en dépit de ses tentatives, tandis que la petite voix, elle, commençait à s’agacer au fond de son crâne. What’s taking so long? Why is he not coming? I hope nothing’s happened. 23h25. 23h35. 23h40. 23h45. Celyn déposa le livre sur ses genoux en regardant l’aiguille se rapprocher fatalement de minuit. Something’s happened. Sa gorge se serra face au murmure guttural, appartenant à une voix qu’il ne connaissait que trop bien ; il ferma l’ouvrage derechef, contrarié par ce souffle importun, retira ses lunettes qu’il replia avec minutie pour les déposer sur le grimoire de poche, avant de repousser les couvertures pour glisser les pieds dans ses pantoufles chaudes et soyeuses, se levant pour traverser cette chambre désespérément vide.

Tout allait bien. Tout irait bien. Celyn pouvait sentir les battements alertés de son cœur dans son torse, repoussant l’anxiété rampante cherchant à se glisser sous sa peau – il avait néanmoins plus d’énergie et de maîtrise désormais, en dépit de l’heure avancée de la nuit, pesant sur ses épaules fatiguées du jour. La présence d’Ezekiel, sa chaleur et son entrain étaient parvenus à stabiliser, la plupart du temps, son état émotionnel et physique – il se retrouvait encore misérable et maussade, certains jours, la peine contenue au fond de son cœur ressurgissant pour rendre le soleil morne, mais il y avait désormais de bons jours, et Celyn avait l’impression d’effleurer du bout des doigts son ancienne forme, dénuée du fardeau des morts sur lui. Une douce illusion qui le heurtait de plein fouet lorsqu’il se retrouvait incapable de quitter leur lit.

Il cilla légèrement en pénétrant dans la salle de bain, tandis que les lumières s’allumaient d’elles-mêmes ; il eut un tressaillement lorsque sa pantoufle émit un ploc inhabituel, stoppa immédiatement pour constater qu’il avait marché dans une flaque d’eau qui n’avait pas lieu d’être. Son regard revint au lavabo, constatant le désordre léger, mais notable, de sa pièce d’eau – un nouveau frisson le prit en découvrant une goutte rosée sur le comptoir en marbre, et les battements assourdissants de son cœur se turent un bref instant pour lui faire entendre la mélodie légère, lointaine, qui provenait de l’extérieur.

La musique venait du petit salon – une mélodie parfaite, mécanique, le produit d’un sortilège que l’ouïe aguerrie de Celyn reconnut facilement en dépit du tambourinement dans son torse. Il pressa l’allure, confus par cet enchaînement inédit, et repoussa la porte de la pièce, son regard allant immédiatement à la silhouette adossée au piano. Des traits rougis et contractés, sa chemise ouverte, une posture légèrement de travers. "Ezekiel?" demanda-t-il, interloqué par ce spectacle – le souvenir d’une scène similaire, dans le bureau d’Ezekiel, était encore vif, alimenté par l’agitation ponctuelle qu’il avait détectée chez son partenaire. "Are you alright? When did you come home?" Les mots étaient similaires, eux aussi ; Celyn ravala son cœur cherchant à s’échapper, effrayé, au fond de son ventre et s’approcha du sorcier, resserrant l’ouverture de sa robe de chambre sur son pyjama de soie.

Chaque pas révélait une anomalie de plus – son regard fut happé par l’éclat luisant sur ses joues, la lueur farouche au fond du regard de Zeke. Similaire à celle qu’il avait pu lire ce jour-là, lui aussi. Please, just go back to bed.

Celyn n’était néanmoins plus apeuré, harcelé par les voix et les angoisses, et l’attitude d’Ezekiel autrement moins agressive – la pointe de douleur appuyant sur son cœur n’était que le reflet de celle qu’il pouvait voir sur les traits de son amant, loin de la blessure qu’avait pu causer cette nuit-là. "Darling, what's wrong?" Ses doigts s’enroulèrent autour de sa main libre, la sensation poisseuse d’un liquide plus épais que les larmes contre sa paume, tandis qu’il glissait l’autre sur sa joue humide, passant son pouce en un geste fébrile devant la peine qu’il pouvait voir chez lui.
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