(bro #2) code promo : Bagshot2007

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Comme toujours, tu ignores superbement les commentaires, remarques et autres suggestions du pauvre sujet victime de ta compagnie envahissante. Maintenant que tu avais liquidé un quart du budget du Ministère consacré à cette campagne, il allait falloir se satisfaire de peu pour la tenue de l’acteur principal. Qu’importe ce que l’intéressait pouvait bien penser de la question, tu ne remarquais même pas son scepticisme devant le choix de la boutique ou du costume que tu lui avais jeté dans les mains. “T’as cru que je m’y connaissais en sorciers roumains ? Je bosse à la censure des médias, pas la coop internationale.” Tu feins sans la moindre élégance un bâillement à l’égard de la boule de cristal, comme pour signifier à quel point le sujet de la culture sorcière européenne t’ennuyait. Tu jettes un bref coup d’oeil à la tenue de Boris, et l’approuves, faute de mieux. Malgré les apparences, tu n’es pas aussi léger d’esprit qu’on ne pourrait le croire. La confusion qui se lit sur le visage de Bagshot lorsque tu évoques les von Bäume, ne t’échappe absolument pas. Se pourrait-il qu’il ait des vues sur son handler ? Après tout, les relations tordues du genre étaient monnaie courante dans la littérature sorcière. Mais eh, tu étais bien mal placé pour juger de ce qui était tordu ou non. T’espérais juste que l’hybride n’ait pas la folle idée d’essayer de rayer ton frangin du tableau. Et comme dans une vaine tentative de prouver à Boris qu’Ulrike n’en valait pas la peine, tu prends sa provocation au premier degré. “Cousins avec ces gens ? Non certainement pas !” Tu t’esclaffes alors comme si tu venais d’entendre la plaisanterie du siècle. Allons bon, tu étais bien plus raffiné que ces Germains, qui avaient la drôle de manie de toujours arriver déguisés à la moindre soirée. Puis, tu accordes un clin d’oeil complice à la boule de cristal de Boris, qui flottait encore dans les airs et enregistrait la moindre bribe de votre conversation. T’attirer de nouveaux ennemis n’avait jamais eu l’air de bien t’inquiéter.

Comme tu t’y étais attendu, Bagshot saute sur l’occasion de mettre son handler en vedette. Voilà qui vient confirmer ton hypothèse très sérieuse. Il en pince pour la petite Uli. Qui l’eut cru ? Désormais, il était de ton devoir de sauver le couple de Rabastan à tout prix. Pas question qu’un petit jeune, au sang pas net, s’impose dans l’équation. Aussi, ne vois-tu rien de mieux que de continuer à casser du sucre sur le dos d’Ulrike afin de la décrédibiliser. Parce que, oui, tu en es persuadé, ton avis intéresse hautement Bagshot. “Ouais non, Ulrike est… sympa. Mais tu vois, deux fois d’affilée sous les projecteurs ça ferait un peu beaucoup. Il nous faudrait quelqu’un de plus affable. Genre son père, Wilfried. Vous pourriez tourner une séquence ensemble. Le jeune hybride fringuant et son vieux mentor, je vois déjà le tableau !” Plus tu déblatérais, plus cette campagne partait dans tous les sens. A la fin du tournage, on aurait une saga de téléréalité, avec les von Bäume et leur sauvage à tout faire en guise de premiers rôles.

Mais alors que Boris réitère une plaisanterie de bon goût sur les liens unissant les familles de sang-pur, tu es complètement absorbé dans la réflexion, que tu ne vois même pas l’ensemble en dentelle qu’il brandit devant toi. “Non je t’assure, je suis pas comme les autres sang-pur. J’ai une conception bien restreinte de la famille. Mon entourage c’est Bellatrix et Rabastan, personne d’autre.” Règle numéro un, toujours parler de Bella au présent. Règle numéro deux, jouer les gars qui ne font pas comme tout le monde, alors qu’en fait...

smoke and mirrors

Bon, au moins Rodolphus ne t'a pas redemandé de te débarrasser de ta boule de cristal, c'est à peu près tout ce qui t'importait présentement. Il a même plutôt l'air de savoir y faire avec, à régulièrement lui adresser des mimiques genre clin d'œil et signes discrets à la limite du grossiers pour signifier qu'il n'avait pas oublié qu'elle était là... Le classique jeu du vieux mec qui veut avoir l'air convenable, sous tous les angles, so 2006.

Mais ça ne te fait sûrement pas cringer autant que sa remarque sur sa famille, blabla, sur son épouse soi-disant encore en vie, qui t'arrache un frisson de dégoût qui remonte lentement mais sûrement le long de ton échine. Il y a tellement de remarques salaces que tu pourrais faire, mais si tu veux pas finir comme l'elfe de maison l'autre fois dans l'ascenseur, u better shut ur trap.

Tu détends ton bras un instant, la bouche tordue par une grimace d'incompréhension, te repliant sur un sujet moins houleux. "Attendez, j'suis peut-être pas une flèche, mais j'capte pas; pourquoi vous voulez foutre le daron von Baüme dans une pub pour la Brigade? J'veux dire... vous croyez pas qu'il faudrait plutôt attirer... des jeunes? Et euh, no offense au patriarche d'Ulrike, hein, mais il fleure pas spécialement la jeunesse, si vous voyez c'que j'veux dire..." T'es pas sûr-sûr que ça te fasse remporter des points de popularité auprès de la population de quinquagénaires (dans l'hypothèse qu'ils suivent ta pauvre chaîne pourrie), mais tu avais du mal à raccrocher les wagons avec Rodolphus. "Vous ça va, hein, vous faites pas votre âge..." que tu t'empresses de rajouter, parce qu'on rate jamais l'occas de lécher les bottes d'un silver fox, et aussi parce qu'après ta tirade, sauver les meubles serait pas trop demander.

"On a— on a Al-Massri, sinon, si vous voulez pas d'Ulrike, elle est plutôt du genre bonne élève... et j'crois elle veut devenir Mangemort en plus de ça?? Ou Fitzroy, le fils, hein, pas le père! Putain, vous saviez qu'ils étaient de la même famille? Nan parce que je savais pas qu'Otto Fitzroy avait k—" Regard caméra, tu te ravises. "Ou sinon Wickham, il est pas trop trop vieux encore, ça devrait passer..."

Comprenant finalement qu'il ne calcule pas l'affriolant ensemble que tu tends vers lui, trop absorbé par ses propres pensées, tu tentes un coup de poker. "Vous voulez pas essayer ça?" en lui collant le cintre dans les bras.

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@boris bagshot

Tu ne comprends pas bien pourquoi Bagshot se montre aussi sceptique à l’idée de tourner une scène chez les von Bäume. C’est fou ce qu’il est timide ce garçon. Mais avant de rebondir sur le sujet de ses inquiétudes, tu t’attardes inévitablement sur le compliment qu’il venait de te faire. “Tu trouves que je fais moins de quarante ans ? Merci, c’est flatteur. Et dire que ce n’est qu’une question de gènes, et que je ne fais absolument rien pour m’entretenir.” En dehors des potions anti-âge que tu buvais comme du petit lait, et des moldathons que tu enchainais plus ou moins discrètement pour faire ton footing hebdomadaire. “Tu sais bien ce qu’on dit, pour paraître jeune, entoure-toi de personnes plus âgées que toi. C’est une astuce imparable.” Absolument personne ne disait ça, mais cette réplique laissait entendre que tu comptais bien t’incruster sur les ondes cristal aux côtés de Bagshot et Wilfried von Bäume, alors que techniquement tu n’avais absolument rien à faire là. “Je comprends qu’il puisse t’intimider, mais j’aime bien l’idée d’une campagne intergénérationnelle, même si bon, les gens comme toi sont souvent bien plus vieux qu’on ne le pense. Et en plus, si on laisse parler le papa de ton handler, il pourra faire la promo de la coop internationale par la même occasion. Mais vite fait bien sûr, la véritable star du tournage c’est toi.” Tu te laisses même allé à décocher un clin d’oeil en direction de Bagshot, comme si tu te trouvais en présence d’un ami auquel tu aurais raconté une plaisanterie graveleuse. “Ouais non on va éviter les Al-Massri. Leurs rejetons trempent un peu trop dans les affaires de l’Ordre, tu vois, ça ferait pas bon genre.Tu dois sûrement déjà être au courant, mais la petite Travers qui devait se marier à l’Al-Massri parti chez l’ennemi, a désormais un fiancé von Bäume. Mario ou quelque chose comme ça.” Les prénoms germaniques étaient visiblement trop compliqués à retenir. D’ailleurs alors que Boris enchaîne avec Otto, tu remarques que tu es vite perdu dans les liens de parenté des uns et des autres. “Attends le fils de Fitzroy, tu veux dire celui qui est…” Parti rejoindre l’Ordre du Phénix. Tu t’arrêtes heureusement à temps, pas tout à fait certain que cette information soit véritablement connue de tous et bonne à crier sous tous les toits. “Celui qui est bizarre. Enfin plus bizarre encore que les autres.” Une habile pirouette qui t’arrache un petit sourire satisfait. “Wickham est un bon ami à moi. J’ai peur qu’on nous accuse de conflits d’intérêt ou d’une baliverne dans ce genre-là.” Comme si quelqu’un là dehors s’intéressait à ce genre de choses. Personne n’avait son mot à dire sur les activités des mangemorts, c’était bien connu. Mais devant la boule de cristal de Bagshot, tu tenais à soigner les apparences. “On fera notre petite sauterie chez les von Bäume, ça nous fera gagner du temps et de l’argent.” N’ayant absolument pas la moindre idée du double-sens que pouvaient avoir tes paroles, tu reportes finalement ton attention sur l’ensemble que te tend Boris. Tu le détailles d’un air concentré. “Ce sont de belles matières, c’est indéniable. Mais tu sais, je suis un homme timide et très pudique. Mais si tu fais bien ton travail, je t’inviterai peut-être à une soirée où tu pourras porter ce genre de tenues.” Tu souris d’un air malicieux à la boule de cristal qui flotte autour de vous, particulièrement fier d’entretenir le mystère autour de ces réunions secrètes et exclusives. “T’as d’autres courses à faire dans le coin, où je te ramène au Ministère ?” Tu ne voulais pas t’attirer les foudres de ta future belle-sœur en t’accaparant son chien de garde tout l’après-midi.

smoke and mirrors

"Tu sais bien ce qu’on dit, pour paraître jeune, entoure-toi de personnes plus âgées que toi. C’est une astuce imparable." Tu ouvres des yeux ronds, stupéfait, avant de répliquer à mi-mots: "Bah ouais, j’veux bien, mais le soucis, avec les vampires super vieux, c’est que bah ils vieillissent pas... J’dis ça, si jamais vous voulez un conseil anti-âge..." Ta remarque s’évanouit sous la réplique de Rodolphus qui continue de réfléchir tout seul comme un grand sur son idée de campagne faisant figurer Wolfram (of all people) à tes côtés. D’un autre côté, tu aurais payé cher pour voir la tête du vieux schnock en réalisant que vous alliez poser devant les caméras tous les deux, le vide qui s’installe dans son regard, le malaise qui lui rendrait l’échine aussi rigide qu’un vieux balai. Quel spectacle! Et quel taf de retouches à faire aussi, par la suite, pour le rendre un peu moins crispé (à ça d’imaginer Rodolphus qui magico-photoshop son propre visage à la place de celui du Von Bäume).

Tu écoutes avec un mélange de gêne et d’intérêt piqué le directeur de la censure écarter un à un tous tes choix, assaisonnant sa croustillante réponse (hé, il était pas à la propagande et aux ragots pour rien) de remarques fort à propos et bon public, du genre : "Attendez, y’a des Al-Massri à l’Ordre???", ou encore: "Ouais, c’est Nils qu’est bizarre, mais en même temps son père..." sans trop saisir la situation délicate dans laquelle Nils et son jumeau se trouvaient (pas sûr que tu sois au courant qu’il ait un jumeau...).
Du reste, tu ricanes un peu nerveusement lorsque le directeur conclue que vous mènerez la campagne chez les Allemands. "On fera notre petite sauterie chez les von Bäume, ça nous fera gagner du temps et de l’argent." "C’est vous le patron..." que tu rétorques sans grande conviction.

Rodolphus se penche finalement vers l’ensemble que tu tendais depuis tout à l’heure, et dont tu te rappelles seulement parce que tu commençais à avoir mal au bras. "Ce sont de belles matières, c’est indéniable." Ouais, enfin pour le peu de matière qu’il y a... "Mais tu sais, je suis un homme timide et très pudique." Une fois encore, tes sourcils bondissent au sommet de ton front, si bien qu’ils pourraient s’engluer dans ta coiffure impeccable. "Mais si tu fais bien ton travail, je t’inviterai peut-être à une soirée où tu pourras porter ce genre de tenues." "Ouh la, m’sieur, faut pas dire des choses comme ça, hein..." Tu pointes du doigt la boule de cristal qu’il a très bien vu, puisqu’il était présentement en train de lui faire du gringue comme s’il s’agissait de sa défunte épouse lors du bal de promo ou du massacre d’innocents pendant lequel ils avaient dû se rencontrer et tomber amoureux. Le dégoût qui transpire de ton visage blafard est presque aussi palpable que la couche de crème que tu t’étales dessus tous les matins.

"T’as d’autres courses à faire dans le coin, où je te ramène au Ministère ?" Tu reposes le cintre plus ou moins à sa place, un peu soulagé. "Yes, ouais, j’pense faudrait mieux, parce que y’a beaucoup de travail, j’veux dire pour vous et moi, hein..." Mouvement du menton en direction de la veste rouge criarde. "On en fait quoi de ça du coup, on le prend?"

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@boris bagshot

Ignorant parfaitement le sous-entendu de Bagshot, qui proposait presque de te transformer en hémovore, tu sautes sur l’occasion de distiller tes précieux conseils beauté “Oh tu sais le meilleur conseil anti-âge ça reste le sport. Y a rien de mieux qu’un petit footing pour garder la forme. Je connais un spot hyper sympa sur une petite île abritée du vent. Mais bon c’est un peu mon secret tip, je peux pas le dévoiler à tout le monde.” Non, en effet, tu ne pouvais pas parler de Gracefield et des Battues aux non initiés dont faisaient partie Boris et ses trois followers derrière leur boule de cristal. Alors comme pour combler le silence, tu adresses un clin d'œil graveleux aux spectateurs invisibles.

Conformément à ce que tu attendais de lui, le hound rebondit immédiatement sur les ragots que tu laisses généreusement échapper. Néanmoins, ce n’était pas le scoop du siècle que l’un des Al-Massri fasse partie de l’Ordre, sa tête étant placardée sur les avis de recherche au même titre que les autres traîtres à leur sang. D’ailleurs tu soupçonnais Marlon d’avoir fait imprimer plus d’avis de recherche sur Aslan que nécessaire, dans le seul et unique but de rappeler à son frangin quelle sorte d’ordure avait failli devenir son précieux gendre… “On se calme Bagshot, t’as beau être bon acteur, je peux pas te laisser critiquer Fitzroy. Il est peut-être pas aussi drôle, enjoué et charismatique que moi, mais ça reste un bon copain. Je te raconte pas les fous rires qu’on a partagés lui et moi.” Enfin surtout toi, parce que Fitzroy c’était pas vraiment un adepte de la rigolade. Mais qu’importe, on a dit qu’on était là pour redorer le blason des copinous.

Alors que tu te rends compte que l’heure tourne et que t’as encore un vampire collé aux basques, tu te dis qu’il serait peut-être temps de mettre fin à cette après-midi shopping. Bagshot semble étonnamment être de ton avis. Tu es presque déçu qu’il n’insiste pas pour rester à tes côtés plus longtemps. T’avais pourtant eu l’impression qu’il buvait tes paroles. “Ouais t’as raison, vaut mieux rentrer, en plus je suis débordé en ce moment. Complètement jet lag, même !” Il parait que ça faisait bien de dire ça, de faire genre on était totalement busy de jour comme de nuit. Tu te retournes finalement sur la veste rouge (contrefaçon Durmstrang) que Boris rappelle à ton bon souvenir. “Bien sûr qu’on le prend, c’est ton costume de tournage !” Tu t’empares du cintre et te diriges fièrement vers la caisse, avant de jeter un coup d'œil à la petite bourse que le Ministère t’avait donnée. C’est qu’après ton achat dans la drôle de boutique 100% cuir, il te restait plus grand chose à dépenser. Les trois pièces qui se battaient encore en duel dans le fond du porte-monnaie ne suffiraient certainement pas à financer ce nouvel achat. “T’aurais pas quelques mornilles en plus ? La veste est un peu hors budget.” A peine eus-tu formulé ta question à l’égard de Boris, une autre solution te vint à l’esprit. “En fait c’est bon, va m’attendre dehors, je te rejoins.” C’était fantastique le nombre de problèmes que l’on pouvait régler à l’aide d’un Impero. Un coup de baguette plus tard et le tour était joué. Tu ressortis alors de la boutique et aggripas le bras de Bagshot avant de transplaner.

THE END

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