(bro #2) code promo : Bagshot2007

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Tes premiers mois à la tête du bureau de régulation et censure des médias avaient été plus que mouvementés. Si les articles élogieux sur le MILF avaient été légion et n’avaient requis que peu de travail de relecture, ceux sur le désastreux mariage Travers-Abbott t’avaient valu pas mal d’heures supplémentaires. C’est que c’était éreintant de rester enfermé dans un bureau toute la journée après avoir passé dix ans à se morfondre dans le chagrin au manoir Lestrange. Et puis toutes ces longues minutes passées les sourcils froncés et les yeux plissés sur les articles de presse allaient certainement te gratifier de tes premières rides au front. Voilà qui était loin d’être une préoccupation à prendre à la légère quand on savait que tu allais faire la prochaine couverture de Witch Weekly aux côtés de la dulcinée de ton frère - enfin tu t’arrangerais sûrement pour lui voler la vedette, mais ça elle l’ignorait encore. Tu n’avais alors plus que quelques jours pour sortir profiter du soleil d’été afin de ne pas avoir la face blanche comme un cul de vampire. Tiens, en parlant d’hémovore, tu avais récemment eu une idée brillante pour redorer le blason de la Values Brigade, terni par son incapacité à assurer la sécurité lors du second mariage de ton vieil ami. Parce qu’il était grand temps de recruter de l’hybride de qualité et de mettre ces fichus sauvages au travail, tu avais décidé de lancer une grande campagne de recrutement à l’égard des jeunes hybrides du pays. Bien sûr, tu feras aussi quelque chose pour la brigade de police magique, c’est promis. Mais d’abord faudrait expliquer à Marlon ce qu’était un influenceur, et pour l’heure, t’avais pas envie de perdre de temps à éduquer les boomers - officiellement plus jeunes que toi de quelques années, mais restés beaucoup moins fresh que ta petite personne.

Passant la tête par la porte de ton bureau pour voir si ton rendez-vous du jour était déjà là, tu affichas une moue boudeuse en constant que le couloir était encore vide. Tu retournas alors rapidement dans ton bureau et réduisis le dernier article que tu venais de lire en une petite boule de papier que tu lanças alors sur ton assistant. “Hé le gratte-papier, tu me préviens dès que Bagshot arrive, hein ?” Hé oui, qui aurait cru qu’après votre rencontre calamiteuse, tu aurais décidé de le revoir, et même de le convier jusqu’à ton bureau pour le mêler à ton dernier coup de génie en date ? Faut croire qu’avec les années, tu avais appris à pardonner plus facilement et à fermer les yeux sur les coups bas qui n’en valaient pas la peine. N’ayant rien de mieux à faire pour tuer le temps avant que le hound d’Ulrike la Redoutable ne débarque, tu retournas dans ton bureau pour repasser un petit coup de potion autobronzante sur ton visage terriblement pâle. Hors de question de décevoir Adèle Travers alors qu’elle était sortie de sa retraite pendant cinq minutes pour te décrocher cette couv. Quelques minutes plus tard, c’est une forte odeur de parfum sûrement hors de prix -et pour lequel son propriétaire avait dû se ruiner- qui t’attira une nouvelle fois hors de ton antre. “Ah Bagshot, viens, entre ! J’ai une sacrée surprise pour toi !” Un sourire jovial étirant ton visage, tu presses ton visiteur à passer la porte de ton bureau, terriblement impatient de lui faire ta grande annonce. Oh non, tu n’avais pas pris soin de l’informer des raisons de sa convocation, jugeant que l’effet de surprise était bien mieux comme ça.

smoke and mirrors

« Salut les hémovor-... ophiles ? » Tu changes la boule de cristal de main tandis que tu hausses les épaules, faisant la grimace à quelques centimètres de la surface transparente qui enregistrait tes moindres faits et gestes depuis bientôt deux semaines. Tu t’étais mis en tête de devenir le premier influenceur hémovore du monde magique, parce que les retransmissions de sorcières sang-pur délurées, ça allait bien deux minutes. Bon, ça commençait lentement mais sûrement, avec tes trois abonnés et demi (sans compter les innombrables comptes de cul que tu n’arrivais pas à filtrer depuis que tu bossais au Filet du Diable). Tu suspends la boule de cristal en lévitation en face de toi, tandis que tu t’affales sur les lavabos dans les chiottes des hounds. « J’ai pas trop filmé ces derniers temps, parce que j’vous cache pas que j’me chie dessus depuis quelques jours là… » Ton langage fleuri jure parfaitement avec la manière guindée que tu as de te regarder dans le miroir, réajustant ta mèche de cheveux. « Y’a un mec genre… genre un mec important du Ministère, v’voyez ; bah il veut me voir… » Le ton de la confidence que tu utilises donne davantage l’impression que tu viens de te faire rencarder par le quaterback du lycée (ce qu’était Rodolphus Lestrange aux Mangemorts, en somme).

« Et le truc, c’est que, y’a pas de problème il est genre… canon ?? » Tu pouffes comme un demeuré, les mains plaquées au visage. « Mais on va dire qu’on s’est pas quitté en très bons termes, la dernière fois… » Tu exhibes tes crocs au miroir, passant la langue dessus ; histoire de pas oublier qu’on était sur la chaîne d’un vampire, ici. « Bref, heu, si j’ai pas crevé d’ici ce soir, bah… bah j’ouvre un onlyfans, allez ! » Le concept était récent, et surtout répandu dans le monde de la prostitution, mais hé, il n’y avait pas de petites économies. Tu minaudes encore un peu dans les toilettes, tournant en rond un peu, pour dissimuler le fait que tu étais vraiment nerveux. Tu te précipites soudain sur la boule de cristal à laquelle tu chuchotes. « Hé mais vous savez quoi ? J’vais filmer l’entretien, en fait… » Les yeux écarquillés, tu t’impressionnes toi-même. « Comme ça, bah si j’meurs… vengez mon corps, ok ? »

Il était assez commun de voir des sorciers se balader avec leur boule de cristal lévitant à leurs côtés ; tu espérais donc que Rodolphus Lestrange soit suffisamment branché pour comprendre ce que la tienne faisait là. Après tout, il était à la tête de la propagande ; s’il y en avait bien un qui devait reluquer sa boule de cristal en permanence, c’était bien lui.
Après t’être trop longtemps préparé pour ce rendez-vous soi-disant banal, tu fais le pied de grue devant sa porte. Avant même que qui que ce soit ait pu le prévenir, le Mangemort passe la tête hors de son bureau, un ravissant sourire (sûrement refait) au visage. « Ah Bagshot, viens, entre ! J’ai une sacrée surprise pour toi ! » Tu clignes des yeux avec insistance. Mais what? Depuis quand il était aussi sympa ? C’est pas possible, il devait savoir qu’il était filmé, ou bien ? Tu regardes ta boule de cristal du coin de l’oeil, l’air totalement constipé. « Une surprise ? » que tu coasses, le sourire brinquebalant, tandis que tu entres dans son bureau.

Tu restes planté au milieu de son luxueux bureau, triturant nerveusement les coutures miteuses de ta cape de fonction qui jurait affreusement avec le reste de tes habits encore plutôt élégants pour ton salaire misérable. « Fallait pas, m’sieur Lestrange, hein, j’mérite pas ce genre de… traitement… ? » Nan parce que tu sais pas ce que ça voulait dire, surprise, en langage Mangemort, mais si ça se trouve, ça se résumait à une longue série de doloris sur fond de musique classique… Ouais, c’était définitivement le genre du bonhomme… Heureusement, la présence de ta boule de cristal et de tes trois followers et demi semble te conférer un brin d’assurance.

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C’est d’abord d’un regard interloqué que tu observes le vampire et sa boule de cristal flottant dans les airs pénétrer dans ton antre. Et puis, alors que tu arrives à la conclusion que Bagshot campait déjà son rôle d’influenceur, tu détournes tes pupilles de sa cape miteuse -dont les pans effilochés ne t’ont pas échappé- pour ne fixer que la boule de cristal à laquelle tu accordais un peu trop de sourires éclatants. Qu’importe le nombre de crève la faim désespérés qui suivaient les péripéties de Bagshot en direct, tu ne ratais jamais une occasion de te présenter sous ton meilleur jour, même si cela impliquait de te faire une entorse de la mâchoire. “Fais pas le modeste comme ça ! Tu vas sûrement adorer ce que j’ai à te dire. Mais pas la peine de t’asseoir hein, ça va pas durer aussi longtemps que le mariage Travers.” On n’allait pas commencer par accorder aux hybrides le privilège de poser leur cul blanchâtre sur des fauteuils qui valaient autant que vingt ans de leur salaire. Déjà nonchalamment installé sur ta chaise moelleuse, tu viens étendre tes jambes sur ton bureau afin de te mettre à l’aise et de prendre un air décontracté, qui te ferait certainement passer pour un boss de la propagande hyper chill et sympa. “T’es pas sans savoir que la réputation de la Values Brigade n’est pas tout à fait au beau fixe, n’est-ce pas ? Je dis pas que vous l’avez cherché, non, mais disons que si vous aviez mieux fait votre travail, j’aurais pas aussi mauvaise mine.” Pas évident de faire le lien entre les failles de sécurité au mariage Travers et ta prétendue mauvaise mine, qui n’était que le fruit de ton imagination débordante. Ou simplement un moyen de ramener toute l'attention sur ta petite personne. Mais passons, de toute façon, ici c’était toi qui posais les questions et menais la barque à Hogwarts. “T’as aussi dû remarquer que vous aviez perdu quelques hounds au passage. Je pense notamment aux loups-garous puants, là. Bon tu me diras, ils le sont tous, mais ceux-là l’étaient tout particulièrement.” Ton nez se retrousse par réflexe à l’évocation du fumet dégagé par les Greyback, que tu étais bien heureux de ne plus savoir au Ministère. Mieux valait qu’ils rôdent en liberté dans la nature plutôt que tout près de tes narines raffinées. “Voilà pour la faire court, la Values Brigade a besoin de redorer son image auprès des jeunes hybrides en quête d’un avenir radieux, et c’est Rodolphus Lestrange qui a la solution au problème.” Tu adresses un nouveau regard entendu à la boule de cristal que tu n’avais toujours pas quitté des yeux, comme si Boris n’avait pas été physiquement présent dans le bureau depuis que tu avais commencé ton monologue. "Ça fait quelques jours que je regarde tes vidéos sur les ondes cristal. Oui RBlack35 c’est mon pseudo. Il fait référence à… ma famille et mon âge, voilà. Je ne suis pas encore très actif mais tu peux déjà aller me suivre.” Pas très actif en dehors des dix selfies par jour que tu postais pour observer l’évolution de ton bronzage. “C’est en te voyant papoter dans les toilettes des hounds que j’ai eu cette idée de génie. Tu vas devenir le premier influenceur du Ministère ! Ça te fait pas plaisir, ça ?” La mine joviale, tu jubilais devant l’annonce de ta grande nouvelle, qui allait certainement faire exploser la volière du service de recrutement de la VB. “Bon par contre, faudra enlever cette cape là, on voudrait pas que les hybrides s’imaginent que les hounds sont payés au lance baveboules.”

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T’as genre trop envie de te pisser dessus. C’est pas faute de passer du temps aux chiottes en plus. Si Ulrike n’était pas au courant, malgré elle, de toutes tes frasques médiatiques, elle aurait pensé depuis longtemps que tu avais une chiasse carabinée trois fois par semaine, voire trois fois par jour. Tu sais pas trop si t’as envie de te pisser dessus de peur ou de rire. Parce qu’il est évident que Rodolphus a pigé que tu le filmais, à voir comment il se trémousse devant ta boule de cristal ; vraiment une réaction de boomer, il a pas compris que maintenant, la tendance, c’est au concret, c’est à l’ingratitude du quotidien, c’est s’éclater les boutons devant ses followers (enfin, sûrement, puisque toi, tu n’en avais jamais, ah). Tu restes donc debout, ce qui arrange pas ton envie pressante, sers les jambes l’une contre l’autre à mesure que le Mangemort étend les siennes.

Et que ça crache sur la Values Brigade. Pour être honnête, ça t’en touche une sans remuer l’autre. Tu étais le premier (et pas le dernier) à penser que la Brigade était un refuge de dégénérés, ce qu’on fait de pire en tant que force armée. La Police Magique, elle, avait le mérite d’être là depuis un bout de temps, et de… et bah de jouer son rôle de policiers, voilà, la base ; chiant, insipide, mais la base. Tandis que la Brigade d’Extermination des hybrides… bah, ça voulait dire ce que ça voulait dire… Tu préfères même pas t’y attarder, de peur que tes pensées confuses ne t’attirent l'œil de Rabastan Lestrange…
Du reste, la VB, c’était tous les tocards qui avaient échoué au concours de la police, mais qui avaient l'avantage de présenter un poil plus de scrupules à l’idée d’exterminer les hybrides, au point qu’ils préféraient même bosser avec. Chaque duo handler/hound était plus catastrophique les uns que les autres, et le quartier général, quant à lui, ressemblait à une foire d’empoigne.

Autant dire qu’avec son monologue de trois plombes, là, Rodolphus faisait qu’enfoncer des portes ouvertes. « Voilà pour la faire court, » Tu clignes des yeux, la tête légèrement penchée sur le côté, stupéfait. T’avais eu le temps de compter six fois le nombre de photos de lui accrochées au mur, alors pour la concision, il faudra repasser. « la Values Brigade a besoin de redorer son image auprès des jeunes hybrides en quête d’un avenir radieux, et c’est Rodolphus Lestrange qui a la solution au problème. » Tu hoches la tête, faussement impressionné ; voilà que ce vieux crouton perdait la boule et se mettait à parler de lui à la troisième personne ! T’as compté combien de costumes différents Rodolphus portait sur chaque cliché, et tu savais toujours pas pourquoi tu étais là. Encore un peu et tu loupais le grand final.

RBlack35. Bah ça, c’est du scoop. Ton regard se pose enfin sur lui, fixe, ton attention rivée à ses mots. Tu n’avais pas prêté une attention particulière à ce follower-là, mais pour sûr que tu l’avais remarqué ; chose aisée quand ils étaient que quatre à regarder tes vidéos. « Je ne suis pas encore très actif mais tu peux déjà aller me suivre. - Oh la la, loin de moi l’idée de pourrir votre feed avec ma patte hybride, ça ferait tache. » que tu déclines poliment, quitte à passer à côté d’un nombre incalculable de selfies aguicheurs.

« [...] Tu vas devenir le premier influenceur du Ministère ! Ça te fait pas plaisir, ça ? » Tu peines à comprendre ce que tu viens d’entendre. Tu restes un moment interdit, comme si tu attendais d’être certain qu’il ait enfin fini de parler. Apparemment, on pouvait faire pire débit que le tien, même si son langage à lui est plus châtié. « Moi ? » Une première intervention forte de pertinence. « Mais faut que je fasse quoi, exactement ? » Et maintenant, le flot incessant de questions, histoire de déterminer s’il s’agissait d’un traquenard, ou non. « Nan parce que ça a pas dû vous échapper, RBlack53, mais euh genre mes vidéos c’est plus sur… ma vie et genre… sur la Brigade… qui, comme vous avez dit… bah c’est un peu de la merde, qu’on s’le dise. »

Voilà que tu te fais plus curieux quand à ton contrat. C’est que, même si tu as le QI d’une chauve-souris sous antidépresseurs, tu sens pour autant l’occasion de grappiller du bien. « Nan parce que moi, j’vous aide à recruter quand vous voulez, hein. Mais va falloir améliorer un peu le set de tournage, » autrement dit, manipuler la réalité. « parce que j’pense pas c’est très sexy, euh genre la raie du cul de Buchanan dans le cadre, vous voyez ? » Tu te voyais déjà crouler sous les privilèges et les nouvelles capes de bonne facture, juste pour faire la promotion de ta vie de merde… Non, vraiment, ça avait valu le coup de faire semblant d’écouter Rodolphus tergiverser.

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« Mais faut que je fasse quoi, exactement ? » On voyait bien qu’il servait à la Values Brigade celui-là, fallait tout lui expliquer point par point. “Bon déjà, je suis ravi que t’acceptes !” A aucun moment, Boris n’avait signifié qu’il était partant, mais faut croire que tu ne t’attendais de toute façon pas à ce qu’il refuse. Comment dire non à ce sourire éclatant, ce regard aguicheur, ce cul d’acier et cette réputation de mangemort psychopathe qui te collait à la peau ? “Mais maintenant que l’on est sur le point d’aborder les points cruciaux du contrat, va falloir que tu ranges ta boule de cristal. Tu comprends bien qu’il faut ménager le suspense et entretenir le mystère pour tenir tes followers en haleine.” Sans oublier que le Lord n’aimerait certainement pas que tu dévoiles tous tes petits secrets de propagande sur les ondes. “Attends, je te corrige vite fait, mais RBlack53 c’était déjà pris par mon frère, Rabastan, le gars qui sourit jamais. Moi c’est RBlack35, en référence à mon âge, je te l’ai déjà dit.” Tu ne peux t’empêcher de lever les yeux au ciel devant cette tête de linotte, avant qu’une question complètement hors sujet ne te vienne à l’esprit. "Ça fait combien de temps que t’es un vampire ? Genre t’es vraiment vieux, ou c’est juste que t’as des soucis de mémoire ?” On ne peut pas dire que la réponse t’intéresse vraiment. Disons plutôt que tu ne ratais pas une occasion de rabaisser tes sous-fifres. D’ailleurs, en entendant les inquiétudes de Bagshot, tu ne peux retenir un rire tonitruant. “Tu croyais vraiment qu’on allait tourner au Ministère ? Et prendre le risque de voir la tête d’enterrement de la von Bäume ? Non, on va faire ça au grand air, ça fera plus champêtre, plus naturel. Et puis ça donnera à tes semblables une sorte de sentiment de liberté, ça les fera rêver, j’en suis sûr.” Tu vois bien que Boris a du mal à se laisser convaincre par l’idée du siècle, et ça te déplait de le voir aussi sceptique. Il va certainement falloir appâter le chaland avec ta carte maîtresse. On dirait pas comme ça, mais parfois, il t’arrive d’être capable de faire preuve d’empathie et de t’intéresser aux autres pendant au moins cinq minutes. “Je sais bien que si ta vie était plus trépidante, tu passerais moins de temps à te reluquer dans les toilettes. Mais c’est pas cette image là que l’on veut véhiculer de la VB. On veut mettre son potentiel en valeur, on veut lui associer énergie et panache. Il n’y a pas de hound plus qualifié que toi pour ce travail. Et il va de soi qu’on te paierait de nouveaux habits pour le tournage.” Expression de ta prétendue compassion accompagnée d’un zeste de flatteries et compliments, le tout saupoudré par l’appât du gain. Voilà ta recette miracle pour obtenir les faveurs de Boris Bagshot. “Je vais te donner un bon conseil, mon garçon, alors écoute-bien et tâche de t’en souvenir. Ne doute de toi que si tu es payé pour.”

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Ah bah ok super, dans sa belle tête de fou furieux, Lestrange considérait déjà que tu avais accepté son offre. D'un autre côté, même si tu te faisais désirer, tu te voyais mal refuser le job, en fin de compte ; déjà parce que tu étais inévitablement attiré par sa couenne et par la fame ; mais aussi parce qu'il avait le pouvoir et l'influence de t'envoyer par le fond quand il le voulait... « Mais maintenant que l’on est sur le point d’aborder les points cruciaux du contrat, va falloir que tu ranges ta boule de cristal. Tu comprends bien qu’il faut ménager le suspense et entretenir le mystère pour tenir tes followers en haleine. » Tu restes interdit, le temps de te remettre de son ordre ainsi que de tes émotions. Tu clignes des yeux, plusieurs fois. Ah ok, donc, il avait vraiment capté que tu étais en train de le filmer, pas tant que ça à son insu, donc. Tu alignes lentement un sourire crispé. « Bah oué, oué, carrément. » Comme si tu avais pu prendre l'initiative toi-même, s'il ne t'avait pas coupé l'herbe sous le pied. Tu déposes la boule de cristal dans ta main, et, juste avant de la désactiver, tu l'approches de ton visage, un peu tourné sur le côté, histoire d'avoir un semblant d'intimité entre toi et tes followers. « Si je suis pas d'retour d'ici ce soir, je lègue mes pompes au premier qui retrouve mon corps » que tu chuchotes d'une seule traite, le visage tordu par le doute.

Tu fais disparaître la boule de cristal magiquement compressé dans le revers de ta cape. « Attends, je te corrige vite fait, mais RBlack53 c’était déjà pris par mon frère, Rabastan, le gars qui sourit jamais. [...] » Tu relèves un peu trop rapidement la tête, ton intérêt piqué à vif. Ainsi donc, le ténébreux Rabastan Lestrange traînait sur les réseaux sociaux sorciers. Si Uli n'était pas déjà au courant, tu te ferais une joie de l'avertir... D'ailleurs, tu n'étais même pas sûr que ton handler soit intéressée par ce genre de lubies... Ou alors c'était pour mieux dissimuler une activité débauchée sur les réseaux de type dating app pour sang-purs esseulés... « Ça fait combien de temps que t’es un vampire ? Genre t’es vraiment vieux, ou c’est juste que t’as des soucis de mémoire ? » Tu te retiens de ricaner, conscient que le sorcier avait été vexé par ta malencontreuse erreur... « J'pourrais vous dire que j'ai vingt-sept comme quatre-vingts ans que vous y verriez aucune différence... Vous savez, la jeunesse éternelle, tout ça... » Tu te mords les lèvres, trépignant à l'idée de l'attaquer, encore une fois, sur un terrain sensible ; c'est que, malgré tous ses efforts pour paraître jeune et dynamique, le Rodolphus Lestrange naviguait inexorablement vers les eaux sombres de la vieillesse, tandis que toi, dans cent ans encore, tu serais toujours aussi canon...

Rodolphus entre ensuite plus en détails dans sa manière de faire la promotion de la VB, autrement dit, en ne se basant absolument pas sur des faits réels... En même temps, tu ne pouvais pas lui en vouloir, la VB n'était définitivement pas la partie la plus sexy du Ministère, à exception près de Buchanan. Ça commence même à te plaire, cette histoire ; avoir l'autorisation de sortir du Ministère, sans ton handler, aller se balader en pleine nature, sans doute pour jouer au futé chasseur, et en prime, des fringues neuves. Franchement, si ça n'était pas dans le cadre de son travail, tu aurais presque cru que le Lestrange te proposait un rencard... Ça rendrait ses monologues presque supportables.
« Ne doute de toi que si tu es payé pour. » qu'il conclue, fièrement. Tu restes silencieux quelques instants, admiratif, hochant pensivement la tête. « Même si vous m'payez pas, j'ai pas vraiment intérêt à avoir l'air de douter d'moi, si vous voulez faire d'la pub, mais sinon count me in. Tu essayes de ronger ton enthousiasme, histoire de paraître professionnel. J'suppose que vous allez m'faire bosser en plus en dehors d'mes heures ? On commence quand ? » Que ce soit de l'autre côté de l'objectif de Rodolphus ou dans les toilettes, Uli savait bien se débrouiller sans toi (c'est dire si elle n'était pas plus efficace, même). Tu te ferais une joie de la renvoyer vers son futur beau-frère, si jamais elle te demandait où tu étais encore passé.

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Trop occupé que tu étais à préparer ton prochain monologue dans ta tête, tu n’entends même pas Boris murmurer ses adieux à ses deux followers. T’as beau lui raconter des bobards à propos de ton frère et de sa prétendue présence sur les réseaux sorciers, le vampire mord à l’hameçon, ignorant royalement que Rabastan n’était pas aussi proche des Black que tu pouvais l’être. Sa naïveté aurait presque pu t’attendrir trois secondes si seulement il n’avait pas à nouveau choisi la carte de la provocation. Piqué au vif devant une telle audace, tu n’hésites pas à révéler ton véritable visage et à répliquer avec la perfidie d’un serpent. “Ouais ouais, c’est pas la jeunesse éternelle qui te sauvera si tu manques ton prochain recensement hein.” Tiens prends ça, espèce de sauvage ! De toute façon au vue de tes relations avec Adèle Travers, tu continuerais d’être élu plus belle gueule du pays jusqu’à ta mort. Alors bon son remède de jouvence vampirique il pouvait bien se le garder pour lui. T’étais absolument pas jaloux, non, du tout. “T’en fais pas, j’ai remarqué que t’étais pas du genre à douter de toi. Après tout, faut soit être vachement courageux ou alors complètement con pour essayer de copiner avec Rodolphus Lestrange en ayant ce truc dégueulasse sur la joue.” Allez c’est parti, voilà que tu recommences à parler de toi à la troisième personne. On allait jamais s’en sortir de ton délire mégalomaniaque. Mais bon, faut dire aussi que c’était la faute de Bagshot, il t’avait agacé là.

Finalement, quand tu vois que l’hybride semble enfin très intéressé par ta proposition, tu te radoucis un peu. Mais pas trop non plus, faudrait pas qu’il s’y habitue. “De quelles heures tu parles ? Les hybrides ont un contrat de travail maintenant ? Y a vraiment plus rien qui va à la Values Brigade.” D’un mouvement de tête théâtral, qui avait bien failli te valoir un torticolis, tu montres ta désapprobation devant le traitement si avantageux que l’on réservait aux hounds de nos jours. “Ecoute j’ai une vie de famille en dehors du boulot. J’ai déjà fait suffisamment d’heures supp le mois dernier donc on fera le tournage sur tes heures de travail, oui. T’auras qu’à dire à Ursula que t’es en mission secrète pour les mangemorts, elle pourra rien répliquer.” Ce que t’appelais vie de famille se résumait en fait à de touchantes entrevues avec un métamorphomage payé pour prendre l’apparence de ta défunte épouse. Mais ça, personne n’était censé le savoir, alors tu tâchais de donner le change. Quant au handler de Boris, tout le monde savait pertinemment que tu faisais semblant de ne pas te souvenir de son prénom, mais personne n’osait te dire à quel point ta plaisanterie était navrante. L’enthousiasme de Bagshot devant sa nouvelle mission t’arracherait presque un franc sourire, mais tu te vois dans l’obligation de réfréner ses ardeurs. “Si t’avais été mieux sapé, j’aurais dit qu’on pouvait commencer maintenant, parce que j’ai déjà préparé le planning des publications ainsi que les storyboards. Mais bon, je crois qu’on va commencer par aller faire un tour chez Madame Malkin. Essaie juste de pas rester trop près de moi quand on traversera l’atrium pour rejoindre les cheminées, compris ?” Sans attendre sa réponse, tu te lèves d’un bond et décampes déjà de ton bureau. Exceptionnellement, tu laisses Bagshot partager le même ascenseur que toi en toute connaissance de cause quant à sa nature. “T’en fais pas, va, cette fois personne ne mourra.” Un grand sourire vient alors éclairer ton visage, comme si tu venais d’entendre la plaisanterie du siècle. Lorsque les portes s’ouvrent, tu prends bien soin d’avancer d’un pas énergique, afin de creuser l’écart entre l’hémovore et toi. Quelques instants plus tard, tu disparais entre les flammes verdoyantes avant de réapparaître dans l’âtre du Chaudron baveur. En attendant l’arrivée de Bagshot, tu jettes un coup d'œil par la fenêtre et constates que la boutique de Madame Malkin semble étrangement fermée alors qu’on est encore au beau milieu de la journée. Haussant les épaules d’un air indifférent, tu décides alors d’emmener Bagshot faire son shopping dans l’Allée des Embrumes.

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"De quelles heures tu parles ? Les hybrides ont un contrat de travail maintenant ? Y a vraiment plus rien qui va à la Values Brigade." Oof, elle fait mal, celle-là. D'une grimace, tu te rattrapes comme tu peux. "Bah, pas nous directement ; mais comme on est en binôme avec les handlers, eux, j'suppose qu'ils ont des heures moins... flexibles ?" Mais peu importe, en l'occurrence, le taf proposé par Rodolphus était mille fois plus distrayant et mille fois moins dangereux que tes missions hounds, alors tu ne te ferais pas prier pour dénicher des excuses pour aller faire le pied de grue sous les projecteurs du service de propagande. Rodolphus renchérit sur un plan du même genre, et tu hoches du chef, promptement, impressionné par le manque de scrupule au sein même de l'Elite sorcière ; si délectable que tu en oublierais de froncer le nez à la mention de la vie de famille du Mangemort, plus connu pour être le veuf éploré de Bellatrix Lestrange que pour n'importe quoi d'autre. Tu t'imagines alors des tableaux morbides, dans lesquels Rodolphus dînait à table avec le cadavre monté sur une chaise de son épouse, ou pire encore, couchant avec elle... De quoi faire retomber ton coup de chaud.

Vous sortez de son bureau ; tu as un petit temps d'hésitation avant de le suivre dans l'ascenseur, le souvenir de votre précédente entrevue encore tiède dans ta caboche. Quelques étages et une cheminée plus tard et vous déboulez dans la rue. Tu ne caches pas ta déception en constatant à sa suite que Madame Malkin était fermé. Loin de se décontenancer (Rodolphus devait avoir le droit à son tailleur personnel, lui), le Mangemort s'engouffre dans l'Allée des Embrumes (t'aurais pas parier sur un tailleur dans le coin, mais pourquoi pas ? Ça expliquerait leur look morbide à tous, là). Peinant à garder tes pensées pour toi plus de deux minutes, tu accélères le pas pour squatter à son côté. "Euh, vous êtes sûr de vous, là ?" Tu balayes les vitrines poussiéreuses et les devantures lugubres. "Enfin non, j'voulais pas formuler ça comme une question ; vous êtes sûr de vous, ok, mais pourquoi on est là ?" Ok, il t'arrivait de lorgner dans les quelques rares boutiques de l'Allée qui ne vendaient pas des poisons ou des services de tueurs à gages. Disons que la mode, dans le coin, était... particulière, ou du moins, à destination de clients particuliers... Ugh, le Mangemort finirait bien par le découvrir de lui-même (s'il n'était pas déjà au courant... Super, maintenant, tu l'imaginais dans un délire cuir-moustache avec son épouse refroidie ; le cauchemar).

Tu clignes des yeux comme si ça allait t'aider à sortir cette affreuse image de ta tête, tandis qu'il vous fait entrer dans une boutique. L'ambiance est lourde, sombre, mais tu dois avouer que tu t'y sens plus à l'aise qu'en plein jour. "Hun, c'est pas mal ici..." Tu retires ton chapeau et tes lunettes ; on sait pas si tu fais ce constat comme si c'était la première fois que tu mettais les pieds ici, ou si c'est une opinion forgée sur de précédentes visites. Tu fais défiler quelques cintres, machinalement, avant de revenir à la charge, brûlant de questions. "Par contre, patron, pour une campagne de pub, c'est pas vraiment méga approprié, vous pensez pas ? Enfin, tout dépend de quel aspect vous voulez vendre de la Brigade, j'suppose ?"

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@boris bagshot

“T’as bien vu que madame Malkin était fermée. Tu veux que je t’emmène où sinon ? J’ai pas suffisamment de budget pour les ateliers Parkinson.” Pour une fois qu’il sortait de son trou à rat sans avoir son handler grincheux sur le dos, Bagshot aurait pu se montrer un peu plus reconnaissant. Il ne s’était quand même pas attendu à une sortie shopping couronnée d’une glace achetée à l’autre Italienne gueularde, si ? Tu haussas les épaules d’un air indifférent comme si tu venais de poser cette question à voix haute, avant de te remettre en chemin pour une échoppe que tu connaissais plutôt bien. A votre arrivée, le hound se montra enfin satisfait par la tournure que prenait votre promenade. Forcément, tu t’étais attendu à ce que Boris approuve ton choix de magasin, aussi lui adressas-tu rapidement un sourire fanfaronnant, que tu semblais pouvoir dégainer sur commande. Tu l’entraînas à travers les rayons, sans toutefois quitter des yeux les robes exposées au fond de la boutique. “On fait peut-être une campagne de pub mais faut quand même respecter la corporate identity, tu comprends ? Regarde moi par exemple, il y a des tas de couleurs qui me vont au teint, mais une cape dans des tons trop joyeux jurerait forcément avec ma bague là.” Tu agitas ta chevalière de l'Élite sous les yeux de Boris, suffisamment longtemps pour qu’il puisse en distinguer la forme des écailles qui ornaient le dos du serpent. “Les gens doivent croire que la Values Brigade c’est pas n’importe qui, qu’être hound c’est plus intimidant et valorisant que de se terrer comme un hybride en fuite.” C’est sûr que si tu flanquais Bagshot de cette combinaison faite de cuir et de chaînes, on penserait plutôt que tu préparais les invitations pour la prochaine soirée de Kalen Yaxley. “Ah mais attends, ne me dis pas que tu as cru qu’on venait ici pour toi ?!” Un rire tonitruant s’échappa d’entre tes lippes alors que tu venais tout juste de réaliser le malentendu qui s’était installé entre vous. “Non je suis juste venu récupérer quelque chose pour euh… une affaire confidentielle. Pour toi, on ira de l’autre côté de la rue, y a une friperie qui vend encore quelques trucs de Prewett Textiles, qui t’iront sûrement à ravir.” Ni vu ni connu, tu récupéras une robe pour Bellatrix soigneusement empaquetée par l’elfe du propriétaire de la boutique. Puis, tu te servis innocemment dans la bourse destinée à la campagne de propagande de la Values Brigade pour payer ton achat. Après tous les services que ton épouse avait rendus aux mangemorts, le gouvernement lui devait bien ça.

A peine arrivé dans la friperie annoncée, ton attention se porta immédiatement sur un pourpoint matelassé rouge, qui rappelait à s’y méprendre la tenue de soirée officielle des élèves de Durmstrang. L’habit était pourvu d’épaulettes noires, qui donneraient certainement un air un peu plus coriace à Bagshot. Agrippant le cintre sans ménagement, tu le fourgas dans les bras de Boris. “Essaie-moi ça, je suis sûr que tu vas faire un malheur là dedans ! En plus, vous aimez le rouge, vous autres, non ?” Par vous autres, il fallait comprendre les vampires, les hémovores assoiffés de sang que toute la populace au sang-pur redoutait. “Si c’est pas à ta taille, n’hésite pas à faire le tour toi-même, hein. Je vais quand même pas faire tout le boulot à ta place.” La mine quelque peu blasée, tu commences à déambuler entre les rayons, sans véritablement regarder les frusques que tu as sous les yeux. Une fois la question de la tenue réglée, il faudra s’occuper de trouver les lieux de tournage les plus adéquats. Tu as bien sûr déjà évoqué ton désir de jouer une scène en pleine nature, pour que les hybrides et bestioles en tout genre ressentent l’appel de la forêt. Mais il faudra aussi rassurer la population sorcière qui verra cette campagne de propagande. Il conviendra de montrer que les bêtes à la solde du gouvernement ne sont pas aussi féroces que les sauvages qui errent dans l’obscurité, que les hounds savent se tenir en public, auprès de leurs maîtres. Et alors qu’un nouvel éclair de génie te frappe de plein fouet, tu t’arrêtes net, au beau milieu des sous-vêtements d’occasion. “Tu crois qu’on pourrait tourner une scène au manoir von Bäume ? Histoire de montrer que tu fais pas pipi sur la moquette de ton handler ?”

smoke and mirrors

Tu dévisages Rodolphus de haut en bas, peinant à dissimuler ton rictus pincé et tes sourcils soucieux. Tu serais presque fier de toi, parce que tu étais à ça de lui avouer qu'il n'y avait rien de plus basique que d'assortir ses fringues à ses bijoux et que ça faisait au moins deux saisons que la mode se voulait plus rocambolesque et plus effrontée, quitte à rompre l'harmonie d'une tenue. On en était plus à une coutume choquante près, sous le régime du Lord...
Mais vous n'étiez qu'au début de votre petite escapade et tu aurais été chagriné d'y mettre un terme par une remarque impertinente de trop. Tu décides donc de différer ton sel et hoches de la tête, forçant sur une mine plus impressionnée par le savoir du Mangemort en terme de mode.

Mais c'est sans compter le Lestrange qui te coupe le souffle par son sans gêne. "Ah mais attends, ne me dis pas que tu as cru qu’on venait ici pour toi ?! Non je suis juste venu récupérer quelque chose pour euh… une affaire confidentielle. Pour toi, on ira de l’autre côté de la rue, y a une friperie qui vend encore quelques trucs de Prewett Textiles, qui t’iront sûrement à ravir." Cette fois-ci, tes clignements d'yeux dans le vide ne trompent pas et témoignent de l'incompréhension et de la gêne qui t'habitent depuis que tu avais accepté de faire partie de son petit projet de publicité. Tu vas même pour échanger un regard contrit avec l'elfe de maison qui venait de le servir, lui-même peinant à comprendre le pourquoi du comment de la commande qu'il venait de lui remettre et dont tu ne connaissais malheureusement pas la nature. Tu te racles la gorge. "Oh bah oui, bien sûr, loin de moi l'idée de faire dépenser à la Brigade plus de Gallions que je ne suis censé valoir..." Tu lèves les yeux au ciel, tirant définitivement un trait sur des achats prometteurs dans cette boutique.

Vous décampez dans les fripes d'en face, dont l'odeur de vieilles fringues t'agrippent aussitôt à la gorge. Etonnamment, le choix de Rodolphus ne se porte pas sur une pièce si terrible que ça. "Essaie-moi ça, je suis sûr que tu vas faire un malheur là dedans ! En plus, vous aimez le rouge, vous autres, non ?" A ce rythme, tu t'imaginais déjà lui servir de bouffon pour le reste de ton service. Tu étudies quelques secondes le pourpoint ; rien de bien surprenant, compte tenu de la réputation vieillotte et sanguine qu'on adorait prêter aux vampires, comme si vous étiez effectivement des figures centenaires et romantiques... "Bah, vous pouvez pas vous tromper, en assimilant le rouge et le concept de milice armée..."

Tu t'engouffres dans une cabine d'essayage ; tu ne comptais pas te foutre à poil, mais disons que tu avais besoin de quelques minutes tout seul pour activer ta boule de cristal et livestream ce qui était en train de se passer. Tandis que tu enfiles le pourpoint, tu jettes des regards sidérés à la surface convexe du cristal. "Bon, du coup, le rencard, c'est séance shopping..." Tu fais un tour sur toi-même, à l'étroit dans l'exiguë cabine. "On est aux fripes dans l'allée des Embrumes et apparemment, le délire, c'est de me faire passer pour un... un champion de Durmstrang??" Tu fronces les sourcils face à la caméra, confus, avant de t'extirper de la cabine pour montrer le résultat à Rodolphus (même s'il n'en avait probablement rien à faire). La boule de cristal continue de flotter au-dessus de ton épaule. "Ouais, ok, c'est pas mal... Y'a... y'a comme une volonté de revenir aux... aux origines vampires ?? Ils vont dans quelle école, les sorciers roumains ? Est-ce qu'on a genre confirmation que les vampires viennent de Roumanie ? Nan parce qu'à la Brigade, on a un peu de tout, de l'Allemand, du Français, du-" "Tu crois qu’on pourrait tourner une scène au manoir von Bäume ? Histoire de montrer que tu fais pas pipi sur la moquette de ton handler ?"

Tu restes silencieux quelques instants, croises du regard ta boule de cristal comme si elle partageait ta confusion. "Je... suppose? Je sais pas à quel moment vous avez eu l'impression que j'ai l'autorité suffisante pour demander aux von Bäume si on peut aller pisser ou non sur leur moquette mais..." Bon, tu étais déjà allé là-bas pour aider Ulrike à choisir une tenue pour une séance photo à l'initiative de Rodolphus, justement... Tu plisses des yeux, te demandant si l'homme avait quelque vue sur la jeune femme... Après tout, elle filait le parfait amour avec son frère, et si on poussait l'analyse plus loin, elle pouvait être à son goût, vu comment elle paraissait aussi rigide qu'un cadavre. Tu te pinces les lèvres, essayant de ne pas rire à cette pensée... Quel dommage que tes followers ne puissent pas profiter de ton humour cinglant.

Allez, une petite pour la route. "Vous êtes pas genre... tous plus ou moins cousins ? Y'a grave moy' qu'ils vous laissent utiliser les locaux ?" Tu hausses les épaules, épluchant pensivement le rayon sous-vêtement dans lequel tu avais retrouvé Rodolphus... Des slips d'occasion, miam. "Vous avez déjà interviewé Ulrike von Bäume, du coup elle serait peut-être ok pour participer à la campagne ? J'veux dire, dès qu'il s'agit de jouer à l'employée du mois, vous pouvez compter sur elle..."
Tu pioches un ensemble surchargé de dentelle que tu tends à bout de bras dans la direction de Rodolphus, fermant un œil pour essayer de l'imaginer dedans. "Vous êtes presque d'la famille, après tout..." Petite piqûre de rappel, juste pour voir comment le frangin se positionnait vis-à-vis de l'aventure de Rabastan.

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