26 OCTOBRE 1979 (tw addiction) Angelina, fille unique de Marisol et Cesar Ramirez, naît à Sinte-Mangouste au Royaume-Uni alors que sa mère était seule en séjour sur le sol britannique pour son travail - elle retournera à Guadalajara au Mexique quelques semaines plus tard, retrouvant son mari par la même occasion. Angelina passera ses deux premières années au Mexique. Sa mère est une mannequin au nom qui commence à se faire connaître, secrètement demie-harpie, obsédée par son apparence et complètement dépendante de produits cosmétiques, potions et sortilèges glamourisant. Son père, lui, est un sorcier sang-mêlé d'une famille quelconque - homme au foyer pour s'occuper de leur fille, car l'emplois du temps imprévisible de Marisol est très changeant, il a été la première figure constante dans la vie d'Angelina, à défaut d'avoir une mère stable. Les premiers souvenirs qu'elle a de ses parents, ce sont ces scènes à les voir se déchirer mutuellement sous des disputes explosives, des verres qui explosent sous les colères de sa mère, et Cesar qui baisse la tête, trop fatigué pour tenir tête à Marisol.

JANVIER 1982 La famille Ramirez quitte le Mexique pour s'installer au Royaume-Uni, dans le Londres sorcier, là où le monde du mannequinat est plus florissant et promet une plus grande carrière à Marisol. Angelina a alors deux ans, et l'intégration est compliquée pour la famille qui quitte son pays d'origine pour l'Occident dont ils ne connaissent rien et ne maîtrisent la langue que très rudimentairement. Cesar vit très mal l'adaptation, tandis que Marisol tombe amoureuse du pays, de ses mœurs, et du monde du mannequinat - elle a déjà été séduite quelques années plus tôt lors de son cour séjour au Royaume-Uni. Elle n'a pas l'air de se rendre compte de la tristesse qui voile le regard de son mari, ni le mal du pays qui semble le tourmenter ; elle se focalise sur sa carrière, laissant à Cesar l'éducation d'Angelina. Le couple commence à battre de l'aile.

1983 à 1987 (tw/cw : eating disorder, culte de l'apparence, body dysmorphia) De ses trois à ses huit ans, Angelina grandit dans l'ombre d'un père souffrant d'un mal silencieux et d'une mère avide de la lumière des projecteurs. Terrifiée à l'idée que sa nature de harpie ne s'apprenne et ne gâche tout ce qui l'attend, elle apprendra très tôt à sa fille que les sorcières comme elles doivent à tout pris garder leur ascendance secrète. You're so lucky to be this beautiful, lui répétera-t-elle souvent I didn't have this chance. Marisol passe des heures à se préparer, à s'apprêter, à adoucir le plus possible ses traits pour masquer le moindre détail qui pourrait la trahir, la faire apparaître comme laide - et depuis derrière la porte, Angelina l'observe, apprend. Cesar ne supporte plus la vue de sa femme, de ce qu'elle devient - chaque jour est un clou de plus dans son cercueil. Marisol s'affame, compte les calories de tout ce qu'elle ingère, étudie ses angles pendant des heures en face du miroir - se pince les hanches, fond en larmes à la vue de nouvelles vergetures sur ses cuisses, hurle, maudit son reflet qu'elle ne reconnaît pas, parfois (souvent) passe ses nerfs sur son mari et sa fille. Le monde du mannequinat la détruit à petit feu ; et pourtant, elle en veut plus. Elle s'y accroche. You know, people like us, the only thing we can do is put on a mask. Pendant des années, cette phrase va hanter Angelina - elle se forgera autour de ces mots.

JUILLET 1988 (tw : addiction) Par le biais d'une mannequin venant des Etats-Unis, Marisol entend parler de la Potion Glamour et veut absolument essayer, charmée par les effets qu'elle produit. C'est le début de la chute aux enfers pour elle ; mais les effets ne sont pas suffisant, puisqu'elle fonctionne le mieux sur les jeunes enfants. Alors Marisol récolte les effets secondaires, chute un peu plus chaque jour sous les yeux impuissants de sa famille qui ne peut qu'assister à la déchéance d'une harpie brisée par ses propres espérances.

AOUT 1988 à AVRIL 1989 (tw : addiction) Insomnies, pertes d'appétit drastique ; de la fière et fougueuse Marisol Ramirez ne restera bientôt plus que l'ombre d'une sorcière trop épuisée pour lever les bras ou proliférer la moindre malédiction. Ne reste plus que l'amertume d'une ombre réduite en pièces, une harpie déplumée de sa superbe qui continue d'arpenter les devants de la scène, tentant de sauver les apparences malgré les traits qui se ternissent et les yeux qui se voilent.

MARS 1989 Cesar quitte le foyer, voulant retourner au Mexique et ne supportant plus l'ambiance dans l'appartement familial. Take me with you supplie Angelina alors que la silhouette de Cesar Ramirez passe la porte. Don't ever trust men, ricane sa mère. Le monde d'Angelina commence à s'effriter un peu plus maintenant que la seule figure stable qu'elle ait jamais eu ne lui tourne le dos et l'abandonne. A partir de maintenant, Marisol et Angelina cohabitent bancalement ; la gamine n'a que neuf ans, mais elle sait déjà que sa mère n'est pas quelqu'un sur qui on peut compter. Du moins, plus maintenant.

SEPTEMBRE 1991 C'est la première rentrée d'Angelina à Poudlard ; le Choixpeau l'envoie à Gryffondor, bien qu'il hésite longuement avec la maison des Serpentards. Mais il faut croire que les flammes dans les yeux de la gamine ont été plus fortes que ses ambitions. Les flammes de la colère. Les flammes du désespoir.

1991 à 1995 (tw : homophobie internalisée) Angelina n'oublie pas les mots de sa mère. Sauver les apparences, toujours. Elle s'entoure de plusieurs personnes, se construit un cercle social de toutes pièces ; ses cinq premières années, elle y fait face en tête de file. Elle se rend compte aussi qu'elle n'est pas seulement attirée par les garçons ; que les filles aussi lui plaisent bien. Mais elle tait la voix dans son esprit, parce qu'elle se dit qu'elle a déjà suffisamment à faire avec ses origines de harpie à masquer ; fait mine de se s'intéresser qu'aux garçons même si, parfois, c'est dur de réprimer son attirance pour certaines camarades. Elle passe toutes les vacances à l'école, pour éviter le plus possible d'avoir à rentrer à la maison. Le désir de garder son ascendance secrète, toujours, de peur que tout ne vole en éclat, encore une fois. Populaire, adulée bien que connue pour ses éclats de caractère et ses tendances à marcher sur celles et ceux qui se dressent sur son chemin. Angelina Ramirez, c'est un nom qui arpente les couloirs ; la vipère chez les lions.

JANVIER 1996 La fin d'une ère pour Angelina ; délogée de son trône doré par des rumeurs qui s'avèrent par la suite être vraies. Did you know her mother is a hybrid ? - Yeah, she's a harpy right ? Disgusting ! Do you think she ate babies before ? Et juste comme ça, avec une facilité déconcertante, tout s'effondre. Les fruits de son dur travail glissent entre ses doigts comme des grains de sable qu'elle tente de récupérer, vestiges de ce qu'elle ne pourra jamais aspirer à être. Angelina fait face à l'évidence : maintenant que tout le monde sait, plus rien ne sera comme avant. Même les professeurs n'arrivent pas à masquer leur dégoût. Alors à quoi bon faire semblant, hein? They want a monster ? I'll give them one. Elle embrasse ce qu'elle a tenté de taire pendant des années, ce sang qui bouillonne dans ses veines, ces remarques acides et ces mots acérés qui ne demandent qu'à trancher l'air ; les menaces de maudire quiconque se mettrait en travers de route (en se gardant bien de préciser qu'en réalité, elle n'a jamais maudit personne, du moins pas à sa connaissance, et n'a aucune idée de comment le faire).

1996 à 1998 Scolarité qui se termine dans de grands éclats. Elle n'essaye plus, Angelina, n'hésite plus à crier, à menacer, à sauter à la gorge. Plusieurs fois, on l'a rappelée à l'ordre. Miss Ramirez, if you keep going on, we will have no choice but to expulse you from the school, alors elle se calme, parce qu'ici au moins, elle est loin de sa mère. Elle finira ses études parmi les ombres de Poudlard, rasant les murs, dardant sur ses camarades un regard flamboyant et sauvage. I dare you to say something hurlent les yeux, Just try it and you'll see what will come for you. On lui fout la paix, on continue à murmurer sur son passage ; et ça lui va comme ça.

juin 1998 à février 2000 (tw : addiction, verbal abuse) Retour au domicile Ramirez, réapprend à cohabiter avec sa mère après sept années à la fuir le plus possible. Angelina n'arrive pas à la regarder dans les yeux ; l'état de Marisol s'est aggravé, et son mauvais caractère avec. Ses offres d'emplois se font plus rare, son ascendance n'étant plus un secret pour personne, rares sont les personnes acceptant de travailler avec une demi-harpie. Elle passe ses journées à reprocher à Angelina sa mauvaise scolarité, son absence de futur, et passe constamment sa frustration sur elle. Ses peines, aussi. Elle pleure Marisol, beaucoup - Angelina aussi, le soir, sous ses draps. L'appartement est constamment rempli de cris et de hurlements - les assiettes volent, les verres explosent. Personne n'intervient dans le voisinage, don't meddle with harpies - they could curse you. Angelina n'en peut plus, mais elle reste parce qu'elle n'a nul par d'autre où aller.

mars 2000 Les hybrides doivent se faire recenser et suivre une fois par mois. Les deux femmes Ramirez sont fichées comme descendantes de harpies, et c'est une nouvelle marche de descendue vers les enfers. Angelina commence à comprendre qu'il n'y aura plus jamais de tour en arrière, maintenant.

avril 2000 à février 2002 (tw/cw : eating disorders, psychose, addiction, body dysmorphia) Marisol perd pieds avec la réalité et n'accepte pas la situation, alors que toutes les agences mannequin sorcière l'ont radiée de leurs listes. Elle envoie des hiboux, continue son quotidien, essaye de remettre son masque tant bien que mal mais le miroir se brise jour après jour. La Potion Glamour, l'alcool, les drogues ; elle comble son vide et son désespoir avec tout ce qu'elle peut, sous l'oeil horrifié de sa fille qui n'ose même plus sortir de sa chambre. C'est un cauchemar éveillé. Ses troubles de l'alimentation refont surface, elle s'inspecte tous les jours dans le miroir sans reconnaître son propre visage, recommence à compter les calories de ce qui se trouve dans son assiette - If I lose weight, they'll love me again ! See, honey, all you gotta do is stay in shape ! You know you're lucky, with your angel face - God, I wish I had your lips, and your eyes ... You might want to lose a few ponds though, or else you'll suffer like me. Marisol cherche quelque chose à quoi se raccrocher, et Angelina n'a plus la force de l'aider à ouvrir les yeux. Sa mère a toujours vécu dans ses propres rêves.

mars à octobre 2002 (cw : prostitution, sexual content) Angelina finit par quitter le domicile familial en mars, l'ambiance devenant trop lourde. Elle ne supporte plus de voir sa mère sombrer petit à petit, et préfère fuir - ce n'est pas comme si elles avaient jamais été proches. La seule chose qu'elles ont en commun, c'est leur sang ; alors pourquoi devait-elle se torturer à rester entre ces quatre murs qui l'étouffent depuis des années ? Elle se met à vivre un peu partout, Angelina. Chez des "amis", des connaissances, des inconnu-e-s - elle commence à se rendre compte, aussi, que son corps peut lui servir de gagne-pain (après tout, c'est quoi une relation sexuelle contre un toit sur la tête ?), c'est son premier contact avec la prostitution.

novembre 2002 à décembre 2005 (tw : relation toxique, abuse) Lors de son temps passé à arpenter les rues au jour le jour à la recherche d'un toit, Angelina rencontre Solal une soirée en novembre 2002. C'est un coup de foudre immédiat - ou du moins, elle s'en persuade. Ca rend leur relation plus facile à supporter (s'auto persuader d'aimer quelqu'un pour faire passer la pillule). Elle s'installe chez lui, et c'est un cercle sans fin ; ils s'aiment, ils se promettent de rester ensemble toute leur vie, puis ils se disputent, il la menace de la laisser à la rue, et elle fond en larmes, s'excuse d'être aussi horrible. Il lui siffle qu'elle devrait s'estimer heureuse que quelqu'un veuille d'elle malgré son ascendance disgusting - et elle hoche de la tête, lui donne raison. C'est le début d'une dépendance dont il lui faudra plusieurs années pour sortir, et aujourd'hui encore elle fait de son mieux pour se défaire de cette emprise qu'il a pu avoir sur elle. Don't do that, don't wear this, don't talk like that.

janvier 2006 (cw : slutshaming, sexism) I don't love you anymore, les mots s'abattent avec la violence d'un coup de marteau contre son crâne. You're just nice to fuck around. Et juste comme ça, tout vole en éclats, encore. Have you seen the way you behave ? Always tryna seduce everyone - you've fucked more people than I did ! How could I trust you ? Elle fond en larmes Angelina, s'excuse, encore et toujours. I'm sorry, I'll be better, I love you, don't leave me. Solal la met dehors, après trois ans de relation tumultueuse et plus toxique qu'autre chose. Angelina est détruite, s'effondre alors qu'elle est de retour à la rue avec quelques pauvres possessions sous les bras.

février 2006 Après quelques semaines à tenter de récupérer les pièces d'une vie trop fragmentée, le chemin d'Angelina rencontre celui du Filet du Diable, bordel tenu par les Von Bäume. Meurtrie, trahie, triste et en plein abandon, la promesse d'avoir constamment un toit sur la tête, à manger et une routine qui ne risquera pas de lui échapper encore une fois séduit Angelina ; elle rejoint les rangs des employés, effectue un serment inviolable qui l'empêche de divulguer toute information sensible.

mars à mai 2006 La société sorcière est en proie à des changements de plus en plus drastiques. Harry Potter est en vie ; son nom est sur toutes les lèvres, tout le monde est surpris. Viennent ensuite les nouvelles lois sorcières qui instaurent un climat de prohibition - ça rend tout plus compliqué pour le bordel, mais il continue à tourner.

juillet 2006 Une nouvelle loi tombe concernant les hybrides ; ils doivent porter un tatouage sur la joue, pour signaler leur ascendance. Angelina n'y échappe pas, malgré l'horreur qui lui fait ressentir l'idée d'arborer une couleur aussi hideuse sur son visage qu'elle se tue à garder intact et immaculé. La sensation d'être du bétail marqué au fer rouge ; elle prend sur elle et pour la première fois de sa vie, elle manque réellement de maudire une personne alors que le sorcier du gouvernement la tatoue.

octobre 2006 La soirée Halloween à Potter's End tourne mal alors que les détraqueurs s'invitent à la fête. Angelina, présente sur les lieux déguisée en harpie et encagée pour servir de distraction aux sang-purs, réussit à s'échapper de justesse après avoir manqué de passer sous les griffes d'un détraqueur. Elle sent la mort lui remonter le long de l'échine et c'est une piqûre de rappelle - celle qu'elle est prête à tout pour rester en vie, peu lui importe les affaires de dignité, de fierté ou de solidarité inter-hybrides. Elle court pour sa vie, sans se retourner - il n'y a que l'égoïsme qui paye. Il lui faudra plusieurs semaines pour se remettre de cette rencontre qui lui a glacé le sang.

janvier à juin 2007 Après une attaque de la NSFW chez les Rosier et le funeste destin de la famille, les lois sorcières concernant les  hybrides sont resserrées. Le couvre-feu entre 21h30 et 8h du matin tombe, Angelina ne peut s'empêcher de ricaner face à la tournure des événements ; elle méprise les rebelles, qui ne font que rendre leur vie encore plus compliquée. Sans eux, ils se porteraient sûrement mieux, elle en est sûre ; à quoi bon aller contre les choses, puisqu'ils savent ce qui les attend de toute façon. On dit que le Lord apparaît de moins en moins - elle aimerait bien en avoir quelque chose à faire, Angelina, mais elle est constamment coincée en bordel, essaye de s'occuper comme elle le peut avec ses autres collègues et s'est découvert un certain talent aux arts manuels (quand elle ne se dispute pas pour des broutilles avec River).

juin 2007 (cw : crise d'angoisse) Le bordel est attaqué par les Warlocks, et la fille d'Engel Von Bäume est tuée. Il y a du feu, partout, de la fumée - aucun hybride n'est blessé, mais les dégâts sont notables au sein du bordel, même si tout est réparé rapidement. Angelina se sent partir à l'instant même où l'explosion retenti et que l'odeur de la fumée lui parvient aux narines - son corps se fige alors que ses poumons se mettent à la lâcher. L'horreur à l'idée que le feu ne parvienne jusqu'à elle et la dévore, défigure son visage qui est tout ce qui lui reste de désirable ;  la seule chose qu'elle peut utiliser pour se protéger.