BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
FORUM À ACTIVITÉ LIBRE — PAS DE RESTRICTIONS
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
      
Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal


 

 (zynk#5) The nearness of you

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Ezekiel Zabini
DEATH EATER
Ezekiel Zabini
Date d'inscription : 29/05/2020
Messages : 828
Crédit : Jool (avatar). Jool (gifs). Castace (dessin).
Âge : 32 ans, le succès n'a pas d'âge (28/05)
Occupation : CEO et fondateur de la BCBC, excusez du peu. Et à ce titre, fidèle collaborateur du gouvernement pour la diffusion de la propagande et surveillance des ondes cristal. Ses autres activités ? Trois fois rien, il n'est que gestionnaire du portefeuille d'actions de l'affaire familiale, actionnaire majoritaire et propriétaire de petites entreprises britanniques, conseiller en affaires et business development. Mais ce n'est que pour le plaisir et l'argent de poche, voyez-vous.
Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t2166-don-t-be-mad-cause-
(zynk#5) The nearness of you Empty
MessageSujet: (zynk#5) The nearness of you   (zynk#5) The nearness of you EmptyDim 22 Nov - 23:33
The nearness of you
When you're in my arms and I feel you so close to me, all my wildest dreams come true. I need no soft lights to enchant me, if you'll only grant me the right to hold you ever so tight, and to feel in the night the nearness of you.
Leur seconde union dans l’Invisible a été sensiblement différente de la première ; si l’ombre de Sakpata ne s’est pas dessinée jusque dans leur âme, Ezekiel a pu la sentir tout du long de ce deuxième voyage, entortillée autour de son être. Ce qui avait toujours été imperceptible dans cet au-delà fait de ressentis, est soudain devenu terriblement tangible, chaque porte refermée par Celyn ne se répercutant pas uniquement dans son âme, mais également dans sa chair, pourtant abandonnée de l’autre côté du voile. A tel point que, lorsque le premier battant s’est refermé, Ezekiel a ressenti l’effroyable peur, ne serait-ce qu’un instant, d’avoir perdu contact avec Celyn, sous l’onde le traversant de part en part. Mais le lien invisible les ancrant l’un à l’autre s’est révélé infaillible - deux faces d’une même pièce.

Retrouver son corps a été d’autant plus éprouvant - comme s’il avait été écorché de l’intérieur, une sensation fantôme se résorbant sitôt qu’il eut reconnecté avec ses sens et raccroché le regard du Rosier dans cette partie-là de l’existence.

Ezekiel avait anticipé l’état de fatigue dans lequel ce rituel, comme le premier, plongerait Celyn. Aussi l’aile invitée du Zabini Palace avait de nouveau été aménagée pour accueillir son invité de marque, et ce dernier a pu s’y échouer après ce second passage au travers de ses maux les plus profonds. Cependant, Ezekiel n’avait pas anticipé son état de fatigue, à lui, celui qui l’empêche de se concentrer depuis qu'il a ouvert les yeux ce matin, qui ronge l’attention qu’il a cherché à porter sur ses dossiers toute la journée - sans succès. Mais prendre un jour de repos, sous prétexte de décisions personnelles qui ne devraient avoir aucun impact sur son travail, alors qu’il n’en a pas pris un seul depuis son arrivée au Royaume-Uni, n’est pas envisageable. Alors, fatigué, anxieux, Ezekiel s’est enfermé dans des contrats dont les failles ne sont parvenues à se dessiner dans son esprit pourtant millimétré.

S’il ne s’agissait que de la fatigue. Ezekiel a parfaitement conscience qu’une potion énergisante ne saurait lui donner le regain familier qu’il y cherche parfois, et venir à bout d’un simple manque de repos. Car au cœur des épreuves de la veille, un écho de celles traversées il y a quelques semaines de cela, se loge une tiédeur autrement plus parasite que toutes les sensations qu’il a ramenées de l’Invisible. Une tiédeur bien réelle, perceptible, elle, qui n’a eu de cesse de le tirer de ses parchemins - un écho plus intense encore à celle qui l’habite depuis de longs mois, maîtrisée jusqu’alors, et échappant dangereusement à son contrôle désormais. ”No, he’s still sleeping, Master.” Ezekiel ne s’est pas contenté de l’entendre une quinzaine de fois depuis ce matin de la bouche de la sang-de-bourbe à son service ; il s’est également rendu lui-même dans l’aile invitée pour s’enquérir de ses propres yeux de l’état de Celyn - avant de refermer avec pudeur la porte de sa chambre, voyant dans ce spectacle un reflet perturbant du Celyn emprisonné dans l’autre monde suite à l’incendie Rosier. A une foule de détails près.

Retourner dans son bureau après dîner ne lui est pas apparu comme une brillante idée - il vient, après tout, d’essuyer la journée la moins productive de sa carrière, et la perspective de s’enfermer dans la pièce où il a tourné en rond sans parvenir à trouver le calme et la satisfaction que lui procure habituellement son travail lui est presque étouffante. Aussi Ezekiel s’est échoué dans le salon du rez-de-chaussée dans l’espoir d’y trouver un havre éloigné de ses agitations, capable de l’éloigner de l’envie de demander pour la énième fois à son personnel de maison si Celyn a montré le moindre signe d’éveil. Sans grand succès - ses yeux passant sans relâche du parchemin à la danse des flammes dans l’âtre, perturbé même pas les douces notes du jazz diffusé par la boule cristal sur la table basse.

Ezekiel a perdu, de toute façon, toute possibilité de parvenir à rester concentré ; et son regard volatile accroche aussitôt la silhouette qui se dessine à l’entrée du salon, son cœur s’envolant en même temps que sa nervosité en reconnaissant le visage de Celyn avançant lentement dans sa direction. ”Good evening.” Sa voix en serait presque soulagée, et une lueur vient se loger au fond de ses pupilles, pétillante et légère, accueillant l’apparition bienvenue de son invité. Le parchemin est aussi vite oublié et posé sur la table face à lui, avant qu’Ezekiel ne se tourne vers Celyn - dans d’autres circonstances, il se serait levé, par politesse. Des politesses qui n’ont plus vraiment lieu d’être. ”Please”, l’invite-t-il en désignant la banquette où il est installé, décroisant les jambes en se faisant. ”How are you feeling tonight?” Une demande simple, étrangement familière, semblable à celle qui a été abattue tant de fois dans la bibliothèque de Benjamin - qui semble pourtant si différente, désormais.
Revenir en haut Aller en bas
Celyn Rosier
VOLDEMORT SYMPATHISER
Celyn Rosier
Date d'inscription : 02/06/2020
Messages : 416
Crédit : jool la best (av), ortali et jool djgjhfgh (gifs profil).
Âge : 27 ans (03/01).
Occupation : Vice-CEO de Rosier Events depuis la mort de son père ; reprend ses marques, semble plus fatigué et plus irritable que d'ordinaire (et ce n'est pas peu dire, pour un Celyn maussade de nature).
Allégeance : Les Rosier (ce qu'il en reste), Ezekiel.
Particularité : Animixé à un serpent vigne, calligraphie magique, petite malédiction des familles.
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t2187-forever-rain-celyn
(zynk#5) The nearness of you Empty
The nearness of you
When you're in my arms and I feel you so close to me, all my wildest dreams come true. I need no soft lights to enchant me, if you'll only grant me the right to hold you ever so tight, and to feel in the night the nearness of you.
Celyn s'éveilla brusquement – brusque non pas par le réveil lui-même, dénué de sursauts violents et des sueurs froides qui l'accueillaient habituellement, mais par le contraste entre le labyrinthe complexe qu'il avait parcouru durant des heures qui lui semblaient des jours, et la simplicité de cette chambre silencieuse où il se retrouva, l'instant d'après, sans transition.

Leave the door open.

Celyn se redressa dans le lit, la couverture soyeuse glissant sur le haut de pyjama qu'il ne se rappelait pas avoir passé. Il resta un instant dans la pénombre, à regarder la porte close en face de lui, épousant le calme et le silence, et, au-delà de la faiblesse de son corps éprouvé par ces voyages, les sensations infimes qui commençaient à s'éveiller en lui : des sensations basiques, primaires, des envies dont il avait été privé pendant de longs mois.

Pour la première fois depuis des mois, Celyn se rendit compte qu'il avait faim, soif, et, même, découvrit-il avec une confusion légère, l'envie ténue, encore lointaine, de prendre un bain aux pierres - sentir l'énergie douce émaner de la jade et du quartz incrustés dans les murs, l'eau chaude à même sa peau, Écaille glissant le long de la baignoire chauffée, gorgée d'une magie réparatrice pour le serpent comme pour le sorcier.

Son regard tomba sur la présence qui glissait à même sa peau ; Écaille s'enroulait doucement autour de son bras, l'accueillant de ses sens affûtés, de son petit cœur battant contre sa chair – au même rythme que le sien.

Le silence était assourdissant, dans son crâne. Plus rien, pas un écho, pas un souffle - Celyn retint un instant sa respiration, guettant la réapparition des voix dans la pénombre.
Plus rien. Pour l'instant.

Elles finiraient par revenir, il le savait, le sentait même au fond de ses entrailles où se terrait encore une peur profonde - celle de les entendre de nouveau, ou celle de les perdre pour toujours, il ne savait plus. Il était épuisé, affamé, assoiffé ; c'était tout ce qu'on lui laissait, après ses voyages, la fatigue et la soif, et cette lourdeur de vivre terrible, cette existence où rien durant son absence dans l'invisible n'avait changé. Caesar était toujours aussi froid, Ben toujours aussi pris, Jeong-Hui toujours aussi... Porteuse de problèmes ; et lui n'avait reçu en retour qu'une pause temporaire dans la tempête lui creusant le crâne. These things take time. Le visage d'Esmée s'imposa à son esprit sans qu'il pût néanmoins se rappeler l'avoir entendue prononcer ses paroles. Du temps... Il cligna des yeux, une fois, puis deux, et les larmes crevèrent, faisant couler sur ses joues la même douleur qui l'accompagnait depuis son réveil - une compagne désormais familière, dans laquelle il avait fini par trouver un certain refuge. La douleur était constante, toujours présente dans un coin creux de son torse ; elle était infaillible, quand bien même il était incapable d'en dessiner les contours ou l'origine exacte. Lorsqu'il cherchait à s'y pencher, on le tirait brusquement en arrière, par le col. Not yet.

Il attendit que les larmes furent passées pour essuyer son visage maculé, remontant jusqu'à ses yeux humides pour en retirer les nouveaux prémices, et inspira une longue goulée d'air – il avait faim, il avait soif, il était douloureusement en vie, avec ce poids lui pesant désagréablement sur le coeur, ce dernier secoué par le brusque voyage dans l'au-delà. Il ferma les yeux en se prenant le visage dans ses paumes glacées, oscillant lentement entre sommeil et somnolence, et lorsqu'il les rouvrit, la bouche légèrement pâteuse, il constata que les traces de sa peine avaient été recouvertes, en surface, par son demi-sommeil et la présence salvatrice d'Écaille à même sa chair. You're here. Une flamme tiède balbutiait, dans l'obscurité.

Celyn repoussa fébrilement les couvertures et glissa les pieds dans les pantoufles qu'on avait alignées à côté du lit. Écaille se faufila à l'intérieur de sa manche, remonta le long de son épaule tandis que son sorcier se levait – trop vite, et après avoir laissé couler le léger vertige hors de lui, avec la satisfaction de ne pas le sentir s'attarder, il passa le cardigan soigneusement plié dans ses affaires, et, Écaille lové contre son cou en une étreinte discrète, une marque d'affection muette, Celyn quitta la chambre pour aller trouver Ezekiel.

Il descendit au rez-de-chaussée après avoir été aiguillé par l'un des domestiques, et après quelques coups frappés à la porte entrouverte, il repoussa cette dernière avec lenteur, retrouvant immédiatement les pupilles brillantes d'Ezekiel.
Une décharge légère parcourut son corps, une bouffée d'air tiède qui lui courut sous la peau à la vue du tableau étrangement familier du petit salon, où trônait le sourire éclatant de son hôte, qui lui serra le coeur avec une pointe amère. Il avait l'impression d'observer un trésor lointain, inatteignable en l'état - le sourire d'Ezekiel lui insufflait une foule d'émotions qu'il peinait à porter pleinement désormais. ”Good evening.” ”Good evening”, répondit-il sobrement, pénétrant dans la pièce en refermant la porte derrière lui – son regard revint à Zeke en repoussant la poignée finement sculptée, qu'il relâcha pour s'approcher de la banquette. ”Please.” Il s'installa à l'endroit désigné par Ezekiel, espérant, qu'à cette distance, ses yeux n'auraient pas l'air trop bouffis par les pleurs muets de la chambre ; il adressa un regard d'ensemble au salon, comme s'il redécouvrait non seulement l'endroit, mais les textures et les couleurs, les sons et les notes de ce jazz léger qui flottait dans l'air – les propres battements de son cœur, sa respiration, la présence d'Écaille contre sa chair. ”How are you feeling tonight?”

La voix chaleureuse d'Ezekiel l'attira de nouveau à ses yeux, et Celyn se laissa légèrement aller au fond de la banquette, une main sur l'accoudoir, ses gestes encore raides, encore pris dans ce décalage entre l'invisible et le monde réel. ”Better,” répondit-il, avec l'impression de ne pas lui mentir complètement - il n'entendait plus les voix, après tout, et il avait faim. Il y eut un léger moment de battement, à redécouvrir la lueur dans les yeux d'Ezekiel – et à sentir, comme une surprise, cette flamme tiède cherchant à s'étendre dans son torse. ”Écaille has woken up.” Il vint glisser ses doigts dans son col, en sortant avec douceur le serpent ainsi lové contre sa peau – l'animal s'enroula autour de son bras, remontant sur son avant-bras en des arabesques vertes et délicates. ”I'm sorry, I'm afraid I have overslept once again.” Et un faible sourire vint étirer ses lèvres, le mot bien peu représentatif de ces heures passées dans les limbes, une référence à son précédent réveil où il s'était excusé d'avoir outrepassé ses droits d'invité.


Dernière édition par Celyn Rosier le Jeu 4 Fév - 13:48, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Ezekiel Zabini
DEATH EATER
Ezekiel Zabini
Date d'inscription : 29/05/2020
Messages : 828
Crédit : Jool (avatar). Jool (gifs). Castace (dessin).
Âge : 32 ans, le succès n'a pas d'âge (28/05)
Occupation : CEO et fondateur de la BCBC, excusez du peu. Et à ce titre, fidèle collaborateur du gouvernement pour la diffusion de la propagande et surveillance des ondes cristal. Ses autres activités ? Trois fois rien, il n'est que gestionnaire du portefeuille d'actions de l'affaire familiale, actionnaire majoritaire et propriétaire de petites entreprises britanniques, conseiller en affaires et business development. Mais ce n'est que pour le plaisir et l'argent de poche, voyez-vous.
Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t2166-don-t-be-mad-cause-
(zynk#5) The nearness of you Empty
The nearness of you
When you're in my arms and I feel you so close to me, all my wildest dreams come true. I need no soft lights to enchant me, if you'll only grant me the right to hold you ever so tight, and to feel in the night the nearness of you.
Dans une discrète inspiration, le maître des lieux accueille le regard de Celyn remontant jusqu’au sien, une accroche pourtant simple, qui insuffle des vents contraires dans son torse - une bourrasque tiède, uniquement de par sa présence, ici, dans l’intimité de sa demeure, butant contre une rafale désagréable à l'exploration impudique de la fatigue éprouvée, presque mélancolique, visible sur son visage. Ezekiel le note, comme toujours, l’ajoute dans le dossier aux lettres dorées soigneusement rangé dans un coin de son esprit ; mais Ezekiel n’en fait rien. Ce soir, alors qu’il a dû toute la journée affronter la fonte progressive de ses dernières frontières, des fondations solidifiées par des années de rigidité et de confortable solitude, Ezekiel ne souhaite en aucun cas s’attarder sur ce détail relevé.

Il préfère nettement se raccrocher au ”Better” du Rosier, et observer le contraste singulier de cette scène avec la première fois où ce dernier s’est rendu chez lui, dans cette même pièce. No need to pretend. Ils sont bien au-delà de ces paroles échangées le mois dernier ; et Ezekiel se rappelle, non sans une pointe d’amusement, avoir pensé à l’époque avoir abattu les ultimes barrières se dressant entre lui et Celyn. Un souvenir presque risible, maintenant que son âme a caressé la sienne de l’autre côté du voile, qu’il a pu plonger dans ses maux et apercevoir les profondes fissures estropiant son être - en l’accompagnant jusque dans ses limbes, un territoire autrement plus intime, où Ezekiel n’aurait jamais un instant imaginé mettre les pieds un jour.

Il laisse ses yeux répondre pour lui, jusque dans lesquels remonte son sourire chaleureux, se laissant à son tour aller contre le dossier de l’assise, une posture détendue en miroir de celle adoptée par Celyn. Et dans un même temps, Ezekiel profite du silence aussi bref que confortable pour pleinement plonger dans le regard de son invité, et se baigner sans grande pudeur dans la brèche maladroitement contenue depuis qu’il a ouvert les yeux ce matin, qui se déverse désormais dans sa cage thoracique pour recouvrir ses paroies d’une chaleureuse cotonneuse et agréable. ”Écaille has woken up.” Les pupilles du sorciers coulent jusqu’à la silhouette longiligne et familière du serpent, qui bientôt s’enroule autour du bras de Celyn. De la même manière qu’Ezekiel peut sentir son âme mêlée à celle du Rosier, sans vraiment parvenir à trouver les mots justes pour décrire cette sensation unique et imperceptible, il est habité par l’impression d’avoir hérité d’un lien similaire avec le reptile, accueilli par ses pupilles brunes - Écaille fait, après tout, partie intégrante de l’âme de Celyn. ”Je vois ça - bonsoir Écaille”, dit-il dans un sourire, une habitude de longue date désormais que de s’adresser à l’animal-lié de son invité dans la langue de Molière.

”I'm sorry, I'm afraid I have overslept once again.” C’est le moins que l’on puisse dire - pas loin de vingt-quatre heures, pour être précis, Ezekiel ayant tenu les comptes tout au long de la journée de rapides et réguliers coups d'œil vers l’horloge de son bureau, qui n’a eu de cesse de narguer sa nervosité et son impatience en poursuivant inlassablement la course de ses aiguilles. Mais l’idée de le souligner ne l’effleure même pas, avortée par le cocktail saisissant de sentiments le rendant trop indulgent et vulnérable, couplé au faible sourire naissant sur les lèvres du sorcier - un sourire pudique et sincère, à l’image de ceux que Celyn est capable d’offrir, que Zeke n’a pu prendre le temps de détailler ainsi depuis ce qui lui semble être une éternité. De ces sourires qui se sont engouffrés dans les failles de sa rigidité, y dénichant la clé de son hospitalité - entre autres choses, comprenant une confiance sensible, assez forte pour lui ouvrir les portes de l’Invisible.

Une expiration file entre les lèvres étirées d’Ezekiel, qui balaye d’un geste de la main la remarque de Celyn. ”Don’t talk nonsense, rest is an important part of the process. Besides, I already told you the guest wing is all yours, for as long as you’d need to stay.” As long as you want, retient-il sobrement de corriger, sa pensée certainement trahie par le regard engageant dont il couvre le sorcier. C’est un fait qu’il peine à pleinement entériner, une évidence pourtant qui s’est dessinée en voyant sa concentration dérobée par la présence de Celyn au Zabini Palace : passer un temps indéfini entre les mêmes murs que ce dernier serait presque naturel, sensé, logique, grisant. Peut-être se retrouverait-il même déstabilisé par ce constat, si la nature des sensations fourmillant dans sa chair depuis trop longtemps n’avait pas déjà été analysée et définie.

Son regard voyage un bref instant jusqu’au serpent glissant sur le cardigan de Celyn, avant de revenir aux yeux son invité, les sondant avec cette nouvelle complicité douce et audacieuse. ”You’re home here, Celyn.” Les mots s'échappent du livret doré pour franchir ses lèvres avec aisance ; et à ses propres paroles, Ezekiel sent son cœur faire une embardée notable dans sa poitrine. Aussi, il enchaîne promptement pour ne pas se laisser être gêné par les réactions éloquentes de son corps. ”Although I’m not going to lie : I’m glad you’re awake. I was starting to fear I would have to go to bed without having had the opportunity to make sure you were feeling better, ajoute-t-il d’une voix posée, presque basse, sans lever son regard de ses traits. ”Or just to spend some time in your company.” Son sourire se fait plus certain, un reflet de ce soulagement qu’il ne cherche à dissimuler ni dans ses mots, ni sur son visage - ni à lui-même.
Revenir en haut Aller en bas
Celyn Rosier
VOLDEMORT SYMPATHISER
Celyn Rosier
Date d'inscription : 02/06/2020
Messages : 416
Crédit : jool la best (av), ortali et jool djgjhfgh (gifs profil).
Âge : 27 ans (03/01).
Occupation : Vice-CEO de Rosier Events depuis la mort de son père ; reprend ses marques, semble plus fatigué et plus irritable que d'ordinaire (et ce n'est pas peu dire, pour un Celyn maussade de nature).
Allégeance : Les Rosier (ce qu'il en reste), Ezekiel.
Particularité : Animixé à un serpent vigne, calligraphie magique, petite malédiction des familles.
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t2187-forever-rain-celyn
(zynk#5) The nearness of you Empty
The nearness of you
When you're in my arms and I feel you so close to me, all my wildest dreams come true. I need no soft lights to enchant me, if you'll only grant me the right to hold you ever so tight, and to feel in the night the nearness of you.
Les excuses de Celyn, pourtant nécessaires, furent balayées d'un geste de la main d'Ezekiel ; on ne s'excusait, dans leur monde, jamais trop d'outrepasser ses droits, particulièrement lorsqu'il s'agissait d'un aussi long sommeil, dans la demeure privée de Zabini. Celyn savait que si Ezekiel était homme à entretenir ses relations professionnelles, et recevait parfois, comme il avait pu le recevoir par le passé, son cas était exceptionnel : à la hauteur de ces rituels, transgressant les limites soigneusement apposées par leur univers aristocratique. Celyn n'aurait pu en parler à personne d'autre qu'à Ben – ce qu'il avait fait, de fait, seulement à demi-mots, raturant la nudité partielle, le sacrifice, le contact de la paume sanglante d'Ezekiel sur son torse et son ventre, le contact de son front contre sa peau moite, autant de « technicités », comme il les appelait en son for intérieur, dont il avait épargné son cousin, les gardant pour lui sous couvert d'un tabou gêné, un secret qu'il ne partageait que dans le regard d'Ezekiel. ”Don’t talk nonsense, rest is an important part of the process. Besides, I already told you the guest wing is all yours, for as long as you’d need to stay.” Celyn n'était pas certain d'avoir, un jour, entendu Ezekiel plébisciter les bienfaits du repos ; il sentit un sentiment léger se glisser dans ce vide dont il n'était désormais que trop conscient – qu'il faudrait de nouveau remplir, petit à petit, comme on remplissait patiemment un sablier de grains de sable. ”Thank you for everything.” Un léger sourire orna cette gratitude sobre, coincée, encore, dans ce grand vide où peinait à poindre la reconnaissance : il était évident que Celyn n'aurait besoin de profiter de cette offre polie, quand bien même il la devinait sincère.

No need to pretend.

”You’re home here, Celyn.” Celyn cilla légèrement à ce constat qui, s'il l'appelait à s'ouvrir, et à accepter ce nouveau pied-à-terre que lui offrait Zeke, dessinait également une lourde pointe de malaise dans son torse, appuyant sur la blessure encore fraîche de son aller-retour de l'autre côté du monde. Il n'y aurait jamais d'autre maison que celle partie dans les flammes, que celle soufflée par ces saletés d'hybrides en une nuit, non, quelques heures à peine... ”Although I’m not going to lie : I’m glad you’re awake. I was starting to fear I would have to go to bed without having had the opportunity to make sure you were feeling better. Or just to spend some time in your company.” ”I apologise for having you worried. Today was quite uncanny, I must say,” confia-t-il en soutenant un instant le regard d'Ezekiel, avant de l'en détourner pour le poser sur Écaille, qui de nouveau cherchait à se glisser à l'intérieur de sa manche, à même sa peau. C'était un piètre choix de mot, pour désigner le long voyage dans l'Invisible et le réveil mouvementé qui avait suivi ; Celyn revoyait son agitation, une fièvre brouillant sa vision, mordant son corps de violents frissons, les images de l'autre côté se mélangeant au paysage tranquille de la chambre où on l'avait couché.

Son regard revint à celui d'Ezekiel. ”I'm feeling... Alright.” Le mot était choisi avec précaution ; il épargna à Zeke la présence de ce gouffre profond, à même son torse, tout comme il l'avait épargnée à son entourage durant de longues semaines. Seul Écaille savait, lové contre lui - alright était bien loin de convenir, en dépit de la disparition étourdissante des voix dans son crâne. Ce silence trompeur... ”However I am not sure my poor company is yet worth of your time”, rajouta-t-il avec un léger plissement des yeux, empreint d'un embarras sensible. ”Once I'm fully rested.” Alors ils pourraient reprendre leurs dîners et leurs entrevues, autant privées que publiques, désormais qu'ils avaient parcouru l'Invisible ensemble ; et tandis qu'il effleurait des doigts cette possibilité d'un futur allant au-delà d'une simple semaine, peut-être, un jour, la limite à sa vision tronquée par la tristesse et la douleur auparavant, son ventre émit un gargouillement que ni le craquement du feu magique, ni les notes du jazz léger dans l'air ne parvinrent à masquer.

Celyn, interdit, considéra un instant Ezekiel, et se sentit légèrement rougir sous cet embarrassant écart. ”I am very sorry, would you happen to have some water?” Et il s'éclaircit discrètement la gorge, mal à l'aise devant les réactions de son corps, et la manifestation évidente, primaire, contrastant avec le souffle triste à même sa chair, d'une faim qu'il n'avait connue depuis longtemps – s'il l'avait connue un jour, picorant ses assiettes par devoir plus que par réel plaisir.


Dernière édition par Celyn Rosier le Jeu 4 Fév - 13:56, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Ezekiel Zabini
DEATH EATER
Ezekiel Zabini
Date d'inscription : 29/05/2020
Messages : 828
Crédit : Jool (avatar). Jool (gifs). Castace (dessin).
Âge : 32 ans, le succès n'a pas d'âge (28/05)
Occupation : CEO et fondateur de la BCBC, excusez du peu. Et à ce titre, fidèle collaborateur du gouvernement pour la diffusion de la propagande et surveillance des ondes cristal. Ses autres activités ? Trois fois rien, il n'est que gestionnaire du portefeuille d'actions de l'affaire familiale, actionnaire majoritaire et propriétaire de petites entreprises britanniques, conseiller en affaires et business development. Mais ce n'est que pour le plaisir et l'argent de poche, voyez-vous.
Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t2166-don-t-be-mad-cause-
(zynk#5) The nearness of you Empty
The nearness of you
When you're in my arms and I feel you so close to me, all my wildest dreams come true. I need no soft lights to enchant me, if you'll only grant me the right to hold you ever so tight, and to feel in the night the nearness of you.
”I apologise for having you worried. Today was quite uncanny, I must say.” Ces excuses-ci sont accueillies avec l’esquisse d’un sourire, escaladant son visage jusqu’à ses pupilles calmes, brillant pourtant d’une lueur inhabituelle, qu’Ezekiel plonge volontiers dans celles de Celyn. Que ce dernier s’excuse d’avoir passé sa journée à dormir, du haut de son statut d’invité, est parfaitement naturel - quand bien même le maître des lieux n’a rien voulu entendre. Qu’il cherche à se faire pardonner d’avoir pu l’inquiéter de la sorte, fait éclore une tiédeur tendre, proche de la satisfaction, au fond de l’esprit de Zeke, qui ne peut s’empêcher de graver ces paroles en toutes lettres dans le dossier réservé aux souvenirs et pensées au sujet de Celyn. Égoïstement, cet insignifiant détail est gardé bien plus précieusement que l’aveu du Rosier quant à l’épreuve qu’il a pu traverser ces vingt-quatre dernières heures - une évidence, lisible à même ses traits tirés, marqués par ce nouvel aller-retour dans l’Invisible.

”I'm feeling... Alright.” Un contraste sensible, dans la suite de cette confession, avec l’état dans lequel s’est retrouvé Ezekiel toute la journée - depuis le premier rituel, et ce soir encore. Un poids nouveau écrasant progressivement son être qui, s’il n’est qu’à peine perceptible jusqu’alors, n’a de cesse de s’accrocher à ses pensées, ressurgissant à la surface de son esprit aux moments les moins opportuns. Il ne sait que trop ressentir la présence de Dan, après toutes ces années de brillantes collaborations, pour que celle de Sakpata passe inaperçue, particulièrement quand elle se glisse un peu plus chaque jour sous sa peau, s’installant avec confort avant de mettre en route la prise de ce qui, de fait, lui revient de droit. Une lourdeur qu’il n’est en aucun nécessaire d’aborder avec Celyn, Ezekiel se contentant d’acquiescer dans un faible sourire : ”This is great to hear, Celyn - that’s our goal, after all.” Car c’est absolument tout ce qu’il y a à retenir - et qui importe réellement, le reste un juste retour des choses que Zeke n’a que trop tardé à affronter.

Avec le même naturel impudique que précédemment, Ezekiel s’autorise à glisser pleinement ses pupilles dans celles de son invité, tandis qu’il croise les jambes en une posture décontractée - habituelle, et pourtant différente de par sa simple nature sincère. ”However I am not sure my poor company is yet worth of your time. Once I'm fully rested.” En cet instant seulement, le regard de Zabini quitte celui de Celyn, divaguant jusqu’aux flammes alors qu’une expression agacée se dessine sur son visage, illuminée d’un sourire poli, qui ne cherche en rien à dissimuler ce qu’il pense de la remarque (absurde) du sorcier. Si sa compagnie n’était pas digne de son temps, jamais Celyn n’aurait un jour mis les pieds chez lui ; et jamais, surtout, ne seraient-ils en train de vivre cette scène surréaliste, encore moins cet accord risqué, mettant en danger de nombreux principes appliqués tout au long d’une vie de rigidité et de sécurité. ”Oh Celyn, please. You know me, should your company not be worth my time, I would have made it clear a while ago”, assure Ezekiel en revenant aux pupilles de Celyn, un sourcil relevé pour appuyer l’absurdité d’un tel propos.

Once I’m fully rested. Force est de constater qu’il lui importe peu, désormais qu’il a pu voyager aux côtés de son âme, l’étreindre d’une manière intangible, jusqu’à ressentir ses maux et plonger dans ses limbes. Les doutes qui ont pu l’assaillir le premier jour de leurs retrouvailles, dans la bibliothèque de Benjamin, ne sont plus qu’une ombre lointaine, écrasée par le poids de ces derniers mois. Il n’y a, de fait, pas de compagnie semblable à celle de Celyn, et ce peu importe l’état dans lequel il se trouve. Zeke en a la conviction, la preuve, maintenant.

Et cela, il n’a aucune raison de le garder pour lui. Il n’a cependant pas le temps de le préciser, que les yeux de son invité se parent d’un embarras certain, et que son visage se teinte d’une légère rougeur, au gargouillis qui lui échappe. Ezekiel a déjà eu l’opportunité d’observer cette expression interdite, il y a près d’un an de cela, dans un contexte bien différent, se remémorant avec amusement la gêne profonde du sorcier lorsqu’Écaille s’était enroulé autour de son bras en plein dîner plus ou moins informel. Et c’est ce même amusement qu’il peut ressentir lorsque Celyn s’excuse aussitôt, les yeux légèrement arrondis : ”I am very sorry, would you happen to have some water?” Une expiration file entre les lèvres d’Ezekiel, se muant en un presque rire discret, tandis qu’il se redresse en couvant le Rosier du regard, un sourire en coin placardé sur ses traits. ”I’m not sure a glass of water would do the trick here, if I may”, se permet-il avec cette pointe de familiarité habituelle dans la voix, glissant ironiquement un if I may dénué de toute authenticité. Il est parfaitement naturel que Celyn se retrouve affamé, après avoir voyagé de l’autre côté du voile, puis passé la journée au lit, sans avoir avalé la moindre bouchée ; un fait que Zeke a, bien évidemment, relevé, s’organisant en conséquence pour s’assurer que son invité ne manquerait de rien à son réveil.

”There is no shame to have”, le rassure Ezekiel en détaillant un instant la teinte rosée de ses joues, avant de faire un geste en direction de la boule cristal trônant sur la table basse. ”And as your host, this is my responsibility to make sure you’re not starving under my roof.” Entre autres responsabilités qui lui reviennent fatalement, de par sa position d’hôte, autant que celle de guide. Une guidance qui se traduit au-delà de son rôle dans l’Invisible, bien au contraire, qu’il est nécessaire de poursuivre jusque dans le Visible, en s’assurant que les deux parts de Celyn se remettent de ces voyages. Aussi, Zabini s’adresse à la boule cristal, qui s’illumine d’une teinte bleutée, les notes de jazz momentanément plus discrètes lorsqu’il demande : ”Have M. Rosier dinner brought to the ground floor living room.” Ses yeux accrochent le regard du sorcier, auquel il offre un sourire engageant alors que la lueur s’éteint pour laisser de nouveau place à la douce musique envahissant la pièce de ses notes chaleureuses.

À peine a-t-il le temps de se redresser que trois elfes apparaissent à l’entrée du petit salon, les uns derrière les autres, transportant chacun une assiette dans chaque main, qu’ils viennent déposer promptement sur la table en bois laqué dans leur dos, dépourvue de nappe, sans lever les yeux dans leur direction - l’une des nombreuses règles auxquelles aucune de ces repoussantes mais pratiques créatures n’échappent au sein du Zabini Palace. Ils se retirent aussi vite qu’ils sont venus les interrompre, et Ezekiel se lève, invitant Celyn à en faire de même, pour contourner la banquette et faire face aux assiettes au contenu varié, dégageant autant de fumets délicieux, dignes des plus grands Chefs européens chez qui Ezekiel se fournit depuis des années. ”I hope you won’t mind. I wasn’t sure what you would be hungry for, therefore I had several meals prepared.” Des plats choisis avec précision, Zeke piochant dans sa mémoire organisée pour en extraire des bribes d’échanges lointains sur leurs goûts culinaires, inspiré également par les restaurants et plats sélectionnés par Celyn à l’époque où chaque vendredi soir était synonyme d’un tête à tête avec l’aîné des fils d’Aloysius Rosier. ”Hopefully at least one will suit you. If not all of them”, ajoute Ezekiel en ouvrant la main vers la table garnie, détachant son regard de l’abondance de nourriture pour sonder le visage de Celyn, un sourire aussi complice que satisfait sur ses traits détendus par la chaleur singulière au fond de son être.


Dernière édition par Ezekiel Zabini le Jeu 4 Fév - 13:58, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Celyn Rosier
VOLDEMORT SYMPATHISER
Celyn Rosier
Date d'inscription : 02/06/2020
Messages : 416
Crédit : jool la best (av), ortali et jool djgjhfgh (gifs profil).
Âge : 27 ans (03/01).
Occupation : Vice-CEO de Rosier Events depuis la mort de son père ; reprend ses marques, semble plus fatigué et plus irritable que d'ordinaire (et ce n'est pas peu dire, pour un Celyn maussade de nature).
Allégeance : Les Rosier (ce qu'il en reste), Ezekiel.
Particularité : Animixé à un serpent vigne, calligraphie magique, petite malédiction des familles.
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t2187-forever-rain-celyn
(zynk#5) The nearness of you Empty
The nearness of you
When you're in my arms and I feel you so close to me, all my wildest dreams come true. I need no soft lights to enchant me, if you'll only grant me the right to hold you ever so tight, and to feel in the night the nearness of you.
Il s'agissait, pour Celyn, d'un manque de maîtrise consternant : sur son propre corps, sur ses propres besoins – d'autant plus consternant qu'il avait lieu chez Ezekiel, devant Ezekiel, dans un cadre certes détendu, mais vingt-sept ans d'une éducation étriquée le rendait mortifié par l'expression primaire de cette faim qui le dévorait de manière parfaitement inappropriée. Une bouffée de chaleur dérangeante grimpa à ses joues à l'expiration amusée de son hôte ; Celyn lui accorda un coup d'oeil gêné, détournant le regard aussitôt qu'il le posa sur le sourire qui l'attendait, comme brûlé par l'éclat solaire de ce dernier. ”I’m not sure a glass of water would do the trick here, if I may.” Celyn posa une main légère sur son ventre coupable, comme pour endiguer l'appétit qui s'y était déclenché à son éveil, et prévenir une seconde vague de gargouillis disgracieux. ”This is utterly embarrassing, my apologies.” Il s'éclaircit légèrement la gorge dans le vague espoir de passer outre cette faim encombrante. Et Zeke ne lui faisait pas l'égard de feindre l'ignorance, non – no need to pretend, un nouvel état de fait qui fonctionnait, en l'occurrence, au détriment de sa pudeur extrême. ”There is no shame to have.”

Et pourtant ; comment pouvait-il avoir aussi faim, aussi soif, sentir battre son cœur et gonfler ses poumons sous ses inspirations régulières ? Quelque part en lui, Celyn espérait que cette acuité des sens serait temporaire – que bientôt, il pourrait retourner au gouffre sans fond, à l'ignorance douloureuse de cette peine abyssale s'étendant en lui, loin de ses sensations vivaces et vivantes, le faisant raccrocher à une existence vide, transformée sans son accord à jamais. ”And as your host, this is my responsibility to make sure you’re not starving under my roof.” Celyn redressa légèrement la nuque, son regard gêné retrouvant l'onde noisette des yeux d'Ezekiel, une brève seconde avant que ce dernier ne détourne le regard. I'm not starving – les mots restèrent coincés derrière ses lèvres scellées ; il était affamé, depuis de longues semaines, et en dépit de toute sa honte, le grondement de son corps fin (trop) le poussait à accepter cet embarras pénible qu'était sa propre faim.  ”This isn't necessary, really”, commença-t-il en voyant Zeke faire un geste en direction de sa boule cristal, ses craintes ravivées par l'assurance bonhomme du sorcier envers cette interruption déplacée et déplaisante de son propre estomac. ”Have M. Rosier dinner brought to the ground floor living room.” ”Ezekiel...” Et ce dernier, peu déstabilisé par l'expression de sa gêne, répondit par son implacable, et chaleureux sourire – qui lui coula jusque dans le ventre, détendant son estomac comprimé d'embarras pour mieux le lui remplir d'un léger malaise.
Ce n'était pas l'heure de manger, quand il avait encore à retourner au gouffre dans son buste.

Trois elfes apparurent avec trois assiettes lourdement chargées ; Celyn se redressa instinctivement sur la banquette, et sous l'invitation d'Ezekiel, se leva à son tour, embarrassé, confus pour le dérangement qu'il provoquait au sein même de la villa Zabini. ”I hope you won’t mind. I wasn’t sure what you would be hungry for, therefore I had several meals prepared. Hopefully at least one will suit you. If not all of them.” Le regard de Celyn tomba sur les plats alignés sur la table en bois : son cœur rata un battement en découvrant parmi ses mets favoris, des réminiscences virulentes de l'avant étalées à ses yeux éveillés – quand tout suivait paresseusement son cours, quand Celyn n'était pas encore seul (du moins, pas de façon si absolue, si évidente). Son ventre se tordit sous les fumets délicieux remontant le long de ses synapses, arrachant un bourdonnement affamé à son estomac – qu'il recouvrit de sa propre voix, anticipant la nouvelle catastrophe, pressant sa paume contre son ventre. ”This is way too much.” Ses yeux brillèrent d'une lueur équivoque lorsqu'il les reposa sur son hôte. Celyn avait payé le prix, comme stipulé dans ce contrat dont les clauses avaient été durement négociées d'un côté comme de l'autre : mais ces siestes généreuses et ce dîner copieux dépassaient leur accord, et Celyn n'appréciait guère d'être endetté, particulièrement auprès d'Ezekiel. Il n'était plus certain, non plus, que leur accord s'arrête au cadre des affaires, désormais.

Il le repaierait en cadeaux, en dîners, comme il était de coutume lorsqu'un service était rendu (ne reste jamais endetté auprès d'un autre, était l'un des enseignements des Rosier) effleurant les possibles façons de lui exprimer sa gratitude, et de se débarrasser de cet encombrant fardeau que se trouvaient être les attentions d'Ezekiel (souvent exubérantes, néanmoins particulièrement justes, comme ce repas opulent où figuraient des saveurs trouvant grâce à son palais délicat).

Il se tint une brève seconde, une main sur le dossier de la chaise, à considérer ses options. Il aurait pu décliner son offre, prendre congé, retrouver Ben et sa tante, demander à Reiner de lui préparer à manger – mais Ezekiel avait vu à travers ses yeux, au-delà du voile, lié ses doigts aux siens, poussé avec lui les portes aux mécanismes complexes au-delà même de son esprit terrestre. Il l'avait baigné de sang de ses paumes, et l'en avait nettoyé quelques heures plus tard ; il l'avait vu pleurer toutes les larmes de son corps, assisté à la lente remontée vers la surface, ponctuée de rechutes virulentes dont il avait fait les frais ; et flottait le souvenir lointain et flou d'un bref baiser, une pression légère à laquelle avait suivi un brusque embarras.

Aussi Celyn laissa-t-il la chaise se déplacer d'elle-même pour lui permettre de s'asseoir, ses yeux brossant un instant le visage d'Ezekiel avant de glisser sur les trois assiettes gracieusement remplies, qu'il considéra un instant en silence, plaçant sa serviette sur ses genoux. Son regard glissa de nouveau à Ezekiel, une expression sobrement embarrassée sur ses traits. ”I don't know where to start”, s'expliqua-t-il, avant que l'absurde de la situation ne lui tire un sourire crispé ; il cilla légèrement devant les yeux bruns de son hôte, revint à leur table, attiré aux plats par la faim dévorante qui lui tournait dans le ventre désormais. Il attira à lui une assiette vide, ainsi que celle contenant les langoustines braisées et les cœurs d'artichaut rôti – une copie presque conforme d'un de ses favoris de La Licorne Bleue. ”Will you be joining me?” Ses yeux revinrent à Ezekiel, attendant poliment sa réponse, en dépit de l'étourdissement voluptueux que provoquaient les fumets, décuplés par l'odorat d'Écaille qui sondait l'air de sa langue noire, accroché à son bras.


Dernière édition par Celyn Rosier le Jeu 4 Fév - 14:04, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Ezekiel Zabini
DEATH EATER
Ezekiel Zabini
Date d'inscription : 29/05/2020
Messages : 828
Crédit : Jool (avatar). Jool (gifs). Castace (dessin).
Âge : 32 ans, le succès n'a pas d'âge (28/05)
Occupation : CEO et fondateur de la BCBC, excusez du peu. Et à ce titre, fidèle collaborateur du gouvernement pour la diffusion de la propagande et surveillance des ondes cristal. Ses autres activités ? Trois fois rien, il n'est que gestionnaire du portefeuille d'actions de l'affaire familiale, actionnaire majoritaire et propriétaire de petites entreprises britanniques, conseiller en affaires et business development. Mais ce n'est que pour le plaisir et l'argent de poche, voyez-vous.
Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t2166-don-t-be-mad-cause-
(zynk#5) The nearness of you Empty
The nearness of you
When you're in my arms and I feel you so close to me, all my wildest dreams come true. I need no soft lights to enchant me, if you'll only grant me the right to hold you ever so tight, and to feel in the night the nearness of you.
A la gêne et la pudeur de Celyn Rosier, Ezekiel n’a jamais su répondre que par cette assurance manifeste, balayant avec aisance, parfois amusement, les causes de son embarras ou de sa retenue ; un défi personnel, dans les premiers temps, que de percer à jour les frontières dressées entre eux par l’aîné des Rosiers, comme il aurait pu le faire avec n’importe qui, ne rougissant pas devant le plus inabordable des sorciers de sang-pur britanniques. Le fait est qu’Ezekiel n’a plus l’impression d’enfoncer par la force et la répétition des murs trop solides ; ces échanges aux airs de joute, parfois même une danse à la chorégraphie experte, n’ont plus lieu d’être, remplacés par un rythme plus naturel qui, s’il est teinté des notes de cette dynamique qu’ils ont toujours connue, revêt un visage autrement moins factice et musclé.

Il n’a jamais été aussi aisé d’agir en présence de Celyn qu’en cet instant, où les pupilles brunes de Zeke ne quittent pas les traits réservés et toujours embarrassés de son invité, ce dernier examinant de son regard les plats étalés devant eux. Comment ne pas agir avec un naturel plus certain, quand il a pu voir à travers ses yeux et sentir son âme fondre dans la sienne ? Retrouver la physicalité de ce côté de l’existence implique, certes, d’embrasser de nouveau ce qu’ils sont dans ce monde ; cela n’enlève pourtant en rien ce sentiment d’unisson saisissant, qui semble les avoir suivi jusque dans leurs échanges, qu’Ezekiel peut sentir battre dans le secret de son torse. ”This is way too much.” Peut-être - l’abondance de plats, comme l’étendue de son hospitalité et de sa tolérance à son égard. Mais il n’est plus évident de discerner les limites, les frontières, de ce qui a été défini lors de leurs négociations ; Ezekiel les sait franchies, depuis un certain temps, s’en rendant pleinement compte désormais. Un sourire éclaire son visage lorsque Celyn raccroche son regard, penchant légèrement la tête dans un discret haussement de sourcils. ”Don’t you worry, I won’t be upset if you don’t eat all of it”, assure-t-il en étirant les lèvres, faisant quelques pas plus en avant, la main ouverte en direction des trois copieuses assiettes qu’il sait être appropriée pour le palet de son invité.

L’invitation est saisie par Celyn, qui finit par prendre place autour de la table sous le regard engageant et satisfait de son hôte, encore debout derrière l’une des chaises sur le dossier de laquelle se sont refermés ses doigts ornés de bagues, dont les dorures et pierres précieuses attirent la lumière chaude du salon. ”I don't know where to start.” La politesse embarrassée du Rosier fait naître, en miroir, un sourire courtois sur le visage d’Ezekiel pour toute réponse - différent des rictus policés qu’il peut offrir au reste du monde néanmoins, la chaleur dans son regard marquant un contraste certain avec ces derniers. Son invité semble toutefois trouver rapidement son bonheur, en tournant son choix vers l’une des trois assiettes, se servant, comme à l’accoutumée, avec une délicatesse réservée, une attention visible portée à chacun de ses gestes avant que ses yeux ne reviennent à ceux de Zeke : ”Will you be joining me?” Un moment de battement s’installe, la réponse immédiate qui s’impose à lui retenue à l’entrée de sa gorge lorsqu’il ouvre la bouche. No need to pretend ; une promesse couvrant un spectre large de faux-semblants et d’obligations, dont se défaire demande un instant de réflexion tant ils peuvent être ancrés, presque naturels quand le masque n’a pas été retiré depuis des années. Aussi Ezekiel ravale le ”Of course” qu’il aurait instinctivement offert dans d’autres circonstances, habitué à enchaîner les repas d’affaires par bienséance, assouplissant son estomac à l’aide de quelques potions nécessaires pour maintenir son rythme de vie. Parce qu’il ne s’agit plus d’un contexte de business, ni d’une situation où les apparences sont primordiales. ”I’m afraid I already had dinner an hour ago”, avoue-t-il en détendant les traits de son visage, ouvrant les mains une seconde pour souligner ses propos, avant de prendre place à son tour autour de la table, s’installant en face de Celyn. ”But I certainly won’t let you face an empty chair while you’re eating.” Et passer à côté d’un moment en sa compagnie, quand le profond sommeil du Rosier l’a coupé de la possibilité de profiter un minimum de sa présence sous son toit.

Ainsi Ezekiel reste à ses côtés, notant sans mal la gêne légère de Celyn - compréhensible, en un sens, qui ne le serait pas en se trouvant à manger seul sous le regard de son hôte ? Alors Zeke se prend naturellement à faire ce qu’il sait faire de mieux : alléger l’atmosphère, la manipuler aisément pour défaire la tension qui peut s’y trouver, sans rien forcer néanmoins, engageant simplement une conversation ponctuée de sourires et de regards sincères. Il ne peut nier la satisfaction que de voir Celyn reprendre des couleurs et un semblant de vie autour de sa table, un contraste avec le Celyn baignant dans ses larmes et ses maux.

Ce n’est que lorsque Celyn repousse l’assiette devant lui après en avoir terminé son contenu, qu’Ezekiel réalise qu’il n’a pas porté un seul regard à sa montre depuis son arrivée dans le salon ; des vents contraires soufflent dans sa poitrine à ce constat - balayés dès qu’il prend connaissance de l’heure d’un rapide coup d’oeil, un simple ancrage à la réalité qui lui permet de reprendre le cours des événements. La conversation est reportée autour de la table basse, où un service à thé se tient déjà lorsqu’ils s’installent de nouveau sur la banquette, Ezekiel se penchant en avant pour faire le service avec minutie. ”Tonight’s English, I hope it’s alright”, dit-il en reposant la théière fumante, les notes florales du Darjeeling une réminiscence de leur première entrevue après le réveil inattendu de Celyn, des retrouvailles à la tournure tout aussi inattendue. Ezekiel caresse un instant ce souvenir, un sourire léger flottant sur ses lèvres, avant de se tourner vers son invité, son regard accrochant le sien aussitôt. ”If I recall correctly, we shared the exact same tea that very first time I visited you at Benjamin’s”, ajoute-t-il, pensif, comme s’il s’agissait d’une simple coïncidence et que quoi que ce soit était laissé au hasard dans son monde rigide et millimétré.

Ses yeux se baissent un instant, les images de la scène encore vives à la surface de son esprit - Celyn dans sa chaise roulante, son teint terne, sa main dans la sienne, les larmes lui échappant devant ses pupilles ébahies. Autant de détails qui ont écrit le chemin qu’ils ont emprunté, qui les ont guidés jusqu’à ce moment précis, lui semble-t-il. ”It feels like a lifetime ago, doesn’t it?” Et pourtant, chaque seconde est gravée à même sa mémoire organisée. Ezekiel remonte son regard jusqu’au visage de Celyn, en même temps que sa paume glisse sur la main posée sur la banquette de ce dernier, de la même manière qu’il a pu le faire il y a des mois dans la bibliothèque de Benjamin, les battements de son coeur se faisant plus prononcés dans son torse à ce simple contact, qui lui paraît autrement plus naturel et pourtant signifiant à la fois que cette première fois à serrer ses doigts dans les siens. ”At least, it feels we’ve come quite a long way since that day.” Une voie aux détours sinueux, qu’Ezekiel s’est vu suivre avec précaution, jaugeant les risques encourus à chaque pas - qu’il ne regrette pas d’avoir empruntée.
Revenir en haut Aller en bas
Celyn Rosier
VOLDEMORT SYMPATHISER
Celyn Rosier
Date d'inscription : 02/06/2020
Messages : 416
Crédit : jool la best (av), ortali et jool djgjhfgh (gifs profil).
Âge : 27 ans (03/01).
Occupation : Vice-CEO de Rosier Events depuis la mort de son père ; reprend ses marques, semble plus fatigué et plus irritable que d'ordinaire (et ce n'est pas peu dire, pour un Celyn maussade de nature).
Allégeance : Les Rosier (ce qu'il en reste), Ezekiel.
Particularité : Animixé à un serpent vigne, calligraphie magique, petite malédiction des familles.
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t2187-forever-rain-celyn
(zynk#5) The nearness of you Empty
The nearness of you
When you're in my arms and I feel you so close to me, all my wildest dreams come true. I need no soft lights to enchant me, if you'll only grant me the right to hold you ever so tight, and to feel in the night the nearness of you.
Le regard de Celyn suivit les mouvements souples d'Ezekiel, ses mains patiemment posées sur la nappe en une mesure de politesse nécessaire, devenue fardeau à l'appel primaire des fumets des plats disposés devant lui – il avait subi longtemps, dans l'enfance, la présence de sa mère à sa table, premier oisillon fragile qu'elle couvait de ses yeux noirs, suivant attentivement sa fourchette du regard, l'enjoignant à manger plus après de longs jours passés au lit. C'était une des règles de la bienséance, soulignée chez les Rosier comme ailleurs : et au léger inconfort d'avoir à faire spectacle de son dîner, se mélangeait la tension légère d'avoir sur lui rivés les yeux d'Ezekiel. Grisante, plus que véritablement un obstacle. Sa faim était également telle qu'elle brouillait ses repères, et ce fut avec des mains fébriles, les gestes retenus afin d'endiguer un empressement de sauvage, que Celyn entama son repas.

Le choc le heurta de plein fouet, sa première bouchée, puis la seconde, puis celle d'après un éclatement d'autant de saveurs et de parfums familiers et pourtant inconnus ; Celyn redécouvrait le goût des choses pour la première fois, ses sens aveugles purgés par le passage de l'autre côté du voile. Lui qui n'avait jamais pris plaisir à manger, l'acte même une nécessité biologique, les dîners un prétexte social pour une discussion d'affaire, avala avec délice le contenu de ses fourchettes, ses gestes à peine plus rapides face à ce repas transformé en festin dès la première seconde. Il revenait régulièrement à Ezekiel, conscient de son regard sur lui, prenant garde à contrôler cette avidité inédite sous sa peau. Peut-être que sa présence avait à voir avec la faim furieuse qui lui rongeait le ventre, et qu'il comblait peu à peu des mets délicatement cuisinés et des sourires tout aussi raffinés de son hôte, que les yeux de Celyn redécouvraient, eux aussi, comme une autre délicatesse, entre deux bouchées lentes. Une fois de plus, quand bien même le décor était autrement plus intime cette fois, Celyn se retrouvait autour d'une table en la compagnie d'Ezekiel, couvé par ses yeux brillants et sa conversation légère. It seems you two are bound to meet for dinner and wine.

Il laissa derrière lui plus de la moitié des trois assiettes, les quantités réparties en parts égales, presque calculées – deux fois plus que ce qu'il pouvait manger, parfois en une journée, depuis son réveil – et se leva en compagnie d'Ezekiel, pour retrouver le confort de la banquette, la promesse du thé un délice de plus dans ce monde nouveau où Celyn était miraculeusement en phase avec ses sens terrestres. ”Tonight’s English, I hope it’s alright.” Le regard de Celyn remonta jusqu'au profil d'Ezekiel, tandis qu'il reposait la théière, frappé par l'écho de ses paroles le renvoyant à... ”If I recall correctly, we shared the exact same tea that very first time I visited you at Benjamin’s.” Ses traits se tendirent légèrement à la mention de ce souvenir, avant de s'assouplir lorsqu'il détourna le regard ; il baissa les yeux sur ses jambes croisées et son pantalon droit, le lissant brièvement sous ses doigts. ”Darjeeling.” Son palais, désormais éveillé, était un véritable catalogue de souvenirs, redistribuant les notes florales de ce thé, teintée d'une note de sel – Celyn, embarrassé, ne releva les yeux coupables de ces pleurs que lorsque son hôte reprit la parole. ”It feels like a lifetime ago, doesn’t it?”

Ses yeux rencontrèrent de nouveau les siens, et s'accrocha dans un même mouvement, comme accompagnant ce regard, sa main à la sienne – un contact simple, sa paume sur le dos de sa main, une pression légère et réconfortante, jumelle à celle de leurs (désastreuses) retrouvailles qui provoqua un battement maladroit dans le torse de Celyn, bien trop conscient de la chaleur d'Ezekiel sur sa peau fraîche, du souvenir de ses larmes certainement intact dans son esprit redoutablement attentif. ”At least, it feels we’ve come quite a long way since that day.” Celyn força un léger sourire, l'embarras de cette scène chez Benjamin encore vif à son esprit, en dépit de la compassion sincère d'Ezekiel, et de ces semaines qui lui paraissaient, à lui aussi, être une éternité. Il n'oubliait que rarement les situations d'inconfort, les malaises de son existence gravés à même sa mémoire ordonnée. ”It does, indeed”, reconnut-il sobrement en coulant un regard jusqu'au thé servi, le poids de sa main sur la sienne se faisant sentir. ”Thank you for the tea.” D'un geste assoupli par son ventre plein et la légèreté précautionneuse de son crâne, il reprit sa main pour l'enrouler autour de l'anse de sa tasse en porcelaine, son autre main accompagnant le geste en soutenant cette dernière.

Il y eut quelques secondes de battement, où Celyn replongea dans cet entremêlement de souvenirs, feuilletés rapidement dans son esprit. ”May I ask you something?” demanda-t-il avec politesse, quittant l'onde noire de son thé anglais pour raccrocher le regard aux teintes similaires d'Ezekiel, attendant son autorisation pour continuer sur sa lancée. ”I'm sorry if this comes accross blunt, but, il sonda lentement ses pupilles, why are you doing this?” Ezekiel semblait plus fatigué que d'ordinaire, en dépit de ses sourires constants et de la lueur avenante au fond de ses yeux, un état de fait que Celyn constatait plus vivement désormais qu'on lui avait retiré le mal qui obstruait sa vue – de leur premier rituel, il se rappelait le souffle rapide du sorcier en le ramenant à sa chambre, le teint qui, sous ses paupières lourdes, lui était apparu spectaculairement pâle, à la lumière basse de la chambre. Il n'y avait pas que lui, au centre de ce rituel, quand bien même Ezekiel tâchait de gommer sa propre charge – il y avait autre chose, pour pousser le CEO à se dévoiler, littéralement, pour son propre bien.

Après tout, Ezekiel était connu pour sa générosité intéressée, parfois redoutable ; la contrepartie demandée en retour, il s'en rendait compte maintenant qu'ils se trouvaient au cœur de leur accord, semblait être un accord de convenance, un bien matériel désuet face à l'ampleur de ce service qu'il lui offrait. ”I've been trying to understand, now that I am out of this horrid, impotent state of mine, and although I think I do see what could lead you to help, it does not seem nearly enough, compared to the trouble you went and are still going through every time.” And there are some options I'm not quite certain of. L'implication de sa tante Esmée, la préparation complexe des rituels, cette main qu'il lui avait tendue aux premières mentions de ces cris qui le tourmentaient ; c'était, dans le monde d'Ezekiel Zabini dont Celyn était un observateur attentif, autant d'anomalies qu'il ne parvenait à s'expliquer entièrement, depuis l'extérieur, les quelques coups d'oeil lancés à l'intérieur, par les brèches découvertes au fil de leurs rencontres, ne parvenant à combler les parts d'ombre, cherchant cette même réponse à même ses traits, les balayant de son regard désireux de rectifier cette entorse à la logique de cet univers lointain.

Ce ne pouvait pas être pour lui ; ces pensées sentimentalistes n'avaient pas leur place dans leur rapport pourtant particulier. ”Why are you helping me?” reprit-il en détachant précautionneusement ses syllabes, cillant légèrement dans son regard, son coeur repu accélérant malgré lui l'allure.
Revenir en haut Aller en bas
Ezekiel Zabini
DEATH EATER
Ezekiel Zabini
Date d'inscription : 29/05/2020
Messages : 828
Crédit : Jool (avatar). Jool (gifs). Castace (dessin).
Âge : 32 ans, le succès n'a pas d'âge (28/05)
Occupation : CEO et fondateur de la BCBC, excusez du peu. Et à ce titre, fidèle collaborateur du gouvernement pour la diffusion de la propagande et surveillance des ondes cristal. Ses autres activités ? Trois fois rien, il n'est que gestionnaire du portefeuille d'actions de l'affaire familiale, actionnaire majoritaire et propriétaire de petites entreprises britanniques, conseiller en affaires et business development. Mais ce n'est que pour le plaisir et l'argent de poche, voyez-vous.
Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t2166-don-t-be-mad-cause-
(zynk#5) The nearness of you Empty
The nearness of you
When you're in my arms and I feel you so close to me, all my wildest dreams come true. I need no soft lights to enchant me, if you'll only grant me the right to hold you ever so tight, and to feel in the night the nearness of you.
Le contact est léger, simple et, surtout, n’est pas inédit entre eux - un unique reflet de cet instant où l’humanité de Celyn s’est révélée à lui pour la première fois, une scène cruciale dans la direction qu’ils se sont vus prendre par la suite, pour les mener à ce moment précis, imprévisible et pourtant terriblement réel, tangible à même sa paume étendue sur le dos de la main. Simple et pourtant singulier, dans leur univers d’apparence et de pudeur, un aveu silencieux de ce que Ezekiel ne saurait, et ne voudrait surtout, mettre en paroles ; les mots lui semblent, pour une fois, bien grossier pour définir cette assurance qu’il sent battre avec douceur dans sa poitrine et qui a guidé certains de ses pas, et assurément, précipité certaines de ses décisions. ”It does, indeed. Thank you for the tea.” Un faible sourire se dessine sur ses lèvres, tandis qu’il balaye de sa main libre les remerciements aussi polis que superflus de Celyn - au vue des récents événements, de sa présence même en tant qu’invité d’honneur chez lui, il lui semble à contre-courant d’être remercié pour un détail si limpide.

La souplesse et la sobriété avec laquelle Celyn reprend sa main enjoint Ezekiel à faire de même, la décalant tout juste sur la banquette pour le libérer en baissant l’espace d’un instant le regard, conscient d’avoir franchi, d’un simple geste, bien des barrières érigées entre eux pendant longtemps - dont il peut néanmoins sentir les fondations remuer, se mouvoir de manière presque imperceptible, et pourtant terriblement tangible, comme peuvent l’être leurs voyages de l’autre côté du voile, des étreintes nécessaires estompant certaines frontières. ”May I ask you something?” Toute son attention est tournée vers Celyn lorsqu’il répond sans même y réfléchir un ”Always.” perdu dans un sourire, s’installant plus confortablement dans le banquette alors que son esprit se met déjà en route pour anticiper cette question, un automatisme développé par le temps et son expérience professionnelle, prenant le dessus lorsqu’il se retrouve pris dans les phares des pupilles brunes de Celyn. ”I'm sorry if this comes across blunt, but, why are you doing this?”

Évidemment, cette question-ci se trouvait dans la liste des interrogations probables dressée par son réflexe anticipatif ; néanmoins, une part d’Ezekiel espérait qu’elle ne serait posée. Il y a des choses qu’il est préférable de ne pas énoncer, qui trouvent leur beauté dans le silence et par leur simple existence, qui même peuvent perdre de leur éclat singulier une fois révélées et lâchées dans la nature. Et il apparaît comme une évidence que l’une des réponses à cette question, aussi simple puisse-t-elle paraître, appartient à cette catégorie. Aussi Ezekiel hausse légèrement les sourcils en joignant ses mains sur ses jambes, considérant en silence l’étendue expliquant ce why, mais également celle se cachant derrière ce this comprenant bien trop de faits désormais. Plutôt que de se jeter à l’eau, et de révéler ce qui ne devrait l’être qu’avec précaution, mieux vaut laisser Celyn aiguiser son interrogation, ce qui ne tarde pas à se produire. ”I've been trying to understand, now that I am out of this horrid, impotent state of mine, and although I think I do see what could lead you to help, it does not seem nearly enough, compared to the trouble you went and are still going through every time.” Ses doigts se crispent légèrement à la mention de son implication dans ce qui est sous-entendu, sans être pleinement explicité dans les paroles de Celyn - l’épreuve physique et psychologique que représentent les rituels pour Ezekiel, un fait qu’il s’avoue avec difficulté, et qui ne semble pas être passé inaperçu, sans grande surprise, à l’oeil minutieusement observateur de son invité. Le risque, également, que représente cette porte qu’il a ouverte sur une part de lui-même à Celyn, quand il pourrait très bien le trahir et faire circuler cette information sensible sur lui et attirer des regards malveillants sur sa familiarité avec cette magie méconnue, quand bien même le contrat magique de confidentialité qu’ils ont signé prévient une telle possibilité.

”Why are you helping me?”

La voix de Celyn retombe, en même temps que le coeur d’Ezekiel se presse un instant dans sa poitrine, la perspective d’ouvrir une nouvelle porte (encore une) face aux yeux prudents plantés dans les siens le mettant face à une situation presque inédite, sensiblement différente de celles auxquelles il est confronté chaque jour, et dans lesquelles il navigue avec aisance. Il n’y a rien d’aisé ici, à devoir faire apercevoir à son invité un peu plus que ce dont il est capable de montrer, des murs solides que ce dernier abat un à un, sous les yeux impuissants d’Ezekiel, son royaume rigide et fermé à quiconque mis à mal par une seule et même personne. ”Fair question”, débute-t-il avec précaution dans un sourire léger - l’une de ces introductions lui faisant gagner du temps et lui permettant d’aligner correctement ses pensées, d’en éliminer certaines, affinant naturellement ce qui cherche à filer entre ses lèvres. Il se redresse doucement sur la banquette, et se tourne face à Celyn pour lui signifier qu’il prend au sérieux son interrogation, ne prenant pas la peine de se saisir de la tasse fumante qui l’attend sur la table basse - il n’a jamais bu du thé que pour respecter les traditions britanniques, la convenance et les apparences ne sont plus ce soir. ”And quite an uneasy one, if I may be honest, as there are numerous reasons, and some you are without a doubt already aware of, just like you stated. But I’ll do my best to answer thoroughly.” As there’s no need to pretend now, une formule qu’il invoque dans le secret de son esprit pour poursuivre avec assurance, malgré l’inconfort s’installant progressivement dans sa poitrine.

”First of all, and you won’t exactly be surprised to hear this, I’ve been doing this for myself. Let’s say I had unfinished business that helping you led me to solve, and it was a given opportunity to hit two birds with one stone.” Avec précaution, comme toujours, Ezekiel avance sans quitter le regard de Celyn, une expression plus sérieuse déjà sur le visage à la mention risquée de ce unfinished business qui pourrait ouvrir la voie de nombreuses autres interrogations auxquelles il lui serait tout simplement impossible de répondre, ces raisons-là trop sensibles et enterrées. Ainsi il fait le choix d’ajouter avec un sourire sincère : ”Those are the reasons I’d rather not go too much into details, as they are exclusively between me and Esmée. But rest assured, it has nothing to do with you or what we are doing during these ceremonies.” Le mensonge se glisse instinctivement dans ses paroles, une barrière de plus se dressant d’elle-même pour couvrir ce qui ne sera jamais révélé, cette affliction qui se faufile un peu plus chaque jour dans sa chair, au fil des rituels, un secret qu’il emportera avec lui dans sa tombe - ou dans sa carcasse immobile, incapable de le livrer à qui que ce soit.

Quelques secondes de battement s’installent entre eux, pendant lesquelles Zeke baisse le regard pour balayer de ce dernier la tasse entre les mains de Celyn, la température particulière de sa peau encore présente au creux de sa paume, une invitation le poussant à franchir ce qu’il n’aurait jamais pensé un jour devoir exprimer, ni réussir à le faire - les mots semblent réduire vulgairement ce qu’il abrite en lui depuis de longs mois, si ce n’est plus désormais, cette part humaine que Celyn a fait fleurir de nouveau, qu’Ezekiel a cherché à ignorer par tous les moyens possibles, jusqu’à être pleinement confronté à sa détresse. ”As for the other reasons, the main reasons...” Son regard remonte dans le sien, en même temps qu’une chaleur vient investir son visage, sans rien en trahir néanmoins, habitué à dissimuler ses émotions malgré l’intensité de celles battant sous sa peau en cet instant. ”I’m helping you because there is no other choice. Because letting you sink would be similar to mourning you a second time, and I found myself unable to let that happen.” Affronter la douleur de le perdre à nouveau, devoir refermer et brûler pour de bon le dossier aux lettres dorées constamment présent dans un coin de son esprit, autant d’épreuves auxquelles Ezekiel a su ne pouvoir se confronter lorsqu’il a retrouvé le visage de Celyn après son réveil, dans le bibliothèque de Benjamin. ”It may not seem nearly enough, yes, I hear you. But that was the only solution to keep that promise I made to myself when you woke up : that if for any reason you were to slip again, I would hold you back. Because I fear losing you again would be a stronger affliction than what I’m going through right now. That’s why I’m helping you”, conclut Ezekiel, alors qu’il retient son souffle face à cette impression de sauter dans le vide, en révélant à Celyn les raisons derrière ses choix, et la faiblesse sensible qu’il représente pour lui - que le perdre à nouveau serait plus insupportable que bien d’autres peines.
Revenir en haut Aller en bas
Celyn Rosier
VOLDEMORT SYMPATHISER
Celyn Rosier
Date d'inscription : 02/06/2020
Messages : 416
Crédit : jool la best (av), ortali et jool djgjhfgh (gifs profil).
Âge : 27 ans (03/01).
Occupation : Vice-CEO de Rosier Events depuis la mort de son père ; reprend ses marques, semble plus fatigué et plus irritable que d'ordinaire (et ce n'est pas peu dire, pour un Celyn maussade de nature).
Allégeance : Les Rosier (ce qu'il en reste), Ezekiel.
Particularité : Animixé à un serpent vigne, calligraphie magique, petite malédiction des familles.
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t2187-forever-rain-celyn
(zynk#5) The nearness of you Empty
The nearness of you
When you're in my arms and I feel you so close to me, all my wildest dreams come true. I need no soft lights to enchant me, if you'll only grant me the right to hold you ever so tight, and to feel in the night the nearness of you.
Celyn suivit discrètement du regard le changement dans les traits d'Ezekiel, son sourire se crispant imperceptiblement au coin de ses lèvres, la nuance d'une gêne dont il lui livra les raisons. Un motif personnel ; bien sûr. Celyn s'était simplement attendu à ce qu'il soit, d'une façon ou d'une autre, lié aux affaires – il ne montra rien de sa surprise, au-dessus de sa tasse, à la mention de sa tante, et d'affaires, de fait, autrement plus familiales, notant scrupuleusement ces informations légèrement déroutantes, de par leur nature et de par leur mystère. ”As for the other reasons, the main reasons...” Il y eut un battement, léger, presque imperceptible ; une micro-seconde où le regard d'Ezekiel remonta jusqu'au sien, où ils retinrent tous deux leur respiration – où Celyn crut sentir que se trouvait, dans ces motivations principales, quelque chose de primordial. Quelque chose qui allait changer son existence, la clé d'un mystère qu'il ignorait encore porter en lui, l'ouverture de cette porte qu'il avait entrouvert sans oser franchir pleinement jusqu'alors. ”I’m helping you because there is no other choice.” Celyn reposa sa tasse sur sa coupelle, saisi par ce pressentiment prenant vie dans la bouche d'Ezekiel. ”Because letting you sink would be similar to mourning you a second time, and I found myself unable to let that happen. It may not seem nearly enough, yes, I hear you. But that was the only solution to keep that promise I made to myself when you woke up : that if for any reason you were to slip again, I would hold you back. Because I fear losing you again would be a stronger affliction than what I’m going through right now. That’s why I’m helping you.”
Ezekiel craignait de le perdre. De le perdre, une fois de plus.

Celyn décroisa précautionneusement les jambes, et reposa avec une lenteur calculée sa tasse et sa coupelle sur la table basse, accompagnant sans la voir la vapeur du Darjeeling du regard. Un calme d'extérieur, pour compenser le grand fracas qui retentissait en lui ; un bref instant, il avait cru avec angoisse au retour des échos dans son crâne, avant de comprendre qu'il ne s'agissait en réalité que des rouages de son esprit s'échauffant à décortiquer, décomposer, analyser et reconstruire logiquement les paroles d'Ezekiel afin de coller à l'image de ce fin calculateur, féroce et prêt à tout, qu'il lui connaissait.

Il abandonna vite, lorsqu'il comprit qu'il n'y avait rien à décortiquer de plus que ce qu'il lui faisait voir.
Après leur voyage dans l'Invisible, l'un contre l'autre (l'un dans l'autre, si la pensée même ne l'avait pas plongé dans un profond embarras, quand bien même ils se trouvaient au-delà de leurs corps), il n'y avait plus de doute. Ezekiel lui parlait avec une sincérité dont il ne l'aurait cru capable.

Il y eut un bref silence, où Celyn considéra le plateau et ses dorures, laissé coi par la franchise conséquente, presque brutale, de la réponse d'Ezekiel, peinant à trouver ses propres mots, cherchant au-delà de répétitions simplettes, confuses, de tournures de phrases ne laissant pas la place à ces ambiguïtés pourtant adorées d'Ezekiel. ”I can see how my question may have come as uneasy”, fit-il d'une voix prudente, décortiquant chaque syllabe de cette politesse de circonstance pour se donner un peu plus de temps, déportant son regard un peu plus sur la droite, du côté de la table d'Ezekiel, ouvrant le visage sans néanmoins remonter jusqu'aux yeux brillants de son hôte. Il s'interrompit, sa bouche plâtrée par la fausseté de ces mots, autant de meubles polis tranchant avec le silence s'appesantissant sur eux – un silence apparent dont Celyn ne prit conscience qu'en reprenant la parole, son cœur tambourinant lourdement dans son torse depuis déjà de longues secondes.

There is no other choice. Ses yeux chutèrent de nouveau sur ses propres mains, sagement jointes sur ses cuisses, tandis que les mots résonnaient lourdement contre lui, avant de se fondre dans les battements de son coeur. ”I do feel I have been holding onto you since you first visited me.” Quand bien même il n'avait pu refermer la main, plongé dans ses abysses de tristesse, qui avait enserré la sienne avec douceur – il s'était fermement accroché aux épaules d'Ezekiel, quelques semaines plus tôt, sa fébrilité, au sortir du rituel, contrastant avec la solidité de ces dernières. Son regard grimpa avec précaution jusqu'au regard de son hôte, soucieux de nuancer ses dires, et d'alléger la lourde responsabilité de son rétablissement ainsi apposée sur lui. ”My cousin and my aunt have been of great support, they did everything and beyond, truly.” Un haussement de sourcils bref, discret, souligna avec insistance le rôle des Rosier dans son rétablissement, ouvrant discrètement une paume comme pour insister sur la cohésion familiale entre eux, et se préparer à la suite de ce but menaçant. ”However, il marqua une légère pause, baissant les yeux une brève seconde, appuyant sa paume sur la banquette, entre eux, comme pour contenir les battements de son cœur hors du regard scrutateur d'Ezekiel, your support did play (and is still playing se garda-t-il bien de dire en prétendant, par réflexe et par politesse, que les choses étaient derrière lui) an important part in my recovery.” Il cilla légèrement en raccrochant ses yeux bruns, le souffle menaçant de lui manquer sous la nervosité que provoquaient ces confidences honnêtes, par trop brutales pour lui – il était épuisé, douloureusement en vie, serrant contre son cœur cette douleur aussi familière que le froid de la peau d'Écaille contre lui. Et pourtant quelque chose le poussait à gratter sous la surface écaillée par les chamboulements successifs, les hauts et les bas de son existence à fleur de peau, depuis son réveil, par Ezekiel lui-même. ”A most crucial one, to be fair.”

Avec fébrilité, ses doigts maigres vinrent s'enrouler autour de la main d'Ezekiel, sur la banquette, sa paume épousant progressivement sa chaleur en se laissant aller à la réalité de ce contact. Toucher autrui était un inconfort qu'il tâchait d'éviter autant que possible ; il avait pourtant gardé contre lui chaque contact d'Ezekiel, jusqu'à les attendre, jusqu'à ainsi aller les chercher lui-même, son regard dans le sien. ”I didn't think you'd come back, at all”, fit-il d'une voix plus basse, manquant de chuter, sur son souffle instable, dans le chuchotement. Il l'avait longtemps pensé, jusqu'à ce soir où il l'avait épaulé jusque dans ce même petit salon, sur cette même banquette – qu'un jour Ezekiel le relâcherait, et qu'il serait englouti par les ténèbres, au fond du gouffre. Et comprendre qu'il s'agissait non seulement du contraire, mais qu'il en souffrirait (de nouveau), lui soulevait le cœur d'une façon qu'il ne pouvait plus ignorer désormais - peut-être qu'il s'agissait, peut-être bien, de cette flamme tiède, salvatrice, qui crépitait faiblement au sein de l'obscurité où il se trouvait.


Dernière édition par Celyn Rosier le Jeu 4 Fév - 14:12, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
(zynk#5) The nearness of you Empty
Revenir en haut Aller en bas
 

(zynk#5) The nearness of you

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

SMOKE AND MIRRORS :: PLAYGROUND :: DEATHLY HALLOWS :: rp terminés