NEW WORLD ORDER

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nom prénom(s)  » Il est né Kevin Rhee, même si ses parents l'appelaient Ki-Woo (氣優) à la maison. Kevin et Ki-woo étaient bien différents déjà à l'époque; et le Quon qu'il est devenu l'est d'autant plus. De full of energy (Ki-Woo) à la noble birth (Kevin), il est devenu bright (Quon). Il ne répond plus qu'à ce dernier prénom maintenant, et aurait presque oublié le reste si son frère Zhang ne prenait pas un malin plaisir à l'appeler Kevin - encore aujourd'hui, cela le gêne profondément, alors qu'il se souvient la promesse qu'il a fait à Wei de ne plus jamais penser à sa vie d'avant. Il est un Wáng (王) maintenant et le sera toujours. surnom(s)  » Si Zhang lui donne du Kevin ou du Kev à la moindre occasion, Quon fait de son mieux pour ne pas y répondre. D'autre surnom, il n'en a pas. date de naissance » Quon n'aime pas fêter son anniversaire, qui tombe le sept novembre et le fait donc Scorpion; il déteste les cadeaux, les célébrations, les attentions qu'on peut lui porter ce jour-là. Il est né en 1980 et a donc 26 ans. origines & nationalité  » Quon est britannique et a automatiquement bénéficié de cette nationalité en naissant en Angleterre. Ses parents, quant à eux, étaient tous les deux coréens et des immigrés de première génération. Cela ne veut pas dire grand-chose pour Quon, ceci dit. pureté du sang  » Sa mère était née-moldue et son père venait d'une famille ancestrale de sorciers; il est sang-mêlé, quoique ça importe guère aujourd'hui à ses yeux. métier/études  » Kevin a appris les maths, l'anglais et l'histoire dans une école moldue pas loin des projects où il a grandi, il avait même de bonnes notes et se voyait déjà faire quelque chose de sa vie après avoir fini Hogwarts: il aurait voulu être avocat, ou médicomage, ou ingénieur, un AMI quoi - de quoi rendre ses parents fiers, et mettre un peu de beurre dans les épinards. Tous ces rêves ont été tué quand il a rencontré Wang Wei. Grâce à lui, à cause de lui, Kevin n'a jamais rejoint la maison de Rowena Ravenclaw comme il en rêvait; à la place, il a appris la street magic comme tout le monde, a écouté la ville endormie, a appris le business à la dure et le traffic de l'opium. Il a commencé comme mule, puis carrément dealer - c'est pas parce qu'on est Wang qu'on a forcément un traitement de faveur -, casser des gueules, embobiner les gens, arranger des accords saugrenus avec des trafiquants aussi véreux et retors que lui, jusqu'à être désormais l'homme à connaître lorsque l'on veut mettre de la main sur de l'opium ou en revendre. Avec son talent certain pour la thatche et sa chance de cocu, Quon aime beaucoup son travail qui lui permet de passer aussi peu de temps que possible à la maison, sévèrement emmerder Bao quand il en a envie, et rapporter des sommes immenses aux pieds de Sen après ses deals rondement menés. Quand on lui demande, Quon dit simplement qu'il est vendeur de rêves parce que les euphémismes, ça claque. orientation & état civil  » Quon a grandi sous le même toit que Zhang et par la force des choses, a appris comme lui à apprécier les belles choses de la vie: les virées entre frères n'ont jamais été rares, et toujours soldées par l'un ou l'autre (surtout Zhang) tirant dans le mille avec leur cible de choix. Coureur, incapable de s'engager dans quoique ce soit de sérieux et réticent à laisser transparaître plus que ce qu'il a envie de montrer, Quon est un éternel célibataire qui n'a pas les manières distantes de son frère et sème donc derrière lui autant de coeurs brisés que d'amantes incompréhensives et légèrement énervées. Hétérosexuel qui a essayé de rejoindre l'autre équipe une fois sans être fondamentalement convaincu, Quon est parfaitement à l'aise avec qui il est et le désastre sentimental qu'il peut évoquer parfois. camp  » Quon ne porte rien d'autre que le clan Wang dans son coeur et ira partout où le Mountain Master voudra qu'il aille. baguette  » La première baguette de Quon a fini au fond de la Tamise après une entrevue musclée; la deuxième a été brisée par Bao sur le coup de la colère alors qu'ils étaient en train de se battre; la troisième a fini dans un pot de blackjack à une table illégale; la quatrième était la bonne, puis il l'a perdue et ne l'a jamais retrouvée; et enfin la cinquième, celle qu'il possède aujourd'hui, mesure vingt-cinq centimètres, est faite en bois d'aulne avec en son coeur une plume de phénix. Quon l'aime bien mais bon, il préférait la quatrième, et il se doute que comme les autres, cette baguette ne va pas tenir bien longtemps... patronus  » Quon a été ravi de découvrir un raton laveur  sortir de sa baguette la première fois qu'il est parvenu à invoquer un Patronus corporel; même si cet animal peut paraître bien prosaïque face aux patronus de ses frères et soeurs, Quon a quant à lui une tendresse particulière pour cet animal fûté et débrouillard. épouvantard  » Toute sa vie, Quon a eu peur que son père décide finalement de revenir sur sa décision de l'adopter; son Épouvantard prend l'apparence de Wei le regardant sévèrement. Cette vision, il l'a déjà vécue des dizaines de fois étant plus jeune et à chaque fois l'angoisse ne s'est pas calmée et l'expectative du premier regard sérieux et pesant revenait de plein fouet après quelques jours. particularité(s)  » Quon a toujours été un peu jaloux de Sè, le caméléon de Feng, n'ayant jamais été animixé lui-même - ses parents fraîchement immigrés préférant se détourner de la pratique trop exotique pour l'intégration réussie de leur fils, et Wei ne donnant ce privilège qu'à Feng dans leur fratrie. Quon ne possède pas d'autre particularité magique.

WANg CLAN

WEI  » maître incontestable, héros, bourreau, père, mentor, confiance aveugle, recherche constante d'affection, de reconnaissance, d'appréciation, de respect, peur de ne pas être suffisant, moins bien que les autres, éjecté ou mis sur la touche, loyauté entière et incontestable, "you're here for a reason, son," rapport ambivalent, persuadé d'avoir été le fils le moins apprécié et l'enfant le plus mépris à sa mort, sentiment d'inachevé et de ne jamais pouvoir vivre à la hauteur de tout ce qu'il a laissé derrière lui, amour éternel malgré tout. CHEN  » grand frère distant, respect, méfiance, incompréhension, l'angoisse que Wei ait partagé avec Chen ses doutes par rapport à lui et sa faiblesse, besoin de faire ses preuves, peur d'échouer, peur de voir son regard changer comme celui de Wei, désintérêt total pour les guerres intestines de hiérarchie mais soutien indéfictible pour l'héritier de Papa, "maybe you wouldn't have so many wrinkles if you didn't frown as much," jalousie inavouée pour sa prestance, sa confiance apparente, sa maîtrise de lui-même et de tout. SEN  » grande soeur chiante, caractères qui feraient des étincelles si ils n'étaient pas du genre à éviter les conflits, trop présente quand il n'en a pas besoin, trop absente et inaccessible quand c'est le cas, incompréhension, les messages ne passent pas ou se perdent à mi-chemin parce qu'ils sont trop différents ou pas assez ouverts l'un envers l'autre, "maybe you should mind your own business, how about that?", inconfort face à la perspicacité de Sen: peur de se faire voir tel qu'il est, juger, éjecter, impression vertigineuse qu'elle peut voir à travers le masque et jauger la moindre de ses faiblesses et que quand elle en parlera à Chen, il sera cuit. ZHANG  » grand frère autoritaire et envahissant, bully, héros, modèle, méfiance, besoin de lui plaire, besoin de s'éloigner,  besoin viscéral qu'il le respecte et l'estime, envie de se rapprocher, peur de se faire consumer, longues soirées passées à rire, longues journées passées à s'énerver, habitude des blagues de Zhang qui vont trop loin et qu'il laisse glisser sans le montrer, mandales à répétition, rapport de force désavantagé, intensité malvenue, impression constante de se faire juger et mépriser, terreur à l'idée de dégringoler dans son estime, "no need to say anything else: I'm in," admiration éternelle pour celui qui a bien plus de qualités que de défauts à ses yeux. MENGWU  » grand-frère placide, solidité et impassibilité appréciées, celui vers qui il se tourne en cas de problème, longues discussions agréables, paris de Quidditch pour lui faire plaisir, sessions d'entraînement qui, pour une fois, lui plaisent, sérénité dont il a besoin, talent incontestable pour calmer ses angoisses sans le savoir, nuits passées à vadrouiller la ville en allant d'un deal à l'autre, camaraderie et complicité inimitables, "don't listen to him, Mengwu, you're not a pussy," admiration et respect profondément ancrés. BAO  » petite soeur agaçante, rapport de force déséquilibré et inconstant, différences qui n'ont fait que se creuser avec le temps, extrêmes opposés, "it's a twin thing," laisser-aller entier et sans honte, farces cruelles, entraînements le laissant plié en deux, rapport intense et épanouissant à la fois, taquineries maladroites, disputes virant toujours au drame, refus d'élever la voix face à elle, laisse parfois tenue trop courte, crainte inavouée pour elle et d'elle, les paroles de Wei qui se mélangent: "you're your sister's keeper" ou bien "you're your sister's handler" mais la conviction que quoiqu'il arrive et peu importe leur relation difficile, elle reste sa soeur. FENG  » petite soeur favorite, la seule avec qui le masque glisse et s'efface même parfois, grands rires complices, longues parties tendues de Mah-Jong où il finit toujours par s'incliner, langage silencieux à travers la pièce, capacité à lui trouver toutes les excuses du monde, ancien besoin viscéral d'être proche d'elle comme pour mieux plaire à Wei, désir inavouable de ne jamais la voir tremper dans les affaires plus violentes du gang, élans protecteurs comme une seconde nature, "damn you, you could let me win just this once!", favoritisme incontestable et aveugle. JIE  » petit frère, élans protecteurs avec lui aussi, habitude de le noyer sous ses paroles et de ne pas réaliser qu'il peut être un peu envahissant comme Zhang pouvait l'être avec lui, leçons moralisatrices stupides, vaines tentatives de le transformer en quelqu'un qu'il n'est pas, soirées décevantes avec lui et Zhang, "come, Jie, sit down with us, join us," besoin de tendre la main vers lui, habitude de se faire repousser.

KEVIN RHEE

Pas facile d'être à la hauteur des attentes de ses parents quand celles-ci sont vertigineuses et inatteignables. En grandissant avec la culpabilité constante et la pression d'être le fils unique et tant attendu, l'enfant-roi qui devra se couronner tout seul dans cette lande bien loin de la maison, Kevin a toujours eu des attentes pesantes sur les épaules. Il était clair au début que ses parents voulaient lui ouvrir toutes les portes et le faire profiter de toutes les opportunités mais leurs vices ont très tôt eu raison d'eux; dommage, mais au final il est parvenu à faire quelque chose de lui-même malgré tout. ⊹ Ses parents étaient bien décidés à se faire accepter par la communauté locale: le coréen n'était parlé qu'à la maison et a désormais complètement quitté l'esprit de Quon qui ne se souvient que de quelques mots-clefs et serait bien en peine de suivre la moindre conversation dans la langue de ses parents. ⊹ Kevin avait l'habitude de faire des allers-retours à travers tout Londres quand il travaillait en tant que courrier - entendre ici: mule, même si à l'époque ce concept lui étant complètement étranger - sur son vélo d'occasion retapé par lui-même à chaque souci. Il a développé un amour pour ce moyen de déplacement et en fait encore aujourd'hui, pour le plaisir parfois. À l'époque, en revanche, son vélo n'était pas aussi fancy qu'aujourd'hui: il a dû plein de fois s'arrêter au milieu de la route pour resserrer un boulon, mettre un bout de scotch sur un trou dans le pneu ou prier pour que le guidon ne se casse pas la gueule. ⊹ Ses parents sont morts en lâches déshonorés, en voleurs même aux yeux de Kevin: Wei lui a ouvert les yeux sur leur pauvre situation et il n'a jamais pu les considérer de la même manière après ça. Pendant des mois, sans le savoir, il avait honte d'eux: la passivité morte de son père, qui se reposait sur son fils et dilapidait l'argent que ce dernier gagnait dans les jeux; et la faiblesse intrinsèque de sa mère, ayant noyé le désespoir d'avoir quitté son pays dans l'alcool bon marché et abondant. Avec le recul, Quon doute qu'il aurait jamais fini avec la success story tant espérée et il est reconnaissant que Wei ait vu quelconque potentiel en lui et qu'il n'ait pas fini comme l'énième fils de deux gyopo ratés. ⊹ Sa mère a très vite abandonné l'idée de lui faire à manger chaque jour, lui donnant "five quid" pour se dégoter un truc à midi ou lui demandant simplement de se débrouiller, et Kevin avait l'habitude de grignoter pour le diner qu'il passait rarement à la maison; il a donc plus été élevé à la junk food britannique qu'aux repas traditionnels coréens et, pour être honnête, il détestait au début le menu trop épicé et exotique chez les Wang. Encore aujourd'hui, Quon préfère manger un bon Burger King qu'accompagner Zhang dans les buffets chinois qu'il préfère; pas étonnant que ce dernier l'ait surnommé le gweilo, "l'occidental" ou "le blanc" pendant des années et le fasse encore aujourd'hui. ⊹ Des détails de son enfance lui reviennent parfois, mais sa mémoire n'a fait que se détériorer depuis son accident et il a du mal à voir si les souvenirs qui s'effacent sont dus au temps ou à sa lésion cérébrale. Le coréen a disparu de sa bouche depuis bien longtemps et le visage de ses parents aussi et si il se souvient vaguement de quelques traditions (notamment sa préférée, Chuseok), il a vite fini par s'adapter à celles des Wang, à grand mal au début à cause des remarques désobligeantes de Zhang qui le faisait toujours se sentir comme un outsider. Quon a toujours dit qu'il s'en foutait, et que de toutes façons il était plus anglais qu'"asian"; en réalité, il ne se sent ni l'un ni l'autre, perdu dans une quête identitaire qui ne devrait pas être aussi importante à ses yeux que ça mais qui l'empêche de véritablement se sentir intégré ou accepté entièrement par quiconque.

QUON

tw: lésion cérébrale, validisme, abus d'alcool

Quon semble un peu éparpillé, parfois: il passe d'une tâche à l'autre sur un coup de tête, se désintéresse et se déconcentre très vite, perd le fil de la conversation au détour d'une remarque: ses frères et soeurs ont appris très vite à le recadrer en suivant le modèle de Wei qui n'hésitait pas à le rappeler à l'ordre parfois très sévèrement (Sen étant plus adepte des remarques acerbes et Zhang des claques à l'arrière de la tête). ⊹ Quon ignore si ils le traiteraient différemment si Wei leur avait dit que son côté all over the place n'était pas intrisèque à sa personne mais un effet secondaire de son accident avec Bao quand il était jeune. Il préférerait ne pas savoir, angoissé de tomber dans leur estime comme il est tombé dans celle de Wei. ⊹ Expressif et pourtant pas très ouvert aux autres, Quon a un talent incontestable pour parler pour ne rien dire et pour enfoncer en lui toute émotion trop intense et désagréable à montrer aux autres: que ce soit la vexation, le bonheur ou la colère, Quon ravale tout et gère ses émotions en privé, ou avec Feng, après avoir essuyé bien des déconvenues avec les remarques désobligeantes de Zhang, les roulements d'yeux agacés et désintéressés de Bao et les regards distants et pleins de jugement de Sen. ⊹ Son intérêt pour le cyclisme et le vélo n'a jamais disparu et est devenue une passion (il lui arrive de se réveiller à trois heures du matin pour regarder des courses internationales sur sa boule cristal et encourager ses cyclistes péférés). Il possède trois vélos (un de ville, un de course et un de campagne) dont il s'occupe religieusement et qu'il garde précieusement dans sa chambre pour éviter de les voir finir à la décharge (menace récurrente de Chen qui déteste voir les vélos traîner dans d'autres parties de l'appartement) ou en oeuvres d'art moderne (menace annuelle de Bao après ses farces d'anniversaire). Il a aussi toute une panoplie d'équipement qu'il sort à chaque fois qu'il a quelques heures pour transplaner et faire une rapide randonnée ou parcours en campagne - il a une énorme carte du Royaume-Uni, dans sa chambre, où il a surligné tous les cycling paths qu'il a jamais emprunté. Et peu importe que Zhang se moque de ses budgie smugglers criards - c'est bien le seul intérêt qu'il n'a pas honte de partager avec ses frères et soeurs, peu importe combien ça les ennuie. ⊹ L'opium étant bien entendu hors de question, Quon - sous l'égide de Zhang, trop ravi d'avoir un petit frère influençable bien loin de l'inflexibilité de Mengwu - a essayé tout un panel de vices avec plus ou moins d'entrain, entraîné par son frère dans des soirées parfois glauques (à son goût). Il n'a jamais compris l'intérêt pour les cigarettes et autres drogues, mais s'est trouvé une certaine passion pour l'alcool de bonne qualité. Quon dit qu'il réserve ça pour les grandes occasions et que les races qu'il se met sont toujours justifiées; l'idée qu'il puisse un jour se transformer en son alcoolique de mère est ridicule (et angoissante) et personne n'a de souci à se faire, même quand il rentre parfois plusieurs fois par semaine à l'aube en tenant à peine sur ses jambes ou quand il se ressert un verre de baijiu les soirs où il est un peu trop tendu. Heureusement que Bao vient à chaque fois qu'il l'appelle avec sa boule cristal, même au milieu de la nuit, pour l'aider à régler l'addition et le ramener à la maison. ⊹ Même si il n'aime pas toujours accompagner Zhang aux buffets illimités qu'il affectionne tant, Quon doit néanmoins admettre qu'il aime beaucoup le côté illimité de la chose justement. Il mange pour quatre et avec un appétit inlassable ("I need fuel to bike, Chen, thanks for your concern"), quitte à finir les assiettes des autres à la fin du repas - le gâchis lui étant presque physiquement douloureux. ⊹ Les rares fois où il a été à Hong Kong - pour l'anniversaire de Feng, une fois avec Zhang et Mengwu pour affaires, et une autre fois, récente, tout seul comme un grand, pour affaires là encore -, Quon a absolument détesté la ville. La seule chose qu'il aime dans cette ville, c'est la nourriture - des dumplings aux egg waffles en passant par le bubble tea, il est ravi de voir la food scene se développer à Londres et, surtout les commandes à la maison se démocratiser ("it's only the third time this week, Sen, get off my balls!"). Du génie. ⊹ Quon aime beaucoup toutes les avancées technologiques récentes, surtout les boules cristal: il s'est trouvé une certaine obsession pour certains programmes et est accro à la série The Bold and the Witch, un soap opera qui en est déjà à sa troisième saison de drama, trahison, amour, gloire et beauté.

TW: violence, capacitisme

NOV. 1980 (0 ANS) ⊹ Naissance de Rhee Ki-woo, bien loin de la terre de ses ancêtres. Trois ans avant le British Nationality Act, ça veut dire qu’il récupère la citoyenneté britannique lex solis au grand soulagement de ses parents, Ji-cheol et Eun-hye, qui ont émigré il y a cinq ans dans l’espoir de faire fortune au Royaume-Uni, investissant leurs dernières économies dans un K-Mart à Golders Green.  

SEP. 1986 (5 ANS) ⊹ Entrée de Kevin à l’école, il a désormais changé de nom. Il va dans l’école locale des projects où il habite et se fait quelques amis qui comme lui, sont des immigrés coréens de deuxième génération. C’est des sorciers eux aussi, ils sont sympas et ils sont bons au foot.

AUG. 1987 (6 ANS) ⊹ Les Rhee partent en vacances à Brighton chez des cousins pendant un weekend: Kevin voit la mer pour la première fois. Quand ils reviennent à Londres, ils retrouvent le K-Mart de son père détruit et brûlé - les dettes amoncelées auprès d’un gang yiddish local ont motivé quelques gars a rappeler à Ji-cheol ce qu’il leur devait. Le début des embrouilles.

SEP. 1987 (6 ANS) ⊹ Bien vite, on commence à avoir faim, on déménage pour s’entasser dans un studio, Oppa travaille de l’aube au coucher du soleil et même Umma disparaît pendant des heures, quoiqu’il ne soit pas sûr que ce soit pour aller travailler. À la fin des vacances, Kevin retourne à l’école. Ses potes partagent parfois leur déjeuner avec lui et il va souvent manger le soir chez ses Aunties et Uncles du quartier. Il fait la rencontre de Jun-woo, le grand frère de son pote Daniel et qui se fait surnommer James. James est un adolescent débrouillard qui a toujours des fringues flambant neuf. Un jour, il montre à Kevin et ses amis un billet de cinquante livres qu’il a durement gagné. Les gamins sont fascinés, ils n’en ont jamais vu avant. “But where did you get it, hyung?! - You gotta wake up early to get that. - How early? - Like 5am.” Ils sont estomaqués à cette idée. Ils se chauffent pour le faire aussi, suivre James dans ses vadrouilles et rencontrer l’homme qui lui a donné le billet - Him-chan, ou Immanuel; le jour-dit, seul Kevin se présente, cinq heures du mat en t-shirt et tremblotant dans le froid de Novembre.

DEC. 1988 (8 ANS) ⊹ Kevin ne se pose pas de questions: il va où on lui dit d’aller, donne les enveloppes qu’on lui demande de donner, et compte soigneusement les billets (de dix, puis de vingt, puis de cinquante) que lui donne Immanuel à la fin de chaque livraison. Il achète un vélo d’occasion et passe des heures entières à faire des allers-retours entre Golders Green et Westminster, à Chinatown où se trouve le bureau d’Immanuel, dans l’arrière-boutique d’un betting shop sorcier.
La situation de ses parents s’améliore un peu - même si ils sont inquiets, ils ne l’arrêtent pas dans ses agissements.

FEB. 1989 (8 ANS) ⊹ Un jour, une livraison tourne mal: il se fait poignarder cinq fois par un adolescent et se retrouve à l’hôpital moldu pendant quelques jours. God save the NHS: les Rhee ne paient pas un penny mais en revanche Kevin a perdu une livraison valant plusieurs centaines de livres et il ne peut pas reprendre le vélo pendant quelques semaines.
La situation familiale s’effondre de nouveau quand leurs maigres économies finissent dillapidées au casino.

SEP. 1989 (8 ANS) ⊹ Kevin parvient à faire signer un chèque à Immanuel, de quoi régler les dettes de son père au casino, lui donner de quoi recommencer un K-Mart, payer la prescription des lunettes de Umma - de quoi vivre. Il repayera tout, promis, comme les autres fois!
Sauf qu’Immanuel prête de l’argent qui n’est pas le sien et, en plus, se sert dans la cagnotte du betting shop; la situation remonte aux oreilles du Clan, de Wang Wei, qui vient de lui-même rendre visite à Immanuel alors que Kevin et ses parents sont là en train de plaider leur cause.

Avec les négociations avec La Main Dorée qui prennent du temps et l’angoissent, Wei n’est pas de bonne humeur et ça finit mal. Sous la frustration, les parasites sont exterminés avec mépris - c’est pas l’addict au jeu et l’alcoolique qui vont payer l’ardoise de milliers de livres - et le voleur aussi. Le gamin tremblant est épargné seulement parce que durant son enquête sur Immanuel, il a entendu parler de lui et de son talent incontestable pour la débrouille. Wei attrape Kevin par le col, lui montre le visage défoncé de ses traîtres et lâches de parents, "do you want to end up like them, dishonored and killed by your own greed?"
Wei tue Kevin et ramène Quon chez lui.

OCT. 1989 (8 ANS) ⊹ Interdiction formelle de parler autre chose que le cantonais à Quon et de répondre quand il se plaint en anglais. Les débuts sont compliqués pour Quon et ses nouveaux frères et soeurs qui peuvent à peine communiquer - et c’est encore pire quand ils essayent de lui parler en anglais, en secret, et que Quon se moque de leurs accents. On le laisse tranquille. En revanche, pour le tataner à n’en plus finir, il y a du monde et il s’en prend plein la gueule. Il apprend à la dure mais il apprend, désireux de faire ses preuves aux yeux de Wei, figure à la fois crainte et admirée.
On l’a mis dans la même chambre que Bao et ça, en revanche, c’était une très mauvaise idée. Quand il ne la réveille pas avec un cauchemar, elle le mord à la moindre occasion quand il s’approche. Ils sont séparés à contre-coeur par Wei, qui aimerait les voir grandir en chiens de garde tous les deux. Il continue néanmoins de les faire s’entraîner ensemble.

1990 (9 ANS) ⊹ Arrivée de Feng dans la famille: Quon s'éprend aussitôt de la gamine et lui parle pendant des heures, même quand ils ne se comprennent pas. Elle lui apprend le Mah-Jong et il l'aide avec l'anglais en échange.

DEC. 1990 (10 ANS) ⊹ Bao et Quon sont en train de s’entraîner dehors, Quon essayant toutes les insultes qu’il a apprises de Zhang en cantonais et les ponctuant de "cot cot cot" agaçants qui finissent par faire vriller Bao. Elle se jette sur lui pour le faire taire: Sen qui observe la scène depuis sa chambre n’intervient pas tout d’abord, la situation étant loin d’être inédite entre les deux.
Quand Quon se rend puis arrête de crier mais que Bao continue à le frapper, presque toute la fratrie intervient pour l’attraper et l’éloigner.

Quon reste deux jours dans l’inconscience et se réveille confus et amnésique de l’événement. Wei le garde dans sa chambre, seul, pendant une semaine; quand son état ne s’améliore pas malgré le repos et les soins habituels, il fait venir un médicomage qui le diagnostique d’une lésion cérébrale sévère - en une semaine, les dommages sont irréversibles. En plus de perdre une partie de sa vision, Quon devient prompt aux épisodes de confusion et développe des soucis de mémoire sur le long-terme et le moyen-terme. “You can’t tell any of them,” lui fait promettre Wei avant de laisser ses frères et soeurs le voir enfin. “They can never know. You are not weak, or disabled, or retarded - you hear me? They can never know.” Et c’est ainsi que le masque se construit sur son visage pour la première fois.

Ils ne peuvent jamais savoir parce que ça changerait l’opinion qu’ils ont de lui; il peut déjà voir que c’est le cas pour Wei. Sa convalescence est ponctuée de longues parties de Mah-Jong avec la dernière arrivée, Feng, puis il redouble d’effort dans tous les domaines pour prouver sa valeur à Wei.

SEPT. 1992 (11 ANS) ⊹ Sa lettre pour Hogwarts va arriver cette année et Quon angoisse à l’idée que Wei le sépare de ses frères et soeurs et l’y envoie - la perspective d’avoir un gamin diplômé de l’école et pourquoi pas, après, de l’université, est alléchante. Déjà qu’il se sent comme un outsider parmi les siens, Quon ne veut pas que le fossé se creuse entre lui et sa famille.

Quand elle arrive, on lui met un coup de peigne, on dit à tout le monde de rester dans sa chambre, et Wei accueille sobrement le membre de la faculté venu essayer de le faire changer d’avis quant à l’éducation de "Kevin" qui reste muet tout du long sauf quand M. Baxter lui demande gentiment si il est sûr de ne pas vouloir aller à l’école.

"Now the government has no reason to care about Kevin Rhee," lui dit Wei une fois qu’ils sont seuls et que l’employé, déçu, les a laissés. "How does that feel?" Quon hausse les épaules, rassuré. "Feels right."

Pendant toute l’année, Zhang qui a entendu l’employé l’appeler Kevin lui rabâche les oreilles avec ce prénom qui ne lui correspond plus. Quon déteste ça. Il n'en dit rien.

NOV. 1994 (14 ANS) ⊹ Quon est devenu mule pour les Wang, sous la surveillance de Mengwu à qui il rend des comptes tous les jours - jusqu'à ce que son frère retourne au Casino. Un soir, il ne rentre pas et il ne refait pas surface le jour suivant non plus. Pendant une semaine, les Wang retournent ciel et terre à sa recherche - c’est Wei qui le retrouve à Brighton, chez les cousins de son père.

Quon revient à la maison dans un sale état, couvert de sang. Il ne parle à personne de son aventure et de la leçon inculquée par Wei. Il n’a plus de cousin, il n’a que ses frères et soeurs. Et le regard de Wei qui a définitivement changé sur lui.

EARLY 1995 (14 ANS) ⊹ Voyage en famille à Hong Kong - Quon découvre la ville, et l'Asie, avec un peu de frayeur. Il se laisse trimballer à travers toute la ville par un Zhang surexcité et apprend très vite à détester cette ville humide et puante où tout va trop vite et où il a du mal à comprendre tout ce qui s'y dit. Terrifié par son grand frère mais ayant trop peur de se faire traiter de tapette en lui disant non, Quon se laisse entraîner par Zhang jusqu'à un salon de massage à Kowloon puis enfermer dans une chambre avec deux prostituées. Il ressort de la pièce un homme aux yeux d'un Zhang fier qui lui paye un coup au bar en bas et même si l'expérience a été aussi brève qu'embarrassante, Quon est un peu fier de lui - et, surtout, content du rire ravi de son grand frère qui n'a de cesse de lui taper dans le dos.

1997 (16 ANS) ⊹ Mule et dealer selon les occasions, Quon redouble d'efforts dans tous les domaines, se sentant constamment illégitime face au reste de sa fratrie et sous le regard déçu de Wei. Alors qu'il est en train de faire une livraison en vélo, un jour, il se fait intercepter par un gang mineur mais bien armé; on lui vole le kilo d'opium mais on fait la grossière erreur de ne pas le tabasser jusqu'au bout. Angoissé à l'idée de retourner à la maison les mains vides et que Wei le mette à la porte, ou pire, Quon se met sur la trace de ses détracteurs pour récupérer la marchandise.
Il retourne à l'appartemment avec des genoux flageollants, des poings éclatés et un kilo entier d'opium. Wei lui sourit pour la première fois depuis une éternité.

NOV. 1998 (17 ANS) ⊹ Pour sa majorité, Chen lui offre un collier au pendentif doré avec son nom gravé dessus; Sen lui donne un nouvel étui en cuir frappé du symbole Wang pour sa baguette; Zhang l'emmène écumer les bars et les putes; Mengwu lui offre une livre anthologique sur les Holyhead Harpies; Feng le laisse gagner au Mah-Jong; Bao oublie; et Wei lui offre un nouveau vélo, ainsi que la marque du clan sur son omoplate. C'est la meilleure journée de tous les temps.

1999 (18 ANS) ⊹ Mengwu retourne au trafic et lui et Quon commencent à travailler ensemble - ça se passe excellement bien et permet à Quon de monter un peu en grade, s'occupant avec lui des gros deals et de clients plus conséquents qu'avant.

2001 (21 ANS) ⊹ Quon commence à faire quelques deals tout seul, mais pas souvent; il a tendance à prendre Bao avec lui, une mesure de sécurité supplémentaire en cas de débordement. Ils fonctionnent bien ensemble, eux aussi, même si ses conversations sont un peu plus à sens unique qu'avec Mengwu - c'est pas avec Bao qu'il va parler pendant des heures des transferts récents des équipes de Quidditch britanniques.

2002 (21 ANS) ⊹ Wei invite Quon à passer dans son bureau, un jour, et Quon passe la journée à angoisser de ce que le chef de famille pourrait avoir à lui dire. "It's about Bao," commence-t-il, et Quon ressent immédiatement une peur stupide que Wei décide d'abattre le chien - lors du dernier deal où il l'a amenée, Bao a vrillé un peu trop fort et les a mis dans la merde après avoir étripé la quasi-totalité d'une bande appartennant à un client sous les yeux interdits et effrayés de Quon.
Chen aussi est présent dans le bureau de Wei, et les deux frères apprennent que leur père a implanté une mesure de sécurité dans l'esprit perturbé de leur petite soeur: de quoi arrêter les crises qui l'agitent parfois et lui font perdre le contrôle, un stagger. Zhang aussi est au courant depuis quelques mois, et le mécanisme mental installé par la Légilimancie de leur père semble bien fonctionner: une phrase, toute simple, en cantonais, qui plonge Bao dans une confusion profonde et la rend malléable.
Seuls Chen et Quon sont présents ce jour-là parce que Wei partage avec eux un énième secret: il a aussi implanté dans la tête de leur soeur un autre mécanisme, qui permet de provoquer les-dites crises, un trigger. Ils sont conviés de ne pas en parler à Zhang - Wei a peur qu'il en abuse égoïstement et endommage sa soeur plus qu'elle ne l'est déjà - et à ne l'utiliser qu'en cas d'extrême urgence.
Quon ressort de l'entrevue profondément perturbé et, à la fois, rassuré et soulagé.

2003 (22 ANS) ⊹ Lors d'un deal sur le point de mal tourner, Quon utilise le trigger de Bao. Elle passe une journée entière dans sa chambre après ça; il se promet de ne plus le faire.

2005 (24 ANS) ⊹ Défection d'Ana - "what the fuck, Feng?!" Malgré tout, Quon finit dans l'équipe de sa soeur, même si la trahison lui laisse un goût amer en bouche - il pensait qu'ils se disaient tout.

JUL. 2006 (24 ANS) ⊹ Quon vient seulement jeter un coup d'oeil à l'état de Bao quand il n'y a personne d'autre et qu'il est certain qu'elle dort: croiser son regard lui briserait le coeur, il en est persuadé. Il passe des heures à dormir à côté d'elle, à la regarder, à s'inquiéter, à regretter de ne pas avoir été là, de ne pas l'avoir protégée et de la voir là, brisée, toute petite dans son grand lit. "Don't you have something better to do? - I'm not going anywhere: it's a twin thing."
Pour la première fois, Quon voit Bao pleurer et il se fait la promesse qu'ils trouveront qui était à l'origine de cette attaque et qu'ils les extermineront.

Et quand il pensait que son désespoir ne pouvait pas être plus profond, Wei est assassiné.

Tout s'enchaîne bien vite, et Quon regarde ses frères et soeurs qui prennent leurs places dans la nouvelle hiérarchie du gang avec distance. Il enfouit son deuil très profondément en lui, à faire plus tard, et finit par l'y oublier: pas le temps de réfléchir, il a tellement de travail à faire et pas le temps de s'attarder dessus.

2007 (26 ANS) ⊹ Les affaires reprennent, Quon se dévoue complètement à sa nouvelle charge de responsabilités qui se sont multipliées en un clin d'oeil et se dédie complètement à sa vie bien loin du Syndicat et des autres batailles internes au monde du crime britannique. Même si il a l'impression d'être laissé sur la touche, Quon trouve pour la première fois qu'il aime ça: au moins, il n'est pas confronté tous les jours au vide béant qu'a laissé leur père derrière lui à sa mort.