BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 BAO » Le monde s'arrête là au coin de la rue

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Bao Wang
OPPORTUNIST
Bao Wang
Date d'inscription : 09/04/2020
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Crédit : jklgklf poupoune (avatar/gif profil/sign).
Âge : 26 ans, semble-t-il. Elle ne connait pas sa date de naissance, mais fête son anniversaire chaque 16 janvier.
Occupation : Chien enragé du Clan Wang n'étant pas un titre officieux, on la nomme "Security Officer", soit responsable de la sécurité des siens lors de rencontres ou deals importants, en plus d'être en charge, de manière générale, de la sécurité rapprochée des Wang.
Allégeance : Le Clan Wang, que le Clan Wang, tout pour le Clan Wang. La situation politique de l'Angleterre ne l'impact pas vraiment, on peut donc la considérer neutre.
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WÁNG BǎO (王宝)
Que la terre où l'on marche est labourée par des molaires, comprenez vous au moins les raisons de la colère?

 
Jool
âge » 24 ans fréquence de connexion » Plusieurs fois par semaine, si ce n’est tous les jours pendant la prériode de confinement. comment t'as connu le forum ? » Ramenée par Egon et E.léau, et séduite par Whaly en me présentant le Wang Clan. avatar » Nana Komatsu mon personnage est » un pré-lien

NEW ORDER
nom prénom(s)  » Si elle n’a pas toujours porté le nom () Wang, elle le brandit malgré tout avec une bruyante fierté depuis l’enfance. Pas comme si elle pouvait se rappeler de son nom de naissance de toute façon. Pas comme si on avait vraiment voulu qu’elle le garde non plus. Cette ancienne âme perdue chérit ce nom royal dont on lui a fait don, lui vouant une loyauté sans faille, presque une obsession.
Si () Bao apprécie son prénom, c’est pour deux raisons. Parce qu’il est en partie composé de l’idéogramme du nom () Wang, et parce qu’il sonne comme une explosion. BAO. Il fait s’entrechoquer les lèvres et fige la langue au creux de la bouche, il résonne au fond de la gorge et jaillit pour heurter les tympans. Il ne sert à rien de lui expliquer que cela signifie trésor, bijoux ou précieux. Elle en a rien à foutre de votre remarque de connard - et si vous insistez trop, elle vous fera exploser son prénom au visage.
surnom(s)  » Bao est un patronyme bien trop court pour permettre un quelconque diminutif. Contrairement à bon nombre de ses frères et soeurs, son prénom était assez simple pour être prononcé avec aisance par ces idiots de britanniques, et elle n’eut pas franchement besoin de le simplifier, ou pire, d’emprunter un nom occidental en arrivant en Angleterre. Bao, on l’appelle Bao. Au fil des années, dans les rangs du Clan et dans la bouche de nombreux clients, a commencé à apparaître le surnom (武器) Wŭqì, l’arme, pour sa récurrente tendance à en venir aux mains à la moindre contrariété, ou tout simplement pour son rôle officiel de brute épaisse du Clan Wang.
date de naissance » Il parait qu’elle est venue au monde en 1981, du moins c’est ce que lui disait Wei. La vérité, c’est que personne n’en sait trop rien, et si Wei pensait qu’elle était née en 1981, c’est qu’elle est née en 1981. Qui remuerait son passé pour trouver la date exacte de son premier jour sur Terre ? Bao a franchement autre chose à foutre. Les Wang ont toujours fêté son anniversaire le 16 janvier de chaque année, car quitte à pouvoir choisir sa date de naissance, Bao a préféré être un Singe de Métal qu’un Coq. Non pas qu’elle se reconnaisse particulièrement en ce signe, mais parce qu’elle déteste la putain de volaille.
origines & nationalité  » Elle a beau brandir ses papiers chinois avec conviction, Bao n’en est pas moins née au Japon avant d’en être arrachée brutalement. Si elle ne se rappelle pas de sa vie d’avant, elle a de vagues souvenirs des premiers mois à Hong Kong, horrifiée de ne pouvoir comprendre un seul mot qui lui était adressé. Aujourd’hui, elle n’a de japonais que le sang qui coule dans ses veines, et ne saurait même plus aligner deux phrases de sa langue, autrefois, natale. Bao a été faite chinoise par la culture dans laquelle elle a évolué, par la langue qu’elle a adopté, et par Wei quand il a fait en sorte que son existence soit reconnue. Elle a également obtenu la double nationalité britannique quelques années après son arrivée en Angleterre.
pureté du sang  » Bao a toujours préféré penser qu’elle était sang mêlé à défaut de réellement connaître son statut de sang. Ni trop prestigieux ni trop dénigré par la société anglaise dans laquelle elle s’est vue grandir, cela lui a toujours semblé être la meilleure réponse. Encore une fois, ce n’est pas comme si cela avait une quelconque importance.
métier/études  » Wei Wang n’était pas du genre à envoyer ses enfants à l’école, considérant probablement qu’un enseignement traditionnel ne pouvait remplacer ce que le Clan avait à apporter à ses héritiers. Et personne n’a jamais trouvé quoi que ce soit à redire sur son style d’éducation. Bao a appris tout ce qu’elle avait besoin d’apprendre au sein du Clan, et plus encore. Si elle n’a aucun diplôme, force est de constater qu’elle a une solide maîtrise de la magie par rapport au reste de sa fratrie, pour la simple et bonne raison que, plus jeune, elle considérait que c’était le meilleur outil pour protéger les siens. Elle a été une duelliste hors pair, on ne peut rien dire là dessus, même si elle est aujourd’hui un peu rouillée, préférant désormais intimider autrement qu’avec un bout de bois et quelques incantations. Bao a également suivi un strict enseignement du (八極拳) Bājíquán, aussi surnommé “Style des gardes corps”, un précieux outil pour mener à bien ses missions d’Intervention Lead du Clan Wang. Directement sous la coupe de son frère Zhang, Chef des Armées et n°2 du Clan, elle dirige les équipes sur le terrain lors des règlements de compte musclées du Clan. Elle se considère également comme Garde Rapprochée des Wang, le chien fou qui se jette à la jugulaire de quiconque lèverait la main sur un de ses frères et soeurs.
orientation & état civil  » Les relations amoureuses et charnelles n’ont jamais franchement été au centre des préoccupations de Bao. Elle n’a pas le temps pour ces conneries, elle est bien trop occupée à imposer le respect du Clan à grands coups de poing dans la gueule. Si, en vingt-cinq ans d’existence, elle a bien connu des aventures sans lendemain avec des hommes, c’est surtout pour éviter qu’une femme fasse battre son coeur. Elle ne peut prendre le risque de se montrer vulnérable. Ainsi elle préfère faire défiler les hommes avec indifférence, plutôt que de prendre le risque de tomber sous le charme d’une femme. Idiote. Elle pense avoir une réputation de sans coeur à tenir, après tout.
camp  » Clan Wang, quelle question. La situation politique de l’Angleterre, ça ne l’atteint pas vraiment, ce n’est pas comme si elle était du genre à lire le Daily Prophet régulièrement de toute façon. Sa seule préoccupation, c’est de préserver le respect du Clan auprès du reste des sorciers.
baguette  » Bao n’étant pas connue pour sa grande taille, Wei a trouvé préférable de lui faire don d’une baguette de 22 centimètres, relativement adaptée à sa petite carrure. Ayant cassé un certains nombres de baguettes dans sa jeunesse, il a également préféré trouver l’un des bois les plus solides du marché, pour être sûr qu’elle n’arriverait plus dans son bureau, l’air penaud, cachant derrière son dos une baguette cassée en deux. Façonnée en bois de prunellier, elle est une fidèle arme pour les duels à longue distance - même s’il est de notoriété publique que Bao préfère le combat rapproché. Elle est aussi rigide que sa propriétaire, qui n’hésite jamais à s’en servir comme une arme blanche si besoin, plutôt qu’un canalisateur de magie. Son coeur renferme un extrait de corne de Graphorn, correspondant parfaitement aux sorciers agressifs et téméraires.
patronus  » L’étude de la magie contre les forces du mal n’a jamais été une grande préoccupation pour les Wang. Néanmoins, Bao se sentant responsable de la protection physique des Wang - on l’appelle bien dès qu’il faut casser des gueules, non ? -, elle a religieusement étudié ce sort parmi tant d’autres. Juste au cas où. Lorsqu’elle formule un patronus, apparaît un immense Dogue du Tibet. Un bon chienchien, qui est vraiment surpris ?
épouvantard  » Bao n’a peur de rien. Ce n’est pas une émotion dans laquelle elle se reconnaît, non merci, c’est répugnant, très peu pour elle. Peut-être verrait-elle le Clan lui tourner le dos, l’abandonner et la renier, si elle pouvait ressentir la peur. Mais comme ce n’est pas le cas, on ne saura jamais. N’est-ce pas?particularité(s)  »  Bao n’a aucune particularité - si on omet sa tendance surnaturelle à s’enrager pour un rien. Aucune particularité magique, nous dirons. Elle n’est pas animixée comme sa soeur, et tant mieux. Elle aurait détesté se trimballer un animal débile toute sa vie, comme un caméléon par exemple - ou pire, une volaille. Yikes.


pensieve
Bao, The Grapes of Wrath  » Dans ses rangs, on évite de trop la regarder dans les yeux, de peur d’attirer un incompréhensible courroux. Elle aime ce respect silencieux qui s’installe quand elle rentre dans une pièce et jouit de ces yeux tournés vers le sol dès qu’elle est dans les parages. Si Bao n’est pas très impressionnantes physiquement, sa réputation de brute épaisse la précède. Personne ne saurait trop dire d’où vient cette colère qui explose régulièrement, et cette incontrôlable violence qui s’abat sur quiconque hausse un peu trop le ton. On la pense paranoïaque et irrationnelle, et c’est parce qu’on ne comprend pas son irrépressible besoin de trouver justification à tout ce qui se présente à elle. Quitte à en inventer une, et généralement une qui l’arrange. Elle ne comprend pas tout ce qui la traverse Bao, alors c’est plus simple de blâmer son entourage et d’exploser des arcades sourcilières que de reconnaître qu’elle n’a aucun contrôle sur ses émotions, sur sa vie.

Wuqì, The Metal Glove  » Ce n’est pas par hasard qu’on surnomme secrètement la jeune femme Wŭqì. Suivant les traces de son aîné, Zhang, ainsi que son instinct presque animal, Bao est une véritable machine de guerre, une âme dangereuse que Wei a pris soin d’armer jusqu’aux dents. Il est toujours bon d’avoir un chien fou sous sa coupe, parait-il, tant qu’on tient soi-même sa laisse.
Bao possède trois atouts précieux dont elle se sert sans la moindre hésitation lors de ses missions d’intervention. Tout d’abord, elle est évidemment une redoutable duelliste, ayant particulièrement étudié les sorts offensifs et défensifs dans sa jeunesse. Il est cependant amusant de constater qu’elle n’est pas très à l’aise avec de simples sorts “quotidiens”, trop nerveuse pour ordonner à sa baguette de délicatement soulever une plume, par exemple.
Réalisant qu’elle allait tôt ou tard agresser certains de ses frères et soeurs s’il ne lui trouvait pas un canalisateur, Wei a engagé Maître Qiang pour lui enseigner le Bājíquán, un art martial chinois se rapprochant de la boxe, et permettant de s’exprimer en combat avec tous ses membres - ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle “boxe des huit extrémités”. Il était également dans l’intérêt du leader des Wang d’apprendre à cette petite furie à se battre proprement, et il a en effet bien joué ses cartes. Bao maîtrise aujourd’hui parfaitement cet art, un atout de plus dans sa manche lors d’interventions musclées.
Le dernier cadeau que lui fut Wei pour compléter son attirail est certainement le bien le plus précieux que possède Bao, bien plus encore que sa baguette, qu’elle a relayé au second rang au profit de cet instrument magique fascinant. Les (保定健身球) Jiànshēn Qiú, ou simplement Qiú pour la jeune fille, sont deux boules de métal, assez petites pour tenir en une seule main. Utilisées depuis des siècles par les Moldus comme un instrument de relaxation ou de médecine alternative pour fluidifier les énergies du corps, elles ont vraisemblablement fasciné à une époque une minorité de sorciers Chinoise, qui a enchanté quelques milliers de paires en une arme redoutable. Les Qiú s’adaptent en effet à la magie de leur propriétaire, qui sera capable de lui donner autant de formes qu’il le peut, selon sa personnalité, ses compétences magiques et ses besoins. Paraît-il que certains verront ces boules de métal prendre la forme d’une épée, d’un casque ou même d’un bouclier. Certains sorciers âgés obtiennent à partir d’un certain âge la forme d’une canne pour pouvoir marcher. On parle même de cuisiniers transformant successivement leurs Qiú en couteau, puis casserole, et plat. En d’autres mots, les Qiú répondent à certains besoins, et ne prendront jamais deux fois la même forme selon les sorciers. Si elles fonctionnent par paires, c’est notamment parce que l’une est considérée comme la “Maîtresse” (souvent le manche, ou toute autre matérialisation servant d’empoigner l’objet), et l’autre la “Servante” (prenant la forme, ou remplissant la fonction de l’objet si elle ne se transforme pas) - si la “Maîtresse” tombe de la main de sa propriétaire, les deux billes retombent au sol, inanimées. Objets magiques capricieux, elles demandent beaucoup de pratique et de temps passé avec leur propriétaire pour devenir un réel canalisateur magique et accepter de prendre une forme pour servir leur sorcier. Car on ne choisit pas les formes de ses Qiú, évidemment, elles ne font que réagir à la magie qui leur est confiée. Autrement dit, entre de mauvaises mains, elles peuvent être extrêmement dangereuses, et c’est probablement pourquoi leur production a subitement cessé vers la fin du XVIIIème siècle.
Leur nombre était déjà limité, le secret de confection de cet outil étant tombé dans l’oubli, et, petit à petit, elles commencèrent à disparaître au XXème siècle, probablement égaré dans les greniers des nouvelles générations ne prenant pas la peine de fouiller dans les affaires de leurs grands-parents. Si certains sorciers Chinois en possèdent encore, il est tout de même assez rare de pouvoir mettre la main sur une paire. Sauf si on est le parrain d’une mafia Chinoise, bien sûr.
Cela fait un peu plus de dix ans que Wei a offert les deux billes de métal à Bao, et elle ne quittent presque jamais le creux de sa main. Le métal irisé offre des nuances en mouvement de toutes les couleurs, souvent agitées, selon l’humeur de la jeune Wang. A ce jour, elle a apprivoisé deux formes régulières, dont elle se sert avec aisance.
La première agit comme une sorte de meteor hammer (ou (流星錘) Liúxīng chuí), sans réellement en prendre la forme, ceci dit. La Qiú “Servante” lévite, alors que la “Maîtresse”, fermement maintenue entre ses doigts, fait office de chaîne invisible, de levier pour contrôler la tête. Quand on voit la jeune sorcière en posture offensive, une bille de métal dans la main, et une seconde flottant un peu dans tous les sens, on ne peut que sous estimer le danger qu’elle représente. Tu vas faire quoi ? M’envoyer une baballe dans la tronche ? Ouh, je tremble. Et pourtant, bien qu’elle ne grossisse pas, sous cette forme, l’impact de la Qiú est proche de celle d’une boucle de bowling - à en juger par la taille des ecchymoses sur le corps de ses “victimes”, ou par les quelques nuques brisées lors de malencontreux atterrissages accidentels sur la joue, oups.
La seconde forme est certainement la plus utilisée par Bao, car si elle n’est pas aussi amusante à manier qu’un meteor hammer magique et imperceptible, elle est bien plus simple et radicale, plus satisfaisante et efficace. Les deux billes chauffent, se tordent, s’allongent, avant de s’enrouler entre ses phalanges pour former une espèce de brass knucles (ou poing américain) de métal, qui ne pardonne pas au moindre impact. Elle est lâchée, la bête, quand elle a son joujou préféré entre les mains, alors qu’il lui permet de frapper à répétition sans ressentir la moindre secousse, sans s’exploser les phalanges contre les mâchoires de ses adversaires.
Si les Qiú de Bao ont déjà pris d’autres formes au fil des années lors de situations exceptionnelles, la jeune femme n’a pas encore su les apprivoiser et les utiliser à nouveau. Elle espère pourtant pouvoir revoir cette dague, apparue cette fois-là. Elle était bien pratique, cette dague de cette fois-là.

Nu'ér, The Family Dog » Les Wang ne correspondent pas exactement aux clichés de familles traditionnelles. Indépendamment du fait qu’il est de notoriété publique qu’ils sont à la tête d’un des huits Clans de la pègre sorcière, il est moins connu qu’ils composent une famille dysfonctionnelles, un réel rassemblement de pièces de puzzle qui ne sauraient s’emboîter parfaitement. Tous les Wang ont été arrachés ou sauvés de leur quotidien pour agrandir, dès leur plus jeune âge, les rangs des petits héritiers de Wei Wang. Ils ont beau venir d’horizons différents et se mettre sur la tronche plus que de raison, ils sont liés par un puissant lien qui s’articule autour de la loyauté au Clan. Bao est particulièrement attachée à son appartenance aux Wang. Il est presque triste de constater qu’elle ne vit presque que pour cet héritage culturel qu’on lui a cédé, particulièrement depuis la mort de Wei. Son besoin constant de prouver sa valeur auprès de ses supérieurs, de sa famille, a toujours dicté la manière dont elle a vécu. Obtenir l’amour de Wei, plus que tout, comme quand il la surnommait affectueusement (女儿) Nǚ'ér, ma fille, lorsqu’elle était petite. Un père de substitution pour tous ces enfants de rue, il a su offrir à Bao plus que ce dont elle avait besoin. Vivant dans la peur - non, on ne ressent pas la peur ici - d’être à nouveau relayée au rang de moins que rien, elle s’est battue jusqu’à sa mort pour voir briller dans ses yeux la même fierté que lorsqu’il regardait Feng. Cette pute de Feng qui n’a jamais rien fait de plus utile que de jouer avec des tuiles, que de s’amuser avec l’argent de leur chef, que de recevoir toute l’attention du paternel.
Alors, depuis que Wei n’est plus, Bao se voit chercher à taton sa place dans la nouvelle organisation familiale, agir par automatisme, comme un bon petit soldat élevé pour se rendre utile. Frapper, aussi, encore plus que d’habitude. Qu’ils crèvent tous. Jusqu’à ce qu’elle trouve le responsable de sa mort. Lui, elle le fera sécher dans la cave. Longtemps.


Dernière édition par Bao Wang le Jeu 16 Avr - 21:49, édité 11 fois
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Bao Wang
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Stray Dog
I know it's material, but not irrelevant. All this here is worked for, not inhereted
1986 - Hong Kong

TW : Maltraitance infantile

“Why do you keep selling this shit ?” “I don’t know, they’re cheaper, some still have good use for them.” “Yeah well I don’t want to get in trouble. Go get me what I paid for and stop trying to unload your shit on me everytime. Jeez.”
De lourds pas font grincer les planches de l'escalier, menaçant de s’effondrer à tout moment, alors que le souffle rauque de l’homme se fait de plus en plus proche. Il fait noir. Il fait froid. Ça pue. Ça pue tellement. Seul le caquetage des poules picorant le sol, et les quelques hoquets de ceux qui ont encore la force de pleurer se font entendre dans la cale sombre et humides du navire de fortune.
Elles font mal, ces cordes lacérant ses poignets, et le bâillon dans sa bouche l’empêche de respirer correctement depuis des heures. Des jours ? Quel jour on est ? Où est elle ? Qu’est-ce qu’elle fait là ? Où sont Papa et Mama ?
On l’attrape fermement par le col pour la redresser, et alors que tous les autres enfants s’agitent, on entend des cris étouffés s’élever un peu partout dans la cale. Elle retombe au sol comme une poupée de chiffon, sentant ses jambes se dérober sous son poids. “Debout j’ai dit !” La main la saisit à nouveau, et si elle chancelle légèrement, elle trouve la force de se tenir sur ses deux pieds, hébétée, vidée, terrorisée. On la pousse brutalement vers le pied de l’escalier, avant de lui aboyer “Ok, vous me montez aussi celui-là et celle-là. Et toi tu viens aussi avec moi. Allez on se bouge.” Elle voit la main s’emparer d’un plus grand qu’elle, qui se débat comme un chien enragé, hurlant tant que son bâillon ne peut étouffer ses cris désespérés. La claque retentit plus fort encore que ses protestations, et il est à son tour balancé aux pieds de l’escalier.
L’air est glacial, sur le dock, alors qu’un violent vent fouette les corps affaiblis des quatre enfants formant une ligne face à un homme dont on ne peut voir que les yeux et la fumée multicolore de sa pipe. Il les observe un à un, prêtant attention tour à tour à leur visage, à leurs dents, à leur carrure. Il tente de leur poser des questions dans un japonais approximatif, accueillies soit par un silence abasourdi ou de stridents cris. “You’re sure they’re not Muggles, eh ? I swear if you pull that one on me again I-” “No ! I tell you, they’re all Wizards, at least we bought them from wizard couples. Now are you gonna pick or what ? I have other clients to meet, don’t have all night.” Il le fait taire d’un geste de la main ennuyé avant de se redresser. “Yeah I’ll take the two quiet ones. Load them in the back.”
Au moins, à l’arrière de la calèche, il fait plus chaud que dans la cale. On lui retire ses liens d’un coup de baguette, alors que l’homme dont on peut désormais voir le visage se tourne vers les deux âmes tremblants. “Huān yíng lái dào Xiāng Gǎng” Bienvenue à Hong Kong.


Mars 1988 - Hong Kong

TW : Maltraitance infantile

Bao se tient droite, le menton relevé avec une fierté non dissimulée, attendant son tour avec une nervosité, elle, bien cachée. Ses mains maigres se resserrent sur sa sacoche alors que Ning la contemple avec curiosité. Il ne lui piquera pas le fruit de sa maigre récolte, auquel cas elle se chargera de lui faire une nouvelle cicatrice. Elle lui lance un regard cinglant alors qu’il baisse les yeux vers le plancher. “Bao. Alors, qu’est-ce que t’as pour nous aujourd’hui ?” La fillette se dépêche de vider le contenu de son sac, puis de ses poches, sur la large table qui se tient devant elle. Le cliquetis des pièces contre le bois la rassure, même si son ventre se tord en un nerveux et bruyant gargouilli. Alors elle plonge son regard dans celui Yong, sûre d’elle. Son assurance, c’est tout ce qui lui reste pour se défendre. “... Petite prise aujourd’hui, Bao.” Elle n’en démord pas, soutient son regard avec une détermination proche de l’insolence. L’homme se gratte la tête avec perplexité, visiblement incertain du châtiment à infliger à cette élève habituellement exemplaire, pour cet affront et cette faible rentabilité. Elle attend, Bao, ferme sur ses appuis, que s’abatte sur elle ce qu’elle mérite. Et ça ne manque pas. La gifle vient de Cai, contre toute attente, qui apparaît sur sa gauche, lui crachant sa fumée au visage. Il s’empare de son col avant même qu’elle puisse perdre l’équilibre sous le violent impact de la main de l’homme sur sa joue. “Ne me fais pas regretter de t’avoir appelée Bao, hein, mon petit trésor ? Tu nous as habituée à mieux, non ? Tu crois que tu vas rembourser ta dette à ce rythme là ? ON. SE BOUGE. ET ÇA VAUT POUR TOUT LE MONDE ICI.” beugle-t-il avant de la pousser vers la sortie. En sortant, Bao entend résonner le rire des autres enfants, bien contents d’assister à son infortune. Elle réprime un grognement à leur intention avant de sortir comme une furie, la boule toujours au ventre.

Bao espère bien rembourser sa dette au plus vite, et elle met tout ce qui est à sa disposition pour atteindre son objectif. Voilà deux ans qu’elle s’applique chaque jour à devenir une ombre, invisible aux yeux des passants à qui elle fait les poches plus rapidement qu’un professionnel. Ils ont bien compris, Cai et Yong, qu’il était plus efficace de la laisser fouiner dans les sacs de sorciers fortunés, plutôt que de l’envoyer faire la manche dans les quartiers riches d’Hong Kong. Bien sûr, ils doivent bien se douter qu’elle rackette en réalité ses petits camarades pour gonfler son butin, ce n’était pas comme si ça changeait grand chose à leurs yeux. La gestion des enfants n’est qu’un side-business pour eux, mais un side-business rentable. Ils ne leur coûtent qu’une poignée de Minbi, surtout ceux issus des régions les plus pauvres d’Asie. Ces chiens de parents les échangent contre à peine de quoi tenir un mois, mais certains y voient aussi l’opportunité de se débarrasser d’une bouche de plus à nourrir. C’est qu’ils ne sont pas très malins, ces cons. Cai et Yong se donnent la peine de donner à manger à la quinzaine de gamins sous leur tutelle qu’un jour sur deux, et ils tiennent très bien la route. Du moins, personne ne s’en est plaint. Enfin, pas plus d’une fois, en tous cas.
La dette ? Une idée de génie que Yong avait mentionné un jour alors que les deux frères se pintaient joyeusement dans un bar sorcier d’Hong Kong, et une idée qui a payé, c’est le moins qu’on puisse dire. Si on donne à ces enfants l’illusion qu’ils peuvent un jour se libérer de leurs fonctions, ils sont bien plus dociles et rechignent moins, dès le début, à accomplir leur but. A leur arrivée, on leur donne ainsi un montant astronomique, peut être cent fois supérieur à leur prix d’achat, qu’ils doivent atteindre pour pouvoir se considérer libres de partir ou non.
La rumeur court que Yong et Cai n’ont jamais eu l’intention de libérer qui que ce soit, même une fois la dette remboursée, et même qu’ils sortiraient une seconde note, plus élevée encore pour rembourser tous les “frais de soin et nourriture” déboursés pour les maintenir en vie jusqu’ici. Mais Bao n’écoute pas les rumeurs. Accomplir ce qu’on lui demande semble être la meilleure façon de se frayer un chemin jusqu’à la sortie. Alors, elle verra bien d’elle-même si on lui accorde le droit de partir ou non. De toute façon, personne ne peut se permettre de rentrer les poches vides. On ne sait pas ce qu’il advient des enfants non-rentables, mais une chose est certaine, ils disparaissent du jour au lendemain et se voient remplacés par un nouveau visage effrayé. Dans le doute, donc, Bao s’applique à la tâche, et n’hésite pas à intimider les plus faibles de ses camarades pour piquer une partie de leur pêche.
Sauf ce jour là. Certains ont dû cafter aux plus grands. Ces balances. Ils l’attendaient devant la vieille barraque défraichie leur servant de repère et logement, juste avant l’heure de la récolte, pour lui coller une raclée et la laisser au sol, les poches presque vidée et le corps endolori. On n’avait fait que lui rendre la monnaie de sa pièce. Karma is a bitch.


Décembre 1988 - Hong Kong
Les visages de Papa et Mama ont disparu depuis longtemps maintenant. La seule chose dont elle peut à peu près se rappeler, c’est l’odeur du poulet bouillant dans la casserole. De la volaille, quelle horreur. Voilà donc tout ce qui lui reste, un arôme nauséabonde. Il est même difficile désormais pour Bao de parler sa langue natale. Oh, quelques mots de japonais lui viennent bien parfois à l’esprit, comme un réflexe fermement ancré, tentant tant bien que mal de la ramener à ce qu’elle avait pu être autrefois. Si elle était heureuse ? Elle ne peut s’en souvenir, tout elle ne saurait dire quel était son prénom. Il n’y a plus que Bao désormais. Alors, elle ne sait plus trop ce qu’elle fera si elle rembourse sa dette. L’espoir et l’envie de retourner voir Papa et Mama se sont envolés avec les quelques images qui lui restaient d’eux. C’est mécaniquement qu’elle agit à présent, avec pour seule certitude qu’elle doit juste arriver au bout de ce décompte tenu par Cai et Yong. Ramener assez d’argent, c’est tout ce qui compte.
Maintenant que racketter ses camarades n’est plus une solution, depuis la grande révolte du Printemps, elle doit redoubler d’effort pour prouver sa valeur, pour ne pas risquer de disparaître comme les autres. Bao se lève plus tôt, rentre plus tard, prend plus de risques. Elle est docile et rentable, la petite. Brisée, diraient d’autres. La faim constante qui la tordait tant de douleur n’est même plus ressentie, elle n’est qu’une vague compagne de fortune bien plus silencieuse qu’autrefois.

Une chose est sûre, si elle se pointe aujourd’hui avec le peu de Minbi qu’elle a sur elle, elle ne verra pas le soleil se lever demain matin. L’enfant retourne les quelques pièces au fond de ses poches, accroupie entre deux poubelles en face de la maison de l’angoisse où elle loge. Les passants ne peuvent la voir, tant elle est maigre, tant elle est invisible aux yeux du reste du monde. Elle a eu ce qu’elle voulait, elle n’est plus qu’une ombre qu’on oubliera assez vite lorsque Cai et Yong se seront débarrassés d’elle pour de bon. Il faut qu’elle trouve une solution. Quelque chose.
Bingo. L’homme se tient droit sur le trottoir d’en face, l’air concentré sur sa montre à gousset en or qu’il fait bientôt disparaître dans la poche de son long manteau. Un large chapeau plonge la moitié de son visage dans l’ombre, mais Bao peut tout de même le voir contempler le vide, alors qu’il semble attendre quelqu’un. On en voit peu, des sorciers à l’allure si aisée dans ce quartier pauvre d’Hong Kong, et ce n’est pas une opportunité à laisser filer pour la fillette qui se redresse comme un chat, se faufilant entre les véhicules moldus pour se frayer un chemin jusqu’à son dos. Peut-être qu’elle ne sera pas privée de repas ce soir, finalement. L’ombre approche rapidement sa main de la poche extérieur du manteau, toujours invisible, fouillant rapidement pour trouver la montre à gousset qu’elle est certaine d’avoir vu l’homme ranger quelques secondes plus tôt.
“C’est ça que tu cherches ?” Sans même avoir le temps de comprendre ce qu’il se passe, la main gantée du sorcier s’est refermée sur son poignet, alors que l’autre agite sous son nez la précieuse montre. Les doigts puissants serrent de plus en plus ses os fragiles, la faisant grimacer de douleur. Réalisant la situation dans laquelle elle se trouve, par instinct, Bao se met à jeter des coups de pied hasardeux dans les jambes de l’homme, griffant de sa main libre son avant bras pour lui faire lâcher prise. “LACHE-MOI LACHE-MOI ! À L’AIDE ! LAISSE MOI J’AI DIT !” Elle se débat comme un animal, alors qu’elle entend un rire fendre l’air. “Un vrai chiot enragé, dis donc.” plaisante-t-il avant de la libérer. Abasourdi, la fillette inspecte son poignet, où elle peut voir la trace des doigts de l’homme encore imprimée sur sa peau sale. Trop c’est trop. Quelque chose claque là-haut, dans sa boîte crânienne. Le bourdonnement dans ses oreilles est plus bruyant encore que mille abeilles butinant ses tympans. Alors, elle hurle, avant de se jeter de tout son poids sur le sorcier, frappant de toutes ses ridicules forces avec de petits poings serrés, de petits poings furieux. Elle n’entend même plus le rire de l’inconnu, qui se fait pourtant de plus en plus fort, et qui la maintient à distance d’une main sur la tête. “BAO ? Mais qu’est-ce que tu fous ?!” Ça, Bao l’entend. La voix de Cai fouette l’air alors qu’il se jette sur elle, tordant son bras dans son dos pour la faire tomber à genoux. La gamine hurle toujours, de rage et de douleur, agitée de mille insultes et spasmes de fureur. Elle en a rien à foutre, elle va tous les buter ! Elle commencera par Cai, Yong, puis tous les autres gamins, puis ce sorcier arrogant qui a eu l’audace de la choper pendant qu’elle lui faisait les poches ! Personne ne la chope ! Personne ! “Excusez-la, M. Wang, c’est ma… petite cousine. Une vraie fureur, mais elle est inoffensive.” L’homme retire son chapeau, pour s’agenouiller face au petit animal, qu’il contemple avec autorité. Et ce simple regard vient à bout de la crise de nerfs de l’enfant qui, à bout de force, finit par cesser ce combat contre plus fort qu’elle. Ils se regardent, longuement. Un regard pareil, jamais Bao n’en a vu. Jamais on ne l’a vraiment regardé, à vrai dire. Pas comme ça. Pas comme si elle existait. Elle peut sentir une drôle de sensation la parcourir alors que les yeux de l’homme semblent fouiller tous les recoins de sa mémoire. “Ta cousine, tu dis…” dit-il en se relevant et en dépoussiérant son manteau d’un geste calme. “Vous faîtes toujours ça, alors. Je pensais avoir été clair sur ces activités.” “Ne vous en faîtes pas M. Wang, tout est sous contrôle, vraiment.” “Sous contrôle tu dis ? Je vois ça. Tu penses que le Clan peut se permettre de collaborer avec un business pareil ? Il n’est pas dans nos intérêts d’attirer l’attention sur nous à Hong Kong, encore moins de nous retrouver dans des activités que nous ne cautionnons pas. Que je ne cautionne pas.” “Oui, je-” “Assez. Discutons-en à l’intérieur, veux-tu ?”

Les trois petites taches de moisissures au dessus de sa paillasse ont l’air de gagner du terrain. D’un doigt tremblant, elle suit le contour de chacune d’entre elles, les observant comme jamais auparavant, comme si c’était la dernière fois qu’elle les verrait. Alors qu’elle s’était toujours interdit d’y penser, Bao se demande désormais comment Cai et Yong se débarrassent des enfants. Est-ce qu’ils vont l’envoyer dans une autre maison, avec d’autres gamins, pour lui faire accomplir des tâches plus pénibles encore ? Est-ce qu’ils vont simplement la jeter en pleine mer et faire demi-tour comme si de rien n’était ? Est-ce qu’ils vont la donner à manger à une créature qu’ils affament pour la nourrir uniquement des enfants pas sages ? Ses mains faibles se referment autour de sa tête alors que ces milles pensées se bousculent dans son crâne. Elle pense à l’homme de tout à l’heure, aussi. A sa voix douce et ferme, à son regard tranchant et fouineur, à son ton sec qui a su faire taire Cai. Qu’elle aimerait, Bao, un jour, pouvoir faire fermer la gueule de n’importe qui.

“Bao réveille-toi. Suis moi.” Ça y est, elle va enfin découvrir comment cela se termine. Elle s’habille maladroitement dans le noir, à peine éclairée par la baguette de Yong, qui perd patience et la tire violemment vers la sortie du dortoir. La lumière des lanternes du couloir révèle désormais son visage tuméfié, habité par une expression aussi proche du désespoir que de la colère. L’enfant est poussée dans la pièce centrale, où se regroupent habituellement, le soir, les autres gamins pour présenter le fruit de leurs récoltes. Mais maintenant, au beau milieu de la nuit, elle n’est habitée que par le sorcier que Bao a tenté de dépouiller la veille, confortablement installé sur l’une des chaises en bois pourri. Dans son dos, se tiennent un homme et une femme dont les yeux semblent fusiller sur place Yong, qui recule faiblement, l’échine courbée, pour se placer derrière la fillette. Le silence pesant est brisé par la voix chaude du sorcier “Bao, tu vas venir avec moi.” L’enfant acquiesce d’un faible mouvement de tête. Le regard tourné vers le plancher, elle ose tout de même une question. “C’est vous qui allez me tuer, alors ?” Le silence s’installe à nouveau dans la pièce, glacial cette fois-ci. Mais elle tient bon, Bao. Déjà, elle a accepté son sort. On peut alors entendre le sorcier soulager la chaise de son poids et se rapprocher vers la gamine, qui couvre par réflexe son visage d’une main peu assurée. Elle peut le voir s’agenouiller face à elle, comme la veille, pour la prendre par le menton et planter ses yeux dans les siens. Mais cette fois, la fillette ne peut sentir son regard la parcourir. C’est bien elle, qu’il regarde. “Non, Bao. A partir d’aujourd’hui, tu es une Wang.” C’est avec lenteur que le sorcier se redresse, dans un soupir inaudible, avant de prendre délicatement la main squelettique de la petite chose terrorisée, pour la mener vers la sortie. Ses deux comparses, eux, ne bougent pas d’un poil, toujours tourné vers Yong qui essaye de se faire de plus en plus petit. Avant de franchir le seuil de la maison, l’homme leur adresse un bref signe de la main, et claque la porte derrière lui, aux côtés de l’enfant, qui laisse s’échapper quelques larmes de confusion. S’éloignant des cris de douleur de Yong, Wei et Bao Wang s’enfoncent dans la nuit fraîche d’Hong Kong.


Family Dog
All my life been a black sheep. All my life been the black keys. True I never really was a bad breed, Daddy probably rather me an athlete.
Mai 1990 - Londres
”Elle apprend vite, n’est-ce pas ?” sourit Wei en laissant s’échapper une fumée pourpre d’entre ses lèvres. Le soleil de midi, haut dans le ciel, ne saurait réchauffer cette froide journée d’hiver. Londres est bien moins généreuse qu’Hong Kong sur les températures, mais on s’y fait, comme on dit. “Elle en fait trop. Ou plutôt, tu lui en fais trop faire.” désapprouve Chen, ses yeux tournés vers l’enfant qui écoute religieusement son Maître.
Cela fait un peu plus d’un an que Bao a rejoint Londres, et a été introduite au reste de ses frères et soeurs. Les débuts furent compliqués, du moins plus compliqués que la majorité des enfants qu’il avait recueilli jusqu’alors. Wei a dû avouer qu’il avait sous-estimé la difficulté à dresser un animal pareil, et probablement sous-estimé également les séquelles qu’emporterait avec elle la petite fille.
Des mois durant, il avait tout d’abord fallu la convaincre que sa présence ici n’était pas une punition, qu’elle n’allait pas se faire tuer, qu’elle était désormais en sécurité. Il avait ensuite fallu lui faire comprendre qu’elle n’avait pas à travailler ici, alors qu’elle tournait en rond dans le salon, nerveusement, pendant des heures, à ne pas comprendre quel était son but, ce qu’on attendait d’elle. “On attend de toi que tu sois une enfant, Bao.” Ça, la fillette ne l’a toujours pas intégré. Elle sourit peu, Bao, rit encore moins, et ne joue jamais avec ses frères et soeurs. Oh il la voit bien, Wei, prétendre jouer avec Quon, sans vraiment comprendre ce qu’elle est censée faire. C’est aussi adorable qu’inquiétant.
“Ne t’inquiète pas, Chen, je sais ce que je fais.” Les deux associés observent depuis la terrasse Maître Qiang mettre à terre la petite d’un simple mouvement de la main, qui n’attend pas une seconde pour récupérer et sauter sur ses pieds, prête à reproduire la même prise sur son professeur de Bājíquán. “Un cours par semaine, je comprends. Mais tous les jours Wei ? Tu as consulté son médicomage au moins ?”
Il faut avouer que les Wang en avaient eu assez de voir défiler les médicomages à l’arrivée de Bao. Il avait fallu être précautionneux lors de ses premiers mois, pour la tirer de son état de malnutrition progressivement, sans compromettre sa santé. Si la fillette est désormais sortie d’affaire, elle n’en mange pas moins comme un moineau, remuant pendant de longues minutes sa nourriture dans son assiette du bout de sa fourchette, ce qui a tendance à rendre ses grands frères fous. Patiente, Sen passe les repas familiaux à l’encourager, à la bousculer un peu pour qu’elle finisse le contenu de sa gamelle, face à la moue peu convaincue de la gosse.
Bao est maintenant suivie par un médicomage, qui lui rend visite tous les deux mois. Si elle n’a plus rien à craindre et a su se remettre, sa croissance risque cependant d’en être fortement impactée, malgré les horribles potions et remèdes qu’elle doit gober régulièrement.
“Je te dis qu’elle va mieux. Regarde-la.” soupire Wei en écrasant sa cigarette magique dans le cendrier. “Crois-moi, c’est dans l’intérêt de tout le monde.” Ce n’est qu’après que Mengwu se soit plaint des morsures et coups à répétitions de la petite furie que Wei a décidé de passer aux leçons quotidiennes. Dans l’intérêt de la gamine, donc, pour apprendre à canaliser sa violence innée. Dans l’intérêt de la fratrie, également, pour ne pas avoir à servir de punching bag de Bao - même si ça avait plutôt l'air de faire marrer Zhang. Dans l’intérêt du Clan, surtout, le chef voyant un potentiel monstrueux chez l’enfant.
“Si tu le dis.” Wei se lève de sa chaise pour enfoncer son chapeau sur le haut de son crâne, s’emparant de sa baguette d’un geste calme. “Tu pars déjà pour Hong Kong ? Il est un peu tôt, non ?” Le patriarche du Clan se dirige tranquillement vers la porte coulissante menant vers l’intérieur, en enfilant son manteau. “J’ai des choses à régler avant.” Chen sourit, ses yeux toujours tournés vers Bao qui se fait une fois de plus mettre à terre. “Je vois. Ah, et Wei !” Le bras-droit se retourne vers son ami de toujours, moqueur. “Évite de ramener un énième gosse. On va commencer à manquer de place.” Le sorcier laisse échapper un léger rire avant de disparaître à l’intérieur de la demeure. “Tu sais que je ne peux rien promettre.”


Octobre 1992 - Londres
Bao dévale les marches deux par deux en entendant la porte s’ouvrir. Elle se précipite à toute vitesse vers l’entrée, baguette à la main, manquant de renverser Mengwu au passage. Sa course se folle se termine dans les jambes de Zhang, contre lesquelles elle s’écrase avant d’agripper la toile de son pantalon. “Je peux venir cette fois ? Pleeease ?” Le jeune homme s’esclaffe bruyamment en tentant de faire lâcher prise à la petite furie. Il secoue sa jambe, mais elle tient bon. “Bao, on en a parlé hier ET avant-hier. T’es trop jeune pour venir avec nous sur le terrain.” L’enfant fronce les sourcils, contrariée, et agite sa courte baguette devant les yeux de son frère. “Mais Chen a dit que je serai bientôt assez forte pour le battre, même. Je peux être utile ! S’il te plait, j’ai envie de rester avec toi !” La main de Zhang vient serrer l’épaule de Bao pour la repousser fermement, alors qu’il rit de plus belle. “T’es sûre qu’il a dit ça ? Je pense surtout qu’il a voulu te faire plaisir ouais.” Un petit coup de poing colérique vient s’abattre sur la cuisse du grand frère, suivi d’un regard noir et hystérique. Bao explose, comme à son habitude, en un million d’insultes et de menaces, alors qu’elle tape du pied furieusement, à faire trembler le plancher. “IL L’A DIT OK ?! C’EST PARCE QUE T’ES JALOUX QUE TU DIS ÇA ! ARRÊTE DE TE MOQUER DE MOI, ARRÊTE ! T’AVAIS PROMIS QUE TU T’ENTRAINERAIS AVEC MOI EN PLUS. TOUJOURS TU MENS ET JAMAIS TU VEUX QUE JE VIENNE AVEC TOI ! TOULTEMPS TU M’LAISSES TOUTE SEULE ! C’EST PAS JUSTE !” On a appris à rester calme, chez les Wang, quand Bao sort de ses gongs pour agresser quiconque l’empêcherait d’atteindre ses objectifs. Et aujourd’hui, elle veut accompagner Zhang, peu importe où il a bien prévu de se rendre.
A vrai dire, ce n’est pas qu’aujourd’hui. La jeune fille a appris à s’épanouir au sein de cette famille d’adoption au fil des années, ou du moins à développer une forme d’aisance avec ses frères et soeurs. Certes, il est toujours difficile de lui faire décrocher un sourire, mais elle a au moins appris à dénouer sa langue et à exprimer de temps en temps ce qui la traverse. Ce n’est pas tous les jours simples de vivre avec une Bao de onze ans survoltée, qui ne semble que s’épanouir pendant ses entraînements de Bājíquán et les cours de magie que lui donnent Chen et Sen. Elle râle, s’agace, crie, frappe, claque la porte de sa chambre, mais au moins, le bon chien de famille ne mord plus les siens. Bao apprend à exprimer sa personnalité, et c’est déjà un accomplissement durement atteint quand on repense à la fillette brisée de Hong Kong. Dommage que ce soit une personnalité de merde, ceci dit.
Ces progrès, elle les doit en partie au safe place que représente cette famille de fortune, à l’environnement que Wei met à la disposition de ces enfants isolés, mais également à la relation qu’elle entretient avec Zhang. Si la demeure des Wang est souvent agitée de bruyantes disputes en tout genre, Bao voue une admiration sans limite pour ce grand frère que le chef du Clan semble considérer comme un élément clé. Apprends-moi, Zhang, à être aussi fort que toi. Apprends-moi à gagner la fierté et le respect de Wei. Apprends-moi à être utile, comme toi. L’enfant projette sur le jeune homme ce qu’elle aspire à devenir, ignorant bien les défauts qu’on lui prête. Dans son regard de gamine, elle ne voit qu’un grand costaud au rire enchanteur, capable de défendre la famille et de répondre aux ordres de son supérieur. Et c’est exactement ce dont rêve Bao. Pouvoir rendre au Clan tout ce qu’il lui apporte.
“T’as qu’à jouer avec Feng.” Zhang referme la porte sur le chien enragé, et il peut entendre encore ses protestations et l’impact de ses coups à travers le bois. Comme si elle allait perdre son temps à divertir l’animal de compagnie préféré de leur père adoptif. La benjamine des Wang avait certainement assez de jouets dans sa chambre pour s’occuper jusqu’au bout des temps. De toute façon, la seule fois où elle a accepté de “s’amuser” avec elle, la gamine a finit en larmes dans les jambes de Wei. Se faire disputer à nouveau par le boss, non merci.
“Eh Bao, tu veux t’entraîner dans le jardin ?” Elle se retourne furieusement vers Quon, qu’elle dévisage de la tête aux pieds. On sait rester calme pendant ses crises, certes, mais on sait aussi que la dépense physique est un bon os à ronger pour apaiser ses nerfs à vif. Pourtant, il sait très bien le jeune sorcier de deux ans son aîné, qu’ils ne sont pas censés faire de duels sans surveillance d’un plus âgé. Par chance, Wei et Chen sont on ne sait trop où encore, Sen est enfermée dans son bureau à faire de la paperasse avec Mengwu et Zhang vient de se faire la malle. La voix est libre donc.
Le petite furie n’a pas encore retrouvé son calme qu’elle est face à son frère en position offensive, baguette tendue vers son adversaire, au beau milieu du jardin familial. Cela fait près de deux ans que Wei s’est vu contraint de lui offrir une baguette avant l’heure. Fatigué de voir les assiettes s’envoler pour s’écraser contre les murs à chaque fois que sa fille piquait une colère, il a jugé plus sage d’avancer son apprentissage de la magie pour qu’elle puisse un tant soit peu contrôler son flux magique et arrêter de foutre en l’air sa collection de porcelaine chinoise.
Les sorts commencent à fuser entre les deux apprentis sorciers, qui agitent leurs baguettes énergiquement pour contrer les assauts de leur adversaire. Bien que les sorts ne soient pas très puissants, ils sont vifs, pour des enfants de leur âge, raison de plus de considérer que Poudlard n’est pas la meilleure école de magie du pays. L’enseignement familial, ça se vaut parfaitement. Bao continue à faire cracher des expelliarmus du bout de son arme pour divertir son frère, se rapprochant petit à petit de sa proie, qui esquive habilement chacune de ses offensives. Alors qu’elle est maintenant assez près, la jeune fille lâche subitement sa baguette pour venir donner un coup rapide sur la tête de Quon, avant de venir faucher son flan d’un habile mouvement du bras. L’impact lui fait perdre l’équilibre, et il tombe à terre dans un bruit sourd. Bao se précipite sur la baguette de son frère, lâchée par surprise, qu’elle s’empresse de pointer vers son visage. “T’as encore triché !” Elle lui tend alors la main pour l’aider à se relever, esquissant un de ces rares sourires. “Ouais, mais j’ai gagné.”  


June 1995 - Londres
La bête aux écailles multicolores disparaît sous le pull de Feng, pour ressortir sa tête par le col et la poser sur l’épaule frêle de l’enfant. Elle laisse échapper un rire cristallin en posant sa main sur la tête de l’animal, qu’elle vient caresser du bout des doigts. Ça empeste le bonheur, et déjà Bao a la nausée de voir sa soeur répandre sa joie sans pudeur dans la pièce central, narguant le reste de la fratrie de tous ces sourires complices. Prostrée dans le canapé, elle observe ce tableau écoeurant un moment, ne cachant pas sa visible jalousie, plantant directement ses yeux dans ceux de Feng. “Quoi ?” De la fumée lui sortirait presque des oreilles, tant l’adolescente fulmine sur place. “Quoi quoi ? Tu peux peux faire moins d’bruit steuplé ? Tu respires comme une goule putain.” Et c’est sur ces belles paroles emplies de gentillesse que Bao se dirige vers l’escalier, non sans faire résonner un claquement de langue agacé en passant à côté de la fillette.
On ne peut pas dire que le voyage à Hong Kong s’est bien passé pour l’ensemble des Wang. Ça aurait certainement pu être un joyeux moment en famille, peut être que des liens encore plus forts auraient pu se tisser entre les frères et soeurs, émus de fouler à nouveau le sol de leur terre natale. Oui, ça aurait pu, si Bao n’avait pas passé le séjour à faire la gueule et à rester dans sa chambre d'hôtel, sauf quand on l’y tirait de force en lui demandant de faire un effort. Le fait est que, tout d’abord, l’adolescente n’a jamais demandé à ce qu’on la ramène dans cet endroit maudit, elle est très bien à Londres, thank you very much. Deuxièmement, devoir mettre en pause ses entraînements quotidiens pour aller fêter les dix ans de la petite peste pendant une semaine, ça ne l’avait pas enchanté plus que ça - si Maître Qiang l’avait trouvé rouillée à son retour, elle aurait tout mis sur le dos de la gamine. Et surtout, surtout, jamais Wei n’avait imposé de congé familial à tout le monde pour qui que ce soit d’autre. C’était la première fois qu’ils voyageaient tous ensemble - comme si vivre 24/7 les uns sur les autre n’était pas déjà suffisant et épuisant - et c’était en l’honneur de Feng, évidemment.
Quelque part, au fin fond de son estomac, Bao se sent rongée progressivement par cette différence de traitement entre la benjamine du Clan et le reste des Wang. Et pourtant, avant son arrivée, jamais la jeune fille n’avait pensé avoir besoin de recevoir ce genre d’attentions, d’affection de la part de leur patriarche de substitution. La vérité, c’est qu’elle a à sa disposition tout ce dont elle n’aurait su rêver - un toit sur la tête, un Clan bienveillant, un respect de son existence, des leçons quotidiennes pour perfectionner sa pratique du Bājíquán et de la magie, une place tout indiquée qui ne devrait pas tarder à se dessiner pour elle dans la hiérarchie des Wang - et elle se sent honteuse de jalouser quelqu’un d’aussi inutile que Feng. Si l’adolescente devrait ressentir quoi que ce soit, c’est de la pitié pour la petite, d’être un membre qui ne saura contribuer à la grandeur du Clan. Le problème, ce n’est pas Feng. Le problème, c’est Wei et tous les privilèges qu’il accorde à sa fille préférée. Bao, pas une fois a-t-on cédé à ses caprices - probablement ignore-t-elle qu’en utilisant le charme et la douceur plutôt que les crises de nerf, on n’aurait pas fait passer le mot de “ne pas lui donner de l’attention, sinon elle ne s’arrête pas”.

Dans un surprenant vacarme, la porte du bureau de Wei s’ouvre sur la mine furieuse de l’adolescente qui se poste devant lui, les bras croisés. C’est un regard calme qui se lève vers elle, alors que le silence reste suspendu dans l’air, rafraîchissant presque la température ambiante. Aucun mot ne saurait s’échapper des lèvres de Bao, qui commence tout juste à réaliser qu’elle s’humilie en se rabaissant aux privilèges de sa soeur. Trop fière pour faire machine arrière cependant, elle reste plantée face au grand bureau, un peu idiote. C’est Wei qui finit par rompre le silence, reposant ses yeux sur les quelques papiers éparpillés devant lui. “C’est au sujet de l’animixing de Feng, c’est ça ?” Ce n’est pas comme si qui que ce soit était surpris de la réaction de la jeune fille. Sa jalousie ne date pas d’hier, et à la mine dépitée qu’elle a présenté en voyant revenir sa cadette avec le caméléon, tout le monde a bien compris qu’elle allait s’en plaindre à un moment ou à un autre. “Ferme la porte et assieds-toi.” Elle s’exécute sans rechigner, inconfortable dans l’immense fauteuil en cuir qui semble presque l’avaler. Un soupir se fait entendre alors que Wei pose sa plume en se massant les tempes. Il est fatigué, ce chef de mafia contraint de devoir gérer quotidiennement les embrouilles de gamins presque ingrats. Mais c’est ce que tu as voulu, Wei, pas vrai ? Ne fais pas croire que ce ne sont que des héritiers. “Tu ne penses pas que tu as passé l’âge de jalouser ce que peut bien avoir ta soeur, Bao ?” L’adolescente s’enfonce un peu plus dans le cuir grinçant de l’assise. Si elle est déjà la plus petite de la fratrie, en cet instant, elle est minuscule. “Pour être parfaitement honnête avec toi, je pensais même que, de tous les autres, tu serais celle qui porterait le moins d’intérêt à cette tradition un peu démodée.” Et c’est vrai. Si on met de côté le fait que ça ne sert strictement à rien, s’occuper d’un animal toute sa vie serait plus un fil à la patte qu’autre chose pour Bao. Déjà qu’elle n’a que très peu de tendresse pour sa propre espèce, elle ne considère qu’à peine les bestioles et créatures qui peuplent le monde magique ou moldu. “Alors qu’est-ce que tu veux ? Tu veux retourner au Zoo de Hong Kong pour t’animixer ? C’est ça que tu veux, Bao ?” conclut le sorcier, commençant doucement à s’agacer du mutisme de sa fille. L’adolescence, quelle période de merde. C’est qu’il n’a pas toute la journée pour régler cette histoire. “Non.” Se redressant finalement, ses doigts viennent pianoter nerveusement sur le bureau. Ce qu’elle veut ? C’est un drôle de question. Il faut dire qu’elle n’a jamais voulu grand chose, la jeune Wang, ou du moins elle n’a jamais vraiment réussi à l’exprimer. Son “père” a toujours devancé ses besoins, cernant très vite l’enfant hyperactive et débordante de frustrations qu’elle était, qu’elle est. Qu’il lui demande directement ce qu’elle désire lui donne presque le tournis. Serait-ce un aveu d’échec ? Ne sait-il plus la comprendre comme auparavant ?
Mais qu’est-ce que tu veux, Bao, hein ? Qu’est-ce que tu pensais obtenir en faisant une entrée dramatique dans le bureau de Wei ? Ce n’est pas un câlin que tu veux, quand même ? Non, ce n’est pas de l’affection dont tu as besoin, Bao. Tu sais ce que tu veux, ce que tu veux réellement, ce que tu as toujours voulu. Tu saurais l’exprimer, tu n’es pas plus bête qu’une autre, tu n’as qu’à lâcher prise. Lâche prise Bao !
“Je veux une place au sein du Clan. Ma place.” Son regard, déterminé, s’est planté dans celui de son chef, qui repousse d’un geste lent les documents ouverts devant lui. Il se laisse retomber doucement sur le dossier de sa chaise, et d’un geste tout aussi calme, ouvre le tiroir de son bureau pour en sortir une cigarette qu’il coince entre ses lèvres avant de l’allumer d’un coup de baguette. “Explique-toi.”
Les deux mains maintenant posées à plat sur le bureau, Bao tente de trouver les mots pour exprimer sa demande. “Eh bien, je, tu sais, comme les autres-” “Explique-toi, clairement.” Wei Wang est autant à l’écoute de sa tribue adoptive qu’il aime la clarté. Il prend soin de toujours reprendre quelconques mots superficiels.
“Chen est ton bras-droit. Sen coordonne une partie de tes opérations, et t’assiste au quotidien. Zhang s’occupe des interventions. Mengwu aide Chen au Casino. Quon participe au business d’Opium. Et Feng… Feng est au centre de ton attention.” Elle marque une pause pour reprendre son souffle, et pour laisser la tension retomber. Ses yeux sont toujours plantés dans ceux du patriarche, qui crache un nuage de fumée verte, patient. “Je veux juste ma place, pas celle de Feng. Je veux comprendre pourquoi je suis ici, j’ai assez patienté comme ça.” Voilà ce qu’elle a toujours voulu, depuis son premier jour chez les Wang. Qu’on lui donne un but.
Les doigts maigres se mettent à trembler alors qu’elle est prise d’une émotion indescriptible. Elle n’est que connaît que la colère, que l’explosion, pour extérioriser ce qui la traverse. Ces mots calmes et déterminés, ils ne semblent pas être les siens, et semblent provenir d’un endroit en elle qui lui était jusqu’alors inconnu. Le chef du Clan se racle la gorge en se redressant, toujours d’un calme extraordinaire et admirable. “Je t’ai ramené ici pour que tu fasses partie de la famille, tu le sais très bien, on en a longuement parlé toi et mo-” “Cut the shit, Wei. Please.” La voix de l’adolescente se briserait presque sur cette dernière syllabe, submergée par tous ces mots qu’elle avait besoin de laisser sortir, sans trop le savoir. Son timbre se remplit d’émotions, un tourbillon mêlant détermination, agacement, et impatience. “Just TELL me. I NEED to know, Wei !” finit-elle par abattre au rythme de son poing sur le bureau. C’est avec un regard entre la fierté et la surprise que Wei contemple maintenant Bao. Elle a bien grandi, sa fille, et il ne pensait avoir cette conversation avec elle avant quelques années. Il aurait dû s’en douter, pourtant. Chassez le naturel et il revient au galop, comme on dit. En écrasant sa cigarette d’un geste autoritaire, il passe une main dans ses cheveux, revoyant la Bao de sept ans tourner en rond dans le salon en suppliant qu’on lui donne un but. Oui, il aurait vraiment dû s’en doute. Il laisse le temps à la jeune fille de digérer son état, et se donne également quelques secondes avant de lui répondre. “J’ai des plans pour toi, Bao, comme pour chacun d’entre vous. Tu es l’une de mes héritières, tu as donc un rôle à jouer au sein du Clan, un rôle important. Si j’ai toujours pavé la voie pour chaque Wang sous ma protection, c’est eux, et eux seuls qui ont tracé leur propre route.” Le ton se fait plus sévère. “Si tu veux ta place ici, prends-la. Je ne peux que te donner les outils pour être accomplie, pas tracer le chemin pour toi.” Les mots s’entrechoquent dans la boîte crânienne de Bao, qui cherche à mettre de l’ordre dans toutes ces explications. Ce n’est pas la réponse qu’elle attendait. L’idée de liberté lui donne le vertige, elle n’est pas de ceux programmés pour se complaire dans le choix et l’exploration des possibilités. Elle a besoin de directives, c’est ce qu’elle est venue chercher. Et cela, Wei le sait parfaitement.
Le chef attend encore quelques instants que le brouillard s’efface du regard de la jeune fille, avant d’ouvrir l’un des nombreux tiroirs de son bureau. “J’attendais tes 15 ans pour te les offrir, mais j’ai le sentiment que tu es prête.” Il en sort une sorte de coffret dont le bois semble avoir été griffé à plusieurs endroits, qu’il place délicatement entre lui et l’adolescente retombée dans son mutisme après un élan de courage, dont il a forcément attiré l’attention. Wei lui fait signe de s’en emparer d’un mouvement de la main, et elle s’exécute, intriguée, soulevant avec méfiance le couvercle. Elle peut alors découvrir, sur une sorte de coussin en soie, deux boules métalliques aux reflets dansant, commes les vagues d’un calme océan. La houle magique prend mille couleurs, du rose à l’or, en passant par le bleu et le rouge, sous les yeux émerveillés de Bao. “Qu’est-ce que c’est ?” Le sorcier sourit, non mécontent de l’effet qu’a son cadeau sur sa fille. “Ce sont des Jiànshēn Qiú. C’est un artefact très rare, presque disparue, j’ai pu les dénicher quand nous étions à Hong Kong le mois dernier. Vas-y, prends-les.” L’adolescente ne se fait pas prier et s’empare des billes d’une main déterminée. Les reflets s’agitent alors, s’entrechoquant, et virant progressivement vers des tons plus chauds. “Comme tu peux le constater, elles réagissent à la magie de leur propriétaire. Avec beaucoup de rigueur, elles prendront une forme qui te correspond. Comme une arme, par exemple.” “Genre une épée, si je le veux ?” Le patriarche rit faiblement avant de préciser “C’est un peu plus complexe que ça. Tu dois gagner leur confiance pour qu’elles acceptent de te servir. Alors, seulement elles voudront bien t’assister. Le reste, c’est à toi de le découvrir.” Bao en a presque oublié ses éclats de voix et d’émotions, trop occupée à observer la folle danse métallique à la surface des Qiú. Elle est tirée de sa transe par la voix de Wei, qui la ramène à la réalité. “Passons un pacte. Quand tu auras apprivoisé les Qiú, je demanderai à Zhang de t’emmener sur le terrain. Deal ?” “DEAL !” Sans prendre le temps de remercier sa figure paternelle, elle bondit de sa chaise pour rejoindre la porte. “Et Bao ! N’oublie pas, tu traces ton propre chemin” dit-il après avoir mis une arme entre les mains de sa fille, satisfait.





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Bao Wang
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Allégeance : Le Clan Wang, que le Clan Wang, tout pour le Clan Wang. La situation politique de l'Angleterre ne l'impact pas vraiment, on peut donc la considérer neutre.
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Août 2000 - Isle of Dogs - Londres

TW: VIOLENCE

Ses doigts viennent sans interruption caresser la profonde cicatrice sous sa clavicule, en dessinant le contour, inspectant chacune de ses lignes d’un respectueux toucher. Bao passe et repasse délicatement son pouce sur la marque des Wang ancrée dans sa peau, suivant rapidement les pas de son frère. Il fait plutôt bon, pour une nuit d’été londonienne. Ils ne sont pas à plaindre, ils n’auront pas à s’encombrer de lourds manteaux lorsque ça tournera au vinaigre. Se faufilant discrètement sur les docks de l’Isle of Dogs, ils s’offrent une vue calme sur la Tamise où se reflète un maigre croissant de lune, trop timide pour éclairer les environs. Zhang sort hâtivement un bout de parchemin de sa poche qu’il inspecte d’un rapide coup de baguette. “J’ai bien l’impression que c’est l’adresse.” souffle-t-il en faisant signe à sa soeur de rester silencieuse. On n’entend plus que le son métallique des Qiu roulant entre les doigts de Bao, alors qu’ils s’approchent de l’entrepôt désert. Il se dresse face à eux, gigantesque et menaçant. “Je prends la porte d’entrée, prends l’escalier de derrière qui monte à l’étage et inspecte les bureaux.” “Ok” acquiesce la jeune fille avant de disparaître le long du bâtiment, sa baguette dépassant négligemment de la poche arrière de son pantalon. Elle monte discrètement l’escalier, non mécontente d’être assez minuscule pour ne pas faire grincer les vieilles marches de métal. “Alohomora. Pf, amateurs” La cadenas ne résiste pas un seul instant avant de sauter entre les doigts de Bao. Ils n’ont même pas pris la peine d’enchanter les entrées, un vrai travail de bleus impatients de se faire coincer. La porte donne sur un couloir sombre dans lequel s’engouffre la jeune Wang, poussant silencieusement chaque porte qu’elle croise, inspectant d’un coup d’oeil le contenu des bureaux, visiblement vides. Un bruit étouffé attire soudainement son attention, alors qu’elle accélère le pas dans l’allée, baguette en main. Une silhouette ne tarde pas à surgir de derrière une porte, manquant de se ramasser violemment, avant de s’élancer vers l’autre extrémité du couloir. Bao se précipite vers l’inconnu avec détermination, faisant jaillir un premier sort pour freiner sa course, ratant de peu sa cible. Par chance, il lui mâche le travail lorsqu’il se retourne vers elle, en panique, tentant à son tour une offensive hasardeuse. Parfait. La jeune hongkongaise contre le sort sans grande difficulté d’un rapide mouvement de baguette, avant de se jeter sur lui, assez proche pour le mettre à terre. Elle maintient le fugitif au sol, un genou sur sa cage thoracique, dégageant son arme de sa main libre. “S’il te plait, Bao, laisse-moi partir ! Je ne le dirai à personne !” Aucune expression ne vient habiter son visage froid, alors qu’elle grince “Tu crois vraiment que les Wang épargnent les chiens comme toi ? Wei n’a pas le temps pour les petites putes qui trahissent sa confiance.” La fine baguette se tient à quelques centimètres de son oeil agité, alors qu’il laisse échapper quelques larmes désespérés “Ils ont menacé ma famille, ils- ils- quel choix j’avais ? Je dois les protéger, à- ” “Ferme ta gueule.” “-tout prix. Je pouvais pas les laisser nous traiter en esclave comme ça. Wei, il-” “FERME TA GUEULE J’AI DIT” Le premier coup s’abat violemment sur le visage du traître, fendant son arcade sourcilière qui explose sur les articulations nues de Bao. Elle sent la main tremblante agripper son menton, sa nuque, sa chevelure, tout ce qu’elle peut pour se dégager, avant de, à son tour, venir frapper désespérément la joue tendue de la jeune fille. “FUCK YOU ALL, FUCK THE CLAN !” Le poing sur sa mâchoire, plus assuré cette fois-ci, a autant l’effet d’un détonateur que cette insulte qui fait son chemin jusqu’à sa boîte crânienne. La douleur n’a même pas le temps de s’étendre au reste de son visage que les Qiu viennent s’enrouler autour des phalanges de Bao, qui lève son poing de métal un bref instant sans même le voir partir. Elle va lui apprendre le respect du Clan, à cet insolent. Ça bourdonne de plus belle dans ses oreilles, alors que sa fureur s’abat violemment, plus puissante à chaque impact, aspergeant son visage juvénile de ce sang souillé par la trahison, par l’irrespect, par la connerie. Plus rien ne la traverse, si ce n’est l'irrépressible besoin de faire taire ces pitoyables gémissements. Bientôt, plus rien n’anime ce regard qui la traverse, qui disparaît lentement sous un épais voile pourpre, que Bao ne voit plus. Car Bao ne voit pas, Bao ne voit plus, Bao n’est plus. Tout ce qu’il reste, c’est une terrifiante mélodie rythmée par la descente de ce poing métallique aux reflets chauds qui s’imprime progressivement dans ce qu’il reste du visage de l’ennemi. Malgré elle, des grognements s’échappent de ses lèvres, entre deux respirations animales. Qu’il crève, qu’il crève, qu’il crève. “MAIS CALME TOI J’TE DIS PUTAIN !” Sans même le réaliser, la bête se débat frénétiquement, continuant de frapper le cadavre secoué de spasmes, baignant dans une sombre mare qui gagne du terrain sur la vieille moquette. “IL EST MORT, BAO, ARRÊTE TOI !” Mais il en faudra plus pour ramener le pilote aux commandes. Le pilote, il a délibérément laissé les rênes, et il couvre cette scène macabre d’un regard approbateur.
Zhang décide finalement de tirer brusquement sa soeur en arrière, tombant avec elle sur le sol, déséquilibré non pas par son poids, mais par la force avec laquelle elle s’agrippe au corps inanimé de sa victime. La gamine, couverte de sang, frappe dans l’air, se démenant comme un animal sauvage, inconsciente de ce qu’il peut bien se passer. La main de l’aîné passe sur le visage de la jeune fille, murmurant quelques paroles apaisantes à son oreille, tentant le tout pour le tout. Et ses membres contractés se détendent petit à petit, avant de retomber sur le sol, épuisés. Ils restent un moment comme ça, sur le sol, Zhang maintenant toujours fermement sa soeur. On n’entend que le bruit de leurs respirations agitées, jusqu’à ce que ce silence soit brisé “On devait l’interroger, putain.”


Mars 2005 - Isle of Dogs - Londres


TW: Violence, Torture

Ça fait des mois qu’elle le répète et qu’on la traite juste de jalouse, ignorant ses inquiétudes pourtant bien fondées. On ne l’écoute jamais, on considère sûrement qu’un chien de garde, ce n’est pas censé savoir parler, et on la préfère quand elle grogne plutôt que quand elle étale ses discours paranoïaques et irrationnels. Alors, quelque part, elle jubile un peu d’avoir prouvé que ses instincts ne la trompent jamais. C’est comme ça qu’elle survit, Bao, et qu’elle protège les siens, en suivant ces petites voix qui chuchotent inlassablement à ses oreilles de se méfier de tout, et surtout de tout le monde. Un petit rire satisfait lui échappe, alors qu’elle tient fermement les deux poignets de la blonde au regard de biche prise dans des phares sur l’autoroute. Ana se débat un instant, peut-être pour dégager ses mains de cette prise douloureuse. Bao n’hésite pas une seconde avant de faire partir sa paume tendue sur la joue de la jeune fille, qui laisse échapper un cri de surprise. “Do you really want more, bitch ? Yeah, that’s what I thought. Now get a move on and stop whining.” Elle galère à marcher, la petite biche, boitant comme une idiote, une grimace accompagnant à chacun de ses pas. Non mécontente de lui avoir pété la cheville, Bao illumine la petite pièce d’un coup de baguette hâtif, au milieu de laquelle se tiennent deux chaises. Elle a eu le loisir d’y passer de nombreuses heures, la jeune Wang, traînant les traîtres au Clan pour les interroger avec Zhang, soutirant efficacement tout ce qu’ils voulaient entendre, avant de souvent les faire disparaître au fond de la tamise. D’une geste peu délicat, elle jette Ana sur l’une des chaises, un regard satisfait sur le visage. Des mois qu’elle rêve de lui faire ravaler son insolence, son inadmissible place tolérée dans le Clan, et l’aveugle et incompréhensible confiance que Wei a placé en elle. Un second mouvement de baguette permet de nouer des liens autour des frêles poignets de la jeune fille, qui lève un visage tuméfié vers Bao. “You think you can get away with this, eh ? Don’t go thinking we’ll forget this lil’ runaway of yours because you’ve been living with us. Nobody gives a shit about Feng’s toys.” Sauf Wei, apparemment. Qu’il ait accepté qu’une inconnue vive sous le toit et la protection de la famille est d’une inconcevable imprudence. Une imprudence qui l’étourdit, tant elle n’arrive à saisir le choix de son chef. C’est indigne de sa position, d’avoir cédé au caprice de la benjamine. Oh, il a bien toujours eu du mal à résister à ce sourire malicieux, ça ne date pas d’hier, mais aller jusqu’à risquer l’intégrité et la sécurité du Clan, jamais. Peut-être que maintenant, il l’écoutera, elle, plus que de gâter inconsciemment sa fille favorite. “What will you do to me ?” hasarde Ana, visiblement sonnée par la situation et les généreux coups que Bao lui a infligé quand elle lui a mis la main dessus. Cette même main qui vient à nouveau mourir sur sa joue dans un bruit sec. “Don’t you know when to shut up ? Here’s a tip, now is the right time to close your disrespectful mouth.” Le petite chose effrayée se recroqueville sur elle-même, inconfortablement installée sur l'assise bancale. Elle l’observe ouvrir les portes d’un long meuble métallique, qui cèdent dans un bruit strident. Bao passe un doigt sur les étagères aux innombrables bocaux, plissant les yeux pour lire les étiquettes mal éclairées. Elle finit par en saisir un, se retournant satisfaite vers Ana, qui recule son visage dans une expression d’horreur. Elle est terrifiante, Bao, quand elle sourit, et la jeune blonde a suffisamment passé de temps chez les Wang pour savoir qu’elle n’offre de sourires que quand elle prend son pied. Et Bao a une bien drôle de manière de s’amuser. La jeune héritière du Clan fait sauter le couvercle d’un mouvement habile, avant de prendre entre ses doigts la petite créature, sangsue velue aux pattes inégales battant l’air. Ça fera très bien l’affaire. Elle glisse l’immonde bestiole dans le dos d’Ana, qui s’agite nerveusement en la sentant courir dans sa peau, pour finalement pousser un cri de douleur quand la première patte s’enfonce dans sa tendre chaire. “Don’t be rude to your new friend.” Qu’est-ce que ça l’amuse, de voir la blondasse tenter de se dégager pour se libérer de la créature, qui ne tarde pas à commencer à se nourrir de son flux magique, probablement avec appétit.
Wei a été clair, il souhaite se charger lui même de l’interrogatoire d’Ana. Il a été clair sur ça, oui, mais jamais a-t-il précisé que Bao n’avait pas le droit d’acculer sa prisonnière le temps qu’il pointe le bout de son nez. Elle s’assoit sur la seconde chaise, dossier en avant, les bras croisés. “What’s so special about you, hm? Why are you following Feng around like a dog?” Pas de réponse, alors qu’Ana est toujours préoccupée par le suceur dans son dos. “What did she tell you ? Which one of our secrets were you trying to run away with ?” La porte de la salle d’interrogatoire s’ouvre subitement sur Feng, habitée par son habituel air insolent. Bao se lève, lui fait face, menaçante. “Qu’est-ce que tu fous ici ? Tu penses pas que t’en as déjà fait assez comme ça ?” Feng l’ignorerait presque, lorsqu’elle passe à côté d’elle sans lui prêter un regard. Son aînée voit son poing se serrer alors que ses yeux se posent sur le visage abîmé de son amie, ravagé par les coups de Bao. On peut l’entendre prendre une longue inspiration, une inspiration pleine de rage. “Wei a dit que je pouvais lui parler avant qu’il débarque. Laisse-nous.” Bao ne sourit plus, agacée par l’interruption de sa soeur, agacée par son ton autoritaire, agacée par tout ce qu’elle est finalement. Elle représente tout ce qui déconne dans cette famille, si n’en est pas même à l’origine. “Hors de question que je vous laisse seules toutes les deux, tu rêves.” Feng se retourne alors, haussant le ton avec une pointe d'impatience “J’ai l’autorisation de Wei, je t’ai dit. Alors maintenant, tu fais gentiment demi-tour, et tu nous laisses.” Un grognement s’échappe des lèvres de Bao. Elle n’a pas confiance en Feng, et honnêtement, en cet instant précis, elle n’a que peu de confiance en le jugement de Wei, qui les a mené à cette situation. Mais les ordres sont des ordres, et elle a bien été conditionnée à effectuer sagement ce que ses supérieurs lui demandent de faire. Si Wei l’a dit, alors. “Dix minutes, pas plus. Je t’attends de l’autre côté de la porte. Si j’entends le moindre bruit suspect, tu dégages, c’est clair ?” “Yeah whatever.”
Non, vraiment, elle n’a pas confiance du tout.


Juillet 2006 - Londres

TW: COUPS ET BLESSURES, HÉMOGLOBINE


Wei l’a accueilli de son calme naturel, quand il lui a demandé de fermer la porte de son bureau derrière elle et de bien observer la photo de l’homme qu’il lui présentait. Peut-être que personne n’aurait su déceler ces pointes de malaise dans sa voix, mais il est difficile de tromper ceux qu’il a élevé. Il est pourtant quelqu’un maîtrisé, n’est du moins pas de ceux qui laissent transparaître leurs émotions ou le fond de leur pensée. Elle n’avait rien dit Bao, attentive, comme à son habitude, aux instructions de son Chef. “Tu le suivras de son lieu de travail jusque chez lui” Affirmatif. “Tu attendras qu’il passe dans une ruelle déserte pour l’éliminer” Affirmatif “Personne ne doit te voir” Affirmatif. “Si tu penses qu’il y a quelqu'un d’autre, tu avortes la mission” Affirmatif. “On doit penser qu’il s’est tuer pour sa came, maquille ça bien” Affirmatif. “N’en parle à personne” “Pas même à Ch-” Personne Il a été plus ferme sur cette dernière instruction, l’appuyant d’un regard insistant, comme pour s’assurer que Bao avait bien imprimé l’information. Elle n’est pas du genre à se poser trop de questions, préférant qu’on lui donne une feuille de route claire et bien bétonnée. Si elle a su prouver au fil des années qu’elle sait s’adapter en cas d’imprévus - à sa manière -, paver la voie est toujours plus confortable pour prévenir sa nervosité explosive. Alors il a bien pris le temps de tout lui expliquer, Wei, de lui dire plusieurs fois ce qu’il attendait d’elle, plus qu’à son habitude, de lui faire répéter, même. “Wei, I got this, jeez. C’est la première fois que je dois éliminer un camé endetté ou quoi ?” Ça l’a passablement irrité aussi, qu’il soit si méticuleux. 16 ans qu’il l’entraîne comme un soldat, 9 ans qu’elle va sur le terrain, 5 ans qu’elle effectue régulièrement des missions seule et qu’elle ne rechigne même pas à effectuer tout le sale boulot qu’il ne veut remettre sur le dos de qui que ce soit d’autre. Bao est la solution efficace pour tous les petits “inconvénients” du Clan, et jamais n’a-t-elle bronché lorsqu’il a fallu se salir les mains sous les ordres de son père adoptif. Oh, elle sait très bien, maintenant, que s’il tolère ses petits dérapages, c’est en grande partie parce qu’elle règle ses grands dérapages politiques, à lui. Et ça les arrange très bien tous les deux. “L’adresse ?” S’est-elle impatientée, les bras croisés, en regardant Wei lui tendre un parchemin vierge. Elle a révélé hâtivement les détails de sa destination, l’encre se révélant progressivement au passage de sa baguette - le chef est bien trop précautionneux, et s’embête toujours à enchanter toute information confidentielle, alors qu’il pourrait parfaitement juste les donner à l’oral, duh. Bao a inspecté avec attention le plan du bâtiment, des rues environnantes, avant de finalement poser ses yeux sur l’adresse. “T’es pas sérieux ?” “Tu n’en parles à personne.”

Face à la demeure où elle a passé le plus clair de sa vie, Bao repense à cette brève “discussion” dans le bureau de Wei, quelques heures auparavant, serrant son poing. Ah, elle a bon dos, Bao. C’est tellement simple de lui refourguer les tâches ingrates, de profiter de son irrépressible besoin de prouver sa valeur en la menant toujours un peu plus vers l’extrême. Cette bonne petite conne de Bao, qui aime la baston, alors on lui file de la baston. Ah, ça oui, on la laisse plonger les mains dans le sang et la merde en fumant tranquillement un cigare. C’est pratique, d’avoir une Bao à portée de main, elle dit jamais non Bao, elle en redemande Bao, alors on lui en donne. C’est pas Feng qu’on enverrait se faire trucider, non, Feng on la pose tranquillement dans une salle de mahjong avec deux gardes corps. Alors que Bao, elle, on se fout bien de sa gueule. “... s’est bien foutu d’ma gueule ouais…”
La jeune femme se traîne jusqu’à la porte, contre laquelle elle s’écrase un instant pour reprendre son souffle, gémissant faiblement. Sa main se resserre un peu plus sur la plaie ensanglantée qui goutte généreusement sur le sol. Merde. Ça fait mal cette connerie. On peut entendre sa respiration s’accélérer alors qu’elle constate la quantité de sang à ses pieds. Il fait froid, non ? Rassemblant le peu de force qu’il lui reste, elle ouvre la porte en grand, manquant de tomber en avant avant de se rattraper au porte manteau sur sa gauche, qui bascule dans un grand fracas. Son regard croise un instant le reflet que lui offre le grand miroir de l’entrée sur un visage tuméfié, presque méconnaissable. C’est un miracle que Bao puisse encore voir à travers l’écoulement abondant de son arcade sourcilière. “C’est quoi ce boucan ? Si vous avez encore trop fait boire Jie, je-” Sen s’arrête nette face à la douloureuse vision de sa soeur, qui se laisse tomber dans ses bras, tremblante. Oui, il fait vraiment froid ce soir. “Wei… Wei !” L’aînée des Wang lui intime de garder sa salive et ses forces, en la tirant jusqu’à l’un des fauteuils du salon, avant d’arracher d’un coup sec le long tee-shirt imbibé de sang. Elle constate, horrifiée, ce qui ressemble à des impacts de lame sur son flanc et son dos, les ecchymoses couvrant son visage et le reste de son corps, et l’angle anormalement abrupt de son bras. “Merde. Mengwu, va chercher le coffret médicomagique ! Et va chercher Wei et Chen, BON SANG !” Le jeune homme a à peine le temps de passer la tête dans le salon, constatant la scène morbide qui s’y tient, avant de monter à grande vitesse les escaliers.
“Il m’a envoyé à l’abattoire, Sen…” L’aînée sort sa baguette, tentant de se remémorer un quelconque sort pour ralentir l'hémorragie. “Shhhhh, Bao, reste tranquille.” Ça tourne dans tous les sens, alors qu’il fait de plus en plus froid, de plus en plus sombre. C’est pas comme ça que ça se termine, quand même ? La jeune fille commence à s’agiter en gémissant, passant sa seule main valide sur son visage blême et trempée. “C’était un piège Wei… tu le savais ? Dis moi quand tu savais pas…” De légers spasmes la secouent, alors qu’elle se penche subitement par dessus l’épaule de Sen pour rendre un mélange de son dîner et d’hémoglobine sur le tapis préféré de Chen. “WEI ! CHEN ! QUELQU’UN ?” Mengwu réapparaît finalement aux côtés du chef du Clan, ouvrant précipitamment le petite malle en bois “Tiens, bois ça.” Il approche une fiole des lèvres de Bao, qui secoue la tête en protestant. “Tu savais pas, hein, Wei… ?” Le regard mêlé d’inquiétude et de déception de son père est la dernière chose qu’elle aperçoit avant de sombrer pour de bon.


Novembre 2006 - Londres
Ses rapides mouvements fendent l’air avec grâce. En équilibre sur une jambe, son pied nu bien ancré dans la terre humide, elle agite la seconde dans le vide, accompagnement chacun de ses coups d’une expiration contrôlée. “Il est mort, je suis tellement désolé.” L’oiseau continue sa danse, sur ses deux appuis maintenant, élevant ses bras gainés vers le ciel pour les abattre rapidement sur une cible invisible, qu’elle enchaîne d’offensives du plat de la main. Ses extrémités s’agitent en tous sens, dans une chorégraphie aussi légère que furieuse. “Ça s’est passé pendant que tu récupérais, personne n’y était préparé” Les yeux fermés, Bao ressent son coeur battre dans ses tempes, au fur et à mesure qu’elle apaise sa respiration et ralentit ses mouvements progressivement, se laissant envahir par cette douce sensation de légèreté. “On te remettra sur pied pour son enterrement, ne t’en fais pas.” Elle demeure immobile un instant, prenant le temps de fusionner avec le vent froid de l’hiver qui anime ses cheveux, l’herbe trempée par la rosée matinale. “Ça n’aurait rien changé si tu avais été éveillée, tu n’aurais pas été en état de faire quoi que ce soit.” Bientôt, le chant des oiseaux se fait inaudible, alors qu’elle n’entend plus que le sang qui s’écoule dans ses tympans. Plongée dans son for intérieur, une chaleur réconfortante la gagne petit à petit, maternelle et familière. “Evidemment que c’est Chen qui va reprendre sa place, on l’avait un peu vu venir.“ Elle reprend le contrôle sur ces voix, ces visages, qui affluent dans son esprit, qui tentent de prendre d’assaut sa paisible transe quotidienne. Elle s’en empare délicatement, les porte au fin fond d’elle même, là où elles ne pourront pas resurgir. “Il faut que tu récupères, on a besoin de toi.” Ces pensées dansent en elle, et elle danse avec elles, portée par une silencieuse mélodie qui la traverse. “Donc, il va de soi que tu auras une promotion. On aura beaucoup de choses à se dire, quand tu seras dans un meilleur état.” Une dernière respiration vient clore sa méditation quotidienne, avant que ses yeux ne s’ouvrent sur le jardin familial, désert, comme elle l’aime. Bao se dirige calmement vers la table d’où son père la regardait autrefois s’entraîner pendant des heures, petite teigne hargneuse qu’elle était. Alors, elle tourne une dernière fois son regard vers le ciel couvert de Londres, à la recherche d’elle ne sait trop quoi, peut être de ses voix qu'elle n'entend plus “Il a vraiment fallu que tu crèves quand j’étais pas là, hein.” Et elle passe la porte coulissante pour rentrer dans la demeure des Wang, crocs acérés, comme le bon chien de garde qu’on lui demande d’être.





Dernière édition par Bao Wang le Jeu 16 Avr - 21:39, édité 8 fois
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GAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH

EDIT : Bienvenue bella BAO » Le monde s'arrête là au coin de la rue 736882016 Bao est si belle omfg, et elle te va si bien, y a déjà une pure ambiance genre Ernie frémit dans ses caleçons à carreaux DRAMAAAA DRAMAAAA DRAMAAAA Elle est tellement relatable et je veux trop la voir se défoncer avec Feng je.... :craque
PLZ MOAR.

(Et tu m'avais manquée queen.)


Dernière édition par Ernest Macmillan le Jeu 9 Avr - 22:20, édité 1 fois
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ELLE EST DÉJA SI PARFAITE BAO » Le monde s'arrête là au coin de la rue 565187633 BAO » Le monde s'arrête là au coin de la rue 565187633 BAO » Le monde s'arrête là au coin de la rue 565187633
Et te relire gueuse DRAMAAAA ça faisait bien longtemps NOPE NOPE
PLZ continue j'en veuuuux plus :suspect: :suspect: :suspect: :suspect:
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Fleur Weasley
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Occupation : elle est membre du cinquième cercle de l'ordre du phénix.
Allégeance : elle est fidèle à l'ordre du phénix, qu'importe les risques.
Particularité : de par sa grand mère, fleur est quart de vélane.
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Bienvenue I love you I love you
Une Wang c'est un super choix, il nous faudra un lien avec ma Morrigan qui fait partie des Black hands BAO » Le monde s'arrête là au coin de la rue 1634921035
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Martin Wang
OPPORTUNIST
Martin Wang
Date d'inscription : 18/08/2019
Messages : 245
Crédit : jool bb (avatar) // wang gif @johannes
Âge : 33 ans (printemps 74).
Occupation : 红棍 | bras droit du clan Wang, thug professionnel, adepte du bling-bling, casseur de rotules & gérant de l'Opaleye.
Allégeance : Les Wang.
Particularité : King of swagger.
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Heunfbdbebdbdhhdhd LA PLUS BELLE.
Trop trop trop contente que Bao soit tentée, meilleure sis du monde je. DRAMAAAA (bye Feng)

Super hâte de mettre le monde à sac avec toi, chouchoute de mon cœur. DRAMAAAA
BISES.
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Neville Longbottom
ORDER OF THE PHOENIX
Neville Longbottom
Date d'inscription : 21/03/2020
Messages : 294
Crédit : avatar ©kidd, signature ©pp, gifs ©bé ©mykingackles ©andromedaa-tonks, quote ©dumbledore.
Âge : vingt-sept ans, l'impression d'en avoir le double.
Occupation : prend part à la recherche obsédante des horcruxes.
Allégeance : l'ordre, toujours, les six cercles tatoués sur son poignet en sont la preuve.
Particularité : un talent incomparable pour oublier ses affaires et s'attirer des ennuis.
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t1832-neville-why-is-it-a
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wang clan + le fc + le début de ta fiche, le perso promet de ouf ! BAO » Le monde s'arrête là au coin de la rue 1634921035
bienvenue par ici et bon courage pour la rédaction BAO » Le monde s'arrête là au coin de la rue 2223887705
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Ishmael Levy
Ishmael Levy
Date d'inscription : 13/09/2019
Messages : 11167
Crédit : profile; (avatar) writerinafoxhole, (gifs) harleystuff — signature; (gifs) ardethbayrulez
Âge : silver fox (or his he, avec la magie on sait plus)
Occupation : charmeur de métal, inventeur, aventurier et accessoirement docteur en archeomagie spécialiste des golems
Allégeance : plus ou moins neutre, il débarque un peu dans ce bordel ambiant, woops
Particularité : magie sans baguette, maître runiste, alchimie (?), occlumen élémentaire et maudit (cey un truc de groupe)
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BAO+FC+WANG, c'est le triple combo comme on aime et on en redemande!
Elle est belle, elle est classe, elle est parfaite (et je suis super objectif oui, oui)
Hâte de la voir en duo avec Martin, ça va donner!
Welcome, welcome, welcome BAO » Le monde s'arrête là au coin de la rue 123712488
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