BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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Celyn Rosier
VOLDEMORT SYMPATHISER
Celyn Rosier
Date d'inscription : 02/06/2020
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Crédit : jool la best (av), ortali et jool djgjhfgh (gifs profil).
Âge : 27 ans (03/01).
Occupation : Vice-CEO de Rosier Events depuis la mort de son père ; reprend ses marques, semble plus fatigué et plus irritable que d'ordinaire (et ce n'est pas peu dire, pour un Celyn maussade de nature).
Allégeance : Les Rosier (ce qu'il en reste), Ezekiel.
Particularité : Animixé à un serpent vigne, calligraphie magique, petite malédiction des familles.
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t2187-forever-rain-celyn
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ezekiel zabini
WIZARD LONDON, AVRIL 2007
"Where's my crystall ball?" "You said you didn't need it anymore, Master." "Iris please, I need you to find it, I need to give a call..." "The Master broke it last night." "What do you mean? Ben?" "No Master, you did."

Celyn avait considéré l'elfe de maison avec une expression stupéfaite, sentant un irrépressible malaise gagner son estomac. Il gardait un souvenir à la fois terriblement flou et aigu de ces deux derniers jours, un patchwork de trous noirs et d'images vives, presque douloureuses. Il se souvenait de l'explosion virulente dans son crâne, une heure après qu'Ezekiel l'eut laissé – la colère, l'inquiétude, et la tristesse lui étaient monté à la tête dans un tourbillon vertigineux, l'assommant avec violence. Les voix s'étaient ruées sur lui comme des charognards fondant sur un animal qui venait tout juste de rendre l'âme – et il avait, distinctement, entendu la voix de sa mère, au milieu de ces échos inconnus.

D'abord, comme s'il se trouvait plongé dans le liquide amniotique qui l'avait bercé de longs mois, avant la naissance ; puis la voix s'était précisée, le timbre affiné comme si on avait trouvé la bonne fréquence.
Puis, de la même façon, avaient suivi les tons onctueux de son père – comme une voix étouffée lui parvenant à travers le voile.

Une terreur sourde s'était alors saisie de Celyn, et il avait basculé dans un état de crainte aiguë, pâle comme la mort, repoussant de vive voix celles qui lui pesaient contre les tympans, envahissant ses synapses, insensibles à la peur viscérale qui lui tordait les entrailles. Ben l'avait trouvé hagard, le souffle erratique, dans l'un des couloirs de la maison – Celyn l'avait repoussé avec une force qu'il croyait ne plus avoir, chassant cette voix de plus cherchant à se joindre à toutes les autres. Tous, ils voulaient tous rentrer dans son crâne pour lui souffler des abjections qu'il ne voulait pas entendre ; de terribles mensonges pour le pousser au pire, à plonger de nouveau avec eux dans le gouffre blanc. Sa mère, son père, Ben, Ezekiel – tous s'étaient ligués pour le faire basculer, arrangeant les vérités selon leurs bons désirs ; c'était pour ça qu'Ezekiel s'était monté si plaisant avec lui, c'était pour ça que Ben persistait à afficher un sourire de compassion, quand il n'était plus qu'une cause perdue, un maigre relent de l'être qu'il avait été autrefois.

Celyn ravala la boule de terreur au fond de sa gorge, devant le regard gêné d'Iris. Persistait encore un vague écho sonore, au fond de lui ; plus ténu, maintenant qu'il avait dormi quelques heures après avoir causé de nouvelles scènes, embarrassantes, terrifiantes par le manque de contrôle dont il avait pu faire preuve, dépassé par ses sens exacerbés et son formidable malaise. On avait dû faire venir un médicomage, pour lui injecter une potion tranquillisante ; s'il ne se souvenait pas avoir cédé au sommeil, Celyn gardait le souvenir brûlant de l'aiguille dans son bras. "Could you go fetch Ben's, please?" Iris s'était exécutée dans la minute.

Aussi vivement que la douleur à l'intérieur de son coude (on avait visiblement dû s'y prendre à plusieurs reprises, comme l'indiquaient les bleus sur sa peau translucide), l'entretien avec Ezekiel lui brûlait le torse au milieu de cette honte confuse. S'il avait l'assurance que Ben resterait à ses côtés quoiqu'il arrive, la crainte d'avoir rompu ce qu'il avait si finement tissé avec le chef d'entreprise dépassait le reste ; puisant dans ses forces taries dans sa terrible crise, il appela fébrilement le numéro du bureau d'Ezekiel.

La première fois, Jordan lui répondit que monsieur Zabini ne prenait plus de rendez-vous pour la semaine. Celyn, abattu par la confirmation de cette rupture indésirée, coupa la communication avec une sensation de mal être vertigineux. Puis il avait rappelé une seconde fois, en insistant, cette fois, lourdement auprès de la sorcière, ses doigts crispés sur cet espoir que constituait Ezekiel – un rayon de soleil à travers la pluie qui le battait incessamment depuis déjà trop longtemps. Il ne voulait pas le perdre ; et il était persuadé qu'Ezekiel, aussi froissé fût-il, ne le voulait pas non plus. Jordan avait dit qu'elle en toucherait un mot à monsieur Zabini.

Elle l'avait rappelé une heure plus tard, pour lui dire que le rendez-vous avait été pris à l'une de leurs adresses habituelles. Celyn la remercia chaleureusement, le souffle coupé par cette espérance devenue brusquement réalité.

C'était, cette fois, un mercredi soir – une entorse à leur règle du vendredi, qui importait désormais bien peu aux yeux de Rosier. Les vendredis n'existeraient peut-être plus, si ce mercredi-là ne fonctionnait pas comme il l'aurait souhaité. On lui avait demandé de prendre ses précautions pour cette sortie, la première depuis qu'il avait émergé, et de s'économiser en limitant son usage de la magie ; Celyn, l'esprit embrumé par la perspective du dîner, à la fois légèrement inquiétante (et si Ezekiel refusait ses excuses ?) et parfaitement étourdissante, lui assura qu'il ne forcerait pas. Un mensonge quand le fait de sortir du cocon de chez Benjamin consistait une première attaque – et Celyn, de plus, comptait mettre toutes les chances de son côté. Il n'avait que trop traîné sa carcasse larmoyante, devant les yeux scrutateurs d'Ezekiel, qui n'avaient (il le savait) rien manqué de sa déchéance.

Le Sainte-Anne faisait heureusement partie de l'un de ces restaurants de haut-standing où il était malvenu de hausser le ton, et d'empiéter sur l'intimité de la table voisine, située à une distance confortable garantissant la confidentialité des discussions. Celyn prit une petite minute pour se remettre du transplanage, Ben serrant son bras dans le sien en lui demandant si tout allait bien. Il lui assura que oui, esquissa un sourire, et après avoir tamponné son front humide du mouchoir en tissu qui l'accompagnait partout, s'engagea à l'intérieur.

Il avait revêtu l'une des plus belles pièces que lui avait confectionné le tailleur de la famille – un processus pénible pour Celyn, qui avait dû se tenir debout trop longtemps, en assurant au sorcier, lors de leurs pauses, que tout allait bien. Le résultat en valait néanmoins la peine ; dans son costume bleu nuit, liseré de fils d'or discrets, coiffé et apprêté, il se sentait déjà un peu plus Celyn Rosier. Sa minceur et le teint excessivement pâle de sa peau un désagréable rappel qu'il ne pouvait que prétendre et essayer.
On l'installa à la meilleure table, et une fois qu'il fût immobile, la nervosité légère qu'il avait pu ressentir en entrant se répandit brusquement en une angoisse sourde, électrisant sa peau, agitant le calme trompeur à l'intérieur de son esprit. He's just a stranger. Nothing. Celyn pinça les lèvres, devant le souffle outré de sa sœur – Eun-Ji avait, comme elle l'avait fait de son vivant, rejoint l'avis de leur mère.

Lorsqu'il l'aperçut, Celyn se prit un léger coup au cœur. Ezekiel était comme toujours d'une élégance à faire pâlir de jalousie l'élite anglaise, et sa présence royale était telle qu'il semblait modifier l'essence même de l'air autour de lui. Il lui apparut soudainement ridicule qu'il puisse encore vouloir de lui.

Une légère boule au ventre, Celyn s'appuya sur sa canne pour se lever, et, l'accompagnant des yeux jusqu'à leur table, accueillit Ezekiel avec un sourire exprimant bien peu le soulagement de le revoir. "Good evening." C'était un rêve, que de pouvoir lui dire bonsoir dans ce cadre luxueux qui avait été le leur si longtemps ; il espérait que l'illusion, déjà malmenée par la présence de sa canne, durerait assez pour aider à lui faire oublier ses impairs, et lui montrer qu'il était prêt à faire les efforts nécessaires pour reprendre là où ils en étaient restés.

Ils s'assirent, Celyn planta la canne à côté du dossier de sa chaise, afin de ne pas déranger l'espace visuel d'Ezekiel, et tourna vers ce dernier un regard faussement tranquille, où brillait une lueur d'appréhension mâtinée de cet espoir tenace lui collant au cœur. "Thank you for accepting my invitation", fit-il sans ciller, son regard dans celui de Zabini. "You didn't have to, after the tantrum I caused last time." Une ombre de sourire teinta son expression d'embarras. On lui avait appris dès le plus jeune âge à faire face à ses erreurs, aussi pénibles furent-elles – Celyn n'aurait néanmoins pas été contre une légère dose d'Oubliettes, juste de quoi chasser de sa tête le désagréable souvenir de ce souffle qui l'avait fait piétiner sans préavis l'ego et la fierté d'Ezekiel. "I sincerely apologize for what I did, and said, last Friday. I didn't mean a word. Please allow me to make up for this terrible behaviour of mine." Ses doigts se crispèrent légèrement sous la table, son dos impeccablement droit contre sa chaise, tandis que fleurissait dans ses yeux un éclat sincère, trahissant tout le désespoir que lui causerait la perte de celui qui comptait, auprès de Ben et Caesar, le plus dans son royaume pluvieux.
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Ezekiel Zabini
DEATH EATER
Ezekiel Zabini
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Âge : 32 ans, le succès n'a pas d'âge (28/05)
Occupation : CEO et fondateur de la BCBC, excusez du peu. Et à ce titre, fidèle collaborateur du gouvernement pour la diffusion de la propagande et surveillance des ondes cristal. Ses autres activités ? Trois fois rien, il n'est que gestionnaire du portefeuille d'actions de l'affaire familiale, actionnaire majoritaire et propriétaire de petites entreprises britanniques, conseiller en affaires et business development. Mais ce n'est que pour le plaisir et l'argent de poche, voyez-vous.
Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
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maybe in another universe,
I deserve you
WIZARD LONDON, AVRIL 2007
Ezekiel a toujours cru bon de créer l’illusion que des émotions telles que l’amertume, le désaroi, ou encore le regret, ne font pas partie du pannel qu’il est capable de ressentir ; à tel point qu’il est lui-même parvenu à s’en convaincre, persuadé d’avoir une maîtrise telle sur son environnement et sa personne que rien ne saurait faire ressurgir ces agitations. Il a épluché à même sa peau les restes de ces préoccupations passées, anesthésiant au passage tout ce qui pourrait se dresser dans sa poitrine, qui ressemblerait de près ou de loin à une faiblesse.

Ezekiel oublie souvent à quel point il est terriblement humain, son altercation avec Celyn l’ayant alors brusquement ramené à sa condition d’âme similaire aux autres, vulnérable et entière - fragile et branlante, surtout.

Il s’est laissé gagner, volontairement qui plus est, par cet affect croissant, s’est raccroché fébrilement, pendant des semaines, aux ruines de ce qu’il avait cru perdre définitivement. Et c’est l’égo brisé - uniquement, croit-il - par les mots d’un Celyn insaisissable et méconnaissable qu’il a dû affronter l’illusion dont il s’est bercé. Se voir envahi par un torrent d’émotions contradictoires l’a laissé profondément agité, un état insupportable et malvenu qu’il a rapidement chassé de ce qu’il fait de mieux, de ce qu’il a toujours fait, et de ce qu’il aurait dû toujours faire, sans un pareil écart : se perdre entièrement dans son travail ; le dossier aux inscriptions dorées, royales, portant le nom du Rosier, ainsi précieusement enterré sous l’ouverture brusque et hâtive de mille et un classeurs aux lettres plus ternes, dont les feuillets confus virevoltant en tous sens ont réussi à concentrer toutes ses pensées sur ses responsabilités professionnelles.

Ezekiel a fermé toutes les portes pour s’assurer de ne pas laisser glisser un peu plus cette humanité sous sa peau : celle de son esprit, et celle de son bureau également, ordonnant à Jordan de filtrer tout appel provenant de la famille Rosier - même voir Benjamin, dans ces circonstances, lui apparaissant désagréable. Sous les délires obsessionnels faisant perler des sueurs froides sur son front, dans le secret de la pièce aménagée en bureau chez lui, il n’a fait que travailler plus encore, saturant ses pensées jusqu’à l’épuisement, jusqu’à une énième perte de contrôle, jusqu’à ce qu’il comble chaque espace mental disponible d’un océan de détails étouffants.

"M. Rosier called, sir. Again.Which one?” Jordan n’a pas répondu, quand son employeur a levé vers elle un oeil irrité. Tous les deux, savaient très bien, de quel Rosier il s’agissait. ”Well, I made perfectly clear I was not available for any Rosier Events related meetings this week, Jordan.I know, sir, and I passed it on to him.Perfect. Now can you let me know why you’re wasting my time?He insisted, sir. Said something along making up to you. He really insisted, sir. He wanted you to know he would call again.”

Ezekiel n’est pas certain des raisons qui l’ont poussées à accepter l’invitation de Celyn. Ou plutôt, il ne les assume pas totalement, pas après avoir passé des jours à ignorer sa frustration, la douleur vide dans sa poitrine comblée par d’insignifiants dossiers. Pourtant, quand Jordan a tourné les talons, il a fait l’exercice éreintant d’aller chercher à l’arrière de son esprit l’entrevue de vendredi dernier. Au fond de sa chaise de bureau, ses doigts pianotant nerveusement sur l’accoudoir, il a soulevé chaque phrase, chaque regard, chaque émotion, chaque détail de ce désagréable souvenir, dans un élan de cette faiblesse qu’il nie avec tant de véhémence. Cette même faiblesse qu’il a embrassé au contact de Celyn, et qu’il l’a poussé à regarder en face ce qu’il s’apprêtait, encore une fois, à perdre. Ce qu’il n’avait pas envie de perdre. Ce qu’il n’a pas envie de perdre, malgré les paroles sifflées entre les dents de Celyn résonnant encore dans son crâne.

C’est avec une incommodante gêne - encore un autre item de la liste des émotions bannies - qu’Ezekiel franchit les portes du Saint-Anne, paré d’une pièce de son absurde collection de costumes sur-mesures, aux reflets dorés dansant sur un sombre tissu enchanté. Une main dans la poche venant pincer sa peau pour faire fuir son appréhension, il se présente à la réception en balayant rapidement la salle des yeux, retrouvant dans chaque élément du décor les vestiges d’une époque où ils étaient, avec Celyn, considérés comme des habitués. On ne le fait pas attendre, avant de le mener jusqu’à la table où l’attend Celyn, les doigts serrés sur sa canne, et le regard tourné vers le vide.

Et en l'apercevant, Ezekiel sait précisément pourquoi il a accepté son invitation. Dans son costume bleu nuit aux fines nuances dorées, Celyn lui apparaît comme il lui a toujours apparu, même lors de leurs premières retrouvailles dans la bibliothèque de Benjamin, brillant d’un éclat singulier, discret uniquement si on n’ose le regarder pleinement. Et Ezekiel n’a jamais su le regarder autrement que pleinement.

Il se pare d’un sourire quand leurs yeux se rencontrent, s’avançant vers lui d’un pas assuré, contrastant sévèrement avec le bond furieux dans sa poitrine lorsqu’il s’adresse à lui d’une voix aimable et mesurée - comme toujours. "Good evening.Good evening." Ils s’observent quelques secondes, nécessaires, et suffisantes pour qu’il puisse réorganiser ses pensées dispersées par la vision d’un Celyn aux reflets troublants d’un temps révolu. En défaisant le bouton de sa veste, Zabini prend place, croisant les jambes sous la table, et les mains au-dessus, le dos parfaitement droit - une posture éloignée de sa silhouette prétendument toujours décontractée. "Thank you for accepting my invitation.” Ezekiel lui répond d’un simple sourire poli. Il espère également pouvoir se remercier - l’appréhension de perdre à nouveau son temps, et de retrouver un vis-à-vis semblable à celui de la semaine passée ne parvenant pas à quitter l’arrière de son esprit. "You didn't have to, after the tantrum I caused last time.I know", finit-il par répondre d’un ton entendu. Oui, rien ne l’obligeait à mettre de côté sa fierté froissée pour se rendre, en sa présence, sur un lieu qu’ils ont fréquentés avant que Celyn ne plonge dans l’invisible. Ils le savent tous les deux - autant qu’ils sont tous les deux conscients qu’il a tout de même accepté, envers et contre toute attente.

Ezekiel accuse l'expression embarrassée de son interlocuteur, dissimulée derrière un sourire discret, qui remonte jusqu’à ses yeux sombres ; il s’autorise à détailler la lueur dans son regard, n’y trouvant qu’un lointain écho de ce qui y flamboyait la dernière fois qu’ils se sont vus. "I sincerely apologize for what I did, and said, last Friday. I didn't mean a word. Please allow me to make up for this terrible behaviour of mine.” Dans un soupir bas, il se laisse finalement aller contre le dossier de la chaise, prenant le temps de mâcher les excuses du Rosier, les roulant dans les restes de l’amertume qui palpite encore sur sa langue. You can think so small sometimes, Ezekiel. Il revit le mépris de Celyn, en détaillant son visage dans ces instants brefs où le silence s’épaissit, pour le confronter à ses propres mots qui l’envahissent d’une honte nauséabonde. Do you think I enjoy wasting my time? Pas une seconde, Zeke a-t-il eu le sentiment de perdre son temps aux côtés du survivant de l’incendie Rosier, et s’être laissé atteindre au point de tendre une arme sur la gorge de l’une des personnes qu’il respecte le plus en ce monde lui donne un vertige désagréable.

Il a beau remuer ces émotions qu’il n’a pas l’habitude d’affronter, il se rend à l’évidence en accrochant le regard de Celyn. Make sure to rip that bloody contract. Celle qui le secoue avec le plus de violence, qui grandit en lui depuis qu’il a transplané furieusement depuis la bibliothèque des Rosier, est le regret.
"Thank you for your apologies, Celyn." Ezekiel lui adresse un léger sourire dans un mouvement poli de la main à son attention. Il reçoit ses excuses, mais se garde pour le moment de les accepter ; malgré les regrets, et malgré cette envie de balayer du revers de la main leur regrettable altercation, il ne peut décemment prétendre ne pas avoir été blessé par sa sécheresse, et terriblement désemparé face à un homme qu’il n’a pas reconnu. Pourtant, prétendre est ce qu’il fait de mieux. Mais il n’en a tout simplement plus envie, face à Celyn. "I must apologize too. My words were a bit harsher than I would have expected. I’m not one to usually lose my temper, as you know, and this should not have happened", ajoute-t-il dans un nouveau sourire, avant de se redresser, les mains toujours croisées sur la table, au-dessus de laquelle il se penche pour poursuivre d’une voix plus sincère, débarrassée de ses habituels airs mielleux et exagérés. "Although I should be honest with you, Celyn. An apology won’t make the… discomfort this has all caused me easily go away. As much as I want to believe you didn’t mean a word - I do - and as much as I want to make the confusion disappear, I’m afraid this won’t be possible without a clear explanation." Ezekiel sonde le regard de Celyn, avec l’espoir d’y trouver l'écho de ce qu’il recherche : une confirmation que tout ce qui bat encore sous sa peau n’était pas qu’une illusion.
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Celyn Rosier
VOLDEMORT SYMPATHISER
Celyn Rosier
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Occupation : Vice-CEO de Rosier Events depuis la mort de son père ; reprend ses marques, semble plus fatigué et plus irritable que d'ordinaire (et ce n'est pas peu dire, pour un Celyn maussade de nature).
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ezekiel zabini
WIZARD LONDON, AVRIL 2007
"Thank you for your apologies, Celyn." Ce dernier détailla poliment, sans insistance, les traits encore légèrement réservés d'Ezekiel – s'il avait accepté de le revoir, son long silence et son refus de retourner d'abord ses appels étaient significatifs. Rien n'était joué. "I must apologize too. My words were a bit harsher than I would have expected. I’m not one to usually lose my temper, as you know, and this should not have happened." A bit harsher. Dans d'autres circonstances où il n'aurait pas été tenu à une retenue polie, afin de contraster avec les précédents événements, Celyn n'aurait pu que lui faire une remarque au sujet du degré de harsh, sensiblement réduit dans la bouche d'Ezekiel – Ezekiel qui s'excusait, lui aussi. Meaningless. Unprofitable. Les mots épineux perdirent de leur force, en dépit des excuses presque trop polies de Zabini, comme une vague venant effacer des lettres sur le sable encore brûlant. Here's the damn bloody ego again, look at him. La grossièreté dans la voix dédaigneuse de sa sœur lui fit l'effet d'un électrochoc, engourdissant sa cervelle d'une nouvelle vague de peur – si les voix s'étaient tenues à l'écart, comme un écho lointain au fond de son crâne, Celyn craignait qu'elles ressurgissent dans toute leur fureur à n'importe quel moment – un sourire, un souffle, un mot d'Ezekiel, qui lui offrait ce même visage poli et souriant qu'il avait affiché le vendredi précédent.
Le même.

Il pouvait les sentir s'agiter en lui ; imprévisibles, terriblement vindicatives, prêtes à s'en prendre à la moindre incursion extérieure dans l'esprit perturbé de Rosier. Pour s'y être frayé un chemin depuis déjà de longs mois, Ezekiel était un parasite étranger dont il fallait se débarrasser.

S'ils revenaient à cette dynamique des entretiens dans la bibliothèque... Celyn n'était pas même certain qu'elles l'auraient toléré, s'ils en revenaient à cet avant qui, de là où il se trouvait, lui semblait idéal, idyllique, un rêve inatteignable désormais. Rien ne serait, dans tous les cas, comme avant ; quoiqu'il eût désiré.

"Although I should be honest with you, Celyn." Ezekiel se pencha légèrement vers lui, les mains jointes, sur le ton d'une confidence qui, il l'espérait, serait véritablement honnête ; son cœur pressa gentiment le rythme, contre les recommandations de son médicomage, qui lui avait formellement interdit toute forme de stress, ou de stimulation nerveuse. Son médicomage n'avait, visiblement, jamais plongé ses yeux dans ceux d'Ezekiel. "An apology won’t make the… discomfort this has all caused me easily go away. As much as I want to believe you didn’t mean a word - I do - and as much as I want to make the confusion disappear, I’m afraid this won’t be possible without a clear explanation." Bien sûr. Celyn s'était, évidemment, préparé à cette confrontation, plus brièvement qu'il ne l'aurait dû, peut-être, mu par cette urgence de reprendre au plus vite contact avec lui ; mais toutes les préparations du monde n'auraient pu enlever cette anxiété légère, titillant les invités dans son crâne, qui lui enserra le torse au devant de la voix qui, si elle restait tranquille, avait perdu ses accents dramatiques. "Of course." Il eut un léger sourire, au-devant de cette tâche pénible qui s'annonçait à lui – il se demanda un instant ce que cela pouvait faire, de se retrouver fiché dans les dossiers indésirables d'Ezekiel. Les mêmes sourires (pas exactement), les mêmes intonations mielleuses (quand il ne les perdait pas brusquement, comme ici), le même masque, en somme, sans plus avoir le privilège d'en discerner les fissures, de coller un œil curieux à ces failles pour embrasser jusqu'à l'intérieur la personnalité en oignon de Zabini.

Son ventre se serra à cette simple perspective ; Celyn, certainement, n'avait plus droit à l'erreur. "Can we have wine, first?" demanda-t-il avec un regard d'excuse à Ezekiel, avant de faire signe à l'un des serveurs, qui se présenta immédiatement à leur table. Son médicomage aurait sensiblement jugé cet enchaînement de mauvais choix – Celyn avait néanmoins besoin de se raccrocher aux miettes d'un passé qui n'était plus, où les restaurants de luxe et le vin étaient au centre de leurs rapports, et faire une entorse à son régime strict, pour un soir, lui apparaissait bien peu de choses face à l'éventualité de lire dans le regard d'Ezekiel une lueur hostile.

Ils commandèrent une bouteille d'Échezeaux (un autre de leurs rituels), et lorsque le sommelier tourna vers Celyn un regard poliment inquisiteur, à la dégustation, il hocha sobrement la tête, l'adjugea d'un "perfect", retint le as usual qui n'avait plus lieu d'être, et ils furent servis, remerciés, laissés seuls aux explications de Celyn.

Il sonda un instant le regard de son vis-à-vis, une main sur le pied de son verre qu'il venait de reposer après une gorgée destinée à lui insuffler le courage dont il manquait terriblement. "I have been feeling quite... Uncomfortable, these past weeks, as you may have noticed." Il sentit gratter contre sa boîte crânienne ; dans son cœur, la serrure qu'il avait placée sur la mort des siens, un sujet encore tabou, qui reposait comme une brûlure qu'il ne voulait (pouvait) pas encore voir à l'intérieur, tressaillit légèrement. Une nouvelle vague de crainte l'assaillit. Celyn se concentra sur la douce sensation de chaleur qui se répandait dans ses veines, le premier souffle (salvateur) du vin, pour continuer et repousser, allant contre ses instincts, la pudeur qui le retenait habituellement de s'épancher sur lui – particulièrement sur ses sentiments, et particulièrement devant Ezekiel. Paradoxalement, il ne voyait, sur l'instant, pas de meilleure personne à qui se confier. "But it has been growing stronger, lately, to a point that, to be perfectly honest with you, I feel very uneasy now." Un sourire, exprimant tout l'inconfort de cette situation, crispa légèrement ses lèvres ; il parlait à demi-mots, de peur qu'on ne l'entende. "Last Friday was the worst. Something happened. I had had a terrible night, and all those... things, just mumbling in my head." Il avait légèrement froncé les sourcils, le regard baissé sur le reflet pourpre du vin, illustrant ces things d'une main ouverte, traçant un cercle à distance sur sa tempe. "I was afraid." Sa main retomba souplement sur sa jambe ; ses yeux raccrochèrent ceux d'Ezekiel, avec la même intensité, la même demande muette (celle de lui pardonner), la même peur qui l'avait saisi alors, et revenant doucement se faire une place en lui. "I didn't know what was happening, I got anxious, scared, and it all burst out when you came in. I shouldn't have unleashed so easily, especially not on you, of all people." Il cilla légèrement, sentit des frémissements embarrassés monter sous sa peau grise ; pour peu, Celyn en aurait presque rougi de honte – et de ces mots évocateurs, qui rejoignaient ceux qu'ils avaient déjà pu échanger, dans d'autres circonstances.
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Ezekiel Zabini
DEATH EATER
Ezekiel Zabini
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Occupation : CEO et fondateur de la BCBC, excusez du peu. Et à ce titre, fidèle collaborateur du gouvernement pour la diffusion de la propagande et surveillance des ondes cristal. Ses autres activités ? Trois fois rien, il n'est que gestionnaire du portefeuille d'actions de l'affaire familiale, actionnaire majoritaire et propriétaire de petites entreprises britanniques, conseiller en affaires et business development. Mais ce n'est que pour le plaisir et l'argent de poche, voyez-vous.
Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
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WIZARD LONDON, AVRIL 2007
Lorsqu’il lui demande, d’une voix sincère et soucieuse, trahissant l’inconfort encore vif dans sa poitrine, d’éclaircir les raisons derrière son explosion soudaine et acerbe au visage d’Ezekiel, les mécanismes de sa fâcheuse tendance à vouloir devancer les pensées de ses vis-à-vis se mettent naturellement en marche. Il les a tenus en laisse pendant les quelques jours qui ont suivi son altercation avec Celyn, l’effort éreintant pour ne pas poser sa main sur le dossier portant son nom l’ayant plongé dans un état de fatigue certain, réalise-t-il ; et maintenant que les feuillets dorés retrouvent leur chemin jusqu’au devant de son esprit en détaillant le visage de Celyn, il lui est impossible de lancer la machine, furieusement, impatiente, enfin libérée de ce self-control épuisant.

La possibilité que le Rosier ait pu sincèrement désirer blesser Ezekiel de ses mots tranchants est automatiquement écartée - il souhaite croire en ses excuses et ses paroles, et les insistances répétées pour le voir accepter un dîner en tête-à-tête laissent croire que Celyn n’avait aucunement l’intention d’être si brutal.
Celle que Celyn se serve de lui, pour une raison ou pour une autre - professionnelle, certainement - n’apparaît, sur le moment, pas si absurde. Trop fatigué (ou tout simplement incapable après tant de temps à le fréquenter) pour retenir sa véritable opinion de lui, il aurait très bien pu laisser échapper sa frustration de devoir supporter de manière répétée la présence de quelqu’un qu’il arbore réellement. Cela pourrait expliquer son empressement à vouloir se faire pardonner de la sorte, cherchant à réparer l’erreur qui l’aurait éloigné de son objectif. Plausible, oui, quand bien même certains éléments ne collent pas parfaitement à cette possible réalité. You are nothing to us. A son tour, elle est écartée.
Celle qu’il ait pu lui-même faire un faux-pas, laissant douter Celyn de son investissement sincère et dénué d’intérêts à ses côtés, est brièvement envisagée. I am not a piece of chess to play. Toutefois, l’intime conviction que le Rosier le connaît suffisamment, et depuis suffisamment longtemps, balaye cette possibilité - Celyn n’est certainement pas sans savoir que, malgré sa réputation de requin aux dents acérées, Ezekiel n’accorde un temps et une attention proches de ceux qu’il lui voue à personne d’autre (il l’espère, du moins).
Celle que l’état convalescent de Celyn, visible dans chaque regard, chaque sourire, dans sa manière même de se mouvoir et de s’exprimer, ait été à l’origine de ce mépris amer, se rapproche probablement le plus de la vérité.

Il y a pourtant quelque chose qu’Ezekiel ne voit pas, qu’il ne peut seulement effleurer, et qui échappe à son analyse anticipatrice ; dans cette fissure béante qu’il n’arrive à combler sur l’instante, il le sait, se cache ce qu’il recherche.

"Of course." Au sourire embarrassé de Celyn, il se recule légèrement dans un sourire lisse, passant une main une main sur son col - il regrette amèrement, quand ses doigts cherchent à s’y refermer, de ne pas avoir mis de cravate ce soir, l’obligeant ainsi à joindre à nouveau ses mains sur la table. "Can we have wine, first?" C’est au tour d’Ezekiel de laisser filer un rire léger entre ses lèvres, presque soulagé que son interlocuteur leur accorde une pause bienvenue au détour de sa demande, se laissant aller, dans un même souffle, contre le dossier de l’assise. Assurément, installer nourriture et vin sur la table représenterait un élément de décor rassurant, une relique poussiéreuse de ce qu’ils ont pu être autrefois, avant que le soufre et les flammes n’emportent sur leur passage dévastateur le confort d’un rapport aux codes établis implicitement, grisant de par leur simple nature. "Yes, please", remercie Ezekiel en élargissant son sourire, ne cherchant pas à dissimuler que l’idée lui semble brillante ; déjà, il lui tarde de pouvoir poursuivre la conversation un verre de vin à la main, derrière lequel il pourrait cacher cet assaut d’émotions contradictoires.

Observer Celyn déguster l’Échezeaux qu’il fait porter à leur table, est un spectacle dont il est difficile de détourner le regard. Le goût familier qu’il peut deviner sur ses papilles lorsque le Rosier fait rouler le vin dans sa bouche, renvoie sur les siennes celui de ce qui lui semble être une vie passée. Le ton poli de Celyn, lorsqu’il s’adresse au sommelier en ouvrant la main pour qu’il les serve, rayonnant toujours de cet éclat que même son costume sombre parfaitement taillé ne parvient à ternir, fait ramper dans le crâne d’Ezekiel une chaleur lointaine, insaisissable. Une chaleur d’autant plus vive, presque étouffante, quand il constate qu’elle n’est qu’une illusion empreinte de souvenirs ensevelis sous le voyage dans l’invisible de Celyn. Pourtant, il s’en contente, le couvrant de son regard nostalgique, sans même en adresser un au serveur.

Levant son verre dans sa direction, Zabini imite son vis-à-vis, le portant à ses lèvres pour en prendre un gorgée presque salvatrice - aucun doute, l’Échezeaux ne déçoit jamais. Et, alors qu’il repose la coupe sur la nappe, Celyn éclate la bulle hors du temps qui semblait s’être formée autour d’eux. "I have been feeling quite... Uncomfortable, these past weeks, as you may have noticed." Uncomfortable est un choix de mot raisonnable, Zeke en convient ; il a eu tout le loisir d’observer, au fil des entrevues, la dégradation de son état de fatigue, de patience et de concentration également. Autant de faits auxquels Ezekiel a consenti en signant le contrat désormais rompu à même le sol de la bibliothèque des Rosier. “But it has been growing stronger, lately, to a point that, to be perfectly honest with you, I feel very uneasy now.” A nouveau, il se redresse sur sa chaise, offrant toute son écoute à Celyn dans un regard attentif, l’invitant à poursuivre en hochant doucement la tête ; les mots énoncés d’une voix maîtrisée, presque basse, les rapprochent de plus en plus d’une des possibilités effleurées par les pensées d’Ezekiel. Et il n’a aucun mal à le croire : malgré son apparat irréprochable, digne de l’homme qu’il est, il n’est pas difficile de lire sur ses traits le même épuisement blême qui teinte son visage depuis un mois.

“Last Friday was the worst. Something happened. I had had a terrible night, and all those... things, just mumbling in my head. I was afraid.” Le dossier aux lettres dorées portant le nom de Celyn, est doublé, au devant de l’esprit d’Ezekiel, par son propre visage. Un visage bien plus jeune, plus marqué également, à la même étoile terne et agitée au fond des yeux que celle qui habite le regard du Rosier : Jasper. Le prénom résonne au fond de son être, comme un écho bruyant qui envahit aussitôt ses pensées pour le saisir à la gorge. La voix de ce frère perdu dans une vie plus lointaine encore, presque oubliée, vient combler la fissure sombre dans son analyse, pièce inattendue achevant le tableau incomplet de sa compréhension. Il y a des choses qui murmurent dans ma tête, Ezekiel. Les mêmes mots, seulement dans un dialecte différent, que ceux prononcés par Celyn lorsqu’il baisse les yeux dans son verre. Si, jusqu’alors, Zeke ressentait un embarrassant inconfort, il est désormais parfaitement nerveux, abasourdi par la vague qui s’abat avec violence sur lui. Il se force, en portant à nouveau sa coupe à ses lèvres, à ne pas tirer de conclusions hâtives - qui font pourtant sens, dans la bouche d’un Celyn qui a explosé quelques jours plus tôt, d’une crise étrangement proche de celles qui pouvaient secouer Jasper, la nuit, dans le lit à côté du sien.

Peut-être… Non.
L’esprit d’Ezekiel fait demi-tour, reposant le verre en rabattant sa main sur son col - où manque toujours une fichue cravate.

"I didn't know what was happening, I got anxious, scared, and it all burst out when you came in. I shouldn't have unleashed so easily, especially not on you, of all people." Of all people. L’aveu lui arrache un sourire discret, peu représentatif de la tiédeur satisfaisante qu’il fait glisser dans sa poitrine, n’apaisant que brièvement le torrent insupportable qui tambourine, juste un peu plus haut, dans sa boîte crânienne. Les mots de Celyn atteignent pourtant un espace creux, vidé par des souvenirs acides ; ils viennent y déposer une empreinte brûlante, renforçant, malgré sa réticence, la confiance vertigineuse et inhabituelle qu’Ezekiel peut lui accorder.

Il ne l’observe qu’un court instant, avant de briser le silence, se rapprochant un peu plus pour sonder ses yeux sombres. "There's no shame to have in bursting out under such circumstances. It seems... somewhat unbearable. I’m sorry you’re going through all this pain, Celyn." Sa voix est sincère, tout comme le sont ses paroles. Il l’était en le découvrant si faible dans la bibliothèque pour la première fois depuis son réveil ; il l’est encore plus, désormais. "And I thank you for sharing your distress with me, I can only imagine it’s not been easy to put such torments into words." Un bref instant, Ezekiel baisse les yeux verre la main de Celyn refermée sur le pied de son verre. Il se surprend à chercher ses mots, avec l’ombre d’un espoir qu’il pourra les trouver sur la peau translucide de son vis-à-vis. "I hope this is not too much to ask, but still there is something I’d like to know." Ayant relevé son regard dans celui du Rosier, il passe une main dans sa barbe, pesant chaque mot se présentant à la sortie de ses lèvres, les soulevant avec précaution pour sélectionner ceux qui lui permettront de satisfaire son esprit déjà en avance sur ses pensées. "There are some things you said last Friday I have a hard time believing were coming from you - and I know you didn’t mean it, you told me so yourself, and I’m choosing to believe you. I guess my question would be : were they coming from those things?" Tous ces we, tous ces us, tous ces all. Pas de conclusions hâtives.
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Celyn Rosier
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Celyn Rosier
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Âge : 27 ans (03/01).
Occupation : Vice-CEO de Rosier Events depuis la mort de son père ; reprend ses marques, semble plus fatigué et plus irritable que d'ordinaire (et ce n'est pas peu dire, pour un Celyn maussade de nature).
Allégeance : Les Rosier (ce qu'il en reste), Ezekiel.
Particularité : Animixé à un serpent vigne, calligraphie magique, petite malédiction des familles.
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ezekiel zabini
WIZARD LONDON, AVRIL 2007
Au sourire qui étira discrètement les lèvres d'Ezekiel, éclairant son visage sous un nouvel angle, Celyn sentit une onde de soulagement lui enserrer le cœur – pour monter dans sa gorge et se transformer, sous une brusque bouffée d'inquiétude, en une vague étouffante, un couac à la tiédeur que lui inspiraient les expressions plus douces de Zabini. C'était comme si chaque rai de lumière était aussitôt bloqué par le souffle mouillé de sa tristesse, le replongeant immédiatement dans le noir – aux mains de ses voix qui lui écorchaient le crâne, et se nourrissaient d'autant plus de sa soudaine détresse. L'espoir naissait pour aussitôt être fauché en plein cœur, rattrapé par une réalité déformée où n'existait que le gris, ses erreurs, celles des autres, l'irréparable qu'il ne pouvait que constater, impuissant, immobile, rendu incapable par des circonstances inéluctables. Ce soir-là, les vagues d'espérance se levaient régulièrement dans le torse de Celyn, pour retomber aussi sec ; néanmoins, dans le décor, certes illusoire, de ce qui avait constitué un jour leurs rencontres, tapissé d'un sentiment de plénitude voluptueuse (le vin, sans doute), la marée continuait d'affluer, nourrie par cette dernière impulsion, ce dernier souffle d'énergie que la honte, l'embarras, la peur certaine de ne plus le revoir (pas comme ça, dans l'intimité du Sainte-Anne) avaient provoqué. Qu'importait s'il chutait de nouveau dans le gouffre de son mal-être, ensuite ; sur l'instant ce souffle le faisait tenir debout, lui donnait presque l'impression d'être le Celyn d'avant. Il pensa à Écaille, et en vint à ressentir son absence sur sa peau froide, quand il refusait de le prendre sur lui depuis son réveil.

"There's no shame to have in bursting out under such circumstances. It seems... somewhat unbearable. I’m sorry you’re going through all this pain, Celyn. And I thank you for sharing your distress with me, I can only imagine it’s not been easy to put such torments into words." C'était le regard et le sourire de Zeke, sa voix chaude et ses accents inquiets – non, il ne pouvait pas faire semblant, pas à ce point, pas lorsque Celyn avait piétiné son ego lors de son caprice. Il ne pouvait pas, n'est-ce pas ? Celyn n'aurait pas supporté lire dans son regard une telle chaleur, de sentir son cœur meurtri s'emballer avec une douceur inédite, inappropriée au vu des morts et des blessures, pour apprendre ensuite que tout cela n'avait été que l'oeuvre factice d'un Ezekiel Zabini rôdé au flirt justement dosé, uniquement motivé par sa nouvelle position de choix au sein de Rosier Events.
Celyn sentit sa gorge se serrer d'autant plus. Il n'aurait pas supporté se faire avoir, pas par lui, dont il avait cherché la présence derrière la porte cinquante tant de fois. "Please, you're being too kind", réfuta-t-il en plissant légèrement les lèvres, comme pour faire refluer l'embarras honteux qui cherchait à lui remonter dans les joues. Heureusement pour lui, Ezekiel baissa le regard, tandis qu'il détournait lui-même les yeux.

Il n'aurait jamais dû ; c'était une erreur terrible, un manquement à l'étiquette, aux codes bien définis de leur monde et de leurs rencontres, une insulte à leur relation de confiance (autant que pouvaient se faire confiance deux hommes naturellement méfiants). Son écart était tout simplement impardonnable, qu'importaient les échos de voix brisés ou circonstances – toute une éducation en retenue et en discrétion avait explosé pour un malheureux mal de crâne. Celyn n'était certainement pas fier de cet épisode, et il aurait, de fait, parfaitement entendu qu'Ezekiel ne veuille plus le rencontrer en privé – quand bien même il en aurait terriblement souffert.

"I hope this is not too much to ask, but still there is something I’d like to know." Les mots semblaient avoir été, comme d'ordinaire, choisis avec soin avant de franchir les lèvres d'Ezekiel. Le ton précautionneux était, néanmoins, sensiblement différent de celui, autrement plus affable, qu'il empruntait d'habitude ; Ezekiel prenait un soin tout particulier à ne pas heurter les sentiments de son interlocuteur, et l'attention réchauffa autant qu'elle étreignit la poitrine de Celyn. "Of course." "There are some things you said last Friday I have a hard time believing were coming from you - and I know you didn’t mean it, you told me so yourself, and I’m choosing to believe you. I guess my question would be : were they coming from those things?" Oh. Oh. Celyn cilla brièvement, déstabilisé, balayant le regard d'Ezekiel pour y trouver une forme d'explication rationnelle à cette question qui, sous ses atours parfaitement flous, lui semblait parfaitement (et beaucoup trop) claire. Un instant, il crut qu'Ezekiel savait ; il n'avait pourtant pas émis la preuve qu'il était Legilimens, et assurément, ses réactions auraient été tout autres s'il avait directement pu lire (et entendre) ce qui se passait dans sa tête. Puis la confusion s'empara soudainement de lui, et Celyn sentit ses certitudes flancher, son ventre se tordre, et son crâne se morceler avec un craquement qu'il pouvait reconnaître entre mille. He doesn't know anything. Il détourna légèrement son regard nerveux de celui d'Ezekiel, en portant son verre de vin à ses lèvres ; les arômes suaves de l'Échezeaux disparurent sous l'acidité de l'angoisse, en sentant le souffle se lever dans son esprit. Il déglutit difficilement, reposa son verre, cherchant une contenance dans ces gestes qu'il avait apprivoisés au vil des années, et qui désormais lui semblaient terriblement étrangers. "I'm sorry, I'm not quite sure I fully understand." Il releva les yeux vers lui, sentit la brûlure de son regard honnête, face à la fausseté de ce qu'il lui offrait – et pourtant Celyn peinait à savoir quelle vérité il était censé lui donner, lorsque les voix de ses proches lui ratissaient l'esprit, quand il n'était pas sûr lui-même de ce qui se passait en lui. Ezekiel l'aurait pris pour un fou. "I said those terrible words. The mumbles..." S'interrompant lui-même, il eut un léger rire, une expiration discrète, trop brève, qui lui venait de sa gorge nouée tandis qu'il baissait de nouveau les yeux, échappant à l'examen de ceux de son vis-à-vis, et à ces mots qui flirtaient dangereusement avec la réalité de son crâne (où un brusque écho avait résonné, comme pour le défendre de s'approcher de trop près). "It was simply poor phrasing, nothing of importance really. Celyn vint ancrer, cette fois avec plus d'assurance, son regard dans celui d'Ezekiel. Shall we order? You must be hungry." Et de relâcher le pied de son verre, son regard filant vers le menu qui était soudainement apparu au mot order – le cœur battant, son trouble à fleur de peau, Celyn avait tout sauf faim, un état d'apathie corporelle constant depuis son réveil, désormais justifié par le fait que les voix, elles, dévoraient tout ce qui s'engouffrait dans son crâne.
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Ezekiel Zabini
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Ezekiel Zabini
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Occupation : CEO et fondateur de la BCBC, excusez du peu. Et à ce titre, fidèle collaborateur du gouvernement pour la diffusion de la propagande et surveillance des ondes cristal. Ses autres activités ? Trois fois rien, il n'est que gestionnaire du portefeuille d'actions de l'affaire familiale, actionnaire majoritaire et propriétaire de petites entreprises britanniques, conseiller en affaires et business development. Mais ce n'est que pour le plaisir et l'argent de poche, voyez-vous.
Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
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WIZARD LONDON, AVRIL 2007
En recevant le regard perplexe de Celyn, qui semble détailler ses pupilles avec une confusion certaine, Ezekiel effleure la possibilité de faire fausse route - ou plutôt, de ne pas poursuivre son aventure sur cette dernière. Explorer un tel territoire pourrait s’avérer extrêmement risqué, bien plus dangereux même que de s’engouffrer de la sorte dans ce qu’ils cherchent à recoller maladroitement. Il s’est déjà autorisé beaucoup, plus qu’il n’est habituellement en mesure de tolérer - la fréquence de leurs entrevues, le risque d’attirer la curiosité de sorciers malintentionnés, celui de d’emprunter un chemin incertain, s’engager auprès d’un homme brisé, mettre sa fierté de côté pour écouter cette chaleur insidieuse et irrationnelle dans sa poitrine. Celyn, ne serait-ce que pour que pour la place qu’Ezekiel lui a confortablement accordé dans sa vie, est un risque en soi. Il n’est pourtant, et de loin, le plus imposant de ceux qui composent l’existence du Zabini.
La possibilité de se retrouver face à l’un de ceux qu’il ne caressait même plus ébranle violemment l’une des fondations de ce qu’il a bâti depuis dix ans - ne serait-ce que visualiser le nom de Jasper fait croître une inconfortable faiblesse dans sa chaire. Il est partout à présent. Il tapisse les murs de son esprit, hurle avec douleur entre les paroies rigides de sa boîte crânienne, dans lesquelles il est enfermé depuis trop longtemps ; il s’échappe, se faufile sous la peau de son frère comme un venin insoutenable, et surtout, inarrêtable.

Peut-être Ezkiel fait-il fausse route. Peu importe. Il a simplement besoin de savoir - tout comme Jasper, qui tambourine frénétiquement à la porte de ses souvenirs et regrets endigués.
Il a besoin de savoir pour lui, pour Jasper.
Il a besoin de savoir pour Celyn. Pour eux.
Difficile d’anticiper quelles seraient les conséquences d’une telle réalité, alors qu’il est déjà submergé par ces courants inverses qui se déversent en lui suite aux évènements de la semaine passé, aux excuses sincèrement offertes, aux réticences de plus en plus minces de son égo, à cette illusion teintée d’une saveur âpre et suave à la fois, au regard de Celyn, à sa présence, à la possibilité qu’ils ne soient pas qu’une simple relique poussiéreuse impossible à ramener à la vie. Tout ce qu’Ezekiel sait, c’est que tout arrive pour une raison, et particulièrement les messages de l’invisible.
Alors, s’il veut embrasser pleinement l’incertain aux côtés de Celyn, il ne peut pas ignorer cette potentielle réalité. Alors, il a besoin de savoir.

Il accuse chacun des gestes fuyants de Celyn avec précaution. Il sait, plus que jamais désormais, que se reposer sur de telles manifestations n’est pas nécessairement à prendre comme argent comptant, étant donné de l’état de Rosier. Ezekiel l’imite, quand il porte son verre à ses lèvres, ne décrochant néanmoins pas son regard de son vis-à-vis pour ne rien rater de ce qu’il pourrait lui offrir. "I'm sorry, I'm not quite sure I fully understand." Reposant doucement son verre en s’humectant les lèvres, Ezekiel penche légèrement la tête de côté ; il ne s’attendait certainement pas à cela - mais il serait hypocrite d’affirmer qu’il savait vraiment à quoi s’attendre, compte tenu de l’incertitude dans laquelle il navigue, ne se raccrochant qu’à cette unique phrase trouvant un écho dans sa mémoire. Quand Celyn lève à nouveau les yeux vers lui, il s’y accroche intensément en croisant les mains, comme s’il pouvait y trouver quelque chose - si ce n’est ce qu’il y a trouvé depuis longtemps déjà. "I said those terrible words. The mumbles..." La nouvelle évocation de ces murmures tend Ezekiel, malgré lui, continuant de fixer Celyn avec attention, qui finit par rompre le contact oculaire en balayant la suite de sa phrase d’une expiration aux notes amusées, et terriblement gênées. "It was simply poor phrasing, nothing of importance really."

S’il y a une chose dont Ezekiel ne doute plus, est que Celyn lui ment. Peut-être ne lui ment-il pas pour les raisons qui fleurissent dans ses pensées d’une façon de plus en plus encombrante ; mais la manière empressée avec laquelle il le mène face à un mur, discréditant sa propre confidence et ses propres explications, sonne comme une anomalie déconcertante. Pas un instant, Zeke se laisse-t-il convaincre par ce prétendu ”poor phrasing” - Celyn n’est pas un homme qui choisit ses mots au hasard, et qu’il ait à deux reprises fait références à ces murmures, à ces choses, les désignant même d’un geste fébrile de la main en les évoquant, pour ensuite les chasser rapidement de ses lèvres et de celles d’Ezekiel, sont autant de preuves qu’il n’est pas tout à fait honnête. D’expérience - pour avoir lui-même utilisé la formulation à de nombreuses reprises -, quelque chose de directement épinglé comme “sans importance” par le principal concerné, mérite d’être regardé. Une chance, que regarder Celyn ne lui demande aucun effort.

"Shall we order? You must be hungry." Presque dans une même respiration, Celyn enchaîne sur la suite sans lui laisser la chance de rebondir sur sa réponse. Ce serait, néanmoins, bien mal le connaître. "It’s true poor phrasing is what you are renowned for", glisse-t-il dans un sourire entendu, avant de lever la main pour attirer l’attention d’un des serveurs, sans quitter son interlocuteur des yeux. Définitivement, Ezekiel n’a plus envie de prétendre ; il n’a qu’une envie, savoir, pour mieux anticiper ce vers quoi il se diriger. Il a trop navigué à vue jusqu’ici, et ce n’est certainement pas quelque chose sur lequel il peut laisser un voile opaque.
Quand le serveur se présente à leur table, Zeke s’adresse chaleureusement à Celyn, pour déterrer une autre de leurs anciennes habitudes, qui semblent flotter autour d’eux ce soir pour maintenir cette illusion fragile "Should we go for the Chef’s Special tonight?, avant de se retourner vers le serveur pour préciser Nous allons vous prendre deux Menus du Chef, merci."

L’interruption passée, Ezekiel saisit de nouveau le regard de Celyn, laissant passer quelques secondes pour plonger ses lèvres dans son verre, qu’il repose en gardant ses doigts sur le pied ; quelques secondes nécessaires à l’organisation de ses pensées. La dernière chose dont il a envie serait de pousser Rosier dans ses retranchements, de le voir se fermer complètement à lui, et de risque de mettre à mal cet équilibre inconsistant qu’ils peinent à stabiliser - devoir supporter une nouvelle altercation, et par sa faute cette fois-ci, lui serait particulièrement insupportable, pour ne pas dire douloureux, et il n’en doute pas qu’il en serait de même pour Celyn. Alors pourquoi lui ment-il ?
”I don’t think you're capable of poor phrasing", reprend-il avec une voix assurée et sincère, un sourire presque interrogateur habillant son visage, avançant pas à pas dans le brouillard que lui offre Celyn. ”In fact, I don’t recall meeting a man as cautious and confident in his words as you are." Un rire léger file entre ses lèvres, sans intention d’invalider ce qu’il avance : il le pense. Et c’est, à n’en pas douter, une qualité qui force son respect, depuis le premier jour. Ezekiel lâche le pied de son verre en y baissant les yeux un instant, se raclant la gorge pour s’incliner à nouveau au dessus de la table en attrapant le regard de Celyn, ce même sourire sur les lèvres. ”That’s not something you have to share with me. But after all this time, after all that, you don’t have to lie to me either. We might have ripped our contract out of irritation, but I stay true to my commitment: I’ll be here throughout your recovery. Just like I’m here today. There’s nothing you might say that would make me recoil, really." Étrangement, Zeke peut sentir son coeur battre jusque dans ses tempes à ses propres paroles, comme si elles lui avaient échappé, comme si elles étaient plus importantes encore que ce qu’elles laissent paraître. Sous la réalisation, il se redresse dans un sourire, constatant pour la quinzième fois l’absence de sa cravate, pour laisser retomber sa main sur le pied de son verre, qu’il tourne entre ses doigts. ”It takes more than mumblings and things to scare me away", souffle-t-il dans un nouveau rire, plus franc, plus nerveux également ; il a besoin de savoir, mais en a-t-il réellement envie ?
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Celyn Rosier
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Allégeance : Les Rosier (ce qu'il en reste), Ezekiel.
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WIZARD LONDON, AVRIL 2007
"It’s true poor phrasing is what you are renowned for." glisse-t-il dans un sourire entendu, avant de lever la main pour attirer l’attention d’un des serveurs, sans quitter son interlocuteur des yeux. Définitivement, Ezekiel n’a plus envie de prétendre ; il n’a qu’une envie, savoir, pour mieux anticiper ce vers quoi il se diriger. Il a trop navigué à vue jusqu’ici, et ce n’est certainement pas quelque chose sur lequel il peut laisser un voile opaque.
Quand le serveur se présente à leur table, Zeke s’adresse chaleureusement à Celyn, pour déterrer une autre de leurs anciennes habitudes, qui semblent flotter autour d’eux ce soir pour maintenir cette illusion fragile "Should we go for the Chef’s Special tonight?" "Yes, that'd be perfect", mentit Celyn avec un faible sourire, son ventre noué depuis déjà de longues semaines. Tonight – comme s'ils viendraient encore régulièrement, après cet épisode exceptionnel, seulement motivé par le besoin impérieux de se faire pardonner auprès d'Ezekiel. Le français coulant naturellement de la bouche de ce dernier ramena péniblement Celyn aux sorties passées, à cet embarrassant incident où Écaille s'était glissé sur la peau d'Ezekiel ; l'Anglais papillonna légèrement devant le regard d'Ezekiel, avant de replonger le nez dans son verre, le dos immanquablement droit, l'air vaguement gêné, contrarié par la fâcheuse tournure que prenaient les événements.

Il ne pouvait pas savoir.

”I don’t think you're capable of poor phrasing." Saisi par sa voix, Celyn raccrocha le regard d'Ezekiel – bien sûr, Zabini n'abandonnait pas. Une persistance rivalisant avec celle d'un Celyn dont on sous-estimait bien souvent l'entêtement. Ezekiel, lui, ne l'avait jamais sous-estimé d'aucune façon. ”In fact, I don’t recall meeting a man as cautious and confident in his words as you are." As you were, corrigea-t-il dans son crâne, cette fois sans l'aide de voix occupées à le mettre en garde contre les comparaisons bienheureuses d'Ezekiel. C'était trop, désormais ; ces compliments qui lui avaient un jour mis du baume au cœur, le soulevant avec une allégresse flatteuse, lui apparaissaient encombrants, insupportables d'une attention et d'une admiration qu'il ne méritait plus.

Un sourire crispé tordit le coin de ses lèvres pétries de gêne. "You surely met my father." S'il y avait un Rosier que l'on avait encensé autant que haï, sa personnalité flamboyante ne laissant pas de place à l'indifférence, c'était bien son propre père ; dans un coin de son esprit brillait encore l'éclat doré de ses robes, et l'écho de ses rires résonna brusquement, douloureusement, contre ses oreilles de fils indigne. Ezekiel ne se formalisa pas outre-mesure de sa remarque ; au contraire, il s'inclina de nouveau au-dessus de la table, le regard de Celyn suivant ce mouvement calculé, invitant irrémédiablement à une proximité qui fit courir un frisson sur sa peau blanche – embarrassé par cette invitation soudaine, effrayé par ce que le sorcier pouvait, encore, voir de lui s'il s'approchait de trop près. ”That’s not something you have to share with me. But after all this time, after all that, you don’t have to lie to me either. We might have ripped our contract out of irritation, but I stay true to my commitment: I’ll be here throughout your recovery. Just like I’m here today. There’s nothing you might say that would make me recoil, really." Une lueur douloureuse dans le regard de Celyn accompagna, en silence, Ezekiel lorsqu'il se redressa. Il aurait pu lui dire tant de choses, pour le faire s'écarter de lui à nouveau. Il lui aurait fallu simplement lui montrer ce qui pouvait se trouver en lui, dans son crâne et dans son torse, les sanglots réservés à l'intimité de sa chambre, l'envie de replonger dans ce sommeil sans fin, le désespoir constant, l'apathie latente, l'absence de rayon de soleil dans un avenir bloqué par ce passé si proche. Ils se prêtaient tous deux au jeu de cette douce illusion, un retour en arrière trompeur dont aucun n'était réellement dupe – Ezekiel certainement devait s'être laissé emporter par la saveur nostalgique de cette apparente normalité, une promesse de ce qu'il ne pourrait jamais être.

Ce ne serait qu'une question de temps avant qu'Ezekiel ne se lasse et ne se détourne, il en était persuadé. Qu'avaient-ils traversé, ensemble ? Une malheureuse crise de larmes, où Celyn avait senti Ezekiel se raidir, lisser sa cravate avec une insistance dénotant sensiblement son malaise – des conversations plombées par la mauvaise compagnie de Celyn, des vestiges de dîners d'affaires qui n'auraient plus la même saveur désormais. You're not the same anymore. You'll never be.

I'll be here. Le cœur de Celyn se fendit d'un sentiment trouble, entre rejet et douceur ; si lui n'était plus le même, Ezekiel, lui, n'avait aucune raison d'avoir changé en l'espace de trois mois. Celyn se rappelait distinctement du sentiment de gêne brûlant, au demain du baiser-accident – en s'y raccrochant, il pouvait remonter le fil de ces souvenirs, à moitié enterrés sous les gravats et les cendres de la maison Rosier.

Ezekiel pouvait feindre bien des choses – ses sourires, ses politesses, ses remarques aimables. Mais la douceur avec laquelle il s'adressait à lui, elle, était unique, vraie – honnête.
”It takes more than mumblings and things to scare me away." Les accents nerveux de son rire ne firent qu'affirmer cette hypothèse, plus effrayante encore que le reste ; Celyn porta de nouveau son verre à ses lèvres, avala une nouvelle gorgée de vin, et reposa, en silence, son verre sur la nappe immaculée de leur table.

Celyn voulait souffrir, mais pas avec les voix. Il ne voulait pas leur colère, leur rage, leur saisissante envie de vengeance, entière, imposante ; il voulait la tristesse lui déchirant douloureusement le torse, l'envie terrible de s'arracher le cœur pour ne plus rien ressentir, se trouvé vidé de ses forces au réveil comme si son lourd sommeil n'avait fait qu'appuyer la fatigue, ne plus avoir envie de rien, constater ce vide creusé dans son torse, en doutant qu'il se refermerait un jour, pleurer à n'en plus finir, seul dans cette chambre dont il aurait refusé l'entrée à sa tante, son cousin, son frère et sa soeur.
Les voix lui avaient pris son vide, l'espace réservé à la peine de ses pertes ; il avait besoin d'aide, pour souffrir son fardeau dans le silence, seulement interrompu par ses propres sanglots.

Il prit une inspiration plus profonde, se redressa légèrement sur sa chaise. "What about screaming, then?" Comme répondant à son appel, les voix hurlèrent dans son crâne. Celyn plissa les yeux, avant de les relever vers Ezekiel, comme s'il affrontait un vent frontal balayant son esprit, détruisant ses espoirs, insufflant en lui une peur terrible dont il ne pouvait, ne devait parler à personne. Don't. "They've been howling inside my head. I may be a mad man for telling you this, even more than for actually hearing them... They've been inside my head", souffla-t-il en détournant de nouveau les yeux, à la recherche d'un point d'ancrage autre que le regard scrutateur de son vis-à-vis, dans lequel il redoutait de lire un jugement abrupt. A l'intérieur, les voix le griffaient avec violence. Don't tell him! Stop it Celyn! "My father, my mother, Eun-Ji, even Basil... There was strong magic, in this house." Il déglutit difficilement, et porta une main à son front, y passant le bout de ses doigts, légèrement tremblants, avant de les y presser comme pour y contenir les battements furieux des échos contre lui. Il fallait qu'il continue encore, juste un peu, quand bien même il en paierait le prix ensuite. "No one knows. I am not even sure I know... I think this may be the reason why I woke up, why I made it through at all." Ses explications s'entremêlaient avec confusion, écrasées entre ses craintes d'être pris pour une abomination délirante et la vérité cherchant à sortir, pour la première fois, d'entre ses lèvres closes ; une vérité dont il prenait seulement maintenant pleinement conscience, devant le regard brillant d'Ezekiel, qu'il se refusait d'affronter avant d'avoir entendu sa voix, touché sa peau, rétabli un contact lui assurant qu'il ne serait pas le dernier entre eux.
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Ezekiel Zabini
DEATH EATER
Ezekiel Zabini
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Âge : 32 ans, le succès n'a pas d'âge (28/05)
Occupation : CEO et fondateur de la BCBC, excusez du peu. Et à ce titre, fidèle collaborateur du gouvernement pour la diffusion de la propagande et surveillance des ondes cristal. Ses autres activités ? Trois fois rien, il n'est que gestionnaire du portefeuille d'actions de l'affaire familiale, actionnaire majoritaire et propriétaire de petites entreprises britanniques, conseiller en affaires et business development. Mais ce n'est que pour le plaisir et l'argent de poche, voyez-vous.
Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
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maybe in another universe, I deserve you
WIZARD LONDON, AVRIL 2007
A cette distance, sonder le visage blême de Celyn, tenter de rattraper le regard fuyant au fond de son verre à pied, chercher des signes de vérité sur ses traits tirés, est un excercice de moins en moins aisé. Rester impassible et trier ses émotions sur le volet est un automatisme bien huilé pour Ezekiel, qui puise son stoïcisme dans son indifférence pour ses pairs ; face à Celyn, il est tout sauf indifférent. La crainte de jouer ses dernières cartes en l’interrogeant de la sorte, alors qu’ils se trouvent au bord du précipice de leur rapport, couplée à celle de plonger dans une réalité étourdissante, ont raison de sa légendaire impassibilité. Au fur et à mesure qu’ils s’en approchent, le nom de Jasper se montre de plus en plus imposant, de plus en plus inconfortable également, par sa simple présence entre Zeke et le Rosier - jamais n’a-t-il cherché à se frayer hors des pensées d’Ezekiel en plus de dix ans, et jamais ce dernier aurait-il pu simplement effleurer l’idée que la voix de Celyn le ferait resurgir.

Alors qu’il se tient face au vide, sans la moindre prise, Zabini se répète que rien n’est impossible, avec l’invisible - simplement que s’il a décidé de lui jouer un tel mauvais tour, il aurait préféré que les machinations des dieux ne s’incarnent pas en la personne de Celyn, of all people. Un dernier soubresaut de son esprit, porté par un vent de panique singulier, tente pourtant de balayer ces suppositions saugrenues ; non, il fait fausse route, il n’a entendu que ce qu’il voulait entendre. C’est aussi simple que cela.

"What about screaming, then?" Un frisson violent parcourt l’échine d’Ezekiel, qui se tend sur sa chaise en détaillant les yeux douloureusement plissés de Celyn, remontant avec une lenteur étourdissante vers les siens. Son souffle dégringole, de concert avec son coeur, pour ne laisser qu’un vide bruyant dans ses tympans, où martèle son sang pompé à une vitesse affolante ; et prendre une nouvelle gorgée de vin en déglutissant avec peine ne lui apporte aucune forme d’apaisement. Ce que Zeke caressait avec hésitation du bout du doigt explose férocement, en une multitude de pensées furieuses et insaisissables - une toile affreuse, où sont jetés avec empressement et imprécision, sur le visage d’un Celyn défiguré, jusqu’à le couvrir parfaitement, des mots et souvenirs intolérables. "They've been howling inside my head. I may be a mad man for telling you this, even more than for actually hearing them... They've been inside my head." La tableau se précise, sous les yeux impuissants d’Ezekiel, qui resserre ses doigts sur le pied de son verre, comme pour ne pas perdre l’équilibre sous la voix soufflée de Celyn. Il voulait savoir, et désormais, la vérité a un goût âpre, lui vrille les papilles si intensément que même la saveur tenace de l’Échezeaux n’en vient à bout. They've been inside my head. Au timbre de Celyn se mêlent les cris de Jasper, à jamais ancrés dans la chaire d’Ezekiel. Ils se fondent progressivement, ouvrant sur leur passage des fissures mal cicatrisées, dans lesquelles se glissent un sentiment d’effroi et d’injustice ; que s’abatte ainsi un mal si profond, largement connu (malgré lui) de Zeke, sur la seule personne qui force son respect et son affect, est en effet ressenti comme une cruauté dépassant l’entendement.

"My father, my mother, Eun-Ji, even Basil... There was strong magic, in this house." Chaque phrase lui force à accuser un peu plus rudement ces similarités saisissantes avec la malédiction qui a marqué sa jeunesse ; mais à ce stade, Ezekiel est trop anesthésié par la confirmation de ce qu’il cherchait avec insistance pour être encore plus assommé. La suite de ces révélations se déroule sous ses yeux comme une évidence, tandis qu’il observe avec une douleur certaine les gestes faibles et agités de Celyn, qui semble lutter contre le mal qui ronge son intérieur. Les we, les us, les all, savamment jetés à son visage vendredi dernier, prennent lentement un sens nouveau, insupportable, étouffant. "No one knows. I am not even sure I know... I think this may be the reason why I woke up, why I made it through at all."

Il y a plus insupportable encore que de devoir affronter une réalité terrifiante et inconfortable : il y a être témoin du malaise palpable de Celyn, détournant le regard en soufflant ces mots qui semblent lui brûler la gorge et l’âme, presque autant qu’ils triturent une faiblesse incommodante chez Ezekiel. Tout arrive pour une raison.
Il est contraint de provoquer un effort pour se redresser et décrocher ses doigts de son verre, les rabattant plutôt sur ses cuisses pour les y planter nerveusement sous la table. "I don't think you’re a mad man, Celyn. Not at all." Sa propre voix le surprend, lui apparaissant lointaine et fébrile, en provenance d’une partie reculée de son être, et surtout, bien éloignée du masque définitivement brisé, dont les restes jonchent le sol du restaurant. Ezekiel pince les lèvres en récupérant une de ses mains pour la passer un instant dans sa barbe ; il était persuadé que soulever la vérité lui permettrait de savoir vers quoi se diriger. Il se trompait - ballotté d’une rive à l’autre, il ne parvient même plus à naviguer. En inspirant profondément, il jette un regard au reste de la salle, avant de se pencher à nouveau au dessus de la table, peut-être encore plus que précédemment, sans vraiment y prêter attention. "You only sound like someone in pain. And, once again, I have no reason to doubt your words, nor your torments." A son tour de baisser les yeux, sans chercher à fuir le regard de Celyn pour autant, simplement pour invoquer ce qui tambourine contre ses tempes. "Whatever this is, what you think is inside your head, and most importantly, whoever they might be, that's unfair you've been left with it. On top of everything else." Ezekiel avance, pas à pas, sans même contrôler la direction qu’il emprunte. Il finit par relever les yeux, sa main glissant sur la table comme pour saisir la main de Celyn, comme ce premier jour dans la bibliothèque, comme pour le rattraper et ne pas le laisser sombre avec ses maux. Immanquablement, elle se referme dans le vide, à mi-chemin entre son buste penché et la carrure frêle de Rosier. "I wish there was a way for me to free yourself from this affliction.", conclut-il dans un faible sourire, le reflet de la peine et l'injustice frappant Celyn visible dans les siens.
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Celyn Rosier
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Celyn Rosier
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Occupation : Vice-CEO de Rosier Events depuis la mort de son père ; reprend ses marques, semble plus fatigué et plus irritable que d'ordinaire (et ce n'est pas peu dire, pour un Celyn maussade de nature).
Allégeance : Les Rosier (ce qu'il en reste), Ezekiel.
Particularité : Animixé à un serpent vigne, calligraphie magique, petite malédiction des familles.
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ezekiel zabini
WIZARD LONDON, AVRIL 2007
"I don't think you’re a mad man, Celyn. Not at all." Celyn entendit clairement la voix d'Ezekiel, une note cristalline, bien que lointaine, sur le fond brumeux et sourd des échos dans son crâne. Il papillonna comme pour chasser ces derniers, luttant contre les liar soufflés au creux de ses oreilles ; son regard, trop lourd, resta rivé sur les couverts brillant à la lueur des lampes douces du restaurant, se raccrochant à la tangibilité de ces objets mutiques, inanimés.

La tempête menaçait de redoubler, maintenant qu'il en avait brisé le secret. Celyn pinça les lèvres, comme pour endiguer le tumulte qui tentant de s'engouffrer en lui, profitant de l'ouverture créée par ces quelques mots lâchés hors de lui, butant contre sa bouche résolument close. You should be ashamed of yourself. Il serra les mâchoires ; ses doigts glissèrent sur sa tempe, qu'il pressa légèrement, encore conscient, au-delà du mal, qu'il se trouvait en public – qu'il se trouvait devant Zeke, qu'ils étaient en dîner, que le restaurant était calme, une oasis de tranquillité à portée de main, si seulement il parvenait à se sortir de sa tête. But you can't escape.

Ezekiel se pencha vers lui, refermant sur eux à nouveau un cercle intime, protégé du reste du monde, invitant à la confidence son esprit troublé. Celyn cilla, et au prix d'un effort supplémentaire, releva les yeux vers lui, s'agrippant aux accents familiers des traits de Zeke, se hissant jusqu'au regard rivé dans le sien – deux mares brillantes qui l'accueillirent avec chaleur, l'enveloppant d'une couverture apaisante, étouffant un bref instant l'écho des voix. Un bref instant, il sentit l'écho de son cœur, son propre souffle, les cliquetis organiques de son corps ; reconnecté à l'essence même de son existence, une brève fenêtre sur lui-même, une éclaircie, un songe, le retour à son état le plus primaire. "You only sound like someone in pain. And, once again, I have no reason to doubt your words, nor your torments." Le regard lui échappa, retirant cette protection douce ; les voix de nouveau obscurcirent sa vision, brisant l'éclat tranquille de ce flottement. Celyn abaissa sa main sur la table, refermant des phalanges tremblantes sur le pied de son verre. "Whatever this is, what you think is inside your head, and most importantly, whoever they might be, that's unfair you've been left with it. On top of everything else." Les mots d'Ezekiel entraînèrent une nouvelle vague confuse, où les pensées s'entrechoquèrent sous son front, se manifestant, à l'extérieur par un léger froncement de sourcils. We're doing this for you, Celyn. For us. Il avait constaté avec effroi que répondre à voix haute ne servait à rien, et, pire encore, transformait ces appels en un insupportable dialogue, nourrissant les assauts dans son crâne ; néanmoins Celyn aurait néanmoins souhaité, sur l'instant, pouvoir s'éclipser loin du regard d'Ezekiel et leur dire qu'elles lui faisaient mal – et qu'Ezekiel ne pouvait pas, ne saurait le croire. Comment un homme aussi rationnel, aussi méfiant (à juste titre) que lui pouvait-il adhérer pleinement à ses paroles, sans les remettre seulement en question ? Cela ne faisait, au regard des données qui filtraient encore, savamment choisies par l'écho des voix, absolument aucun sens. "I wish there was a way for me to free yourself from this affliction." A sa plus grande surprise, Celyn découvrit, au fond des yeux d'Ezekiel, le propre miroir de sa souffrance – une improbable lueur de compassion.

Zeke croyait le comprendre.

Son souffle se fit plus court, rendu nerveux par cette foule d'informations contraires, qui peinaient à se répondre les unes aux autres. "You have every reason to doubt my words. Zeke, I don't even trust myself anymore." Celyn était confus par ses propres paroles, par la pression à l'arrière de son crâne le poussant à remettre en question sa propre vérité ; plus que tout, il voulait qu'Ezekiel le croie et le comprenne, mais il ne pouvait s'empêcher, dans le même temps, de buter contre la facilité évidente avec lequel il accueillait ces whoever, ce it, ce this. Il aurait été moins surprenant de l'entendre le prendre pour un fou – ç'aurait même, peut-être, été préférable, soulignèrent des murmures inconnus dans un autre coin de son esprit. "This is not... This is not an affliction", ajouta-t-il, détournant le regard, plissant les yeux sous l'étau de sa migraine, une barrière brutale clouée à même sa boîte crânienne. "I can't do this. I'm sorry, this is... It's getting too loud, too much... I need to go." Il relâcha le pied de son verre, abandonnant sa prise sur cette illusion naïvement tissée, quelques jours plus tôt ; les vapeurs d'alcool, son énergie faible, épuisée par cette discussion et le retour soudain de ses morts.
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Ezekiel Zabini
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Ezekiel Zabini
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Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
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WIZARD LONDON, AVRIL 2007
A défaut de pouvoir le sauver, Ezekiel puise dans les restes de son humanité pour lui offrir une compassion dont lui même ne se savait encore capable - si tant est qu’elle ait déjà été présente quelque part, dans les tréfonds de son être rigide et inquisiteur. Il a bien été le premier à hésiter à s’enfuir en découvrant la faiblesse apparente - et bien plus profonde encore, s’est-il rendu compte, en grattant à peine la surface - de Celyn, à douter sur sa capacité à apporter un soutien inconditionnel à la part encore vivante de l’homme qu’il a connu. Ezekiel se persuade que c’est pour cette part vivante, qu’il a accepté de passer l’éponge sur leur altercation, qu’il cherche à ramener à la surface, pour compléter l’image encore gravée dans sa chaire qu’il a pu se construire de Celyn. Il en est convaincu - il en était convaincu, jusqu’à se retrouver à embrasser avec une sincérité étourdissante toute l’étendue de ce mal-être, de cette détresse, qu’il peut à peine deviner dans le regard confus du Rosier. Il trouve dans cette acceptation de la faiblesse de Celyn un écho de la sienne, enterrée, reniée, châtiée - et pourtant encore vive dans sa poitrine lorsqu’il détaille le visage blême en face du sien.

Ezekiel n’a plus envie de ramener Celyn. Celyn se trouve déjà devant lui. Il s’agit seulement de ne pas le laisser sombrer - le laisser se faire envahir.

Il relève les traits se froissant progressivement sous ses yeux, le visage confus lui faisant serrer la mâchoire, ses doigts s’enfonçant un peu plus dans sa paume lorsqu’il sonde l’expression fermée de Celyn - une expression, dans une certaine mesure, similaire à celle qui lui a été offerte vendredi dernier lorsqu’il a franchi les portes de la petite bibliothèque. Il sait, désormais, sans trop en saisir la teneur, ni l’étendue ; il en sait trop peu, mais suffisamment pour savoir qu’il n’a aucunement l’intention de reculer. Il faudrait que Celyn le chasse avec deux fois plus de véhémence, se saisisse lui même de ses doigts fermement accrochés, pour lui faire lâcher prise. ”You have every reason to doubt my words. Zeke, I don't even trust myself anymore.” Instinctivement, Ezekiel secoue faiblement la tête, comme pour chasser le doute qui s’installe dans les mots, et dans le ton du Rosier. Zeke, lui, ne doute pas, encore moins quand résonne dans la bouche de Celyn ce nom qu’il a toujours gardé avec pudeur, qu’il lui tend pour la première fois d’une voix soufflée. Le désarroi semble grandir sur le traits du Rosier, qui détourne le regard en plissant les yeux, échappant aux pupilles d’Ezekiel, comme s’il était insupportable de le fixer. ”This is not... This is not an affliction.” Ezekiel se redresse légèrement, passe sa main sur son col, lissant la cravate imaginaire qu’il n’y trouve pas. But it is. Les mots assurés restent coincés dans sa gorge, prenant la forme d’une inspiration troublée. ”I’m- sorry.I can't do this. I'm sorry, this is... It's getting too loud, too much... I need to go.”

Tout se mélange avec violence, un ouragan furieux se déchaînant dans son crâne, bien trop enragé pour qu’il puisse attraper la moindre pensée sensée au passage - il n’y a plus que le nom de Jasper, le regard de Celyn, l’abandon de Celyn, le champ de possibles terrifiants, sa propre faiblesse envahissante, et son rythme cardiaque, qu’il peut entendre battre furieusement dans ses tympans. Tout arrive pour une raison. Et cette raison ne peut être un triple échec. Se sentant vaciller, Ezekiel ne peut accepter cette éventualité. Pas après le réveil de Celyn, pas avoir cru le perdre pour des idioties, pas après avoir à nouveau plongé dans son regard pour enfin y voir une lueur familière - déstabilisante, étourdissante. Zeke a vu cet éclat, dans ses yeux, dans sa voix, dans ses mots, pour une raison. ”Celyn, I-” I don’t want you to go. Non, ce serait puéril - déjà que buter sur ses mots, laisser l’émotion le gagner, l’est terriblement. ”I’m not leaving you alone. I promised.” Ses paroles lui échappent naturellement, sans même qu’il y pense au préalable - les redoutables effets secondaires de la déstabilisation -, sans même prendre la peine de se demander si ce n’est pas simplement sa présence qui importune Celyn. ”Let’s get you somewhere quiet.” Laissant Echezeaux et cloche encore fermée sur la table, Ezekiel se lève après s’être mécaniquement essuyé la bouche pour en retirer les potentielles traces de vin, la serviette pliée en quatre pour être posée sur la droite de la table. Il n’y a, dans ses mouvements, pas une once d’hésitation ; il abandonne volontiers leur illusion pour tendre son avant-bras à Celyn, posant sur lui un regard presque inquiet. Et quand le Rosier attrape son regard et sa canne dans un même souffle, pour poser sa main sur le tissu soyeux de son costume, ils abandonnent l’étouffante atmosphère d’un temps qui n’a plus lieu d’être dans un craquement.

En arrivant devant la porte de sa demeure, Ezekiel rattrape un Celyn chancelant sous le coup du transplanage, en venant saisir la main fermement accrochée à son avant-bras ; le contact avec la peau froide du Rosier lui coupe le souffle un instant, l’étourdit plus encore que le départ brutal du Sainte-Anne. Réalisant la conséquence de son réflexe, il lève un regard furtif vers Celyn - et plutôt que de récupérer sa main, il presse ses doigts sur les siens, au creux de sa paume. ”Sorry about the landing.” Ezekiel le détaille de la tête aux pieds pour s’assurer qu’il n’a pas une égratignure, avant de lever le visage vers la porte d’entrée. ”This is the first quiet place that came to my mind, I hope it’ll suit you.” Évidemment, en sondant son esprit pour y faire surgir un endroit calme, sécurisé, à l’abris de l’agitation du monde extérieur, sa propre demeure s’est jetée à l’avant de ses pensées - bien avant même la maison de Benjamin, où il aurait certainement été plus approprié de raccompagner Celyn.
Ezekiel, ne se résolvant toujours pas à abandonner la peau sous laquelle il peut sentir battre jusqu’à la lutte dont semble souffrir Celyn, l’aide à gravir les quelques marches qui les sépare de la porte d’entrée, qu’il déverrouille d’un geste de la main habitué, le sort informulé faisant sauter les verrous pour faire s’ouvrir lentement le battant imposant. ”Good evening, Mast-Have some tea brought to the ground floor living room”, siffle-t-il à la sang-de-bourbe qui s’est avancée vers eux, s’arrêtant dans son mouvement pour incliner la nuque et reculer en direction des cuisines sans demander son reste.

Lorsqu’ils se retrouvent dans le petit salon où Ezekiel a l’habitude de recevoir ses invités, il se résout, non sans peine, à décrocher doucement ses doigts refermés sur la peau glacée de Celyn, ouvrant la main pour lui désigner la banquette jusqu’à laquelle il l’a mené. Ce n’est pas la première fois qu’il le reçoit chez lui, ni dans cette pièce, ni sur ce sofa en cuir ; et pourtant, en l’observant s’assoir ainsi, prendre place dans le décor de son intimité, Zeke peut sentir une chaleur tiède se glisser dans sa poitrine. Il la chasse en s’asseyant à son tour, à l’autre bout de la banquette, le couvrant de ses yeux vifs en se redressant, croisant les jambes et les mains. ”Weirdly enough, I like my living room better than Sainte-Anne.” Il lui offre un sourire qui se veut chaleureux, où peut néanmoins sûrement se lire sa confusion et son inquiétude, raccrochant tout juste avec la réalité de la situation inédite dans laquelle ils se trouvent. ”Is it any better here?” Ezekiel pose la question sans la moindre forme d'espoir.
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