BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 JIN » seek and destroy.

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Invité
Invité
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MessageSujet: JIN » seek and destroy.   JIN » seek and destroy. EmptyLun 13 Avr - 21:42
kang zanjin
“Suffering is like anything else. Live with it long enough, you learn to like the taste.”

 
kazhan
âge : 27 ans. fréquence de connexion : tout le temps en ce moment. comment t'as connu le forum ? c'est mon bébé DRAMAAAA avatar : chris wu mon personnage est : [x] inventé  [] un PV [] un scénario [] un pré-lien [] tiré des livres.

NEW WORLD ORDER
nom prénom(s)  » Kang, c'est tout ce qu'il lui reste de sa famille, un nom qui ne veut pas dire grand-chose, qui n'a pas la moindre importance. Zanjin, un autre vestige de celui qu'il a été, celui qu'il aurait pu être. Plus personne ne l'appelle Zanjin, de toute façon ils sont tous incapables de prononcer son prénom correctement, par ici.

surnom(s)  » il y a Mister K, pour les employés de la boutique qui travaillent sous ses ordres. Boss, pour ceux qui connaissent sa véritable identité. Ils se comptent sur les doigts d'une main et ont tendance à l'employer ironiquement. Jin, ils l'appellent tous comme ça, parce que c'est plus simple. Et puis il y a les vieux surnoms, ceux qu'il n'a plus entendus depuis des années. Ceux qu'il a préféré oublier, pour certains, et ceux qui le hantent encore, comme A-Jin, ou Jinjin, qu'il lui arrive encore parfois d'entendre certaines nuits, prononcés par la voix distordue et à peine reconnaissable de sa mère.

date de naissance  » Il est né le 27 décembre 1979, ce qui lui fera 28 ans cette année.

origines & nationalité  » Ses deux parents sont taiwanais, mais Zanjin a vu le jour à Hong Kong. Il n'a que peu vécu là-bas, puisque ses parents ont déménagé en Angleterre en 1980, lorsque les Wangs ont été exilés au Royaume-Uni par la Main Dorée. Il a longtemps conservé la nationalité hongkongaise, pour obtenir la double nationalité britannique il y a quelques années.

pureté du sang  » Jin a toujours su qu'il était au moins de sang mêlé. Le test Von Bäume a confirmé cela, il descend même d'une longue lignée de sorciers de sang pur qui a fini par se mêler avec des moldus il y a des années. Autant dire que Jin n'en a jamais rien eu à foutre du statut du sang, mais vu l'importance que ça a dans la société d'aujourd'hui, il est bien content de faire partie du haut du panier.

métier/études  » Jin n'est jamais allé à l'école. Ses parents se sont chargés de son éducation jusqu'à leur mort - assassinat - lorsqu'il avait huit ans. Tout le reste, il l'a appris seul, parfois aidé par les quelques personnes qui ont pu avoir suffisamment pitié de l'orphelin pour lui enseigner quelque chose. Ça ne l'empêche pas d'être aujourd'hui à la tête des Warlocks, un des plus vieux gangs britanniques. Cependant, c'est un secret bien gardé. Rares sont les personnes au courant qu'il est le véritable Boss des Warlocks, même au sein du gang. C'est un secret bien gardé par les plus hauts-gradés des Warlocks. On le prend pour le bras droit du Wolf en charge du trafic de drogues et lors des Réunions du Syndicat, le garde du corps de l'acting boss, Elias. Aux yeux de la société, il est le propriétaire de Suit Yourself, une boutique de costumes sorciers pour hommes qui s'est installée à Liverpool il y a maintenant cinq ans et fait un tabac parmi la bourgeoisie sorcière.

orientation & état civil  » Zanjin est marié à l'argent et au pouvoir. La soif de vengeance est sa seule maîtresse. Ça paraît vachement théâtral dit comme ça, mais c'est ce que tout le monde raconte et ce n'est pas tout à fait faux. La vie sentimentale de Jin est proche du néant et c'est principalement parce qu'il n'a ni l'envie, ni le temps de s'adonner à ce genre d'activités. Ça fait des années qu'il n'a plus laissé qui que ce soit le toucher et s'il en a quelques très rares fois eu l'envie, Jin ne s'est jamais autorisé à faire plus que laisser son regard parcourir les quelques silhouettes masculines qui ont su attirer son attention. Il est hors de question qu'il laisse qui que ce soit l'approcher d'aussi près, le voir nu, vulnérable. Il supporte à peine les contacts physiques et a bien trop peur de se retrouver dans un moment de faiblesse pour se laisser tenter.

camp  » Il n'y a que lui et les quelques personnes sous sa protection qui comptent. Il n'y a que le profit, les alliances qui rapportent, les marchés intéressants. Il se fiche de cette guerre et ne s'intéresse qu'à l'argent qu'il peut tirer des deux partis. Qu'importe qui gagne, il saura s'en sortir.

baguette  » Zanjin n'a pas appris à pratiquer la magie avec une baguette. La première fois qu'il en a tenue une entre ses mains, il avait dix-sept ans et elle lui a semblé tellement... réductrice qu'il n'aime pas particulièrement s'en servir. Il s'en est payée une neuve il y a sept ans, parce qu'en Angleterre, tous les sorciers - ou presque - ont une baguette et il ne vaut mieux pas trop attirer l'attention, mais il s'en sert très peu, au final.

patronus  » il n'a jamais appris à lancer ce sort et n'en voit pas l'intérêt.

épouvantard  » Jin est claustrophobe et sa pire peur est de se retrouver enfermé dans une pièce étroite, sans issue, obscure. C'est une peur qui ne peut donc pas être représentée par un épouvantard et il est bien probable que si Jin venait à en croiser un à jour, il prendrait plutôt la forme d'une ombre sans visage, s'approchant de plus en plus de lui sans qu'il puisse la repousser.

particularité(s)  » Comme la plupart des sorciers provenant d'Asie, Jin a été animixé et est depuis l'âge de huit ans, lié à une pirolle de Taïwan qu'il a nommée Suíbiàn. Littéralement Whatever, car c'est ce que son père lui a répondu lorsque Zanjin a demandé quel nom il devrait donner à son animal-lié. Whatever you want, qu'il voulait dire. Mais ça correspondait bien au sentiment que Jin a éprouvé lorsqu'il s'est retrouvé avec un oiseau comme animal-lié, alors c'est ainsi qu'il l'a appelée.
Il n'a obtenu sa première baguette qu'à l'âge de dix-sept ans et a donc appris avant cela à faire de la Magie sans baguette. S'il sait aujourd'hui se servir d'une baguette, il a toujours l'impression que cela le bride et préfère faire de la magie sans.
Il a appris dès l'âge de 16 ans une forme d'Occlumancie à travers des techniques de méditation et des exercices de respiration.  

pensieve

trigger warnings: l'histoire de Zanjin contient beaucoup de violence, de mentions à la prise de drogue (volontaire et forcée), au trafic d'être humains (principalement d'enfants), à la prostitution de mineurs et à la maltraitance infantile. Les extraits correspondant seront pourvus d'un trigger warning, mais proceed with caution.

suits • Zanjin a passé des mois à porter les fringues qu'il avait sur le dos lorsqu'il s'est enfui le soir de l'assassinat de ses parents, puis des années à faire avec un mélange de vieilles fripes qu'on lui refilait parfois et de fringues qu'il arrivait à voler. Des vêtements jamais propres, toujours rapiécés, inconfortables, trop grands, puis trop petits. Ce n'est qu'à l'âge de seize ans, lorsqu'il a quitté les rangs des Rats pour rejoindre ceux des Dogs et qu'on l'a collé dans les pattes de Elias dont la première mission a été de le rhabiller, qu'il a commencé à avoir des vêtements neufs et à sa taille. Ça a été la première preuve de son élévation au sein du gang et ça l'a marqué, profondément. Pour la première fois depuis des années, Jin pouvait enfin prendre soin de son apparence et c'est vite devenu une obsession. Aujourd'hui, il est impossible de croiser Zanjin vêtu autrement que d'un costume sorcier impeccable, taillé sur mesure et provenant de sa propre boutique, Suit Yourself. Sa panoplie est si vaste que beaucoup pensent qu'il en a un différent chaque jour, et se contente de les jeter après les avoir portés une fois, une rumeur ridicule bien entendu, mais Jin aime l'idée qu'on le pense riche à ce point.
Son apparence compte énormément pour Jin, pas parce qu'il est superficiel et obsédé par l'idée de plaire, bien au contraire, il se fiche pas mal de tout cela. Non, ce qui compte pour Zanjin, c'est qu'au premier regard, l'on comprenne qu'on a affaire à un homme qui a des moyens, du pouvoir. Pas à un rat d’égouts. Plus jamais à un rat d'égouts.

polyglot • Zanjin a grandi en apprenant le mandarin et le cantonais, deux langues qu'il est toujours capable de parler couramment aujourd'hui, avec une plus grande facilité pour le mandarin puisqu'il s'agissait de la langue maternelle de ses parents. Pour l'écrit c'est plus compliqué, il a arrêté de pratiquer à l'âge de huit ans et n'a repris que vers l'âge de seize ans, avec les moyens du bord. Aujourd'hui, c'est l'anglais qu'il parle le plus couramment, mais ça ne s'est pas fait aisément. En effet, ses parents ne pratiquaient que peu cette langue, lorsqu'ils ont été forcés de déménager en Angleterre avec le reste du clan Wang. Ils se sont chargés eux-mêmes de l'éducation de Jin et s'ils ont fait de leur mieux pour lui enseigner l'anglais au passage, leurs efforts ont été anéantis lorsqu'ils ont été assassinés par Wei Wang alors que Zanjin avait huit ans. Il s'est retrouvé orphelin, à la rue, à peine capable de baragouiner quelques phrases en anglais. On se fichait pas mal de lui apprendre à parler la langue, chez les Warlocks. D'ailleurs, ça les arrangeait pas mal qu'il ne soit pas capable de parler anglais correctement, ça rendait son rôle plus crédible lorsqu'on l'envoyait mendier dans les rues sorcières et moldues.
Jin a donc dû compter sur les autres Rats pour apprendre l'anglais et ça a été un processus laborieux. Ça a été pire encore lorsqu'il a rejoint le rang des Dogs, où on se foutait royalement de son accent, des mots sur lesquels il buttait ou prononçait mal. Alors Zanjin s'est mis en tête de gommer complètement cet accent, de faire en sorte qu'il disparaisse. Elias l'a énormément aidé à perfectionner sa prononciation et son accent, jusqu'à ce qu'on en vienne à oublier que Zanjin avait un jour galéré en anglais.

heightened memory • Lorsque l'on demande à Zanjin ce qu'il a fait à une date précise, il est capable de détailler sa journée, du moment où il a ouvert les yeux, jusqu'au moment où il s'est couché. Du petit-déjeuner qu'il a pris aux personnes qu'il a croisées en passant par les lieux qu'il a traversés, il se souvient de tout. Il est capable d’emmagasiner une quantité impressionnante d'informations, pour les recracher des jours, des années plus tard. Les plus naïfs voient ça comme une chance et par moments, Zanjin est plutôt content d'être capable d'ainsi pouvoir se souvenir de choses importantes. Mais en réalité, c'est une véritable malédiction dont il se passerait bien. Parce que s'il se souvient encore parfaitement des jours heureux qu'il a connus lorsqu'il était gamin et que ses parents étaient encore en vie, il se souvient aussi et surtout du soir où ils ont été assassinés. Il se souvient du pyjama bleu qu'il portait à l'époque, celui dont le bouton du bas s'était défait et que sa mère n'avait pas encore pris le temps de recoudre. Il se souvient de la peur dans la voix de son père, lorsqu'il lui a fait promettre de rester caché, quoi qu'il arrive. Il se souvient des battements effrénés du petit cœur de Suíbiàn, pressé contre sa poitrine et faisant écho aux siens.
Tout comme il est incapable d'oublier le sourire de sa mère et les berceuses qu'elle lui chantait, chaque événement traumatique est gravé dans sa mémoire et il suffit que quelque chose, un tout petit détail l'y fasse penser, et Jin se retrouve prisonnier de ses souvenirs, des images, des sons et des odeurs. Pour lutter contre ses souvenirs invasifs, Zanjin a décidé d'apprendre l'Occlumancie afin de compartimenter son esprit, enfermer dans des boîtes qu'il a emmurées tous ces instants qui ne cessaient de s'imposer à lui au moindre trigger. Sa technique est imparfaite, Zanjin manque encore d'expérience, mais c'est suffisant pour soulager son quotidien.

Suíbiàn • Le père de Zanjin était lié à un macaque de formose qu'il avait appelé Sūn Wùkōng en référence au célèbre singe du roman Xī Yóu Jì. Comme son homonyme, l'animal était particulièrement espiègle et avait tendance à faire preuve d'un sale caractère. Néanmoins, Wùkōng était férocement attaché à Zanjin et il se souvient encore parfaitement du singe qui quittait rarement ses côtés, comme s'il s'était donné pour mission de protéger la progéniture de son humain. Quant à sa mère, elle s'était liée à l'âge de huit ans à une panthère nébuleuse de Taïwan qu'elle avait nommée Yún - nuage. A l'inverse de Wùkōng, Yún était discrète, calme, du genre à préférer qu'on la laisse tranquille. Autant dire que les deux bestioles avaient du mal de s'entendre, le macaque cherchant sans cesse à jouer des tours à Yún qui n'avait pour lui qu'un profond mépris et bien souvent l'envie de lui régler son compte.
Avec de tels animaux accompagnant ses parents, autant dire que Zanjin était excité le jour où ils ont décidé de faire un voyage à Taïwan pour lui permettre de trouver son propre animal-lié. Il a passé tout le voyage à spéculer sur l'animal qui serait le bon pour lui, s'imaginant déjà revenir avec une bête féroce capable de le protéger comme le faisaient Wùkōng et Yún. La déception fut immense lorsqu'après un moment, c'est une pirolle de Taïwan qui a fini par se poser sur son épaule. La sensation d'avoir trouvé une part de lui-même a vite été obscurcie par l'impression qu'on s'était royalement foutu de sa gueule et Zanjin a passé le voyage de retour à faire la tronche. Les premiers temps ont été difficiles entre Suíbiàn et Jin, l'animal ne l'intéressait pas des masses et il avait tendance à passer plus de temps avec Wùkōng et Yún, même si ses parents ont bien tenté de le convaincre qu'il n'avait aucune raison d'avoir honte de son animal-lié.
C'est l'assassinat de ses parents qui a fini par rapprocher Zanjin de Suíbiàn. Parce que les animaux-liés de ses parents n'ont rien su faire contre ceux qui sont venus les tuer, parce qu'ils avaient beau être plus grands qu'une stupide pirolle, plus féroces aussi, ils n'ont pas été capables de les sauver et pire encore, eux aussi ont été abattus. Après cela, Suíbiàn était tout ce qu'il lui restait, sa seule source de réconfort, sa seule compagne. Malheureusement, ce lien qui commençait enfin à se renforcer a vite été mis à l'épreuve lorsque les Warlocks ont mis la main sur Zanjin. Terrifié à l'idée qu'ils tuent Suíbiàn, le gamin n'a eu d'autre choix que de chasser la pirolle et lui faire comprendre qu'ils ne devaient se voir que rarement, lorsque personne d'autre ne pourrait s'en prendre à elle.
Zanjin a passé des années dans la peur qu'un jour, quelque chose arrive à Suíbiàn. Il arrivait à l'animal de passer des jours, voire-même des semaines sans réapparaître et seule la sensation de leur lien toujours présent pouvait lui assurer qu'elle était toujours en vie. A ce jour, il ignore toujours où elle se réfugiait, mais Suíbiàn finissait toujours par réapparaître, en bonne santé, comme si on s'était occupé d'elle.
Depuis que Zanjin a pris le contrôle des Warlocks, il n'a plus besoin de cacher Suíbiàn et cela fait quelques années maintenant qu'ils ont renoué. Difficilement. Le temps qu'ils ont passé loin de l'autre a laissé des séquelles, endommageant leur lien. Si Suíbiàn ne quitte plus, ou très rarement ses côtés, il est indéniable qu'il n'aura probablement jamais la même relation avec son animal-lié que celle que ses parents avaient avec Wùkōng et Yún.

sparks • Les pouvoirs magiques de Zanjin se sont réveillés assez tôt. Il n'avait que cinq ans lorsqu'il a fait de la magie accidentelle pour la première fois et autant dire que ses parents étaient ravis. Ils ont un peu déchanté lorsqu'ils ont réalisé par la suite que Jin avait beaucoup de mal de garder le contrôle de ses pouvoirs lorsqu'il était en proie à de fortes émotions. Il n'était pas rare qu'il envoie voler des objets, qu'il casse quelque chose ou émette de véritables petites explosions magiques lorsqu'il était en colère et ses parents ont alors été forcés de trouver un moyen de canaliser cette énergie magique. Leurs efforts ont malheureusement été ruinés lorsqu'ils ont été assassinés et Zanjin a passé des années à tenter de garder une emprise sur sa magie.
Il ne pouvait pas se permettre de casser quoi que ce soit à chaque fois que Blake le plongeait dans une colère noire parce que son butin de la journée n'était pas assez conséquent. Les coups et les mauvais sorts qui suivaient le moindre écart ont vite poussé Zanjin à tout faire pour garder le contrôle. Parce qu'il était hors de question de donner la moindre baguette aux gamins, Jin a dû apprendre à faire sans. S'il s'est efforcé à empêcher ses pouvoirs de faire n'importe quoi sous l'influence de la moindre émotion un peu forte, il n'a jamais réussi à être totalement parfait. De plus, ces années passées à réprimer sa magie ne lui ont pas rendu service, bien au contraire. S'il lui arrive plus rarement de perdre le contrôle, les conséquences lorsque cela arrive sont souvent désastreuses, autant pour son entourage que pour lui-même. Ces crises où sa magie devient incontrôlable sont un danger pour tous et ont laissé des traces sur son corps. Magie crépitante qui lui donne l'impression qu'il va imploser, Zanjin a sur les mains et les avant-bras des marques de brûlure dont il ne se débarrassera jamais.
Ce n'est qu'à l'âge de dix-sept ans qu'il a eu sa première baguette et autant dire que l'objet lui a semblé parfaitement alien. Après avoir passé tant d'années à lancer des sorts sans se servir d'un catalyseur, Zanjin a l'impression que le faire avec une baguette le rend certes plus précis, mais surtout, le bride terriblement. Il a appris à faire avec, bien sûr, c'est ainsi que tout le monde pratique la magie en Angleterre, mais Zanjin préfère s'en passer lorsqu'il doit lancer des sorts plus complexes.

qi deviation • Lorsqu'il a rejoint les Dogs, Zanjin a fait la rencontre de Elias, mais aussi de Masahiro. Masahiro était l'un des plus vieux membres du gang, un expert en plantes magiques dont Jin et Elias se sont retrouvés à assurer la sécurité. En effet, le vieil homme était l'un des principaux atouts du gang qui lui devait la confection de sa drogue la plus vendue, les SMILEs, dragées de couleur jaune aux propriétés euphorisantes. Parce qu'il était le seul à connaître le secret de leur fabrication, la protection du vieil homme était une mission de la plus haute importance que Jin a immédiatement prise au sérieux.
Hélas, Masahiro n'était pas un homme facile à protéger. Têtu et espiègle, le vieillard n'en faisait qu'à sa tête et Zanjin a fini par comprendre pourquoi on avait refilé une mission aussi importante à un gamin : personne d'autre n'en voulait. Elias et Zanjin ont bien failli devenir fous à tenter de garder un œil sur le vieillard, persuadés qu'ils perdaient leur temps à surveiller un homme sénile.
Mais Masahiro était tout sauf sénile. Oh il abusait définitivement des feuilles d'Alihotsy (l'un des ingrédients de ses fameuses SMILEs), mais il est également le premier à avoir senti le véritable potentiel des deux garçons. Il est surtout le premier à avoir pris des mesures pour aider Zanjin à gérer sa magie destructrice, persuadé que l'adolescent courait droit à sa perte (qi deviation), si personne ne lui venait en aide. Sa solution ? Le qìgōng. Autant dire que Jin lui a ri au nez lorsqu'il lui a proposé pour la première fois de faire ce qui ressemblait à ses yeux, a une série de mouvements stupides et ridicules. You could at least teach me how to fight, instead of-- I don't know, dance, lui a répliqué Zanjin avec mépris. Mais Masahiro était possiblement plus têtu encore que Zanjin et il a fini par le convaincre d'essayer.
Le qìgōng a petit à petit permis à Jin de débloquer sa magie réprimée par des années passées à tout faire pour l'empêcher de se manifester. Il lui a permis de trouver un certain équilibre, de sentir la magie (le qi) circuler librement mais surtout calmement à travers son corps. Une fois qu'il a estimé que Zanjin avait appris à respirer correctement, Masahiro a décidé de lui enseigner différentes techniques de méditation et c'est ainsi que Jin s'est retrouvé à apprendre l'occlumancie, ou tout du moins une forme d'occlumancie, car Masahiro ne l'a jamais appelé ainsi. Le vieil homme lui a appris à faire le tri dans ses pensées, à ranger chaque chose à sa place, à faire le vide dans son esprit et à cacher ce qui devait l'être. Pas dans un but d'empêcher quelqu'un de venir fouiller dans son esprit, mais pour empêcher ses propres pensées de nuire à Zanjin. Pour lui permettre d'enfin garder le contrôle de ses émotions.
Puis, Masahiro a décidé de lui enseigner le bāguàzhang, un art martial qui a permis à Zanjin de renforcer son Dantian (le point central du qi parcourant son corps). Zanjin et Elias ont passé des années à pratiquer ensemble, jusqu'à être parfaits aux yeux du vieil homme. Ces années passées à travailler ensemble sous l'enseignement de Masahiro ont définitivement contribué au lien fort qui s'est tissé entre eux, les rendant parfaitement synchronisés notamment sur le terrain et lorsqu'ils doivent jouer un rôle face au reste du monde.

misc. • Zanjin a beaucoup de mal avec les contacts physiques. Le toucher sans son accord ou pire encore, sans qu'il s'y attende, est le meilleur moyen de se retrouver avec des os brisés. S'il arrive à supporter le contact physique à travers des vêtements, le contact peau à peau est extrêmement compliqué pour Jin. S'il n'est pas dans le bon état d'esprit, il y a de fortes chances pour que sa réaction soit négative et ce n'est jamais beau à voir. ☾☾☾ Il a commencé à fumer à l'âge de 16 ans, persuadé que ça lui donnerait un air plus crédible, plus mature. Bien évidemment, ça n'a pas empêché les autres Dogs de le traiter comme un gosse et Zanjin s'en est juste sorti avec une sale addiction pour les cigarettes sorcières. ☾☾☾ Il a passé des années sans trop pouvoir compter sur sa magie pour se défendre, alors il a appris à le faire avec une arme blanche. Il possède toujours le balisong que Duane Murphy lui a offert le jour où il est devenu un Dog et il ne s'en sépare jamais. Il n'est pas rare de le trouver en train de manipuler la lame d'un air absent lorsqu'il est préoccupé par quelque chose, les tours qu'il a appris à faire avec le balisong l'aidant à se concentrer. ☾☾☾ Zanjin a souffert de malnutrition pendant des années. Il a connu la faim, le fait de devoir se battre pour obtenir de la nourriture et surtout, pour pouvoir la conserver. Son corps a mis du temps à se remettre mais c'est son esprit qui a le plus souffert. Aujourd'hui encore, Jin mange vite, beaucoup trop vite, comme s'il avait peur qu'on lui pique ce qu'il a dans son assiette, même lorsqu'il est seul. ☾☾☾ Le corps de Zanjin a beaucoup d'histoires à raconter. Des cicatrices de brûlures qu'il a sur les mains et les avant-bras à cause de sa magie instable à la marque des Warlocks toujours gravée sur la plante de son pied droit en passant par toutes les autres cicatrices qui marquent sa peau - mauvais sort, coups de couteau, etc - tout est là pour prouver une chose : Jin est un survivant. Les tatouages magiques qu'il collectionne depuis quelques années viennent compléter le récit de ses cicatrices. Tout a commencé par le chien qui a marqué sa véritable intégration aux Warlocks et qui est devenu un loup lorsqu'il a pris la tête du gang et que seul Jin peut transformer en lion lorsqu'il le souhaite, prouvant ainsi sa véritable position au sein du gang. L'animal a depuis longtemps quitté son omoplate et se loge souvent sur sa poitrine, au niveau de son cœur, comme un gardien solennel. Le lotus est connu pour représenter la renaissance, mais surtout sa capacité à produire les plus belles fleurs tout en prenant racine même dans les eaux les plus croupies et c'est pourquoi, à dix-huit ans, Zanjin a décidé de se faire tatouer une fleur de lotus sur toute l'épaule droite. Il a récemment fait compléter le tatouage qui lui prend désormais tout le bras droit, en faisant ajouter différents motifs et cinq serpents qui représentent chacun la bonne fortune de Zanjin - soit les cinq personnes les plus importantes de sa vie (par ici pour voir le tatouage en question, p'tit coup de pub pour un artiste qui gère au passage ). Enfin, il y a le dragon chinois qui lui prend initialement tout le dos, mais qui va parfois s'enrouler autour de son torse ou s'étendre jusqu'à ses cuisses.

chronologie
1979  • naissance de Kang Zanjin à Hong Kong.

1980 » Le Clan Wang est destitué de sa position au sein de la Main Dorée et forcé de s'exiler au Royaume-Unis. Les parents de Zanjin n'ont d'autre choix que de se plier à cette décision eux aussi et suivent le reste du clan en Angleterre.

1986 » Peu de temps après son septième anniversaire, ses parents l'emmènent à Taiwan, dans la même réserve naturelle où ils ont trouvé leur propre animal-lié. Zanjin n'a besoin d'y passer qu'un jour pour trouver la pirolle de Taïwan qui se retrouvera liée à lui.

1987 » (octobre) Pendant sept ans, les parents de Zanjin ont préparé leur retour en Asie. Estimant que Wei Wang était trop jeune pour prendre la relève et que le Clan avait perdu de sa superbe en laissant son leader se faire assassiner et ses membres se faire exiler en Angleterre, ils ont tenté de négocier leur retour à Hong Kong avec la Main Dorée. Leur plan tombe à l'eau lorsque Wei finit par en prendre connaissance et punit leur trahison, la mort étant leur châtiment. Caché par ses parents, Zanjin assiste impuissant à leur meurtre.
(novembre) Après des semaines passées à errer seul et à survivre comme il peut, Zanjin est récupéré par les Warlocks. Le gamin étant orphelin et n'étant pas né sur le sol britannique, il est par conséquent impossible à Tracer et c'est exactement ce que le gang recherche. Un type qui se fait appeler Blake lui explique dans un anglais qu'il comprend à moitié - et encore - que s'il veut manger, il a intérêt à ramener tout l'argent qu'il parvient à gagner tous les jours, à la tombée de la nuit. Zanjin devient ainsi un Rats, mendiant dans les rues moldues et sorcières pour le gang.
Parmi les gosses placés sous les ordres de Blake, il y a Carrie, gamine jolie, minuscule et frêle. Elle a deux ans de moins que lui et contrairement aux autres qui passent leur temps à brailler, à se battre, à lui chercher des emmerdes, Carrie est calme. Silencieuse. Elle est la seule qui lui inspire la moindre confiance, alors Zanjin s'accroche à elle. Parce qu'il a trop peur qu'un des autres Rats ou que les Dogs en charge de garder un œil sur eux s'en prennent à Suíbiàn, il chasse l'oiseau et ne l'autorise à le voir que lorsqu'ils sont à peu près seuls. Leur lien déjà fragile malgré l'animixing, s'effrite peu à peu.

1995 » Carrie est ce qui se rapproche le plus d'une famille pour Jin, alors quand il manque de la perdre à cause d'une fièvre et de terribles douleurs qui la gardent clouée au lit pendant plus d'une semaine, Zanjin décide qu'il est temps pour eux de regagner leur liberté. Lorsque l'occasion se présente, il fait bonne impression auprès du Wolf de Blake en révélant l'importante somme d'argent que le Dog, chargé de récolter et rapporter les gains des Rats, gardait pour lui. Blake est longuement torturé puis tué pour sa trahison, sous le regard indifférent de Jin qui savoure le picotement du tatouage qui orne à présent sa peau, signe de sa nouvelle appartenance aux Dogs. Preuve de son premier pas vers la liberté et celle de Carrie.

1996 » Robert Wilson est un flic de la BPM qui, depuis quelques années déjà, mène l'enquête sur le trafic d'enfants sorciers qui sévit dans différents pays et remonte jusqu'à son Angleterre natale. Sur la piste des Warlocks depuis un moment déjà, Robert - surnommé Robb par tous ses collègues - vit dangereusement. Fourrer son nez dans les affaires des gangs du Syndicat n'est pas une bonne idée, surtout lorsque la plupart n'hésite pas à graisser la patte des autorités pour s'en sortir. Mais Robb veut retrouver et sauver ces gamins. Il veut mettre un terme à ce trafic infâme. Robb croit en la justice et il compte bien l'appliquer.
Ça fait plus d'un an qu'il a un informateur au sein des Warlocks. Un gamin qui lui a permis à plusieurs reprises d'arrêter des petites frappes du gang et s'il n'a rien su en tirer, c'est un minuscule pas qu'il fait à chaque fois en direction de son objectif. Ce gamin, c'est Zanjin, qui espère démanteler le gang en s'alliant à la BPM. L'adolescent ne s'est jamais véritablement révélé, mais il laisse des indices à Wilson, en espérant qu'il parviendra à Carrie et lui d'enfin gagner leur liberté.

1997 » Zanjin a continué de s'élever au sein du gang. Il est vif, malin, des qualités qui finissent par attirer l'attention de ses supérieurs et lui permettent de se retrouver avec plus de responsabilités mais surtout, plus de privilèges. Il a fait la rencontre de Elias, qui deviendra un allié fidèle et une des rares personnes sur lesquelles Jin peut compter. Ce nouveau pouvoir lui donne l'impression d'être invincible et qu'il va pouvoir tirer Carrie de sa propre situation, mais le jour de ses seize ans, ce n'est pas la forme d'un chien qui vient remplacer le rat gravé sur sa peau, mais celle d'une colombe, piégeant Carrie dans l'un des bordels des Warlocks et faisant prendre conscience à Zanjin qu'ils ne seront jamais libres tant qu'il y aura quelqu'un au-dessus d'eux.
Jin se tourne alors vers Robert Wilson et pour la première fois, se révèle à l'inspecteur, une erreur stupide et naïve qu'il finira par regretter, des années plus tard. Mais en 1997, Zanjin a besoin de croire que Robb a raison de croire en la justice. Hélas, Voldemort prend le pouvoir en août et on fait comprendre à Robb qu'il y a plus urgent que le trafic de gamins même pas britanniques. L'affaire est close, de toute façon, Wilson n'a jamais réussi à apporter de preuves suffisantes et il comprend bien que s'il tente de remettre son nez dans tout cela, ça finira mal pour lui et sa famille.
Robert refuse d'abandonner pour autant. Il promet à Jin de continuer à enquêter, de chercher un moyen. Mais que ça prendra plus de temps. Qu'il est désolé. Alors cette année-là, Jin réalise une seconde chose : il n'y a pas de justice, la BPM est pourrie jusqu'à la moelle et il ne peut compter que sur lui-même, s'il veut s'en sortir.
Soit. Les lois anti-hybrides et anti-moldus se multiplient. Le monde sorcier tremble, Zanjin y voit là l'occasion rêvée de se débarrasser de ses chaînes.

1998 - 2000 » Cette période est désormais surnommée The Great Purge au sein des Warlocks. Disparitions, arrestations, meurtres, les plus hauts-gradés du gang se font éliminer un à un, jusqu'à ce qu'en juillet 2000, Adam Jenkins, Lion des Warlocks, se fasse assassiner par Kang Zanjin, qui prend sa place à la tête du gang. C'est Elias qui prend le tatouage et aux yeux des Dogs et Rats du gang, il est le boss, mais les plus haut-gradés, assis à cette position par Zanjin lui-même, savent qui dirige réellement les Warlocks.
Zanjin démantèle le réseau de trafic d'êtres d'humains et de créatures magiques des Warlocks et fait passer un message clair : cette activité est désormais proscrite au sein du gang. Ceux qui refusent de s'y plier sont exécutés.

2003 » Robert Wilson a tenu sa promesse. Ça fait six ans qu'il n'a plus vu Zanjin, mais il a tout de même continué à enquêter sur les Warlocks. Malheureusement, la situation a bien changé et désormais, c'est Jin qui est à la tête du gang et il n'a aucune envie qu'on vienne fourrer son nez dans ses affaires. Wilson est trop intelligent pour son bien et comprend trop de choses, trop rapidement. Zanjin n'a pas d'autre choix que de se débarrasser de lui.

2006 » (mars) Création totalement accidentelle du Spitfire dans un des laboratoires de Liverpool des Warlocks. Le but était de recréer les fameuses SMILEs, une drogue euphorisante qui fait un tabac au sein de l'élite sorcière. Ils se retrouvent avec mieux encore : une drogue capable de décupler les pouvoirs magiques d'un sorcier, lui permettant de lancer des sorts particulièrement puissants, sans même avoir besoin de se servir de sa baguette ou de prononcer la moindre formule. Une drogue redoutable et addictive au plus haut point, une véritable mine d'or en temps de guerre.
(juillet) Zanjin n'a pas oublié qui était responsable de la mort de ses parents et si en tant que parrain de la mafia, une partie de lui comprend la nécessité d'éliminer les traîtres et les bons à rien, les souvenirs marqués au fer rouge de ce qu'il a vécu suite à leur mort ont fini par l'emporter. Ignorant les mises en garde de Carrie, il a d'abord tenté d'éliminer le chien de garde des Wang, Bao. Si les hommes engagés pour cette mission ont échoué à la tuer, ils ont au moins réussi à la blesser suffisamment pour permettre à Zanjin de faire assassiner Wei Wang.


biographie
“We can endure all kinds of pain. It’s shame that eats men whole.”
6 years old
“A-Jin, va jouer dans ta chambre,” a dit bàba du ton qu’il emploie lorsqu’il attend de Zanjin qu’il obéisse sans discuter. Le gamin a lancé un regard curieux en direction des trois hommes plantés dans leur salon et a ouvert la bouche pour demander qui ils étaient, mais māmā lui a lancé le regard alors il s’est empressé de filer dans sa chambre. Le garçon a bien essayé d’écouter ce qui se disait, mais le son des voix a fini par disparaître entièrement alors c’est avec une moue déçue qu’il s’est installé au milieu de sa chambre pour jouer avec des blocs de construction magiques.

Ca fait bien une heure qu’il est là et bàba n’est toujours pas venu lui dire qu’il pouvait sortir de sa chambre. Zanjin a construit une vingtaine de structures différentes et les a regardées exploser dans un tas de cubes colorés jusqu’à ce que ça devienne incroyablement lassant. Il a bien tenté de s’occuper avec autre chose, mais rien n’a réussi à retenir son attention plus de cinq minutes. Jin a fini par se percher sur le rebord intérieur de la fenêtre de sa chambre pour observer le jardin qui lui a brusquement paru beaucoup plus intéressant que l’idée de rester enfermé, malgré le ciel gris.

Alors Zanjin a discrètement ouvert la porte de sa chambre et s’est faufilé dans le couloir. A pas feutrés, le garçon s’est dirigé vers le salon, où il a trouvé ses parents et les trois hommes occupés à discuter - ou à se disputer ? Ce n’est pas clair avec le sort de silence que son père a lancé autour d’eux, mais le plus grand des trois hommes a le visage rouge et s’exprime avec de grands gestes qui lui donnent un air ridicule.
Jin étouffe un rire et finit par repérer Wukong et Yun, installés sur leur perchoir. La panthère a réussi à coincer le macaque entre ses pattes avant et semble plongée dans une séance intense de nettoyage, tandis que Wukong se laisse faire avec un air complètement blissed out. Le garçon esquisse un petit sourire amusé, c’est rare de voir les animaux-liés de ses parents se comporter ainsi, d’habitude Wukong fait tout pour déranger Yun, mais il semblerait que le félin ait trouvé un bon moyen de faire en sorte qu’il reste tranquille, pour une fois.

Mais Jin n’a pas envie que Wukong reste tranquille. Il veut aller jouer dans le jardin et le macaque est un excellent compagnon de jeu.

Le gamin lève les yeux vers les adultes qui ne l’ont toujours pas remarqué et se faufile discrètement dans le salon, derrière le canapé où ses parents sont installés. Il pénètre alors dans le champ protecteur qui les entoure et se retrouve à pouvoir entendre leur conversation. “C’est de la folie, Kang Cheng. Ca fait cinq ans qu’on est installés ici, on ne retournera pas à Hong Kong, pas après ce qu’il s’est passé.” Son père se lève brusquement et Jin se met à quatre pattes derrière le canapé pour continuer d’avancer vers le perchoir de Wukong et Yun. “Et t’es d’accord avec ça ?” La panthère nébuleuse semble enfin remarquer sa présence et cesse de lécher le pelage de Wukong pour lever un regard las dans sa direction.D’accord ? C’est pas une question d’être d’accord ou non, on n’a pas le choix.” “Et si on l’avait ?” Jin tend les mains en direction de Yun et fait un geste pour l’encourager à le suivre, mais la panthère se contente de le fixer d’un air dédaigneux. Mécontent que sa séance de toilettage se soit aussi brusquement stoppée, Wukong ouvre les yeux et pose son regard sur Jin qui lui adresse un large sourire. “Allez, viens,” articule-t-il sans faire le moindre bruit, mais le macaque ne semble pas décidé à venir jouer aujourd’hui.

Alors Jin s’avance un peu plus avec une moue, espérant déloger le macaque de son perchoir s’il le faut. “Un choix qui ne risque pas de causer notre perte à tous ? J’en doute. Je ne suis pas seul dans cette affaire, je dois penser à ma famille et vous devriez faire de même.” Silence. “Kang Zanjin !” Le gamin sursaute et se fige brusquement avant de lentement tourner la tête en direction de sa mère qui le regarde d’un air sévère. “Qu’est-ce que je t’ai dit, A-Jin ?” soupire son père. “Je suis juste venu chercher Wukong pour jouer avec lui,” marmonne-t-il avec une moue.

Le macaque lève un regard qui veut clairement dire “je suis posé, par pitié fous-moi la paix” en direction de son humain-lié, mais Kang Cheng fait un geste de la main et l’animal se redresse tandis que Jin pousse un petit cri victorieux. “Et ne t’éloigne pas tr--” Trop tard, Zanjin a déjà passé la barrière du Silencio et file en direction du jardin en tirant Wukong derrière lui.


7 years old
Zanjin lance un regard noir à l’oiseau qui vient de se poser sur la table de la salle à manger et fait un grand geste pour faire fuir Suibian qui a un léger sursaut et s’envole pour aller se poser un peu plus loin. “A-Jin,” l’avertit son père d’un ton autoritaire. Les épaules du garçon s’affaissent et il retourne massacrer son congee à coups de cuillère. “C’est qu’un stupide oiseau,” marmonne-t-il plus pour lui-même que son père, mais Kang Cheng soupire et repose le livre qu’il était en train d’essayer de lire. “Cesse de faire l’enfant, veux-tu ?” Il tend la main en direction de Suibian et de l’index, caresse le haut du crâne de l’oiseau. “Elle est loin d’être stupide,” dit-il avec un sourire affectueux, mais Zanjin se fiche pas mal que Suibian soit intelligente. En se rendant à Taiwan pour y trouver son animal-lié, le garçon s’était attendu à revenir avec un nouveau compagnon de jeu et pourquoi pas, un qui serait encore plus impressionnant que Yun. Au lieu de ça, il se retrouve avec un oiseau. Qu’est-ce qu’il peut bien faire d’un oiseau ? Ce n’est même pas un aigle ou un faucon dont il aurait pu être fier, non, il a fallu que ce soit ce stupide piaf bleu.
“A-Jin,” appelle son père doucement et le garçon lève les yeux vers lui. “Je sais que Suibian n’est pas ce à quoi tu t’attendais, mais il n’y a pas plus précieux que le lien qui vous unit désormais. Elle est ta responsabilité,” dit-il sérieusement et Zanjin fait la moue. Son regard se pose sur Suibian qui le fixe de ses grands yeux jaunes. Le garçon lui tire la langue et se lève brusquement de table pour filer dans sa chambre, ignorant les protestations de son père.


8 years old
tw: meurtre, sang, gore, description de cadavres (humains et animaux)

Zanjin presse Suibian contre sa poitrine, le cœur battant la chamade. La pirolle ne proteste même pas et il peut sentir son cœur minuscule qui se débat frénétiquement contre sa main, echo de sa propre peur. Ses yeux écarquillés sont tournés vers la trappe en-dessous de laquelle son père s’est empressé de l’enfermer en lui faisant promettre de ne pas sortir, sous aucun prétexte. La peur dans les yeux de son père l’a paralysé et Jin l’a laissé refermer la trappe et la recouvrir de l’épais tapis du salon. Il a entendu un bruit de fracas, suivi par les voix de son père et de sa mère lançant sortilèges sur sortilèges. Les voix au-dessus de lui s’exprimaient majoritairement en anglais et Zanjin a essayé de comprendre, mais seuls quelques mots sont parvenus à faire sens. Il a dû plaquer une main sur sa bouche pour se retenir de faire le moindre bruit lorsque sa mère a poussé un cri d’agonie. Il a serré le poing si fort qu’il s’est fait mal à la paume de la main pour se retenir de sortir de sa cachette lorsqu’il l’a entendue sangloter.

“Please,” il a compris, parce que please est un des premiers mots anglais que sa mère lui a appris. “Please, we were just trying to go home.”

Le cri qu’il a entendu ensuite appartenait à son père et un bruit sourd a retenti. “Pathetic,” a craché une voix juste au-dessus de sa tête et Zanjin s’est laissé tomber par terre avant de se presser le plus possible contre le mur derrière lui, sa main toujours plaquée contre sa bouche. Pathetic, il n’a pas su ce que ça voulait dire, mais le dégoût dans la voix de l’homme lui a fait l’effet d’une gifle.

“Mr Wang said to make it look like a burglary gone wrong.” “The place is a mess, it should be enough.”

Un craquement sonore a résonné dans le salon et puis, le silence. Un silence tellement limpide que Zanjin a pu entendre son sang battre à ses tempes. Il est resté là, pâle et tremblant, ses yeux écarquillés fixés sur la trappe.

Bàba lui a dit de ne pas bouger. De ne pas faire de bruit. Il lui a dit de ne surtout pas sortir, qu’il viendra lui ouvrir. Que quoi qu’il arrive, il ne doit surtout pas bouger.

Alors Zanjin reste prostré contre le mur, au fond de sa cachette, Suibian pressée contre sa poitrine. Il reste là et il attend. Parce que bàba lui a dit de le faire, et Jin n’écoute pas toujours ce que dit bàba, mais à chaque fois qu’il pense à se lever pour soulever la trappe, il voit la peur dans les yeux de son père, il entend le cri désespéré de sa mère et Jin reste paralysé.

Il attend. Jusqu’à ce que le bruit d’une goutte qui tombe sur le sol le fasse sursauter.

Plic.

Plic.

Plic, plic, plic, plic.

Il fait trop sombre pour qu’il puisse voir ce que c’est, mais le bruit ne cesse de résonner dans la petite cavité où il est caché et Zanjin finit par presser ses mains contre ses oreilles.

Il attend. Des minutes, des heures, Jin attend.

Le bruit finit par cesser, mais il a l’impression d’étouffer, à présent. L’odeur qui a envahi sa cachette lui rappelle celle qu’il a pu sentir lorsqu’il est tombé tête la première sur une marche d’escalier et s’est ouvert le front, l’année dernière. La cachette est étroite, à peine plus haute que lui et assez large pour qu’il puisse s’allonger, mais il a l’impression que l’espace a rapetissé depuis qu’il est là. Il a l’impression que les murs se rapprochent, même s’il ne peut pas les voir.

Et puis il a soif, et faim, et ça fait des heures qu’il n’a pas entendu le moindre bruit.

Les intrus sont partis.

Alors Zanjin se lève sur ses jambes un peu douloureuses d’être resté assis dans la même position aussi longtemps et Suibian se perche sur sa tête alors qu’il tâtonne la trappe au-dessus de lui jusqu’à trouver la poignée. Jin tente alors de l’ouvrir, mais la trappe reste fermée, comme si quelque chose la bloquait, au-dessus. Des larmes de frustration perlent déjà à ses yeux et Jin pousse de toutes ses forces pour ouvrir la trappe et elle se soulève très légèrement, d’un ou deux centimètres à peine, mais ses bras tremblant finissent par céder sous le poids et la trappe retombe dans un grand fracas.
Zanjin pousse un cri enragé et réessaie. Encore et encore, jusqu’à ce que ses pieds glissent sur le liquide visqueux qui a coulé sur le sol, le faisant tomber durement en arrière. Il se cogne la tête et pousse un gémissement de douleur tandis que Suibian émet un cri paniqué. Sonné, Zanjin reste allongé là quelques secondes alors que des larmes de peur et de colère coulent le long de ses joues.

Bàba a dit qu’il viendrait le chercher. Il lui a dit de ne pas bouger. Bàba a dû bloquer la trappe, pour que les méchants ne le trouvent pas.

Zanjin tente de se convaincre que tout va bien. Que son père va vraiment finir par ouvrir la trappe et lui permettre de sortir. Puis il entend de nouveau le bruit de lutte, le cri de sa mère, Wukong qui pousse des gémissements de douleur alors que son père supplie les intrus d’arrêter.

Une pensée si terrible qu’elle lui glace le sang s’insinue alors dans son esprit. Bàba ne va pas ouvrir la trappe. La trappe ne s’ouvrira jamais et Zanjin est coincé là pour toujours.

Son souffle se saccade, son coeur se remet à battre la chamade et sa poitrine se fait douloureuse. C’est à peine s’il perçoit les croaillements paniqués de Suibian alors que respirer devient pratiquement impossible. La douleur est telle que Zanjin finit par perdre connaissance.

Lorsqu’il ouvre à nouveau les yeux, il n’y a que l’obscurité qui l’entoure et il peut sentir quelque chose sur sa poitrine. Suibian s’est posée sur lui, seule présence réconfortante alors qu’il réalise qu’il est toujours prisonnier.

La faim lui noue le ventre et il a tellement soif que sa langue lui paraît gonflée dans sa bouche. Il ne sait pas depuis combien de temps il est là, il a complètement perdu la notion du temps et il n’arrive pas à penser au-delà de son estomac qui se contracte sous la faim. Zanjin se redresse pour s'asseoir et ramener ses genoux contre son torse. Son père et sa mère ne l’abandonneraient jamais ici tout seul.

S’ils n’ont toujours pas ouvert la trappe alors ça veut dire… ça veut dire que…

Un premier sanglot lui échappe. Mama qui crie, le couinement de douleur de Yun, les voix des intrus qui prononcent des mots qu’il ne comprend pas, le bruit de verre qui se brise. Jin hoquète et pleure jusqu’à ce que ses yeux brûlent, jusqu’à ce que sa tête soit douloureuse et que la fatigue le laisse tremblant et affaibli. Il pleure encore et encore et pourtant, la trappe ne s’ouvre toujours pas.

Le désespoir laisse peu à peu place à la colère. Colère qu’il dirige contre Suibian, parce que Suibian a toujours été une cible facile. Si seulement son animal-lié était plus grande, plus forte, elle pourrait sûrement le sortir d’ici, elle aurait pu le protéger et bàba n’aurait pas eu à l’enfermer ici. Les insultes pleuvent alors que Zanjin se lève pour frapper la trappe de toutes ses forces, jusqu’à ce que ses poings lui fassent mal.

Il a tellement faim, tellement soif. Et Suibian qui pousse des cris angoissés, et l’étroitesse de sa cachette qui lui donne le sentiment d’étouffer.

La rage prend le dessus et un courant d’énergie le traverse, faisant se dresser ses cheveux à l’arrière de son crâne. Il veut sortir. Il veut sortir, il veut sortir, il veut sortir.

L’extrémité de ses doigts le chatouille, puis brûle. Un cri de douleur lui échappe et Zanjin frappe la trappe en bois de ses deux paumes.

Une lumière aveuglante lui tire un nouveau cri et le force à fermer les yeux. Un grand fracas résonne au-dessus de lui et lentement, Zanjin ouvre les yeux. D’abord, il ne voit que du blanc. Le garçon cligne des yeux et les larmes rendent sa vision floue, mais petit à petit, il arrive à discerner Suibian qui vole autour de lui en poussant des cris. Son coeur manque un battement lorsqu’il réalise que ce qui l’a rendu temporairement aveugle est la brusque lumière qui se diffuse à présent dans le trou où il est resté coincé.

Parce que la trappe est ouverte.

Jin pousse un cri de victoire et lève ses mains pour attraper le rebord de la cachette et se hisser hors de là, mais quelque chose attire brusquement son attention et le gamin se fige.

Ses mains sont tachées de rouge foncé, presque brun. Les sourcils froncés, il baisse la tête pour les observer et c’est là qu’il voit la flaque de même couleur qui recouvre le sol. Ses vêtements. Il y en a partout. C’est là que l’odeur le frappe. Elle s’infiltre par ses narines et va se loger au fond de sa gorge. C’est une odeur nauséabonde qu’il n’a jamais sentie avant. Une odeur qui fait battre son coeur plus vite, qui noue son estomac d’angoisse.
Les mains tremblantes, Jin agrippe le rebord de sa cachette, mais Suibian pousse des cris angoissés et se met à lui picorer les doigts comme pour l’empêcher de sortir. “Dégage !” s’exclame Jin avant de la repousser violemment et d’utiliser ses dernières forces pour se hisser enfin à l’extérieur. Il grogne et souffle, puis s’écroule sur le tapis à moitié retourné du salon.

Sa chute provoque un bruit de linge détrempé que l’on presse pour en extraire l’eau et Zanjin sent immédiatement quelque chose de légèrement humide et froid contre sa joue. Il se redresse péniblement et regarde autour de lui.

Là, son cœur se fige dans sa poitrine. Ses oreilles se mettent à siffler et sa vision se trouble de nouveau.

Le tapis du salon est imbibé de sang à moitié séché, mais suffisamment humide encore pour avoir complètement taché ses mains, son visage, le devant de son pyjama.

Et puis il y a les corps.

Yun, sa fourrure tachée de sang, le trou béant dans son flanc. Wukong, dont le crâne a été éclaté au sol. Mama et bàba, étalés sur le ventre, le visage violacé, les yeux grands ouverts. Leur gorge tranchée, le sang qui s'en est écoulé, créant de larges flaques dans le salon.

Son regard croise celui vide du cadavre de son père et Zanjin sent toutes ses forces l’abandonner.

Il sombre.



Dernière édition par Zanjin Kang le Dim 17 Mai - 12:52, édité 37 fois
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JIN » seek and destroy. Empty
MessageSujet: Re: JIN » seek and destroy.   JIN » seek and destroy. EmptyLun 13 Avr - 21:42
8 years old
L’homme lui tend un sandwich que Zanjin renifle d’un air méfiant. L’odeur de mayonnaise et de poulet a à peine effleuré ses narines que son estomac se tord et grogne douloureusement. Le garçon arrache presque le sandwich de la main du moldu avant de mordre dedans. C’est qu’un sandwich définitivement trop plein de mayo et pourtant, Zanjin est à deux doigts de pleurer tellement ça lui semble divin. “Jesus, how long has it been since he’s had a real meal?” fait la moldue qui se tient debout à côté de l’homme, les bras croisés devant sa poitrine. Elle porte la même tenue noire que l’homme et Zanjin a vu écrit POLICE sur la veste jaune - très moche - accrochée au porte-manteau près de la porte du bureau. “He doesn’t seem too thin, but it must have been a while.” Jin les écoute à peine - ce n’est pas comme s’il pouvait comprendre ce qu’ils disent, de toute manière - et continue de dévorer le sandwich si vite qu’il s’étouffe à moitié. “Hey, slow down,” fait le moldu avant d’ouvrir le tiroir de son bureau pour en sortir une bouteille d’eau qu’il ouvre avant de la poser devant Zanjin qui l’attrape et en boit la moitié d’une traite.
“Where did you find him again?” “Battersea Park, under the pavilion. He was hiding from the rain.” “No sign of his parents?” Le moldu soupire. “I mean, look at him,” fait-il en désignant Zanjin d’un geste de la main. Ses vêtements sont tachés et troués, sa tignasse emmêlée et sale. “He was asleep when I found him, he almost bit my hand when he woke up while I was carrying him here.” Zanjin mâche et avale la dernière bouchée du sandwich, avant de terminer l’autre moitié de la bouteille d’eau. “He hasn’t said a word, I don’t even think he speaks english.” “So you didn’t get a name?” Il secoue la tête et Jin fronce les sourcils.

What’s your name? lui a demandé le moldu et il a compris. Zanjin a juste refusé de répondre, parce qu’il n’a aucune raison de donner son nom à un stupide moldu. “Anything on the list of kidnappings and missing children?” Un bruit attire l’attention de Jin qui détache pour la première fois son regard des deux moldus pour regarder par la fenêtre. Son coeur manque un battement lorsqu’il reconnaît Suibian, percée sur le rebord de la fenêtre et essayant d’attirer son attention en tapant la vitre de son bec. “Nothing so far. I called the CPS, they’re on their way.” Un sourire se dessine sur les lèvres du garçon à la vue de son animal-lié, faisant froncer les sourcils au moldu qui suit son regard. “What the-- that bloody bird again!” s’exclame-t-il en se levant brusquement.

“What?” fait la moldue. “That bird! It was perched near the kid when I found him, bloody thing almost gouged my eyes out when I took him!” Jin se lève de sa chaise et contourne le bureau pour s’approcher de la fenêtre. Il ne peut pas rester ici avec des moldus, ses parents l’ont toujours mis en garde contre eux. Ils ne doivent jamais te voir faire de la magie, répétait bàba. Sauf que Zanjin n’a jamais été bon pour contrôler sa magie, alors rester auprès des moldus est une très mauvaise idée.
“How do you know it’s the same bird?” “Come on Linda, you’ve ever seen a bird like this one around here?” “That’s fair, but--” Quelqu’un toque à la porte et Jin sursaute avant de s’en éloigner le plus possible. “Hey, it’s okay little guy, you’re safe here,” fait le moldu avant de ce tourner vers la porte. “Come in!” Un autre homme passe la tête par l'entrebâillement de la porte. “They’re here.” “Oh, great! Let them in!” Jin fronce les sourcils et regarde la porte s’ouvrir sur deux femmes. Le moldu s’approche d’elles pour leur serrer la main et se lance dans un échange que Jin ne prend pas la peine de suivre.

Il ne sait pas qui sont ces femmes, mais il doit trouver un moyen de sortir d’ici et de retrouver Suibian. Un coup d’oeil en direction de la fenêtre lui confirme qu’il ne pourra pas passer par là, les barreaux devant la vitre sont trop étroits pour qu’il puisse se faufiler entre eux, et les moldus le rattraperaient sans aucun mal.

Zanjin réalise alors qu’une des deux moldues s’est approchée de lui et il a un mouvement de recul alors qu’elle s’accroupit devant lui avec un sourire avenant. “Hello, my name is Judith. What is your name, sweetheart?” Il ne répond pas, se contente de la fixer d’un air méfiant. Son sourire se fane légèrement et elle se tourne vers le policier. “I’m not sure if he’s in shock and won’t speak, or if he doesn’t know english,” dit-elle doucement d’un air presque… triste. “But we’ll take care of him, at least until you can find his parents, or…” Le moldu hoche la tête et elle se tourne de nouveau vers lui, avec un sourire. “You’re going to come with us, okay? We’ll give you a hot meal, a bath, some clean clothes and then you’ll get a good night of sleep in a proper bed, how does that sound?” Son ton laisse penser à Jin qu’elle vient de lui poser une question, mais il n’a aucune idée de ce qu’elle vient de déballer, même si elle semble faire un effort pour parler lentement, son accent est incompréhensible et Zanjin se contente de froncer les sourcils.

Elle se redresse et lui tend la main. Jin fixe sa paume un moment, avant de lever les yeux en direction du policier qui lui adresse un petit sourire. Son regard se pose ensuite sur la porte qui s’est refermée et devant laquelle l’autre moldue qui vient d’entrer se tient. Il faut qu’il sorte d’ici, et la femme qui lui tend la main semble vouloir qu’il la suive. Jin se méfie mais d’un autre côté, si elle le sort d’ici, il pourra plus facilement filer.

Alors il glisse sa main dans celle de la moldue qui lui adresse un immense sourire avant de se redresser. “Let us know if he ends up saying anything. We’ll keep looking for his parents,” dit le policier. Ils continuent d’échanger quelques paroles dans un méli-mélo de mots que Zanjin n’essaye même pas de suivre.

Et puis, enfin, la porte s’ouvre. Le coeur battant la chamade, Jin observe attentivement autour de lui alors qu’ils traversent un couloir, une pièce comprenant plusieurs bureaux où se trouvent toujours plus de moldus et enfin, il la voit.

La porte de sortie. L’autre moldue s’arrête et va se planter devant lui pour lui présenter un manteau un peu trop grand pour lui, mais Jin s’empresse de passer ses bras dans les manches. Elle lui adresse un grand sourire et le policier ouvre la porte. L’autre moldue a lâché sa main, le temps qu’il enfile le manteau.

La porte est ouverte.

Jin s’élance.

“Wait!” s’écrie le policier mais le garçon lui a déjà filé entre les pattes et il est dehors, sous la pluie, il ne sait pas où il se trouve, mais ce n’est pas important, il s’occupera de ça plus tard, pour l’instant il doit courir.

Alors il court. Il entend qu’on le suit, bruits de pas précipités sur le sol trempé, de gens qui crient. Très vite - trop vite - il sent ses poumons qui brûlent, ses forces qui le quittent peu à peu parce que le moldu lui a donné à manger, mais un misérable sandwich n’a pas suffi à lui redonner suffisamment d’énergie pour fuir quatre adultes lui courant après. Zanjin se faufile dans une ruelle étroite et sombre, mais les bruits de pas se rapprochent et il y a des gens devant lui. Et puis, une main se referme autour de son poignet et la réaction est immédiate.

La vague d’énergie envoie voler le policier contre le mur le plus proche. Il s’y écrase dans un craquement sonore et retombe mollement par terre, tandis que les trois autres moldues se figent brusquement. “Oh my god,” fait celle qui lui tenait la main un peu plus tôt, les yeux écarquillés. Jin se ramasse sur lui-même, essoufflé, terrifié, prêt à se défendre alors que la magie continue de crépiter au bout de ses doigts.

“Merlin’s beard, that was quite impressive,” fait une voix dans son dos et Zanjin se fige. Lentement, il tourne la tête en direction de l’homme qui vient de parler et ses yeux s’écarquillent lorsqu’il voit ce qu’il tient dans sa main.

Une baguette.
Il a trouvé un sorcier.


tw : racisme, maltraitance infantile, trafic d'enfants, violence, torture.


“Anyone here speaks Japanese?” demande le type qui le tient toujours par la nuque et le pousse en avant pour que Zanjin s’avance dans la cave de l’entrepôt où il l’a traîné. Le garçon lève un regard terrifié autour de lui, pour trouver des lits de fortune sur lesquels sont assis ou allongés d’autres gamins qui ne semblent pas apprécier d’avoir été dérangés pour certains, se recroquevillent sous ce qui leur sert de couverture pour d’autres. Certains sont plus jeunes que Zanjin, d’autres beaucoup plus vieux et ce sont ceux qui le toisent d’un air mauvais. Tous ont le visage couvert de crasse, des vêtements rapiécés, les cheveux en bataille ou complètement rasés. Il y a des yeux verts, bleus, noirs, marrons. Il y a des peaux blanches, noires, dorées. Ils semblent tous venir des quatre coins du monde et avoir été rassemblés ici, dans cette cave où il fait un froid de chien et où règne une odeur de peur et de transpiration.
“Lee! Where the fuck is Lee? Ah, there you are! You speak Japanese, right?” L’adolescent à qui il semble s’adresser lui lance un regard noir. “I’m Chinese,” grogne-t-il avec l’air de celui qui en a marre de répéter la même chose. “How the fuck am I supposed to know? You all look the fucking same to me,” s’exclame le grand barbu en haussant les épaules. “Pauvre con,” marmonne l’adolescent et malgré lui, les traits de Zanjin s’éclairent parce que c’est la première fois qu’il comprend quoi que ce soit depuis que le barbu l’a sauvé des moldus dans la ruelle, un peu plus tôt. “What was that?” siffle l’adulte en serrant un peu plus sa prise autour de la nuque du gamin qui grogne de douleur. “Nothing. Just a test. He speaks Chinese,” fait l’adolescent d’un air morne.

“Does he now?” murmure l’homme avec un large sourire. “Ask him what happened to his parents.” L’adolescent soupire. “Où sont tes parents ?” demande-t-il et Zanjin est incapable de contrôler les larmes qui perlent aux coins de ses yeux. Il ouvre la bouche pour répondre, mais aucun son ne parvient à s’extirper de sa gorge. “They’re dead,” dit l’adolescent d’un air las. “He hasn’t said a word!” “No, but look at his face.” La poigne autour de sa nuque le force à tourner et à lever la tête et Jin pousse un petit gémissement de douleur, mais il s’exécute et pose un regard embué de larmes sur le barbu qui affiche alors un sourire satisfait.

“Wonderful. You, come with me,” ordonne-t-il à Lee qui se lève de sa paillasse avec un énième soupir. La brute se met alors en marche, entraînant Jin avec lui qui se tord le cou pour garder son regard sur l’adolescent derrière lui. “Où on est ? Qu’est-ce qu’il veut ?” demande-t-il d’une voix tremblante. “Ta gueule,” siffle Lee d’un air sombre. “Mes parents, ils sont-- ils ont été--” “J’en ai rien à foutre de tes vieux, ferme la.” Zanjin fronce les sourcils. “Il-- il m’a sauvé des moldus, mais--” Lee l’interrompt d’un rire cruel. Sauvé ? Crois-moi, t’aurais été mieux avec les moldus.” Jin n’est pas stupide. Il s’est douté, lorsque le barbu l’a empoigné pour l’entraîner ici, que quelque chose clochait. Mais en avoir la confirmation lui noue les entrailles et Jin ne peut s’empêcher de commencer à se débattre.

“What the fuck did you tell him?” grogne l’homme avant d’ouvrir une porte et de pousser Jin à l’intérieur. “The truth,” réplique Lee en haussant les épaules.

L’homme le libère enfin et Zanjin tente de se précipiter vers la porte, mais il est arrêté net par des liens qui s’enroulent autour de ses poignets et le tirent en direction d’une table épaisse en bois. Le gamin hurle et se débat, mais d’un coup de baguette, l’homme le plaque contre la table, sa joue pressée contre le bois alors que les liens vont se fixer aux pieds de la table et que d’autres s’enroulent autour de ses chevilles, pour le maintenir complètement immobile.

“Oh, shut up.” Les cris de Jin sont soudainement sans effet, peu importe combien il hurle, aucun son ne s’élève dans la pièce. La terreur et la façon dont il est pressé contre la table l’empêchent de respirer correctement et sa vision se trouble. Qu’est-ce qu’ils veulent ? Qu’est-ce qu’ils vont lui faire ? Est-ce qu’ils sont avec les gens qui ont tué ses parents ? C’est ça, il est tombé sur eux et maintenant, le barbu va finir le travail ? “Alright, translate for me, and do it properly,” ordonne-t-il avant d’enchaîner.

“T’appartiens aux Warlocks, maintenant,” traduit Lee et Jin cesse brusquement de se débattre. Aux quoi ? Mais le barbu continue, et l’adolescent traduit : “Tout l’argent que tu te fais, tu le ramènes à Blake. Si t’essaye d’en garder pour toi, il le saura et il te coupera un doigt. Si tu recommences, ce sera un autre, jusqu’à ce qu’il te découpe la main.” De quoi ? “Si tu veux à bouffer, un toit où dormir, c’est ici qu’il faut venir. Si tu reviens pas tous les soirs, il te trouvera et il te découpera quelque chose.”

“Show him!” s’exclame brusquement Blake dans sa longue tirade et Lee soupire, mais s’approche de Jin pour lui montrer sa main gauche, dont l’index et le majeur ont disparu. Zanjin écarquille les yeux. “C’est pas des menaces en l’air. Tu tentes de t’enfuir, t’es mort, d’en parler à quelqu’un, t’es mort, de faire le malin, t’es mort,” poursuit Lee comme si de rien n’était. “T’as compris ? Hoche la tête si t’as compris.” Jin est paralysé. Il ne veut pas hocher la tête, il ne comprend pas ce qui se passe, il n’est pas d’accord avec ce qui se passe.

“Good enough,” fait l’homme avant de s’accroupir derrière lui et Jin écarquille les yeux lorsqu’il sent qu’il lui retire sa chaussure droite. “That’s going to hurt. Well, no need to translate that, he’ll figure it out soon enough,” ricanne-t-il avant de retirer la chaussette de Jin et de pointer sa baguette sur la plante de son pied.

Tous les muscles du garçon se crispent et il se jette en avant sur la table, espérant échapper à la brûlure atroce qui lui ronge la plante du pied. Sans succès, les liens qui lui enserrent les chevilles et les poignets sont bien trop résistants et le garçon ne peut que hurler de douleur. Il hurle et pourtant, ne produit aucun son. Il hurle à s’endommager les cordes vocales, ses sanglots faisant trembler tout son corps et les larmes brouillant sa vue, mais la douleur ne cesse pas. L’homme murmure des formules incompréhensibles derrière lui et Jin a l’impression qu’il lui grave quelque chose à même la peau alors il lève un regard désespéré en direction de Lee, mais l’adolescent se contente de le fixer d’un air presque ennuyé.

Comme s’il assistait à quelque chose d’ordinaire pour lui et voulait juste retourner se coucher.

C’est lorsque l’odeur de peau et de chair grillée lui atteint les narines que Zanjin perd connaissance.


10 years old
tw : violence.


Zanjin attend impatiemment que Blake aie fini de compter, son regard sombre fixé sur l’homme qui finit enfin par relever la tête et lui adresser un sourire satisfait. “Not bad, you’re getting good at this. Hey, John! He can get a full portion,” dit-il au Dog chargé de distribuer la nourriture. “Good boys deserve a treat, right?” fait-il avec un large sourire en ébouriffant les cheveux de Jin qui se retient d’avoir un mouvement que Blake lui ferait regretter amèrement. “Thank you,” dit-il en baissant la tête, parce que Blake aime quand ils se montrent reconnaissants, comme s’il était leur sauveur, l’incarnation même de la générosité. Il s’éloigne dès que l’homme lui fait signe de dégager pour compter le butin du jour de des autres gamins qui se tiennent derrière lui. Il n’a pas vu Carrie dans la file, elle a dû rentrer avant lui alors Jin se dépêche de récupérer le bol bien rempli que John lui tend et descend au sous-sol du vieux bâtiment.
Il n’est pas encore arrivé qu’il entend déjà des cris et le garçon serre les dents. Quasiment tous les soirs, c’est la même rengaine. Les Rats les plus jeunes attirent plus souvent la sympathie des passants et parviennent à revenir avec un butin plus impressionnant que les plus âgés. Cela leur vaut une ration plus généreuse, qu’ils se font voler s’ils ne parviennent pas à se défendre.

Jin ne compte plus le nombre de fois qu’il s’est couché le ventre vide, en espérant réussir à voler de la nourriture le lendemain pour survivre. Depuis, il a appris à se défendre et sa magie instable tient les adolescents éloignés de lui, mais tous les gamins n’ont pas cette chance.

Une fois en bas de l’escalier, Jin aperçoit deux adolescents de treize et quatorze ans, en train de donner des coups de pieds à une gamine recroquevillée sur elle-même, probablement plus pour protéger sa nourriture que ses points vitaux. Zanjin préfère généralement ne pas se mêler des affaires des autres, tant que ce n’est pas son repas qu’on essaye de voler, il n’a aucune raison de se battre.

Mais il reconnaît la capuche rouge du sweat qu’il a ramené à Carrie après l’avoir volé sur un marché moldu. Son instinct de survie se fait la malle et Jin se précipite vers les deux adolescents avant de se planter derrière l’un d’entre eux.

“Hey!” appelle-t-il soudainement. Il se retourne et Zanjin n’hésite pas une seule seconde avant d’enfoncer son genou dans les parties génitales du plus âgé qui laisse échapper un cri de douleur avant de se laisser tomber à genoux, blanc comme un linge, le souffle coupé.

“Don’t touch her, or I make you so ugly no one gives you money anymore!” s’exclame-t-il de son anglais bancal. L’autre garçon cesse de frapper Carrie pour se tourner vers lui et s’élance pour lui mettre un coup de poing, mais la gamine a le réflexe de lui attraper la cheville, le stoppant net dans son élan. Il perd l’équilibre et tombe en avant, ses bras amortissant à peine sa chute. Alors déjà, Jin en profite pour lui mettre un coup de pied en plein visage. Le nez de l’adolescent se brise sous l’impact et il émet un cri de douleur, tandis que du sang jaillit de ses narines et recouvre son visage et le sol. Zanjin lui assène un deuxième coup qui le fait s’étaler par terre et affiche un sourire satisfait en voyant qu’il ne se relève pas.

Son sourire disparaît bien vite lorsqu’il remarque qu’il a renversé une partie de sa nourriture. Lui qui avait enfin obtenu une portion digne de ce nom ! Zanjin se penche alors vers Carrie dont le visage est salement amoché, mais la gamine se redresse péniblement, révélant le bol de porridge qu’elle a réussi à préserver. Elle lui adresse un sourire édenté et fier, tirant un petit rire à Jin qui l’aide à se relever et l’entraîne à l’écart.

“You wait for me before you go in, ok?” dit-il une fois qu’ils sont installés sur leur lit de fortune. Carrie a déjà le nez plongé dans son bol et lève les yeux vers lui avec une moue. “You take too long, it’s too cold” dit-elle avec un reniflement méprisant. Le garçon lève les yeux au ciel. “Cold is better than this,” dit-il en désignant l’énorme bleu sur sa pommette droite. Carrie hausse les épaules et recommence à manger.

Jin suppose qu’il va devoir retourner au marché moldu pour lui voler un manteau, s’il veut s’assurer qu’elle ne se fasse pas massacrer par les autres Rats.


13 years old
tw : maltraitance infantile, coups et blessure, torture, un adulte sous-entend qu'il pourrait sexuellement abuser d'une mineure.

“You, come here,” fait Blake en désignant Carrie qui se fige et lance un regard paniqué en direction de Zanjin. L’adolescent fronce les sourcils et se lève aussitôt pour se mettre devant elle. “What’s going on?” demande-t-il d’un air méfiant. “None of your business,” réplique sèchement Blake en le repoussant brusquement. Il fait un pas vers Carrie et lui attrape le menton pour la forcer à lever la tête avant d’esquisser un sourire en coin. “She is awfully pretty. Like, I wouldn’t fuck a kid but, y’know…” fait-il à l’attention du grand rouquin qui se tient derrière lui et qui ricane comme si Blake venait de dire quelque chose d’hilarant. Jin sent un frisson de dégoût lui parcourir l’échine et s’approche pour forcer Blake à lâcher Carrie, mais le grand rouquin l’agrippe par le col de son t-shirt et le force à se tenir tranquille. “Open your mouth, doll,” susurre Blake et Carrie lui lance un regard sombre. “Don’t make me do it,” siffle-t-il en enfonçant douloureusement ses doigts dans le creux de ses joues. La gamine pousse un petit gémissement de douleur et ouvre enfin la bouche, alors Blake y enfonce immédiatement un index pour découvrir ses dents.

“Ah ah. No biting if you want to keep your teeth.” “What the fuck are you doing!” s’écrie Jin en s'élançant en avant, mais le type qui le tient toujours lui colle son poing dans l’estomac et l’adolescent se retrouve plié en deux, le souffle coupé et des points noirs dansant dans son champ de vision. “I guess we can thank your veela genes for your pretty straight teeth, it sure doesn’t look like the mess you’ve got there, right Andrew?” s’esclaffe Blake, provoquant un rire gras de la part dudit Andrew.

“Alright, you’re coming with us, sweetheart.” Jin se redresse brusquement malgré la douleur à cela. “What? Where?” “Why the fuck is he still there?” soupire Blake avant de se retourner pour coller un revers à Jin qui se mord la langue sous l’impact et laisse échapper un gémissement de douleur alors qu’un goût métallique lui remplit la bouche.

“What did I tell you? None of your business. Come on, let’s go.” Il agrippe Carrie par ses cheveux emmêlés et sale, tirant un glapissement de douleur à la gamine qui tente de se débattre. “No! I don’t want to go!” “Do I look like I care?” réplique Blake en levant les yeux au ciel. Andrew libère enfin Zanjin pour les suivre et l’adolescent se précipite derrière eux. “You can’t take her! Let her go!” s’exclame-t-il, prêt à frapper Blake de toutes ses forces pour qu’il lâche Carrie, mais l’homme le stop net d’un sortilège.

“Andrew. Teach him a lesson,” soupire-t-il avant de se détourner en traînant Carrie qui se débat et crie. “Don’t kill him though. He’s good money,” indique Blake et Andrew esquisse un sourire carnassier. “Sure thing.”

Andrew lève le sort et Zanjin n’a pas le temps de réagir que déjà, le premier coup l’atteint en plein dans l’abdomen, le faisant tomber par terre. “Jin!” s’écrie Carrie et il redresse la tête, la cherche du regard pour voir que Blake lui fait monter les escaliers. Puis les coups se mettent à pleuvoir. Zanjin a beau essayer de se protéger, Andrew ne cesse de le frapper, encore et encore, jusqu’à ce qu’on son visage soit en sang, la moindre parcelle de son corps douloureuse.

Et quand ça ne suffit pas, il sort sa baguette et lance un Crucio, qu’il maintient avec un sourire ravi jusqu’à ce que Zanjin s’évanouisse sous la douleur.


tw: maltraitance.

“How the fuck did you get here?!” s’exclame Blake avant de l’agripper par le col et de le secouer comme un prunier. Zanjin grimace et désigne Andrew d’un geste de la main. “I followed him,” réplique-t-il d’un ton plein de défi. “You-- what? How the fuck did he follow you from bloody London?!” Andrew s’empourpre brusquement. “I-- uh, I don’t know how to Apparate, so he must’ve-- went after me through the chimney?” bégaye-t-il, clairement embarrassé. Blake lui lance un regard dédaigneux. “I keep forgetting how stupid you are. He can’t bloody Apparate! Okay, fine, but you didn’t notice him? Are you blind too?” Andrew ouvre la bouche et la referme, comme un poisson sorti hors de l’eau, incapable de se justifier. “Forget it. Now, you,” fait-il en reportant son attention sur Zanjin. “Why were you following him?” demande-t-il en plissant les yeux, sa main relâchant son col pour aller se refermer autour de son cou, bloquant la respiration de Jin qui agrippe sa manche. “Carrie,” hoquète-t-il en essayant désespérément de remplir ses poumons d’air. “I wanted to see Carrie.” “Who the fuck is Carrie?”
“He’s talking about the girl. The Veela.” Les traits de l’homme s’éclairent et un sourire moqueur prend place sur ses traits alors qu’il relâche un peu sa prise sur le cou de Jin qui prend une grande inspiration. “You’re that desperate to see your little girlfriend?” demande-t-il et Zanjin lui lance un regard noir. “She’s not my girlfriend,” réplique-t-il avec une grimace. “She’s my friend! Is she-- is she okay?” demande-t-il d’une voix tremblante. Is she alive? “Of course she’s okay, who d’you take me for? I’ve always taken such good care of you lots, why d’you think she’s not okay?” susurre Blake dangereusement, son pouce allant caresser le point sur son cou où le pouls de Zanjin s’emballe.

L’adolescent pâlit. Il a appris avec les années que Blake n’était pas le plus terrifiant lorsqu’il se mettait à beugler. Un Blake qui se met en colère et qui hurle est synonyme de bleus et de faim qui ronge l’estomac, deux choses avec lesquelles les Rats ont appris à vivre. C’est lorsqu’il a ce sourire, que Blake est vraiment dangereux. Lorsque la cruauté allume quelque chose dans le fond de ses yeux. Lorsqu’il parle doucement, presque tendrement, c’est là que Blake est terrifiant. Il aime jouer avec ses proies et en cet instant, Zanjin est sa cible.

“I don’t-- I’m just-- worried, about her,” bafouille-t-il faiblement. “You take care of us,” les mots lui arrachent la bouche. “But the others, they-- they always try to steal her food, they beat her up and--” “Do they, now?” Blake demande d’un air presque surpris alors que Zanjin sait qu’il est parfaitement au courant. Il a vu les gosses se jeter sur d’autres, plus faibles, pour leur voler leur nourriture. Il a déjà collé des corrections terribles à ceux qui sont allés trop loin et qui lui ont fait perdre de la marchandise précieuse après qu’une bagarre se soit conclue par la mort d’un môme. Tant que personne ne meurt, Blake a toujours laissé faire, Jin l’a même vu sourire plusieurs fois, comme s’il n’y avait rien de plus amusant que de regarder une bande de gamins crasseux se taper dessus pour de la nourriture.

“Well, you see, your precious little Carrie got a promotion,” murmure Blake sur le ton de la confidence. “So, she doesn’t really need your protection anymore.” Le coeur de Jin manque un battement. Il a entendu parler de ces promotions, c’est une rumeur qui court parmi les Rats, qui dit que s’ils se comportent bien et ramènent beaucoup d’argent au gang, ils auront la chance d’être emmenés dans une autre planque où ils dormiront dans de vrais lits et auront toujours l’estomac plein. Good boys and girls deserve a reward, après tout.
Mais Zanjin n’a jamais voulu croire à ces rumeurs. A quoi bon imaginer que les choses puissent aller mieux un jour ? Lee lui a appris ça il y a longtemps maintenant : avoir de l’espoir en tant que Rats, c’est s’infliger une peine supplémentaire.

“You could get one too,” susurre Blake, sa main libérant sa gorge pour se glisser contre sa mâchoire. L’homme prend un air songeur, tandis que Jin retient son souffle. “What d’you think Andrew, you’re the degenerate here after all?” Zanjin fronce les sourcils et lance un regard en coin au grand rouquin qui affiche un air gêné avant de le fixer un peu trop intensément au goût de l’adolescent. “Y-yeah, he’s good Blake, he’s-- he’s fit for-- the promotion.”

“Mmmmh, he’s not very good at obeying though. See, I hate naughty boys who stick their nose in grown-up businesses.” Un frisson d’angoisse lui parcourt l’échine. “I-- I won’t do it anymore,” s’empresse-t-il de dire. “I swear I won’t, I-- I just want to be with Carrie, I--” Sa gorge se noue et il doit se forcer à prononcer les mots qui suivent : “I’ll be a good boy, I promise.”

“Oh, I’m sure you will,” murmure Blake avec un sourire.

Zanjin a la terrible impression d’avoir fait une grave erreur. Mais avoir Carrie de nouveau à ses côtés est tout ce qui importe.


Il y a une ombre, au-dessus de lui. La silhouette est masculine, adulte, mais l’ombre n’a pas de visage. Elle parle, d’une voix grave et distordue. Chaque syllabe s’étire indéfiniment et Zanjin est incapable de comprendre les mots qu’elles sont censées former. Son corps est lourd, comme fait de plomb, le rendant incapable de bouger. L’adolescent peine à respirer, il suffoque, comme si un poids était posé sur sa poitrine, comprimant ses poumons. Il y a une odeur désagréable qui flotte dans l’air, mélange de sueur et de cologne, accompagné de l’odeur désormais familière du sang.

L’ombre s’écarte, révélant la lumière au plafond qui l’aveugle et Zanjin ouvre brusquement les yeux.

Il est trempé de sueur, tout son corps tremble et il a l’impression qu’on enfonce des aiguilles chauffées à blanc dans chaque pore de sa peau. Un premier crépitement retentit et Jin s’empresse de se lever malgré la douleur, parce que la dernière chose qu’il veut est bien de mettre le feu à son lit. Il fait jour, déjà, et Zanjin chancelle entre les lits de ceux qui dorment encore pour s’extirper du bâtiment par l’issue de secours. Il fait un froid de chien dehors et la grille métallique glacée sous ses pieds nus lui tire un frisson alors qu’il tente désespérément de reprendre son souffle.

Tous ses muscles sont tendus, comme si son corps lui hurlait de partir en courant, de fuir et de ne jamais revenir. Des images qu’il est incapable de comprendre défilent dans sa tête, accompagnées de sons déformés, incompréhensibles, comme s’il avait la tête sous l’eau, et d’odeurs qui lui donnent la nausée.

Un autre crépitement résonne dans la ruelle déserte, suivi de véritables étincelles magiques qui lui grignotent la paume des mains, lui brûlent les doigts. Un cri de douleur lui échappe et Zanjin tombe à genoux. Sa vision se brouille alors qu’il a l’impression qu’on lui serre le crâne dans un étau.

Il agrippe la grille de l’escalier de secours et se retient de hurler pour ne pas alerter les autres. C’est au prix d’immenses efforts qu’il contient la vague d’énergie magique qui menace de s’extirper de son corps. Son sang bat à ses tempes et il est à peine capable de se tenir droit lorsqu’enfin, la tempête passe, le laissant complètement vide d’énergie, sonné.

C’est là qu’il la voit.

Suibian.

Posée sur la rambarde de l’escalier de secours, elle l’observe attentivement, silencieuse. Jin s’assoit, son dos prenant appuis contre la porte derrière lui. La pirolle quitte son perchoir pour venir se poser entre ses jambes et Jin approche une main tremblante d’elle. Il tend un index replié vers l’oiseau et lui caresse le haut du crâne.

“Qu’est-ce que tu fais là ?” murmure-t-il d’une voix rauque, les mots s’extirpant difficilement de sa bouche et pas seulement parce qu’il ne s’est pas exprimé dans sa langue maternelle depuis trop longtemps. L’oiseau croaille, lui tirant un petit sourire. “Mmh, tu t’inquiétais pour moi ? Comme tu peux le constater, j’vais bien.” Nouveau cri plein de reproches, l’oiseau fait un bond en avant et va lui picorer la cuisse. “Ouch! Hey! Stop!” s’exclame-t-il en la repoussant d’un revers de main sans y mettre trop de force, juste assez pour qu’elle recule. “Toujours aussi aimable,” qu’il grogne mais il a un sourire aux lèvres. “T’as l’air en forme, quelqu’un s’occupe de toi, hein ?” demande-t-il doucement. Une part de lui est jalouse - Suibian est son son animal-lié - mais l’autre espère que c’est vraiment le cas. Que quelqu’un prend soin de Suibian à sa place. L’oiseau pousse une petite série de cris et prend soudainement son envol avant de disparaître à l’horizon. C’est là que Jin entend du bruit derrière la porte, signe que d’autres Rats sont réveillés. “Bàba avait raison, t’es loin d’être stupide,” admet-il avec un petit sourire en coin.


14 years old

tw: abus sexuel sur mineur, mention de pédophilie, meurtre, hémoglobine.

Ça fait trop longtemps que Jin s’acharne à nier l’évidence. Parce qu’ils ont à manger tous les jours, parce qu’ils ont de véritables lits où dormir, et pas seulement de vieux matelas à même le sol infestés de puces qui sentent le moisi - et ça, c’est lorsqu’ils étaient assez chanceux pour avoir un matelas. Certes les ressorts grincent au moindre mouvement, les matelas sont tellement vieux que c’en est inconfortable. Mais ne pas dormir à même le sol est un luxe que Jin ne pensait pas récupérer un jour dans sa vie.

Ça fait des mois que Jin refuse d’écouter la petite voix qui lui dit que quelque chose ne va pas.

Qui lui dit de prendre ses jambes à son cou, d’attraper Carrie et de fuir loin d’ici.

Pendant des années, Zanjin a appris à ne dormir que d’un oeil, afin d’être prêt à réagir si l’un des autres Rats se mettait en tête de venir lui voler sa seule couverture, ou juste venir lui faire payer d’exister. Il a tenu des journées entières avec à peine trois heures de sommeil dans les pattes, parce qu’il ne parvenait pas à s’endormir ou se réveillait toutes les heures, paniqué, persuadé que quelqu’un attendait qu’il se montre vulnérable pour s’en prendre à lui ou à Carrie. Il n’a pas fait une nuit complète depuis que ses parents sont morts, terrifié à l’idée de ne pas se réveiller.

Et pourtant, la nuit de son arrivée à Liverpool, Zanjin s’est écroulé peu de temps après son repas et a dormi jusqu’à midi le lendemain. Il a mis ça sur le compte de la fatigue cumulée, du premier repas chaud et copieux auquel il a eu droit depuis des années, sur le fait d’avoir enfin retrouvé Carrie, d’avoir passé une nuit dans un lit, blotti sous une couverture pas trop miteuse.

Mais ça a recommencé la nuit suivante. Et celle d’après. Et encore celle d’après.

Et vraiment, Zanjin aurait dû se douter de quelque chose. Il aurait dû écouter la voix qui lui disait que ce n’était pas normal, de subitement faire des nuits complètes de plus de douze heures, lui qui se réveille d’habitude en sursaut, trempé de sueur, persuadé que quelqu’un s’apprête à l’étriper.

Mais leur vie est brusquement devenue plus simple et l’adolescent a voulu y croire. Il a voulu croire que pour une fois, Blake n’était pas qu’un horrible menteur, qu’il le pensait vraiment, lorsqu’il disait que Good boys and girls deserve a reward, que c’était ça, leur récompense : un estomac plein, un lit chaud, des nuits de sommeil paisibles.

Et puis, les cauchemars ont commencé.

L’ombre sans visage a commencé à le hanter, il s’est mis à se réveiller de plus en plus avant les autres, tiré d’un sommeil lourd par cette impression terrible de suffoquer, cette envie tenace de vomir, cette sensation que son sang bout dans ses veines et qu’il va imploser. La voix dans sa tête s’est mise à hurler. Run, run, run, RUN, RUN! et Zanjin a encore une fois refusé de l’écouter.

Parce qu’ils ne peuvent pas s’enfuir et ils sont mieux ici qu’à Londres, pas vrai ?

Carrie a commencé à avoir l’air plus en forme. Elle a pris du poids, a cessé de ressembler à une brindille prête à se briser en deux au moindre coup de vent et Zanjin s’est dit que répondre à toutes ses questions ne valait pas le risque de perdre tout ce qu’ils avaient réussi à obtenir. Il s’est dit que c’était la paranoïa qui parlait, que ce n’était rien que des cauchemars, rien que sa magie incontrôlable qui faisait des siennes. Il s’est accroché désespérément à ce besoin de croire que quelque chose de bien leur arrivait enfin.

Pour la première fois depuis qu’il a été récupéré par Blake et qu’il est devenu la propriété des Warlocks, ce n’est plus seulement Carrie et lui contre tous les autres Rats. Ils n’ont plus besoin de se battre et de faire mieux que les autres pour avoir à manger, seulement de continuer à travailler aussi bien qu’avant pour garder leur place. Alors ils ont arrêté de considérer les autres comme leur ennemi et si Jin ne peut pas blairer Maxim et Viktor qui regardent toujours Carrie d’un peu trop près, il n’est plus le seul à la défendre. Non, maintenant il y a Stan, qui a le même âge que lui et dont l’accent est encore plus infâme que le sien. Stan est à moitié vélane, comme Carrie. Son père avait des dettes auprès des Warlocks et il était incapable de payer. Ils ont décidé que son fils, alors âgé de douze ans, ferait l’affaire.
Il y a Selma, qui a le même âge que Carrie et qui ne parle pas. Elle comprend l’anglais - du moins en partie - mais Zanjin ne l’a jamais entendue prononcer le moindre mot. Alors ils ne connaissent pas son histoire, mais s’il en croit la façon dont son visage s’est assombri lorsque Stan a mentionné ce que son père avait fait pour rembourser sa dette auprès des Warlocks, il suppose que quelque chose de similaire lui est arrivé.

Yanli a un an de plus que Zanjin et elle ne parle pas un mot d’anglais. La première fois qu’il l’a entendue parler dans la langue de ses parents, l’adolescent s’est presque jeté sur elle, désespéré d’en entendre plus. Discuter avec Yanli, c’est comme retrouver une partie de lui qu’il pensait disparue à jamais. Les mots ont eu du mal à sortir au début, son vocabulaire et son accent amochés par des années passées à n’adresser que quelques paroles ici et là à Suibian quand il pouvait la voir, à marmonner des mots dans sa langue maternelle pour lui-même, pour se rappeler qui il est, d’où il vient.

Adrian et Sonia, les faux jumeaux, ont douze ans et ne se séparent jamais. “Dimitri always said that cripples made more money,” a un jour murmuré Adrian en désignant ses yeux blancs, aveugles. Ils n’ont pas toujours appartenu aux Warlocks et Zanjin sent ses entrailles se tordre à chaque fois qu’ils disent que la vie est facile, en Angleterre.

Zora est la plus jeune du groupe. Elle n’a que dix ans et ça fait si peu de temps qu’elle est ici que Jin l’entend encore parfois pleurer et demander après sa mère, une habitude qu’ils ont tous perdue il y a bien longtemps ou qu’ils n’ont même jamais eue, pour certains. C’est Nina qui se retrouve à la consoler quand ça arrive, parce que du haut de ses seize ans, Nina est la plus âgée du groupe, presque une adulte. Le sang de néréide qui coule dans ses veines n’a pas seulement accordé une grande beauté à Nina, sa voix débordante de douceur et de magie est la seule chose capable de calmer les crises de pleurs de Zora.

Pour la première fois, Zanjin peut compter sur d’autres personnes que Carrie et il n’est plus le seul à la protéger, alors il est moins vigilant. Il ignore les cauchemars, fait taire la petite voix qui lui dit que Nothing good ever happens to them.

Les mois passent et se ressemblent, jusqu’au jour où Zanjin se réveille encore plus tôt que d’habitude s’il en croit la semi-pénombre qui l’entoure encore lorsqu’il ouvre les yeux. Sa bouche est pâteuse, ses membres engourdis et il a l’impression que sa tête va exploser mais il n’a pas le temps de s’attarder sur toutes ces sensations désagréables, parce qu’un sanglot résonne non loin de lui et Zanjin comprend alors ce qui l’a réveillé. Au début, il se dit que c’est Zora qui a été réveillée par un autre cauchemar et le garçon se tourne difficilement dans son lit pour faire face à celui de Nina et la réveiller afin qu’elle s’occupe de la gamine, mais tout son corps se fige brusquement lorsqu’il aperçoit l’ombre qui se tient au-dessus de Nina.

Son souffle se bloque dans sa gorge alors que ses yeux s’habituent à l’obscurité, lui permettant de comprendre ce qui est en train de se passer, juste à côté de son propre lit.

Il comprend parce que ce n’est pas la première fois qu’il est tiré de son sommeil par les sanglots étouffés d’une fille écrasée sous le poids d’un Rat plus âgé et plus fort qu’elle. La première fois qu’il s’est forcé à fermer les yeux et à ne surtout pas faire le moindre bruit alors qu’une gamine se faisait violer à quelques mètres de lui, Zanjin avait dix ans. Il a appris à faire comme s’il dormait encore, comme s’il n’entendait rien du tout, de peur d’attirer l’attention sur lui et surtout, sur Carrie.

Alors il a toutes les raisons de continuer à faire de même. S’il y a bien une chose que Jin a vite appris depuis qu’il est devenu la propriété des Warlocks, c’est de ne surtout pas jouer au héros. Surtout lorsque le type qui maintient Nina et étouffe ses sanglots d’une main pressée contre sa bouche s’avère être Andrew.

Ce grand abruti d’Andrew, qui sait à peine se servir de sa baguette magique et qui donne envie à Zanjin de gerber à chaque fois qu’il laisse son regard traîner sur l’un d’entre eux.  Hands off the goods, Andrew, grogne Blake à chaque fois qu’il voit Andrew s’approcher un peu trop de ses Rats, parce qu’il n’y a que lorsqu’il lui ordonne de leur cogner dessus qu’Andrew a le droit de les toucher.

Et ça le frustre terriblement, Andrew.

Mais Blake n’est pas là pour lui dire de ne pas laisser traîner ses sales pattes sur la marchandise, cette fois. Il n’y a personne pour sauver Nina, parce qu’il peut entendre la respiration calme des autres qui dorment encore profondément, complètement ignorants de ce qui est en train de se passer juste à côté d’eux.

Zanjin est le seul à pouvoir l’aider et il n’est pas intervenu pour tous ces autres gosses dont il n’a jamais fait l’effort de retenir le prénom, parce qu’il n’y avait que Carrie qui comptait.

Mais c’est Nina. Nina qui chante pour Zora quand elle a peur et quand ses parents lui manquent. Nina qui s’est occupée de Carrie lorsqu’elle a été séparée de Zanjin à son arrivée à Liverpool, qui a volé des médicaments moldus et les a ramenés à Sonia la dernière fois qu’elle est tombée malade.

Nina qui a cessé de sangloter et de se débattre, résignée, et c’est ça qui achève de pousser Zanjin à agir. Il ignore ses muscles engourdis, ignore la migraine et sa tête qui tourne pour glisser une main sous son matelas et en tirer le morceau de verre qu’il a planqué là à son arrivée, au cas où. L’adolescent retient son souffle et lentement, se redresse. Andrew ne semble pas remarquer quoi que ce soit, alors Zanjin s’approche du lit de Nina en manquant plusieurs fois de trébucher et une fois suffisamment proche, plonge le morceau de verre dans la gorge d’Andrew.

L’homme se fige brusquement et écarquille les yeux alors qu’un cri veut lui échapper, mais Jin s’empresse de plaquer sa main sur sa bouche pour l’empêcher de faire le moindre bruit. Déjà, du sang s’échappe de la plaie et se répand sur le visage de Nina qui écarquille les yeux et repousse violemment Andrew. Zanjin a à peine le temps de s’écarter, mais le mouvement brusque le fait tout de même tomber à terre alors qu’Andrew se débat et ouvre la bouche pour crier. Jin se précipite vers lui et presse ses deux mains sur son visage. Le coeur battant la chamade, ses bras tremblant sous l’effort, il regarde le Dog s’agiter et tenter de le repousser. “Die, just fucking die,” siffe-t-il entre ses dents, paniqué.

Andrew tente de lui agripper les poignets, mais ses dernières forces finissent par l’abandonner et ses yeux finissent par rouler dans leur orbite. Andrew cesse de bouger et son dernier souffle se meurt contre la paume de sa main. L’adolescent reste paralysé, le souffle court, ses oreilles sifflent alors que son regard observe les yeux figés d’Andrew, la mare de sang qui s’agrandit en-dessous de lui.

Le sang à moitié séché qui imbibe le tapis du salon, qui a irrémédiablement taché le parquet. Le crâne éclaté au sol de Wukong, comme un melon bien mûr que l’on aurait laissé tomber par terre. La gorge tranchée de maman, comme un sourire large et obscène face à la terreur figée sur son visage. Le sang sur ses mains. Sur son pyjama.

Zanjin retire brusquement ses mains et retombe en arrière, incapable de détacher son regard du cadavre d’Andrew. Il a l’air ridicule, grotesque avec son pantalon au bas des chevilles, son visage tordu dans une expression de pure terreur. La bile, acide, lui remonte dans le fond de la gorge et Zanjin serre les dents de toutes ses forces pour ne pas vomir sur le cadavre d’Andrew.

“What have you done,” la voix tremblante de Nina lui fait l’effet d’un électrochoc et Jin relève brusquement la tête pour croiser le regard terrifié de l’adolescente. Elle est assise sur son lit, son regard vide fixé sur Andrew. Zanjin détourne le regard, parce qu’elle n’a même pas pris la peine de se couvrir, comme si ça n’avait aucune importance. “W-what do you mean? He was--” “You shouldn’t be awake,” murmure-t-elle d’une voix blanche et Zanjin reporte son attention sur elle, les sourcils froncés. “You shouldn’t-- you should be asleep, you can’t be awake, it’s only been a few months, how--” Confus, Zanjin se redresse et attrape la couverture sur son lit avant de s’approcher de Nina pour la déposer sur ses épaules et la couvrir un maximum. Le contact la fait sursauter et elle lui agrippe brusquement le poignet avant de se tourner vers lui. La terreur qui a remplacé le vide dans son regard fige Zanjin sur place.

“We need to hide the body before they come back with the others,” dit-elle précipitamment et déjà, elle se redresse, laissant la couverture derrière elle. “What do you mea--” commence-t-il en la suivant du regard avant de remarquer les lits vides de Yanli, Sonia et Adrian. “Where are they? Nina?” demande-t-il d’une voix rauque mais elle l’ignore et de son pas chancelant, fait le tour du lit pour récupérer ses vêtements.

“Nina please, stop, we’ll tell Blake what happened, he-- he’s never liked Andrew anyway, he’ll say he deserved it, he--” Il n’a pas le temps de terminer sa phrase, parce que Nina s’est précipitée vers lui et a brusquement refermé sa main autour de sa gorge. “If you breathe a word to Blake about what happened, I’ll kill you myself,” siffle-t-elle entre ses dents. “We’re supposed to be asleep, what d’you think will happen to us if he knows the drug doesn’t work on us anymore?” Son sang se glace dans ses veines. “What drug?” croasse-t-il alors que la main de Nina autour de sa gorge l’empêche de respirer correctement. “Nina, what drug?” L’adolescente lui lance un regard noir et Zanjin sent un frisson parcourir son échine. “You’re smarter than this, Jin. A hot meal and a bed aren’t the reason you’ve been sleeping like a baby for the past months and you know it.” Ses membres engourdis, sa tête douloureuse, cette impression d’avoir du coton dans la bouche et que tout semble ralenti autour de lui.

L’ombre qui plane au-dessus de lui. La douleur qui le paralyse. L’impression de se noyer, de s’être transformé en poupée de chiffons, dénuée de muscles et de tendons qui lui permettraient de se débattre. Il ne veut pas savoir. Il doit savoir. “Why? Nina, why?”

“Why do you think?” réplique-t-elle froidement avant de lui lâcher la gorge pour s’écarter de lui et se rhabiller.

Jin a la tête qui tourne. Son regard parcourt les rangées de lits, passe sur ceux, vides, de Yanli, Sonia et Adrian, puis s’arrête sur la silhouette de Zora, toujours paisiblement endormie - non, droguée - et Jin sent ses jambes céder sous son poids. Il se rattrape maladroitement au lit de Nina, pâle et tremblant.

“Even--” “All of us.” “But she’s-- she’s--” “What do you think the people who come here want, Jin?” Du bruit attire brusquement son attention et Jin tourne la tête en direction de sa provenance, pour voir qu’il ne s’agit que de Carrie qui émet un son plaintif dans son sommeil.

Carrie.

All of us, a dit Nina et Jin voit rouge. “You knew,” murmure-t-il d’une voix rauque. “You knew and you never-- you didn’t say anything, you let them--” “I let them?” siffle Nina avant de se rapprocher à nouveau de lui pour l’agripper par la col de son t-shirt. “Do you think I had a choice? They drug us so we don’t know what happens to us, so we stay quiet and docile, what d’you think will happen to us if they find out it doesn’t work anymore? I’ve been here for four years and the drug stopped being as effective as it’s supposed to be a year ago, you’re not even supposed to be awake right now, and I should have told you?” Zanjin ouvre la bouche pour répliquer, mais elle enchaîne : “I’ve been trying to find a way to get out of this place for a year and I should have risked everything by telling you guys what happens to us when we go to sleep? You expect them to be able to act like they don’t know why they feed us a hot meal every night no matter how much money we bring back? Will you be able to?” Jin referme la bouche, incapable de trouver quoi répondre.

“I thought so. Now help me get rid of the body and clean up this mess before they come back with the others.”

Zanjin n’a pas d’autre choix que d’accepter, alors il hoche la tête et s’exécute.


Dernière édition par Zanjin Kang le Dim 17 Mai - 12:55, édité 19 fois
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MessageSujet: Re: JIN » seek and destroy.   JIN » seek and destroy. EmptyLun 13 Avr - 21:43
biographie
ain't afraid to die
16 years old
tw: mutilation, mention de prostitution de mineurs.

“What’s wrong?” lui a demandé Carrie un soir alors qu’il fixait son bol de porridge d’un air livide. “Nothing,” a-t-il répliqué aussitôt, avant de se forcer à manger malgré son estomac noué et la nausée lui barrant la gorge, lorsque Nina lui a lancé un regard noir par-dessus son propre bol. Comment aurait-il pu lui dire ce qui n’allait pas ? Alors Zanjin a gardé le silence et surtout, il a appris à faire comme si il ne savait rien. Il a continué de mentir, même lorsqu’ils sont venus chercher Nina un jour et qu’elle n’est jamais revenue. “You’re seventeen now, time for you to grow up,” a ricané Blake alors que Zanjin retenait Zora pour l’empêcher de courir rejoindre Nina.
Il a gardé le silence, jusqu’au jour où il a été tiré des griffes acérées du narcotique qu’ils leur donnent chaque soir par les hurlements de douleur de Carrie. C’est l’esprit encore engourdi par la drogue qu’il s’est difficilement tourné vers le lit de la jeune fille, ses muscles refusant de lui obéir correctement et le forçant à s’y reprendre à plusieurs fois. Il n’a rien pu faire, parce qu’il a à peine réussi à se tourner suffisamment pour voir Carrie se tordre de douleur sur le lit que la porte s’est ouverte sur deux silhouettes, le forçant à rester immobile et à fermer les yeux.

“Why the fuck is she awake already?” a grogné Blake en s’approchant du lit de Carrie. “I told you it’d be painful,” a fait une autre voix que Zanjin n’a pas été en mesure de reconnaître. “Yeah well, I can’t exactly risk her getting pregnant again, can I?” a répliqué le Dog et Jin a senti sa gorge se nouer. “Sure, but this potion is literally destroying her womb, I told you she’ll be in pain for days before it’ll get better. If she even survives.” “D’you know how much those freaks are ready to pay to fuck a half-Veela? She better survive this,” a sifflé Blake et Jin a entendu l’autre homme soupirer. “I can give her some opium, she’ll be completely out, it should help.” “You do that.”

Zanjin a attendu que les cris de Carrie cessent et qu’ils quittent la pièce avant de ramper hors de son lit pour se traîner jusqu’à elle. Dans l’obscurité, il n’a pas pu discerner son visage, mais il a senti sa peau brûlante et couverte de sueur, entendu sa respiration sifflante et laborieuse. Alors il a pris sa main et les larmes aux yeux, l’a suppliée de s’accrocher.

Lorsque Carrie a enfin ouvert les yeux le troisième jour, Jin lui a tout révélé et lui a promis qu’un jour, ce serait à leur tour de se vider de leur sang.



tw: mention de prostitution de mineurs, torture, hémoglobine, meurtre.

“Come up here, boy,” fait le Wolf en désignant la table qui trône au milieu de la salle à manger. Zanjin hésite une seconde, confus, mais le regard insistant, glacial, qu’il lui lance le secoue. Alors il se dépêche de s’approcher de la table et de s’y asseoir, la gorge nouée alors que Murphy le toise de bas en haut. “Take off your right shoe.” Cette fois, il n’hésite pas, parce que le Wolf a apprécié son assurance quand il s’est pointé pour lui dire que Blake gardait une partie des gains des Rats placés sous son autorité pour lui, avant de réclamer une promotion pour cette information. La dernière chose qu’il veut, c’est donner l’impression à Murphy qu’il ne mérite pas de devenir un Dog. Zanjin s’empresse de retirer sa chaussure et lorsque le Wolf fait un geste pour qu’il lève la jambe dans sa direction, l’adolescent s’exécute, révélant ainsi la marque gravée à même sa chair, le rat qui orne la plante de son pied.

“I can only remove the Tracking Spell,” dit le Wolf en sortant sa baguette pour la pointer sur son pied. “It’ll do you good to remember where you come from anyway.”

Zanjin déglutit avec difficultés. “Yes, sir. Thank you, sir.” Comme s’il pouvait oublier ces huit dernières années, que la marque soit là ou non.

Murphy a à peine commencé la formule que Jin se crispe en se rappelant brusquement du jour où Blake a gravé la marque dans sa chair et surtout, de la douleur. Mais il ne ressent qu’un léger picotement, une sensation de chaleur et puis-- plus rien. La surprise doit se voir sur son visage, parce que le Wolf lui lance un sourire presque moqueur en se redressant.

“Alright, he’s all yours, old man,” dit-il en s’écartant et en faisant signe à l’homme resté en retrait de s’avancer. Le vieillard s’exécute et dépose une boîte en bois ornée de gravures sur la table. “Take off your shirt and lay down on your front.” Pendant une fraction de seconde, Zanjin se fige et son souffle se bloque dans sa poitrine. Il a beau savoir pourquoi le vieil homme lui demande de faire ça, un frisson d’angoisse lui parcourt l’échine à l’idée de retirer son t-shirt face aux deux hommes. Mais l’ancien ne le regarde même pas, trop occupé à ouvrir la boîte pour en sortir son matériel. Alors Zanjin en profite pour prendre une profonde inspiration et retirer son t-shirt avant de s’allonger sur la table en grimaçant à cause du bois froid sur sa peau nue.
Le coeur battant la chamade, il regarde le vieil homme préparer son matériel et ferme les yeux pour se concentrer sur sa respiration et éviter d’avoir une réaction malencontreuse. Lorsque l’aiguille transperce sa peau pour la première fois, au niveau de son omoplate droite, Zanjin sent tous ses muscles se crisper. Mais la douleur n’est pas atroce, ça n’a rien à voir avec celle qu’il a ressentie lorsque Blake a gravé la marque des Warlocks sur la plante de son pied et pourtant, alors il finit peu à peu par se détendre.

Alors que le vieil homme trace le tatouage des Dogs sur sa peau, Murphy s’installe sur une chaise en face de Zanjin qui appuie son menton sur ses deux mains et regarde le Wolf glisser une cigarette sorcière entre ses lèvres avant de l’allumer de la pointe de sa baguette.

“So, I don’t need to remind you that even with the Tracking Spell gone, you’re still Warlock property and any attempt at screwing us over will be severely punished. Right, boy?” dit-il d’un ton calme.

“No, sir,” réplique-t-il immédiatement et il est fier de constater que sa voix ne tremble même pas.

“Good, because I’d hate to have to hurt your little girlfriend, and I’m sure you don’t want that either.” Zanjin serre les dents. “I don’t, sir.” “Such a good Dog,” susurre Murphy avant de longuement tirer sur sa cigarette et d’expulser la fumée dans sa direction. L’odeur lui irrite les narines, mais l’adolescent fait de son mieux pour ne rien montrer et surtout, ne pas bouger alors que le vieil homme tatoue toujours son omoplate.

Duane Murphy est encore plus terrifiant que Blake ne l’a jamais été, mais au moins, il tient ses promesses. Blake s’étant enfui à la seconde où le Wolf est venu lui demander des comptes, Murphy a eu la preuve suffisante que Zanjin ne lui avait pas menti et comme promis, l’adolescent n’est désormais plus un Rat. Ca signifie qu’il a dû abandonner Carrie et les autres et il essaye de ne pas y penser, parce que l’idée de ne pas pouvoir être là pour la jeune fille lui noue les entrailles. “They’ll never let a Half Veela become a Dog, Jin,” lui a dit Carrie la première fois qu’il lui a parlé de son plan et Zanjin a eu envie de hurler, mais il savait très bien qu’elle avait raison. Que lui seul pouvait espérer quitter les rangs des Rats et devenir un jour suffisamment important pour tirer Carrie de là.
Zanjin a l’impression que son épaule est en feu à présent et il doit se concentrer pour empêcher sa magie d’exploser. Heureusement, le vieillard finit par s’écarter et l’adolescent laisse échapper un soupir tremblant lorsqu’il marmonne “Done,” à l’attention du Wolf. L’homme esquisse un sourire et se lève, mais quelqu’un frappe à la porte avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit. “Come in.” Zanjin se redresse et se tourne vers la porte pour voir un homme de main de Murphy pénétrer dans la pièce.

“We found him, boss.”

“Now that’s what I call perfect timing,” dit Murphy avec un large sourire. “Bring him in.”

L’homme hoche la tête et ouvre la porte en grand pour laisser entrer deux autres Dogs qui traînent derrière eux un Blake visiblement mal en point. Zanjin s’empresse d’attraper son t-shirt pour l’enfiler et descend de la table, le coeur battant la chamade.

“Look who decided to join us.” “M-Murphy, I’m sorry, I shouldn’t have-- It was stupid, I--” “Yes, it was. Such a pity. You know what happens to thieves, Blake. If I remember correctly, you’ve always been so eager to punish those little Rats of yours by cutting off their fingers. Of course, you’re not a child anymore, so I would have had to take your whole hand for that, but you ran away,” soupire le Wolf d’un air faussement navré. “And that, Blake, is treason.” Blake pâlit et tente de se débattre, mais Murphy pointe sa baguette sur lui et le Dog se retrouve plaqué contre le mur le plus proche, incapable de bouger.

“Murphy-- B-Boss, please,” gémit-il et Zanjin sent un courant chaud lui traverser le corps avant de s’installer dans sa poitrine, faisant battre son coeur encore plus vite. C’est de la satisfaction, il réalise, une incroyable satisfaction qu’il éprouve en voyant Blake terrifié, en l’entendant supplier comme il a pu le faire toutes ces années, sans succès. Zanjin en veut plus. Il veut voir Blake à genoux, il veut qu’il se mette à chialer comme un gosse, l’entendre gémir encore et encore qu’il est désolé, désolé d’être une sombre merde, un monstre qui l’a frappé et affamé pendant des années, une infâme ordure qui les a drogués, lui et les autres, avant de les vendre à des porcs pour qu’ils-- pour qu’ils--

“Come here, boy,” la voix du Wolf le tire de ses pensées et Zanjin réalise qu’il a les poings serrés et qu’il tremble en fixant Blake avec tellement de haine dans le regard que Murphy l’a bien évidemment remarqué. L’adolescent cligne des yeux et tourne la tête en direction du Wolf, pour voir que l’homme a rangé sa baguette et tient désormais un balisong qu’il ouvre d’un mouvement souple du poignet. Zanjin n’hésite pas avant de s’approcher et Murphy lui agrippe la nuque d’une main ferme avant de lui mettre la lame du balisong sous le nez.

“Punishment isn’t just about making sure the culprit won’t do it again, it’s about sending a message,” dit-il d’un ton calme et Jin sent un frisson lui parcourir l’échine. “It’s about making sure the others know what’ll happen to them if they attempt to do the same,” murmure-t-il et Murphy lui adresse un large sourire. “You’re a clever lad, aren’t you? You should be proud, Blake, you taught him well,” dit-il à l’autre homme qui cesse de chouiner pour lancer un regard noir à Zanjin. “You filthy little rat,” crache-t-il, la haine déformant ses traits alors qu’il tente, sans succès, de se décoller du mur. “Not anymore,” réplique Jin, tirant un rire au Wolf qui lui libère la nuque et s’approche de Blake pour le défaire de son t-shirts de quelques coups précis de sa lame.

“I’ve always felt that using magic for carrying out punishment was too… impersonal,” déclare Murphy d’un ton presque… pédagogue. “You see, as a Wolf, I choose who is worthy of joining us and considering I clearly made a mistake with Blake, it’s my responsibility to make things right.” Il presse la pointe de sa lame contre le pectoral gauche de Blake qui se fige, pâle, les yeux écarquillés, et Zanjin sent son pouls battre à ses tempes alors qu’il imagine déjà la lame s’enfoncer dans la poitrine du Dog, traverser la chair jusqu’à son coeur.

Mais ce n’est pas ce que Murphy a en tête. Jin retient son souffle alors qu’il regarde le Wolf tracer une ligne verticale le long du pectoral de Blake à l’aide du balisong, juste assez profond pour tirer un gémissement de douleur au Dog et faire couler le sang.

Puis il décale la pointe de sa lame et recommence.

Encore.

Et encore.

Et encore.

Zanjin ne sait pas combien de temps ça dure. Il reste planté là, le souffle court alors que Blake gémit et pleure, supplie Murphy d’arrêter à chaque nouvelle entaille formée sur son torse. Il regarde, incapable de bouger, alors que le Wolf s’applique à charcuter l’autre homme avec une précision terrifiante, chaque coupure suffisamment profonde pour provoquer une douleur lancinante et peindre le torse de Blake de son sang qui finit par tacher son pantalon et former une flaque à ses pieds.

Blake finit par arrêter de remuer. La tête baissée entre ses épaules, le souffle faible, il ne crie plus et chaque nouvelle entaille ne lui tire plus qu’un gémissement pathétique alors que son regard vide fixe le sol. Alors Murphy lui agrippe les cheveux et lui relève la tête pour plonger son regard dans le sien. “Giving up, already?” Already ? Zanjin a l’impression que ça fait des heures qu’ils sont là, des heures que Blake se vide de son sang et hurle à s’en briser les cordes vocales.

“Well, I guess the show is over then,” soupire Murphy. “Come here, boy,” dit-il à Zanjin qui sursaute et lève les yeux vers le Wolf avant de s’approcher, la gorge nouée.

“Have you killed before?” demande-t-il et l’adolescent déglutit péniblement. “No,” répond-il, parce qu’il n’est pas censé avoir tué Andrew. Il n’est pas censé être la raison pour laquelle les moldus ont retrouvé son corps au fond de l’eau.

“Time to learn, then,” dit-il en attrapant sa main pour la refermer autour du balisong. Il ne lâche pas prise et le guide jusqu’à Blake, presse la pointe contre sa poitrine, au niveau de son coeur. “There are other ways, of course, but we’ve already made quite a mess, don’t you think?” “Y-yes,” bafouille-t-il.

Il lève les yeux vers Blake, plonge son regard dans le sien. “P-please,” murmure-t-il et Zanjin ne sait pas s’il supplie pour sa vie, ou pour que Zanjin l’achève.

Peu importe. “Fuck you,” dit-il froidement avant d’enfoncer la lame et ça lui demande plus de forces que prévu, ça n’a rien à voir avec trancher la gorge d’Andrew, cette fois, la chair et les muscles de Blake résistent. Le rire presque moqueur du Wolf résonne à son oreille et Zanjin serre les dents. D’un geste brusque, il éloigne la lame, déloge les doigts de Murphy et empoigne le couteau de ses deux mains avant de le ramener brutalement contre la poitrine de Blake.

Le Dog a encore assez de force pour pousser un dernier cri de douleur lorsque la lame s’enfonce complètement dans son torse. Alors Jin tourne la lame d’un coup sec avant de l’arracher brusquement avec un grognement. Essoufflé, les yeux écarquillés, il regarde Blake livrer une dernière bataille. Et puis, enfin, il se fige.

Une main se pose sur son épaule.

“You can keep it,” dit Murphy en désignant le balisong et Zanjin baisse les yeux sur ses mains couvertes de sang.

Le sang à moitié séché qui imbibe le tapis du salon, qui a irrémédiablement taché le parquet. Le crâne éclaté au sol de Wukong, comme un melon bien mûr que l’on aurait laissé tomber par terre. La gorge tranchée de maman, comme un sourire large et obscène face à la terreur figée sur son visage. Le sang sur ses mains. Sur son pyjama.

Zanjin ferme les yeux. “Thank you, sir.”



tw: prostitution de mineurs, racisme.

Zanjin a envie de vomir.

La musique est trop forte et le mélange d’odeur de cigarettes moldues et sorcières, d’alcool, de transpiration et de vapeurs d’opium lui monte à la tête, faisant pulser son sang à ses tempes. Il ne peut regarder nulle part sans apercevoir des corps à moitié dénudés qui bougent au rythme de la musique, des mains qui empoignent une fesse ou un sein découvert, des hommes et des femmes complètement défoncés à l’opium.

Tout le ramène à la première fois qu’il a mis un pied dans un bordel des Warlocks pour faire passer un message de Murphy au Dog gérant l’établissement. A cet instant où son regard a croisé celui de Nina, rendu vide de toute pensée cohérente par l’opium. A ce jour où il a compris que Nina n’avait jamais réussi à s’en sortir et que sa majorité l’avait condamnée à finir dans un de ces bordels, à se faire bourrer d’opium pour que son seul objectif soit de rester suffisamment docile pour obtenir sa prochaine dose.

Tout le ramène à ce moment où Nina a semblé enfin le reconnaître malgré les vapeurs d’opium et où elle s’est mise à rire, hystérique.

Zanjin n’a pas envie d’être ici. Il veut faire demi-tour et retourner à la planque qu’il partage avec les autres Dogs pour se terrer sous sa couette et espérer trouver le sommeil. Il veut partir et tenter d’oublier que des endroits comme celui-ci existent et que s’il n’arrive pas à sauver Carrie, c’est là qu’elle terminera le restant de ses jours, l’esprit tellement rongé par la drogue qu’elle laissera n’importe qui la toucher tant que ça lui permettra d’en avoir plus.

Mais il n’a pas le choix. Parce que Jon et sa bande l’ont traîné ici, sous prétexte qu’à seize ans, il est temps qu’il devienne un homme et que y a pas mieux que les putes des Faces et il sait que leur dire non serait une très mauvaise idée. Ils pensent déjà qu’il est faible parce qu’il est le plus jeune du groupe et parce qu’il vient d’arriver, le traitent comme s’il était toujours un Rat malgré le tatouage qui orne sa peau et le place en tant que leur égal. Ils se moquent de son accent, comme si ça le rendait stupide alors que Zanjin est persuadé d’être plus intelligent qu’eux cinq réunis. Il ne peut pas leur donner une autre raison de penser qu’il n’est pas un homme.

Mais Zanjin a toujours envie de vomir et la simple idée de devoir toucher l’une de ces filles est à deux doigts de lui faire rendre le contenu de son estomac sur le sol collant du bordel.

Pâle et crispé, il regarde Jon échanger avec la grande blonde qui semble avoir un semblant d’autorité ici et fait de son mieux pour ne pas prendre ses jambes à son cou lorsque l’autre Dog le désigne avec un grand sourire en coin avant de fourrer une bourse remplie de gallions entre les mains de la femme. Il n’a même pas le temps de penser à ce qu’il va devoir faire que déjà, Steve le pousse en avant et Jin s’exécute, se laisse entraîner dans un couloir sombre, jusqu’à une porte fermée parmi tant d’autres, alignées le long du couloir.

“We thought you’d like some privacy for your first time, you’ll probably blow your load in ten seconds and no one wants to see that,” ricanne Jon en posant une main sur son épaule. “But don’t worry, we booked her for a few hours, so no one will know anyway.” Il lui adresse un clin d’oeil qui donne envie à Zanjin de lui enfoncer son poing dans la mâchoire, mais il n’a rien le temps de dire car déjà, la porte s’ouvre et ils s’empressent de pousser Jin à l’intérieur. “Don’t worry, she’s getting paid for this, she won’t make fun of your tiny yellow dick,” lance Steve, provoquant l’hilarité générale avant de refermer la porte derrière lui.

“Fucking dickhead,” siffle Jin entre ses dents, le visage rouge de honte lorsqu’il réalise qu’il n’est pas seul dans la pièce. Le faible éclairage lui permet tout de même de clairement voir la jeune femme assise au bord du lit. Elle est nue, ses longs cheveux blonds couvrant à peine sa poitrine et ses yeux clairs sont braqués sur Zanjin qui détourne immédiatement le regard.

“Aw, you’re a shy one, aren’t you?” murmure-t-elle d’un ton doux avant de se lever pour s’approcher de lui et Jin recule d’un pas, son dos rencontrant le bois de la porte derrière lui. “It’s okay, I don’t bite.” Elle rit, désinvolte, et Zanjin a envie de mourir.

“I don’t--” commence-t-il, s’emmêle. “This is a bad idea.”

“Oh?” fait-elle en s’approchant un peu plus. “Is this better?” demande-t-elle et Jin tourne la tête pour voir ses longs cheveux blonds virer au noir de jais, les boucles disparaître pour des mèches raides. Sa peau pâle se colore et la forme et la couleur de ses yeux changent également, tandis que les contours de sa visage se font flous, jusqu’à laisser apparaître une fille complètement différente devant lui.

“No,” hoquète-t-il parce que tout ce qu’il voit, c’est Yanli. Yanli qu’il a abandonnée avec Carrie et les autres, qui peine toujours à parler anglais, Yanli qui l’appelait A-Jin et qui chantait pour lui.

La fille fronce les sourcils. “How about this, then?” demande-t-elle et encore une fois, son corps se modifie, sa peau devient noire, ses cheveux changent de texture et Zanjin finit par se retrouver face à une personne complètement différente.

“Look, I’m just not interested in--” commence-t-il, mais la jeune femme laisse échapper un “Oh!” et ses yeux s’arrondissent. Puis elle esquisse un sourire. “I see.” Jin laisse échapper un soupir de soulagement avant de réaliser qu’elle est encore en train de transformer son corps.

Ses cheveux se raccourcissent et l’adolescent écarquille les yeux en la voyant prendre plusieurs centimètres sous ses yeux, jusqu’à être plus grande que lui. Ses épaules deviennent plus carrées, sa poitrine disparaît pour laisser place à un torse plat, ses hanches se font plus étroites. Peu à peu, toutes ses courbes deviennent des lignes, des muscles se dessinent, sa mâchoire devient carrée et Zanjin finit par se retrouver face à un homme d’à peine vingt ans.

Un très bel homme, entièrement nu, qui lui adresse un sourire en coin et s’approche un peu plus de lui. “That’s what you want, right?” demande-t-elle d'une voix indiscutablement masculine en levant une main pour lui caresser la joue d’un index replié. Zanjin se crispe et réagit avant même de réaliser ce qu’il fait. Il saisit brusquement le poignet de la métamorphomage pour l’empêcher de le toucher à nouveau et crache : Don’t. Touch me,” d’une voix tremblante. Un courant magique le traverse et il la lâche avant de blesser une des précieuses putes des Faces et de se mettre dans une merde noire. Il fait un pas de côté pour s’éloigner d’elle et fait un geste vague de la main.

“I’m not having sex with you,” croasse-t-il faiblement.

Zanjin fouille dans la poche de son pantalon pour en tirer une bourse remplie de gallions et la montrer à la métamorphomage qui n’a toujours pas bougé. “We’re going to stay here for however long they booked you and if they ask questions when we get out, you tell them whatever you want, I don’t care, as long as they think we did have sex. You do that, and this is yours, okay?” demande-t-il avant de déposer la bourse sur la table de chevet, près du lit. “Please. I just-- for fuck’s sake, can you please put some clothes on?” siffle-t-il en détournant à nouveau le regard.

La métamorphomage s’ébroue et se dirige vers la chaise qui se trouve dans un coin de la pièce. “I’m dressed,” dit-elle alors, sa voix redevenue féminine et Zanjin lève les yeux vers elle, pour se retrouver face à une jeune fille qui semble à peine plus âgée que lui - dix-sept, dix-huit ans ? - à la peau mate et aux longs cheveux noirs. Jin laisse échapper un soupir de soulagement en voyant qu’elle a enfilé une robe de chambre.

“You’re weird,” dit-elle en penchant la tête sur le côté et Zanjin pince les lèvres. “But that’s okay, I like weird.” Avec un clin d’oeil, elle se laisse tomber sur la chaise et croise les jambes. “Well, since we’re going to be stuck here for a while… I’m Kamala, what’s your name, Mr ‘I’m-not-interested-in-having-sex’?”

Zanjin soupire. La soirée va être longue.


17 years old
Zanjin glisse une cigarette entre ses lèvres et l’allume à l’aide du zippo qu’Elias lui tend. Il tire longuement sur le tube de nicotine, laisse la fumée envahir sa bouche et ses poumons avant de la souffler par le nez, lentement. “What’s on your mind?” lui demande Ellie et Zanjin fronce les sourcils. “Nothing,” réplique-t-il parce qu’il n’a aucune envie d’en parler. Il voudrait même ne pas avoir à penser à la dernière fois qu’il a vu Carrie, à son regard vide lorsqu’elle lui a dit qu’ils étaient venus chercher Stan un matin et qu’ils ne l’avaient plus revu depuis. La gorge nouée, Zanjin lui a dit qu’il allait chercher où il a été envoyé, mais ça fait deux semaines et il n’a toujours pas trouvé la moindre trace de Stan.
Comme Yanli, qu’ils ont emmenée il y a presque un an maintenant. Jin est coincé à Liverpool, incapable de se déplacer dans d’autres villes aussi aisément que le font la plupart des sorciers et ça rend ses recherches… compliquées. Il n’arrive pas à arrêter de penser à Nina et son regard vide, comme si un détraqueur avait absorbé son âme. Et surtout, il est terrifié à l’idée que la même chose arrive à Carrie. Il n’a pas envie de parler de tout ça à Elias, car Carrie et les autres sont sa responsabilité et les risques qu’il prend pour tenter de les libérer ne regardent que lui.

Heureusement, Ellie n’insiste pas, même si le regard qu’il lui lance veut clairement dire Yeah, right. Zanjin se contente de terminer sa cigarette, les yeux rivés sur les docks où des moldus s’affairent comme chaque jour. Une fois le tube complètement consumé, Jin jette le mégot dans la rue en bas et se relève souplement. “Let’s go back in,” dit-il avant de descendre du toit en empruntant l’échelle pour atterrir dans la cage d’escaliers de secours. Il n’a pas besoin de vérifier pour savoir qu’Elias le suit, et tous deux pénètrent dans le bâtiment pour être accueillis par la voix du vieux Masahiro qui chante un air enjoué, le nez penché par dessus une de ses cuves fumantes.
“Are you high already, old man?” soupire Zanjin et l’ancien ne daigne même pas lui répondre, il continue de chanter dans sa langue maternelle, des paroles que Jin est bien incapable de comprendre. Elias hausse les épaules et va se planter devant l’énorme tas de dragées jaunes qu’il commence à répartir dans les sachets qui seront par la suite distribués aux différents revendeurs du gang. C’est un travail long et répétitif, chaque sachet doit être pesé pour s’assurer qu’ils font bien tous le même poids, puis ajusté en fonction.

Ça n’a rien de passionnant, mais opposé à ce que Zanjin a déjà dû faire pour les Warlocks, il préfère cent fois être ici, à compter des SMILEs et à tout faire pour rester loin des vapeurs d’Alihotsy qui ont clairement grillé le cerveau de Masahiro.

Le vieux est complètement flingué, mais il est le seul adulte en qui Zanjin a confiance. Il est aussi le seul qu’il respecte, car tous ceux que l’adolescent a rencontrés jusqu’ici n’ont fait que susciter la peur et un besoin viscéral de leur rendre la monnaie de leur pièce, un jour. Masahiro n’est pas un homme bien, pas comme l’inspecteur de la BPM que Jin a passé des mois à observer avant de commencer à lui donner des informations sur le gang. Robert Wilson est la définition même de la droiture, de la bonté et de la bienveillance. Kato Masahiro est une ordure égoïste qui se fiche pas mal des vies que sa précieuse drogue fout en l’air et qui n’hésiterait pas une seule seconde à trancher la gorge de quiconque aurait le malheur de lui déplaire. Mais pour une raison qui échappe à Zanjin, il a décidé qu’il les aimait bien et de les prendre sous son aile.

Masahiro est un mentor implacable, les hématomes qui marquent la peau de Jin et Elias en sont la preuve, mais l’adolescent ne s’est jamais senti aussi bien dans son propre corps que depuis que le vieux fou a décidé de les former.

“Hey, old man,” l’interpelle Jin en se détournant de sa pile de SMILEs pour observer Masahiro qui n’a toujours pas cessé de chanter. “Could you teach me how to Apparate?” Pas de réponse. L’adolescent fait de son mieux pour ne pas se montrer impatient, parce qu’il sait très bien comment ça finit lorsqu’il a le malheur de montrer le moindre signe d’agacement envers lui. “I think I’m ready, my magic is stable now.” Plus stable qu’elle ne l’a jamais été, en tout cas.

Masahiro arrête enfin de chanter. Le vieil homme se tourne vers lui, l’observe de bas en haut et Zanjin corrige immédiatement sa posture. “Nope,” réplique-t-il alors avant de lui tourner le dos. Jin ouvre la bouche, outré, mais la referme aussitôt, pour éviter de dire une connerie. Le garçon inspire profondément. “Why not?” demande-t-il en essayant de ne pas sonner trop énervé.

“Because then you’ll do stupid things and get yourself killed. You’re not ready yet.”

Zanjin pâlit un peu. Une fois de plus, il ne peut s’empêcher de se dire que le vieux fou peut lire dans son esprit, parce qu’il semble savoir exactement pourquoi Jin veut apprendre à transplaner et l’idée lui noue les entrailles.

“Fine,” marmonne-t-il avant de retourner à sa pile de SMILEs.

Masahiro recommence à chanter.


18 years old
tw: mention de prise de drogue forcée, de prostitution de mineur et de pédophilie.

Robert Wilson regarde sa montre, soupire et fait signe à la serveuse d’approcher pour passer commande. La moldue lui adresse un large sourire et disparaît avant de revenir quelques minutes plus tard avec un grand café qu’elle dépose sur sa table. L’inspecteur est venu seul, fidèle aux instructions transmises par Zanjin et l’adolescent prend une profonde inspiration avant d’abaisser la capuche de son gilet et de pénétrer dans le café. Il fait mine de balayer les quelques tables du regard, comme s’il cherchait quelqu’un, puis finit par s’arrêter sur l’inspecteur et s’avance vers lui. Le jeune homme s’installe sur la chaise en face de Wilson qui lève la tête vers lui et écarquille les yeux en le voyant. “You--” “Yes,” le coupe Zanjin à voix basse. Oui, il est la personne à l’origine des lettres que l’étrange oiseau bleu lui fait parvenir depuis plus d’un an. “But you’re--” “If you say ‘just a kid’, I’ll stab you,” réplique Jin, l’agacement clairement visible sur ses traits.
“Now, explain,” exige-t-il froidement. Wilson ouvre la bouche, mais il la referme lorsque la serveuse s’approche de leur table. “Hello, can I get you anything?” demande-t-elle avec un sourire. “Sure, coffee, please. And pancakes. Dad, you skipped breakfast again, right? He’ll have some too,” dit-il avec un regard insistant en direction de Wilson qui le surprend en réagissant à peine à être appelé dad par Zanjin. “Sure thing,” dit-il avec un sourire. La serveuse hoche la tête et leur promet de revenir vite avec leur commande.

“You’re buying, by the way,” dit Jin en se laissant aller contre le dossier de la banquette. L’inspecteur lui lance un regard sombre, mais il ne proteste pas. “I told you not to contact me anymore because it’s not safe,” dit-il alors avec un soupir et Zanjin fronce les sourcils. “You didn’t seem to have an issue with it for the past year. What changed?” demande-t-il en serrant les dents. “You-Know-Who has taken over the Ministry of Magic, son.” “And?” réplique-t-il en se retenant de lui dire de ne pas l’appeler comme ça. Il n’est le fils de personne, plus maintenant, plus depuis longtemps. “And it means that the MLES has a shit ton of work, so they decided to shut down the case,” répond Wilson d’un air désolé.
Zanjin sent son sang se glacer dans ses veines. What?” siffle-t-il entre ses dents. Wilson soupire. “It’s just an excuse, they’ve been waiting for an opportunity to get rid of this case for years. The political situation just gave them the perfect official reason to do so. They’ve made it clear that if I kept digging, I wouldn’t like the outcome,” explique Wilson avec une grimace et Zanjin le fixe avec des yeux ronds.

“So what, you’re giving up?” “Son, I--” Don’t call me that!” crache-t-il brusquement. “I’ve been risking my life for more than a year to help you work on that case, you’ve barely made any progress, and now you’re giving up? Do you have any idea--” Il s’interrompt soudainement, parce que la serveuse est de retour avec leur commande et son sourire se fane lorsqu’elle sent la tension qui émane de Jin, mais elle ne fait aucun commentaire en déposant les deux assiettes de pancakes et le café qu’il a commandé sur la table. “Thank you,” dit Wilson avec un sourire crispé et Jin attend qu’elle soit partie avant de reporter son attention sur l’inspecteur. “D’you know what happens to the prettiest of us, Detective? The ones with Veela or Nereid blood running through their veins?” Wilson pince les lèvres, mais il ne dit rien. Zanjin lui a déjà parlé de la drogue et de ce qui arrive aux gamins qui ont la malchance de ne pas ressembler à une bande de gobelins mal nourris, alors il se doute qu’il ne va pas aimer ce que Zanjin s’apprête à lui dire, mais peu importe.
“They give them something that prevents their body from aging,” dit-il et il ne peut s’empêcher de voir Carrie qui malgré les années, ne semble toujours pas avoir plus de douze ans. Carrie qui a toujours l’air d’une gosse et qu’ils ont marquée d’une colombe sur l’omoplate avant de l’envoyer dans un des bordels de Liverpool. Carrie qu’il n’a pas réussi à sauver et qui lui a souri en lui promettant que tout irait bien, qu’elle avait confiance en lui, qu’elle savait qu’il finirait par y arriver. “And once they decide they’re not kids anymore, they replace the Sleeping Drug with opium, pump them full of it until they don’t care about who fucks them if it can get them their fix.” Jin tremble, et Wilson semble à deux doigts de vomir dans son assiette de pancakes à laquelle il n’a pas touchée.

“And now you’re giving up because it’s too dangerous? I’d be dead or begging for my next fix with my mouth full of cock if I had decided to do nothing because I was too scared of the outcome,” siffle-t-il entre ses dents et il voit Wilson qui tressaille à la violence de ses mots. Tant mieux. “I’m not,” répond alors l’inspecteur d’une voix rauque, mais ferme. Jin ferme la bouche. “I’m not giving up. I came here to tell you that I’m going to have to lay low for a while, that it’s going to slow everything down and make it ten times more dangerous, but I am not giving up.” Le jeune homme serre les poings sous la table et se concentre pour ne pas laisser sa magie exploser. Ca fait longtemps que ça ne lui est pas arrivé, grâce à Masahiro, et foutre le feu à un café moldu est la dernière chose dont il a besoin là tout de suite.

Il n’aurait pas dû perdre son temps avec Wilson. L’inspecteur est un homme bon et il ne doute pas une seule seconde de la sincérité de ses paroles. Il veut l’aider, il veut mettre un terme au trafic d’enfants des Warlocks, démanteler le gang et sauver tous les gamins qu’ils ont enlevé et peu à peu transformés en morts-vivants ou en assassins. Mais un seul homme ne suffira pas. Et Zanjin est bien placé pour savoir à quel point la BPM est pourrie de l’intérieur, rongée par les pots de vin, remplie de flics prêts à fermer les yeux sur les activités criminelles des gangs pour arrondir leurs fins de mois.

La justice n’est qu’un mythe.

“Maybe you should,” murmure-t-il alors d’une voix rauque. “What?” Le jeune homme hausse les épaules. “You got a wife, kids? That’s what they’ll go after if you poke your nose into the Warlocks’ business again, you know that, right?” Wilson serre les dents et Jin lui adresse un sourire crispé. “So maybe you should give up. It’s not like you’ve been very helpful anyway,” dit-il avant de se relever. “Wait!” appelle Wilson en se levant à son tour, mais Jin se contente de lui lancer un regard navré.

“Don’t worry, Detective. Take care of your family, I’ll take care of mine.”

Il s’empresse de quitter le café avant que l’inspecteur puisse dire quoi que ce soit.


19 years old
“Murphy’s dead,” lâche Elias une fois qu’il a terminé de grimper à l’échelle pour le rejoindre sur le toit. Les yeux fermés, Zanjin prend une profonde inspiration et reste concentré sur les mouvements que Masahiro leur a enseignés. “They found out he was muggleborn and killed him when he refused to give up his wand and follow them.” Jin termine sa série de katas et ouvre les yeux pour poser son regard sur Elias qui le fixe avec un sourire en coin. “I thought you’d like to know.” Zanjin arque un sourcil. “I wonder why,” dit-il calmement et Ellie lève les yeux au ciel. “Spar with me?” demande Jin en faisant quelques bonds souples pour faire circuler le sang dans ses jambes. “Someone’s in a good mood,” se moque Elias, mais il se débarrasse de sa veste et se plante en face de Jin qui lui adresse un large sourire.
Il est de bonne humeur, oui. Car petit à petit, les pions adverses se font éliminer du plateau et il n’a même pas besoin de faire tant d’efforts que ça pour nettoyer les rangs des Warlocks. Le régime de terreur instauré par Lord Voldemort en fait trembler plus d’un, mais pas Zanjin, qui a trouvé dans ces nouvelles lois anti-hybrides et nés-moldus un moyen très simple et sûr de se débarrasser de tous ceux qui se tiennent entre lui et son objectif.

Duane Murphy n’était qu’un obstacle parmi d’autres et maintenant qu’il a été éliminé, Zanjin peut se concentrer sur sa prochaine cible.

Elias et Jin s’entraînent jusqu’à ce qu’ils soient couverts de sueur, essoufflés, les muscles douloureux d’avoir été tant sollicités. Il n’y a pas de place pour la retenue dans leurs combats, car Masahiro leur a toujours appris à tout donner. Le souffle court, Jin se laisse tomber sur le sol et attrape la bouteille d’eau qu’il avait emportée avec lui pour en boire une bonne moitié d’une traite avant de jeter la bouteille à Elias qui l’attrape habilement.

“So,” dit l’aîné avant de finir la bouteille. “Who’s next?”

Le sourire qui prend place sur le visage de Zanjin lui donne la réponse qu’Elias redoutait et attendait impatiemment à la fois.

“You’re insane.”

“And yet, here you are. What does that say about you?” contre Jin avec un sourire en coin.

20 years old
tw: maltraitance, drogue.


“Where is she?” s’exclame Jin en claquant la porte derrière lui. Il se fige en voyant le sang sur les vêtements d’Elias et déjà, imagine le pire. “It’s not mine. Nor hers. The VB was already there when I arrived, I had to fight my way out.” “Where. Is. She?” insiste Zanjin. Ellie soupire. “In your room. She’s-- she’s in a pretty bad shape, Jin.” Mais il ne l’écoute déjà plus. Le jeune homme se précipite dans sa chambre et se fige lorsqu’il voit la silhouette petite et menue étendue sur le lit. Carrie est encore plus pâle et maigre que dans son souvenir. Elle est inconsciente et Jin sent son coeur se serrer lorsqu’il remarque les hématomes sur sa peau trop blanche. Lentement, il s’approche du lit et s’assoit à côté d’elle avant d’approcher une main de son visage pour caresser sa joue froide. “Carrie,” murmure-t-il d’une voix rauque. “I’m sorry it took so long.” Elle a dix-neuf ans et pourtant, il a l’impression de voir la même gamine qu’il a abandonnée le jour où Murphy a fait de lui un Dog. Ca le rend malade.
Des bruits de pas attirent son attention et Jin se tourne vers Elias qui le fixe d’un air inquiet, les sourcils froncés. “I need to clean her up. Can you-- can you help me?” demande-t-il faiblement. Ellie hoche la tête et disparaît. “I’m going to give you a bath, okay?” dit-il à Carrie, toujours inconsciente. “And then I’ll get you dressed, give you something for your injuries. And-- and then--” Et ensuite, il restera à son chevet, pendant qu’elle se battra contre le manque. Il lui tiendra les cheveux quand le manque la fera vomir, la consolera quand il la fera pleurer, la laissera le frapper et le maudire quand il la mettra tellement en colère qu’elle en viendra à le haïr.

Jin serre les dents pour retenir ses larmes.

“Bath is ready,” lui parvient la voix d’Elias. Zanjin le remercie et se redresse avant de passer ses bras sous les genoux et les bras de Carrie pour la soulever. Elle est si légère qu’il doit encore faire un effort pour ne pas fondre en larmes et il la ramène contre lui, s’assure que sa tête et logée contre son torse avant de l’emmener dans la salle de bain. La baignoire est remplie d’eau chaude et Jin l’assoit sur le rebord en prenant garde de bien la tenir alors qu’il la débarrasse du peu de vêtements qu’elle porte encore.
Il dévoile plus de peau pâle, les quelques cicatrices qu’ils n’ont pas réussi à complètement faire disparaître et encore plus d’hématomes. La gorge nouée, Zanjin lui passe alors une jambe dans la baignoire, puis une autre, avant de complètement la plonger dans l’eau, jusqu’aux épaules. Son regard s’attarde sur la colombe qui bat tranquillement des ailes, lovée sous le sein de Carrie et il doit prendre sur lui pour ne pas se mettre à hurler.

Zanjin inspire profondément et avec des gestes tendres, entreprend de passer un gant recouvert de savon sur chaque parcelle de peau pâle et contusionnée qu’il peut atteindre. C’est lorsqu’il commence à humidifier ses cheveux pour les nettoyer que Carrie émet un son plaintif et finit par remuer, alors il se fige et attend qu’elle ouvre les yeux.

Il peut voir à ses pupilles rétractées que l’opium pollue encore son esprit et Carrie cligne plusieurs fois des yeux, l’air confus avant de sembler le reconnaître. “Jin?” murmure-t-elle d’une voix rauque. “Yes. I’m here, I’m right here. You’re safe now. I’m never leaving you again.” Carrie lui adresse un sourire qui n’atteint pas son regard.

“Liar,” souffle-t-elle et ses paupières se ferment alors qu’elle sombre à nouveau.

Ce simple mot lui fait l’effet d’un coup de poing dans l’estomac. Cette fois, Zanjin est incapable de retenir ses larmes et il va presser son visage contre les cheveux humides de Carrie, pour y étouffer ses sanglots.


21 years old
tw: meurtre, hémoglobine.

Adam Jenkins déboutonne le haut de sa chemise et se traîne jusqu’au salon pour ouvrir le cabinet qui contient sa réserve d’alcools pour se servir un verre de whisky pur feu. C’est seulement lorsqu’il porte le verre à ses lèvres qu’il remarque l’homme assis sur son fauteuil préféré et le Lion des Warlocks lâche son verre pour tirer sa baguette de son holster. Le verre se brise par terre et il a à peine le temps d’agripper sa baguette qu’elle lui échappe de la main et atterrit dans celle tendue de l’inconnu. “Who are you?” s’exclame Jenkins et Zanjin esquisse un sourire en coin. “Your successor,” dit-il simplement. Jenkins écarquille les yeux. “You-- you’re the one behind all this,” souffle-t-il et le sourire de Jin s’agrandit. Le jeune homme se lève et s’approche calmement de Jenkins qui le fixe d’un air méfiant.

Il ne le sous-estime pas, c’est intelligent de sa part. Enfin, s’il a compris que Zanjin était l’homme derrière les multiples disparitions et assassinats de la plupart des hommes de Jenkins, il a également compris qu’il valait mieux le prendre au sérieux.

“Indeed,” dit-il avant de se planter face au Lion. “I must admit, it was hard to find you. But I suppose hiding your identity was a necessity, to protect your wife and children,” admet-il et se délecte de voir Jenkins pâlir. “Where are they? What did you do?” demande-t-il d’une voix tremblante. Zanjin grimace et lève un regard navré vers lui. “Lion cubs rarely survive a power shift, Jenkins,” déclare-t-il tristement. Jin n’est pas un monstre, il a fait ça proprement, en leur tranchant la gorge dans leur sommeil. Il est bien placé pour savoir que laisser vivre les enfants d’un homme que l’on vient exécuter est une grave erreur. Les enfants se souviennent et s’ils survivent, se vengent. Zanjin n’allait pas risquer qu’un des marmots de Jenkins vienne un jour lui planter un couteau dans le dos.

“You-- they’re just kids,” hoquète Jenkins et cette fois, Jin doit rire face au ridicule de ce qu’il vient de dire. “You’re sitting on an empire built by child trafficking and prostitution, are you really willing to lecture me on this, Jenkins?” L’homme serre les dents et le fusille du regard. “Don’t look at me like that, I could have sold them instead.” Jenkins se jette sur lui, mais Zanjin est plus rapide. D’un geste habile, il tire son balisong de sa poche, l’ouvre et plante la lame dans l’estomac du Lion. L’homme se fige avec un hoquet de douleur et Jin tourne la lame avant de la retirer d’un coup sec. Jenkins s’agrippe à lui, mais ses jambes se dérobent sous son poids et il finit à genoux devant Jin qui lui agrippe les cheveux pour lui relever la tête et exposer sa gorge.

“Long live the king,” déclare-t-il solennellement avant de l’égorger d’un geste précis.

Ça le fascine toujours autant, la surprise qui se lit sur les traits de ceux qui sentent leur vie leur échapper en même temps que leur sang s’échappe de la plaie. La façon dont ils ouvrent la bouche pour essayer de parler, sans être capable d’émettre autre chose que des gargouillis incompréhensibles. Jin le libère et le regarde s’effondrer, son corps secoué de quelques spasmes avant qu’il finisse enfin par s’immobiliser.

Zanjin ne s’attarde pas plus longtemps. Il a du pain sur la planche.


24 years old
tw: meurtre déguisé en suicide.

Zanjin ne devrait pas être ici, mais c’est plus fort que lui. Il se dit que c’est pour s’assurer que le travail a été bien fait, mais en réalité, il sait qu’il est planté devant la maison des Wilson à attendre qu’ils sortent le cadavre de l’inspecteur pour se punir d’avoir fait tuer le seul homme à avoir réellement tenté de les sauver, Carrie et lui. La porte d’entrée s’ouvre et sur une civière portée par deux hommes, se trouve un sac mortuaire. Derrière eux, Zanjin peut voir la veuve de Wilson, une main plaquée sur sa bouche alors qu’elle sanglote en serrant sa fille dans ses bras.

Il ne sait pas laquelle des deux a découvert Robert, pendu dans son bureau.

Un craquement sonore retentit et Zanjin aperçoit un jeune homme qui vient de transplaner sur les lieux et se fige en voyant le sac mortuaire. Il porte un uniforme de la BPM et Jin ne discerne qu'une tignasse en bataille, de sa position. “Mrs Wilson, I--” commence-t-il d’une voix rauque, qui se brise avant même qu’il puisse terminer sa phrase. La veuve Wilson hoquète et lui fait signe d’approcher.

L’homme lui tombe presque dans les bras. Ils s’accrochent désespérément l’un à l’autre et leurs sanglots déchirants nouent les entrailles de Zanjin qui détourne enfin le regard. Il en a vu assez pour se sentir coupable jusqu’à la fin de ses jours.

“Why did you have to keep digging,” murmure-t-il d’une voix rauque.

Il transplane.


26 years old
“You’re a bloody idiot,” dit Carrie froidement et Zanjin soupire. “I don’t want to hear it,” réplique-t-il sans même lever le nez des parchemins qu’il est en train d’étudier. “Wei Wang--” “Wei Wang gave the order that led to my parents’ murder,” déclare-t-il sèchement. “I promised you I’d kill all the people responsible for our sufferings. Wei Wang is the reason I became a fucking slave, he had to go.” Carrie pince les lèvres. “If this leads us to a war against the Wangs--” “It won’t. And if it does, we’ll take care of it. Like we’ve taken care of everything else. Together.” Cette fois, il relève les yeux, pour plonger son regard dans celui de la jeune femme. Se faire toiser ainsi par ce qui a tout l’air d’être une gamine de seize ans aurait de quoi faire rire n’importe qui d’autre, mais Zanjin n’éprouve qu’une infinie tristesse mêlée d’une colère qu’il ne peut même plus diriger vers quelqu’un. Ils sont déjà tous morts, après tout.

“You’re still a bloody idiot,” déclare Carrie. “Anything else?” demande-t-il en arquant un sourcil.

“No,” lâche-t-elle avant de tourner les talons pour quitter son bureau. Zanjin doute que c’est tout ce qu’elle avait envie de lui dire, mais Carrie sait très bien que ça ne sert à rien de s’avancer sur ce terrain là avec lui. Il sait qu’elle se prépare déjà à nettoyer derrière lui au besoin et ça suffit à lui donner conscience tranquille. Depuis son perchoir, Suibian laisse échapper un piaillement qui sonne presque interrogateur et Zanjin esquisse un sourire.

“Don’t worry,” dit-il à l’attention de l’oiseau. “We’ll be fine.”

I’ll make sure of it.



Dernière édition par Zanjin Kang le Mer 5 Aoû - 19:32, édité 16 fois
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MessageSujet: Re: JIN » seek and destroy.   JIN » seek and destroy. EmptyLun 13 Avr - 21:50
BOSS.
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MessageSujet: Re: JIN » seek and destroy.   JIN » seek and destroy. EmptyLun 13 Avr - 21:52
cette beauté JIN » seek and destroy. 736882016 j'ai hâte d'en savoir plus JIN » seek and destroy. 2223887705
rebienvenue JIN » seek and destroy. 2223887705
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MessageSujet: Re: JIN » seek and destroy.   JIN » seek and destroy. EmptyLun 13 Avr - 21:53
ce personnage a l'air si dingue, et ce fc je connaissais pas mais mamamia JIN » seek and destroy. 2375806104
(re) bienvenuuuue chez toi JIN » seek and destroy. 736882016 JIN » seek and destroy. 736882016
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MessageSujet: Re: JIN » seek and destroy.   JIN » seek and destroy. EmptyLun 13 Avr - 22:48
hâte d'en découvrir plus, j'adore le nom de son animal lié mdr
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MessageSujet: Re: JIN » seek and destroy.   JIN » seek and destroy. EmptyLun 13 Avr - 22:51
JE VEUX EN SAVOIR PLUUUUS DRAMAAAA DRAMAAAA

Jpp déjà et les gifs que tu nous teases là sur le serveur c'est trop, c'est trop JIN » seek and destroy. 1215722860 JIN » seek and destroy. 1215722860 La suite JIN » seek and destroy. 422440023 On attend JIN » seek and destroy. 422440023

Bienvenue chez toi, t'es le meilleur, trop contente de pouvoir assister à cette multiplication hehe
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Rebienvenue ici, camarade du crime organisé ! Au plaisir de collaborer JIN » seek and destroy. 422440023
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Hayes Donnachaidh
DEATH EATER
Hayes Donnachaidh
Date d'inscription : 12/04/2020
Messages : 1045
Crédit : profile; (avatar) writerinafoxhole, (gifs) tumblr — signature; (gif) writerinafoxhole
Âge : il maintient le cap vers le demi-siècle, quarante-sept ans sous la ceinture, comme le bon vin, il se bonifie avec l'âge
Occupation : spécialiste en cartographie historique et topographie maritime, pirate pendant plus de dix ans, recherché par les autorités britanniques jusqu'à son arrestation en 1991. Responsable du bureau international des lois magiques, section maritime au sein du département de la coopération magique internationale depuis sa sortie de prison. Navigateur lors de l'expédition de l'Athéna en 2006, il attend le prochain voyage avec beaucoup d'impatience
Allégeance : sorcier de sang-mêlé depuis plusieurs générations, ses cousins, neveux et nièces font perdurer la lignée s'assurant de ne pas entacher les générations d'unions sorcières, tout écart n'est pas permis
Particularité : les défunts murmures depuis plusieurs siècles aux oreilles des Donnachaidh, on ne s'y habitue jamais vraiment, on bloque par la magie de l'esprit, afin de ne pas laisser les fantômes déteindre sur soi et on ne s'attarde pas dans les lieux familièrement hantés et on résiste, comme on peut, à l'appel du Voile. La mort déjà omniprésente, il a fallu que s'ajoute une malédiction irlandaise, le liant au Dullahan, une sombre histoire de têtes coupées
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t5660-don-t-lose-your-hea
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DRAMAAAA c'te classe, c'est too much, please let them drink and chat autour d'un bon verre d'alcool. ça envois déjà du lourd et j'adore! bonne rédaction JIN » seek and destroy. 736882016 et amuse-toi bien avec cet énième compte (bowingtoyouforthat)
enfin, attention de ne pas marcher sur nos plattes bandes  JIN » seek and destroy. 1144129201
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