« Heard you were leaving us for a few days? fait Ginny en s’étendant de tout son long sur son lit et en observant Hermione ranger quelques affaires dans son sac enchanté. « Yes. I’m taking your brother on a secret mission. » Ginny grimace. « What kind of mission? » Hermione suit son regard et se rend compte qu’elle est justement en train de mettre des sous-vêtements dans son sac. « Ginevra Weasley! It’s not what you think! » La blonde ne semble pas particulièrement convaincue, et elle se permet donc de jouer des sourcils, ce qui ne manque pas de faire rougir Hermione qui cache son visage derrière ses cheveux bouclés - qu’elle n’a pas réussi à coiffer comme elle le voulait ce matin.
C’est vrai, ce n’est pas une vraie mission.
Mais ce n’est pas non plus ce à quoi Ginny pense, bien évidemment. Comme les autres, elle ne se doute de rien quant à ce qu’il se passe avec Ron. Et c’est tant mieux. Le moins les autres sont au courant des détails de leur relation, le mieux c’est pour eux aussi : ils n’ont pas à faire face aux regards, aux questions, et à tout ce qui rendrait la situation encore plus difficile.

Comme prévu, Hermione est dans le hall à dix-neuf heures pétantes, avec son sac rempli d’affaires de toutes sortes, dont celles de Ron.
Comme elle s’y attendait, Ron n’apparaît en haut de l’escalier que quinze minutes plus tard. Il s’y prend toujours au dernier moment, et elle l’attend toujours. Ça lui fait lever les yeux au ciel. « Prêt ? » demande-t-elle finalement quand il la rejoint enfin. « Je ne sais toujours pas où on va. Pourquoi j’ai pas été briefé ? » C’est probablement la dixième fois, depuis ce matin, qu’il pose ces questions. Mais Hermione, comme les neuf autres fois, refuse de répondre clairement. « J’ai été briefée. Je te dirai tout quand on arrive. » Elle sent bien qu’il est un peu méfiant. Ce n’est pas le genre d’Hermione d’être aussi mystérieuse. Il le sait, que c’est louche, tout ça.

Alors forcément, quand ils transplanent et qu’il se rend compte qu’ils sont au beau milieu d’une plage, que le village derrière eux est minuscule, il fronce les sourcils. « Ce n’est pas une mission. J’ai menti. » dit-elle immédiatement, parce qu’elle est incapable de lui mentir et surtout, qu’elle veut qu’ils profitent de chaque minute qu’ils ont avant que les choses tournent, inévitablement, mal. « Ce sont des mini-vacances. Des mini-vacances à la mer. » Elle lui sourit, attendant le moment où il va se mettre un peu en colère. Ron n’est pas du genre à vouloir prendre des vacances. Elle sait très bien ce qu’il va lui dire : ils ont des choses plus importantes à faire, ils doivent retrouver Harry, ils doivent continuer leur quête… Il a la tête dans le guidon, et des oeillères, depuis des mois. « Je savais que si je te le proposais, tu n’accepterais jamais. Mais maintenant on est là, et tu sais comme moi que tu en as besoin. » Il en a besoin, plus qu’elle d’ailleurs, mais elle ne crache pas sur quelques jours loin de leur réalité. « Tu dois rester. J’ai vraiment envie qu’on passe du temps ensemble. J’ai vraiment besoin de souffler. » dit-elle, jouant sur la corde sensible. « S’il te plaît, reste. Pour moi. » Elle lui envoie un regard suppliant et joint ses mains devant sa poitrine. Elle prie pour qu’il ne transplane pas après lui avoir ri au nez.

Hermione lui a dit qu’elle s’occupait de ses affaires pour la mission ultra confidentielle dans laquelle elle le traîne. Tellement confidentielle qu’il n’est au courant de rien. Quand il a voulu questionner les autres, on lui a répondu par un haussement d’épaules. Personne ne semble au courant d’une quelconque mission qui les concerne tous les deux et ça rend Ron soucieux. Il jette un coup d’oeil à sa chambre avant de partir. Il a bien sa montre au poignet et sa baguette magique dans la poche intérieure de sa veste. Il a pris aussi son petit carnet et son crayon parce qu’il compte bien noter tous les détails pendant la mission histoire de ne rien oublier puis il sort de sa chambre pour rejoindre Hermione qui l’attend en bas. « Prêt ? » Il descend les marches et finit par dire : « Je ne sais toujours pas où on va. Pourquoi j’ai pas été briefé ? » Il s’était dit qu’il lui faisait confiance, mais ça le dérange de ne pas savoir ce qu’il se passe. Hermione n’est pas du genre à garder des secrets avec lui. Il a essayé de lui arracher des informations, mais toujours sans succès. Et ça le contrarie. « J’ai été briefée. Je te dirai tout quand on arrive. » Il fronce de nouveau les sourcils et voudrait protester, mais à la place, il se contente de la suivre.

Lorsqu’il ouvre les yeux et qu’il voit la mer, il se tourne vers Hermione et lâche doucement la manche de son haut en fronçant les sourcils. « Ce n’est pas une mission. J’ai menti. Ce sont des mini-vacances. Des mini-vacances à la mer. » Ron reste un long moment sans réagir. Des mini-vacances ? Hermione qui propose des mini-vacances ? Enfin… non, elle ne propose pas, elle impose des mini-vacances. Ron soupire, veut protester et probablement rentrer pour se remettre dans les missions, mais le sourire qu’elle lui offre fait battre son coeur un peu plus rapidement et adoucit son envie d’annuler tout ça. « Je savais que si je te le proposais, tu n’accepterais jamais. Mais maintenant on est là, et tu sais comme moi que tu en as besoin. Tu dois rester. J’ai vraiment envie qu’on passe du temps ensemble. J’ai vraiment besoin de souffler. S’il te plaît, reste. Pour moi. » Ron l’étudie un moment. Elle a l’air si fatigué et résigné et il sent qu’elle a besoin de ça autant que lui. Le bruit des vagues apaise sa raison. Mais est-ce que les autres ne vont pas leur en vouloir de partir comme ça ? Il pince ses lèvres avant de passer une main dans ses cheveux et de soupirer. “Tu me connais trop.” Elle avait raison. Il aurait dit non et ils seraient restés au Manoir à chercher un moyen de tirer Harry de cette situation et rien de plus. Ou chercher de nouvelles pistes pour les horcruxes. Peut-être qu’Hermione a raison et que ces mini-vacances vont leur faire du bien. “J’ai demandé à une bonne partie de l’Ordre s’ils savaient quelle était cette mission. Personne a su me répondre. J’ai dû passer pour un imbécile.” Il penche la tête sur le côté en se disant qu’Hermione est trop maligne pour son propre bien.

Il tourne enfin son regard vers la mer. Il fait beau et elle n’est pas trop agitée. Il plisse un peu les yeux avant de poser son regard sur Hermione. “Les autres ont de quoi nous contacter en cas d’urgence ?” Parce qu’il vient de se rendre compte qu’il a oublié son téléphone dans sa chambre. Il a pensé à tout le reste, sauf à ça. “Combien de temps tu as prévu pour ces mini-vacances ?” Comme elle a gardé tous les détails pour elle, Ron est totalement dans le flou, mais il est partant pour se laisser guider par la jeune femme. Peut-être que ça va leur permettre de prendre du recul sur tout ça. En dix ans, ont-ils déjà pris le temps de souffler de toute façon ?

Elle le voit qui hésite, qui réfléchit. Elle ne le quitte pas des yeux, espérant que l’insistance de son regard suffise à le faire culpabiliser s’il pense à la ramener à Saint James. Tu me connais trop. Hermione sourit. Évidemment, qu’elle le connaît trop. Ça fait plus de dix ans qu’ils ne se quittent pas d’une semelle. Dix ans qu’ils gravitent l’un autour de l’autre à s’observer, se tester, se détester et parfois, à s’aimer, aussi. J’ai demandé à une bonne partie de l’Ordre s’ils savaient quelle était cette mission. Personne a su me répondre. J’ai dû passer pour un imbécile. Elle fait non de la tête. Officiellement, on part vraiment en mission… sérieuse. Les autres ne sont pas obligés de savoir. Elle n’arrive pas à croire que c’est elle qui est en train de dire ça. Il y a dix ans, elle n’aurait jamais osé inventer à Kingsley une piste pour embarquer Ron en vacances. Elle ne sait pas si c’est qu’elle grandit ou qu’elle régresse, mais ce qu’elle sait, c’est que pour une fois dans sa vie, elle n’a aucun regret. Les autres ont de quoi nous contacter en cas d’urgence ? J’ai mon téléphone. Et on peut transplaner à n’importe quel moment si besoin. dit-elle, consciente que ça va le rassurer et probablement le faire plier pour de bon. Combien de temps tu as prévu pour ces mini-vacances ? Hermione regarde la mer, et hausse les épaules. Le temps dont on aura besoin. On peut rester deux jours. On peut rester une semaine. Ou plus. explique-t-elle. Il doit se demander qui il a devant les yeux. Aller contre les habitudes et sans plan sérieux ? Ça ne lui ressemble vraiment, vraiment pas du tout. Viens avec moi. Elle l’attrape par la manche et l’entraîne avec elle hors de la plage. Elle a déjà du sable plein les chaussures.

Elle est bien trop heureuse, avec son sourire aux lèvres et ses joues rosies par le froid et le vent. Hermione les fait entrer dans l’un des rares bâtiments qui donnent sur la plage. J’ai une réservation au nom d’Isabelle Garnier. fait-elle à la secrétaire de l’accueil, avec un fort accent français. La jeune femme lui sourit tout de suite, et lui remet les clés et les mène jusqu’à une suite, tout en haut du bâtiment. Quand elle les a enfin laissés, Hermione se tourne enfin vers Ron, beaucoup trop enthousiaste. Il est pas excellent, mon accent français? Elle joue des sourcils, fière d’elle, et file sur le balcon, qui donne sur la plage. Elle inspire une grande bouffée d’air marin. C’est le paradis! Elle est comme une gamine, excitée à l’idée de faire enfin quelque chose de différent, quelque chose de fun, quelque chose qui leur fait plaisir. Elle rentre de nouveau dans la suite. On a la télé moldue, ils nous apportent le petit déjeuner, et on peut aller faire des balades en bateau sur une petite île près d’ici ! Il y a plein de petites boutiques artisanales, comme en Bretagne, où j’allais tout le temps avec mes parents. fait-elle. Elle se retient de sauter de tout son long sur l’énorme lit face à elle. Oh, et pour les prochaines jours tu t’appelles Arthur Garnier. Voilà. Pas trop difficile à retenir. Elle évite de le regarder en ajoutant la suite. Et on est officiellement mariés, c’était l’option la plus safe. Elle s’éclaircit la gorge. Vin blanc ou vin rouge? dit-elle, les yeux rivés sur la carte.

Hermione le rassure. Elle a un téléphone et les autres ne sont pas au courant qu’ils ont pris du temps pour eux. Le corps de Ron se relâche. Le temps dont on aura besoin. On peut rester deux jours. On peut rester une semaine. Ou plus. Le temps qu’ils veulent hein ? Ronald plisse un peu les yeux en fixant la mer. Viens avec moi. Le Weasley reporte son attention sur la jeune femme et se laisse entraîner à sa suite. Ils quittent la plage et s’éloignent du bord de mer. L’endroit où ils sont est joli et vraiment propice à des vacances. Ron ne peut pas s’empêcher de sourire en voyant Hermione aussi heureuse et il la trouve encore plus belle en cet instant. Il l’étudie un long moment pour graver dans sa mémoire chaque expression que son visage arbore. C’est rare qu’elle quitte son air sérieux et elle lui plaît encore plus comme ça. Ils marchent sur le bord de mer et sont accompagnés dans leur périple par des mouettes qui passent au-dessus d’eux. Ils finissent par s’arrêter devant un grand bâtiment où le mot hôtel est écrit dessus. Hermione entre sans l’ombre d’une hésitation, Ron toujours à sa suite. Le jeune homme esquisse un sourire un peu confus à la femme qui se trouve là. J’ai une réservation au nom d’Isabelle Garnier. Il fronce les sourcils et pose son regard sur Hermione. C’est quoi cet accent ? La femme hoche la tête et regarde dans son registre avant de se tourner pour récupérer les clés et leur donner. “Suivez-moi.” Elle se lève et les amène jusqu’à leur chambre.

Une fois arrivés, ils la remercient et elle repart sans rien demander de plus. Il est pas excellent, mon accent français? Un rire lui échappe. Qui est cette femme qu’il a sous les yeux ? Sans attendre de réponse de sa part, Hermione se rend sur le balcon de leur chambre. Ron, quant à lui, avise l’unique lit dans la chambre. Il est grand, certes, mais il est tout seul. Il passe une main dans sa nuque, il est un peu nerveux. Ils ont déjà dormi ensemble et c’est une situation toujours très frustrante pour Ron d’être si proche de la femme qu’il aime sans pouvoir la prendre dans ses bras. Il ne sait pas comment il va gérer cette partie du séjour encore, mais ça l’angoisse par avance. Il laisse retomber son bras le long de son corps au moment où Hermione le rejoint. Il sourit en la voyant toujours aussi enthousiaste. On a la télé moldue, ils nous apportent le petit déjeuner, et on peut aller faire des balades en bateau sur une petite île près d’ici ! Il y a plein de petites boutiques artisanales, comme en Bretagne, où j’allais tout le temps avec mes parents. Oh, et pour les prochaines jours tu t’appelles Arthur Garnier. Voilà. Pas trop difficile à retenir. Et on est officiellement mariés, c’était l’option la plus safe. Ah. Ceci explique pourquoi il n’y a qu’un lit dans la chambre. Ron hoche la tête. “Ça devrait aller.” Il arrive parfois que sa mère l’appelle par le prénom de son père (ou le prénom d’un de ses frères), il s’est habitué. Il décide de ne pas vraiment relever le fait qu’elle ait dit qu’ils étaient mariés. Vin blanc ou vin rouge? Ron se laisse tomber sur le lit. Le matelas est confortable. Est-ce qu’ils vont pouvoir passer réellement des nuits à dormir sans se soucier et sans avoir peur d’être réveillés en sursaut par une attaque de mangemorts ? C’est presque trop beau pour être vrai.

Ron lève son regard vers Hermione. “On peut partir sur du blanc ?” Il n’y connaît pas grand-chose en vin. Il sait juste que c’est bon et ça lui suffit. “Comme vous préférez Mrs Garnier.” Fait-il avec un sourire en coin. Il décide de se lever du lit et s’arrête devant la fenêtre. Il enfonce ses mains dans les poches de son pantalon et observe la mer qui s’écrase sur les rochers un peu plus loin. Le bruit des vagues lui parvient totalement étouffé, mais c’est agréable. Il a l’impression d’être à la maison aux coquillages de Bill et Fleur. Il comprend pourquoi son frère a décidé d’aller vivre là-bas. Est-ce qu’ils pourront faire la même chose, Hermione et lui, quand la guerre sera finie ? Il en a bien envie. Ils ont besoin d’un peu de paix tous les deux. Ronald soupire et se tourne vers Hermione qui a toujours les yeux rivés sur la carte. Elle a les sourcils légèrement froncés, comme à chaque fois qu’elle réfléchit. Le coeur de Ron se gonfle d’amour. Il a de la chance de pouvoir la compter dans sa vie. Il ne sait pas comment il aurait fait toutes ces années sans elle.

Il finit par secouer la tête et se rapproche d’elle. “Le choix est si difficile que ça ?” Il lui dérobe délicatement le menu des mains, il avise l’encart sur les vins et ferme les yeux tout en laissant son doigt glisser sur la liste puis il s’arrête et rouvre les paupières. Il pointe le nom sur lequel il s’est arrêté et regarde Hermione. “On prend celui-ci. Je me porte garant de sa qualité et si ce n’est pas bon, tu auras droit de… mh rajouter un jour à notre séjour ici. Deal ?” Demande-t-il un sourire en coin sur les lèvres.

“On peut partir sur du blanc ? Comme vous préférez Mrs Garnier.” Hermione se cache un peu dans la carte, les lèvres pincées dans un sourire satisfait. Ce serait mentir de dire qu’elle n’espérait pas que cette histoire de mari et femme créerait ce genre de situation. Elle peut bien rêver, pendant quelques jours, non ? Après tout… Si le monde tournait rond, si tout allait bien… Qui dit qu’ils ne seraient pas mariés, ou en passe de se marier, hein ? Elle y pense parfois, même si elle n’oserait en parler à personne, même à ses meilleures amies. Et certainement pas à Ron. C’est déjà assez compliqué de parler de ce qu’ils ressentent - ils n’en ont jamais vraiment parlé. Ils savent, c’est tout. Mais qui sait, peut-être qu’un jour, ils arriveront à mettre des mots sur tout ça.
Elle n’arrive pas à se décider. Comme d’habitude, elle regarde tous les noms, réfléchit au meilleur choix possible, pèse les pour et les contre… Hermione ne peut pas s’en empêcher. C’est raisonne les choses alors qu’elle devrait juste être spontanée. Elle espère qu’après quelques jours de vacances, elle pourra lâcher un peu prise, qu’elle pourra se défaire de ses mauvaises habitudes, de ses comportement mécaniques. “Le choix est si difficile que ça ?” fait Ron, et elle sursaute un peu. Elle était si concentrée qu’elle ne s’était même pas rendue compte qu’il s’était rapproché. Il lui retire le menu des mains et elle s’apprête à riposter, mais elle le voit qui ferme les yeux et qui parcourt la carte du bout des doigts. Ça la fait sourire, évidemment, alors quand il rouvre les yeux et dit “On prend celui-ci. Je me porte garant de sa qualité et si ce n’est pas bon, tu auras droit de… mh rajouter un jour à notre séjour ici. Deal ?”, elle se contente d’acquiescer. Tu es conscient que je pourrais utiliser ce que tu viens de dire à mon avantage ? dit-elle en haussant les sourcils, ses yeux bruns teintés d’une lueur malicieuse. Si tout est mauvais sur cette carte… Ça risque de faire beaucoup de jours, Mr. Garnier. Elle lui prend la carte des mains et en ne le quittant pas des yeux, elle décroche le téléphone pour commander le vin choisi par le hasard. Et parce qu’il faut de la spontanéité, elle demande à ce qu’ils choisissent leur plat pour eux. Au moins elle ne pourra pas se reprocher d’avoir fait le mauvais choix, comme ça.

23h30 --- Ils ont mangé comme des rois, sur la table de leur suite, devant la grande fenêtre qui donne sur la mer. Hermione a utilisé la télévision moldus pour mettre de la musique en fond, et Ron s’est amusé des nombreux clips moldus qui ont défilé derrière eux. Le vin était parfait, mais évidemment, Hermione a prétendu qu’il était mauvais, et a compté que Ron lui devait un jour. Il sait très bien qu’elle a menti, mais il n’a pas protesté. Ils n’ont pas parlé de la guerre. Ils n’ont pas parlé de leur réalité. Ils se sont contentés de commenter tout ce qu’il se passait sur la plage, de s’amuser des tenues des passants.
Sur les coups de 23h, alors qu’ils commençaient à descendre une deuxième bouteille de vin et qu’Hermione commençait à sentir ses joues rosir, elle a proposé qu’ils descendent faire un tour sur la plage, alors ils se sont emmitouflés dans leurs manteaux et sont redescendus où ils étaient arrivés, un peu plus tôt dans la soirée. Hermione a tracé des choses dans le sable juste pour s’amuser, des runes complexes juste pour impressionner Ron. Elle a contemplé l’idée de proposer un bain de minuit, mais c’était vraiment trop out of character - la spontanéité, ça va bien un moment. Et puis il faisait froid, quand même, alors ils sont remontés au bout de vingt minutes, frigorifiés et rieurs.
Est-ce que c’est bien raisonnable, de finir cette bouteille? demande Hermione en retournant près de la table sur laquelle ils ont dîné, une fois débarrassée de son manteau et de ses gants. Je ne crois pas. Elle sert un verre mais ne le prend pas dans ses mains. Mais il est là, au cas où ça lui prendrait. L’air marin, le vin et toutes ces émotions commencent à la fatiguer, alors elle s’affale sur le lit. Il est très confortable. Trop confortable. Elle soupire. Un jour on dormira dans un lit comme ça tous les jours. dit-elle, se prenant à rêver, sans préciser si elle veut dire qu’ils dormiront ensemble tous les jours dans un lit comme ça, ou juste dans “des lits comme ça”. Elle laisse l'ambiguïté courir, juste pour voir… Juste comme ça. Bon, qu’est-ce qu’on fait demain? demande-t-elle, reprenant ses mauvaises habitudes. Elle attrape un petit livret sur la table de nuit qui liste les choses à voir dans les environs. Au fond, elle est un peu stressée, Hermione. Elle a décidé d’embarquer Ron dans des vacances… Mais ils sont tous seuls. Tous les deux. Ça fait des années qu’ils ne se sont pas retrouvés en tête-à-tête hors de mission, et si Ron s’ennuyait ? Ils ont un vieux cinéma. Un spa, aussi. Ils y a même un tatoueur ici si tu veux ajouter des choses à ta collection. Il en a pas mal, maintenant, des tatouages. Hermione trouve ça beau, elle trouve que ça lui correspond bien, tout ce qu’il a gravé sur sa peau. Et puis c’est sexy, aussi. Mais rien que d’y penser la fait rougir alors elle se cache de nouveau devant ce qu’elle a dans les mains. Le vin fait de drôles de choses à ses pensées.

C’est absolument parfait. Pendant toute la soirée, Ron a eu l’impression d’être une personne parfaitement normale. Il a mis de côté la guerre, l’Ordre et Harry. Il a oublié que son quotidien ce n’était pas ça et ça fait du bien. Évidemment, il ne le dirait pas à voix haute de peur de passer pour un égoïste parce qu’il n’est pas seul à rêver de cette vie, mais il est bien le seul à le faire l’espace de quelques jours. Il se permet de faire quelques blagues à Hermione, il chante sur des chansons qu’il ne connaît absolument pas et se fascine de voir que les moldus sont créatifs pour - ce qu’ils appellent - les clips musicaux. Hermione et lui boivent beaucoup. Enfin plus que d’habitude. Ron commence à sentir ses doigts s’engourdir un peu et la tête lui tourner, mais c’est loin d’être désagréable.

Les heures défilent et ils ont passé leur temps à manger, boire, rire et critiquer les passants. Le programme ne pouvait pas être meilleur. Puis Hermione s’est levée et lui a demandé s’ils pouvaient aller sur la plage. Ron a haussé les épaules et a titubé jusqu’à leurs vestes et ils sont allés sur la plage. Il s’est assis sur le sable et a regardé Hermione tracer des runes sur le sol. Il ne sait pas du tout ce que ça voulait dire, mais voir Hermione si légère alors qu’elle est habituellement si sérieuse, lui fait du bien. Ils sont restés un moment sur cette plage à écouter le bruit des vagues avant de rentrer parce que le froid commençait à se faire sentir et que ce n’était pas le moment pour eux de tomber malade.

Est-ce que c’est bien raisonnable, de finir cette bouteille? Je ne crois pas. Ron est en train d’enlever sa veste tandis qu’Hermione se verse un dernier verre de vin avant de se laisser tomber sur le lit. Il est très confortable. Trop confortable. Un jour on dormira dans un lit comme ça tous les jours. Il sourit et baisse la tête. Oh il espère bien. Quand tout ça sera fini, ils pourront construire un avenir ensemble et il espère bien qu’ils pourront avoir un lit comme ça dans leur chambre. Il espère même qu’ils auront une jolie maison avec un joli jardin sans gnomes. Bon, qu’est-ce qu’on fait demain? Ils ont un vieux cinéma. Un spa, aussi. Ils y a même un tatoueur ici si tu veux ajouter des choses à ta collection. Il vient s’asseoir sur le lit et prend le petit livret qu’elle a entre les mains. Il remarque ses joues rougies et il doit s’empêcher de trop la regarder parce que comme à chaque fois, son coeur s’affole. Il prend un air sérieux et réfléchit à ce qu’ils peuvent faire. “Sinon on peut tout faire. On peut aller au cinéma demain ?” Il ne s’y connaît pas en films moldus, les noms ne lui disent rien alors il compte toujours sur Hermione pour ça. “Et pour le tatouage… mh…” Ses yeux se détournent de la jeune femme. Il veut lui demander ça depuis un moment, mais il n’a jamais osé. “Est-ce qu’on peut se faire tatouer ensemble ? J’ai déjà… réfléchi à un motif.” Motif qu’on lui a griffonné et qu’il a collé dans son carnet. Il a mis du temps à trouver ce qui pourrait coller avec Hermione.

Sous une impulsion - et probablement à cause du vin - Ron se lève du lit et va fouiller dans la poche intérieure de sa veste pour en sortir son carnet. Il revient s’asseoir à côté d’Hermione et tourne les pages à la recherche du dessin. Il finit par le trouver et lui montrer. Ce sont des runes entourées par les plantes préférées d’Hermione. Il a demandé à un membre de l’Ordre de l’aider pour la signification : protection et amour. Ils n’ont jamais parlé de ça ouvertement et Ron a toujours du mal à mettre les mots justes sur ce qu’il ressent alors il est passé par le dessin et le tatouage pour s’exprimer au mieux. Il se sent nerveux. Peut-être que ça ne lui plaît pas ? Peut-être qu’elle ne veut pas ? Merlin, il a l’impression qu’il l’a demandé en mariage alors qu’il veut juste qu’ils se fassent tatouer ensemble.

Il la rejoint sur le lit et prend à son tour le petit livret qu’elle vient de feuilleter. “Sinon on peut tout faire. On peut aller au cinéma demain ?” Hermione hausse les sourcils et se redresse sur un coude. On peut tout faire. Elle aime ce plan. Ça lui fait plaisir de voir que Ron a réussi à lâcher prise depuis qu’ils sont partis et qu’il commence vraiment à voir ce week-end comme il a été prévu : une parenthèse un peu hors du temps pendant laquelle ils se donnent le droit d’être des gens normaux. Hermione laisse un sourire étirer ses lèvres. Ils pourront aller au cinéma, ils pourront visiter des petites boutiques côtières. Rien que la perspective de tout ça lui donne envie de sourire de plus belle. Elle aimerait être coincée dans cet espace-temps pendant un long moment encore et pouvoir tout oublier du reste. Elle y est presque parvenue ce soir, alors qu’ils riaient et couraient sur la plage dans leurs grands manteaux. Hermione aime ce qu’ils sont, ce soir. Elle aime voir qu’ils sont aussi… bien ensemble. Que tout ne part plus dans des disputes comme à l’époque. Ils ont grandi, ils ont appris à se voir sous un nouvel oeil et surtout, on leur a tellement appris à être sérieux ensemble qu’ils se découvrent enfin… gamins ensemble quand ils sont loin de tout. Et ça c’est quelque chose qu’elle n’aurait jamais pu imaginer.

“Et pour le tatouage… mh…” Il cesse de la regarder alors c’est elle qui le regarde, intensément. Elle détaille son profil et attend qu’il finisse sa phrase tranquillement, absorbée par les nuances de ses cheveux. “Est-ce qu’on peut se faire tatouer ensemble ? J’ai déjà… réfléchi à un motif.” Hermione ne s’attend tellement pas à cette proposition que les mots mettent de longues secondes à monter jusqu’à son cerveau (ou peut-être est-ce le vin?). Quand elle comprend vraiment la teneur de ce qu’il vient de dire, elle se redresse pour de bon, s’appuyant sur l’un de ses bras pour se mettre presque à la même hauteur que lui. You did? demande-t-elle, ses grands yeux rivés sur lui, à attendre qu’il confirme qu’elle a bien entendu. Il a pensé à ce qu’ils se fassent tatouer ensemble. Il a même pensé à un motif. Après toutes ces années, il a pensé à une chose pareille. Une chose qui n’appartiendrait qu’à eux, une chose qui les lierait. L’idée qu’ils partagent quelques choses sur leurs peaux, alors qu’ils ne peuvent justement pas se toucher a une saveur toute particulière tout à coup, et cette réalisation rend soudain le projet beaucoup plus intime.

Hermione sent son coeur qui s’emballe alors que Ron se lève pour aller fouiller dans la poche de son manteau. Il tourne les pages, et elle l’observe faire en silence. Elle ne sait pas trop à quoi s’attendre. Là tout de suite, elle n’arrive pas à penser à un symbole qui puisse bien les représenter. Et en même temps… ils vivent ensemble depuis tellement longtemps que tout pourrait être un symbole, à ce stade. Quand il lui tend enfin une page du carnet sur lequel est dessiné un motif fin et délicat, Hermione prend le carnet dans ses mains et observe avec attention. Ce sont des plantes, au milieu desquelles se trouvent des runes. Des runes. Comment a-t-il… ? Il a dû demander. Il est allé jusqu’à demander à d’autres gens de lui dessiner ça. De lui donner les runes qu’il souhaitait. Hermione comprend alors que le projet mûrit en effet depuis un moment dans l’esprit du Weasley. Wow. Elle les reconnaît immédiatement, ces runes, évidemment. Protection et… amour. Elle relève la tête vers Ron, un peu bouche bée. This is… Elle regarde de nouveau le motif, caresse le parchemin du bout des doigts. Ron, this is… beautiful. I… I love it. Elle garde la main sur le dessin, et relève pour de bon les yeux cette fois. How long have you been thinking about this? demande-t-elle, soudain très sérieuse, mais c’est parce qu’elle est plus touchée qu’autre chose. I’ll do it. dit-elle avant même qu’il ait répondu à sa question. I really, really want to do it. dit-elle sans la moindre hésitation. Elle a souvent été hésitante, Hermione, quand il s’est agit de Ron. Mais ce temps est révolu. Maintenant, elle est sûre, plus qu’elle ne l’a jamais été, et s’il n’y avait pas cette fichue malédiction entre eux, elle sait déjà qu’elle serait dans ses bras.

Ronald sent le malaise grimper au fur et à mesure que les secondes défilent et qu’Hermione garde son regard rivé sur le carnet et le dessin. Il se mord l’intérieur de la joue et ne peut pas s’empêcher de faire bouger ses jambes. This is… Merlin, est-ce qu’il s’est trompé dans la signification des runes ? Ce n’est pas possible non ? Il a demandé à un membre de l’Ordre qui a dit s’y connaître. Il a tenté de lui expliquer pour qu’il comprenne, mais le rouquin a vite décroché et a simplement hoché la tête pour faire croire qu’il comprenait. S’il faut, l’autre s’en est aperçu et lui a joué un tour. Ron, this is… beautiful. I… I love it. Il sent le soulagement l’envahir. “Really?” Il lève ses sourcils, surpris puis se reprend aussitôt. “I mean… I’m glad you like.” Il esquisse un sourire. How long have you been thinking about this? Ron envoie sa main dans ses cheveux. Il est tiraillé. D’un côté, il a envie de lui dire que ça ne fait pas si longtemps que ça, mais en vérité, ça fait un moment que ça le travaille. De toute façon, il sait très bien que ça ne sert pas à grand-chose de vouloir jouer les bonhommes avec Hermione. Elle s’en fiche. “I’ve been thinking about it for a while.” Commence-t-il par dire. “Almost a year, I think.” Cette idée a évolué. A la base il pensait à quelque chose pour protéger Hermione au moment du retour de leur meilleur ami et puis l’idée s’est transformée en autre chose. La guerre lui montre bien que la vie peut être courte et s’il leur arrive quelque chose, Ron ne veut pas avoir de regret. Ce tatouage est un aveu implicite de ce qu’il ressent pour elle et qu’il voudrait pouvoir lui témoigner sans réussir à mettre les bons mots.

Un sourire vient s’étirer sur ses lèvres lorsque la jeune femme lui dit qu’elle veut le faire. Il n’y a aucune hésitation dans sa voix. Ron sent son coeur battre encore plus vite dans sa poitrine. Il lui sourit encore plus joyeusement et serre un peu ses mains. Il se sent frustré de ne pas pouvoir la prendre dans ses bras. Il sait très bien comment aurait pu finir la soirée s’ils avaient pu se toucher. “I’m glad you accept the idea.” Et ça le touche beaucoup aussi. Ron a commencé les tatouages il y a tellement longtemps que c’est devenu un rituel habituel pour lui. Si pour certains, ça passe, pour d’autres, on ne voit pas ça d’un très bon œil. Ron s’en moque de l’avis des autres, mais pas de celui d’Hermione. “Do you know where you want to get it?” Demande-t-il. Lui, il a son idée bien précise. Sur les côtes, à gauche, proche de son cœur. “You could have it bewitched later too if you want.” Il sait déjà qu’il le fera. Ce tatouage rejoindra celui pour Harry dans la liste de ceux qui bougent. “And don't worry, it doesn't hurt that much.” Autant qu’il la rassure au maximum pour éviter qu’elle ne prenne trop peur. La sensation n’est pas agréable, mais ce n’est pas si douloureux qu’il n’y paraît. Ils ont vécu pire de toute façon. Il sait d’ores et déjà que ce n’est pas une petite aiguille qui va faire peur à son Hermione.

“I’ve been thinking about it for a while.” répond-t-il. “Almost a year, I think.” Hermione est soudain encore plus émue. Ce n'est pas seulement l'attention qui la met dans cet état. Le fait que Ron ait étudié le projet depuis aussi longtemps... C'est la preuve ultime que pendant cette dernière année, elle ne s'est pas fait d'idées. C'est la preuve ultime qu'après leurs années à se faire du mal, à s'arracher les cheveux et à claquer des portes, toutes ces années où ils n'ont pas réussi à avoir l'impression de ne pas se comprendre et d'être toujours en décalé... Ils ont enfin trouvé un chemin. Ce n'est pas parfait, mais c'est là. Hermione ne sait pas si c'est parce que le monde leur est tombé sur la tête avec le retour d'Harry, l'année dernière, ou si c'est parce qu'ils ont tous les deux mûri... Peut-être qu'ils avaient juste besoin de ce temps, avant d'être prêts, d'être sûrs. De temps pour se trouver vraiment.

Ce que fait Ron aujourd'hui a encore bien plus de signification que le fait qu'elle l'embarque pour un week-end à la mer. C'est... une promesse, une capitulation. C'est la lumière au bout du tunnel. Hermione a passé trop de temps à tourner en rond, à faire n'importe quoi — en blessant des gens qu'elle estime au passage — parce qu'elle était dans la tempête avec Ron. Alors, en cet instant, en plus de se sentir submergée plus que jamais par ses sentiments, elle ressent comme un soulagement.

“I’m glad you accept the idea. Do you know where you want to get it?” lui demande-t-il, et elle secoue la tête pour chasser le trop-plein d'émotions. “You could have it bewitched later too if you want.” propose-t-il. Elle acquiesce, et commence à réfléchir où elle pourrait se faire faire ce tatouage si important. “And don't worry, it doesn't hurt that much.” ajoute-t-il, probablement pour la rassurer. Hermione sourit. I know. dit-elle avant de réaliser que non, il ne sait pas qu'elle sait. Seuls Ginny, Luna et Neville sont au courant — un miracle a fait que Ron n'a jamais été avec elle lors des... incidents, et elle a fait promettre aux autres de ne rien lui dire. I have an idea, but I have something to show you first. dit-elle le plus calmement possible. Il est temps d'arrêter de lui cacher. Il sera probablement un peu en colère, et l'idée de briser un peu le moment lui serre le cœur, mais elle est confiante : elle parviendra à le calmer, après ça.

Hermione lâche le carnet et retire son gros pull, puis le t-shirt à manches longues qui masquait encore ses bras, la laissant en débardeur face au Weasley. Il ne peut pas les louper, les cicatrices. L'une d'elle n'est presque plus visible, tant elle a guéri. Une autre, sur son épaule droite, est désormais invisible, caché par un tatouage-peinture fait par Luna, et qu'Hermione a enchanté. L'ancienne Gryffondor attrape son pull par la main et s'en sert pour attraper le bras de Ron sans que leurs peaux se touchent, afin d'éviter qu'il se lève et parte au quart de tour. I'm sorry I didn't tell you. Il voit ses yeux qui glissent sur les deux mudblood toujours bien visibles sur son bras droit. I don't like to talk about it. That's why I've been keeping sleeves even in the middle of summer. Elle n'a pas trop envie de s'éterniser sur le sujet (même si elle sait que ça va être compliqué, avec Ron) alors elle enchaîne, avant qu'il puisse ouvrir la bouche. I'm ok. All these are old. I don't like them but I'm ok. I swear. I talked about them with a psychomage. I'm ok. lui assure-t-elle. I think I could have your tattoo over these two. I would really love to. Elle le regarde avec des yeux suppliants. Please, don't get angry.

Ron fronce les sourcils lorsqu’Hermione lui avoue savoir pour la douleur des aiguilles. A-t-elle déjà un tatouage et n’a pas voulu lui avouer ? I have an idea, but I have something to show you first. Hermione dépose le carnet et il la voit retirer son pull. Ses yeux se figent un instant et il détourne vivement la tête. Ok… il ne s’attendait pas à ça à vrai dire. Pourquoi est-ce qu’elle retire son pull ? Elle sait qu’il ne peut pas la toucher pas vrai ? Elle sait que ça ressemble plus à de la torture qu’autre chose qu’elle fasse ça… Et le pire ? C’est qu’elle continue. Ron se racle la gorge et remue un peu sur le matelas. Hermione s’arrête enfin de bouger. Elle est en débardeur. Ron regarde du coin de l’oeil et essaie de détourner immédiatement le regard avant de capter quelque chose qu’il n’avait pas vu auparavant sur la jeune femme. Il fronce les sourcils et tourne de nouveau sa tête vers elle. Hermione a des cicatrices. Et pas n’importe lesquelles. La première n’est plus totalement visible, mais on peut deviner encore les lettres et l’autre qui est plus récente ne laisse aucune place au doute. L’estomac de Ron fait une chute vertigineuse. Il sent la colère et la rage monter. Et surtout la multitude de questions qui menacent de s’échapper de ses lèvres. Qui ? Pourquoi ? Quand ?

Hermione a l’air d’anticiper sa réaction et vient le chercher en protégeant sa main avec son pull. I'm sorry I didn't tell you. I don't like to talk about it. That's why I've been keeping sleeves even in the middle of summer. I'm ok. All these are old. I don't like them but I'm ok. I swear. I talked about them with a psychomage. I'm ok. I think I could have your tattoo over these two. I would really love to. Please, don't get angry. Et c’est pourtant ce qu’il ressent en cet instant : de la colère. Qui a osé faire ça à Hermione ? Il espère qu’il ou elle ne fait plus partie de ce monde, sinon il s’en chargera lui-même. Il dévisage la jeune femme un long moment sans rien dire. Il plonge son regard dans le sien avant de parler enfin. “Who did that to you? Are they dead?” Demande-t-il. C’est ce qui l’importe sur le moment. “When did they do this to you?” Et ça aussi, c’est important. A quel point est-ce qu’il n’a pas assuré son rôle ? Ron a beau chercher, il n’arrive pas à savoir quand ça a pu se passer et ça le rend dingue. “Why didn’t you tell me before?” La frustration commence à l’envahir parce que la seule chose qu’il a envie de faire en cet instant, c’est de prendre Hermione dans ses bras et de s’excuser mille fois pour ne pas avoir su la protéger correctement. Il récupère un morceau du pull de la jeune femme et vient poser sa main contre sa joue. “I’m sorry, Hermione.” Fait-il le plus sincère du monde tout en la regardant dans les yeux. Il veut qu’elle se sente en sécurité avec lui et il a l’impression d’échouer à chaque fois et cette sensation est terrible pour lui.