BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 (zynk #1) reborn

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Celyn Rosier
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Celyn Rosier
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Âge : 27 ans (03/01).
Occupation : Vice-CEO de Rosier Events depuis la mort de son père ; reprend ses marques, semble plus fatigué et plus irritable que d'ordinaire (et ce n'est pas peu dire, pour un Celyn maussade de nature).
Allégeance : Les Rosier (ce qu'il en reste), Ezekiel.
Particularité : Animixé à un serpent vigne, calligraphie magique, petite malédiction des familles.
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MessageSujet: (zynk #1) reborn   (zynk #1) reborn EmptyVen 12 Juin - 9:24
reborn
There are so many fragile things, after all. People break so easily, and so do dreams and hearts.
"I would advise you to practice standing on your own and if you can, try to walk a few steps, with some assistance this time. This is a meticulous process that requires time and patience, you can't rush through the steps. Each one of them is crucial to a solid recovery, Mr. Rosier."

Il sait ; il n'était pas idiot, bien sûr qu'il sait ; tout le monde savait qu'il fallait prendre son temps, et son mal en patience, et se laisser assez d'espace pour pouvoir récupérer. L'ennui, chez Celyn, c'était qu'il ignorait en revanche s'il pouvait se remettre – s'il avait seulement la force et l'envie de se remettre. A quoi bon ? Le monde semblait parfaitement bien tourner sans lui, il en avait eu la preuve pendant ses deux mois d'inertie, quand autour de lui l'univers avait continué sa course et en avait profité, semblait-il même, pour forcer l'allure.

Les lèvres scellées, il ne répondit rien, le regard tourné vers la fenêtre de sa chambre. Il ne se sentait pas spécialement empli de gratitude envers le monde, depuis son réveil ; et en cet instant précis, les échecs répétés de la séance, qui s'était encore conclue sur une incapacité à marcher, l'avaient rendu particulièrement irritable. Non, le rendez-vous à venir le rendait particulièrement irritable – et nerveux, anxieux, également confus de savoir qu'il venait le voir, et qu'il allait le trouver dans cet état. Il aurait voulu pouvoir au moins, se tenir debout assez longtemps pour respecter le minimum de convenances et projeter l'illusion d'un Celyn décent, soigné, digne de l'intérêt du businessman.

Qu'allait-il penser, en le voyant ? Il n'était qu'une ombre pâle et maigre, aux traits tirés par l'épuisement et les larmes. Il passait ses journées à dormir (beaucoup), manger (un peu), se sentait fatigué au bout de quelques minutes de conversation avec Ben ou Caesar, avait envie de pleurer sitôt qu'il se retrouvait seul (parfois avant, souvent avec Ben, et pleurer à répétition devant autrui lui coûtait immanquablement de précieux points d'estime de soi) et était incapable de penser – un processus douloureux, pénible, qui lui coûtait un effort dont il ne se sentait pas capable.

Il ne se sentait pas prêt, pour rien. Marcher, penser, guérir – revoir Ezekiel, parler, prétendre que tout allait aussi bien que possible, lorsqu'on était cloué au sol par sa peine, un épuisement phénoménal, presque surnaturel (à ça aussi, Celyn ne voulait pas penser), et le deuil de quatre des personnes les plus importantes de sa vie.

Comme s'il avait lu dans son crâne, moins vide que ce que son propriétaire voulait y voir, Alistair, malette en main, reprit. "You should get some rest. And if you ever need some help, I know some very competent psychowizards who would be delighted to..." "Thank you for your concern, Alistair. I will see you tomorrow." Celyn entendit la porte se refermer après quelques secondes de silence ; enfin, il s'autorisa un soupir, passa une main sur son visage, et se résolut à appeler Iris. A l'idée de devoir se préparer, Celyn avait envie de se terrer dans son lit et de se rendormir. Ce surplus d'émotions était de trop, pour son cœur saturé. Il n'était pas sûr de vouloir savoir pourquoi Ezekiel tenait à le voir ; et Celyn ne savait pas ce qu'il redoutait le plus, la visite du CEO de la BCBC, d'autant plus désireux d'entretenir de bons rapports maintenant que Celyn était vice-président de Rosier Events, ou celle d'Ezekiel, qui l'avait encore raccompagné jusqu'à la porte de chez lui, lors de leur dernier vendredi ensemble. "Could you help me getting changed? demanda-t-il à l'elfe lorsqu'elle apparut. "No, not sleeping wear – real clothes, this time."

Iris l'avait conduit jusqu'à la petite bibliothèque attenante – en réalité une pièce richement fournie qui aurait tourné la tête à plus d'un Sang-mêlé de classe moyenne. Alistair lui avait fortement déconseillé l'usage de la magie, au vu de son état physique et émotionnel ; on lui avait ainsi fourni un fauteuil roulant magique, qui lui permettait de se déplacer de lui-même – d'ordinaire en tout cas. La perspective de la rencontre imminente lui donnait le vertige, et l'elfe de maison avait dû l'accompagner, tapotant la main de Celyn pour lui redonner un peu de courage. C'était gentil, quoi que parfaitement inutile – et Rosier avait mariné encore quelques minutes dans une anxiété saisissante, l'empêchant de se focaliser sur autre chose qu'Ezekiel, lui donnant l'impression d'étouffer dans l'étau de son luxueux col roulé.

Il se raidit, en entendant les pas dans le couloir. Une vague de chaleur aux origines contraires le submergea : l'embarras et la gêne, l'angoisse, et, plus dérangeante que le reste qui restait prévisible et coutumier, la joie de le revoir. Lorsque la porte s'ouvrit, Celyn détourna, enfin, la tête de la fenêtre où il feignait de s'absorber depuis de longues minutes. Ses yeux accrochèrent directement les siens.

Il s'était passé trop peu de temps pour pouvoir faire le constat d'un changement ou au contraire, d'une quelconque constance, sans avoir l'air déplacé ou sentimental. Celyn avait, pourtant, l'impression qu'ils ne s'étaient pas vus depuis une éternité ; les conséquences d'un voyage dans les limbes, où ses repères avaient sensiblement été déréglés. L'Ezekiel de ce côté-ci était sensiblement différent de celui de la porte cinquante, de l'autre côté du monde. Il avait beau avoir poussé cette porte à répétition, le revoir en chair et en os, tiré à quatre épingles dans des couleurs flamboyantes, le secoua plus qu'il ne l'aurait souhaité. Sa gorge nouée, refusa de se délier immédiatement ; Celyn était coi de comprendre que toutes les émotions, au milieu la vague qui le submergeait, le bonheur était la plus forte.

"Good afternoon." Il cilla légèrement, surpris par sa propre voix, et le battement manqué de son cœur. "It has been a long time. Hasn't it?" Une ombre de sourire s'était dessinée, au coin de ses lèvres – quand bien même il était habillé, coiffé, rasé de près et en résumé autrement plus présentable que d'habitude, la honte de n'être qu'une version tronquée de lui-même n'avait pas tardé à teinter sa joie d'une nuance d'amertume, qu'il pouvait déjà sentir enfler dans son torse.
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Ezekiel Zabini
DEATH EATER
Ezekiel Zabini
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Âge : 32 ans, le succès n'a pas d'âge (28/05)
Occupation : CEO et fondateur de la BCBC, excusez du peu. Et à ce titre, fidèle collaborateur du gouvernement pour la diffusion de la propagande et surveillance des ondes cristal. Ses autres activités ? Trois fois rien, il n'est que gestionnaire du portefeuille d'actions de l'affaire familiale, actionnaire majoritaire et propriétaire de petites entreprises britanniques, conseiller en affaires et business development. Mais ce n'est que pour le plaisir et l'argent de poche, voyez-vous.
Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
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MessageSujet: Re: (zynk #1) reborn   (zynk #1) reborn EmptyVen 12 Juin - 15:36
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REBORN

Mars 2007 - Maison de Benjamin Rosier
THERE ARE SO MANY FRAGILE THINGS, AFTER ALL.
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Ses mains viennent dérouler le parchemin, qu’il parcourt rapidement d’un oeil désapprobateur, secouant légèrement la tête avant de s’emparer de sa plume dans un mouvement empressé. Il entoure les chiffres, appose un WRONG NUMBERS! à la volée dans la marge gauche du document, et passe au suivant. Soigneusement passer derrière les autres pour pointer leurs erreurs, c’est ce qu’Ezekiel fait depuis près de quinze ans. Plus régulièrement encore ces dernières semaines, prenant enfin le temps de se pencher sur ces contrats qui attendaient sa signature depuis un moment. Oui, il abat tout ce qui, habituellement, attendrait demain, surchargeant sans considération pour sa propre fatigue son emploi du temps de toutes ces tâches ingrates et ennuyeuses qui lui reviennent. Il n’y a, au final, rien d’ennuyeux, quand il cherche à occuper ses mains dans un premier temps, son esprit dans un second. Il n’irait pas se permettre de le laisser vagabonder vers des contrées qu’il redoute, et surtout qu’il repousse depuis le message de Benjamin.

Son regard fait des allers retours entre le parchemin et l’horloge accrochée au mur opposé, comme il le fait si souvent. Peut-être un peu plus, aujourd’hui. 16h54. "Sir." Jordan fait irruption dans le bureau, prenant soin de rester sur le pas de la porte, comme il lui est demandé. "It’s almost time for your 5pm meeting, sir." Ezekiel lève un oeil mauvais vers l’assistante, avant d’afficher un sourire tout aussi hostile. "Look at you, part assistant, part clock, adresse-t-il à celle qu’il aurait habituellement gratifié d’un simple thank you avant de lui faire signer de dégager. Mais, tout de suite, six minutes avant son prochain rendez-vous, il a envie de mordre celle qui tolère ses pires humeurs et remarques, pour se calmer les nerfs. I don’t know what I would do without you. Imagine if I had to look at the clock myself.You’re welcome, sir." Et il attend la sortie de la jeune femme pour lâcher sa plume et s’enfoncer dans le dossier de sa chaise, passant une main sur sa tempe pour la masser un instant.
Ezekiel avait anticipé la désagréable anxiété qui s'emparerait de ses pensée en voyant les jours et heures défiler à l’approche de son rendez-vous avec Celyn. C’est d’ailleurs bien la raison pour laquelle il a préféré ne pas dégager son planning immédiatement pour accorder de la place à cette entrevue ; pour se préparer mentalement à voir cette douce chaleur qui l’habitait quand il s’apprêtait autrefois à passer quelques heures en sa présence, se transformer en profonde appréhension. Mais lui rendre visite n’est pas vraiment une possibilité qu’il peut contourner, car à cette nervosité se mêlent le soulagement de savoir Celyn de retour dans le monde visible, et la joie peu dissimulée de le retrouver.

Il a pris soin de réajuster sa cravate plusieurs fois, de défroisser d’un geste expert les quelques plis marqués sur son costume pourpre aux motifs floraux, avant de transplaner en direction de la maison de son business partner. 16h59. Ezekiel attend sur le palier de l’immense demeure en fixant sa montre, hésitant quelques secondes quand la grande aiguille prend place sur l’heure du rendez-vous. "Alright." souffle-t-il en se redressant, ses mains venant chercher le noeud de sa cravate pour ajuster inutilement sa position déjà parfaite. Et dans un même réflexe, il dissimule le désarroi grandissant dans son esprit derrière d’insignifiants dossiers et pensées, ainsi qu’un sourire poli, avant de s’emparer du heurtoir.
"Good afternoon, Mister Zabini. Master Celyn is waiting for you in the library." Naturellement, Ezekiel n’adresse pas un mot ou un regard à la petite créature, avant de lui emboîter le pas, enfonçant ses mains dans les poches de son costume, pour les empêcher de faire leur chemin vers le noeud de cravate.

Il ne sait pas vraiment ce à quoi il s’attendait. À retrouver le même Celyn qu’il avait raccompagné à sa porte lors de leur dernier dîner, ricanant avec une pudeur presque décontractée à ses remarques ? Ce Celyn dont la compagnie et l’esprit affûté savaient égayer ses fins de semaine plus qu’il n’aurait pu l’avouer ? Certainement pas. Mais la chaleur qui l’envahit quand les yeux de Celyn viennent se planter dans les siens, est ternie par la vision du Rosier installé dans une chaise roulante, le visage creux et dénué de la moindre couleur. Au final, le même Celyn qui luttait contre l’invisible, qu’il a aperçu quelques fois avant de détourner les yeux avec une gêne difficilement dissimulable. A la seule différence, peut-être, que ce Celyn le regarde avec une intensité détachée, qu’il lui rend en silence, s’avançant vers lui.
"Good afternoon.Good afternoon, Celyn." Ezekiel offre cet habituel sourire qu’on lui connaît si bien, pour ne pas trahir le bond de son coeur dans sa poitrine quand il entend la voix du survivant, qu’il avait cru, un temps, ne plus jamais percevoir. "It has been a long time. Hasn't it?" Le Zabini s’installe dans le fauteuil proche de la chaise roulante de son business partner, étendant son bras sur le dossier pour feindre une attitude décontractée. "Only a month on my end, to be accurate. But, indeed, too long since I’ve been able to hear your voice." Il accompagne sa remarque d’un discret haussement de sourcil, penchant légèrement la tête sur le côté en dévoilant ses dents. "It’s not the most appropriate question, but I must ask. How are you?" demande-t-il avec une politesse réservée. Car c’est bien pour cela qu’il est ici. S’assurer de ses propres yeux que Celyn est en vie, que les flammes n’ont pas emporté tous les Rosiers, et, surtout, qu’il est revenu en un seul morceau de l'invisible. Et à en juger par l'apparente fatigue qui habite son visage, bien éloignée de ce qu’Ezekiel aurait souhaité conserver comme image du nouveau vice-CEO de Rosier Events, il a déjà une petite idée de la réponse.


Dernière édition par Ezekiel Zabini le Mar 4 Aoû - 19:55, édité 2 fois
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Celyn Rosier
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MessageSujet: Re: (zynk #1) reborn   (zynk #1) reborn EmptySam 13 Juin - 14:36
reborn
There are so many fragile things, after all. People break so easily, and so do dreams and hearts.
Il y avait encore, parfois, des moments de flottement où Celyn peinait à savoir de quel côté il se trouvait. Ceux-là étaient les moins désagréables, quand bien même ils induisaient une confusion tenace qui troublait le fil de ses pensées déjà entravé par de nombreux obstacles ; le pire venait ensuite, lorsque la brume se dissipait et qu'il se retrouvait brusquement projeté dans son corps physique, un choc qui lui coupait le souffle, lui donnait des vertiges, l'épuisait un peu plus. A chaque occurrence, Celyn avait l'impression de vivre des échos de son premier réveil – depuis dix jours, il redoutait ainsi de voir se profiler le brouillard de cette incertitude, d'où ni la voix d'un proche, ni un contact humain ne parvenait à le tirer.
Reconnecter avec le monde matériel, il le réalisait douloureusement au fil des jours, n'était pas une mince affaire – son corps atrophié et sa réflexion mutilée le lui rappelaient à chaque seconde, et sa convalescence lui semblait d'autant plus insurmontable qu'il se sentait à la dérive, coincé, encore, entre les deux côtés de ce voile invisible.

En voyant Ezekiel se mouvoir, sourire, parler, Celyn n'eut aucun doute quant à la rive sur laquelle il se trouvait sur l'instant. Le PDG de la BCBC avait une présence saisissante et, sitôt qu'il s'approcha, il ancra avec lui, dans le décor de cette bibliothèque considérée modeste, celle désormais presque morte de Rosier. Ce dernier se sentait d'autant plus honteux de lui présenter une version abîmée et éteinte du jeune DRH que Zabini avait fréquenté lors de dîners fastueux, quasiment tous payés de sa poche. Une tristesse embarrassée vint lui serrer la gorge ; il était sûr et certain qu'après leur échange du jour, loin du cadre luxueux et feutré dans lequel ils se rencontraient d'ordinaire, Ezekiel ne lui porterait pas plus d'intérêt qu'à un des Sangs-mêlés travaillant sous sa coupe. Celyn se sentit profondément stupide d'avoir opté pour un col roulé, aussi adapté et seyant lui avait-il paru un peu plus tôt ; face au costume pourpre, dont la veste était brodée de motifs délicats, d'Ezekiel, ses choix vestimentaires semblaient ridicules et un peu grossiers. Il aurait, au moins, pu tenter de maintenir un semblant d'apparences en piochant dans les habits de Ben – en approchant si près, sans le rempart d'un minimum d'apparat, Ezekiel constaterait sans peine ses traits tirés, sa répartie fade et un laisser-aller général qui aurait terrifié n'importe qui de sensé.

Or Ezekiel n'était pas n'importe qui ; Ezekiel était le sens incarné. Devant l'addition de ses défauts ainsi exposés à la lumière du jour, l'équation serait rapidement résolue – toute forme d'intérêt personnel laisserait place aux rapports parfaitement professionnels entre deux partenaires de business. Celyn se demandait s'il allait continuer de faire semblant de feindre un intérêt personnel, pour mieux se rapprocher du nouveau vice-président de Rosier Events.
Après tout, il n'y avait pas de coups bas en affaires, et Ezekiel n'était certainement pas le genre à s'embarrasser d'un poids mort tel que lui.

"Only a month on my end, to be accurate. But, indeed, too long since I’ve been able to hear your voice." Son cœur fit un bond maladroit dans sa poitrine, partagé entre l'allégresse et la gêne. "Ben told me you came to visit", s'entendit-il répondre, le souffle court devant la perspective non seulement qu'il soit venu le voir (par deux fois, selon Benjamin) et qu'il ne s'en cache absolument pas devant lui. Quand bien même il pouvait logiquement s'agir d'un autre coup de poker destiné à l'amadouer, Celyn ne pouvait s'empêcher d'être bêtement, profondément touché par ces deux visites. Il sentit sa gorge le picoter – encore, comme à chaque fois qu'une émotion saisissait sa poitrine pleine à craquer de sentiments et de ressentis en pagaille. Celyn pleurait pour tout et pour rien ; ne pas réussir à s'habiller seul, constater qu'il s'était rendormi pour trois heures après cinq minutes d'éveil, sentir la main de Ben posée sur la sienne.
Si Zeke le touchait, il était fichu.

"It’s not the most appropriate question, but I must ask. How are you?" Mal ; ils le savaient pertinemment tous les deux. Celyn observa une seconde son interlocuteur, pris entre le besoin de lire jusqu'où il le pensait mal en point, afin d'adapter justement sa réponse, et le simple désir de se raccrocher un instant à ses yeux sombres. Ils brillaient à la lumière de la fenêtre, illuminant le profil de son invité, le rendant plus vif, plus tangible, plus douloureusement réel que ne l'aurait souhaité Celyn. "Surprisingly enough, I am not as bad as I should be." De nouveau, une ombre de sourire vint étirer ses lèvres pâles, se moquant gentiment de l'ironie de la situation. "They said I was lucky. Too lucky to be true, apparently. No one can tell if this was a sheer miracle or the mere combination of several factors, some of them purely magic." Il se souvenait s'être évanoui dans le couloir, intoxiqué par la fumée brûlante de l'incendie ; on l'avait, d'après Caesar, retrouvé dans la pièce où leur mère entreposait ses calligraphies. Ce mystère n'était que le cadet de ses soucis – plus particulièrement lorsqu'il se retrouvait en présence d'Ezekiel. "I should have died then, too." Il esquissa un léger sourire où ne figurait aucune joie d'être encore en vie. "But I am alive, as strange as it may be, and this is temporary." Il posa une main sur l'accoudoir de son fauteuil roulant, baissant les yeux un instant sur ce dernier ; lorsqu'il les releva, Iris apparut avec, en mains, un plateau sur lequel reposait un service à thé en porcelaine, ainsi que de quoi grignoter. I'm sorry, today's English, s'excusa-t-il tandis que l'elfe disposait tasses et assiettes devant eux. On pouvait sentir s'échapper de la théière les arômes d'un Darjeeling aux notes florales ; Celyn n'avait aujourd'hui pas la force de se prêter aux manipulations multiples d'un thé vert servi selon les règles de l'art.

Après avoir profité de ces quelques secondes de calme, il renvoya Iris, et une fois servi, se laissa de nouveau aller dans son siège, une tasse fumante entre les mains. "How did things go for you these past weeks? You look well", conclut-il avec un regard à son apparence soignée, barbe et cheveux nettement entretenus, teint net, costume parfaitement reprisé. Ezekiel, comme d'ordinaire, était d'une élégance indécente – et si quelques mois plus tôt le constat aurait été anodin, il ne fit que creuser dans l'esprit de Celyn ce fossé honteux entre leurs deux êtres, où il aurait souhaité disparaître et être enterré dans l'instant.
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Ezekiel Zabini
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Ezekiel Zabini
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Occupation : CEO et fondateur de la BCBC, excusez du peu. Et à ce titre, fidèle collaborateur du gouvernement pour la diffusion de la propagande et surveillance des ondes cristal. Ses autres activités ? Trois fois rien, il n'est que gestionnaire du portefeuille d'actions de l'affaire familiale, actionnaire majoritaire et propriétaire de petites entreprises britanniques, conseiller en affaires et business development. Mais ce n'est que pour le plaisir et l'argent de poche, voyez-vous.
Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
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MessageSujet: Re: (zynk #1) reborn   (zynk #1) reborn EmptySam 13 Juin - 22:23
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De toutes les futilités dans lesquelles se plongent le commun de mortels, il y en a bien une qu’Ezekiel évite soigneusement de regarder de trop près depuis de nombreuses années, par mépris d’abord, manque de temps ensuite, et peut-être, peut-être seulement, par peur de perdre ce contrôle qui lui est si cher - qui lui a permis de devenir l’homme qu’il est aujourd’hui, et de maintenir une position qui reflète la grandeur qui lui revient. Il s’agit de la douteuse tendance que semblent avoir les êtres humains à développer une vie privée. Ezekiel, comme beaucoup, a déjà fait les frais de cette vilaine manie qui sait souvent coûter l’intégrité de ceux qui s’y perdent un peu trop, qui jugent qu’elle est nécessaire pour se construire et s’épanouir. Une erreur de débutant, aurait-il rétorquer un temps, de considérer que l’épanouissement se trouve chez les autres, si l’épanouissement n’est pas au final qu’une insaisissable chimère, un conte bon pour adoucir les enfants face à une réalité qui ne tardera pas à les engloutir progressivement s’ils se laissent bercer par ces illusions.

Ezekiel n’est pas un pessimiste, au contraire. Il est un homme réaliste. Et réalistiquement, il n’a pas besoin des autres, si ce n’est pour libérer un peu ses mains et son esprit de tâches trop ingrates et insignifiantes, ou pour le faire accéder à certaines opportunités. Les autres ne l’intéressent que peu, malgré cette prétendue écoute qu’il offre à tous ceux croisant sa route, un large sourire aux lèvres, une main sur l’épaule pour mieux asseoir son emprise sur ceux faisant le choix de s’ouvrir à lui. Cela ne l’empêche évidemment pas de ressentir de la sympathie pour une poignée de sorciers, dans lesquels il retrouve une teinte de sa propre répartie et agilité d’esprit. Ce n’est tout de même pas un monstre dénué de logique, et il ne pourrait prétendre posséder une telle intelligence sociale s’il était incapable de reconnaître les quelques personnes méritant son respect. Il se complait néanmoins dans l’idée que les autres sont nécessaires, dans le pire des cas ; utiles, dans le meilleur. Tout comme les Rosier lui sont utiles. C’est bien dans cet optique, qu’Ezekiel s’est rapproché de cette famille partenaire de la BCBC. Nouer de bonnes relations avec les dirigeants sang purs de Rosier Events était tout à son avantage, et il en était de même pour l’entreprise événementielle de nourrir cette entente cordiale.

Il y a un élément que son penchant obsessionnel pour l’anticipation n’a cependant su prévenir.
Celyn.
Ce qui avait pris la tournure de simples, et franchement habituels, repas d’affaires aux conversations doucereusement professionnelles, a insidieusement su s’introduire sous sa peau, remontant par ses entrailles jusqu’à son cerveau ébloui par la personnalité déconcertante du fils aîné d'Aloysius. C’est avec une certaine excitation qu’Ezekiel a fini par se rendre à leurs rendez-vous, une excitation dangereuse, familière à celle qu’il cache dans les recoins les plus sombres et reculés de son esprit organisé. Malgré toute la précaution que l’homme d’affaires applique à chaque aspect de sa vie, il n’en serait pas où il se trouve aujourd’hui s’il n’était pas également prêt à prendre certains risques. Risques calculés, balayant certaines de ses convictions - car c’est ce qu’on attend d’un esprit logique, la capacité d’ingérer, puis d’intégrer, à une vieille équation de nouvelles variables.
Ezekiel s’est accordé, méticuleusement, un infime fragment de vie privée. Une vie privée qui prendrait la forme de rencontres hebdomadaires, de dîners fastueux, de joutes verbales amusées, de regards insistants, de sourires décontractés. Une vie privée maîtrisée, suffisante. Une vie privée qui est partie en fumée.

"Surprisingly enough, I am not as bad as I should be." Ezekiel acquiesce d’un mouvement de la tête, souriant faiblement en venant passer une main dans sa barbe, avant de descendre progressivement vers son noeud de cravate. "They said I was lucky. Too lucky to be true, apparently. No one can tell if this was a sheer miracle or the mere combination of several factors, some of them purely magic." Il écoute, patiemment, interdisant son regard à quitter les yeux ternes de Celyn, pour qu’il ne vienne se poser sur ses mains amaigries, sur le fauteuil roulant dans lequel il est installé. Il écoute cette voix, si proche de celle dont il a pu se délecter il y a quelques mois, et si différente à la fois. Plus essoufflée peut-être, moins assurée également.
"I should have died then, too. But I am alive, as strange as it may be." Ezekiel retient une inspiration nerveuse, qu’il transforme en un regard compatissant à l’intention du Rosier. Parce qu’il n’arrive à se défaire du désagréable vertige qui le prend depuis qu’il a posé les yeux sur Celyn en pénétrant dans la bibliothèque. Qu’il se tient devant lui, qu’il lui parle, qu’il lui sourit, même. Mais qu’il ne s’agit pas vraiment de Celyn, qu’il n’est pas mort dans le tragique incendie emportant les siens, mais qu’il n’en est pas tout à fait sortie vivant.

Quand on a rapporté à Zabini l’état de l’aîné des Rosiers, aussi miraculeux soit-il, il s’est retrouvé face à un choix évident. Soustraire de l’équation ce fragment de vie privée, ou espérer que celui qui arrivait à lui tirer de sincères sourires se réveille. L’espoir n’est pas quelque chose dans lequel Ezekiel s’investit, car il sait, sûrement mieux que quiconque, qu’il ne repose sur rien de tangible et de concret.
Ezekiel avait fait le deuil de sa vie privée. Et Celyn s’est réveillé.

Et désormais, alors qu’il laisse ses lèvres revêtir un sourire poli, il se laisse submerger par l’insupportable constat qu’il va aussi probablement devoir faire le deuil du Celyn qu’il a connu, qu’il pensait sans aucun doute retrouver.
Son amaigrissement sensé et la douloureuse vision qu’il offre à Ezekiel en se tenant assis dans une chaise roulante, ne sont pas prises en compte. Évidemment, qu’on ne sort pas de deux mois loin de son corps sans devoir prendre le temps nécessaire pour le réapprivoiser. Et comme le précise Celyn, ce n’est que temporaire. Bien sûr, et ce n’est pas ce qui trouble l’homme d’affaires qui, malgré lui, passe une main sur sa veste pour en défaire un pli inexistant. Ce qui fait enfler son coeur plus qu’il ne le voudrait, est cette ombre que porte son interlocuteur sur le visage, qui dérobe l’éclat réservé qui brillait autrefois dans ses yeux, une lueur exquise dans laquelle Ezekiel se plongeait bien souvent avec une fièvre satisfaisante. Même son timbre est teinté de ce brouillard feutré, ternissant ce que le Zabini avait conservé de leur dernier rendez-vous, qu’il s'autorisait parfois à rejouer secrètement dans son esprit, pour apaiser son deuil. Celyn est éteint. Et Ezekiel ne sait pas quoi faire de cette information.

"I'm sorry, today's English." La voix le ramène rapidement à la réalité, et il se redresse dans un sourire. "I don’t mind a decent Darjeeling, it’s no trouble." Son bras finit par se détacher de l’accoudoir, et il s’avance doucement pour s'asseoir au bord du fauteuil, se rapprochant ainsi de la table basse pour humer l’arôme florale se dégageant de sa tasse. "It’s a relief to hear you’re doing alright. We're the lucky ones, to have you safe and sound." glisse-t-il poliment, préférant ne pas s’attarder sur le sujet. Il serait malvenu de se part d’aborder le doute qu’il se permet d’émettre silencieusement quant à son état, encore plus de présenter ses condoléances d’entrée de jeu.
"How did things go for you these past weeks? You look well." Ezekiel baisse un instant ses yeux vers la tasse fumante, en dévoilant ses dents, se donnant une unique seconde pour s’emparer de la question, et réorganiser ses pensées soigneusement, en extraire le dossier qui l’intéresse - et, par la même occasion, se débarrasser de son malaise grandissant. "Why, thank you." Il plante à nouveau son regard dans celui de Celyn en se redressant. "Oh, you know, the usual. I don’t want to bore you with an endless business rumbling, and you know I won’t be able to let you breath if I go down that road." plaisante-il en laissant échapper un rire frivole. Et malgré tout, il poursuit en avançant sa main vers la tasse. "Tedious meetings about just as tedious cristal shows, improvised visits from my uncle to discuss family business matters, quite some new acquisitions," lâche-t-il sur le ton de la conversation, déballant son habituel discours lui permettant de rester le plus vague possible - lui évitant, notamment, d’évoquer son rachat de l’entreprise de Caesar. "And just as you must assume, several meetings with Rosier Events. And as much as I appreciate your cousin’s company, I’ll admit it wasn’t as pleasant without your sharp interventions."

C’est surprenant, ce bond dans sa poitrine que provoquent ses propres mots, la mention de l’absence de Celyn. L’aveu qu’il lui a manqué. Et toujours cette sensation désagréable qui s’accroche à sa gorge, qu’il ne le retrouvera pas. Pas entier. "I can imagine it’s the last thing on your mind at the moment, il désigne dans un mouvement décontracté le fauteuil dans lequel se tient Celyn, comme s’il s’agissait de sa seule préoccupation, though I’m eagerly awaiting your come back. It’s a tad shallow without a Celyn to get in my way." Ezekiel ne sait pas ce qu’il cherche, en s’enfonçant un peu plus dans la douce habitude prise lors de leurs dîners de provoquer la répartie de son business partner. Peut-être est-ce que une façon de faire resurgir ce qu’il pensait devoir laisser derrière. Ce qu’il a peur de perdre à nouveau. Peut-être qu’il n’est pas prêt à faire son deuil, après tout.
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Celyn Rosier
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Occupation : Vice-CEO de Rosier Events depuis la mort de son père ; reprend ses marques, semble plus fatigué et plus irritable que d'ordinaire (et ce n'est pas peu dire, pour un Celyn maussade de nature).
Allégeance : Les Rosier (ce qu'il en reste), Ezekiel.
Particularité : Animixé à un serpent vigne, calligraphie magique, petite malédiction des familles.
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MessageSujet: Re: (zynk #1) reborn   (zynk #1) reborn EmptyLun 15 Juin - 15:58
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"It’s a relief to hear you’re doing alright. We're the lucky ones, to have you safe and sound." Lui-même élevé dans les traditions sang-purs, Celyn n'était pas dupe ; la voix d'Ezekiel avait les intonations veloutées d'une politesse détachée, modèle-type de réponse à opposer ici comme on présentait dans d'autres circonstances « ses condoléances les plus sincères ». Celyn aurait bien voulu savoir qui était ce on, ou ce qu'il y avait de chanceux à l'avoir récupéré, lui, à la place de son père, de sa mère, de sa sœur ou même de son frère. Rosier ravala difficilement son amertume, échaudé par la comparaison insoutenable entre Ezekiel et lui, l'un aussi flamboyant que l'autre était éteint désormais, et le fantôme des disparitions multiples, insoutenable, qu'il refusait encore d'intégrer à cette réalité nouvelle et que son esprit préférait encore une fois noyer sous une pluie amère. Dans les moments où, un instant détourné de son propre malheur, Celyn tâtonnait de lui-même en direction des disparus, un brouillard opaque venait obscurcir sa vue déjà atrophiée, protection inconsciente tombant comme un rideau entre eux et lui. Ce n'était pas le moment, semblait-on lui dire ; alors Celyn retournait bien rapidement à sa propre peine, et s'apitoyait de nouveau sur lui-même. C'était une trop bonne excuse pour prendre le risque de la laisser filer.

Celyn écouta Ezekiel parler business avec son assurance et sa volubilité habituelles. Il s'entendit faire l'étalage discret de nouvelles acquisitions, noyant gentiment le poisson de ses succès derrière un rideau de fausse modestie. Il ne savait pas, exactement, ce à quoi il s'était (naïvement) attendu en lui posant la question ; qu'il lui soit miraculeusement arrivé une série de malheurs auxquels il pourrait compatir, lui aussi ? Qu'il lui parle de lui, le véritable Ezekiel, en lui offrant soudain une anecdote personnelle ? En lui disant que, peut-être, son quotidien n'avait pas été si reluisant, sans Celyn à ses côtés ? Celyn se sentit profondément, foncièrement stupide – et naïf, d'être ainsi peiné par sa réponse. Bien sûr qu'il allait lui parler d'entreprise et de meetings – c'était tout ce qu'il connaissait, et c'était tout ce qui lui importait de faire, devant les autres (quand bien même cet autre était lui, et désormais écorché vif). Parler business, rire. Être charmant et divertissant. Oh, Celyn ne lui en tenait pas rigueur ; il aurait été bien mauvais joueur, quand il en avait tant profité lui-même auparavant, baignant dans l'aura solaire du businessman redoutable, riant timidement à ses plaisanteries affûtées, parfois (souvent) dirigées vers lui, Benjamin, son père – visant ainsi bien souvent la gestion de Rosier Events. Mais maintenant qu'il se présentait à lui démuni de sa carapace, démuni de tout, jusqu'à la moindre miette de fierté, le rescapé se sentait presque trahi de n'avoir droit, en retour, qu'à la façade polie et dorée d'Ezekiel Zabini.

"And just as you must assume, several meetings with Rosier Events. And as much as I appreciate your cousin’s company, I’ll admit it wasn’t as pleasant without your sharp interventions." Celyn, qui avait légèrement baissé les yeux pour prendre une gorgée de son thé, les releva prestement vers son invité. Il peinait à croire ce qu'il distinguait, comme l'effluve d'un parfum insaisissable, derrière les mots d'Ezekiel. Un instant, dans son regard, il eut l'impression de se trouver quelques mois plus tôt, quand tout allait encore bien – quand Ezekiel lui demandait pour la centième fois de l'appeler Zeke avec un rire, quand sa mère le cueillait au retour d'un dîner et lui demandait ce qui l'avait retenu si tard, quand Celyn allait se réfugier dans le bureau de Benjamin pour pousser un énorme, énorme soupir et se plaindre au sujet de son père qui, décidément n'en faisait qu'à sa tête... Celyn sentit sa gorge se serrer, et, esquissant un sourire d'excuse un peu gêné, il reposa la tasse sur sa coupelle, considérant la vapeur qui s'en échappait en évitant et le sourire de son vis-à-vis, et les réminiscences douloureuses d'une époque révolue. Que sa présence ait manqué, d'une façon ou d'une autre à Ezekiel, n'était qu'un soubresaut de ce chapitre clos : dans celui qui s'ouvrait timidement, Celyn n'était pas sûr d'avoir assez de place pour une relation pareille – indéfinie, flirtant dangereusement avec un investissement émotionnel qu'il n'était, de toute façon, persuadé de ne plus être en état de fournir. Ç’aurait été futile, naïf, déplacé – autant que la chaleur légère que la remarque avait fait naître dans son torse, où elle se répandit bien contre son gré.

"I can imagine it’s the last thing on your mind at the moment, though I’m eagerly awaiting your come back. It’s a tad shallow without a Celyn to get in my way."  La chaleur se cristallisa en une brûlure, le long de son plexus ; la marque de la sollicitude filée d'Ezekiel, de sa voix plus chaleureuse, de son propre prénom entre ses lèvres. Au fil des dîners et des rencontres (deux mots qui en étaient venus à se confondre), Celyn avait appris à reconnaître les nuances diverses dans le timbre d'Ezekiel ; parfois les vagues mielleuses et enthousiastes se retiraient juste assez pour laisser entrevoir un ton chaleureux et velouté – et parfois même, Celyn croyait y distinguer, plus loin encore sur l'horizon, les traces d'une affection sincère.

"Sorry to disappoint, fit-il avec un sourire légèrement crispé, peinant à feindre la politesse face à ces assauts répétés, auxquels il aurait, avant, répliqué par une de ces interventions piquantes qui avaient tant manqué, but I don't think I'll be going back any time soon." Come back... Celyn aurait été secoué d'un rire douloureux, devant l'expression malheureuse, si une vie d'éducation étriquée n'avait pas coincé ses rires dans sa gorge. Comment pouvait-il y avoir un retour en arrière ? Du fond du gouffre où il se trouvait, Celyn doutait même pouvoir un jour littéralement revenir à Rosier Events, où il aurait à prendre la place d'Aloysius – littéralement, s'installer à son bureau, remplacer le perchoir de Prince par la jungle climatisée d'Écaille, la plaque portant son propre nom au lieu du sien... "As you probably have noticed by now, I am not so into sharp interventions and sparring matches anymore." Il cilla légèrement, se forçant à garder son regard sur Ezekiel une seconde. "I'm sure you will find some other way to entertain yourself." Et Celyn baissa enfin les yeux, vaincu par une tristesse amère. Il en fallait peu pour se laisser happer par la sympathie, aussi exagérée fût-elle, et la compagnie charmante du self-made man ; Ezekiel n'aurait aucun problème à retrouver quelque chose, ou quelqu'un d'autre, de moins cassé que lui maintenant.
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Ezekiel Zabini
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Ezekiel Zabini
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Âge : 32 ans, le succès n'a pas d'âge (28/05)
Occupation : CEO et fondateur de la BCBC, excusez du peu. Et à ce titre, fidèle collaborateur du gouvernement pour la diffusion de la propagande et surveillance des ondes cristal. Ses autres activités ? Trois fois rien, il n'est que gestionnaire du portefeuille d'actions de l'affaire familiale, actionnaire majoritaire et propriétaire de petites entreprises britanniques, conseiller en affaires et business development. Mais ce n'est que pour le plaisir et l'argent de poche, voyez-vous.
Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
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MessageSujet: Re: (zynk #1) reborn   (zynk #1) reborn EmptyLun 15 Juin - 20:01
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En se perdant un peu plus dans les traits tirés de Celyn, où il cherche méticuleusement un semblant de familiarité, l’ombre d’une réaction à sa remarque peut-être, ou simplement le reflet, même un peu déformé, de l’homme qu’il a connu, Ezekiel sent glisser entre ses doigts tout ce qu’ils avaient malgré eux construit. Ce qu’il s’était accordé avec précaution, pendant près d’un an, aux côtés de l’aîné des Rosier, échappe peu à peu à sa poigne, dans cette vertigineuse sensation de ne trouver la moindre prise à laquelle se raccrocher, se hisser. Et ses yeux continuent à fouiller ceux de Celyn, toujours en quête d’un vulgaire écho de ce passé qu’il avait enterré avec le reste des Rosier, puis vu ressurgir, et dont il constate désormais les ruines.
Il cherche. Il cherche les débris d’un investissement autrement plus risqué que ceux manipulés quotidiennement dans son travail. Il soulève chaque pli venant déformer le visage de Celyn, chaque expression qu’il lui offre, chaque message que son regard envoie, les retourne, les inspecte, au fur et à mesure qu’un poids s’installe sur sa poitrine.

Celyn lui échappe, et Ezekiel chancelle.
Il empêche le dossier aux lettres dorées formant le nom du Rosier de s’ouvrir, le tient fermement d’une main, alors que l’autre se referme sur le vide, cherchant toujours à rattraper Celyn. Il sait ce qu’il y trouverait s’il le laissait répandre ses feuillets organisés dans son esprit, pour l’avoir lui-même nourri de tout ce qu’il souhaitait conserver de l'ancien DRH de l’agence évènementielle sorcière.
Il y trouverait des regards poliment exaspérés. Il y trouverait des pupilles sombres, se plantant dans les siennes, intriguées. Il y trouverait la mélodie du rire de Celyn, réservée et sincère. Il y trouverait le rouge s’installant sur les joues du Rosier, après une remarque déplacée, ou quelques verres de vin en trop. Il y trouverait ses remarques acerbes, mordantes même, sous l’effet insidieux de l’alcool. Il y trouverait ses fines analyses, sa capacité à déceler dans les discours d’Ezekiel ce que le commun des mortels ne peut seulement imaginer. Il y trouverait le contact de sa main sur son avant bras, ce soir-là, où il a trébuché. Il y trouverait ses propres palpitations, provoquées par des sourires gênés au moment de se séparer, sur le pas de sa porte.

Il y trouverait tout ce qu’il ne trouve pas, qu’il ne trouve plus, tout ce qui glisse, encore une fois, entre ses doigts.
"Sorry to disappoint, but I don't think I'll be going back any time soon." Difficile à dire si c’est la déclaration, ou les lèvres de Celyn déformées dans un sourire crispé, qui mettent un terme à sa quête. Il ne reviendra pas. Au travail, pas du tout de suite. "As you probably have noticed by now, I am not so into sharp interventions and sparring matches anymore." Et il ne reviendra pas, dans un sens plus large, plus douloureux, plus dur à assimiler, probablement jamais. Celyn vient d’ôter lui-même, d’une voix écorchée, cette dernière prise à laquelle Ezekiel se raccrochait, ce qui avait fait grandir cette connexion indescriptible qu’il entretenait prudemment, et ce qui constituait certainement la majorité de leurs échanges. Et il tombe, juste assez longtemps, probablement, pour faire apparaître le reflet de cette chute dans son regard, qui abandonne celui du Rosier pour se concentrer sur la tasse entre ses mains.

"I'm sure you will find some other way to entertain yourself." Son travail le divertit, les évènements mondains le divertissent, la diffusion des Battues le divertit, les dîners d’affaires le divertissent. Celyn ne le divertit pas. Et c’est probablement la raison pour laquelle il continue à se débattre dans le vide.
Celyn ne le divertit pas, et Ezekiel ne veut pas qu’il lui échappe.
Ezekiel refuse qu’il lui échappe. Parce qu’il n’a pas investi dans une vulgaire distraction, et qu’il ne se contentera pas des miettes qu’il cherchait en vain ces dernières minutes. Et il se répugne, à n’avoir voulu les choses qu’à moitié, ne serait-ce que l’espace d’un instant. Tout ou rien. Le Zabini vient délicatement poser la tasse devant lui, laissant le silence s’épaissir suite aux paroles de Celyn, qui baisse des yeux emplis d’une certaine amertume.
Ezekiel ne le laissera pas glisser entre ses doigts. Et puisqu’il n’a su trouver de prises, et puisqu’il refuse de tomber, sa main vient se poser sur celle du jeune homme, ses doigts venant frôler l’intérieur de sa paume d’une pression légère. Il s’accroche au Celyn qu’il a en face de lui, car c’est le seul qu’il peut saisir. Le contact, aussi intentionnel que surprenant, avec la peau pourtant glaçante du Rosier, fait naître une chaleur déstabilisante au fond de sa poitrine. "I didn’t come here to entertain myself." Et malgré son désarroi, il ne peut empêcher un sourire de prendre possession de ses lèvres, réflexe ancré depuis trop longtemps pour dissimuler la véracité et sincérité de ses paroles. "And you know you can’t disappoint, don’t talk nonsense." ajoute-t-il avec une touche d’humour dans la voix, en partie pour égayer l’atmosphère - encore un réflexe dont il ne peut se défaire -, et en partie dans l’espoir de faire disparaître la tristesse qui s’est emparé du regard de Celyn. "If there’s anything I can do for you during these difficult times, you know where to find me." Et à nouveau ses doigts exercent une pression sur la main froide, pour appuyer ses mots. Et pour ne pas qu’il lui échappe.
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Celyn Rosier
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MessageSujet: Re: (zynk #1) reborn   (zynk #1) reborn EmptyMar 16 Juin - 17:28
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There are so many fragile things, after all. People break so easily, and so do dreams and hearts.
Celyn garda les yeux baissés sur sa tasse, posée sur la coupelle en fine porcelaine, elle-même posée sur ses genoux, et observa le silence s'épaissir et s'attarder, l'enveloppant dans un malaise amer où il crut voir la preuve irréfutable de ce qu'il avançait. Ezekiel, il le savait avec certitude (une qualité rare dans ce brouillard où tout lui apparaissait gris, morne, et profondément instable), n'était pas un homme de silence ; il rebondissait avec une facilité déconcertante sur les réponses les plus plates, partait de rires sympathiques qui résonnaient agréablement, presque trop, décochait un trait d'esprit qui laissait derrière lui un interlocuteur sonné par sa rapidité et sa justesse. Les silences étaient brefs, calculés, une ou deux secondes le temps de reprendre son élan, de dégoter quelque part dans le fouillis de ce cerveau agile de quoi repartir, réorienter dans son sens la discussion, de marquer une pause nécessaire pour appuyer un effet quelconque, une partie comme une autre de la conversation d'Ezekiel, que Celyn avait observée, du coin de l'oeil, d'abord, durant leurs meetings communs, puis plus franchement, ensuite, lorsque les dîners en tête-à-tête étaient devenus entre eux un rituel régulier. Celyn le connaissait encore, malgré ce voyage de l'autre côté du monde, où il avait laissé une partie de sa propre clarté d'esprit – et dans le chaos confus qui régnait dans son crâne, étouffant sa réflexion, il distinguait nettement la longueur inhabituelle de ce creux, souligné par le froissement du tissu lorsque Ezekiel bougea, et le cliquetis délicat de la tasse sur la coupelle.

Il put le voir reposer le service en porcelaine sur la table, se penchant légèrement pour ce faire, sans avoir à relever les yeux ; il n'avait pas besoin de le regarder pour distinguer l'élégance de ses gestes, et la prestance de son profil princier dans son costume brodé. Son cœur se serra d'autant plus à la perspective de l'annonce de son départ prématuré ; Celyn s'attendait désormais à ce qu'il se lève, pressé de mettre un terme à cette entrevue gênante avec une excuse de sa composition qu'il ne pourrait ni contester, ni vérifier. Celyn ne pourrait lui en vouloir de chercher à échapper à sa compagnie déprimante, sa conversation fade, qui laissaient coi jusqu'à l'intarissable Zabini. Benjamin et Caesar supportaient sa présence au nom de leurs liens de famille ; rien ne retenait vraiment Ezekiel, si ce n'était, peut-être, la nécessité de maintenir de bons rapports avec le nouveau vice-CEO de Rosier Events.

Étouffant dans des miasmes d'idées noires, Celyn fut brusquement sorti de son crâne au contact de la main d'Ezekiel sur la sienne. Son cœur s'emballa douloureusement, sonné par ce réveil brutal, et remonta dans sa gorge trop étroite ; il constata, en essayant de déglutir, qu'il s'y était coincé. La chaleur sèche était rassurante, entière, et se diffusa sur sa peau froide et moite avec l'efficacité des rayons du soleil sur la dernière neige de l'hiver – là où la chaleur du thé peinait à s'accrocher, celle d'Ezekiel pénétra jusque dans sa chair morte. C'était à la fois une souffrance et une bénédiction inattendue ; lorsque Celyn releva le regard vers lui, visiblement secoué par le contact, les larmes avaient grimpé jusqu'à l'orée de ses yeux. "I didn’t come here to entertain myself." Why did you come then? "And you know you can’t disappoint, don’t talk nonsense." Il y avait un rire dans sa voix onctueuse, renforçant la blessure causée par le discrédit qu'il lui accordait. Il était fait pour décevoir, affligé d'un corps affamé par deux mois d'absence, coincé dans cette moitié de lui – can't you bloody see? aurait-il voulu lui dire. Can't you see I am a disappointment? Une main invisible vint enserrer la gorge de Celyn, coupant court à toute possibilité de vocaliser cette affirmation – qui fondait en un malheureux doute sous la chaleur d'Ezekiel. Pourquoi s'acharnait-il à faire semblant de ne pas comprendre ? Qu'y avait-il à récupérer, chez lui maintenant ? "If there’s anything I can do for you during these difficult times, you know where to find me." La dernière barrière de Celyn s'effondra à la pression de sa main sur la sienne, comme une caresse. Non, non non, il ne voulait pas qu'il l'atteigne. Il ne voulait pas le laisser s'installer trop longtemps dans son corps – sous sa peau, contre sa chair, au cœur de sa poitrine à la fois trop vide et trop pleine. Celyn ne pouvait lui donner en retour de des miettes, de vulgaires bribes d'un être dépouillé de soi dans les limbes ; ils ne pouvaient rien faire pour l'un et l'autre.

Il était pourtant incapable de retirer sa main de la sienne.

Sa vue se brouilla dangereusement, et les premières larmes débordèrent pour aller rouler sur ses joues pâles. "This won't be..." Sa voix l'abandonna lâchement, l'interrompant en un « couac » audible. Can't walk, can't talk, a bloody embarrassment. Il rougit sous l'embarras et la détresse, vit dans son regard la confusion de Zeke ; quand il voulut parler de nouveau, ce fut qu'un hoquet triste qui lui échappa.

Le hoquet éclata en un sanglot et Celyn, tout bonnement, se mit à pleurer comme le dernier des idiots.

Il baissa la tête devant la vague de larmes qui le submergeait, pressant sa main libre contre son visage pour le dérober à la vue d'Ezekiel. On ne pleurait pas devant autrui, chez Rosier – les émotions étaient privées, taboues, réservées à l'intimité de sa propre chambre, où l'on enfouissait sa tristesse dans le creux de son oreiller. On s'occupait ainsi de ses pleurs à l'écart des regards, et on mutilait sa joie pour ne pas trop en encombrer les autres ; on souffrait et on était heureux, seul, en silence. N'y tenant plus, il se pencha en avant, brisa le contact en reposant, en un geste maladroit qui lui ressemblait peu, la tasse sur la table, et se saisit une des serviettes en tissu disposées sur le plateau. "I'm sorry", parvint-il à arracher entre deux sanglots, allant prestement éponger son visage d'une main tremblante. Sa voix était mouillée, encombrée par les flux poisseux qui lui encombraient la bouche et le nez. C'était atrocement gênant, tout le contraire du prétendu pouvoir libérateur des larmes ; les siennes renforçaient sa honte et offraient au monde, à Zeke, la preuve criante de sa terrible faiblesse. "I'm sorry you have to see me like this." Il n'avait pas la force d'affronter les pupilles sombres de Zabini, de peur d'y trouver de la déception, du dégoût, ou bien la même chaleur qui persistait encore sur le dos de sa main ; sa compassion, à lui qui n'en montrait jamais pour personne, était le pire de tout.
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Ezekiel Zabini
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Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
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MessageSujet: Re: (zynk #1) reborn   (zynk #1) reborn EmptyVen 19 Juin - 13:40
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PEOPLE BREAK SO EASILY, AND SO DO DREAMS AND HEARTS.
Maintenir le contact de sa peau contre la main glacée du rescapé Rosier, Ezekiel le sait, revient à briser une règle implicite, instaurée par la force des choses, entre eux deux, et à franchir l’une des nombreuses barrières dressées entre l’homme d’affaires santoméen et le reste du monde. Pourtant, Ezekiel est de ceux envahissant finement l’espace personnel des autres, refermant sournoisement sa main sur le bras, l’épaule, la nuque de ses interlocuteurs, autant pour affirmer une supériorité que pour feindre la familiarité. Une attitude purement professionnelle, et efficace la plupart du temps. Attitude qu’il a certainement pu avoir envers Celyn, comme avec n’importe lequel de ses business partners - quand bien même l’ancien DRH de Rosier Events, n’a jamais montré qu’une gêne polie face à ces intrusions - avant qu’une table de restaurant ne vienne progressivement imposer une distance confortable entre eux.
Alors, ce contact n’aurait pu être qu’une simple démonstration amicale, une façon d’exprimer une compassion, faisant preuve de ses manières irréprochables. Et quelque part, il l’est. Il a tout d’une politesse, soulignée par des paroles tout droit sorties du manuel de la courtoisie entre sorciers sang-purs. Il le serait entièrement, s’il n’avait pas s’agit d’une tentative de se raccrocher à l’homme qu’il avait laissé devenir un semblant de vie privée. Plus encore, si ce contact n’était pas le premier qu’ils échangeaient, et qu’il n’avait pas provoqué une insaisissable tiédeur, dans l’esprit pourtant si droit d’Ezekiel.

Il semble cependant provoquer bien plus qu’une simple tiédeur chez Celyn.
Ezekiel empêche ses yeux de s’arrondir, quand de discrètes larmes embuent ceux de Celyn. Il cesse même complètement de bouger, de respirer, immobilisant ses lèvres dans un sourire presque crispé. Entraîner une telle émotion chez le Rosier n’est pas un risque qu’il avait calculé, il ne lui avait pas même effleuré l’esprit. Pour ainsi dire, il ne s’attendait qu’à une vague manifestation de gêne sur le visage éteint de Celyn, peut-être un peu de couleur sur ses joues blêmes, comme à chaque fois qu’Ezekiel franchissait une nouvelle frontière de bienséance entre eux au détour de quelques provocations fines.

"This won't be..." La voix se brise, dans un regard effleurant le sien, et avec, la contenance de Zeke.
Les émotions humaines font partie du quotidien de l’homme d’affaires. Il est évidemment habitué à affronter les larmes que provoque son exigence acerbe envers ses collaborateurs, qu’il redresse d’une petite tape dans le dos, avec une sympathie dissimulant un fort mépris pour leur manque de self-control. Laisser son désarroi prendre le dessus sur le mental, lui permettre d’éclore sur son visage, sont autant de preuves de faiblesse pour Ezekiel, qui est jusqu’à dégoûté par ses propres pertes de contrôle - rares, secrètes, douloureusement terrifiantes. Le faiblesse a l’avantage, ou l’inconvénient, de pouvoir être exploitée, et c’est bien la raison pour laquelle Zabini pousse ses interlocuteurs à laisser leurs réactions dessiner pour eux, pour lui, les contours de leurs imperfections. C’est également, sans aucun doute, ce qui l’a tant saisi chez Celyn. Cette capacité, similaire à la sienne, à effacer les reflets de sa faiblesse.

Ainsi, le hoquet se muant en sanglots confus et dévastés, impose à Ezekiel l’arôme du mépris qui, sûrement pour la première fois, se révèle nauséabonde. Pour cause, le contact encore présent de ses doigts contre la paume de Celyn, prouve qu’il n’a pas envie de le mépriser, autant qu’il ne souhaite pas être témoin de son relâchement soudain. Il se sent prisonnier de la scène qui se déroule devant ses yeux, de la main libre de Celyn venant s’écraser contre son visage déformé par la tristesse dans un élan de pudeur justifié, des larmes qu’il peut malgré tout voir rouler sur les joues empourprées du Rosier, de ces sanglots étouffés qui le plongent dans un certain malaise. Il est captif, tiraillé entre son envie de s’accrocher un peu plus au seul être lui ayant donné envie de retrouver un semblant de vie privée, et l’urgent besoin de se faire la malle pour ne pas avoir à affronter la réalité. Une réalité où Celyn est brisé, assez pour faire étalage de ses émotions devant ses pupilles ébahies. Et tout qui résulte de cette lutte invisible, est une profonde gêne.

La main de Celyn finit par se rétracter, et en choeur, Ezekiel ramène la sienne sur son noeud de cravate, dans un silence pesant, uniquement fendu par les sanglots. "I’m sorry", balbutie son interlocuteur en s’emparant d’une serviette en tissue pour venir tamponner ses larmes dans un mouvement malhabile et empressé. Et en le regardant de battre contre son désespoir incontrôlé, Zeke remet la machine en route, pour faire état des risques auxquels il s’expose. Est-il prêt à reconstruire une relation incertaine à partir de ruines bancales ? Oui, il a déjà répondu à cette question. Est-il prêt à le faire aux côtés de quelqu’un à la faiblesse apparente ? Il ne sait pas. Est-il en mesure d’apporter ce dont Celyn pourrait avoir besoin en cet instant précis ? Probablement pas. Celyn pourrait-il lui apporter ce que lui recherche ? Non plus, probablement. Sait-il seulement ce qu’il recherche chez Celyn ? Non. Risquerait-il de s'écorcher sur la détresse de Celyn ? Il ne sait pas, il ne pense pas. Est-ce que sa gêne est plus forte que la conviction qui l’animait quelques secondes plus tôt, de vouloir se battre pour récolter les fruits de son investissement passé ? Il ne sait pas, probablement pas, non. Pourquoi ? Sûrement parce qu’il sait que Celyn est bien plus que ses faiblesses. A-t-il cependant la certitude qu’il saura déterrer ce qui l’éblouissait autrefois, ce qui se cache derrière ces larmes ? Non, pas pleinement du moins.

Il n’y a aucune certitude. Trop de probabilités bancales. Trop de questions en suspens.
Il n’y en a qu’une seule, qui prend le pas sur toutes les autres.
A-t-il envie de faire demi-tour immédiatement, puisqu’il en a encore la possibilité ? Non.
L’expérience lui a appris que son envie de conquête était parfois la seule réponse dont il avait besoin. Il y a quelques années de cela, s’il n’avait pas suivi cet instinct motivé par un besoin de s’emparer de l’impossible, il n’aurait pu fonder la BCBC. Et tout comme avec Celyn en cet instant, l’équation reposait uniquement sur des inconnues.
Il prend le risque. Il n’a pas grand chose à perdre, si ce n’est un temps, de toute manière, déjà investi.

"I'm sorry you have to see me like this." Ezekiel est tout aussi désolé, mais déterminé. Et il sait que devoir affronter sa gêne fait partie intégrante du pari qu’il vient de faire. Il prend une faible inspiration, ne détachant son regard des yeux humides et décomposés de Celyn, avant de se détendre dans le dossier du fauteuil, en lâchant le noeud de cravate qu’il torturait de ses doigts crispés pour les refermer sur l’accoudoir.  "That’s perfectly fine." Les mots peinent à franchir ses lèvres, et se réfugient derrière un ton un peu trop poli, un peu trop lisse. C’est le seul rempart qu’il est capable de dresser pour affronter son malaise. "And understandable, considering what you’re going through." ajoute-t-il dans un sourire compatissant à son intention, cherchant à accrocher le regard fuyant de Celyn. Ezekiel cherche à rationaliser, encore, toujours, pour ne pas se laisser envahir par son incompréhension. Il conçoit la peine qui peut être ressentie par le Rosier, d’avoir perdu tout ce qu’il possédait, de devoir laisser les siens derrière soi. Il conçoit, oui. Il sait, même. Il se souvient. "And I’m confident you’re going to get through this." Zeke passe une main sur son pantalon, marquant une légère hésitation, avant de sceller pour de bon le contrat qu’il passe avec lui-même. "You’re not alone in this. I’ll be here throughout your recovery. And after, if you still need me." Il ne peut plus faire marche arrière.
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Celyn Rosier
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Celyn Rosier
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Occupation : Vice-CEO de Rosier Events depuis la mort de son père ; reprend ses marques, semble plus fatigué et plus irritable que d'ordinaire (et ce n'est pas peu dire, pour un Celyn maussade de nature).
Allégeance : Les Rosier (ce qu'il en reste), Ezekiel.
Particularité : Animixé à un serpent vigne, calligraphie magique, petite malédiction des familles.
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MessageSujet: Re: (zynk #1) reborn   (zynk #1) reborn EmptyLun 22 Juin - 23:01
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There are so many fragile things, after all. People break so easily, and so do dreams and hearts.
"That’s perfectly fine." Derrière le rempart de cette serviette en matière noble, pressée contre ses joues refroidies par les larmes, Celyn perçut sans encombre le ton lisse d'Ezekiel, qui avait délaissé jusqu'à sa sympathie forcée. Ses yeux rougis restèrent baissés, embués d'autres larmes invoquées par cette habitude pénible qu'il avait de pleurer jusqu'à l'épuisement le plus total – il avait été surpris de constater que les larmes ne s'arrêtaient jamais, remontant à ses yeux sitôt qu'une sensation fugace, une pensée brusque, ou le simple constat de ce vide terrifiant en lui le saisissait de nouveau.
Le vide était là, intact, l'accompagnant où qu'il aille comme un poids invisible, creusant son ventre amaigri par la diète imposée par sa longue immobilité ; il suffisait à Celyn de baisser le regard, à l'intérieur de lui-même, pour voir l'immensité de ce trou béant où le moindre faux pas pouvait le faire basculer. Il basculait de fait parfois de lui-même, fermant les yeux pour se laisser tomber ; il chutait alors durant une éternité, corps mort dans le gouffre sans fond de son être. Quand bien même il l'aurait souhaité, il n'y avait de toute façon désormais plus de prises sûres auxquelles se raccrocher. "And understandable, considering what you’re going through." Un éclat de chaleur, dans sa voix ; Celyn, réprimant un nouveau hoquet mouillé de tristesse, releva les yeux vers Ezekiel. C'était sûrement faux, sûrement comme le reste, une étincelle créée de toute pièce par le magicien Zabini – et pourtant, Rosier se retrouva à accrocher dans sa chute une main tendue dans le noir, retenant son souffle sous la surprise. "And I’m confident you’re going to get through this." Dans le gouffre les doigts se refermèrent autour de son poignet, raffermissant sensiblement leur prise. "You’re not alone in this. I’ll be here throughout your recovery. And after, if you still need me." Et, sur ses mots, Celyn se sentit brusquement tiré vers le haut, happé par une force surréelle – il lui sembla voir, loin au-dessus de lui, briller une faible lumière aux airs d'étoile.

C'était donc pour ça, qu'Ezekiel était venu ? Comme si les pleurs avaient dispersé le marasme ténébreux qui lui enfumait l'esprit, Celyn se sentit étrangement lucide. Comme toute brume, celle de son crâne ne tarderait pas, maintenant que l'averse s'était arrêtée, à revenir lentement déployer ses filets de fumée, s'épaississant et enflant de nouveau, jusqu'à bloquer les rayons de ce soleil éphémère ; pour l'instant néanmoins, le sorcier distinguait le paysage avec netteté, et regardait, dans les yeux d'Ezekiel, cette lueur étoilée aux airs d'éclaircie.

Ezekiel lui proposait son aide – Ezekiel lui proposait un présent et un avenir, un après tangible, selon ses conditions, à ses côtés. Son réveil n'avait pas encore été rendu officiel – Benjamin avait tenu à respecter la volonté de Celyn, remettant la décision de le rendre public entre les mains du concerné. Il avait contacté les rares sorciers faisant partie du cercle restreint des proches de Celyn. Zabini, dans les faits, n'était pas ce que l'on pouvait appeler un proche ; s'ils se connaissaient depuis plus d'un an et demi, et se fréquentaient, en tout bien tout honneur, depuis un peu moins, leur rencontres restaient des dîners d'affaire officieux, des rendez-vous entre les exécutifs de deux des plus grosses entreprises du pays, où les sujets de Rosier Events, de la BCBC, du monde du business où Celyn avait encore tant à apprendre, selon les dires d'un Ezekiel visiblement persuadé d'avoir sur lui une longueur d'avance phénoménale, revenaient régulièrement sur la table des restaurants luxueux où ils se retrouvaient. Pourtant, Ezekiel avait, régulièrement, demandé de ses nouvelles durant ses deux mois de coma. Pourtant, Benjamin l'avait recontacté, sans attendre cette fois l'accord de Celyn – et ils se trouvaient à boire le thé, alors que Celyn, encore chancelant, émergeait difficilement de ce sommeil de plomb.
Ezekiel Zabini n'était pas un proche, et pourtant, en cet instant, à la lumière qui filtrait faiblement dans un coin de son âme désengorgé par les larmes, l'homme lui paraissait aussi familier, aussi présent, aussi important que Benjamin, Caesar, ou un membre de la famille Rosier.

Après une nouvelle pression sur sa peau humide, Celyn laissa retomber doucement sa main sur ses cuisses, serrant, entre ses doigts, la serviette imbibée de pleurs. "Thank you for your kind words, Ezekiel. And once again, my apologies", s'excusa-t-il avec, de nouveau, l'ombre d'un sourire fatigué aux lèvre. "I happen to... Break down, there are no other words I fear, from times to times, and for the most ridiculous reasons." Quand bien même la main du sorcier sur la sienne était certainement la raison la moins absurde pour laquelle il lui avait été donné de pleurer – si ce n'était ridiculement rassurante, chaude, bêtement humaine. Qu'Ezekiel fût fait de chair et d'os semblait presque une aberration, tant son esprit bien huilé déployait des merveilles de froideur tactique, délivrées sous couvert de ce sourire de conquérant, mécanique, articulé avec politesse et, parfois, une pointe d'ironie terrible. "I have no doubt you have thought about all of this wisely, as you always do in all matters, but you shouldn't waste your time and your energy with all of this." Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir l'épuisement dans les traits souriants de Benjamin et la lassitude terrible dans le regard de Caesar – les inquiétudes, l'attention, l'investissement émotionnel et matériel, le défilé des médicomages et des infirmiers, chacun spécialiste dans leur domaine ; vouloir l'accompagner dans sa « convalescence » signifiait devenir le témoin privilégié, si ce n'était un acteur, de ces souffrances multiples. "You have to understand that, apart from the chair, this is probably as good as it gets." Mieux valait-il rabâcher aux oreilles averties que de décevoir les attentes, aussi durement réalistes se trouvaient-elles être, d'un homme comme Ezekiel. Celyn préférait lui rappeler les risques potentiels de ce contrat inattendu, regardant, sans ciller, les pupilles calmes du CEO en relisant les termes de leur accord.

Bien sûr qu'Ezekiel, comme d'habitude, avait parfaitement conscience des tenants et aboutissants de cet engagement. Calculateur et précautionneux, mais aussi extrêmement ambitieux (un danger autant qu'une qualité exceptionnelle, fascinante par sa démesure, aux yeux de Rosier), et prêt à faire ce qui devait être fait pour atteindre ses objectifs, une fois fixés (un autre danger, ainsi qu'une autre de ces qualités extraordinaires, qui maintenant qu'elle lui était directement adressée, remplaçait l'admiration par une vague tiède sous la peau de Celyn). "A poor investment you are making, for sure", souffla finalement Celyn, happé par la lueur résolue dans le regard de Zabini, tandis que son sourire remontait, pour la première fois depuis de longs jours, jusqu'à ses yeux humides.
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Ezekiel Zabini
DEATH EATER
Ezekiel Zabini
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Âge : 32 ans, le succès n'a pas d'âge (28/05)
Occupation : CEO et fondateur de la BCBC, excusez du peu. Et à ce titre, fidèle collaborateur du gouvernement pour la diffusion de la propagande et surveillance des ondes cristal. Ses autres activités ? Trois fois rien, il n'est que gestionnaire du portefeuille d'actions de l'affaire familiale, actionnaire majoritaire et propriétaire de petites entreprises britanniques, conseiller en affaires et business development. Mais ce n'est que pour le plaisir et l'argent de poche, voyez-vous.
Allégeance : Au Lord, ce serait malvenu qu'il en soit autrement tout de même. La marque sur son avant-bras en est d'ailleurs la preuve. Même s'il est évident que ses propres intérêts sont bien plus précieux à ses yeux.
Particularité : Zeke pratique la magie sans baguette depuis toujours. Il maîtrise également l'occlumancie complexe, c'est un homme précautionneux. Assez précautionneux pour cacher au reste du monde qu'il a de solides connaissances en magie vaudou. C'est d'ailleurs au cours d'un rituel qu'il a hérité d'une malédiction, lui volant doucement le contrôle de son corps et sa mobilité.
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MessageSujet: Re: (zynk #1) reborn   (zynk #1) reborn EmptySam 27 Juin - 0:57
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Mars 2007 - Maison de Benjamin Rosier
THERE ARE SO MANY FRAGILE THINGS, AFTER ALL.
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La réputation d’Ezekiel, timidement cultivée en Afrique de l’Ouest et du Nord dans sa jeunesse, florissant aux États-Unis par la suite, pour s’installer confortablement au Royaume-Uni, a fait naître sur les lèvres de ses confrères un certain nombre de sobriquets pour le définir. Requin, menace, vautour, impitoyable, main de fer dans un gant de velour, autant de qualificatifs gonflant une estime de soi déjà bien supérieure à la moyenne, encourageant Zabini à se complaire dans cette image peu flatteuse pour certains, absolument réaliste et élogieuse en ce qui le concerne. Force est de constater qu’il n’a pas volé son titre - si on balaye évidemment sous le tapis quelques malencontreuses broutilles de son parcours. Plus que n’importe qui, l’homme d’affaires parsème constamment les conditions informulées de ses victoires dans d’invisibles détails aux yeux des autres, dérobant à leur regard les plus infimes des succès, dissimulés derrière une conciliance hypocrite, qui ne se lève qu’en temps voulu. En d’autres termes, Ezekiel obtient toujours ce qu’il veut, et toujours comme il l’entend. Fin chorégraphe, il aime à mener la danse subtilement, en gardant une vision d’ensemble de chaque situation, tout en portant une attention et un contrôle maladifs sur les détails la constituant.

C’est probablement cette terrible habitude à toujours avoir un pied dans l’après, pour s’assurer d’être maître de ce qui l’attend, qui le pousse à refermer un peu plus sa prise sur ce qui reste de leur troublante connexion. Il n’en a, certes, pas l’intégralité des détails. Mais il est désormais assez confiant, reprenant peu à peu se constance, pour tendre, téméraire, cette proposition osée à Celyn. Pourtant, loin d’un habituel coup de poker, cet implicite contrat a bien plus le goût d’un sincère marché, dont il ne sait précisément que tirer. Non, rien de précis, rien de formulé, dans cet échange jeté sur la table. Et pourtant, Ezekiel sait déjà, avec certitude cette fois-ci, qu’il en sort grand vainqueur. Car en vendant sa présence (condition peu définie, n’impliquant pas encore grand chose), en vendant la perspective d’un avenir (à nouveau, condition tout aussi floue), il remporte Celyn. Certainement la clause la plus insaisissable du contrat, puisque Celyn ne veut rien et tout dire à la fois, en cet instant où les contours de ce qu’il représente, de ce qu’il en reste, sont imperceptibles.

Vainqueur, malgré tout.

A minima, il vainc les sanglots du Rosier, de plus en plus espacés, pour disparaître complètement dans sa gorge. Difficile à dire si la pointe dans sa poitrine était uniquement due au malaise d’affronter de surprenantes larmes, ou au fait qu’elles roulaient sur les joues rosées de celui qu’il vient de promettre d’accompagner, peu importe ce que cela peut bien signifier ; toujours est-il que cette disparition progressive apaise l'inconfort qu’il s’efforçait de dissimuler derrière une voix lisse et, il espère, en un sens, sincère. "Thank you for your kind words, Ezekiel. And once again, my apologies. I happen to... Break down, there are no other words I fear, from times to times, and for the most ridiculous reasons.Don’t we all?" compatit-il dans un affreux mensonge, s’accordant l’illusion d’une humanité questionnable, maigre prix à payer pour s’assurer que l’état émotionnel de Celyn reste stable, et que les larmes demeurent loins de ses yeux encore rougis. Zeke croise les jambes, accompagnant sa remarque d’un sourire qu’il souhaite désolé à son égard, le couvrant néanmoins d’un regard sobre, comme il sait si bien revêtir quand il se trouve dans l’expectative.

Car il attend. Il attend la signature de Celyn à côté de la sienne, une confirmation quelconque qu’il ne balaiera pas sa proposition d’une nouvelle crise de larmes, que Ezekiel verrait très certainement comme un refus ; un refus devant lequel il s’arrêterait ? Ce serait mal le connaître. "I have no doubt you have thought about all of this wisely, as you always do in all matters, but you shouldn't waste your time and your energy with all of this." Intéressant. Zeke hausse légèrement un sourcil en étirant ses lèvres de plus belle, le visage fendu d’un intrigué, presque amusé à la remarque entendue de Celyn. Il reconnaît, dans cette voix encore quelque peu brisée, l’une des qualités qu’il chérit par dessus tout chez le Rosier. Sa nature précautionneuse. Zabini peut se vanter d’être particulièrement prudent, cela ne l’empêche pas d’avoir toujours été sidéré par la remarquable méfiance et la minutie sans bavure dont fait preuve le nouveau vice-CEO de Rosier Events. Rares sont ceux à forcer son respect dans ce domaine, et sans aucun doute, cette faculté à toujours recentrer la discussion sur les zones d’ombre délibérément mises de côté, aussi entêtante puisse-t-elle être dans certains contextes, d’une autre nature, participe indéniablement à l’intérêt un peu trop prononcé que lui porte Ezekiel. "I have. I have, indeed." confirme-t-il en opinant du chef, ses mains désormais croisées, son corps adoptant naturellement cette position qu’il revêt pendant les négociations, quelles qu’elles soient.

"You have to understand that, apart from the chair, this is probably as good as it gets." Patiemment, il écoute Celyn mettre en lumière ce dans quoi Ezekiel ose se lancer, d’une façon risquée, oui, mais loin d’être inconsciente ou inconsidérée. "A poor investment you are making, for sure." Pourtant, il n’y a rien de médiocre dans son investissement, et il en a la conviction, quand il voit naître dans les yeux humides un sourire, ce même sourire qu’il avait enterré avec les souvenirs de tout ce qui faisait naître une chaleur aussi inconfortable qu’agréable dans sa poitrine. Une chaleur se déployant à nouveau, de concert avec l’étirement des lèvres de Celyn. He’s still here. La pensée, comme les mots, lui arrachent à son tour un sourire, baissant le regard un instant pour mieux se redresser en décroisant les jambes. Il s’éclaircit la gorge, avant de relever ses yeux dans les pupilles sombres. "Celyn, I don’t make poor investment. Never have, never will." souligne-t-il d’une expiration amusée, non sans un débordement de confiance dans le voix. "And I sure don’t need any further proofs or certifications to know this one might be a gold mine." Ezekiel appuie sa remarque en penchant la tête sur le côté, d’un regard entendu, qui se perd dans celui que lui rend Celyn, où semble briller une étoile lointaine, qu’il se promet de ramener au devant de la scène. "Besides, I’ve been left with way too much free time this past couple months, it’s just common sense to reclaim what used to be my all time favorit meetings." Sur le ton de plaisanterie, il se surprend à avouer, à demi-mot, l'enivrante satisfaction de voir cet inavouable manque, nié depuis deux mois, enfin comblé. Il est, définitivement, vainqueur.
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