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Cela faisait longtemps que tu n'avais pas pris part à un combat. D'ordinaire, tu agissais dans l'ombre, soit en prenant part aux conseils du cercle sept, soit en protégeant et formant les recrues de la Fawkes. Mais aujourd'hui, c'était différent. Les aveux de Lee avaient éveillé en toi une rage que tu pensais endormie depuis longtemps. Il n'était plus question de tes idéaux face à ceux de Kingsley, aujourd'hui la guerre avait pris un tournant qui allait bien au-delà de cette lutte d'ego. Bien entendu, tu n'étais toujours pas pour envoyer des civils au casse-pipe comme de la chair à canon, et tu étais persuadée de l'utilité de l'éducation dans la guerre qui faisait rage. Mais aujourd'hui, plus question de se cacher, il fallait agir. Se battre. Et c'est donc tout naturellement que tu avais pris le commandement de l'escouade Helga sur Gracefield, en tout cas concernant les membres de l'Ordre. Portée par le souvenir du sacrifice de Fred, qui ne devait être vain. Jamais il n'aurait cautionné les horreurs qui était commises sur cette île. Et c'est donc avec tout ton cœur et toute ton âme que tu avais décidé de mener l'expédition. De plus - et ça tu ne l'avais révélé à personne - cela te permettait de garder un œil sur les tiens. Tu étais rassurée de les avoir dans ton champ de vision, et à vrai dire tu aurais aimé tous les avoir dans ton escouade. Mais tu étais déjà soulagée de pouvoir veiller sur Arthur et Percy.

Alors que vous patientez, planqués derrière les rochers en attendant que la brèche vous permette de pénétrer l'île maudite, tu ne peux t'empêcher de regarder @Arthur Weasley. Vos récentes disputes t'ont laissées un gout amer, et le savoir ici - même si cela ne te rassure guère - te conforte dans l'idée que tout n'est pas perdu. Qu'il croit encore en l'Ordre et en la victoire. Ou alors que comme toi les horreurs récemment découvertes ne peuvent rester impunies. Quoi qu'il en soit, tu es heureuse de l'avoir à tes côtés. Pour le meilleur comme pour le pire, tels étaient les vœux échangés quand vous vous êtes unis. Et il semble que le pire est devant vous, sur cette île hantée par les horreurs dont elle a été témoin. « Tu sais, malgré toutes les horreurs qu'on a pu se dire. Je suis heureuse que tu sois là. Je t' ... » Tu n'as pas le temps de terminer cette déclaration (tant mieux, car elle sonnait trop comme un adieu) qu'une brèche se dessine dans le filigrane magique qui entoure l'île, ouverte par une jeune femme qui est certainement une avenger au vu de la façon dont elle s'adresse à Rogers.

Tu te redresses, t'apprêtant à faire avancer l'escouade au travers dans la brèche quand ton regard croise celui de la jeune femme, soudainement figé. Sans que vous ne puissiez agir, elle s'effondre en poussant un gargouillis déchirant. Autour d'elle, l'assemblée s'agite. « Par Merlin, qu'est-ce que cette malédiction ? » Pas le temps d'avoir la réponse à cette question, puisque la wyverne qui accompagnait la jeune femme s'agite dangereusement. Comme rendue folle par un fouet magique - ou par la plaie béante qui se dessine sur son flan.  « Defodio ! » Tu diriges ta baguette vers le sol, espérant ainsi ralentir la créature sans lui faire du mal.

lancer de dé:

Sous les pattes de la wyverne, le sol s'effondre. Tu le sais, ce sera de courte durée, surtout au vu de la furie de la créature, mais si cela peut permettre à certains de gagner du terrain, ce sera toujours ça de pris. La mission d'abord, certes, mais tu ne pouvais te résoudre à abandonner la gamine. « Que certains s'occupent d'elle, vite ! » Hurles-tu en désignant la jeune femme étendue du doigt, avant de reporter ton attention vers le reptile.

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Spoiler:

« Et toi princess, j'imagine que tu restes bien au chaud au campement ? » Le défi à peine voilé avait fusé au milieu du groupe. Il faut dire que malgré ces dernières semaines passées au milieu de la meute, tu détonnais encore parmi ces créatures sales, tatouées et qui ressemblaient plus à des marginaux de l'allée des embrumes qu'aux sorciers respectables que tu avais toujours connus. Malgré les conditions de vie précaires qu'offrait la cachette des Greyback, tu essayais de garder une hygiène correcte, de ne pas boire de bière au petit déjeuner et de conserver une apparence à peu près convenable. Néanmoins, si ta mère te voyait, elle te reconnaîtrait à peine. Outre la cicatrice qui ornait dorénavant ton bras, ton avais troqué tes tenues de petite fille riche contre les quelques fringues à peu près ta taille que tu avais pu te procurer au campement. Soit un jean déchiré que tu avais pris le temps de nettoyer à la main plusieurs heures avant de l'enfiler (on ne sait pas où ça a trainé), un t-shirt ainsi qu'une épaisse chemise à carreaux qui couvrait tes frêles épaules pour te protéger du froid des nuits passées dehors. Joyce Avery avait décidément bien changée, et cette gamine hautaine qui hurlait haut et fort des trucs du genre « Longue vie au Lord » semblait bien loin. Qu'on ne s'y méprenne pas, tu n'avais pas changé ton fusil d'épaule du jour au lendemain. Et à vrai dire, tu n'avais pas grand-chose à faire de ces prisonniers retenus à Gracefield (s'ils étaient là, ils l'avaient sûrement mérité). Mais la pique avait touché ton orgueil sensible. S'il y a bien une chose que tu ne supportais guère, c'était qu'on te prenne pour une gamine. « Je ne te ferais pas ce plaisir. Je viens. J'ai envie de me défouler. »

C'est ainsi que tu t'étais retrouvée sur cette île aux côtés de Fish et Danielle. Plus par provocation que par réelle envie de libérer les prisonniers. Tu n'étais pas dupe, pour les membres de la meute, c'était au mieux un test au pire un bizutage. Ils voulaient voir de quoi tu es capable. Ils te prennent pour une gamine pourrie gâtée incapable de survivre en milieu hostile, et tu vas leur montrer que tu en as sous le capot. Étrange non, cette volonté de prouver ta valeur après de ceux que quelques mois plus tôt tu aurais regardé avec dédain. Tu ne savais pas vraiment pourquoi à vrai dire. Peut-être car malgré la force de tes convictions, tu n'avais plus qu'eux aujourd'hui. Ce gouvernement auquel tu avais cru corps et âme te considérait comme un monstre, ta mère comme une tache de plus à sa réputation et ton père ... était mort depuis longtemps à tes yeux. C'était ironique, mais aujourd'hui tu n'avais plus que la meute. Malgré leur méfiance et leurs bizutages parfois violents, ils étaient ce qui se rapprochait le plus d'une famille. Après tout, on ne choisit pas sa famille n'est-ce pas ? On n'est pas obligés de l'aimer, mais elle est là malgré tout.

Tu sens les regards méfiants autour de toi, sûrement s'attendent-ils à ce que tu te planques derrière Fish par peur d'affronter le danger, ou alors que tu profites du bordel pour fuir la meute. À cette pensée, les avertissements prononcés par Asano le jour de ton arrivée te reviennent en mémoire « Si tu te barres, tu vas en chier grave. ». Bien sûr que tu y as pensé. Mais à quoi bon ? Pour aller où ? Personne ne voudra de toi dans ton état. Personne, sauf la meute. (Ou ton père, mais : 1/ Ce n'est pas une option, 2/ Tu sais même pas où il est.) C'est triste, ironique et un peu cruel, mais c'est la vérité. Donc va falloir te contenter de ça ma petite. Baguette à la main, tu colles aux basques de Fish, désireuse de prouver que tu n'es pas qu'une fillette incapable de te battre. Tu te places à d'ailleurs à ses côtés, et non derrière elle, pour bien prouver que tu n'es pas ici pour la suivre comme un chien. Alors que vous vous extirpez du portoloin, de multiples odeurs te sautent au nez, et pour la première fois tu rencontres les membres de l'Ordre du Phoenix. Ce sont donc eux les résistants qui font si peur au gouvernement ? Ils n'ont rien de très impressionnant à vrai dire. Leurs portraits placardés dans les rues sont plus effrayants que leurs visages las et fatigués. Est-ce la volonté du gouvernement de les faire paraître plus dangereux qu'ils ne le sont réellement ? « Les résistants sont des terroristes », tu l'as entendu et prononcée mille fois cette maxime, à l'ASAP notamment. Pourtant, ils ont plus l'air de victimes à vrai dire. Aussi, la question te traverse l'esprit quelques secondes avant que tu ne chasses cette pensée. Tu n'es pas ici pour réfléchir à la différence entre communication et propagande, il faut se mettre en marche. Après quelque temps à vous diriger vers l'est des cris qui n'ont réellement de sens se font entendre, et tu réalises à quel point ta condition de lycantrophe a changé même tes sens les plus primaires. Devant toi, apparaissent quelques prisonniers que Fish s'empresse d'interroger. Tu comprends rapidement que la dénommée Firefly ne fait pas partie du groupe. Il va falloir continuer à chercher.

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Spoiler:

Tu avais été témoin de bien des horreurs, quand quelques années plus tôt, c'est sous la bannière du mage noir que tu agissais. Tu ne portais pas la marque, et tu ne t'en targuais pas. Mais égales étaient les conséquences puisqu'en tant que Handler, c'était bel et bien sa loi que tu faisais respecter. Tu avais alors vu les horreurs dont était capable ce régime, traitant les hybrides comme des bêtes de sommes et annihilant la moindre trace de compassion derrière la propagande (au mieux) ou la violence (le plus souvent). Pourtant, rien de ce que tu avais vu n'égalait l'horreur des révélations qui vous avaient amené ici. Les horror games, rien que ce nom te faisait frémir. Il fallait que ça cesse. Maintenant. Et c'est ce qui amenait cette curieuse assemblée sur les berges de cette île maudite. Planquée derrière les rochers, vêtue simplement d'un ensemble kaki plus confortable qu'élégant, tu joues nerveusement avec ta baguette magique, la faisant tournoyer entre tes doigts. Curieuse est l'assemblée qui se tient là, attendant que l'informateur vous permettent de pénétrer l'île.

L'Ordre du Phoenix, cette organisation à la réputation aussi flamboyante que les plus de l'oiseau dont ils portent l'étendard. Ils ont été tes ennemis, avant d'être aujourd'hui tes alliés. Les phoenix et les vengeurs, prêts à mettre de côté leurs différents pour sauver les victimes de la cruauté de Lord Voldemort. Ça pourrait presque être le titre d'un bon livre, si le happy ending était assuré. Or c'était loin d'être le cas. Vous le saviez toutes et tous. On pouvait le sentir dans les regards échangés, dans le rythme soutenu des respirations ou encore dans les baguettes brandies, prêtes à agir. Et dans cette assemblée hétéroclite qui attend le moment d'agir, tu sais que rares seront ceux qui reviendront. Tu sais que tu ne reviendras peut-être pas. Qu'importe. Ainsi est le prix de ta rédemption.

Quelques heures plus tôt, alors que tapis dans des barques vous vous approchiez de ces terres aux relents de souffrances, tu avais susurré à {@=584}Samuel Shah{/@} quelques mots. « Partir en mission avec toi me rappelle notre passé. Sauf que cette fois, c'est pour la bonne cause que nous nous battons. Quelle qu'en soit l'issue, sache que je te suis reconnaissante de m'avoir ouvert les yeux. Je suis fière d'être ici à tes côtés. Donc restons en vie pour fêter ça dignement après, ok ? » Paroles légères, pour un moment qui ne l'est guère. Et de tout cœur, tu espères le succès de l'opération. L'échec, tu le sais, ne ferait qu'empirer les choses. Et tu te refuses d'être une nouvelle fois complice des horreurs de ce gouvernement.

Quelques derniers instants de silence. Ce qu'on appelle le calme avant la tempête, puis vous apercevez enfin la silhouette dégingandée de Raheem. Enfin. Tu te redresses. La suite s'enchaîne bien trop vite, vous faisant comprendre avec violence la sensibilité de votre mission. Alors qu'un éclair vert frappe l'informateur de plein fouet, tu brandis ta baguette magique. La brèche est ouverte, let's go. Plus de retour arrière possible. Face à vous, l'employé qui a tué l'informateur comprend rapidement vos intentions. L'alerte sonne, tonitruante grace au sortilège qui l'amplifie. Très vite, tu retrouves tes reflexes d'auror et tu pointes ta baguette vers le gardien, avec la volonté de le faire taire. « Oh ta gueule toi. STUPÉFIX ! » Le gardien s'est tu, mais le mal est fait. L'alerte est et le temps avant de voir rappliquer la cavalerie vous est compté. Tu aperçois déjà les chasseurs arriver sur la plage.

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