Chronology
1884
Aberforth voit le jour
le matin du 1er juillet, dans la maison familiale des Dumbledore. Son père est
Percival Dumbledore, un sang-mêlé issu d'une famille modeste. Ancien Poufsouffle, il travaille maintenant au Ministère de la Magie, au bureau de désinformation, en lien direct avec le Ministre de la Magie moldu. Sa mère,
Kendra Alcuin Dumbledore, est une née-moldue de bonne famille, ancienne Serdaigle, aujourd'hui femme au foyer qui élève déjà un fils,
Albus, l'ainé de la famille né trois ans plus tôt.
1885
Kendra donne naissance
en juin à son dernier enfant, sa seule fille,
Ariana.
Albus a maintenant 3 ans et
Aberforth 1 an et la famille mène
une vie relativement normale.
1891
Alors qu'
Ariana joue dans le jardin devant la maison des Dumbledore, elle est aperçue par un groupe de garçons moldus qui la voient faire usage de la magie. La petite fille est alors prise à partie par le groupe qui désire connaître son secret. Ne comprenant pas ce qu’ils attendent d’elle, Ariana ne leur répond pas, cherchant à leur échapper afin de rentrer chez elle. Mais le groupe l’encercle et l’attaque. Si on ne su jamais ce qu’ils lui firent subir, Ariana en ressorti profondément traumatisée. Ce fut également un énorme coup dur pour les Dumbledores, bouleversés par ce qu’elle avait subi.
Les mois qui suivent sont très compliqués pour la famille, Ariana ayant beaucoup de mal à se remettre de l’incident. Ses pouvoirs sont comme bloqués, surgissant de façon aléatoire et parfois explosive. La protéger - et surtout cacher sa condition - devient alors une priorité pour les Dumbledores.
Percival finit par retrouver les garçons qui avaient attaqué sa fille et les attaque en retour, utilisant le sortilège de torture sur eux pour se venger. Il est alors arrêté et envoyé à
Azkaban, laissant sa femme seule avec leurs trois enfants.
Cela crée un tel scandale que
Kendra est forcée de déménager à
Godric’s Hollows avec ses enfants.
1892-1895
En
Septembre 1892,
Albus fait sa rentrée à
Poudlard et
Aberforth se retrouve donc seul avec sa mère et sa sœur à la maison.
Kendra, épuisée et écrasée par le chagrin, se repose énormément sur son fils qui, âgé d’à peine 8 ans, doit énormément prendre sur lui pour s’occuper de sa mère et de sa sœur. Quand Albus écrit à la maison, Aberforth fait tout pour le rassurer, écrit la plupart du temps les réponses de sa mère à sa place, et prétend que tout va pour le mieux. C’est aussi une façon pour lui de se rassurer et de se concentrer sur le mieux.
Aberforth passe beaucoup de temps avec
Ariana, lui lit des histoires, joue avec elle, et la console pendant ses crises. Il prend également soin de leur mère du mieux qu’il le peut. Quand il croise leurs voisins, il explique que sa mère est très occupée avec
Ariana qui est très malade. Il attire ainsi la sympathie toute particulière de l’une d’entre eux,
Bathilda Bagshot, qui offre régulièrement aux Dumbledores des plats et des jouets pour les deux plus jeunes enfants.
Si
Aberforth s’en sort plutôt bien - du moins pour un enfant dans sa situation - le fait de se retrouver si jeune avec de si grandes responsabilités pèse énormément sur lui et fait grandir en lui une certaine rancœur à l’égard de son grand frère qui brille à l’école et semble totalement ignoré ce qu’il se trame à la maison. (Certes Aberforth y est pour quelque chose mais plus il grandit, plus il trouve cela incroyable qu’Albus ne semble rien remarquer.)
1895-1896
L'été avant la première année d'Aberforth, le sort frappe à nouveau les Dumbledores lorsque
Percival décède à
Azkaban, seulement quatre ans après y avoir été enfermé.
Aberforth est bien entendu bouleversé par la nouvelle et d'autant plus terrifié à l'idée de devoir laisser
Ariana et
Kendra seules pendant toute une partie de l'année. Il contemple la possibilité de ne pas aller à l'école mais
Bathilda finit par l'y obliger, lui assurant qu'elle veillerait sur sa mère et sa sœur.
Aberforth fait donc son entrée à Poudlard le
1er Septembre 1895. Il est alors réparti chez
les Gryffondors, comme
Albus, qui est lui maintenant en quatrième année. La relation des deux frères commence alors à devenir très compliqué. Jusque là, l'amertume ne venait que d'un côté, Albus ignorant tout des mauvais sentiments d'Aberforth à son égard. Maintenant dans la même maison, cependant, il se rend plus facilement compte de l'hostilité que son petit frère éprouve pour lui et est déterminé à ne pas se laisser faire. Il ne manque d'ailleurs aucune occasion pour le remettre à sa place. La tension entre les deux frères n'est d'ailleurs que nourries par les comparaisons sans cesse auxquelles leurs professeurs les soumettent.
Albus est doué, un élève brillant qui se montre toujours tout à fait charmant.
Aberforth, lui, est solitaire, distrait, facilement provoqué et parfois même agressif. On tente d'abord d'expliquer ce comportement par la mort récente de Percival mais puisque Albus reste, lui, exemplaire, cette excuse n'en devient rapidement plus une.
Le fait est qu'
Aberforth n'aime pas être loin de sa mère et sa soeur. Elles lui manquent profondément et il angoisse à l'idée de ne pas être là pour épauler
Kendra ou s'occuper d'
Ariana. Il le vit d'autant plus mal qu'
Albus, lui, semble vivre une vie tout à fait paisible à
Poudlard et rechigne même à l'idée de rentrer pour les vacances.
1899
Cet été là,
Aberforth vient de terminer sa quatrième année et
Albus est tout récemment diplômé de
Poudlard. Il s'apprête alors à entreprendre son
Grand Tour et, étonnamment, les relations entre les deux frères sont quelque peu apaisées, Aberforth quelque part ravi de passer l'été sans son frère au chevet de sa mère et de sa soeur. Mais la veille du départ d'Albus,
Ariana est prise par une de ses crises et l'explosion de magie qu'elle provoque tue
Kendra sur le coup.
Aberforth est totalement dévasté par l'incident et n'en devient que plus protecteur avec Ariana.
Albus, lui, est très affecté par le chagrin mais également très frustré de devoir annulé son départ. Lui et Aberforth se disputent énormément les jours qui suivent les funérailles de leurs mère.
Albus voudrait partir mais se sent obligé d'endosser le rôle de chef de famille qu'il a trop longtemps prétendu ne pas être.
Aberforth est agacé par l'absence de réelle volonté de la part de son frère et préférerait qu'il parte, pour qu'il puisse abandonner ses études et s'occuper à temps plein d'
Ariana. Pour Albus, il en est hors de question. Si lui ne peut pas poursuivre ses études comme il l'entendait, Aberforth devra le faire pour eux deux.
Le mois suivant,
Bathilda présente aux deux frères son neveu,
Gellert Grindelwald. Aberforth n'a que peu d'intérêt pour lui et laisse à son frère tout le loisir de le distraire, préférant largement passer du temps avec Ariana.
Albus passe donc son été entier en compagnie de Gellert et
Aberforth tente au mieux de s'occuper d'Ariana. Mais quand il apprend qu'Albus a pour projet de partir avec Gellert à l'automne, Aberforth s'énerve contre lui, revenant une nouvelle fois sur leur dispute du début de l'été. Albus ne semble avoir aucune considération pour leur petite sœur, ne tient pas ses promesses, et ne pense qu'à lui-même.
Gellert se mêle alors à la dispute et Aberforth voit rouge, ne comprenant pas pourquoi il ose se mêler de ce qu'il ne le regarde pas.
Aberforth le menace de sa baguette, ce à quoi Gellert répond en lui lançant le maléfice de
Doloris.
Albus, horrifié, prend la défense de son frère, déclenchant un affrontement entre les trois.
Ariana est alors attirée par le bruit et se précipite pour voir ce qu'il se passe, mais elle est malheureusement touchée par l'un des maléfices et succombe à ses blessures.
Gellert ne mit pas longtemps à disparaître et Aberforth et Albus se sentirent chacun responsables de la mort de leur sœur, tout deux persuadé d'avoir jeté le sort meurtrier. Effondré,
Aberforth devient encore plus renfermé qu'il ne l'était déjà et casse le nez de son frère en plein enterrement, les blâmant, lui et Gellert, pour ce qui était arrivé.
1899-1902
Quelques temps après l'enterrement d'Ariana,
Albus part pour la
France.
Aberforth est bien content de ne plus voir son frère et est alors accueillit par
Bathilda qui décide de prendre soin de lui. Elle écrit régulièrement à Albus pour le tenir au courant mais garde cela secret, sachant qu'Aberforth n'apprécierait pas le moins du monde que son frère garde un œil sur lui. Quand la rentrée arrive, il hésite mais finit par retourner à
Poudlard, n'ayant plus rien d'autre dans sa vie.
Ses trois dernières années à
Poudlard se passent plus calmement.
Aberforth ne rentre plus pour les vacances, préfère rester à l'école, et écrit régulièrement à
Bathilda.
Quand il rentre à
Godric's Hollows après sa dernière année, il est étonné de trouver son frère chez eux.
Albus amorce une possible réconciliation mais
Aberforth n'est pas prêt et l'envoie promener. Albus lui révèle alors qu'il s'est tenu informé sur lui pendant qu'il n'était pas là et qu'il est fier qu'Aberforth ait fini ses études. C'est un premier pas vers la réconciliation entre les deux frères mais la blessure est encore trop profonde pour qu'Aberforth accepte de vivre avec Albus. Ils prennent donc la décision de vendre la maison, qui enferme de toute façon beaucoup trop de mauvais souvenirs pour eux, et se partagent l'argent pour aller vivre leur vie chacun de leur côté. Aberforth part presque immédiatement en Irlande, sans se retourner.
1903-1915
Aberforth arrive à
Kenmare en
1903 et y reste un peu plus de
dix ans. Il vit là bas parmi les moldus, presque complètement coupé du reste du monde magique. Sa seule connexion est une famille de cracmols, qui semble comprendre tout de suite qu’il n’est pas comme le reste des habitants de la commune, et les lettres qu’
Albus et lui s’écrivent - rarement mais à intervalles réguliers, pour leurs anniversaires respectifs et Noël.
A cette époque,
Aberforth est profondément dégouté par la magie, celle-ci étant au cœur de toutes les tragédies de sa vie. Il décide donc de s’en passer. De toute façon,
Kenmare est une toute petite ville, presque un village, et il ne serait donc pas prudent de trop en user, puisque ici, tout le monde semble être au courant de tout, tout le temps. Sa baguette est donc précieusement rangée - cachée - et il fait de son mieux pour vivre une vie de moldu normal.
Les premières années, cela se montre tout de même compliqué puisqu’il ne sait presque rien - réellement - des moldus et détonne donc très vite avec ses habitudes sorcières qui apparaissent comme des excentricités dans un village irlandais où le truc le plus fou qu’on ait pu voir est la naissance des triplés Marsden.
Heureusement,
Aberforth est, presque dès son arrivée, accueilli par un couple de cracmols,
Brendan et Ruth James, bien décidé à l’aider à s’intégrer et, surtout, à se fondre dans la masse. Brendan et Ruth sont les propriétaires d’une ferme et ont deux enfants,
Evan et Sarah, complètement moldus mais au courant pour la magie, âgés plus ou moins du même âge qu’Aberforth.
Chez les James,
Aberforth se sent réellement bien pour la première fois depuis les décès de sa mère et de sa sœur. Même sa relation avec
Albus semble s’adoucir au fil des lettres, qui ne deviennent pas régulières mais tout de même plus fréquentes et, surtout, moins hostiles. Même si
Aberforth n’est pour l’instant pas prêt à revoir son frère, il accepte sa main tendue, même si les deux frères ne mènent pas du tout la même vie. Passant la plus part de son temps avec le troupeau de chèvres, Aberforth va même jusqu’à nommer l’une d’elle Albus.
Ses années en
Irlande, loin de son frère - et honnêtement loin de tout - font énormément de bien à
Aberforth. L'anonymat et le calme lui permettent de se reconstruire et, surtout, d'apprendre à penser un peu à lui, pour une fois. Il s'épanouit dans cette vie simple, au contact de la famille James mais aussi de la communauté moldue qui compose le reste du village. Personne ne semble vraiment s'intéresser à sa vie d'avant. A la ferme, Aberforth s'occupe beaucoup des animaux, et principalement des chèvres qui deviennent rapidement son animal préféré.
Au fil des années,
Aberforth se sent mieux et commence à retrouver son lien avec la magie. Afin de préserver sa discrétion, il doit toutefois garder sa baguette bien rangée. Il s'entraîne donc à la magie sans baguette, sous les yeux émerveillés - et souvent amusés - d'
Evan et
Sarah, qui, malgré le fait que leurs grands-parents soient sorciers, n'ont jamais connu la magie qu’en théorie et non en pratique. Les débuts sont laborieux mais il finit par pouvoir jeter des sorts simples, domestiques, qui sont d'une grande aide à la ferme.
Peu de temps après son 22ème anniversaire, en
1906, alors que les James verraient bien
Aberforth épouser leur fille, c’est avec leur fils qu’il entame une relation,
Evan lui même étant récemment marié à une fille du village. C’est un énorme secret, et ils savent tout deux qu’ils risquent gros, Evan bien plus qu’Aberforth, si jamais cela venait à être découvert. C’est donc une liaison compliquée, et ils doivent se montrer très prudents mais ça tient pendant plusieurs longues années.
Aberforth, de son côté, réussit à repousser un possible mariage avec
Sarah jusqu’à ce que celle-ci finisse par épouser quelqu’un d’autre.
Installé dans un faux semblant de calme et de tranquillité, Aberforth finit par être rattrapé par les réalités du monde magique en
1912.
Il est en train de faire le tour de la ferme pour s’assurer que tout va bien avant d’aller se coucher quand
Albus apparaît sous ses yeux. Si Aberforth n’a aucune envie d’écouter ce qu’il a lui dire, Albus ne le laisse pas lui échapper.
***
"
I wouldn't be here if it wasn't important."
"
Everything is always so important with you."
"
I'm serious, Abe. It's him. Even here, you must have heard about it. Noticed something."
"
And why do you think I care? It's your problem, Albus. He's your problem."
"
I know that. You don't think I know that? I know exactly what he's doing and what he'll be doing next and..."
"
And you're scared?"
"
Terrified."
"
What do you want from me?"
"
Come with me. I got a teaching position at Hogwarts. Transfiguration. You could come live to Hogsmead-"
"
Absolutely not. I'm not coming back. Especially not for you. You made that mess, deal with it. Find something else to help you with your guilt. It's got nothing to do with me."
***
Si
Albus accepte de repartir sans son frère, lui promettant qu’il le laisserait tranquille,
Aberforth le maudit quand même. Parce que maintenant qu’il sait qu’une menace plane au dessus du monde magique, il a du mal à ne pas y penser. Et voir l’engagement d’
Evan et du mari de
Sarah dans les conflits qui frappent le monde moldu ne lui donne que plus envie de rejoindre son frère et de l’aider. Ce qui le rend absolument furieux. D’autant plus qu’il sait pertinemment que c’était le projet d’Albus depuis le départ.
1915-1926
Finalement, il faudra attendre
trois ans pour qu’il finisse par abandonner et quitter
l’Irlande pour
l’Ecosse. En
1915, quelques mois après qu’Evan et le mari de Sarah aient rejoint l’armée,
Aberforth rejoint
Albus à
Hogsmead, comme il l’avait suggéré, et offre ses services. S’il a toujours énormément d’amertume envers son frère,
Aberforth a encore plus plus de haine envers
Grindelwald. Ils ne savent pas encore si les crimes qu’on rapporte sont bel et bien de lui mais
Albus semble penser que oui et
Aberforth n’a pas vraiment de mal à le croire.
Maintenant professeur de Métamorphose à
Poudlard,
Albus n’a plus le temps de voyager et ne peut donc pas vraiment se renseigner sur
Grindelwald. Il demande donc à
Aberforth d’être ses yeux et ses oreilles. Basé dans un vieux pubs du village -
The Hog’s Head -
Aberforth collecte les informations qu’il peut. S’il refuse d’abord de quitter le
Royaume-Uni, il finit par accepter de voyager hors du pays puis même hors du continent quand il apprend la mort d’
Evan à la guerre.
Entre
1916 et
1926,
Aberforth se rend un peu partout: En
France, en
Allemagne, en
Suisse, en
Espagne, puis de l’autre côté de l’Atlantique aux
États-Unis. Tout ce qu’il entend et découvre ne laisse rien présager de bon et confirme les craintes d’
Albus. En
1926, quand
Aberforth rapporte que
Grindelwald a volé une baguette à
Gregorovitch, il remarque la panique chez son frère. Celui-ci lui ordonne alors de cesser de se renseigner sur
Grindelwald mais le ton autoritaire de son frère liés à ses secrets sont la goutte d’eau qui fait déborder le vase et une nouvelle dispute éclate entre Albus et Aberforth. Cette fois-ci, cependant,
Aberforth ne fuit pas. Bien au contraire, il décide de rester à
Hogsmead, juste sous le nez de son frère. Il devient alors le gérant du
Hog’s Head, son gérant précédent le lui léguant à sa mort.
1927-1936
Les années qui suivirent,
Aberforth pu voir de près la carrière et réputation de son frère décoller alors même que la menace
Grindelwald grandissait également.
C’est à cette époque là que son nom n’est plus vraiment le sien,
Albus devenant pour tout le monde
Dumbledore, le sorcier prodige, l’avenir du monde magique, le plus sage de tous, alors que lui - on ne manque pas de lui rappeler - n’est qu’un gérant de pub, à la tête d’un piètre troupeau composé de trois chèvres. Ne souhaitant plus être associé à son frère,
Aberforth se fait principalement appeler par son prénom et il lui arrive même de donné le nom de leur mère si on lui demande son nom de famille, commençant à avoir du mal à supporter les regards d’étonnement et les questions indiscrètes s’il a le malheur de révéler son lien avec
Albus.
Albus ne dit rien mais
Aberforth devine facilement que ça l’arrange tout ça. Son absence de famille ne fait que renforcer l’image presque divine qu’il véhicule. Pas de famille, pas d’histoire, pas de passé. Pourtant, il continue de venir le voir. Pour une raison qui lui échappe, Albus semble déterminé à continuer d’entretenir une relation avec son frère, sûrement par culpabilité ou peut être par pitié. Peu convaincu,
Aberforth accepte tout de même, encore une fois, cette main tendue, au fond de lui ne souhaitant pas perdre la dernière famille qu’il lui reste.
Entre eux, ils ne parlent plus de
Grindelwald, même s’ils entendent tout deux ce qu’il se raconte. Le débat sur la relation entre le monde magique et le monde moldu est ravivé et ils savent très bien qui est derrière tout ça.
Albus se montre extrêmement bienveillant et ouvert d’esprit sur la question, et
Aberforth le regarde faire le pitre en sachant très bien que tout ça, ce sont ses peurs et sa propre culpabilité qui l’y pousse. Lui, continue de rester à l’écart, en retrait, passif. Il prétend être désintéressé mais il écoute tout, note tout, au cas où.
1937
Cette année là,
Albus vient à nouveau demander un service à son frère.
Aberforth le voit venir de loin, s’attend à ce qu’il l’expédie une nouvelle fois à l’autre bout du monde pour aller faire le sale travail à sa place et lui ramener des nouvelles de Grindelwald. Il est prêt à dire non dès qu’il le voit passer la porte du pub - aujourd’hui devenue auberge - si bien que quand Albus le prend au dépourvu avec une toute autre question, il se retrouve à court de mot.
***
"
I wouldn't ask you if it wasn't important."
"
That's a relief... And where did you find this kid?"
"
The orphanage. Actually, he sort of reminded of you."
"
Right."
"
I didn't mean it like that."
"
Then how did you mean it?"
"
Nevermind. Are you on board?"
"
I fail to see how this kid is your problem. Let alone mine."
"
He's a squib. I thought it was your thing."
"
Fuck you."
"
He has no one, Abe. He could use a job and I know you could use some help."
***
Aberforth est loin d'être ravi mais, une nouvelle fois, il se laisse convaincre par son frère et accepte d'accueillir "le gamin" -
Argus Filch; gamin qui se révèle teigneux, d'ailleurs, et qui lui tape très vite sur le système.
Aberforth a, depuis le temps, appris à vivre seul, n'a jamais été très causant, ni très patient, et n'aime pas trop quand les choses ne sont pas faites à sa façon. De plus,
Aberforth s'en veut, encore, d'avoir laisser
Albus le convaincre, encore. Et cette amertume, il la décharge sur
Argus, qui lui même n'est pas facile à vivre. Leurs sales caractères clashent et provoquent des disputes explosives qui feront souvent sourire Albus.
1938 - 1945
Les années qui suivent, plusieurs fois
Aberforth est convaincu qu'
Argus va finir par se tirer mais à sa plus grande surprise - et, même s'il n'est pas près de l'avouer, son plus grand soulagement, ce n'est pas le cas. Malgré leurs remarques cinglantes et agressives, elles finissent plus par devenir une habitude qu'une réelle mésentente. De temps en temps, ça explose mais Argus reste et l'auberge continue de tenir debout, malgré le mépris que certains patrons d'établissements du village peuvent éprouver et exprimer.
Au delà d'
Hogsmead, le monde va de plus en plus mal. La menace
Grindelwald est plus réelle que jamais, les actes de terreurs devenant plus réguliers, et chez les moldus, une deuxième guerre mondiale éclate, étroitement liéé aux agissements de
Grindelwald et ses fidèles.
A
Poudlard aussi, les choses vont mal. En
1943, on fait face à une vague d'agression sur des nés-moldus, une sombre série qui se termine par le meurtre mystérieux d'une élève,
Myrtle Warren. Ces événements n'ont pour effet que d'augmenter l'anxiété générale et, étonnamment, la fréquentation du
Hog's Head. Ceux qui savent qu'Aberforth est le frère d'Albus se tourne vers lui, puisqu'il est plus accessible que son frère, afin d'être rassuré mais
Aberforth ne sait pas vraiment quoi dire et préfère se contenter de leur servir à boire.
Avec
1945, l'espoir général renait. Le monde moldu reprend ses esprits alors que la guerre se termine et chez les sorciers,
Albus affronte - enfin -
Grindelwald.
Aberforth accueille la nouvelle en restant parfaitement de marbre. On lui raconte tout - c'est un client de l'auberge, tout excité en brandissant le journal, racontant les faits à qui veut l'entendre, sans avoir aucune idée de l'importance des événements pour Aberforth. Il ne montre rien alors qu'on raconte qu'
Albus a vaincu
Grindelwald et que celui-ci est maintenant emprisonné dans sa propre prison en
Autriche.
Toute la journée,
Aberforth reste muet, le visage fermé, et évite de s'approcher des attroupements qui se forment pour célébrer la victoire de son frère. S'il doit être honnête avec lui même, il ne sait pas comment réagir, en fait. Il est partagé entre être soulagé que
Grindelwald ait enfin été arrêté, être frustré de voir son frère être élevé au rang de héros, et être déçu de ne pas avoir pris par à cette victoire. Tout ces sentiments s'accumulent jusqu'à ne plus pouvoir être contenu. Il suffit d'une énième altercation avec
Argus pour que ça explose. La dispute s'envenime vite avant de finalement se transformer en autre chose et finalement,
Aberforth comprend. Il ne met pas de mots dessus parce qu'il n'aime plus ça, a trop souffert pour retomber dans de telles facilités, mais il comprend qu'Argus est important pour lui, que sa présence dans sa vie n'est pas un fardeau, loin de là, et qu'il n'est finalement pas si seul que ça.