lesbian with sword (the sword is the brain) (actually the sword is the girlfriend) (you know that thing maka and soul had going on in soul eater);
cw: un peu gore-ish
pfff en vrai, tout est déjà dans le titre à rallonge. On a mis une épée dans les mains d’Artie très tôt, avant même qu’elle ait le droit de tenir une baguette, avant même qu’elle sache faire ses lacets (ce qui est, on en conviendra, plutôt dangereux et irresponsable, de laisser un môme courir avec une épée, avec ses lacets défaits). Artie is literally that vine of a small kid running around and the mom be like "let me see what you have! - a KNIFE!! - NO!!!!"
Personne n’a le droit de toucher à son épée. Le crew d’Isla a essayé, mais Artie a fait une crise, et depuis, on évite d’aborder le sujet. Si, auparavant, elle la sortait de son fourreau à tout bout de champ, pour faire tout et n’importe quoi (couper ses légumes, ses cheveux, faire ses lacets), elle ne la sort plus de son fourreau. And don’t even think about asking her why. Pour autant, l’épée reste à son côté, dans son dos, elle ne la quitte pas, mange avec, dort avec et on dit qu’on l’aurait entendue lui parler, de temps en temps.
Evidemment qu’elle a essayé de la tirer de son fourreau, une fois sortie des labyrinthes, afin de savoir si l’arme pouvait lui apporter des réponses sur ce qui s’était passé. Mais, après avoir laissé la lame à l’air libre un temps, Artie a senti une douleur dans son bras porteur. Il s’est mis à se nécroser progressivement: la chair a éclaté, les tissus musculaires se sont mis à fondre, jusqu’à ne laisser que des os crayeux et mobiles. Depuis son retour des tunnels, ce coup du sort n’a été observé qu’à deux reprises (la première par accident, la deuxième fois, pour vérifier si c’était récurrent). Afin de ne pas mettre sa vie en danger, il a été convenu qu’elle garde l’épée dans son fourreau et sa peau sur son bras.

"this is where i would put my reincarnation if i had one!!!"
Denial is strong with this one. On a très vite avoué à Artie qu’elle ne serait jamais l’avatar du roi Arthur. Et, tout aussi rapidement, Artie a pensé qu’elle était ok avec ça. Sweet summer child. Evidemment que ça lui a fait énormément de peine. Pendant des semaines, elle est allée au lit en pleurant. Pendant des années, elle s’est demandée, puis s’est forcée à ne pas se demander, ce qu’elle allait faire de sa vie. Elle s’est demandée pourquoi on la gardait à la Citadelle. Elle s’est demandée s’ils allaient se débarrasser d’elle. Elle s’est demandée si Priam lui en voulait. Elle s’est demandée si Arthur l’aimait vraiment. Elle s’est demandée qui elle était, en fin de compte.
Et puis, quand on l’a appelé en Avalon contre toutes attentes, Artie s’est vue transcendée. Elle s’est vue sortir d’elle-même, de la vie qu’elle avait construite avec Priam. Elle a tout mis de côté, tout oublier, pour la Quête, pour récupérer le sens de sa vie auquel elle avait renoncé, se sentant presque coupable d’avoir pu jouir de tant d’années d’insouciance. Elle l’a fait pour Priam. Et pour Arthur et Camelot.  
Artie ne s’en souvient pas, mais Artie a eu peur. Artie considérait Arthur comme une évolution, une transformation. Elle ne pensait pas, ne savait pas qu’elle allait disparaître. C’est un détail qu’on omet de transmettre aux ancres; bien qu’aucune réincarnation n’est jamais réussie, il semble que l’identité et l’âme de l’ancre soit vouée à disparaître, une fois remplacée par celle du chevalier.
Tout ce dont elle se souvient, c’est qu’on lui a finalement donné sa chance, et qu’elle a échoué, pour des raisons inconnues. Elle ignore si elle doit désormais renoncer à la Quête, ou s’y oublier pour de bon, cette fois.

suns out guns out;
Ok, ok, Artie a de légers problèmes de mémoire et de trauma, is obsessed with a dead girlfriend and her sword, mais pour autant, she nails the look of a cargot pants lesbian.
Addicte à la salle de sport, elle porte d’affreuses et informes fringues de sport tous les jours (et le fait qu’elle vienne d’emménager chez Buck n’arrange en rien son look). Elle adore exhiber ses bras (dont elle a affuté la musculature depuis qu’elle est née): suns out guns out, and you know what? it’s always sunny somewhere in the world. Les manches, c’est pour les Mangemorts (manchemorts, woof, vivement que cette fiche se termine!) ; "i cut the sleeves off of all my shirts because my girlfriend is dead and she was 85% of my impulse control".
Artie a une allure complètement débraillée, on dirait qu’elle vient constamment de changer les roues d’une moto qu’elle ne possède pas, le front et le visage luisant (mais hé, ça fait ressortir ses freckles), ses cheveux restant difficilement attachées (elle a les antennes, là, comme dans les mangas!). On a envie de lui imaginer une vie paisible dans la campagne anglaise ou dans le sud des Etats-Unis, avec ses moutons et ses chasses à l’ours, mais c’est sans compter les traumas aussi nombreux que les poches de ses cargo pants.

don't talk to me or to my dead gf ever again!!
i hate priam!! i want to fight her with my mouth, on her mouth!! she is so annoying! perhaps if i kiss her she’ll shut up!! she puts the ass in smart ass!! i hate how she is obsessed with a dead girl!!! and now i too am obsessed with a dead girl!!!

Malgré leurs différences, malgré le cadre familial catastrophique et l’éducation sans pitié, malgré la mauvaise humeur inhérente à son outre-tymbiste, Artie aime Priam. Au début, elle l’a vénérée et redoutée, comme une effigie religieuse, comme cette statuette trouvée au fond d’un tombeau dont on ne peut plus se séparer, bien qu’elle attire les foudres des dieux (ou de quelle qu’autre entité lovecraftienne) (pendant un temps, Artie a même pensé que Priam était une entité lovecraftienne).
Au fil du temps, Artie a aimé Priam avec plus de brusquerie, plus de fièvre et de confusion, notamment, quand elles ont vécu ensemble après Poudlard, et quand Priam passait sa life avec ce rejeton présomptueux de Nils Fitzroy. Artie a rêvé de Priam, a échafaudé des plans pour la rendre jalouse, a refusé de parler à Priam, avant de revenir ventre à terre et mac do en main.
Pendant les vingt premières années de sa vie, Priam a tout été pour elle.
Mais ça, c’était avant. Avant qu’elle oublie ce qui est arrivé à Priam.

Artie a oublié la mort de Priam; c’est un mélange de déni et de "je sais pas ce qu’il s’est passé au-delà du voile, je sais juste que quelque chose s’est brisé". Elle pense que c’est le roi Arthur qui a brisé le lien, qui n’a pas voulu d’elle, ce qui expliquerait pourquoi elle a échoué à le ramener. Mais en fait, c’est Priam qui a dû briser le lien parce que Morgana menaçait de remonter et de prendre possession d’Artie.
Aussi, Artie pense que Priam est partie (how? when? where? idk shes sad ok!!!!), choquée et déçue qu’Artie n’ait pas réussi à faire revenir Arthur (even tho priam couldnt care less about that stupid man).
Bien entendu, Artie pense que c’est de sa faute si priam arthur n’est pas revenu.

1980-1991
La première chose qu’on lui a enseigné, c’est qu’elle n’était personne.
Les premières années de sa vie ont été paisibles. Elle ne se souvient pas de grand-chose, quelques sensations (la tunique qui gratte, les courants d’air froid qui passent derrière ses oreilles et sur son crâne rasé), et surtout la satisfaction intense de n’avoir à se souvenir de rien.
Pendant les premières années, elle n’était que l’Enfant; elle n’était qu’une enfant, au milieu des autres enfants. Le protocole voulait que, jusqu’à un certain âge, on ne nomme pas d’office les avatars, bien que dans son cas, on a su très vite qu’elle serait celui d’Arthur: parce qu’elle a montré une propension à mener ses petits camarades, parce qu’elle passait son temps à se bagarrer avec des épées en bois et, qu’accessoirement, elle avait intégré Camelot le jour où Arthur et Augustine sont partis en Avalon.

La seconde chose qu’on lui a appris, c’est qu’elle ne serait jamais Arthur.
Après les évidents chagrins et les crises de nerfs, Artie a décidé que ça lui importait peu. Elle continuerait assidûment sa routine de chevalier.
Vivre sans porter les expectations de qui que ce soit est une vie assez simple. Simple et vaine, mais surtout simple, comme entretenir une coquille qui ne serait jamais remplie, astiquer un vaisseau qui ne prendrait jamais le large.

Au début, Artie pensait qu’Arthur était Dieu, parce que tout le monde lui disait de prendre exemple sur lui, de le respecter et de le vénérer.
Et il l’a aimé, comme Dieu aime ses fidèles: avec pitié, douceur et nonchalance. Il l’a aimé comme un père, comme un frère, comme un maître. Il lui a tout enseigné sans jamais lui enseigner quoi que ce soit: Artie pouvait passer des heures à l’observer s’entraîner et faire ses trucs de Dieu.
Elle prenait exemple sur lui de la même manière que les fidèles imitent Dieu: avec dévotion, humilité et résignation, conscients qu’iels ne seraient jamais à la hauteur et ne pourraient jamais ne serait-ce qu’effleurer la grandeur de Dieu.

Artie aimait beaucoup faire du sport; elle adorait l’équitation et le tir à l’arc. Elle pouvait passer des heures à astiquer les armes d’entraînement, à papoter avec les maîtres d’armes (et les faire un peu chier au bout d’un moment, surtout quand elle revenait des cuisines où les cuisiniers avaient fini par relayer la patate chaude qu’elle était) (même une patate chaude leur aurait mieux fait l’affaire, vu que ça ne parle pas, une patate chaude). Elle se faisait seulement du soucis pour Priam qui, elle, aurait pu être promise à un avenir grandiose d’outre-tymbiste, si elle avait seulement été associée à un avatar plus prometteur.

La troisième chose dont elle se souvient, c’est qu’elle n’a jamais été seule.
Pendant très longtemps, artie a été incapable de se souvenir de sa vie sans priam. Priam a toujours été là, depuis que les premiers souvenirs se sont formés et imprimés dans sa petite cervelle de piaf. Oh, ça n’a pas toujours été facile pour autant, puisque les deux enfants étaient aussi différentes que le temps passé ensemble était long. Artie s’est pris des tas de murs, quelques osselets dans la figure aussi, et beaucoup de remontrances de la part des parents de priam.
On lui a dit très vite que priam comptait plus que tout, qu’elle ne devait jamais quitter son sillon, qu’elle devait la protéger, l’écouter et se laisser guider par elle. Puisque le jour où artie ne serait pas arthur, ce serait grâce à priam.

Aussi, comme pour tout ce qui est précieux, Artie a essayé d’attirer l’attention de Priam. Elle l’a complètement obtenue, le jour où Priam a traversé le Voile pour la première fois. Il n’y avait que ça, à ce moment-là, son attention; et peut-être plus encore. Artie ne sait pas trop comment ça marche, de traverser le Voile; on le lui a expliqué la théorie, mais elle n’a jamais vraiment compris. En revanche, ce qu’elle ressent, quand Priam traverse le Voile, c’est qu’elle accroche à elle un bout de son âme, comme un navire appareillé à quai. Et, simultanément, Artie lui confie un bout de la sienne, l’ancrant ainsi encore un peu, dans le monde des vivants, même au-delà.
Les âmes sœurs, c’est pour les petits joueurs, essayez un peu de date une marcheuse du Voile.

1991-1997
Poudlard, c’était bien.
Au début, c’était un peu difficile d’évoluer dans le monde des autres, de sortir du cocon oppressant mais rassurant (how??) de la communauté de Camelot. Oui, on s’est moqué d’elle parce que ses robes semblaient avoir été conçues il y a des siècles de ça (et en même temps, ça n’était pas faux), à l’instar de sa manière de parler. On s’est moqué de Priam aussi, parce qu’elle faisait un peu peur et intimidait beaucoup. Alors, la première année, ça n’a pas forcément été si bien que ça. Artie avait peur que quelque chose arrive à Priam, car c’était la première fois qu’elles étaient séparées, qu’elles ne dormaient pas dans la même chambre et ne suivaient pas toujours le même emploi du temps (un concept qu’Artie a figuré lorsque le professeur faisant cours aux élèves de Serdaigle l’a viré de sa salle de classe).

Et puis, peu à peu, Artie s’est fait des ami.e.s. Peu à peu, Priam est un peu sortie de son esprit; elle était toujours là, mais dans un coin, un coin sombre comme elle avait toujours espéré être, histoire qu’Artie lui fiche enfin la paix. Artie a essayé de faire du Quidditch (batteuse remplaçante, mais hé, l’important, c’est de participer!!), a trempé ses pieds dans l’eau du lac, elle a réussi that one specific homework et sa voisine de chambre lui a prêté sa cravate quand elle a perdu toutes les siennes. Les années suivantes, Artie est même sortie avec quelques filles, elle a été sympa avec Harry Potter, une fois en classe, en lui prêtant son livre et a vaguement suivi ses aventures comme le reste des élèves.

Artie a ainsi digéré le fait qu’elle ne serait jamais Arthur, et que ça n’était peut-être pas si mal, d’être simplement Artie. At least that's what she thought, lol.

1997-2005
Les premiers pas de Priam et Artie dans le monde sorcier ont été brusques et maladroits. Artie avait eu un avant-goût de ce monde-là, bien sûr, par le biais de ses ami.e.s à l’école. Ceci dit, elle aurait toujours pu se brosser pour que qui que ce soit à Camelot la brief, elle ou Priam, sur la marche à suivre, une fois leur pauvre diplôme en poche. Et, bien qu’elle ait plein de copains et de copines, Artie ne s’est jamais sentie d’en coller un ou une aux basques, comme Priam avait tendance à le faire avec, of all people, Nils fucking Fitzroy.
Quand elles ont emménagé ensemble, elle savait qu’elle allait devoir se coltiner la présence du jeune homme. Mais c’était de bonne guerre. Artie, loin de s’encombrer d’inutiles et ennuyeuses études, s’est jetée à corps perdu, une fois n’est pas coutume, dans la vie sorcière londonienne; et de fait, a pas mal enchainé fêtes bruyantes et petites amies (no homo sis) dans l’appartement malmené par les dizaines de paires de semelles qui rendaient le sol collant au lendemain de soirées (un menu détail qui avait le don de faire sortir Priam de ses gonds, as in, je te décharge de tes os un à un mentalement) (Artie a un faible pour ce regard, ok??).

Là où elle avait avancé à petits pas timides à ses débuts à Poudlard, elle progressait désormais à grandes enjambées, sans manquer mettre parfois les pieds dans le plat et les mains dans le cambouis. N’importe quel métier lui allait, du moment qu’on ne lui faisait pas lire ni écrire plus deux ou trois lignes par jour. Artie avait besoin de bouger sa nouille, d’avoir des horaires complètement chamboulés et des repas sur le pouce, des séances interminables à la salle de sport sorcière et des amies (no homo sis) à ramener à la maison pour la nuit.

Cependant, bold of you to assume qu’elle avait complètement mis Camelot de côté. Il lui était impossible d’oublier réellement la quête d’Avalon; l’épée posée dans un coin de sa chambre était un rappel régulier, lugubre, qu’elle avait échoué avant même d’avoir pu essayer quoi que ce soit. Le refus a été bien plus dur à essuyer du côté de Priam. Et, histoire de rajouter du drama (et de souligner à quel point, l’une comme l’autre sont constipées émotionnellement, de différentes manières), Artie n’a jamais abordé le sujet avec Priam, refusant de crever l’abcès (abcès, gangrène, see what i did there), préférant remplir son emploi du temps désordonné jusqu’à la trogne, afin de ne pas se retrouver en face de sa maussade colocataire, ou pis encore, en face d’elle-même.

(Pour autant, Artie est toujours aussi obsédée par Priam. Les petites habitudes et les chamailleries de leur cohabitation lui faisaient parfois imaginer qu’elles étaient un vieux couple, et ça lui faisait voir flou de bonheur. De plus, si Artie a rapidement et avec souplesse pris le pli de la vie citadine sorcière, il a fallu davantage de temps à Priam, que son ancre s’est faite une joie d’introduire à quelques plaisirs anodins, du genre le Mac Do sorcier (big mac, "but no pickles!!!", fries but no salt, diet coke, but no ice "what do you mean no ice???? it’s the best part!! it gives you more stuff to drink!!!" and a soft serve vanilla "don’t you dare pouring chocolate chips on top of it, pickles!!!"). Artie n’a jamais vu les yeux de Priam s’illuminer ainsi, comme une étoile au fond d’un puits).)

Et puis, il y a eu la lettre (quand je vous ai dit qu’Artie aimait pas lire!! c’est de mauvaise augure, la lecture!!!) ; un parchemin qui fleurait bon l’eau croupie des cachots et les herbes que les nonnes faisaient brûler dans les chambres de Camelot. Artie se souvient avoir été prise de démangeaison, quand elle a lu la lettre (à moins que ce soit Priam qui lui ait lu, ou qui lui ait fait un résumé) (les érudits de Camelot ont tendance à en faire des caisses pour dire pas grand chose).
Et, en l’occurrence, l’information pouvait tenir ici en une série de phrases concises.
Pyrrha et Arthur avaient échoué.
On avait besoin d’elles immédiatement en Avalon.

Artie se souvient de la sueur aigre et froide sous ses aisselles.
"But should I cancel my gym subscription?? That thing is a pain in the ass!"
Elle se souvient d’avoir eu la nausée, peut-être qu’elle a vomi.
Elle se souvient, de la lueur (plus qu’une lueur! une lumière intense!) dans les yeux de Priam: une anticipation, une crainte, un soulagement.

2005-2007
Elle ne se souvient plus d’Avalon.
Il ne persiste que de vagues sensations, des morceaux de souvenirs. Elle se souvient de la terreur qu’avait suscité l’impossibilité du lieu qu’elles ont exploré. Du temps qui s’étire, comme lorsque les nonnes de Camelot lui coiffaient ses cheveux indisciplinés et les tiraient en arrière, si fort qu’elle avait l’impression qu’on allait lui arracher la peau du crâne.
Elle se souvient de la douleur dans ses os, dans ses muscles; une fatigue, constante, insatiable, qui lui ronge les muscles, les os. Elle se souvient avoir eu mal, et s’être accrochée à cette douleur, pour progresser toujours plus loin dans les entrailles du labyrinthe.
C’est là qu’elle commence à oublier Priam. Il ne persiste que de vagues émotions. De l’agacement, de l’affection. De la peur: peur pour elle, peur d’elle. Elle se souvient qu’elle aurait dû se souvenir, et c’est ça le plus douloureux.
Artie a oublié tout le reste: la tombe du Roi, le Voile, Morgana, Priam, la douleur, l’échec, la perte de l’épée, de la quête, de son bras, de son âme, de Priam.

La première chose dont Artie se souvient de nouveau, c’est la sensation des vers sous sa peau.
Non, sur sa peau. Son visage se tord, elle grimace de dégoût. Elle vomit, du rien (des vers?) (non).
Il y a des gens qui crient, des choses qui crient, des vers, des vers partout.
Elle a une épée (son épée??? elle la sert si fort contre elle qu’il vaudrait mieux qu’elle lui appartienne), elle a mal au bras, elle a mal au coeur. Elle a de la lumière du jour dans les yeux, et des trous dans sa mémoire.
Et elle est seule.