BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 head down (catin)

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Isidore Oxley
ORDER OF THE PHOENIX
Isidore Oxley
Date d'inscription : 14/04/2019
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Crédit : Jool (avatar & gif).
Âge : 26 ans.
Occupation : Fugitif, medic de l'Ordre au sang chaud, formé par la guerre, ses aîné.e.s et son feeling de triton.
Allégeance : Ordre du Phénix.
Particularité : Demi-triton. Depuis qu'il le sait, c'est devenu une excuse pour ses coups de sang (et une bonne occasion de faire flipper les sorcier.e.s bien-pensant.e.s).
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MessageSujet: Re: head down (catin)   head down (catin) - Page 2 EmptyJeu 8 Aoû - 15:08
head down
keep it low boy
Dolohov, pédagogue médiocre, aurait trouvé sa place à la DHS. Cat l'a entendu le dire lui-même, lors d'une des visites d'Alecto Carrow -le Mangemort l'avait attrapé au vol, et cloué sur l'un des vieux sofas du salon. Un de ses jeux favoris, lorsque Carrow est de visite ; Cat avait gardé le nez rivé sur ses chaussures, les muscles paralysés de terreur. Longtemps, il avait fait de Carrow son pire cauchemar ; puis au fil du temps, Dolohov s'était doucement mais sûrement fait une place aux côtés des plus grands traumatismes de Francis.

Une vague de panique l'assaille quand il rectifie sa position. Plus droit, plus ferme, plus assuré ; Francis tremblant à son contact se laisse modeler, le corps rigide, le souffle coupé. Quand est-ce qu'il le lâche ? Quand est-ce qu'il arrête de le toucher ? C'est le dégoût qui l'assaille, brusque, raidissant sa nuque. Plus assuré, c'est ce qu'il veut -Francis lui jette un coup d'oeil effarouché pour récolter l'approbation de son professeur du soir. Francis voudrait que tout s'arrête. Il voudrait monter dans sa chambre, loin du regard brillant et du sourire détraqué de Dolohov -il voudrait ne plus être un cobaye, une distraction, un jouet dont on dispose comme on l'entend. Francis ne voudrait plus appartenir à personne. Plus d'humiliation, plus d'obédience, plus de punitions arbitraires ; la liberté d'être, sans avoir à répondre à d'autre qu'à lui-même.

Il subit en silence, et, en silence, retient contre Dolohov toute la condescendance dont suintent ses paroles -des brûlures contre la peau de Francis, dont se colorent ses joues honteuses. La honte furieuse d'avoir à subir ses directives, d'avoir à jouer au pantin -tout ça au nom de quoi, exactement ? Être sous le joug d'Antonin lui retourne l'estomac -d'avoir à lui obéir pour échapper à son courroux de déglingué lui donne des envies de vomir.

Il va lui lancer, son putain de sort. Francis considère la baguette -s'il regarde Dolohov, il risque de se produire l'inévitable ; la hargne, les larmes rageuses, la fin de son existence misérable, il ne saurait dire, figé dans cette posture modelée par le contact dégueulasse du Mangemort. En cet instant, il regrette profondément d'en connaître si peu. Ils ont des sorts puissants les sorciers, des trucs à vous dégommer des murs, à vous foudroyer sur place ; ça, Francis en rêverait -dégommer son maître sur-le-champ serait une véritable libération, l'apogée de deux ans de souffrances, et plus ! En tuant Dolohov il tuerait également Carrow, les Mangemorts, les sorciers et leur magie puante.

Francis se mord les lèvres, et fronçant les sourcils, resserre les doigts autour de cette putain de baguette. Shirley lui disait, il se rappelle : concentre-toi et canalise ta magie -tes émotions, ta rage, ta tristesse... Ta colère. Les flammes -comme un déclic, il se rappelle.

Le visage chaud, Francis redresse le menton, paupières baissées sur la pointe de son arme. Lors de leurs réunions clandestines, il y avait ce sort -de ceux que Shirley enseignait à tour de bras. Le feu par le feu ; dégoté dans un coin de ses souvenirs, Francis déclare enfin : « Incendio. »
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MessageSujet: Re: head down (catin)   head down (catin) - Page 2 EmptyJeu 8 Aoû - 23:07
head down
man down — 'Cause I didn't mean to hurt him Coulda been somebody's son
And I took his heart when I pulled out that gun
Par Merlin, il n’avait jamais vu quelqu’un se concentrer autant avant de lancer un sort. En tout cas, pas avant un sort basique, de premier cycle. Ou alors il avait oublié le désespoir de certains jeunes camarades à l’école (ce qui ressemblait bien au personnage, il fallait l’avouer). Lui était arrivé à Poudlard avec une éducation magique déjà bien solide — en vertu de son statut de rejeton de sang-pur (bien qu’il soit un bâtard) déjà, et ensuite parce qu’en Aotearoa les adultes n’attendaient pas onze ans pour commencer à initier les mômes à la magie. À quatre ans il connaissait les chants rituels, à cinq les danses, à six il allait parler au Taniwha de son lac, à sept ans il lançait pouvait maintenir un feu magique allumé, à huit ans il se faisait enlever. Autant dire que quand Papabruti Dolohov lui a foutu une baguette dans les mains pour l’entraîner un peu (« Après avoir été élevé par des sauvages, il va falloir lui apprendre quelques petites choses pour qu’il ne nous foute pas la honte à l’école. ») il avait vite compris que le môme n’aurait pas besoin d’un cahier de vacances pour combler ses lacunes. À Poudlard, la maîtrise de la magie ne lui a jamais posé de problème.
Sincèrement, la fois où il s’était autant concentré avait dû être le jour où il avait lancé son premier Impero. Et encore. Antonin avait toujours été extrêmement agile, sûr de lui, pas assez tendu pour que les nœuds nerveux n’arrêtent le flot de magie. Sans doute pour ça qu’il avait toujours été excellent duelliste. Sans doute pour ça qu’il était encore vivant maintenant.
Le pauvre Cat, avec ce genre de performances, n’aurait pas survécu bien longtemps pendant la première guerre. Il faisait presqu’une bonne action en le recueillant ici — non. (Non.) (Mille fois non.) (Et il le savait parfaitement.)

Finalement, il s’active. Juste un mot.
C’est ça aussi qui avait toujours fait d’Antonin un adversaire désagréable en duel : il anticipait les sorts avec la même simplicité que certains gamins agaçants, dans la cours de récré, qui réussissaient toujours à deviner ce que leur camarade allait jouer à pierre-feuille-ciseau. Là, quand la bouche s’entrouvre, il voit la première syllabe avant qu’elle ne vienne. Comprend le sort avant qu’il ne soit lancé.
Il a l’étrange réflexe de baisser son bras de baguette pour sentir son arme glisser de sa manche entre ses doigts — mais il n’y a rien. Évidemment, la baguette est en face.
Qu’il est con parfois.

Pas comme si un môme qui n’avait jamais fait de magie pourrait faire grand-chose. Mais Antonin était un peu trop intelligent pour sous-estimer le pouvoir de la colère, de la peur, du désespoir sur les capacités magiques. Sa propre peur d’être arraché à son pays lui avait fait briser un sort de mutisme puissant alors qu’il n’avait pas dix ans, et sans baguette.

C’est qu’il réfléchissait vite, le Dolohov. Les séquelles cérébrales laissées par Azkaban n’avaient pas fait tant de dégâts que ça (ah ! les psychomages pouvaient bien aller se faire foutre ! Destruction neuronales ma gueule ouais…) Et sa réflexion profonde lui fit aboutir à la conclusion que ça allait sentir le barbecue maori s’il ne se bougeait pas. Mais, il était coincé par la table, et déjà le sort se terminait dans la bouche du gamin, et la baguette (tranquillement, comme si de rien n’était, comme si elle n’était pas en train de se retourner contre son propriétaire) se mit à cracher une gerbe de flamme (il n’y avait, décidément, pas plus de loyauté chez les baguettes que chez les géants Maoris…)
Antonin leva la main gauche (ne jamais endommagé la main de baguette) et les flammes vinrent s’enrouler autour de sa main, la brûler, avec une force physique étrange qu’il aurait presqu’oublié. Trop habitué à pourrir de l’intérieur et à se sentir mourir de manière habituelle pour se souvenir de l’effet qu’une souffrance physique superficielle pouvait causer. Les flammes ne durèrent qu’un temps, se dissipant contre sa peau et la laissant rouge, à gonfler rapidement, sous ses yeux un instant perturbé.
Sa connerie lui revenait à la figure. Ce n’était pas la première fois que ça lui arrivait, combien de fois avec Evan avaient-ils fait les cons jusqu’à ce que l’un ou l’autre ne finisse par le regretter ? Mais c’était bien la première fois qu’il faisait le con à donner sa baguette à un autre en restant désarmé.
Il avait cru, tout bonnement, que le môme n’oserait pas. Et l’idée qu’il l’ait fait, contre ses prévisions. Ça l’agaçait. Il était là, à regarder sa main, sans même un cri, juste beaucoup plus pâle qu’à l’ordinaire, les yeux humides.

Sa main valide ne fit qu’un geste pour arracher la baguette des mains de Cat. C’est un informulé qui vient créer une légère fumée qui s’enroule à la manière d’une bande autour de la main, la recouvre un instant, pour s’infiltrer sous la peau, dans les tissus brûlés, pour arrêter la brûlure, et entamer la reconstruction.
À force de crever petit à petit, il avait dû s’entraîner aux sorts de régénération.
Il n’attendit pas cependant que l’effet soit terminé.
Se tourna vers Cat.
Les yeux écarquillés, souriant comme si on venait de lui raconter mais alors, la meilleure blague de sa vie. « Ah ouais, tu t’es pas foutu de ma gueule toi, hein ? Tu l’as bien lancé ton putain de sort. » Et il se rapproche d’un pas. Et c’est la main qui avait été brûlée qui se lève pour s’abattre sur la joue du gamin.
La chevalière d’argent qu’il portait, comme tous les Mangemorts de son rang, devait être chauffée à blanc, lorsqu’elle s’abattit sur la joue du gamin.
Hauata avait déjà eu l’occasion de voir ça, Antonin qui sort de ses gonds. Assez rare pour être signalé, l’homme mettait à point d’honneur à tenter de rester affable. Sans doute un peu vulgaire, mais jamais emporté. Ça lui rappelait son père, et il était pas comme ça, lui. Sauf quand il se sentait particulièrement con (ça n’arrivait donc vraiment pas souvent, le bonhomme ayant une assez haute estime de lui-même) : « Et moi si je le lance, il se passe quoi ? Tu serais capable de te protéger le visage avec tes mains ? Pour combien de temps ? On essaye ? On essaye pour voir combien de secondes tu tiens avant que tu crames complètement ? » Et la baguette était levée. Il ne le fait pas encore pourtant, à tendre et détendre sa main gauche meurtrie qui vient en plus de se prendre un choc contre la gueule du môme.
Sales ingrats.
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Isidore Oxley
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MessageSujet: Re: head down (catin)   head down (catin) - Page 2 EmptyJeu 15 Aoû - 14:09
head down
keep it low boy
Non.

Non -c’est trop grand, trop improbable, trop beau, trop impossible.

Le sort fonctionne. La baguette obéit. Cat, scié, voit un jet de flammes souffler sur le Mangemort.

Il va mourir.
Les yeux de Francis s’écarquillent, prêts à sortir de leurs orbites comme deux flocons de popcorn dans un « poc ! » comique. Il hallucine, il rêve, c’est un putain de mirage -les insultes restent silencieuses entre ses lèvres sèches, entrouvertes. Dolohov crame. Dolohov crame -son bras, son bras crame, et ses yeux eux, qui le fixent -ils le fixent avec la lueur du feu, et d’une douleur muette, humide.

Putain de merde ; il va mourir.

Il lui arrache la baguette avec une violence qui lui coupe le souffle, rentrant la tête de Francis dans ses épaules terrifiées. Des bandelettes jaillissent, étouffent les cloques du bras de Dolohov ; Francis esquisse un pas en arrière.

Quand Dolohov se tourne vers lui, il a au visage l’expression la plus terrifiante que Cat ait jamais vue. Une terreur sourde le prend -Cat va mourir, il va mourir là maintenant. Ses muscles se tendent, il va se carapater et -avant qu’il puisse courir, bondir, crier, un coup magistral s’abat sur sa joue.

La violence du revers l’expédie contre une chaise ; son corps s’y casse et il tombe au sol comme une poupée de chiffon. Les lumières du bureau vacillent légèrement ; il a une vague pensée aux beaux de sa mère, les mandales prises dans l’enfance défilent à une allure folle. Cat se retient maladroitement sur un coude. Toute la partie gauche de son visage le brûle atrocement -se détache une douleur monstrueuse sur le haut de sa pommette, plus nette au fil des secondes. Il serre les mâchoires.
Son passage à la Damocles lui aura au moins inculqué la merveilleuse capacité à se remettre rapidement -une question de survie, lorsque l’on se trouve à la pointe de la baguette d’Alecto Carrow.

« Et moi si je le lance, il se passe quoi ? Tu serais capable de te protéger le visage avec tes mains ? Pour combien de temps ? » Il a de plus en plus mal. La voix de Dolohov bourdonne douloureusement sous sa boîte crânienne ; Francis, larve, se redresse, assis, en se retenant à la chaise. « On essaye ? On essaye pour voir combien de secondes tu tiens avant que tu crames complètement ? » La baguette est armée -quelques secondes avant l’offensive. Quelque secondes étonnantes ; quelque chose retient la main d’Antonin et semble lui donner la patience d’une réponse -au moins d’une réaction. Le répit de lui avoir administré un premier coup ? Peut-être qu’il se rend simplement compte qu’il a provoqué lui-même sa démise, et qu’il lui doit bien ça ? Connard.

Francis voudrait lui cracher une ribambelle d’insultes, encore trop douces pour qualifier sa race. Il voudrait lui dire, une seule fois dans sa vie (vraisemblablement la seule et unique, avant qu’il l’achève) ses quatre vérités, lui cracher dessus littéralement, dans ses mots, lui faire comprendre que ce n’est qu’une sale pourriture qui mériterait de cramer de mille Incendios lancés en pleine gueule -ce n’est qu’un sale bâtard qui devrait crever dans le caniveau, bouffé par des chiens, des trolls ou il ne sait quelle merdre magique ont en stock ces fils de putes de sorciers, à qui il doit d’être là où il est aujourd’hui.

Mais Francis sent une peur terrible lui ronger le ventre, faisant battre son cœur comme une bête affolée. Alors Francis se dégonfle, au tapis, et vite se dépêche de répondre, avant qu’il ne change d’avis et ne l’abatte immédiatement. « N-non. Pardon M’sieur Dolohov (il croit voir la baguette se lever) M’sieur Antonin ! J’le ferai plus j’vous jure, j’le ferai plus… Me tuez pas s’il-vous-plaît, j’voulais pas vous faire de mal, pardon... » Il se dégoûte. Il se dégoûte d’être aussi lâche, et d’avoir à mendier le droit de sa propre existence -à une sale race de sorcier toujours bien, si bien planqué derrière sa putain de baguette.
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MessageSujet: Re: head down (catin)   head down (catin) - Page 2 EmptyDim 18 Aoû - 15:31
Antonin n’a pas conscience de sa force physique — comment pourrait-il ? Depuis sa sortie de prison il a dû lutter pour garder une allure à peu près respectable alors même que tous ses organes foutaient le camp, à une vitesse plus ou moins rapide. Comment pourrait-il, alors qu’il avait l’impression, bien trop souvent, de sentir ses muscles se tendre, se contracter, s’immobiliser, ce qui l’avait toujours poussé à faire davantage confiance à sa magie qu’à sa simple force. Comment pourrait-il, alors qu’en face de lui il y avait souvent Hauata. Et que Hauata pourrait l’envoyer au tapis d’un revers de la main. Que Hauata pouvait le soulever sans qu’il ne puisse résister, le porter, le traîner d’une pièce à l’autre comme s’il n’était qu’un meuble un peu trop gigotant ? Évidemment, le géant ne faisait plus cela depuis sa sortie de taule, mais il n’empêche qu’il pourrait. Alors, quand le gamin tombe, s’écroule, il en est presque surpris. Et la main gauche, brûlée, puis qui venait de gifler Cat, tremblait encore de douleur, le pincement des nerfs remontaient jusqu’au coude, à l’épaule, à la base de sa nuque pour remonter dans sa tête à une vitesse effrayante.
Il pinça les lèvres.

Il pourrait brûler le gamin sur place ; et demander à Ruth de balayer les cendres pour servir d’engrais dans le jardin.

Problème : Hauata. S’il abîmait le cadeau de Hauata, cela pouvait encore passer. Mais s’il le tuait ? Le Maori lui en voudrait. Lui en voudrait certainement pour longtemps. C’était si facile, de faire plaisir au géant, il suffisait de lui mettre une petite créature à cajoler dans les pattes, il ne pouvait pas résister. Le problème, c’est que quand on avait envie d’écraser la petite bête ça créait un petit obstacle.

C’était ce qu’il se disait, le petit Antonin, qui n’avait, en réalité, aucune envie de tuer le môme. Qu’il le gardait pour Hauata. Et pour aucune autre raison.

Supplier Antonin n’avait jamais été utile, pour aucune de ses victimes, quel que soit leur âge, leur sexe, leur gueule, leur degré de soumission quand ils l’imploraient. Il y avait quelque chose de déraciné, chez Antonin — les autres n’avaient pas d’importance, parce que les autres n’existaient pas véritablement. C’était une croyance d’enfant, emprisonné dans un monde trop différent du sien, qui l’avait suivi jusqu’à l’âge adulte, et que quelques années de réclusion dans une semi-solitude physique et mentale n’avait pas pu aider.
Les vrais gens sont dans le monde d’Aotearoa. Ceux du monde en retard n’ont pas de valeur.
Il sait que c’est faux.
Mais il y croit tout de même.
Les suppliques n’ont jamais fonctionné avec lui.


Mais il n’interrompt pas Cat, qui en perd ses prénoms, pour les retrouver, pour jurer, pour implorer, pour bégayer, pour s’excuser.
Le sort, sur son bras, faisait vite effet, et la magie reconstituait les tissus lentement, mais déjà une nouvelle peau, fragile, s’étirait sur le haut de sa main. La douleur disparaissait. La figure d’Antonin s’apaisa, alors qu’il chassait les restes du choc dans une longue expiration : « Ssh ! » finit-il par lâcher, avec un claquement de langue brusque. « C’est bon, pas la peine d’en faire autant. » Et sa main blessée, qui se remettait doucement, monta jusqu’à son cou, pour tirer sur la chaîne et sortir la pierre verte qu’il serra un instant dans sa paume. Il eut une nouvelle inspiration, plus profonde que les autres : « C’est moi qui ne suis pas fair-play. Pas top. » Il fit glisser sa baguette dans sa manche avant de se rapprocher de Cat, et de lui tendre la main gauche. L’abîmée.
« Relève-toi. Et t’iras voir Ruth pour ta joue. Putain, je t’ai pas loupé. Si Hauata voit ça, il va encore chouiner pendant des heures. » Il a un sourire, bien moins dérangeant que certains, pourtant étrangement en dissonance avec sa rage d’il y avait quelques instants : « Elle te mettra de la pommade, ou un truc du genre. Elle est habituée. Ruth je veux dire. » Il claque de ses doigts brûlés, pour inviter Cat à les saisir : « Allez. Tu vas prendre la poussière si tu restes vautré là. T’as si mal ? C’était juste une claque, hey. Tes parents ont dû t’en coller d’autres avant moi va. »
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Isidore Oxley
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MessageSujet: Re: head down (catin)   head down (catin) - Page 2 EmptyMar 20 Aoû - 20:12
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Les yeux terrifiés de Cat font l’aller-retour entre la baguette et le regard de Dolohov. Il y a quelque chose ; s’il devait mourir, alors ce serait déjà fait. Antonin est du genre expéditif ; radical. Cette seconde qu’il laisse flotter à la fin de sa supplique est équivoque ; et quand il souffle, fait claquer sa langue, Francis sent ses muscles se relâcher. C’est bon -il le dit lui-même. Comme si on venait de déclarer la fin de la rencontre (ou alors le début d’une longue mi-temps qui s’achèvera au prochain faux-pas), la tension retombe et Francis se redresse un peu mieux contre la chaise, guettant de son regard effarouché le geste d’Antonin. La chaîne, la pierre qu’il ne voit qu’un instant au bout de sa chaîne, avant que le sorcier n’y referme les doigts. Cat papillonne ; il relève les yeux quand Antonin s’approche. Un mouvement de recul, léger ; la joue brûlante, il relève le menton, se tasse un peu plus. Le carré sur sa pommette lui ébouillante la chair de plus en plus.

« Relève-toi. » Cat regarde la main qu’il lui tend -à la fois effrayé par ce qu’il a pu faire, dérouté et dégoûté par la rapidité avec laquelle son sort est contré. Tout ça pour ça -trente secondes de douleur, un petit sort à la va-vite, et cinq minutes de bandelettes magiques pour se reconstruire la peau.
Mais tout ça pour… ça.
Comprendre que Dolohov n’est pas indestructible, que lui aussi fait des erreurs -et qu’elles peuvent, avec plus de pratique, avec plus de préparation peut-être, s’avérer fatales. Antonin Dolohov est du genre à prendre des risques.

Devant son sourire, Cat comprend enfin qu’Antonin peut mourir. Qu’il peut mourir, et qu’au nom de Hauata (il s’en doutait déjà, d’instinct), il ne le tuera pas facilement qu’il le pensait. Pris à son propre jeu, piégé par sa propre confiance en lui, Antonin Dolohov peut mourir -et la simple perspective a des allures de révélation dans la prison étroite de son esprit.

Un goût amer dans la bouche, il saisit la main qu’il lui tend -un frisson de répulsion le prend, au contact chaud de cette nouvelle peau. Il redoute qu’elle lui reste dans la paume ; mais rien -Francis se remet sur pied, sent ses jambes assez solides pour le porter, lâche sa main aussi vite que possible. Et son visage, qui lui fait un mal de chien. Juste une claque. Cat serre les mâchoires ; il se dit qu’il a raison et en même temps, ne peut s’empêcher de se dire qu’il a affreusement tort. Ce coup l’a marqué plus que tous ceux qu’il a pu recevoir avant -même la tempe monumentale administrée par Francis Sackitt, le premier jour d’école. Ce coup-là est tout sauf une simple claque.

Francis sort sans demander son reste, d’une démarche mécanique. Lèvres pincées, l’esprit étrangement lourd et vide, il descend jusqu’aux cuisines. Il doit être pâle comme la mort -et sa joue gauche si rouge et si enflée (Cat a l’impression qu’elle a triplé de volume) que Ruth fronce les sourcils, lui demande ce qui s’est passé ; et devant son silence, le plante sur une chaise, lui dit de l’attendre sans bouger.

Antonin Dolohov peut mourir.
Et ça, ça change toute la donne.
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