BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 DIET #1 | Apart

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MessageSujet: DIET #1 | Apart   DIET #1 | Apart EmptySam 13 Juil - 16:55
Manoir Dolohov — Juillet 2006
Every turn I take, every trail I track, Every path I make, every road leads back To the place I know, where I cannot go... Though I long to be.
Hauata se réveille, encore une fois, dans les bras de Tamati. En pyjama, Merlin soit loué, mais tout de même contre lui. Il peut sentir son souffle contre sa nuque et en ouvrant les yeux il peut parfaitement compter les cils qui battent malgré ses yeux fermés. Comme chaque matin, il faut parvenir à s’extirper de ses bras et du nœud de ses jambes. Heureusement, Ruth le drogue pour qu’il dorme et ça l’assomme assez pour que les matins soient longs.
Hauata est habitué à se tirer des situations délicates de ce genre, il faisait pareil avec sa femme et pour les exactes mêmes raisons : la peur que, au réveil, l’autre veuille l’embrasser, l’enlacer, et que les choses ne dégénèrent. Et plus les jours passent, moins Hauata accepte que les choses dégénèrent.
Il lui faut plusieurs minutes mais finalement il est loin de ses bras, parfaitement silencieux. Il exploite ce qu’il lui reste de pouvoir pour s’habiller en silence, laissant un pyjama dans un coin, qu’il retrouvera rapidement. Quitter la chambre sans faire grincer le parquet ou faire retentir le bruit de la porte qui s’ouvre et se referme. C’est une habitude, c’est presque agréable, au fond, de se tordre de tous les côtés le matin pour échapper à son meilleur ami pour atteindre le rez-de-chaussée. Il prend le plus souvent le petit déjeuner là, avant de partir au travail.
(À une époque, il pouvait prendre le petit-déjeuner avec Cat, lui filait ses tartines, et l’accompagnait jusqu’à la boutique. Comme ça le gosse n’avait pas à voir Tamati… et lui non plus.)
Ruth, dans la cuisine, ne lui dit rien. Elle l’évite et il sait trop pourquoi. Il récupère juste son thé, son pain, sa confiture, et lui fait la gentillesse de décamper dans le salon pour manger assez pour trois Cat.

Personne ne l’a prévenu que Diego serait là.
Pas Tamati, la veille, qui l’avait invité à rester dormir comme d’habitude. Pas Ruth, qui doit pourtant savoir que l’apprenti de son maître est arrivé trop tôt et qu’il attend Dolohov là où se dirige Hauata.
Tout le monde sait pourtant qu’il ne veut pas le voir, ne supporte pas de l’affronter, encore moins, peut-être, que Tamati le matin. De fait, quand Hauata s’arrête à la porte du salon en voyant son petit-cousin, il a presque envie d’être de retour dans le lit contre le torse chaud de Tamati.
Heureusement, ses mains sont trop pleines pour qu’il puisse signer autre chose qu’un signe de tête en sa direction. En silence, il le contourne, rejoint un fauteuil et la table basse, pose toutes ses affaires, trop lentement. Il voudrait avoir une raison pour se taire. Une vraie raison. De ne rien lui dire, de se lever, de partir. Il aimerait, surtout, le haïr, le mépriser, le détester assez pour l’ignorer et se casser une fois son thé ingéré.
Le problème, comme toujours, c’est que Hauata est plus triste qu’en colère. C’est qu’il lui en veut moins qu’il n’est déçu. Et qu’au lieu de lui en vouloir, il lutte contre cette petite boule d’espoir qui lui fait croire que les choses pourraient revenir comme avant. Alors il déglutit, difficilement, hésite, en préparant sa tartine, avant de finalement tout lâcher pour signer vaguement : « Tu es en avance, non ? » demande-t-il, en espérant bêtement que son f- petit-cousin ne le regarde pas.
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MessageSujet: Re: DIET #1 | Apart   DIET #1 | Apart EmptyDim 14 Juil - 23:27
Ruth lui a apporté son thé sans un mot et Diego a ouvert la bouche pour la remercier, avant de se reprendre et de simplement hocher la tête à son intention. Économise ta salive lui dirait son père. Le thé est plutôt bon, exotique ce qui lui fait froncer son nez très délicat habitué à un English Breakfast un peu amer, avalé d'une traite avant de courir dans la cheminée pour aller en cours. Mais depuis la fin de ces derniers, il n'y a plus ce rythme infernal: révisions, cours, stage, Dolohov, révisions, nuit, et on recommence. Il a réussi ses examens avec une note plutôt encourageante pour une première année de médicomagie, en temps normal il pourrait profiter de Dora, d'Abel, de sa petite maison et de sa petite famille à Edinburgh... c'est sans compter Dolohov, bien entendu, et le fait qu'il se soit inscrit pour le stage continu à St-Mangouste: avec les deux années intensives d'études qui l'attendent, il préfère prendre de l'avance.

Et pour être tout à fait honnête, il aime mieux ne pas être à la maison qu'autre chose. Peu à peu, Dora et Diego ont développé une danse précautionneuse bien différente de la danse de l'amour qu'ils ont pratiqué pendant des années à se tourner autour. Cette fois ils ont appris à s'ignorer, à s'adresser la parole sans se parler, à s'écouter sans s'entendre. Diego est malheureux, bien entendu, parce qu'il aime Dora.
Mais une partie de lui est soulagée. Il est soulagé de ne pas avoir à souffrir ses insécurités permanentes, soulagé de ne pas avoir à la rassurer, soulagé aussi de laisser Abel entre ses mains, soulagé enfin de ne plus avoir l'impression d'étouffer comme c'était parfois le cas pendant la grossesse de sa femme.

Et quand ces mots-là s'imposent à lui, quand il soupire de plaisir et de légèreté en fermant la porte de la maison derrière lui, la culpabilité lui vient vite. Pourtant, il sait qu'il ne fait que son devoir. Que les répercussions seraient terribles si il lui venait l'idée de refuser à Dolohov le moindre caprice, le moindre rendez-vous, la moindre leçon. Dora n'y comprend rien, elle ne se rend pas compte. Il fait ça pour eux. Il fait ça pour elle.

Le thé n'est pas assez amer, il n'a pas infusé assez longtemps, alors Diego n'y touche pas.

Finalement, une porte s'ouvre et Diego se redresse, jette un regard en direction de la silhouette: impossible de s'y méprendre même d'un coup d'oeil, ce n'est pas Dolohov mais... Hauata. Les joues de Diego se colorent aussitôt d'un léger rose alors que son coeur s'accélère. Depuis quelques temps au moins, il a appris à contrôler ses cheveux qui restent lisses (ils ont tendance à boucler quand les émotions sont trop fortes) et de leur couleur originale. Il ouvre la bouche pour dire quelque chose mais aucun son n'en sort: le temps qu'il se racle légèrement la gorge, Hauata lui a adressé un petit signe de tête et marche d'un pas déterminé vers un fauteuil à proximité. Diego referme la bouche.

D'une main tremblante il attrape le thé pas assez amer pour l'apporter à ses lèvres. Peu importe. Au moins il ne partage pas sa nourriture avec Francis.

Hauata mange de son côté et Diego fait mine d'être passionné par le papier peint sur le mur en face de lui. Finalement le géant se redresse et Diego le regarde machinalement, s'attendant à le voir quitter la pièce sans un mot ni un bruit mais non. Ses mains se lèvent. « Tu es en avance, non ? » Malgré le peu d'interactions qu'ils ont eus ces derniers mois, Diego n'a aucun mal à le comprendre. Il le regarde pendant un long moment, repose sa tasse, a l'air d'être prêt à signer en retour et puis se souvient des conseils de son père. Son vrai père. Il sait entendre, pourquoi ne lui parles-tu pas? Épargne-toi cette tâche ingrate. Il peut t'entendre. Langford n'avait jamais apprécié la langue des signes, les gesticulations frénétiques de Diego à table suivies par ses rires hystériques faces aux traits d'esprit de son oncle. Voir son fils s'épanouir ainsi, loin de son bégaiement et près de son oncle, ne lui avait jamais plu non plus. “ Je crois qu'il est en retard, ” corrige-t-il avec un haussement d'épaules. “ Cela ne me dérange pas, je peux attendre. Toi, qu'est-ce que tu fais là? ” Lui aussi avait l'habitude de rester dormir chez ses amis après une longue nuit généralement arrosée. Et c'est vrai que Hauata et Dolohov sont très proches... “ Tu travailles pas aujourd'hui? ” Ou a-t-il un autre employé (petit protégé) à qui il a donné les clefs pour ouvrir la boutique sans lui?
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MessageSujet: Re: DIET #1 | Apart   DIET #1 | Apart EmptyVen 26 Juil - 15:26
Manoir Dolohov — Juillet 2006
Every turn I take, every trail I track, Every path I make, every road leads back To the place I know, where I cannot go... Though I long to be.
Tamati, en retard, ce ne serait pas surprenant, en effet. Hauata a même une ombre de sourire en coin, à la réponse de Diego, en l’imaginant certainement faire mariner exprès le pauvre garçon. Un instant, il détourne le regard, mange un peu, même si la nourriture passe mal : le copieux petit-déjeuner allait drastiquement diminuer. Déjà il regarde la deuxième tranche de tartine d’un air presque défiant. Dans le même temps, Diego commence à son tour les questions.
Et, après ce qu’il a pu faire cette nuit (presque rien), tout sonne comme une accusation. Comme un interrogatoire.
Chaque fois que Hauata croise quelqu’un chez Tamati, il doit s’excuser d’être là, s’expliquer, s’inventerait des vies entières pour faire comprendre que s’il est là, c’est pour une question de vie ou de mort. Chaque fois, il se retient. « Je suis resté tard hier mais je pars bientôt à la boutique, » signe-t-il avec des gestes tendus, pas tant par le mensonge (qu’il a toujours maîtrisé) mais par la gêne de parler, tout simplement, à Diego. Il ne peut pas ignorer toutes les fois où Diego a posé ce genre de question. Avec cette étrange dureté dans le regard, cette tension qu’il dissimule dans sa mâchoire, souvent accompagnée de marques physiques que Hauata ne remarque pas, cette fois-ci. Il aimerait ignorer depuis quand cela dure, il le sait cependant trop bien : depuis Cat. Depuis Cat, Diego devient de plus en plus ce mari jaloux qui vérifie qu’on ne le trompe pas, qui pose des questions censées être innocentes, qui ne le sont jamais.
Où vas-tu ? Avec qui ? Qui est là ? Me remplaces-tu ?
Oui, il le remplace, d’abord comme par accident : Cat lui rappelait Diego, il pouvait oublier un peu la distance auprès du gamin. Et puis, peu à peu, les choses changent. Maintenant, quand Hauata regarde Diego il pense à son petit né-moldu dehors, seul, dans le froid. Il se demande encore et encore pourquoi il n’est pas venu le voir, pourquoi ne pas l’avoir prévenu. Et le besoin de le protéger devient plus fort que la gêne qu’il a pour Diego. De fait, c’est de ne pouvoir protéger Cat, de ne pouvoir s’occuper de lui, qui lui donne brusquement envie de tendre la main vers ce garçon-là, qu’il reconnaît à peine.

« Et tout se passe bien avec… lui ? » demande-t-il finalement, en levant la main vers l’étage plutôt que de signer le nom de Tamati. Son cœur bat un peu plus fort, comme à chaque fois qu’il parle derrière son dos, qu’il le trahit, petit à petit. « Il n’est pas trop dur ? Il peut être exigeant… » Et inquiétant, effrayant, étouffant, fascinant, Hauata le sait plus que tout autre. Sa gorge déglutit, sans un son, et ses mains hésitent, un instant, comme un léger bégaiement. Il cherche le regard de Diego, cherche à l’accrocher, à le ramener vers lui, à lui faire croire à son implication, son affection… à des choses qu’il n’est plus sûr de pouvoir repérer maintenant. « Si ça devient trop dur, tu sais que tu peux m’en parler, n’est-ce pas ? »
Il tente un sourire, trop tard.
Trop tard pour se soucier de lui, trop tard pour le tirer des griffes de Tamati, trop tard pour faire le gentil oncle qui se soucie de son bien-être.
Hauata n’est même pas capable de formuler correctement, pas capable de dire si Tamati va trop loin, incapable de cette toute petite trahison. Ce n’est pas Tamati le problème, prétend-il. C’est Diego, qui est trop fragile, trop faible, trop loin. Qu’il faut protéger, parce que c’est encore un gamin. Comme Cat, son pauvre petit Cat. Hauata espère qu’il mange bien…
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MessageSujet: Re: DIET #1 | Apart   DIET #1 | Apart EmptyMar 30 Juil - 19:42
« Je suis resté tard hier mais je pars bientôt à la boutique. » Diego a eu moins de soucis à apprendre la langue des signes qu'à réussir à finir son traitement pour son bégaiement: il s'est jeté corps et âme dedans, juste pour pouvoir discuter avec Hauata, le comprendre, lui parler en secret. Il a appris à lire les différences dans les mains des autres. La précision des gestes de Maman, la désinvolture dans ceux d'Elisabeth, l'agacement parfois dans ceux d'Andrew, la maladresse chez Langford (il a rapidement abandonné) et l'aisance dans celles d'Hauata. C'est comme des accents, des tons, des manières de parler. Il est tellement habitué à la chaleur qui s'échappe des mots de Hauata qu'il remarque tout de suite la différence, la tension. Diego ne pense pas qu'il ait grand-chose à cacher. Il se demande juste si c'est à cause de lui. C'est le genre de tension qu'il ressent quand il est dans la même pièce que Dora, parfois...

Il hoche la tête pour accepter la réponse de Hauata. Il sait que Francis ne travaille plus à la boutique. Tant mieux.
C'est bizarre mais une partie de Diego se déteste de penser ça. De penser comme ça à ce pauvre, ridicule, minuscule, inutile, dégoûtant petit sang-de-bourbe. Diego sait bien qu'il vaut mieux que lui. Tout le monde le dit. Hauata fait partie de ces gens qui n'y croient pas. Mais si tout le monde le dit, c'est qu'il doit avoir tort.
Diego, en grandissant, se rend compte que Hauata avait tort sur beaucoup de choses.

Diego, perdu dans ses pensées, s'habituant au silence pesant, cligne des yeux et se reconcentre en voyant du coin de l'oeil Hauata relever les mains. « Et tout se passe bien avec… lui ? » Geste désinvolte vers le haut, lui. Diego hoche la tête. « Il n’est pas trop dur ? Il peut être exigeant… » Une pause, une hésitation. Diego quitte les mains des yeux, fronce les sourcils, regarde Hauata dans les yeux. Exigeant, c'est le mot... « Si ça devient trop dur, tu sais que tu peux m’en parler, n’est-ce pas ? » Un sourire.

Il vient trop tard, ce sourire. Compatissant? Triste? Mielleux? Sympathique? Gentil? Encourageant? Non. Faux. C'est un faux sourire.

Hauata est faux, faux, faux, faux, faux. C'est un mauvais père, et c'est un traître, et si il a envie que quelqu'un aille lui parler, il a qu'à aller chercher son sang-de-bourbe là où il s'est terré et gesticuler devant lui en espérant qu'il lui réponde. Diego il a une femme et un fils, il a un famille et un avenir dans une société qui, elle, sait l'apprécier. Tout comme Dolohov apprécie ses pouvoirs et ses capacités. Son existence, même — chose à laquelle Hauata semble avoir renoncé il y a longtemps.
Diego soupire un peu et lève une main pour la frotter sur son visage, brisant son regard sur les mains de Hauata, ayant peu avant de le lire dire autre chose. “ Si tu le dis, ” fait-il, sans pouvoir s'en empêcher, l'amertume se mélangeant à la froideur maladroitement, dévoilant plus de heurt que de distance. “ Moi je trouve que c'est un bon professeur, il est exigeant, oui, mais c'est pour le mieux. Je n'ai jamais mieux maîtrisé que mon don qu'avec lui. ” Il hoche la tête avec sérieux, ferme les yeux pour en frotter un, avant de les rouvrir pour faire face à Hauata. “ C'est un très bon sorcier, il m'a beaucoup appris, et je suis content d'avoir été choisi pour être son élève. ” Il hoche la tête une nouvelle fois, comme pour donner du poids à ses mots. “ Je ne suis pas à plaindre.
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MessageSujet: Re: DIET #1 | Apart   DIET #1 | Apart EmptyLun 5 Aoû - 12:04
Manoir Dolohov — Juillet 2006
Every turn I take, every trail I track, Every path I make, every road leads back To the place I know, where I cannot go... Though I long to be.
Normalement, à ce moment-là, un lien se serait créé. Diego aurait un peu plus ouvert les yeux, sa mâchoire se serait détendue et, dans son regard, Hauata aurait dû voir quelque chose s’adoucir et s’attendrir. Il l’a souvent fait enfant, adolescent. Cat aussi le faisait. Hauata se rendait fragile, accessible, et le gamin semblait à la fois effrayé et rassuré de cette vulnérabilité, avant de finalement oser s’y réfugier. Il n’y avait rien de plus doux, de plus satisfaisant, que de briser les murs de Cat, de le laisser croire en quelqu’un, lui apprendre à faire confiance à quelqu’un. Avec Diego, il a vu l’inverse. Il a vu ce petit garçon si tendre, si énergique, qui se précipitait vers lui pour tout lui dire peu à peu se transformer, s’éloigner, changer.
Ressembler de plus en plus à son père, et pas le bon. À ramener des histoires cruelles qui le faisaient rire de ces camps ridicules où Hauata aurait voulu qu’il n’aille jamais. S’il avait pu s’y opposer, s’il avait pu refuser, catégoriquement, qu’il aille se déformer le crâne là-bas, il l’aurait fait. À la place, il a regardé tous ses contes, toutes ses histoires d’acceptance, d’amour, d’union et de partage se faire peu à peu remplacer par les chants qu’il pouvait apprendre là-bas… avec l’aide, il n’en doutait pas, des beaux yeux de Dora.
De fait, une fois encore, une énième fois depuis les premières crises adolescentes, Diego ne se laisse pas faire.

Si tu le dis. Cela aurait pu vouloir dire que « si tu le dis, alors tu as raison, alors j’écoute et je suis ton opinion, » mais la logique n’était plus vraie depuis un long moment maintenant. Si tu le dis, c’est la phrase que lancent les enfants ingrats à leurs parents indignes quand on essaye de leur faire entendre quelque chose et qu’ils n’en sont pas encore au stade de vous cracher à la figure. Il est là, Diego, dans cet entre-deux. Il ne lui dit pas que c’est un gros con, mais il lui dit que Tamati est bon professeur. Que c’est pour le mieux. Presque à articuler que Tamati est le meilleur et que Hauata n’est qu’un pauvre inculte qui n’a jamais fait d’étude et qui ne serait pas capable d’apprendre la magie à qui que ce soit.
Il n’aurait pas forcément tort.
« Non, tu n’es pas à plaindre, » répète platement Hauata, sans un sourire, sans un regard tendre. Non, Diego n’est pas à plaindre. Il a tout, semble-t-il. Et Hauata qui a tant voulu se voir dans ce gamin se rend bien compte qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, et que Cat qui est si loin, si pauvre, si petit, lui ressemble mille fois plus que l’homme qui est en train de se construire sous ses yeux. Diego c’est un sang-pur, c’est un futur membre du gouvernement, quelqu’un qui aime son pays, son Lord, et qui estime Tamati tout en sachant ce qu’il a fait. La résistance primale, craintive, que Hauata sent gronder au fond de son ventre… il ne la ressent sûrement même pas.

« Tu veux… » C’est juste pour vérifier, et pourtant il hésite, Hauata. Il n’a peut-être pas envie de poser la question, de vraiment savoir ce qu’il se passe dans la tête du garçon. Il inspire, avant de reprendre, presque comme s’il avait bégayé avec ses mains. « Tu voudrais devenir comme lui, alors ? »
Comme lui, un mangemort. Et pas comme son oncle, un moins que rien.
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MessageSujet: Re: DIET #1 | Apart   DIET #1 | Apart EmptyMar 6 Aoû - 18:36
« Non, tu n’es pas à plaindre. » Diego serre les dents, se souvenant sans mal des leçons moralisatrices de Hauata, ses fables d'acceptance et d'amour où tout le monde est heureux. Petit, il y croyait dur comme fer mais il a bien vite vu la vérité, il a bien vite compris que Hauata vivait dans un monde de contes et d'histoires impossibles. C'est son père qui le lui a dit en premier, que le mana c'était juste un mot fancy pour la magie et que les esprits des fleuves et des montagnes n'existaient pas. Et son père a tort sur bien des choses mais sur ça, il semblerait qu'il ait raison.
Oui, il n'est pas à plaindre. Il a une maison, une femme, un enfant, un sang aussi pur que pur, l'héritage des Prewett, le portefeuille des Ocasio. Il n'est pas à plaindre, il a tout pour lui. Mais ceux qui font partie de "l'Ordre" ne sont pas à plaindre non plus: c'est eux qui ont choisi cette voie, qui ont décidé d'être des criminels. Et les sang-de-bourbe...
Diego serre les dents encore plus fort. Ils sont juste inférieurs. Cette logique est juste naturelle. Ils sont inférieurs, tout le monde le dit. Ils sont une anomalie, un problème, ils affaiblissent la magie, la rendent parfois instables, il l'a vu dans sa boule de cristal et dans les journaux.

La conversation est finie, Diego serre les poings, les épaules, les dents, le cou, il serre tout et attend que Ruth ou Dolohov viennent le sauver. Mais les mains de Hauata se relèvent et les yeux de Diego, comme aimantés, se figent sur lui. « Tu veux… » Hésitation, pause, Diego regrette déjà ce qui va suivre. « Tu voudrais devenir comme lui, alors ? » Comme lui, comment? Puissant? Oui. Sans peur? Oui. Talentueux? Oui. Qui force le respect, la crainte, la peur, l'admiration? Oui.

La question lui retourne l'estomac dans tous les sens. Il pense aux histoires de ses oncles Fabian et Gideon, il pense aussi à ce qu'il sait d'Antonin sans même avoir fait quelconques recherches. Il est... un meurtrier. Un Mangemort. Quelqu'un de... de méchant. De vraiment méchant. Quelqu'un qui fait peur. Il lui a fait déjà quelques remarques qui l'ont interloqué, même dans sa naïveté maladive, qui l'ont fait s'arrêter. Mais il est déjà trop embourbé pour s'en débarrasser.
Je... ” commence-t-il à dire avant de se raviser en secouant la tête. Il lève cette fois les mains. Quand elles pourraient se parer des tremblements de la nervosité, du manque de pratique, mais pas du tout. Comme si il lui avait parlé tous les jours depuis la dernière fois Diego répond fluidement: “ Je ne crois pas avoir le choix.
Il pourrait lui parler de ses doutes, de ses cauchemars, de ses peurs, de ses espoirs. Il n'en fait rien. “ Il me fait un peu... ” Il hésite, les doigts restent en l'air sans finir leur phrase. “ Il est très impressionnant, ” se corrige-t-il rapidement. “ Si je fais comme il dit, alors je serai fort, comme lui, et je pourrais protéger ma famille, mon héritage et mon sang. Tu feraais la même chose pour tes proches, non? ” Il ne s'inclut pas dans le mot.
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MessageSujet: Re: DIET #1 | Apart   DIET #1 | Apart EmptyMar 13 Aoû - 11:21
Manoir Dolohov — Juillet 2006
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Hauata s’attend à une confirmation, avec fierté. Hauata veut juste ça, cette confirmation pour définitivement enterrer ce gamin qu’il aurait voulu sien et qui aurait fini mangemort. Il aurait aimé en sauver un, lui, Noam, Cat. La réalité c’était que ceux qu’il sauvait partaient et il n’y avait plus que Diego, Diego le futur mangemort, Diego le fils de son papa, Diego qui adore Tamati, plus que lui que Hauata croise trop souvent alors qu’il donnerait tellement de choses juste pour pouvoir passer ses doigts dans les cheveux de Cat…
Et chaque fois qu’il le voit, il y a l’espoir de le faire revenir. De le ramener des camps de jeunesse, de lui faire oublier la pression sociale, de le faire de nouveau écouter ses contes et que cette fois-ci il les comprenne avec la maturité d’un adulte. Qu’il regarde son oncle, qu’il réfléchisse et qu’il comprenne de lui-même toutes les fois où il lui a menti. Il lui demanderait alors, finalement, si sa maman est toujours en vie.
Il croit, espère, que ça va être tranchant, direct, sans questionnement : Diego appartient à Tamati et il ne reste rien pour le muet ici.

Les choses ne sont jamais aussi simples. Diego, comme un enfant, essaye de répondre à l’oral avant de renoncer et de signer. Signer, c’est entrer un peu plus dans le monde de Hauata. C’est un pont, presque une main qu’on lui tend pour qu’on lui saisisse. Le cœur du maori s’emballe alors qu’il a l’impression de mieux le comprendre, son petit garçon, quand il parle avec ses mains et son corps. Les gens mentent moins facilement ainsi, montrent plus d’eux-mêmes.
Et le cœur de Hauata se fissure, dangereusement, en voyant Diego avouer se forcer. Presque lui dire… Un peu peur ? Qui n’aurait pas peur de Tamati ? Hauata se trouve tendu sur son siège, prêt à bondir, à le rejoindre, n’attendant qu’un mot, un mot de plus pour le rejoindre et peut-être… C’est con mais il espère toujours, Hauata. C’est ça qui le fait rester ici, l’espoir. De retrouver Diego, de sauver sa relation avec Tamati, de se faire pardonner par Ruth, que Cat revienne.

Mais Diego se corrige et Hauata retombe sur son siège. « Impressionnant, oui, » confirme Hauata avec une cruelle frustration. La suite l’étrangle presque, lui donnerait envie de vomir et de détourner les yeux s’il ne l’avait pas cherché. Demandé. Souhaité. Protéger son sang.
Et la voilà, la question. Celle qu’il avait voulu entendre toutes ces années mais pas de la manière qu’il avait imaginé. Dans ce monde-là, Diego faisait partie de ses proches et Hauata, avec un sourire, lui expliquait ce qu’il fallait ou non risquer pour ses proches. Hauata, aujourd’hui, ne sourit pas. Aujourd’hui, il ne lui promet pas qu’il ferait tout pour lui, qu’il perdrait sa voix, ruinerait sa vie, tuerait sa mère et deviendrait le chien d’un meurtrier juste pour pouvoir le connaître.
« J’ai pensé comme toi, à une époque. À ton âge, d’ailleurs. » Il ne lui dit peut-être pas ce qu’il veut entendre. Mais Hauata est fatigué, très fatigué. « Moi aussi j’ai cru que dévouer ma vie à quelqu’un de fort et puissant me rendrait tout aussi fort et puissant. » Cette fois il a un sourire, triste, alors que l’aveu passe finalement ses doigts. « J’y ai perdu ma mère et ma patrie. J’espère que tu t’en tireras mieux que moi. » Pour la première fois il insinue le décès de sa mère. Sa culpabilité, aussi, dans sa mort. « Mais tu es trop vieux pour mes histoires maintenant. »
Et comme si ça signait la fin de leur discussion et de leur relation, Hauata se lève.
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MessageSujet: Re: DIET #1 | Apart   DIET #1 | Apart EmptyVen 16 Aoû - 7:52
Diego ne s'inclut pas dans le mot, mais il aimerait bien que Hauata le fasse pour lui.
Qu'il lui dise: oui, bien sûr, je ferais tout ça pour toi, aussi, toujours. Qu'il lui dise que la distance et le temps entre eux ne soit rien, que du bruit de fond, que ça ne compte pas, que leur relation a survécu à cela et survivra à bien plus encore. Diego espère désespérément que Hauata se fasse héros généreux et prêt à pardonner, pardonner ses erreurs et ses écarts, qu'il soit le héros qu'il prétendait être lorsque Diego était petit et avait encore les yeux brillants de rêve.
Il aimerait que Hauata voit sa détresse, comprenne son dilemme et ses états-d'âmes à travers ses mains nerveuses qui signent. Il aimerait qu'il se lève et le prenne dans ses bras, l'écrase dans une étreinte made in Hauata qui vous fait craquer le dos et grogner autant de douleur que de satisfaction.
Il aimerait que Hauata comprenne, puisque personne ne semble vouloir le faire. Il sait que sa mère désapprouve, il sait que Dora pense qu'il s'invente des responsabilités ailleurs pour ne pas voir à la maison, il sait que son père pense que c'est inutile parce qu'il reste un bon à rien, il sait que tout le monde pense qu'il suit Dolohov pour une autre raison que l'obligation, l'impression que si il ne fait pas ça, si il ne prend pas la Marque, alors ils mourront tous.
Il aimerait que Hauata lui dise: non. Qu'il lui prenne la main et s'excuse, puis l'enserre de ses bras en l'écoutant s'excuser, puis l'emmène loin d'ici.

Hauata n'en fait rien. « J’ai pensé comme toi, à une époque. À ton âge, d’ailleurs. » Diego grince des dents. Il ne peut pas oublier le passif de Dolohov, ce qu'il a fait pendant la Première Guerre... à chaque fois qu'il le regarde, il pense à Gideon et Fabian. Il pense au fait que Dolohov est... un meurtrier... mais pour les standards aujourd'hui... ce n'est plus le cas, n'est-ce pas? « Moi aussi j’ai cru que dévouer ma vie à quelqu’un de fort et puissant me rendrait tout aussi fort et puissant. » Diego fronce les sourcils sans comprendre. Peut-être que Hauata, lui, ne parle pas de Dolohov, parce que Diego ne comprend pas très bien ce que la dévotion a à faire avec l'amitié... enfin, pas au degré que semble clamer Hauata.
« J’y ai perdu ma mère et ma patrie. J’espère que tu t’en tireras mieux que moi. » Diego connait les histoires par coeur. Il sait que Hauata a perdu sa mère, après lui avoir dit au revoir, et parce qu'il ne peut pas retourner la voir, jusqu'à ce qu'il retrouve Tamati et le ramène à Ataahua. Même si il essaye très dur de se convaincre que ces histoires sont des foutaises, des inventions, des contes pour enfant, il se souvient de chaque détail.
Mais l'attitude de Hauata et sa manière de signer laissent sous-entendre que... « Mais tu es trop vieux pour mes histoires maintenant. » Hauata se lève, prêt à partir, à l'abandonner, encore, encore, encore.

Diego ne pense pas imaginer sa déception, son léger mépris à son égard.
Parce qu'il n'est pas le fils qu'il voulait, parce qu'il lui préfère les juifs et les sang-de-bourbe. Parce qu'il se laisse aveugler par la puissance de Dolohov — sauf que ce n'est pas le cas! Il respecte cette puissance, espère l'utiliser à bon escient... sauver sa famille. Comme lui l'a fait!
Langford aussi était déçu, méprisant, plein de jugement à son égard, tout le temps. Jamais capable d'être sympathique, encourageant, aimant. Tout ce qu'était Hauata. Jusqu'à maintenant.
La frustration serre les poings de Diego alors que déjà, son oncle, son père de substitution, se détourne pour sortir de la pièce en silence. Diego déteste ce silence. Il l'a toujours trouvé impressionnant et rassurant à la fois. Quelque chose d'immuable, de familier, qui sera toujours là.
Jusqu'à ce que Hauata l'abandonne, décide qu'il ne soit plus assez bien pour faire des efforts.

Il n'a rien à répondre alors il ne fait rien, serrant les dents pour retenir les larmes (de tristesse, de frustration, de peur) tandis que Hauata quitte la pièce sans le moindre bruit.
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