9 Octobre 1977  – Naissance de Gabriel Auguste King. Fils de l’idole de Quidditch Robert J. Henry King et de Pandora, une sorcière rencontrée sur le sol français et qui a décidé de suivre le sportif dans son pays natal.

Décembre 1977  – (2 mois) Pour des raisons inconnues, Pandora fuit le Royaume-Uni et laisse Gabriel aux soins de son père. Sans aucun signe, sans aucune note. Il ne la reverra plus jamais.

1980 – 1985  – (3 à 8 ans) Gabriel suit son père dans ses déplacements en lien avec le quidditch. Il voyage beaucoup en Europe, mais aussi sur les autres continents. Il manque d’encadrement et sa vie est très instable. Entre les matchs, les fêtes et la malbouffe, il fait un peu ce qui lui chante. Lorsqu’il a cinq ans, Robert renégocie son contrat avec son équipe et l’une des clauses demande que son fils aille un tuteur, même à l’étranger. Il a une routine, mais encore beaucoup de liberté.

1983  – (5 ans) Rencontre de Robert et une cracmol charmante. Leur mariage a lieu quelques mois plus tard.

25 Juin 1985  – (8 ans) Naissance de sa petite sœur Camilla. Il est heureux de cette nouvelle arrivée. Du haut de ses huit ans, il se promet qu’il va la protéger coûte que coûte.

Septembre 1989 à juin 1996  – (11 à 18 ans) Entrée à Poudlard. Il est réparti à Slytherin après une hésitation avec Gryffindor. Il fait la rencontre d’Herbert Slughorn et il devient son meilleur ami. Porté par son nom de famille célèbre et l’héritage de la beauté de sa mère, Gabriel devient vite populaire. Il est toujours entouré d’amis. Il aime épater la galerie, il aime qu’on le regarde et qu’on le remarque. En troisième année, avec son talent inné sur un balai, il entre dans l’équipe de quidditch comme poursuiveur. Ça n’a jamais été son but de suivre les traces de son père, mais il admet que faire partie de l’équipe apporte son lot d’avantage et il profite. Côté études, il est assez moyen. Il y met peu d’efforts et se contente de la moyenne. Sauf en astronomie, matière qui le passionne, mais qu’il n’osera jamais avouer. Il fait même exprès d’écrire les mauvaises réponses aux examens et remet des devoirs très simples. Tout pour ne pas avoir l’air d’un geek.

Septembre 1996  – (18 ans) Il n’a jamais su ce qu’il voulait faire plus tard dans la vie. Il n’a pas eu d’illumination une fois son diplôme en poche. Au contraire d’Herbert, il n’a pas une entreprise à reprendre, alors il voyage. Sans destination fixe, sans hébergement, sans horaire. Liberté et débauche. Il n’oublie jamais d’écrire à Herbert et à Camilla.

Début 1999 – (22 ans) Gabriel revient pour de bon au pays, décidé à se prendre en main. Au même moment, Robert King rejoint l’OdP. Il devient un traitre. Son nom est salit et il devient lourd à porter. Avec les gallions que Robert a retiré de Gringotts et donné à sa femme et son fils, Gab entreprend des cours en comptabilité. Il s’ennuie à mourir, il déteste et ça le fait chier, mais ça sera payant plus tard.

2001  – (24 ans)Lorsque son hybridité est révélée au grand jour à la suite de l’algorithme Von Bäume, il n’hésite pas une seconde et rejoint son père à l’Ordre. Pas question de devenir un larbin du gouvernement et d’être qualifié de moins que rien. Il aurait aimé que Herbert le suive, mais il respecte son choix de ne pas vouloir prendre parti dans cette guerre. Il se porte volontaire pour toutes les missions et il se montre très doué. Il s’entraine à l’occlumencie élémentaire pour cacher les informations sur l’ordre en cas de capture, mais aussi et surtout, pour cacher son hybridité. Il fait la rencontre de Sinead Bullstrong, qui porte bien son nom de famille. Commence une relation orageuse et passionnelle.

2002  – (24 ans) Il apprend que Camilla s’est enfuie de la DHS et il n’a plus de nouvelles d’elle.

2004  – (26 ans) Lorsqu’Azaël lui a demandé de se porter volontaire pour cette mission, il n’a pas pu refuser. Tout pour sortir de ce trou à rat qui lui sert de planque, tout pour se rendre utile. Alors que ça devait être une sortie de routine dans le monde moldu, les choses ont vite tourné au vinaigre. Le groupe est tombé sur des mangemorts qui savaient qu’ils se rendaient là-bas et ils ont vite été attaqués. Les sortilèges fusent de partout. Gabriel se protège du mieux qu’il peut, mais les abris sont rares. La confrontation est violente. De chaque côté, il y a des blessés. Lui-même a été touché à la jambe et il court en boitant pour se rendre derrière une grange abandonné. Un éclair vert lui frôle l’oreille et se dirige droit vers une réserve de propane. Il n’a pas le temps de réagir, une énorme explosion le fait voler plusieurs mètres plus loin. Il prend plusieurs minutes à ouvrir les yeux dans un silence complet, seulement dérangé par un cillement intense. Sa blonde amie arrive à ses côtés, le visage alarmé. Il l’a voit crier, il l’a voit jurer, il l’a voit lui parler, mais il n’entend absolument rien. Elle l’aide à se relever et une immense douleur se réveille en lui. Il se sent tout mou, déboussolé et perdu. Au moins, la bataille semble être terminée. C’est sa dernière pensée avant qu’il ne ferme les yeux. Pour se réveiller trois jours plus tard.

T’étais mieux de te réveiller. À peine a-t-il entrouvert les yeux que la voix lointaine de Sinead lui parvient, mais il y a quelque chose qui cloche. Il se sent différent. Il perçoit les choses différemment. Il a du mal à savoir quoi. Il se sent légèrement débalancé. Ça lui prend un moment avant de comprendre où il se trouve. L’affrontement surprise lui revient et il revoit le flash aveuglant de l’explosion qui s’est déclenchée tout près de lui. Merde! Je sais même pas si tu m’entends. Pour toutes réponses, il hoche la tête.  Il est trop faible pour parler. Il l’a bien entendu, mais pas normalement. C’est comme si elle lui parle à travers une bouteille de verre. Ce simple mouvement semble illuminer le visage de sa belle lionne qui vient aussitôt l’embrasser. Il ressent la pression de ses lèvres sur les siennes. Il sourit. Puis, il prend le temps de regarder les dégâts. Il n’a pas perdu de membre, c’est bon signe. Il a des bandages, mais ne ressent aucune douleur. Les médocs doivent être forts et efficaces. La rousse le regarde, un sourire triste malgré tout. Le médicomage n’était pas certain que tu pourrais entendre à nouveau de l’oreille droite. Il lève un sourcil. Bah alors, c’est quoi le problème si tout va bien au final? Puis, il réalise. C’est le contraire pour la gauche. C’est ça la chose différente qu’il ressent. Son oreille est bousillée.

10 Septembre 2005  – (27 ans) La musique rock joue à tue-tête. Tellement forte qu’il n’entend pas les durs coups qu’il porte à son punching-bag. Il est complètement en sueurs. Ses mains lui font mal, mais il continue. Il frappe sans relâches depuis une heure. Il est fatigué et sa tête commence à tourner, mais pas question d’arrêter. Il doit évacuer, il doit penser à autre chose, il doit s’enlever cette nuit de ses pensées. Il manque un coup et le sac lui rentre dedans lourdement. Il tombe au sol et ne bouge plus. Il fixe le plafond. Il a du mal à comprendre ce qui a pu se passer la nuit dernière. Il n’arrive pas à mettre des sentiments et des émotions clairs sur ce qu’il ressent vis-à-vis de la situation, mais aussi envers Herbert. Autant, c’est incompréhensible, autant, ce n’est pas surprenant. Herbert a toujours été son tout. Il a toujours été son ancrage. Il ressent toujours un manque quand il n’est pas là. Il pense toujours à lui, mais pas de cette façon. Non, il n’a jamais été question d’amour ou d’attirance entre eux. Alors qu’est-ce qui s’est passé? Qu’est-ce que ça signifie? Pourquoi sent-il qu’il a fait une folie alors qu’il ne se sent pas mal? Il n’a aucune idée de comment réagir. Il ne savait pas comment se comporter lorsqu’ils se sont réveillés aux premières lueurs du jour. Il a préféré fuir. C’est plus simple. Il doit mettre de l’ordre dans tout ça avant de le revoir. Et jusque-là, peut-être qu’il va s’arranger pour être très occupé. lâche. Il soupir et se relève d’un bond. Il reprend là où il a laissé. Tout pour se vider la tête. Frapper jusqu’à en mourir s’il le faut. Plus tard, il ira voir Sinead, elle lui fera oublier.

Début 2006  – (28 ans) La nouvelle tombe comme une roche, son père alors parti en mission pour le compte de l’Ordre est porté disparu. Des recherches sont lancées et perdurent de longues semaines. On refuse qu’il en fasse parti. On ne sait pas ce qu’on peut découvrir. Il n’a toujours pas été retrouvé en date d’aujourd’hui. Même si c’est nébuleux, on l’informe qu’il y a peu d’espoir et de faire son deuil. Une part de lui refuse, il ne peut pas l’abandonner, l’autre rationnelle sait que c’est terminé.

Fin Juin 2006  – (28 ans)   Après un bon repas avec les autres, Gabriel retourne à sa tente et il sursaute alors qu’il y a une masse sur son lit. Il plisse les yeux. Herbert? Il s’avance doucement parce que si la personne, ou la chose, qui se trouve sur sa couche ressemble en tout point à son ami, ce n’est pas lui. Il est décharné, blême, les yeux injectés de sang, cerné. Il n’est qu’une pâle copie. Une copie mourante. Fuck! Qu’est-ce qui t’es arrivé? Et ça le frappe. Ils ne se sont pas parlés depuis cette nuit étrange dans laquelle ils n’ont fait qu’un. Gabriel s’est éloigné, il a été occupé, il s’est défoncé. Chaque seconde, il a pensé à Herbert, sans toutefois être en mesure de le contacter. Le potionniste n’a pas non plus tenté de le rejoindre et il comprend maintenant pourquoi. Ce dernier sans un bruit et une vitesse vertigineuse lui saute dessus et s’accroche à lui. Gabriel. Faim. Gab a un mouvement de recul et de dégout aussi. Il secoue la tête. Dans quoi Herbert s’est fourré? Tellement faim. Il ne peut s’empêcher de fixer le nouveau visage d’Herbert. Il le prend entre ses mains et passe ses doigts sur ses canines étrangement longues. Son ami grogne, mais ne bouge pas. Le temps semble s’arrêter pour laisser le temps à sa tête de digérer ce qu’il suppose. Ça fait mal au cœur de Gabriel de le voir comme ça. Où est son entrain, sa vivacité, son côté déluré ? Sans réfléchir, Gabriel s'empare d'un couteau et se fait une large entaille au bras. Le sang coule aussitôt. Il attrape un gobelet sur sa table de chevet et y fait couler le liquide vermeil. Une fois plein, il le tend à Herbert. Il n’a pas à expliquer, le vampire comprend. Il avale le sang comme de l'eau et lorsqu'il a terminé, lui en demande plus. Gabriel s'exécute. Il ignore la douleur lancinante. Herbert peut prendre tout ce dont il a besoin.

Août 2006 – (28 ans) Étendu sur son lit de camp, il fait virevolter une petite boite de velours vert émeraude au-dessus de lui. Avec sa baguette, il l’a fait monter, puis descendre. Son regard sombre ne la quitte pas. Pensif. Il a du mal à se situer dans sa relation avec Sin. Il croyait que tout allait bien entre eux. La bague qu’il a demandée à Herbert d’acheter pour l’occasion n’y est pas étrangère. Il avait même prévu de lui faire sa demande à leur rendez-vous, mais il s’est vite rétracté quand la belle lui est tombée dessus dès qu’il a posé le pied à leur endroit. Toujours la même rengaine. La jalousie qui les gruge d’un côté comme de l’autre. Incapable de se faire confiance, malgré l’amour et l’attirance palpable qui les unit. Pour la première fois en cinq ans, il se demande si c’est assez. Il a toujours fermé les yeux sur leurs disputes parce qu’il l’aime. Il ne peut pas l’expliquer. C’est juste en lui. Mais, il se rend compte que eux, ça fait plus du mal que du bien.

Pssssssssst. Gabriel. Il ferme les yeux et laisse tomber sa main sur le lit. La boite tombe sur son torse. Herbert. Il reconnaitrait cette voix même en étant complètement sourd. Il soupire. Il sait ce qu’il veut. N’importe quand, mais pas là. Il n’a pas envie de sortir. Gaaaaabrieeeeeeel […] GABRIAL!! C’est bon j’arrive, bordel. Il enfile une veste et met la boite dans l’une de ses poches. Prêt pour la chasse? Lui demande son meilleur ami dès qu’il sort de sa tente. Il hoche la tête en soupirant. Jamais, il ne refuse quoi que ce soit au jeune vampire. Il ne comprend pas pourquoi Herbert tient tant à l’avoir à ses côtés pendant qu’il chasse, il est plus une plaie qu’une aide réelle. Il le suit tout de même sans rechigner. Parce qu’il a besoin de son meilleur ami, après le fail de sa demande en mariage dont il ne dit rien. Il laisse Herbert parler, comme d’habitude. Puis, ce dernier s’arrête d’un coup sec et retient Gabriel par le bras dont l’ouïe n’est plus ce qu’elle était. Il ressent un frisson au contact froid. Quoi? Sa question résonne fortement dans les arbres. Il y a quelqu’un. Et entre les arbres, la silhouette d’un homme se détache et immédiatement il reconnait Dante Burke, une connaissance de Poudlard. Il n’est certainement pas là pour de joyeuses retrouvailles. Il les attendait. Gabriel fait reculer Herbert. Ça ne sent pas bon. Mais le handler est prêt et ils n’ont pas le temps de réagir, qu’ils sont cuits. Plus que cuits.  

9 Octobre 2006  – (29 ans) Allongé sur l’herbe fraiche, il regarde le ciel. Cette île sera sa tombe, mais au moins, il peut admirer le plus beau des plafonds illuminés d’étoiles tous les soirs. Il s’accroche à ces milliards de petits points lumineux et ça lui permet de rêver un peu. Il s’imagine ailleurs, loin très loin. Il pense beaucoup. Après, il n’y que ça à faire ici. Il pense alors à son père, perdu quelque part, probablement mort, mais toujours pas confirmé. Ça laisse place à l’espoir, mais l’histoire est louche et ne ressemble pas à l’homme qui l’a élevé. Il pense à sa petite-sœur et les remords remontent. Il n’a pas pu la protéger. Il n’a pas su. Il ne sait pas non plus où elle est et dans quel état. Il aurait aimé faire autrement, mais c’est trop tard maintenant. Il espère juste qu’elle est bien et heureuse. Il pense à Azaël. Sa meilleure amie. Sa partenaire de misère. Celle qui a été là dès son arrivée à l’ordre. Il espère qu’elle se porte bien depuis qu’il n’est plus là pour la tempérer. Il pense beaucoup à Sinead, à ce qu’elle fait et avec qui. Si elle lui en veut, si elle croit qu’il a fui volontairement. Il sait qu’elle va s’en remettre rapidement. Il veut juste son bonheur.

Un petit courant d’air souffle du côté droit et un corps s’allonge à son tour. Joyeux anniversaire. lui dit Herbert après un silence de quelques minutes. Tiens, déjà le neuf octobre? Ça fait déjà deux mois qu’ils sont emprisonnés dans cet endroit perdu, misérable et violent. Il sourit à son ami. Ça fait un moment qu’il n’essaie plus de se remémorer la date. Ça n’a plus d’importance à présent. Il s’est fait une raison qu’ils sont là pour y rester alors à quoi bon suivre le calendrier? Mais en regardant le ciel, c’est vrai qu’il est différent qu’à leur arrivée. C’est bien un ciel d’octobre. Merci. Tout ce qui est important ici, c’est le son de la cloche qui annonce le début de la chasse. C’est de survivre. C’est d’aider les plus faibles. C’est de donner un bon spectacle. C’est d’être avec Herbert.