BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 AHWA#1 | RED INK

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MessageSujet: AHWA#1 | RED INK   AHWA#1 | RED INK EmptySam 13 Avr - 11:53
Londres Sorcier — Avril 2000
I can see through you : We are the same. It's perfectly strange, You run in my veins. How can I keep you Inside my lungs? I breathe what is yours, You breathe what is mine.
C’était l’un des rares repas où toute la famille était réunie. Jae-Hwa présidait, bien entendu, face à son mari pendant qu’à sa droite trônaient les trois garçons et sa gauche ses trois filles. Tout au long du repas, Jae-Hwa lançait des regards de l’autre côté de la table, alors que Aloysius rayonnait d’être entouré de Celyn et, surtout, d’Ha-Yun. Elle espérait attraper le regard de sa fille. Cela n’arrivait jamais.
Il fallait donc se concentrer sur Eun-Ji qui, à côté d’elle, lui faisait le référencement des calligraphes du jour, alors même que Basil quémandait un droit de sortie à sa mère, du haut de ses seize ans. Ils étaient trop jeunes pour sortir sans adulte, elle lui déclara une énième fois, levant même une main irritée lorsqu’il insista, surprenant sans mal le regard désespéré qu’il lançait à son père. À peine sortis de Poudlard et voilà qu’ils voulaient faire les fous chez on-ne-savait-pas-qui ! Hors de question. Jeong-Hui, elle, mangeait en silence, à son habitude, et ce fut dans cette ambiance somme toute parfaitement normal qu’Ha-Yun déclara :
« Maman ne veut pas aller voir Alecto ! »
Les couverts s’arrêtèrent, les conversations avec, et tout le monde regarda la petite dernière avec des yeux médusés. Ce fut Eun-Ji qui, irritée, rétorqua en premier : « Mais qu’est-ce que tu racontes encore ? » Ha-Yun, ignorant le regard noir de sa sœur expliqua, avec l’air satisfait de celle qui dénonce les méfaits de ses camarades : « Je l’ai vue ce matin, elle a reçu une invitation d’Alecto, elle veut la voir, et elle a brûlé la lettre ! » Cela réveilla aussitôt les conversations. Eun-Ji lui demandait de quoi elle se mêlait, Celyn incitait au calme, les jumeaux voulaient des détails et Jeong-Hui fixait sa mère qui était devenue blanche.
Pâlissant encore plus en croisant le regard de son mari qui, d’un coup d’œil, avait pu comprendre que sa fille disait la vérité. « Qu’est-ce que cela signifie, Jae-Hwa ? » La question et l’intervention du père invita les enfants à se taire et à observer la confrontation. Jae-Hwa, elle, se contractait à chaque seconde davantage. « Je… » Elle risqua un regard noir à sa plus jeune fille, qui avait l’air terriblement satisfaite. « Au vu de son état, je me suis dit que ce ne serait pas prudent d’aller la voir. » Ce qui était vrai. Jae-Hwa n’avait jamais mis les pieds dans un institut psychiatrique et n’avait aucune envie de commencer cet hiver-là. « De plus, les enfants sont là, je n’allais pas… » Elle déglutit, en voyant tous les regards fixés sur elle. La panique monta brusquement et ce fut avec un ton suppliant qu’elle implora son mari : « Enfin, Aloy… tu sais comme je gère mal ce genre de situation… » Le regard de son épouse, sa voix, la vérité de ses propos le força facilement à lâcher l’affaire. Rien que le faire qu’elle raccourcisse son prénom suffisait à l’adoucir. « Bien sûr, je comprends que ce ne soit pas le bon moment… Quand les enfants seront repartis ? » Elle hocha la tête, empressée qu’on l’autorise à ne pas y aller.
À ses côtés, cependant, Eun-Ji refusa d’en démordre. Attrapant la main de sa mère, elle lui demanda avec une inquiétude sans feinte : « Mais peut-être que c’est grave ? Elle ne te demanderait pas de venir si ce n’était pas important, non ? » Eun-Ji avait toujours été trop proche des jumeaux, d’Alecto en particulier. Cette amie indéniable de la famille semblait être appréciée de tout le monde, de sorte que le respect poli de Jae-Hwa la rendait presque cruelle et indifférente. « Je… » Ce fut ce moment que choisit August pour prendre la parole, déclarant très bas : « Cela doit être dur pour elle, sans Amycus… » Définitivement, elle était un monstre, maintenant, de lui refuser une visite alors que les jumeaux… Basil prit le relais, l’air triste et compatissant : « Tu dois être celle qui la comprend le mieux… avec Hwa… Ça lui ferait du bien, non ? » On acquiesça tout autour de la table.
Et Ha-Yun mit le coup de grâce en déclarant brusquement : « Et puis c'est bon on est grand maintenant, tu peux partir ça leur fera de vraies vacances ! » Et elle lui sourit, son impertinente gamine, du haut de ses douze ans. Bien entendu, après cela, le ton monta jusqu’à ce qu’elle termine le repas enfermée dans la salle blanche sans dessert. Cependant victorieuse : Jae-Hwa irait le lendemain visiter la Carrow.



En partant le lendemain, Jae-Hwa se prépara méticuleusement. Alors même qu’Aloysius, dans son dos, finissait d’attacher dans son dos la robe qu’il lui avait choisi, elle peignait un rapide charme de protection qu’elle roula ensuite, et glissa dans son décolleté, proche de son cœur. Et son mari peignait et attachait ses cheveux pendant qu’elle faisait glisser bracelets et bagues de protection, artefacts des Rosier que sa belle-mère lui avait offert après avoir vu son enthousiasme au contact de leur magie. On l’embrassa, on la rassura, elle tremblait encore un peu tant qu’elle était chez elle, en sécurité, avoua à voix basse comme elle ne voulait pas y aller.
Puis la cheminée.
Jae-Hwa fit irruption dans l’Institut Psychiatrique où était interné Alecto avec le visage sévère de celle qui était là pour des choses pressantes et importantes. Elle n’aimait pas les nouveaux lieux, elle n’aimait pas découvrir des endroits inconnus, encore moins des endroits salis par la maladie mentale, la folie, ces choses abjectes dont elle voudrait se protéger en continu et ne jamais affronter. Quitte à sortir, cependant, autant faire bonne figure. Elle se présenta donc à l’accueil et exigea, de cette voix naturellement autoritaire qu’ont les sangs-purs et les enfants gâtés, à voir Alecto Carrow. On demanda à voir son sac, qu’elle présenta et ouvrit sur l’ensemble du comptoir, dévoilant matériel à encre, pinceaux, feuilles de papiers, tout son nécessaire à calligraphie qu’on regarda sans comprendre. Jae-Hwa avait tout pris après elle, appréhendant la raison pour laquelle on l’avait fait venir. Ce n’était pas pour parler des enfants ou boire un thé en parlant du bon vieux temps. Jae-Hwa pouvait la comprendre, elle aurait sûrement fait la même chose à la place.
À la mort de Hwa, si elle avait pu, elle aurait retrouvé le sorcier qui les avait lié et aurait exigé que l’on divise de nouveau leur magie. Qu’on lui rende ce qui était mort avec son animal-lié.
Quand elle avait lié les magies des jumeaux, il y avait de cela quelques années, la magie qu’elle avait utilisé s’était fortement rapproché de celle de l’animixing. Mélanger deux magies, deux parts des mêmes souvenirs, et les faire grandir mais cette fusion. Délier cela était impossible, particulièrement post-mortem. Ce que voudrait Alecto ne pourrait pas se réaliser, son souhait était impossible et pourtant, pourtant Jae-Hwa avait pris avec elle tout le nécessaire pour peindre : Alecto n’était pas le genre de personne à accepter qu’on lui dise non, et il allait falloir lui prouver l’impossibilité de la tâche.  

On la guida jusqu’à la chambre de celle qui l’avait appelée il y avait des mois de cela. Celle dont Jae-Hwa avait brûlé chaque lettre. Celle que Jae-Hwa aurait continué d’ignorer si Ha-Yun ne s’était pas mêlé de ce qui ne la regardait pas. À sa question, on lui déclara qu’elle n’était pas attachée. « Ah. » Qu’elle allait bien mieux, et sauf crise elle pouvait même sortir librement. « Bien. » Il n’y avait pas à s’inquiéter. « Bien sûr. » Jae-Hwa s’inquiétait toujours. Elle finit cependant par entrer, non sans avoir tracé sur ses paumes, du bout de ses doigts, signes et runes de protection, plus pour se calmer que pour se protéger.
« Bonjour, Alecto, » déclara-t-elle en pénétrant la pièce, avant même d’appréhender la pièce ou de croiser le regard de la patiente. Elle fit un pas, deux pas dans la pièce, laissa la porte se refermer dans son dos, les mains nouées sur les lanières de son sac. « Tu voulais me voir ? Excuse-moi du retard, j’avais à faire. » Et même en essayant d’être la plus polie qui soit, Jae-Hwa ne pouvait empêcher sa voix de prendre ce léger timbre irrité.
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MessageSujet: Re: AHWA#1 | RED INK   AHWA#1 | RED INK EmptyDim 14 Avr - 17:53
Londres Sorcier — Avril 2000
I can see through you : We are the same. It's perfectly strange, You run in my veins. How can I keep you Inside my lungs? I breathe what is yours, You breathe what is mine.
La nouvelle infirmière s'acharne à l'appeler Mademoiselle. « Comment allez-vous aujourd'hui, Mademoiselle Carrow ? » « Asseyez-vous donc près de la fenêtre Mademoiselle Carrow, un peu de soleil vous ferait bien. » « Mademoiselle Carrow, n’oubliez pas de boire vos potions. » Cette femme est plus infantilisante que son père, si c'est possible. Elle n'a pas l'air d'avoir plus de vingt-cinq ans, mais elle porte une jolie alliance à son annulaire, elle. Alecto s'est juré que la prochaine fois que les mots Mademoiselle Carrow sortaient de sa bouche, elle lui arracherait sa belle bague, avec le doigt s'il le faut.

Elle l'observe passer à plusieurs reprises devant la petite fenêtre de la porte de sa chambre, en lui lançant des petits regards à chaque fois. Alecto l'attend. Elle la voit venir avec son sourire niais et son air entendu. Ha, la voilà ! Alecto se lève d'un bon pour aller la cueillir sur le pas de la porte. Ça ne rate pas, bien évidement. « Mademoiselle Carr- » Alecto s'empare vivement du poignet. Par réflexe, l'autre tire, mais la prise est trop forte. Une seconde elle regarde Alecto sans comprendre, sous sourire à disparu. « Vous- vous avez de la visite..? », elle bredouille.

Alecto cligne des yeux. Son autre main allait s'enrouler autour de l'annulaire, mais elle s'est arrêtée. De la visite ? Ce n'est pas un jour de visite aujourd'hui, normalement. Sa soeur ne vient jamais la voir en semaine. « Qui ? » Elle demande sans lâcher le poignet pour autant. « Madame Rosier... Vous l'avez demandé à plusieures reprises, vous vous souvenez ? » Elle a retrouvé sa contenance, l'infirmière. Elle a posé une main douce sur celle d'Alecto pour l'inciter à la lâcher.
Alecto cligne des yeux.
« Jae-Hwa est là ? »
Quelque chose se met à trembler dans son vide et son regard se perd quelque part sur le mûr immaculé derrière l'infirmier.
Jae-Hwa est là ?
« Tout va bien ? »
La voix est lointaine, assourdie par son silence intérieur qui vient soudain de se reveillé.
Jae-Hwa est venue la voir ?
« Mademoiselle Carrow ? »
Alecto cligne encore des yeux, elle sort de son vide. Ça y est, elle est parfaitement lucide. Jea-hwa est là. Elle lâche vivement le poignet. « Qu'est-ce que vous faites encore ici ? Allez la chercher, enfin ! »

Quand Jae-Hwa passe la porte de la chambre, Alecto n'est pas surprise par son air distant et les bijoux inutiles qui encombrent ses mains. Cette femme a toujours était trop précautionneuse.  « Bonjour, Alecto. » « Tu en a mis du temps », sourit Alecto en venant l'enlacer, sans se soucier de demander une quelconque permission.  « Tu voulais me voir ? Excuse-moi du retard, j’avais à faire. » Alecto fait un geste de la main pour balayer la remarque. C'est déjà oublié. « Au quel de tes rejetons dois-je envoyer une lettre de remerciement ? » Elle se doute que si Jae-Hwa arrive si tard, c'est qu'elle n'est pas tout à fait venue de son plein gré. Mais peu importe, c'est déjà oublié. « Je parie que ce sont les jumeaux ! À moins que ce ne soit Ha-yun ? » Elle éclate de rire devant le visage de Jae-Hwa. « Cette petite est toujours pleine de surprise ! Comment vont-ils, tous ? » Elle demande presque avide en attrapant Jae-Hwa par le poignet pour l’asseoir sur le lit. « Excuse-moi, ce n'est pas d'un confort absous, mais on s'y fait, je t'assure. » Alecto ne sait plus quand est-ce qu'elle s'est sentie de si bonne humeur pour la dernière fois. « Et Aloysius ? Cet idiot n'est pas venu me voir depuis des lustres ! Ton mari est un ingrat, Jae-Hwa. » Elle badine sur le ton de la conversation. Elle arrange un oreiller contre le mur pour s'y appuyer. « Au fait, j'espère que tu as pris ton matériel de peinture, je ne sais plus si je te l'ai rappelé dans ma dernière lettre. » Elle prend la main de Jae-Hwa dans la sienne, son expression se fait plus sérieuse tout à coup. « J'ai besoin que tu peignes quelque chose pour moi. »
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MessageSujet: Re: AHWA#1 | RED INK   AHWA#1 | RED INK EmptyLun 15 Avr - 16:14
Londres Sorcier — Avril 2000
I can see through you : We are the same. It's perfectly strange, You run in my veins. How can I keep you Inside my lungs? I breathe what is yours, You breathe what is mine.
Jae-Hwa tentait, tant que possible, de rester digne et sobre en dehors de la maisonnée. Sans qu’on ne lui ai jamais appris à se tenir en société, elle avait tout de même conscience qu’elle ne pouvait pas tout ce qu’elle désirait devant les autres. Les regards et haussements de sourcils d’Aloysius avaient fait beaucoup pour cela. Elle avait même fini par apprendre comment se dissimuler derrière cette distance et cette politesse du privilégié. Au travail, principalement, elle pouvait ainsi rester à distance, tout en craquant parfois dans des bavardages inconsidérés ou des colères brusques. Les employés restaient à leur place, les clients respectaient assez sa famille pour faire de même avec elle. Somme toute, Jae-Hwa parvenait à rester à distance de la majorité des inconnus à sa famille proche.
Alecto, bien entendu, ne se laissait pas distancier aussi facilement.
« Tu en as mis du temps. » Ce n’était pas comme si elle avait envie de la voir, après tout. Et bien sûr, elle vint l’enlacer, elle qui sentait l’hôpital, l’enfermement, le malheur à plein nez. Jae-Hwa aurait aimé la rejeter. N’en eut pas le cœur, serra un instant le corps trop frêle contre elle. C’était étrange, toujours étrange, Alecto seule. « Auquel de tes rejetons dois-je envoyer une lettre de remerciement ? » Les yeux roulèrent vers le ciel, déjà irrités à l’idée qu’on se mêle ainsi de ses affaires… Et l’autre, qui se met à rire… C’était bizarre, étrange, il y avait un écho, un manque d’écho. Jae-Hwa en avait des frissons tout en regardant l’ensemble de la pièce, s’attendant encore à trouver dans un coin l’ombre de- La question la ramena vers son interlocutrice, lui arracha un sourire poli, mécanique, pour espérer retrouver contrôle de la situation. « Ils vont tous très bien, merci. » Elle allait, par instinct, se lancer dans l’inventaire détaillé des réussites scolaires des jumeaux avant qu’on ne la guide vers le lit où elle n’avait aucune envie de s’asseoir.
Elle s’assit.
La suite, finalement, la gêna, parvint à déboussoler son sourire poli. « Enfin, tu connais Aloysius… si occupé… » Elle eut un rire nerveux, en se sentant libérée à la voir s’éloigner. S’installant un peu mieux sur le lit, posant son sac à ses côtés, joignant ses mains sur ses genoux. Essayant désespérément de trouver la posture droite et sévère qu’elle voyait si souvent chez les femmes de sa belle-famille.  Échouant.

Et finalement, la demande. Qui arrache une grimace gênée à Jae-Hwa, qui détourna encore le regard, à la recherche d’Amycus, qui calmait toujours l’intensité brusque de sa sœur. Un contact, cependant, sur sa main, la ramena vers la figure soudain intense de la Death Eater. Sa main dans la sienne. Il suffisait de cela pour accrocher Jae-Hwa à une conversation, pour la forcer à finalement croiser son regard, et affronter ce qu’elle disait. Sa gorge se serra. « Alecto... » Sa voix tentait d’être douce. C’était celle qu’elle prennait avec ses enfants, tout en posant sa main par-dessus la sienne, cruellement touchée par son sort. « Ce que j’ai fait pour toi et… » Le prénom ne passe pas ses lèvres, elle déglutit. « Je ne peux pas le reprendre, je ne peux pas te rendre ni tes souvenirs ni ta magie. » Elle serra davantage la main dans la sienne, malgré elle désolée. Elle aussi aurait aimé pouvoir retirer ce vide béant, ce besoin grouillant, nauséabond, de présence. Elle n’en avait malheureusement pas le pouvoir.
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MessageSujet: Re: AHWA#1 | RED INK   AHWA#1 | RED INK EmptyMar 16 Avr - 15:44
Londres Sorcier — Avril 2000
I can see through you : We are the same. It's perfectly strange, You run in my veins. How can I keep you Inside my lungs? I breathe what is yours, You breathe what is mine.
Jae-Hwa est comme tout le monde.
Alecto sourit.
Elle ne la regarde pas, elle cherche Amycus, dans les coins de la pièce, dans les ombres des quelques meubles, dans le dos l'Alecto. Et quand enfin elle pose les yeux sur elle, elle a l'air triste, si triste. Cela énerve Alecto, ça la révolte quelque part. Ce n'est pas à eux d'être malheureux. Elle fait tant d'effort pour avoir l'air normal, pour avoir l'air bien. Pourquoi Jae-Hwe est comme tout le monde ? Elle pourrait comprendre, elle. Elle devrait comprendre. Après tout, elle est un peu responsable aussi. Non non, il ne faut pas penser comme cala. Il ne faut pas qu'Alecto s'énerve, il ne faut pas qu'elle lui fasse peur. Si non, Jae-Hwa ne l'aidera pas. Elle ne viendra plus jamais la voir. Elle la croira réellement folle et là, elle sera vraiment comme tous les autres: inutile.

Alecto sourie.
« Ce que j'ai fait pour toi et… » Amycus.
Alecto ne dit rien.
Alecto sourit.
« Je ne peux pas le reprendre, »
Alecto sourit.
« je ne peux pas te rendre ni tes souvenirs ni ta magie. »

Bien sûre. Bien sûre qu'elle ne peut pas. Ça ne se défait pas comme ça ce genre de magie. Pour qui est-ce qu'elle la prend ? La croit-elle si folle, si désespéré, qu'elle en aurait perdu le sens des réalités ? Non non, il ne faut pas penser comme cela. Sourire.

« Je sais, je sais. Evidement... » Il faut sourire. C'est difficile. Peut-importe. Elle réfléchit un moment. Ses yeux se perdent encore dans le blanc du mur. « Je t'ai déjà raconté l'histoire du chaudron ? » Elle demande sur un ton un peu absent. Elle voudrait raconter l'épisode, expliquer ce qu'il s'était passé, ce qu'elle avait ressentit, elle a l'impression que c'est important. Mais il y a un voile sur sa mémoire. Elle agite une main distraite. « Peu importe. » Elle divague. Il faut qu'elle se concentre pour ne pas tomber dans son vide. « Je me fiche des souvenirs tu sais... L'ennuie c'est que... » Elle continue de regarder dans le vide, juste derrière l'oreille de Jae-Hwa. « C'est comme un troue. » Le mur blanc lui rappel les fleurs qu'Amabella lui a apporté pour l'anniversaire d'Amycus. Amycus est mort.

Elle retire sa main de celles de Jae-Hwa. « Amycus est mort. » Elle dit soudain en détachant enfin son regard du mur. « Mais moi, non. » Elle est bien là, bien vivante et c'est dur de vivre avec la mort d'Amycus. De vivre sans ce quelque chose qui a disparu.
Alecto sourit.
« Je ne veux pas que tu annules ce que tu as fait. Je veux que tu faces autre chose. Autrement. Je veux que tu répares. » Puisque, de toute évidence, il y a quelque chose de cassé. Il faut que Jae-Hwa comprenne. Il faut qu'elle ne soit pas comme tout le monde.






Dernière édition par Alecto Carrow le Mer 17 Avr - 15:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: AHWA#1 | RED INK   AHWA#1 | RED INK EmptyMer 17 Avr - 13:57
Londres Sorcier — Avril 2000
I can see through you : We are the same. It's perfectly strange, You run in my veins. How can I keep you Inside my lungs? I breathe what is yours, You breathe what is mine.
Oui, Jae-Hwa se souvenait de l’histoire du chaudron. Elle, se souvenait de tout, se souvenait de tout ce qu’Alecto lui avait offert, ainsi qu’Amycus, elle n’oubliait jamais ce qu’on lui offrait par l’encre. Il était d’ailleurs curieux de remarquer comment Alecto, lors de la cérémonie, avait offert des souvenirs précieux, fondateurs, des émotions intenses tandis qu’un jumeau plus prudent s’était détaché de magie moins puissante, plus accessoire. Jae-Hwa, bien entendu, n’avait rien dit. Avait regardé en silence ces deux moitiés étranges où un côté occupe les deux tiers.
On s’en fiche des souvenirs, oui, au final, que sont les souvenirs ? Ce sont des morceaux d’être qui ne compensent rien, un ersatz en 2D qui n’apporte aucune profondeur à un être que tu as connu et qui t’as rempli. Non, les souvenirs ne remplissent rien, ils laissent le vide, l’ouvrent et l’alourdissent, jusqu’à ne plus laisser qu’un poids de néant qui te mène vers le fond.
Jae-Hwa encaissa, laissa dire, la regarda, finalement, alors même qu’elle ne la regardait plus. Ses mains, maintenant, encerclaient et enfermaient celle d’Alecto, la serrait contre elle, l’empêchait de partir, de disparaître à son tour. Jae-Hwa avait tellement eu l’impression de disparaître, à la mort de Hwa, lui qui avait assisté à toute sa vie, lui qui était le garant de toute son existence n’était plus là pour faire son miroir. C’était comme de ne plus exister.

Le sourire d’Alecto parce que Jae-Hwa ne souriait plus. Pas même impassible, pas même distante. Jae-Hwa ne souriait plus, elle était au bord des larmes, et d’entendre le prénom d’Amycus dans sa bouche la força à prendre une brusque inspiration pour retenir un sanglot. Elle hochait la tête, hochait simplement la tête. Elle commençait à comprendre. Douloureusement, difficilement, mais elle commençait à comprendre.
« Je ne peux pas le ramener, » déclara-t-elle, presque immédiatement, d’une voix très basse, très douce, comme quand elle avait dû expliquer à ses enfants, la première fois, ce qu’il était arrivé à Hyunsoo. « Si tu ne veux plus de tes souvenirs cependant je peux… en faire quelque chose. » Elle commença, sans en prendre conscience, à dessiner le signe du calme, puis celui du lien sur le dos de la main d’Alecto, réflexe trop sévèrement implanté pour qu’elle le retienne. « Je pourrais reconstruire des sensations, sa voix, et tu n’aurais qu’à toucher le parchemin pour l’avoir de nouveau à tes côtés. » Elle sourit, doucement, au souvenir de ses propres parchemins, ceux qui lui faisaient entre le double battements de leurs cœurs, la sensation de ses petites griffes sur son bras. « Ce serait au prix, bien entendu, des souvenirs en question, mais tu le sais, maintenant. »
Puis un temps, une hésitation, alors qu’elle inspecte le visage et sonde le regard d’Alecto. « Et si tu es prête à… tout, je pourrais te donner l’impression qu’il est vivant. En continu. Je peux tromper ton esprit, ta magie, si tu me laisses… » Elle s’arrêta là, hésitante, à attendre sa réaction. Pour ce qu’elle lui proposait, pour cette magie-là, il faudrait un accord absolu.
Et c’était peut-être de savoir parfaitement qu’Alecto accepterait qui effraya, un instant, la calligraphe.
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MessageSujet: Re: AHWA#1 | RED INK   AHWA#1 | RED INK EmptyJeu 18 Avr - 23:26
Londres Sorcier — Avril 2000
I can see through you : We are the same. It's perfectly strange, You run in my veins. How can I keep you Inside my lungs? I breathe what is yours, You breathe what is mine.
Alecto aimerait beaucoup que Jae-Hwa ne soit pas triste. Elle en a assez de tout ce malheur, c'est lourd, c'est fatigant, c'est répugnant. Elle doit déjà s'accommoder de son propre deuil, elle ne supporte pas d'être responsable de celui des autres. Elle en a interdit à sa mère de venir la voir, elle ne veut pas avoir à faire la même chose avec Jae-Hwa.
Jae-Hwa qui dit pouvoir faire quelque chose. Jae-Hwa qui dessine sur sa main.
Alecto la serre plus fort et soudain, quelque chose. Quelque chose de léger, quelque chose de chaud dans la paume de Jae-Hwa, dans la paume d'Alecto. Ça ne remplit pas, évidemment. Mais c'est quelque chose.
Ça existe. Ce n'est pas rien.
C'est déjà bien.

C'est déjà bien ? Non. Non il faut autre chose. Il faut plus.
Il faut remplir. Remplir, remplir, remplir.
Pour de bon, pour de vrai, pour toujours.
Jar-Hwa peut le faire. Elle dit qu'elle peut le faire.
Alecto se redresse soudain.

Après qu'Amycus soit mort, après qu'on l'ait enterré; on avait arrêté de prononcer son nom devant elle. Comme si c'était tabou, comme si il n'avait jamais existé, comme si elle n'avait jamais eu d'écho. De fait, Amycus n'existait plus; pour autant, elle n'avait jamais aimé cette façon que les autres avaient de se taire quand elle entrait dans une pièce, ou de ne plus achever leurs phrases, ou simplement de chuchoter sur son passage. Et puis un jour, on lui avait apporté sa peinture, bluffante de ressemblance. Ils s'étaient acharnés depuis des semaines à la réduire à elle seule. Pour la première fois de son existence, elle n'était plus deux et ils mettaient tous un point d'honneur à le lui faire sentir; et soudain, ils croyaient tout réparer avec un tableau. Tout, d'un seul coup. Ils croyaient qu'elle aillait cesser d'être malheureuse. Tout à coup, il pensaient pouvoir remplir le vide.

De cela, Alecto s'en souvient parfaitement. « Tu sais, le portrait d'Amycus. Il a exactement la même voix que lui », dit Alecto à Jae-Hwa. Ses yeux s'accrochent aux siens. Elle serre sa main, encore un peu plus. « C'est à cause de lui qu'on m'a mis ici, on te l'a raconté ? » Oui surement. Tout le monde connait l'histoire de comment la Carrow est devenue réellement folle. « Tu crois que... tu pourrais me faire oublier sa voix ? » Ca voix, et puis sa mort aussi. Son corps, son visage, son rire. Tout. Qu'elle prenne tout.

Jae-Hwa peut le faire. Elle dit qu'elle peut le faire.

« De quoi as-tu besoin ? » Elle demande, un peu fébrile tout à coup. Elle peut prendre tout ce qu'elle veut. Qu'elle se serve. « Prends ce qu'il te faut. Tout ce que tu veux. Tu peux même exhumer son corps si c'est ce dont tu as besoin. Pour ses os, ou... ses cheveux ou...» Peu importe. « Tout ce que tu veux. » Et si ça ne marche pas parce qu'il est mort, ou parce qu'il n'y a déjà plus rien à prendre au font du caveau, Ja-Hwa peut prendre ce qu'il faut à Alecto. Après tout ils sont les mêmes. « Prends mes cheveux si non... ou mes ongles... ou ma peau... Ma magie, même ! » Tout ce qu'elle veut, tout ce qu'il faut, Alecto s'en fiche. Elle donne tout, oui. « Prends mon sang, si tu veux ! » C'est comme de l'encre le sang. Oui, on dirait une bonne idée, ça pourrait marcher.

Que Jae-Hwa prenne son sang.
C'est le même que celui d'Amycus.
C'est ce qu'ils le disent tous.
C'est sacré.
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MessageSujet: Re: AHWA#1 | RED INK   AHWA#1 | RED INK EmptyLun 6 Mai - 19:05
Londres Sorcier — Avril 2000
I can see through you : We are the same. It's perfectly strange, You run in my veins. How can I keep you Inside my lungs? I breathe what is yours, You breathe what is mine.
Jae-Hwa sursauta au mouvement brusque d’Alecto. La retint presque, par instinct, quand elle se leva du lit pour marcher dans la pièce dénudée. C’était vide, sans sa main dans la sienne. Dérangeant, maintenant, d’être dans le lit d’une malade, d’une dégénérée. Jae-Hwa se demanda ce qu’elle faisait là quand Alecto lui développa cette histoire qu’elle ne voulait pas entendre. Non, on ne lui avait pas dit pour le tableau d’Amycus, non elle ne voulait pas savoir. Ce n’était pas le genre de chose que la sang-pur appréciait.
La suite était beaucoup plus dans ses cordes cela dit. Jae-Hwa hocha la tête, voulut prendre la parole, sans réussir. Alecto était lancée, fébrile, presque hystérique aux yeux de Jae-Hwa. En vain, elle tenta de l’interrompre, de la calmer, de la faire arrêter de marcher dans cette chambre trop petite qui donnait si vite l’impression d’être une prise.
Finalement elle alla directement se lever. Traversa la pièce, la rejoignit, lui attrapa les deux mains, cette fois-ci, pour l’arrêter. La forcer à la regarder. « Je peux faire ça, Alecto, nous allons faire ça, d’accord. » Et elle eut un sourire, étrangement doux pour quelqu’un qui proposait à quelqu’un une magie noire que sa famille n’aurait jamais approuvé. « Si tu me donnes tout, je peux tout te donner en échange. » Ou du moins essayer, mais ça ce n’était pas chose à dire.
« Il y a une magie de l’encre, plus forte que toute autre, qui permet de toucher ce qu’il a de plus profond dans la magie de quelqu’un. » Et l’une de ses mains vint se poser sur la poitrine d’Alecto, là, juste contre son cœur. « Je peux aller là, et tout prendre, et tout remettre, tout comme tu le désires. » Elle était, en vérité, plus excitée qu’elle ne pouvait l’avouer de pratiquer cette magie. Des années qu’elle voulait l’utiliser, qu’elle la pratiquait sur elle-même à petite dose, avec hésitation mais persistance. Toutes ces années, ce qui lui avait véritablement manqué, c’était un cobaye.
« C’est une magie très dangereuse, très puissante, et pour cela il faudra me donner deux choses. » La main sur son cœur se redresse pour montrer un premier doigt. « D’abord, ton sang, pour faire une encre inédite qui soit liée sans aucune équivoque à ta magie. Autant de sang qu’il faudra pour faire ce que tu désires. » Un deuxième doigt, ensuite. « Ensuite, sache que me laisser manipuler ton sang et ta magie ne sera pas sans conséquence. Il y aura, pour toujours, une partie de moi en toi. » Elle eut un sourire qui se voulait rassurant. « Imagine que tu me donnes ta conscience, ton libre-arbitre, et c’est ce que tu feras en me cédant ton sang. »
Et la question, enfin. « Es-tu prête à me faire confiance, Alecto ? » Es-tu assez désespérée pour vendre ton âme à ce qui n’est pas encore le diable, mais qui saura le devenir avec les années.
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MessageSujet: Re: AHWA#1 | RED INK   AHWA#1 | RED INK EmptyDim 12 Mai - 13:11
Londres Sorcier — Avril 2000
I can see through you : We are the same. It's perfectly strange, You run in my veins. How can I keep you Inside my lungs? I breathe what is yours, You breathe what is mine.

Les mains la saisissent à nouveau. Elles sont chaudes et rassurantes, elles arrêtent Alecto qui était à nouveau à la dérive, à deux doigts de se noyer. Les mains de Jae-Hwa la remontent à la surface, la raccrochent à la réalité. Jae-Hwa la fixe. Alecto ne bouge plus, figée sur place, au milieu de la pièce blanche. « Je peux faire ça, Alecto, nous allons faire ça, d’accord. » Elle a le souffle court, Alecto; comme si elle venait de prendre sa respiration, après une trop longue apnée. « Si tu me donnes tout, je peux tout te donner en échange. » Elle hoche la tête doucement en continu pendant que Jae-Hwa parle. Elle boit les paroles qui sortent de sa bouche. Elle s'en abreuve, comme si les mots pouvaient la nourrir. Elle s'y accroche comme si chaque phrase était une encre qui pourrait l'empêcher de couler encore.
Elle en a assez de couler.
Tellement assez.
Elle est fatiguée, Alecto.
Si fatigué.
Jae-hwa comprend.
Elle comprend.
« Je peux aller là, et tout prendre, et tout remettre, tout comme tu le désires. » La main d'alecto vient retrouver celle que Jae-Hwa a posée sur son coeur. Elle la serre presque trop fort. Peut-être qu'elle enfonce ces ongles dans la peau de Jae-Hwa, elle ne sait pas, elle ne se rend pas compte, peut importe. Alecto s'accroche désespérément.

Jae-Hwa dit qu'il lui faut du sang et Alecto peut le lui donner. Elle le ferait là, tout de suite, si elle le pouvait. Si elle avait un couteau. Ou une baguette. Ou quoi que ce soit qui peut lui trancher la peau. Mais à la clinique on veille toujours à ce que rien de potentiellement tranchant n'entre en sa possession. D'une manière générale, on veille toujours à ce que rien du tout, n'entre en sa possession. Dans cet endroit, Alecto n'a rien, on lui prend tout depuis des années.
C'est fini, Jae-Hwa va lui rendre ce qui lui appartient.
À commencer par elle-même.
En échange d'un peu de sang.
Ou beaucoup, à priori.
Peu importe, ce n'est pas grave pour les Carrow.
Le sang c'est un bien petit prix à payer pour quelque chose d'aussi important.

Un petit doigt ensanglanté roule sur une nappe à carreaux dans sa tête. « Ce n'est qu'un peu de sang, Amycus ! » fait la voix de mère.

« Es-tu prête à me faire confiance, Alecto » fait la voix de Jae-Hwa Alecto secoue la tête.
Elle a perdu le fil de ce que disait Jae-Hwa.
« Oui. » Bien sûr. « Tout ce que tu veux. » Elle répond en se raccrochant à nouveau à la main qu'elle avait laissé tomber. « Oui. » Oui. Oui, oui, oui. Évidemment. Quelle question. Elle attire Jae-Hwa contre elle, la serre dans ses bras, s'accrochant tant et plus. « Je te fais confiance. » Elle chuchote. « Je te fais confiance je te fais confiance je te fais confiance... »
Confiance, confiance, confiance.



Alecto fait les cent pas dans sa petite chambre. Ce matin elle a mis une robe qu'elle réserve normalement à ses jours de sortie. Elle s'est coiffée, a même demandé à se maquiller, sous la surveillance des infirmières évidemment. Elle veut être présentable. Elle veut ne pas avoir l'air misérable. Elle a mis du rouge à lèvre rouge. Pour dénoter de tout ce blanc partout. Comme un écho a ce qu'elle va faire aujourd'hui. Elle a remonté sa manche de son avant-bras gauche et passe tranquillement les doigts sur la marque. Bientôt elle pourra sortir. Bientôt elle pourra retourner vers le Lord. Oublier cet horrible incident. Reprendre son travail. Servir à nouveau la cause.
Il faut juste qu'elle donne un peu de sang.
Alecto fait les cent pas dans sa petite chambre. Elle attend Jae-Hwa. Cela fait une semaine qu'elle attend. Elle se tient bien. Elle ne hurle sur personne. Elle n'a pas arraché le doigt de l'autre idiote, n'a même pas touché son alliance. Elle ne l'a même pas menacé. Elle l'a laissé l'appeler Mademoiselle Carrow, tous les jours depuis une semaine, sans jamais rien dire.
Tout ça pour être sûr que Jae-Hwa puisse venir.
Elle a promis qu'elle viendrait aujourd'hui avec ce qu'il faut. Elle a promis qu'elle viendrait aujourd'hui pour commencer à la sauver. Ou est-elle ? Alecto a l'impression qu'elle attend depuis des heures. Elle commence à s'impatienter. Où est Jae-Hwa ? Elle jette des coups d'oeil réguliers à travers le hublot de la porte blanche. Que fait-elle ? Elle a promis. Elle ne peut pas la trahir. Elle commence à enfoncer ses ongles dans la peau de son avant-bras.
Alecto a promis de tout donner.
En échange, Jae-Hwa a promis de revenir.
Où est-elle ?
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MessageSujet: Re: AHWA#1 | RED INK   AHWA#1 | RED INK EmptySam 18 Mai - 13:49
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Bien entendu, après cela, on lui a demandé ce qu’il s’était passé. Son mari, ses enfants, et particulièrement le regard inquiet d’Eun-Ji qui ne l’avait pas quitté de tout le repas. « Maman va aider Alecto à aller mieux, » avait-elle finalement déclaré de façon évasive, avec ce ton légèrement hautain de la matriarche qui a le pouvoir de sauver qui le désire. Bien sûr, Ha-Yun a voulu des détails, bien sûr Aloysius aussi, les mêmes, ces deux-là. Et bien sûr, Ha-Yun n’a rien eu et à Aloy elle raconta tout. Légèrement tremblante, d’excitation, de pression redescendue, elle lui raconta. Lui expliqua ce qu’elles allaient faire, sous le regard sidéré et un peu perdu de son mari. Elle regretta, un peu, de lui avoir dit, pour la calligraphie de sang. Aloy était sensible à ces choses-là, il n’aimait pas la magie noire, cela lui rappelait Evan. Même s’il se gardait bien de le dire, même s’il avait endossé la marque, Jae-Hwa voyait ces choses-là. À cette époque, encore, cela l’attendrissait, et elle venait le rassurer.

Une semaine, avant d’y retourner. Une semaine à y penser, à s’impatienter malgré elle, à trépigner sur place en s’entraînant à la simple encre quand le travail se faisait moins pesant. Même à la plume, lorsque son esprit divaguait, elle se trouvait à écrire des combinaisons de signes et de runes pour essayer de capturer l’essence des Carrow. Et l’hanja de l’union qui revenait, encore, encore, obsédant. Elle le dessinait sur sa main, celle de son mari qui la regardait avec un peu d’inquiétude, sur son bureau, à l’aide de ses doigts fébriles qui voulaient, déjà, y être. Et ça la bouffait, comme la mort de Hwa l’avait bouffée, et sûrement qu’elle y pensait trop, sûrement qu’elle ressassait trop les souvenirs d’Alecto, qu’elle se renseignait trop sur les jumeaux, qu’elle mélangeait trop ses souvenirs de Hwa avec les souvenirs d’Amycus. C’était comme une nouvelle chance, une nouvelle possibilité de réussir et de ramener quelqu’un à la vie. Sans qu’elle ne se l’avoue jamais, elle espérait tant réussir, la soigner et ensuite, peut-être qu’elle pourrait se soigner elle-même.
La journée ne passait pas assez vite pour elle non plus. Tout lui semblait trop lent, les clients parlaient lentement, les dossiers étaient interminables, le repas s’écoulait avec des longueurs qu’elle ne supportait pas. En sortant, en avance, à dix-sept heures, elle avait tout de même l’impression d’être en retard. Elle avait avec elle tout le matériel pour peindre, et ne repassa même pas par chez elle avant de filer à l’institut. Ses enfants, pourtant, étaient en vacances, et elle ne manquait habituellement pas une occasion de les voir. Ses pas étaient cependant plus rapides que ses regrets, et elle fit irruption au lieu de rendez-vous avec la rapidité de celle qui n’a pas que cela à faire.
C’était étrange, cette impression d’être en retard. Peut-être aurait-elle dû préciser à Alecto qu’elle travaillerait, ce jour-là, sûrement aurait-elle dû lui dire une heure. Elle lui avait dit un jour, un seul, dans la pression, l’impatience, l’urgence. Maintenant, elle pressait le pas dans les couloirs comme si cela pouvait effaçait l’heure. Cette fois-ci, elle ne s’inquiéta pas, ne se demanda pas si elle serait accompagnée, précisant même qu’elle ne voulait pas qu’on les dérange.

La porte fut ouverte pour révéler Alecto, prête, plus prête que la dernière fois, le regard fou et l’air parfaitement éveillé. « Alecto, » souffla-t-elle en franchissant l’espace qui les séparait, ouvrant déjà les bras pour l’y attraper, la serrer contre elle, un peu trop fort, comme font les personnes tendues qui s’accrochent plutôt que de caresser. Elle eut une inspiration, intense, pour aspirer son odeur, sa magie, pour être là, pleinement. « Prête ? » demanda-t-elle en s’écartant d’elle, avec un sourire. « Enfin, tu as dû déjà faire bien pire pour le Lord. » Elle eut un rire, très rapide, avant de l’inviter à s’asseoir sur le sol. Elle-même s’installa à genoux en face d’elle, et commença à ouvrir son sac pour en sortir tous ses outils. « Et on commencera doucement, » promit-elle, bien qu’un peu réticente. L’impatience menaçait sa patience depuis une semaine, et n’en avait pas fini de lui souffler d’oublier toute prudence.
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MessageSujet: Re: AHWA#1 | RED INK   AHWA#1 | RED INK EmptyMer 29 Mai - 23:04
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La porte finit par s'ouvrir. Jae-Hwa entre. Alecto se retient de ne pas la prendre immédiatement dans les bras. Elle veut rester digne. Ne pas avoir l'air trop désespéré. Pourtant elle est bel et bien désespérée. Elle sourit. Elle se demande si elle a déjà souri comme ça depuis qu'elle est entrée à l'institut. Elle se demande si elle a déjà souri comme cela tout court. Jea-Hwa va la sauver. C'est aussi simple que cela. Elle se demande pourquoi elle ne lui a jamais accordé plus d'importance, avant. Elle se demande pourquoi elle n'accordait d'importance à personne, avant. C'était à cause d'Amycus. Amycus qui, lui, ne l'avait jamais sauvé de quoi que ce soit. C'était même l'inverse. Elle se dit, en voyant Jae-Hwa entrée, que vraiment, elle avait gâché sa vie l'aimant autant.
Mais Jae-Hwa va réparer tout ça.
D'ailleurs, elle souffle son prénom et c'est elle, cette fois, qui prend Alecto dans ses bras.

« Prête ? » Évidemment qu'elle est prête. Elle est prête depuis des jours, des semaines, peut-être même des années. « Prête », elle répète en rendant à Jae-Hwa son sourire. « Enfin, tu as dû déjà faire bien pire pour le Lord. » Le Lord. Elle n'y pensait presque plus au Lord, tellement préoccupée, obnubilée, qu'elle était, par la venue de Jae-Hwa. Oui bien sûr qu'elle a fait bien plus pour le Lord. Et d'ailleurs, c'est aussi pour le Lord qu'elle fait cela. « Aujourd'hui aussi c'est pour le Lord. » Elle répond, soudain plus sérieuse. Inconsciemment, sa main effleure son avant-bras. Quand ce sera fait, elle pourra sortir d'ici et le servir à nouveau. Même lui se rendra compte que sans Amycus, elle a toujours de la valeur. Oui, elle a déjà souffert pour le Lord aux parts avant. Elle recommence aujourd'hui. Tout ira bien. Il la reprendra, tout ira bien.   « Et on commencera doucement, » reprends Jae-Hwa comme si elle avait soudain lu dans ses pensées. « Je sais », répond immédiatement Alecto. Elle ne veut pas que Jae-Hwa croie qu'elle a peur. Elle n'a pas peur. Une Carrow n'a pas peur.

Elle attrape le bras de Jae-Hwa et l'entraine avec elle vers le sol pour s'y assoir. Il n'y a rien dans cette chambre à part son lit, une table de chevet et un minuscule bureau. Elle se souvient de la première calligraphie que Jae-Hwa a faite pour elle est Amycuse, dans sa pièce couverte de papier peint de symboles complexe de la demeure rosier. Elle avait écrit sur le parchemin à même le sol. Elle pourra en faire autant ici. « Tu as tout ce qu'il te faut ? », fait Alecto soudain inquiète. Cette pièce n'est pas la pièce de Jae-Hwa. Elle ne contient pas toute la magie qu'il y a chez elle. Et si cela lui pose problème ? Si l'institut la bride, l’empêche de faire son miracle.
Elle a peur tout à cout.
Et si ça ne marche pas, finalement ?
Non, il ne faut pas avoir peur. Une Carrow n'a pas peur.

Elle remonte les manches de sa blouse et dévoile ses poignets. Tout du long de ses avant-bras à ses poignets, on voit les fines lignes bleutées à travers sa peau fine et pâle, sauf au niveau de la marque, évidemment. Encore une fois, elle l'effleure rapidement. Elle doit être courageuse pour le Lord. Elle croise le regard de Jae-Hwa. « Dis-moi ce que je dois faire. »
Elle doit être courageuse pour Jae-Hwa.
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