BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 ALECTIUS | Disgrace

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MessageSujet: ALECTIUS | Disgrace   ALECTIUS | Disgrace EmptySam 13 Avr - 10:46


Londres, Kessington — Avril 2006

Look who's digging their own grave, that is what they all say. You'll drink yourself to death. Look who makes their own bed, lies right down within it. And what will you have left?


« Où est-ce que tu vas ? » Alecto ne répond pas, elle s'est mise à rassembler quelques affaires.

Il lui semble toujours que la voix du portrait d'Amycua a quelque chose de faux. Elle se rappelle, après sa mort, être restée des jours prostrée dans sa chambre chez leur parent, sans jamais ouvrir la bouche. Jusqu’à ce qu'on lui apporte sa toile. Il avait dit quelque chose dont elle ne se souvient plus et la voix de la peinture était si fidèle à celle de son frère que s'en était absurde. Elle n'avait pas supporté de l'entendre, sans sentir sa présence. C'était cette peinture qui avait achevé de la rendre folle. Le soir même, elle était internée à la clinique.

« Tu m'ignores maintenant ? » elle ne répond toujours pas, occupée à récupérer ce qu'il reste du dossier tache d'encre de Smith.

C'était leur mère qui avait gardé le tableau durant tout le temps de l'internement d'Alecto. Elle aurait voulu savoir s'en séparer en revenant, mais le calligraphe de sang de Jae-Hwa l'avait laissé amnésique d'Amycus. Cette toile, aussi insupportable soit-elle est tout ce qu'il lui reste de son autre moitié. Elle ne peut pas s'en débarrasser. Pourtant, la plupart du temps, elle le hait, ce portrait.

« Tu as raison, je ne peux pas te tuer une seconde fois. » Elle pose pour fourrer le dossier dans un sac. « Mais je peux tout de même m'épargner ta présence. » Quelque temps en tous cas. Jusqu'à ce que le besoin de le voir, de l'entendre, de se remplir de son imagine pour soulager les quelques souvenirs fantomatiques qu'il lui reste, soit trop fort. Alors elle reviendra, ils auront une longue conversation, il lui racontera leur souvenir qu'elle oubliera presque aussi tôt; puis, au bout de quelques heures ou quelques jours, il la rendra folle à nouveau.

La porte claque quand elle quitte le bureau. Elle pense vaguement au saccage qu'elle laisse derrière elle. Peut importe, elle rangera quand elle reviendra. Elle range toujours.

À Kessington, personne ne la connait. Sa maison est située au milieu d'une rangée de belles façades à colonnes parfaitement blanches qui l’horripilent au plus point. Elle a fait repeindre la sienne en noir. Les moldus passent devant sans la voir, mais les moldus ne voient jamais rien. Il y a encore quelques années de cela, vivre au milieu des impurs l'aurait répugné, mais rester constamment à la DHS, perdu au milieu de nulle part, n'était pas envisageable. Pas plus que de rentrer chez sa mère, ou de vivre dans un quartier sorcier. Elle ne supporte pas ses paires beaucoup plus que les moldus; mais les moldus, elle peut en faire ce qu'elle veut, en cas de problèmes. Et puis elle a appris à apprécier sa tranquillité et sa maison est suffisamment bien protégée pour qu'elle n'ait jamais à se retrouver face au moindre être sans magie. Du reste, elle a pris soin de choisir des voisin toujours absents. L'un est un jeune hérité qui vit en Amérique; le second, un homme d'affaires trois fois divorcé et toujours en voyage.
Ou presque. Puisque visiblement, ce soir, il est là. Et il n'est pas seul.

C'est contrariant. Alecto n'est pas d'humeur, à voir des moldus quasiment devant sa porte. Elle a déjà essuyé beaucoup de contrariété ce soir, celle-ci est des trop. Elle est fatiguée, elle a du travail et trop peu de patience. Elle devine au son de leur voix qu'il s'agit de deux hommes. Et cela la contrarie encore plus, car un couple d'hommes moldus, c'est encore plus répugnant qu'un couple de moldus normaux. Et les voilà qui s'embrasse et ça, ce n'est pas répugnant, c'est tout à fait inacceptable.

Qu'ils disparaissent de sa vue. Elle vise le premier, celui qui est de dos. Impero ! Il lui semble le reconnaître vaguement comme son voisin, Richard Quelquechose. Qu'il aille donc se jeter dans la Tamise, elle achètera sa maison et s'assurera qu'une telle chose ne se reproduise jamais. « Rick ? » D'ailleurs elle devrait acheter la rue entière pour être sur de plus être importunée de la sorte. « Richard ? » La voix la tire de ses pensées. Richard s'arrête alors qu'il était en train de tourner le dos à son compagnon. Qu'il recule, elle ne voit pas bien son visage. Pourtant sa voix, elle la connait, c'est certain. Richard fait un pas de côté.

« Aloysius ? »

A ce stade ce n'est ni répugnant, ni innacceptable; c'est tout à fait impardonnable. « Ou est Jae-Hwa ? » C'est idiot de demander ça, parce que de toute évidence, Jae-Hwa n'est pas là. Et de tout évidence, Aloysius aurait préféré qu'Alecto ne soit pas là non plus.


Dernière édition par Alecto Carrow le Ven 2 Aoû - 12:09, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: ALECTIUS | Disgrace   ALECTIUS | Disgrace EmptyMar 16 Avr - 14:20
Londres, Kessington — Avril 2006

Look who's digging their own grave, that is what they all say. You'll drink yourself to death. Look who makes their own bed, lies right down within it. And what will you have left?


Après la scène que lui avait servi son épouse, il n’était pas rentré. Aloysius n’était pas assez idiot pour refuser de quitter une prison quand on lui offrait un ticket de sortie. Son humeur, cependant, s’en ressentait.
Ceux qui la subirent furent d’abord, en première ligne, ses employés direct qui constatèrent l’aménagement du bureau du vice-président de l’entreprise en chambre d’appoint. On ne fit pas de commentaires, parce que les raclées verbales apprenaient à garder sa surprise pour soi. On ne sourit pas non plus, en tout cas dans le périmètre d’Aloysius. Parce que Monsieur Rosier ne détestait rien plus que l’idée qu’on puisse se moquer de lui. Autour de lui donc, c’était des têtes d’enterrement.
On se serait cru de retour au moment du décès de Ha-Yun.
Il fallait sortir. Se sentir enfermé au bureau n’était pas mieux que d’être cloîtré à la maison.

Il fallait sortir, totalement. Il quitta le Londres sorcier pour retrouver ses habitudes dans la capitale, côté moldu cette fois. Circuler dans les rues, à demi caché sous un manteau fin, de début de printemps, atrocement sobre pour qui le connaissait, déjà presque trop flamboyant pour les sans-magie dont il croisait la route. Cependant sa gueule d’homme d’affaire énervé lui évita la moindre remarque ; tout juste si le vieux dont il écrasa la pointe des chaussures avec sa propre semelle ne s’excusa pas.
Tant mieux. Qu’il s’excuse.
Aloysius avait un rapport difficile avec les moldus. Sincèrement, honnêtement, avec toute la franchise du monde ? Ça le dégoûtait. Après, beaucoup de chose dégoûtait Aloysius, donc on pouvait difficilement voir là quelque chose d’idéologiquement très poussé. Là où le bât blessait, c’était qu’il avait une bonne tendance à utiliser le mépris profond — implanté, engrainé, sévèrement chevillé à ses tripes de sang-pur aristocrate — qu’il vouait à ces êtres pour diminuer les actes qu’il entreprenait avec ces hommes-là.
C’était ainsi qu’on se retrouvait à doubler un problème éthique — autant dire que coucher avec des créatures que l’on juge comme des sous-être entre dans cette catégorie — avec un problème moral, qui pouvait se traduire par cette phrase : non, ce n’est pas grave. Ce ne sont pas des vrais hommes. Donc ça ne compte pas. Il n’y croyait pas lui-même, bien qu’il l’eût souhaité et de fait se retrouvait à devoir lutter contre l’Ethique, la Morale, le Pathos en bonus parce que ça fait toujours bien. Une seule solution pour résoudre toutes ces questions.

Le Bar à Bears était, en quelques sortes, un bar à bière comme un autre, avec seulement un petit écrémage à l’entrée. Ce n’était pas ici qu’il croisait les hommes d’affaires sérieux qui montaient dans le métro pour rentrer dans leur petite famille. Ce qu’il croiserait ici, en revanche, c’était la personne qui allait lui éviter de passer une nouvelle nuit au bureau.
Et plusieurs verres pour éviter quelques questions désagréables. Pour oublier le regard de Jae-Hwa et la faible lueur crachotante de son calligramme qui soulignait avec cruauté son incapacité à tenir ses promesses. Pour oublier que Ha-Yun savait peut-être, maintenant, ce qu’il faisait. Il espérait juste qu’elle n’aille pas le scruter quand il allait chez les moldus.
Encore une bonne raison pour réclamer un autre verre. Se le faire payer par ce mec qui vient d’arriver. De se présenter avec son diminutif, de rire à ses blagues, de frôler ses doigts, d’ouvrir les premiers boutons de sa chemise. De s’accrocher à son épaule en se levant, de rire encore. « Et t’habites où, Dick ? » C’est que le beau-gosse s’appelait Richard. « Entre deux voyages ? » C’est que le Richard était homme d’affaire, bien riche. Aloysius trouvait les moldus sales, mais alors les pauvres… Jamais il n’irait mettre les pieds dans une baraque qui aurait coûté le même prix que sa paire de chaussures. On lui donne une adresse, pas très loin. Mais ils ont trop chauds et Aloysius sent qu’il ne serait même pas en état de transplaner si l’urgence s’en faisait sentir. Alors ils appellent un taxi qui les dépose non loin, au bout de la rue, et ils marchent jusqu’au perron. Aloysius connaît bien le quartier : chic, tranquille, son genre en un mot.  Comme Richard, qui le chope au bras avant même qu’ils ne commencent à monter les marches pour atteindre la porte d’entrée. Le baiser vient immédiatement après, effaçant totalement le frisson qui a un instant parcourut le corps d’Aloysius quand il entendit le craquement familier d’un transplanage.

Cela ne dura pas. Richard finit par reculer. Et d’abord Aloysius l’appelle un peu, presque distraitement pour essayer de ramener ses lèvres contre les siennes. Un diminutif, presqu’un ronronnement, comme il savait très bien y faire. Mais Richard s’éloigne vraiment, de la porte même. Là, il l’appelle plus franchement. Tu fous quoi ? Toujours l’angoisse d’être tombé dans un piège, et malgré l’esprit ralenti par les verres dans lesquels il s’était éclaté il amène sa main jusqu’au manche de sa baguette.
Son prénom — complet, sorcier — le fait sursauter.
Découvrir, à quelques pas à peine, la silhouette d’Alecto lui fit l’effet d’une douche froide, mais ne l’aida pas pour autant à parfaitement dessaouler. Il avait, au contraire, une furieuse envie de vomir tripes et sang, jusqu’à oublier.
Et, pour couronner la gêne absolue, Alecto qui prononce l’autre prénom qu’Aloysius n’avait absolument pas envie d’entendre alors qu’il venait juste d’embrasser un moldu. « Qui ? Quoi ? » Qui ? Jae-Hwa ? Aloysius ? Je ne connais pas.
Ça ne marcherait jamais. Il faisait toujours bien trop attention à ce qu’on ne le confonde pas pour que ce genre d’échappatoire soit possible. « Merde, Alecto qu’est-ce que tu… tu m’espionnes ou quoi ? » Il regarde Richard continuer à s’éloigner. Sent son cœur crever sa poitrine. « Attends… attends, tu lui as fait quoi ? Qu’est-ce que tu fous Alecto ? » Il ne connaissait Richard que depuis quelques heures, pas suffisamment pour s’attacher vraiment, mais le souvenir de son amant mort juste au-dessus de lui était trop ancré dans son ventre pour ne pas protester. Sa baguette est sortie, également, à demi dissimulée dans ses manches : « C’est elle qui t’envoie me suivre ? T’as pas des mômes à torcher plutôt ? »
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MessageSujet: Re: ALECTIUS | Disgrace   ALECTIUS | Disgrace EmptyMer 17 Avr - 22:41


Londres, Kessington — Avril 2006

Look who's digging their own grave, that is what they all say. You'll drink yourself to death. Look who makes their own bed, lies right down within it. And what will you have left?


Tout ça donne à Alecto une vilaine d'impression de déjà vue. Pour autant, elle n'est pas capable de savoir pourquoi. Elle n'y fait pas attention, cela lui arrive souvent. C'est ce qu'il se passe quand on est amputé d'une partie de ses souvenirs. Alecto a décidé, il y a longtemps maintenant, d'éviter d'essayer de se remémorer quoi que ce soit; à moins que ce ne soit réellement nécessaire. Elle n'aime pas beaucoup les souvenirs et déteste tout particulièrement essayer de se rappeler de quelque chose et se rendre compte qu'elle n'y parvient pas. D'une façon générale, donc, Alecto évite de penser au passé. C'est pour ça qu'elle adresse à Aloysius le regard exaspéré qu'elle réserve d'ordinaire à ses élèves, même si elle se retient de rire quand il l'accuse de l'espionner. Elle sait qu'il a tendance à se prend très au sérieux, mais tout de même, il ne faut pas exagérer. Elle a mieux que ça à faire.


Et puis, tout d'un coup, devant son air inquiet et sa voix un brin paniquée, elle se souvient. « Attends… attends, tu lui as fait quoi ? Qu’est-ce que tu fous Alecto ? » L'impression de déjà vue prend tout son sens. Ce n'est pas la première fois qu'Alecto est témoin de cette scène ( à quelques détails et années près ). Elle s'en souvient même très bien, en fait. Mais Amycus n'en sait rien, lui. L'air de rien, elle hausse les épaules en jetant un coup d'oeil au Moldu qui commence à remonter la rue. « Je nous débarrasse d'un élément gênant. » Elle répond en se disant que ce serait plutôt à lui de donner des explications sur ce qu'il est en train de faire. Encore.


« C’est elle qui t’envoie me suivre ? T’as pas des mômes à torcher plutôt ? » Elle voit le bout de sa baguette sortir de sa manche. Après le déni, l'attaque et la peur, il entre dans la phase de paranoïa. Quel idiot. « Qu'est ce que tu vas faire ? me provoquer en duel ? Ne sois pas ridicule, Aloy. » Elle répond en levant les yeux au ciel. Malgré tout, avec un soupir, elle agite sa propre baguette et le moldu s'arrête. Elle n'a pas envie d'une esclandre public qui réveillera tout le quartier. Elle réglera ça une fois qu'il sera rentré chez lui.  « Non, Jea-Hwa ne m'envoie pas, qu'est ce que tu crois ? Ta femme a surement mieux à faire et moi aussi. » Elle se demande, en vérité, ce que peut bien faire Jae-Hwa, pendant qu'Aloysius se distrait avec des mordus. L'idée la répugne, elle ne préfère pas y pense. Jae-Hwa le sait-elle seulement ?  Si c'était le mari d'Alecto et si elle l’apprenait, autant dir qu'elle serait déjà veuve. Non Jae-Hwa n'est surement pas au courant. « Figures-toi que j'habite ici, le monde ne tourne pas autour de toi », elle lance. D'un geste elle désigne sa maison qui est probablement apparue aux yeux Aloy, maintenant qu'elle l'a évoquée.


Alecto se passe une main sur le visage. Elle n'a pas envie de gérer ses enfantillages, elle s'en farcit déjà à longueur de journée à l'école. Elle le regarde un moment en secouant la tête d'un air affligé. « Tu sais que je ne peux pas fermer les yeux sur ce genre de chose, n'est-ce pas ? » Elle finit par demander. Ils sont tous deux marqués, ce n'est pas à prendre à la légère; elle fait partie de l'Élite, elle a des responsabilités.
C'est quelque chose qu'Alecto ne comprendra jamais: pourquoi les hommes répètent constamment les mêmes erreur
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MessageSujet: Re: ALECTIUS | Disgrace   ALECTIUS | Disgrace EmptySam 20 Avr - 17:43


Londres, Kessington — Avril 2006

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Un élément gênant. C’était sa présence qui était gênante, pour tout dire. C’était la scène qui était hautement gênante. Richard n’était qu’un petit grain de gêne dans un marasme d’embarras. Et là, tout de suite maintenant, Aloysius aurait bien aimé ne pas voir la silhouette du moldu s’éloigner de la sorte. Surtout que, dans la bouche d’une femme comme Alecto, le verbe se débarrasser prenait un sens bien peu agréable.

Aloysius avait déjà donné, question amant mort sous son nez. Ses ongles griffaient sa peau alors qu’il resserrait sa prise sur sa baguette. Et la remarque d’Alecto, presque moqueuse alors qu’elle soulignait à présent le ridicule de son geste. Un duel, Aloysius ? Ça en ferait rire plus d’un, c’était certain. « Je ne vais pas te laisser… » Il n’a pas le temps de finir, il n’a pas le temps de lui dire qu’il n’allait pas laisser tuer son mec, comme ça, comme Evan avait pu le faire. On ne se faisait avoir que deux fois à ce petit jeu, et il avait bien moins peur d’Alecto que de son petit-frère. Pourtant, il n’eut rien à dire, véritablement. Alecto le fit s’arrêter d’un mouvement de baguette. Et le voilà planté sur le trottoir — au moins ne risque-t-il pas de se prendre une voiture. « Alecto je…Jea-Hwa ne m'envoie pas, qu'est-ce que tu crois ? Ta femme a surement mieux à faire et moi aussi. » La remarque lui fit hausser un sourcil de surprise, avant de rire : non clairement il ne savait pas si Jae-Hwa avait mieux à faire ces derniers temps. Et il l’imaginait très bien demander à la Carrow de le tenir à l’œil.
De Jae-Hwa maintenant, il pouvait imaginer tout ce qu’il y avait de plus tordu. Comme s’il pouvait se permettre de juger.

Peu importe. « Qu’est-ce que tu fous là alors ?Figure-toi que j’habite ici, le monde ne tourne pas autour de toi. » Ah. Son regard suivit son geste et il vit alors les maisons moldues s’écarter pour laisser apparaître la maison protégée. Il grimaça, la main toujours sur la baguette, le regard hésitant entre la maison, Alecto et Richard, toujours immobile, comme si elle l’avait pétrifié.
Il aurait bien aimé se dire qu’il fallait agir vite, mais ses réflexes étaient endormis par les verres qu’il s’était enfilé. En cas de danger, Aloysius préférait la fuite : « Eh bien parfait. Rentre chez toi. Je vais…Tu sais que je ne peux pas fermer les yeux sur ce genre de chose, n'est-ce pas ? » Sa grimace s’accentua davantage, alors qu’il faisait un mouvement en arrière. Non, transplaner n’était pas une possibilité.
L’attaquer pouvait en être une. Il doutait cependant de pouvoir l’obliviate sans qu’elle ne parvienne à riposter. Pendant un moment toutefois, il se tendit entièrement, comme prêt à envoyer le premier sort sur sa camarade marquée.
Avant que la pensée des conséquences ne lui tombent brusquement dessus.
Si elle parlait de ce qu’elle avait vu au Lord : il était disgracié.
Si elle parlait de ce qu’elle avait vu à Jae-Hwa : il était mort.
Mais elle n’oserait pas, n’est-ce pas ?

« Je ne suis pas un de tes élèves, Alecto. Qu’est-ce tu vas faire, me dénoncer ? » Il ne trouva pas la force de rire, cependant. « Me punir ? Me donner une tape sur les doigts ? » Il eut un haussement d’épaule, un peu flou : il avait froid, soudain. « Ça vaut pas la peine de s’énerver. Laisse… laisse Richard retourner chez lui. Je repartirai. Comme si rien ne s’était passé. » Il doutait que lui promettre de l’argent ne fonctionne et pourtant, par habitude commercial et judiciaire il fouilla dans sa poche : « Combien tu voudrais ? » Avec la voix de celui qui était du genre à distribuer des gallions pour obtenir ce qu’il souhaitait.
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MessageSujet: Re: ALECTIUS | Disgrace   ALECTIUS | Disgrace EmptyDim 12 Mai - 11:36


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Aloysius Rosier est un homme riche et puissant. Comme tous les hommes riche et puissant, il n'aime pas beaucoup la contrariété. Dans son cas, on pourrait même dire qu'on dépasse largement la moyenne du seuil de tolérance à la frustration. Autrement dit, Aloysius Rosier est un idiot, doublé d'un naïf désespéré. Il réplique sur un ton cynique. « Je ne suis pas un de tes élèves, Alecto. Qu’est-ce tu vas faire, me dénoncer ? Me punir ? Me donner une tape sur les doigts ? » Elle a un vague sourire. « Heureusement que tu n'es pas un de mes élèves... Si c'était le cas, tu risquerais pire qu'une tape sur les doigts. » Elle réplique. Mais éventuellement oui, elle pourrait le dénoncer. Elle en est tout à fait capable et il le sait. Probablement se demande-t-il à qui elle irait rapporter les faits en premier. Au Lord ? À Jae-Hwa ? À Evan ? Non, Evan est mort. Pourquoi le dénoncerait-elle à Evan ? C'est idiot. « Ça vaut pas la peine de s’énerver. Laisse… laisse Richard retourner chez lui. Je repartirai. Comme si rien ne s’était passé. » Elle croise les bras sur sa poitrine. « Et tu ne trouves pas ça un peu facile ? » C'est un idiot, mais tout de même, il n'est pas assez bête pour penser que cela puisse être aussi simple, si ? « Combien tu voudrais ? » Alecto hausse les sourcils. « Pardon ? » Elle ne prend pas un air plus offensé que ça évidemment. Une Carrow ne s'offense pas en public. Au pire, elle fait payer l'affront qu'on lui porte, mais en aucun cas elle ne s'indigne devant un étranger. C'est qu'il a du culot quand même le Rosier. Il devrait la connaitre mieux que cela, après toutes ses années. « Que ce soit bien clair, Rosier: je ne suis pas quelqu'un que tu peux acheter avec ta belle fortune. Je n'ai pas besoin de ton argent et je m'en moque. Tout comme je me moque de ton cher Richard. » Elle lance.

Si cela ne tenait qu'a-elle, elle lui ferait mordre la poussière et regretter ses propose dans la seconde et se débarrasserait définitivement du moldu. Ce ne serait pas bien compliqué. Aloysius est plus connue pour sa capacité à boire du champagne dans des robes excentriques, que pour ses talents de duelliste. Mais elle n'en fait rien. Elle n'est pas certaine que Jae-Hwa apprécie de retrouver son mari en pièce détachée. Or, ce qui uni Alecto a Jae-Hwa est autrement plus important que les aberrations aux quelles Aloysius s'adonne avec des moldues.

Elle jette un oeil à Richard toujours planté un peu plus loin sur le trottoir. « Très bien », fait-elle, et il se remet en route en sens inverse pour se rapprocher d'eux. « Que ce soit clair, je ne fais pas ça pour lui. Ni pour toi, d'ailleurs. » Richard arrive à nouveau à leur hauteur et il pousse le petit portail devant la maison d'Alecto. Elle le suit jusque sur le pas de la porte et tapote la poignée avec sa baguette. Le moldu la lui ouvre, et la tienne en attendant qu'elle entre. Elle se tourne vers Aloysius, toujours sur le palier voisin. « Maintenant, entre, et tu vas m'expliquer ce qui te pousse à déshonorer ton sang, ton Lord; et ta femme. » Elle n'a pas besoin de précises que la vie de Richard dépend également de sa capacité à réponde à ces questions. Elle passe la porte sans lui accorder un autre regard et retire son manteau, le laissant tomber sur le bras tendu de Richard. Qu'il se rende utile en attendant qu'Aloysius décide de son sort.
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MessageSujet: Re: ALECTIUS | Disgrace   ALECTIUS | Disgrace EmptyDim 12 Mai - 13:10


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Bien pire qu’une tape sur les doigts, oui il s’en doutait bien. Il était peut-être alcoolisé, devait sembler bien vain, avait certainement des airs d’imbéciles pour une femme aussi carrée, triste et terne qu’Alecto, mais il n’était pas complètement idiot. Visiblement l’ironie planait trop loin au-dessus de la tête de la Carrow pour qu’elle puisse espérer s’en saisir. Il soupira, pour évacuer l’angoisse qui serrait son ventre, comme si l’air dans ses poumons était vicié, sale, et qu’en le soufflant il en serait libéré. Le stress restait pourtant. Et, hélas, l’alcool n’aidait pas.
Il n’avait pas peur d’elle à proprement parlé, mais plutôt de ce qu’elle ferait. De ce qu’elle pouvait dire. Plus les secondes défilaient, plus il comprenait l’embrouille dans laquelle il se trouvait — sa prudence extrême qui l’avait toujours poussé dans sa jeunesse (ainsi que ces dernières semaines) à ne chercher que des amants moldus afin qu’aucune rumeur fondée ne puisse pénétrer le Londres sorcier lui retombait salement sur le coin de sa belle gueule.
Un homme, doublé d’un moldu, c’était la double peine.
Alecto était visiblement à un degré de dégoût très élevé. Assez élevé en tout cas pour qu’elle refuse son argent (sans grande surprise) en abandonnant le prénom pour revenir au nom de famille plus distant. Avec la petite pointe de french accent. C’est que madame connaissait bien ses leçons. Mais si elle savait prononcer correctement son nom, elle ne savait pas comment être polie par la suite. Je me moque de ci, je me moque de ça. Il aurait roulé des yeux si la situation globale n’était pas aussi grave. Il cessa de chercher dans ses poches, de toute manière il n’avait pas grand-chose sur lui, elle aurait trouvé cela encore plus insultant qu’il espère acheter un quelconque silence avec quelques pauvres gallions. C’est qu’elle était susceptible, la petite : « Très bien, si tu te moques de tout alors pourtant est-ce que tu me tiens la jambe sur le palier de ta maison ? » Non, visiblement elle se foutait de l’argent mais pas du reste.

C’était si facile d’oublier parfois que certains étaient bien plus extrémistes que d’autres.
C’était si facile d’oublier qu’il y en avait qui, vraiment, croyait dur comme fer à tout ce que le Lord lâchait.
Surtout quand, comme Aloysius, on était dans le haut du panier, à ne jamais rien craindre. Sauf là-dessus.
Fais chier. Son mariage et ses six (cinq… six… merde) l’avait trop longtemps mis à l’abri des vieux doutes qui pesaient sur sa personne et dont il s’était joué toute sa vie d’adulte.

Il aurait, à l’instant, un bon paquet d’argent pour une potion de sobriété.

Mais, à la place, il eut Alecto qui changea d’avis. À moitié, du moins. Au un quart. Quelque chose. Elle fit revenir Rick, qui devait certainement être sous Imperium ou bien une connerie du genre, totalement soumis aux mouvements de baguette et à la volonté d’Alecto. Avec une petite mise en garde, presque ridicule.
En effet il se doutait bien que Carrow ne venait pas juste de voir Morgane lui apparaître, auréolée de gloire, de lumière et de bienveillance. Aloysius s’écarta d’un pas pour laisser passer Richard qui ne le regarda même pas, monta sur le palier pour ouvrir la porte, la tenir ouverte pour Alecto. « Maintenant, entre, et tu vas m’expliquer… » Ah, on était sur un bail d’irrespect. Aloysius sentit très clairement l’impératif lui coller la chair de poule, plus par indignation que par crainte (ou tout du moins c’était ce qu’il se disait) alors qu’elle disparaissait dans sa maison.

Il resta seul un instant sur le trottoir.
Mauvais en duel pour des raisons de rapidité et d’inintérêt pour le sujet, il était toutefois très bon en sorts généraux ; l’idée d’accumuler suffisamment de magie pour faire exploser le rez-de-chaussée de la maison lui vint en tête. Alecto et Richard, morts, d’un seul coup.
Il tournerait la page, après cela.

Il fit un pas en avant, la baguette toujours en main. Resta encore immobile, sur la première marche, avant de finalement monter et refermer la porte derrière lui.
Par réflexe il retira à son tour son manteau, le laisse suspendu dans les airs d’un sort. « Tu t’énerves trop vite pour pas grand-chose, Alecto. » Il pénétra le salon, sans s’approcher des murs comme s’il craignait de trop les toucher — habituel chez Aloysius quand il entrant dans des lieux qui n’étaient pas à lui. « Je te savais coincée, mais pas aussi… dramatique. Tout de suite, c’est bon déshonorer le Lord. C’est bon je lui ai pas foutu ma bite dans la bouche au Lord non plus. » Il avait besoin de cette potion, vraiment.
Sa voix redevint un peu plus policée : « Tu n’aurais pas un truc à boire ? Genre… sans alcool. Pour… du café ? Un truc du genre ? » Histoire de lui rafraîchir la tête, et d’éviter de sortir des conneries plus grosse que sa… son chapeau.
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MessageSujet: Re: ALECTIUS | Disgrace   ALECTIUS | Disgrace EmptyDim 26 Mai - 13:51


Londres, Kessington — Avril 2006

Look who's digging their own grave, that is what they all say. You'll drink yourself to death. Look who makes their own bed, lies right down within it. And what will you have left?

Il prend tout son temps pour entrer, le Rosier. Il a toujours aimé soigner ses entrées. Elle s'en rappelle très bien. À une époque, il arrivait qu'il aide Alecto à soigner les siennes aussi; il rendait ses robes plus belles et coiffait ses cheveux avec beaucoup plus d'application que sa mère. Mais elle n'était qu'une gamine dans l'ombre de son frère et même la plus belle robe ne pouvait rien changer à ça. Elle se souvient aussi, avoir rêvé d'un bel oiseau comme Prince. Elle se souvient avoir demandé, suppliée même; ce à quoi son père dans sa grande sagesse avait répondu qu'elle n'avait pas besoin d'animal lié, puisqu'elle avait déjà un frère jumeau et que ce lien là était bien plus fort que celui de l'animixing. Aujourd'hui, à la lumière de tous les grands événements de sa vie, il semble à Alecto que son père, dans sa grande sagesse, n'était surtout qu'un grand ignorant. Et d'ailleurs, où est-il l'oiseau ce soir ? Probablement Aloysiuse ne l’amène-t-il pas avec lui, lorsqu'il décide de se saouler au point de finir par partager sa nuit avec des mordus. Peu importe, elle s'en moque.

Elle l'écoute à peine quand il entre enfin. « Assieds-toi », elle dit juste en désignant les fauteuils et canapés du salon, tandis qu'elle allume les différentes lumières de la maison à l'aide de sa baguette. Richard a posé son manteau sur le porte-manteau; et attends patiemment dans un coin. Elle n'écoute que d'une oreille les inepties d'Aloysius; le gratifiant seulement d'un regard assassin. Elle est préoccupée tout à coup. Mais elle ne sait pas par quoi. Peut-être cette même impression de déjà vu qu'elle a eu plutôt.  « Tu n’aurais pas un truc à boire ? Genre… sans alcool. Pour… du café ? Un truc du genre ? » Elle lève les yeux vers lui, revenant au moment présent. « Tu veux le gite et le couvert aussi, peut-être ? » Elle lance froidement. Pourtant elle envoie déjà Richard dans la cuisine. Elle se sent fatiguée, soudain. Elle s'installe sur le canapé en face d'Aloysius; et l'observe un moment en silence. On entend que les bruits de vaisselle dans la cuisine ouverte de l'autre côté de la pièce. Richard arrive quelques minutes plus tard avec une cafetière en verre, deux tasses et du sucre posé sur un plateau en argent. Il n'y a rien à dire: c'est très pratique un moldu sous imperium.

Elle prend une tasse et croise les jambes en face d'Aloysius. Elle voudrait lui demander ce qu'il se passe. Pourquoi n'est-il pas chez lui, avec sa femme ? Mais elle a entendu les rumeurs; même au fin fond de Little Hengleton, elle a entendu les bruits qui couraient sur le couple Rosier qui faisait chambre à part et la lit de fortune qui occupait le bureau d'Aloysius à Rosier Event. Elle est bien placée pour comprendre Alecto. Elle est bien placée pour comprendre la folie qui peut s'emparer de ceux touchés par le malheur. Elle sait que la perte peut faire des ravages; détruire en profondeur et laisser des traces si profondes qu'on préfère s’amputer la mémoire que de continuer à subir le souvenir. Mais la perte d'Ha-Yun est une explication, pas une excuse. Il n'y a pas d'excuses une telle trahison.

Pourtant, Alecto n'arrive pas à être surprise; ni même en colère contre Aloysius. C'est comme si tout ceci avait quelque chose d'attendu. « Ce n'est pas la première fois. » Elle finit par dire, sans trop savoir d'ou est-ce que cela lui vient. Sa voix à quelque chose d'étrangement blanc. « Pourquoi est-ce que tu recommences ? » Elle ajoute, sans être très sûre de ce dont elle parle. Mais peut-être bien qu'il y a quelque chose dont elle devrait essayer de se souvenir; pour une fois.
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MessageSujet: Re: ALECTIUS | Disgrace   ALECTIUS | Disgrace EmptyJeu 11 Juil - 22:18


Londres, Kessington — Avril 2006

Look who's digging their own grave, that is what they all say. You'll drink yourself to death. Look who makes their own bed, lies right down within it. And what will you have left?


Le gite et le couvert. Comment ça s’énerve vite. Ay, elle lui rappelait sa femme parfois (et pas dans le bon sens du terme, plutôt dans le sens je-vais-te-défoncer-la-gueule du terme. Il lui demande une tasse de café, et c’était comme s’il venait de lui faire une demande en mariage. « Hey, c’est bon. Juste un truc à boire. Pas comme si j’avais envie de dormir chez toi. » Certainement pas, l’idée même de devoir rester plus de quelques minutes suffisaient à lui serrer le cœur d’angoisse. C’est quel avait un sale regard, la Carrow. Où est-ce que les femmes apprenaient à faire ça ? C’était à croire qu’elle avait été à la même école de la grognerie que Jae-Hwa.
Mais malgré toute sa mauvaise volonté, elle envoya Richard jouer la bonniche dans la cuisine. Pas vraiment le genre de scénario qu’Aloysius avait eu en tête en raccompagnant le moldu chez lui. Il se laisse tomber sur un fauteuil, moins confortable que ce à quoi il était habitué mais il n’allait pas faire son sensible sur ce sujet, elle serait capable de le faire s’asseoir par terre. La demi-Carrow, elle, vint se poser en face, sur le canapé.

La conversation n’allait nulle part, et pour dire, le silence était complet alors qu’Alecto le regardait d’un air sombre (et fatigué) et que lui faisait de son mieux pour rassembler ses esprits un peu trop semés au quatre coins des brumes de son cerveau. L’arrivée de Richard avec les tasses et la cafetière n’aide en rien à apaiser le malaise, il l’augmente même.
Il ne voulait qu’expirer, mais soupire presque, douloureusement. La poche, au niveau de sa poitrine, est vide, et la présence de Prince lui manque. Il s’attend presqu’à ce que l’oiseau quitte l’entreprise pour venir le rejoindre, ce qu’il sait impossible. Il attrape une tasse, et avale une gorgée, sans que le café ne fasse l’effet détergent escompté. Il se rappelle, cruellement, de comment il avait pu désirer, à Poudlard, tomber inconscient à la demande, comme si le fait de s’écrouler par terre devant ses harceleurs aurait pu le tirer d’affaire. Là, soudain, les vieilles habitudes revenaient et il regrettait de ne pas avoir développé ce talent.

Une chose, une seule, était certaine : il n’allait très certainement pas être celui qui romprait le silence.

De fait, Alecto s’en chargea. Et d’une voix si posée, pour dire quelque chose de si grave qu’il en recracha presque son café. Non pas presque. Il l’avala de travers et toussa, et dû plaquer sa main contre sa bouche un instant pour masquer au un quart son trouble évident. Une remarque, suivi d’une question, qui le laissa les yeux écarquillés, comme frappé par la foudre. « Comment ça ? » C’était quoi cette histoire ? Qu’on le soupçonne, ça… toute l’Angleterre sorcière a dû croire, dans sa jeunesse, qu’il avait tringlé plus de mecs que n’en comportait le pays, mais de là à le savoir… et son mariage a fini par effacé les soupçons, les gens étant souvent bien trop binaires quant on en venait à ses questions. « Pas la première fois ? Alecto… » Il eut un petit rire, celui qu’il avait au travail quand un employé lui disait quelque chose de vraiment idiot, pour essayer de se souvenir de qui il était, de ce qu’il était. Il n’avait plus vingt ans. « Ce ne sont pas tes affaires. Je n’ai… jamais… »
Il y avait quelque chose d’effrayant à nier la vérité, celle-là, avec aplomb.
Il n’y parvint pas.
« Jae-Hwa m’a foutu à la porte. Et j’ai beaucoup trop bu. Ça ne veut rien dire. » Incapable de demander pardon, incapable de pleinement assumer également. Perdu dans l’entre-deux désagréable qu’il n’avait jamais pensé vivre, pas avant ces dernières années en tout cas.

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MessageSujet: Re: ALECTIUS | Disgrace   ALECTIUS | Disgrace EmptyVen 2 Aoû - 12:09



Londres, Kessington — Avril 2006

Look who's digging their own grave, that is what they all say. You'll drink yourself to death. Look who makes their own bed, lies right down within it. And what will you have left?


TH – homophobie

Aloysius ment comme il respire. Mais il ment si mal que c'est a se demander par quel miracle il ne s'est pas encore étouffé. « Ce ne sont pas tes affaires. Je n’ai… jamais… » Alecto aurait presque pu le croire, mais pour ça, il aurait fallu qu'Aloysius soit un brin plus sûr de lui. Il aurait fallu que son teint ne vire pas blême, et qu’il ait un peu plus d’honneur, peut-être.
Mais surtout il aurait fallu qu’elle ne se souvienne pas.

La mémoire d'Alecto est plaine de vides. Cela fait des années que ça dure. Elle a fini par s'y habituer et par ne plus y prêter attention. Tellement que parfois, elle croit qu'il y a des vides là où il y a seulement quelque chose de très vieux. Quelque chose d'un peu caché, d'un peu oublié. Et parfois, ces choses-là reviennent pour de bon. C'est ce qui est en train de se passer, maintenant. Alecto à toujours trouvé ça très désagréable. Si désagréable que parfois, elle préfère continuer de penser qu'il y a du vide, là où il y juste de vieux souvenirs. Mais pas cette fois.
Cette fois, elle se souvient.
Alecto en est sure maintenant. Elle en est certaine, Aloysius ment. Ce n'est la première fois qu’une telle chose arrive. Ce n'est probablement pas non plus la dernière. Ce n'est pas non plus un faux pas. Ce n'est ni la faute du travail assomment que lui pèse sur les épaules, ni du fait de l'alcool, ni même de ses problèmes avec sa femme. Alecto le sait.
Elle s'en souvient.

« Jae-Hwa m’a foutu à la porte. Et j’ai beaucoup trop bu. Ça ne veut rien dire. » Ça ne veut rien dire ? « Je t'interdis de blamer jae-hwa. » lance-t-elle presque imédiatement. Assez de mensonge. « Tu es ton seul problème Aloysius, ne rend pas les autres responsable de tes... Déviances. » Elle crache le mot avec dégout.

Comment a-t-elle pu oublier une cet évènement ? La première chose qui lui vient à l'esprit, c'est le traumatisme. Oui, c'était certainement ça : le traumatisme de l'enfant qu'elle était, qui a vue quelque chose qu'elle n'aurait pas dû voir, quelque chose qui n'avait pas de sens dans ses yeux innocent. C'était répugnant, effrayant, presque monstrueux. Trop monstrueux, trop inenvisageable, trop inacceptable. Alors elle avait oublié.

Pendant un court instant Alecto pense à cette façon qu'elle semble avoir toujours  eu, d'oublier les choses terribles de son existence. Elle se demande s'il en reste beaucoup des choses horribles comme celle-là, cachées dans les faux vides de sa mémoire.

« Ne nie, pas. » Prévient-elle, anticipent une énième tentative d’échappatoire de l’a part d’Aloysius. « Ça fait longtemps que ça dure. Je le sais, j’étais là. » Et je l'ai dit. Evidement qu'elle l'avait dit, qu'aurait-elle pu faire d'autre, du haut de ses 10 ans, face à la monstruosité de la chose ?  Mais aujourd'hui elle n’est plus une enfant, et Aloysius ne peut pas continuer à fuir la réalité de sa condition. C’est un adulte, un Death Eater du Lord. Un père et un mari. Il ne peut pas continuer comme cela. Il faut qu’il change. Et Alecto est prête à l’aider. Cette fois, elle accepterait, eventuellement de ne rien dire. Pas tout de suite du moins. Et s’il fait preuve de la bonne volonté. Au nom de l’amitié entre leurs familles. Au nom de l’affection qu’elle porte à Jae-Hwa. « Tu dois faire quelque chose pour que tout cela cesse, tu m’entends ?  »
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MessageSujet: Re: ALECTIUS | Disgrace   ALECTIUS | Disgrace EmptyLun 19 Aoû - 16:49
Cette conversation ne va nulle part. Enfin plutôt, elle prend une direction qui n’a qu’une seule issue : le mur. Et Aloysius, ce mur, il voulait l’éviter. Ses mains tremblent légèrement quand il ramène la tasse à ses lèvres : le café lui éclaircit l’esprit à demi — l’adrénaline s’occupe du reste. Et quand il se justifie, quand il ne parvient pas à nier, mais qu’il cherche, par un rond-de-jambe, à évoquer la situation familiale compliquée, on le repousse. « Je t’interdis de blâmer Jae-Hwa. » Alecto a la voix sèche. Alecto est énervée. Aloysius n’a normalement rien à craindre d’une femme pareille — affectée à un taff de merde, internée pendant des mois dans un presqu’asile, à demi-morte depuis le décès de sa moitié… Mais la brûlure des lèvres de Richard sur les siennes fait battre son cœur un peu trop fort.
Il ne sait pas précisément ce qu’on lui ferait, si ça venait à devenir public. Il ne sait pas exactement s’il aurait assez d’argent pour étouffer un scandale. Il n’a aucune idée d’à quel point la justice, sur cette loi-là, pourrait devenir aveugle si cela concernait une grande fortune. Aloysius a l’impression de tout pouvoir acheté : juges, avocats, jury, l’opinion publique s’il le fallait. Mais le Lord se moquait de l’argent, lui. Et il avait appris, il y a bien longtemps, que les pédés on les détestait parfois plus que l’on aimait l’argent.
De fait, Alecto, en cet instant, paraissait le haïr comme il ne l’avait jamais vu faire. Bien plus que lorsqu’il était revenu de sa fugue en France et qu’elle lui avait craché qu’il l’avait abandonné. La petite gamine vexée qu’on ne l’ai pas amené avec elle dans une valise. Là, c’était autre chose. Aloysius avait pourtant espéré ne plus avoir affaire à ça. Ne plus avoir à…
C’était pour ça qu’il allait dans le Londres moldu, pour éviter…
« Tu es ton seul problème Aloysius, ne rend pas les autres responsables de tes… déviances. » Jeune, il aurait pleuré. Maintenant, il ne pleurait plus. Depuis longtemps. Mais cela faisait aussi bien longtemps qu’il n’avait pas entendu ce genre de choses.
L’idée, de nouveau, qu’elle en parle à quelqu’un lui glace le sang.

Il se demande s’il faut encore nier. Qui croira la folle, plutôt que lui ?
Non, évidemment que si la moindre rumeur de ce genre se met à circuler à son propre, tout le monde la croira.
Son esprit devient de plus en plus clair.
Il s’imagine passer en procès pour ça. Ses gosses, sa femme. Il serait mort.
Il s’imagine aller en prison, pour ça. Mort.
« Ne nie pas. » Non, il ne niait pas, il n’en était plus à là.
Il allait peut-être commencer à supplier, lui demander qu’elle ne dise rien. Il y avait peut-être chez cette créature froide et droite quelque chose qui la toucherait. Quelque chose qui pourrait l’aider. Mais avant même qu’il ne puisse, elle rajouta quelque chose. Quelque chose qui n’avait aucun sens : « Ça fait longtemps que ça dure. Je le sais, j’étais là. » Aloysius fronce les soucils, repose sa tasse. Comme ça, elle était là ? C’était la première fois qu’il voyait ce moldu. Et il était à peu près certain que si Alecto l’avait vu avant en compagnie d’un homme, elle n’aurait pas hésité à l’épingler, comme elle était en train de le faire. Et finalement l’invective n’a pas l’effet escompté, alors qu’Aloysius secoue la tête, sans comprendre : « Comment ça, tu étais là. C’est la première fois que je le vois ! » Et la peur le rendant énervé (ses employés connaissaient bien la chanson) le ton se mit à monter, alors qu’il était prêt à crier à la diffamation : « T’es tellement contente de m’avoir chopé que tu es là à t’inventer des histoires ! Pour que tout cela cesse, ne me parle pas comme si j’étais un de tes chiards sang-de-bourbe Alecto ! Je le sais, mais qu’est-ce que tu sais ? Rien du tout, pauvre idiote ! »

Il avait envie de la claquer. De la claquer comme il pouvait avoir envie de frapper les employés imbéciles. Mais restait correctement assis dans son siège, le cœur battant. La main crispée sur la anse de sa tasse : « Tu m’as vu embrasser un mec et tu vas t’imaginer des trucs. Ça m’étonne pas qu’on t’ait foutu dans un Institut, tu aurais mieux fait d’y rester. »
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