BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
FORUM À ACTIVITÉ LIBRE — PAS DE RESTRICTIONS
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
      
Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €


 

 2. Contexte

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
SMOKE & MIRRORS
PNJ
SMOKE & MIRRORS
Date d'inscription : 10/09/2017
Messages : 1429
Crédit : poupoune.
Allégeance : .
https://smokeandmirrors.forumactif.com
2. Contexte Empty
MessageSujet: 2. Contexte   2. Contexte EmptySam 16 Mar - 15:30
contexte
this is our life now
IMPORTANT : Pour avoir une version plus explicative et claire du contexte actuel du forum pour l'ensemble des sous-groupes, nous vous invitons à lire ce sujet.
SEPTEMBRE 2008 - L'air est moins lourd qu'hier, et que l'avant-veille, et que les jours précédents encore. Parfois, Mary peut encore voir des cendres tomber du ciel, se poser délicatement dans le creux de sa main ; mais moins qu'hier, et que l'avant-veille, et que les jours précédents encore. Le nuage gris qui survolait Brighton, qui s'étendait jusque dans ses rues désertes, se fait plus mince de jour en jour, et lève le voile poussiéreux qui obstruait encore la vue de la résistance.

Mary peut voir désormais ; les rayons du soleil de cet fin d'été caressant les plages de Brighton ; la pierre et la grandeur des bâtiments encore intacts ; les regards plus paisibles, les visages moins déformés par la peur et la faim ; la vie, qui reprend, qui grouille, qui s'étend, qui grandit à vue d'œil. Elle n'aurait jamais cru la revoir, et surtout pouvoir la croquer à pleines dents. « Allô la Terre ? Tu me reçois ? » Mary sursaute en entendant la voix d'Aradia la tirer de ses pensées, et offre un léger sourire à sa compagne avant de revenir à la mer s'étendant à perte de vue devant elles.

Il y a un mois encore, elles étaient terrées dans une tente en pleine campagne à attendre les prochaines livraisons de vivres se faisant de plus en plus rares, ou des instructions qu'elles ne pensaient jamais voir arriver. La rage poisseuse avec laquelle elles ont vécu pendant des années a bien failli les ronger. Elle est toujours présente, ronronnant au creux de leurs ventres. Mais face aux vagues paisibles s'échouant sur le sable, alors qu'une cendre égarée tombe sur sa joue, Mary ne l'entend plus, cette rage, juste un instant. Ou peut-être qu'elle ne l'entendra plus jamais.

Mary a donné tout ce qu'elle possédait pour cette lutte constante, et plus encore pour cette bataille. Pour Brighton. Elle ne sait plus ce que cela signifie, de ne pas  se battre. « On y va ? J'ai promis à Door qu'on filerait un coup de main pour le tri des fringues pour gamins. Elle va encore râler si on est en retard. » Aradia pose ses mains sur ses épaules et se penche à son niveau pour trouver son regard. Mary lui sourit. « Ouais... Ouais, ok, on y va. » Elle laisse Aradia l'éloigner de la promenade longer la mer, et pousser son fauteuil roulant dans les rues de Brighton. Mary a tout donné et tout perdu, pour Brighton. Et pour la première fois depuis des semaines, elle se dit que peut-être que ne pas se battre signifie la chose la plus simple au monde : vivre.
JANV 2008 - Les voix s'élèvent déjà de l'autre côté de la porte : des murmures impatients, des rires, quelques bribes de conversation pour faire passer le temps. Sofia les connait, toutes ces voix — pendant des années, elle les a vu·es défiler devant sa porte pour se plaindre, se confier, chercher une forme de guidance ou des réponses. Pendant des années, elle les a vu·es se faire porte-paroles des autres, se battre pour ce qu'iels pensent justes ; et Sofia a un sourire léger aux lèvres, en se disant qu'iels n'ont pas été désigné·es par leurs pairs pour rien. « Prête, camarade ? » Elle jette un regard à Pandora, qui a abattu sa main sur son épaule, puis vers Kingsley, Johannes et Eimear, qui se tiennent non loin derrière elles dans le couloir.

Prête, ça, elle l'est, Sofia. Elle l'est depuis des années à vrai dire et elle l'est encore plus aujourd'hui, alors que l'Ordre du Phénix se relève enfin, à son image. Il lui en a fallu du temps, à la fois pour redresser la barre, à la fois pour prendre les rênes — et surtout, il en a fallu des catastrophes, bien trop à son goût.

Mais l'heure n'est pas à ressasser leurs pertes et l'amertume qui a pris racine après la tombée des Battues, après celle du réseau téléphonique, après celle de la majorité de leurs agents doubles. Non, il est l'heure de renaître de leurs cendres et il est l'heure pour Sofia de mener de sa poigne de fer dans un gant de velours l'Ordre du Phénix vers la victoire. « Prête. Allons-y. » La Griffin ouvre alors la porte, cette fois sans un regard pour ses Wings, et s'avance la tête haute dans l'amphithéâtre, tous les yeux de la House of Ashes sur eux — il est l'heure de rassembler et de vaincre.
_____

Ding dong. Clarence se lève dans un bond. Ses pas sont nerveux jusqu'à la porte d'entrée et il ne cesse de jeter des regards par-dessus son épaule — au cas où elle se rende compte de qu'il se passe et tente de l'en arrêter. Mais elle finira par le réaliser, qu'il a pris la meilleure décision, pour eux deux, et que bientôt tout rentrera dans l'ordre, comme avant. « Chéri ? Qu'est-ce qu'il se passe ? » Le sang de Clarence se glace instantanément, quand la voix de Rosie lui parvient du premier étage. Et pendant un instant, il hésite.

Pendant près de dix ans, il a prié pour ne serait-ce qu'entendre de nouveau le son de sa voix, sentir la douceur de ses mains, celle de son parfum, pour pouvoir danser avec elle une dernière fois, lui dire à quel point elle lui manque, à quel point la vie n'a plus de couleurs, depuis qu'elle n'est plus à ses côtés pour la vivre. Et il a cru à une effroyable blague faite par les sales gosses de son quartier lorsqu'on a sonné à sa porte, et qu'il l'a ouverte sur Rosie. Il a tant prié, Clarence — mais jamais il n'aurait pensé être un jour exaucé.

« Monsieur Davies ?Oui oui, moins fort s'il vous plait. Venez, elle est à l'étage. » Il peut entendre son cœur battre juste dans ses tympans, alors qu'il guide les deux employés du Ministère au travers de sa maison. Rosie est revenue, mais elle n'est pas sa Rosie : elle a le même rire, la même légèreté dans la voix, mais elle n'a plus le même parfum, ses mains sont moins douces, plus froides, son regard plus terne — par Merlin, même son cœur ne bat plus ! Oui, il a pris la bonne décision, le Ministère va l'aider et ils vont lui rendre sa Rosie. « Ne t'en fais pas, ma douce. Ces messieurs sont là pour t'aider, p-pour te soigner.Clarence, qu'est-ce que tu as fait... » Il détourne le regard, ses yeux rivés sur le sol, lorsque les cris de Rosie percent la tranquillité de leur maison sans prétention et que les deux employés du Ministère se jettent sur elle pour la maintenir.

C'est pour le mieux. Elle sera bientôt de retour, ils pourront danser, ils pourront rattraper ces dix trop longues années, ils pourront... "Vous allez bien vous occuper d'elle, pas vrai ?Mais bien sûr, Monsieur Davies. Vous pouvez nous faire confiance ! Vous avez fait le bon choix." Voilà, il a fait le bon choix, et dans quelques jours, quelques semaines, ils pourront vraiment se retrouver. Pourtant, Clarence n'arrive pas à regarder Rosie dans les yeux, lorsqu'elle se fait entraîner de force par la porte d'entrée. Et même lorsqu'il se retrouve seul, il peut encore entendre les derniers mots qu'elle lui a criés avant de disparaître aux côtés des deux sorciers : Ne me laisse pas retourner de l'autre côté !
NOËL 2007 - Ebenezer Sylvester travaille au cimetière de Godric's Hollow depuis près de trente-six ans. Il connait l'endroit comme le fond de sa poche, a appris le nom de toustes ses résident.es par coeur et n’oublie jamais de fleurir les tombes qui méritent de l’être. Il lui arrive de s’adresser aux morts, parfois (plus souvent qu’il aimerait l'admettre), lors des nuits particulièrement longues et froides. Ce soir est une nuit particulièrement longue et froide : on est le vingt-et-un décembre 2007, c’est la nuit la plus longue de l’année. Là où la majorité de la communauté sorcière britannique se prépare à passer la soirée en famille pour bien commencer la période de Yule, Ebenezer est seul. Sa femme est partie; ses enfants sont grands ; plus personne ne vient jamais le visiter. Alors il marche à travers les tombes en leur marmonnant des secrets, en faisant semblant d’être bien content de sa solitude.

Il est en train de cheminer vers sa cabane, quand il est arrêté net dans son élan par une silhouette se matérialisant face à lui.
Il s’arrête, bredouille, retire son chapeau - l’homme le regarde de ses deux yeux bleus en pinçant des lèvres. « Je peux vous aider ? Nous avons besoin des clefs du mausolée.Nous... ? » Le temps qu’Ebenezer cligne des yeux, et une silhouette en tout point identique à la première apparaît derrière l'épaule de l'autre homme. Le coeur d’Ebenezer plonge dans sa poitrine quand il reconnait le visage commun aux deux hommes. Armand et Lothar von Bäume, dont le sortilège développé par leur famille a fait exploser la sienne, dont le sang-pur leur donne tous les droits partout où ils vont. Silencieusement, Armand et Lothar tendent la main ; Ebenezer y dépose les clefs, puis se hâte de déguerpir sans regarder derrière lui.

Quelques heures plus tard, un boucan d’enfer, qui parvient à passer à travers les volutes d’alcool dont s’est engourdi Ebenezer. Quand il sort de sa cabane pour jeter un oeil au cimetière, la terre tremble, des tombes ont disparu, et le mausolée est en feu. Il se précipite, pieds nus, avec son peignoir et sa baguette, dans sa direction ; mais s’arrête net quand une nouvelle silhouette apparaît devant lui.

Ce n’est pas l’un des deux von Bäume ; ce n’est pas un habitant de Godric’s Hollow ; ce n’est pas quelqu’un de vivant. Le cimetière est protégé par une batterie de sortilèges surpuissants pour repousser les spectres - alors que fait ce fantôme face à lui ?

Ebenezer n'a pas le temps de se poser la question. Dans un râle d’outre-tombe, l’apparition se jette sur lui et l'attire avec elle derrière le Voile.
TW : meurtre

DEC. 2007 - Combien de fois se sont-ils retrouvés, tous les quatre, assis sur un banc les uns à côté des autres, à attendre d’être reçus ? Depuis qu’ils se sont rencontrés sur les bancs de l’université, Jesper, Martin, Phillip et Tobin en ont vu, des couloirs. Quinze ans que ces quatre-là travaillent ensemble tous les jours. Ils n’ont presque même plus besoin de parler pour se comprendre. Ils sont indissociables, et si l'un d'eux manque, alors c'est toute la partition qui déraille.
C'est comme un tableau - les quatre dans leurs costumes, dont les détails laissent soupçonner la diversité de leurs personnalités, installés dans un silence confortable. On dirait que le temps est suspendu pour eux. Peut-être devrait-on les peindre, pour se souvenir de cette ambiance familière et apaisante dans lesquelles ont les a trouvés si souvent.

Le soleil est tombé depuis quelques heures sur la ville de Londres quand on accueille enfin l’équipe de 4 scientifiques dans un petit bureau du ministère, tout petit, bien loin de l'envergure que le sujet sur la table demande.

Ils ne sont que deux, face à eux : des mangemorts, qui ont la confiance du Lord. Les quatuor travaille pour le gouvernement depuis dix-huit ans, sans que les changements de politique éraillent leur fidélité. Là où il y avait des ressources pour continuer leurs recherches, on n'avait pas de mal à les convaincre de rester.

Quand on leur a demandé d'enquêter sur les récentes anomalies magiques, ils ne se sont pas posé de questions : de concert, ils se sont lancés dans leur processus habituel, méthodique, évident - il y avait un problème, il fallait trouver une explication, et proposer potentiellement une solution.

« Le Lord commençait à s'impatienter. » Les mangemorts semblent pressés, anxieux. Les 4 scientifiques ne sont pas eux-mêmes si proches du Lord, bien qu'ils travaillent pour lui, mais l'attitude des deux sorciers en face d'eux suffit à leur faire comprendre que la situation en interne est grave. Mais pas aussi grave que ce pour quoi ils viennent faire un rapport. Après une introduction en bonne et dûe forme, il est temps pour le diagnostic. « Nous sommes remontés jusqu'à la source des anomalies. » annonce Tobin en poussant un livret de parchemins reliés vers les deux hommes. « Après plusieurs semaines d'études, nous concluons que le foyer du nuage est en fait une île, au large de l'Écosse. » continue Jesper. Martin ouvre le rapport à la huitième page, et pointe plusieurs diagrammes et cartes du doigt. « À chaque fois que des anomalies ont été recensées, on pouvait observer, de quelques minutes à quelques heures plus tôt, une forte activité magique autour de cette zone. Une activité comme nous en avons rarement observé dans l'histoire. » Il lance un regard à Philip, qui poursuit. « Cela pourrait être le début d'un bouleversement profond et sans retour du flux magique, et nous souhaiterions l'étudier de plus près. » Les mangemorts restent silencieux, droits, presque impassible. « Nous n'avons cependant pas pu nous approcher de l'île en question, et souhaiterions donc demander un mandat spécial pour poursuivre nos recherches. » Un silence s'abat sur la pièce.

L'un des mangemorts, au bout de longues secondes, lève un visage souriant vers les 4 scientifiques. « Bien, merci messieurs. Toutes les informations sont bien consignées dans ce rapport, n'est-ce pas? » Philip acquiesce. « Très bien. Je vous remercie pour ce travail minutieux. Nous allons étudier votre demande avec attention, et revenir vers vous dès que possible. » Les deux marqués se lèvent. Le quatuor a appris depuis bien longtemps à ne s'étonner de rien, surtout des entrevues éclair. Alors ils se lèvent, conscients qu'il n'y a rien d'autre à faire qu'attendre. « Nous restons bien sûr à disposition si vous avez des questions, ou besoin de compléments, nous-- » Le mangemort sourit doucement. « Nous ne manquerons pas de revenir vers vous, monsieur Jeffries. »

Les quatre scientifiques sortent, échangent des regards et des haussements d'épaule. Autant aller boire un verre, puisqu'ils ne vont pas pouvoir avancer.
Les deux mangemorts aussi, échangent un regard entendu. Gracefield. Ils savent ce qu'il y a à faire.

Un éclair vert, derrière un bar.
Un éclair vert, sur le palier d'un appartement d'immeuble bourgeois.
Un éclair vert, qui se reflète dans la vitre d'une boutique de chaudrons.
Un éclair vert, qui se confond avec les lumières de feux avec lesquels jouent un groupe d'adolescents dans la rue.

Peut-être aurait-on dû les peindre, pour se souvenir qu'un jour, quatre brillants chercheurs de la société anglo-saxonne - de véritables âmes sœurs dont les travaux à huit mains auraient pu changer le monde - ont existé et péri comme tant d'autres pour en avoir trop su.
la terrible journée de Jimothy Jaspen

15 NOV. 2007 - Jimothy Jaspen est en train de boire son café quand, tout d'un coup, les nombreuses horloges et montres peuplant son appartement de Blackpool s'arrêtent. La cacophonie habituelle de leurs tic-tac est remplacée par un silence dérangeant et Jimothy repose sa tasse de café sur le comptoir de la cuisine avec un froncement de sourcils en s'approchant de la pièce maîtresse de sa collection : l'énorme horloge qu'il a hérité de son grand-parent, Janus Jaspen, dont les innombrables aiguilles pointent dans tous les sens dans une logique connue de Janus seul‧e. Pour la première fois en près de cent-soixante-trois ans, elles sont toutes immobiles. « Bah alors, » marmonne Jimothy, mal à l'aise dans ce nouveau silence et face à cette vision étrange. Il sort sa baguette mais peu importe l'incantation, il n'arrive pas à réparer l'objet magique, même en sortant les vieux grimoires d'horlogerie de son aïeul‧e. En désespoir de cause, il finit par donner un grand coup dans l'horloge qui, dans un sursaut, se remet en marche. « Bah voilà ! » Toutes les autres horloges se remettent elles aussi à bouger et le son de leurs tic-tac n'a jamais été aussi réconfortant. Jimothy les admire pendant un instant, fier de lui, avant de se permettre de véritablement lire l'heure. « MERDE ! » hurle-t-il en réalisant qu'il est en retard, attrapant sa cape de sorcier et sa baguette pour sortir d'un bond de son petit appartement de Blackpool.

Jimothy Jaspen est affreusement en retard au travail, et court à travers les couloirs du Ministère de la Magie en se retenant de hurler, ses chaussures bien cirées crissant sur le parquet du N3 quand il manque de glisser à plusieurs reprises dans sa hâte. Il arrive à son bureau avec seize minutes vingt-sept secondes de retard, ce qui lui vaut un haussement de sourcils dédaigneux de la part de sa voisine, Marabella May. « Je suis désolé, j'ai eu un problème - tu ne vas pas y croire - c'était impossible de transplaner depuis chez moi-- Les détails de votre médiocrité ne m'intéressent guère, Jaspen, » l'interrompt Marabella d'un ton sec. Jimothy referme la bouche dans un claquement sourd. Marabella jette un regard équivoque en direction du coin de l'open space où se trouve leur supérieur, Faraway. « Inspection aujourd'hui, » rajoute-t-elle dans un souffle. « Il a reçu des nouvelles directives du Directeur... Apparemment il y a eu pas mal d'accidents magiques pendant la nuit. Enfin... » Un pli vient froisser le front de Marabella. « Le contraire, plutôt. Des zones anti-magie ? » Jimothy sent son coeur sombrer dans sa poitrine et il manque de tomber de sa chaise en la penchant vers celle de Marabella. « C'est ce que j'essayais de te dire-- JASPEN ! » Les deux Oubliators se redressent d'un coup en entendant la voix tonitruante de leur chef de service, et leurs cous craquent tandis qu'ils se tournent d'un même mouvement vers lui. « DANS MON BUREAU ! MAINTENANT ! »

Jimothy Jaspen est assis sur la chaise face au bureau de Fossey Faraway, le chef de la Division de séparation du monde moldu, et est en train de se prendre un gros taquet quand les trois montres à son poignet s'arrêtent brusquement. Faraway lui aussi doit remarquer le soudain silence parce qu'il s'arrête dans sa tirade (et en profite pour prendre une goulée d'air pour la première fois en cinq minutes) pour regarder avec les mêmes yeux médusés que Jimothy son poignet maigrichon. « Jaspen, vous ne faites plus de bruit.C'est ce que j'essaye de vous expliquer, m'sieur Faraway... Je crois que je... je crois que je dérègle la magie autour de moi ! » Jimothy relève des yeux larmoyants vers Faraway qui fronce les sourcils. « Allons bon, mon garçon... » commence-t-il à vouloir le rassurer sans finir sa phrase, véritablement estomaqué à cette perspective. « Non, je suis sûr que c'est juste-- » Cette fois, il est interrompu par une secousse qui semblerait sismique et qui fait bouger tout le Ministère de la Magie comme si il ne se trouvait pas sous terre, mais bien au sommet d'un gratte-ciel new-yorkais. Jimothy se met à gémir en pensant que c'est de sa faute. « Mais enfin, mon garçon, gardez votre calme, ce n'est rien--ALERTE ! ALERTE ! » hurle l'un des nombreux mégaphones planqués dans tous les coins des pièces de Ministère, normalement réservés aux messages d'intérêt général (où, à son époque, aux discours matinaux de Dolores Umbridge, rip). Cette fois, c'est la voix grésillante de Mercymorn Cythrocks, assistante de Mr Shafiq, qui résonne: « NE GARDEZ PAS VOTRE CALME ! FISSURE DES PROTECTIONS MAGIQUES DU NIVEAU NEUF, LE DÉPARTEMENT DES MYSTÈRES ! LES EMPLOYÉS DU MINISTÈRE SONT PRIÉS DE QUITTER LE BÂTIMENT AU PLUS VITE ! ALERTE ! ALERTE ! DÉPÊCHEZ-VOUS !! » Comment cette femme est capable de doubler ses signes de ponctuation avec sa voix seule, reste un mystère du niveau neuf. Prenant un Jimothy terrorisé en pitié, Faraway le force à se relever en abattant une main sur son épaule. « Tout va bien, Jaspen, allez, on y va. »

Jimothy Jaspen retourne chez lui, à Blackpool, deux heures plus tard. Tous les employés du Ministère ont été renvoyés chez eux pendant que l'accident au Département des Mystères (« Encore ce putain de Shafiq ! » a conclu Faraway) était examiné. D'après Marabella, l'ambiance pesante et sinistre des derniers jours sur le Ministère et les problèmes magiques au niveau national n'y seraient pas pour rien... Jimothy n'en sait rien. Quand il rentre chez lui, les horloges continuent leur tic-tac, et si sa baguette est plus capricieuse que d'habitude, elle obéit toujours à ses sorts ménagers. Que demander de plus ? Il s'enferme dans son bureau le coeur léger, et passe le reste de la journée à réparer une vieille montre ayant un jour appartenu à son père. De temps à autre, il lève le nez pour regarder à travers sa fenêtre la jolie côte de Blackpool et sa mer calme, pour une fois.
Il ignore, par choix ou par insouciance, le gros nuage noir poisseux qui se rapproche dangereusement de la rive, crépitant d'une magie instable et dangereuse.
TW : légère violence.

OCT. 2007 - The Chosen One. Héros de la nation. Représentant de toute une génération. Harry James Potter a disparu. Pire encore : il aurait été enlevé dit-on. Les responsables ? Qui d’autre que ces terroristes qui font trembler le Royaume Uni depuis une dizaine d’années maintenant ? L’on dit que l’appartement dans lequel il a vécu a été mis à sac. L’on dit aussi que ça s’est passé en pleine nuit et que personne n’a rien entendu. Au lendemain de cette terrible nouvelle, c’est la stupeur qui s’empare des uns et des autres. Pour les fidèles du Lord, c’est une humiliation qui ne se digère pas facilement. Comment l’Ordre a-t-il pu réussir à capturer Potter juste sous leur nez ? Et pour l’Ordre c’est une victoire inespérée, un espoir qui renaît. A quel prix ? Pour la société sorcière, c’est une raison de plus qui vient alimenter les pensées : l’Ordre est dangereux. L’Ordre ne souhaite que le chaos et rien de plus. Ça tombe bien que la population pense comme ça, ça aide le gouvernement à pointer du doigt le fait que cette organisation est plus dangereuse que jamais.

Dans les hautes sphères du Ministère, on réfléchit au meilleur moyen pour tourner cette histoire à leur avantage outre la cuisante défaite qu’ils doivent assumer. Personne n’est encore allé voir comment le Lord prend cette nouvelle. On dit qu’il est enfermé dans son bureau et que personne ne l’a vu en sortir. Ceci dit, personne n’a souhaité s’approcher de cet endroit non plus. Pourtant, il va bien falloir que quelqu’un aille lui parler du plan mis en place pour profiter de cette capture afin de gagner encore plus de partisans. La personne désignée pour ça ? Goustan, un fidèle du Lord travaillant pour son cabinet. Goustan vient d’une famille de mangemorts. On sert Lord Voldemort depuis la première guerre et on a toujours été en accord avec ses avis. Pour eux, les valeurs du mage noir ont du sens. Goustan a été élevé dans cette doctrine, y croit dur comme fer et veut le meilleur pour le monde sorcier. Alors il a été plus que fier en se proposant sans trop de concurrence face à lui.

Il s’est répété son discours quatorze fois devant son miroir, a tenté d’avoir l’air confiant et calme. Il sait qu’il est prêt. Il s’avance dans le couloir menant au bureau du Lord en tenant un parchemin avec des notes dans une main, sa baguette dans l’autre. Il marmonne dans sa barbe inexistante les mots qu’il doit garder en tête (“Non, mais Goustan, arrête de croire que tu vas répéter ça correctement. Quand tu vas être face à lui, tu vas perdre tous tes moyens. Comme nous tous.”). Non, pas lui. Il redresse la tête lorsqu’il arrive devant la porte et fait un mouvement en arrière avec ses épaules puis il frappe et attend.

Lorsque la porte s’ouvre par magie, la pièce est majoritairement plongée dans le noir. De la cheminée, il émane une lueur verdâtre. Goustan s’avance dans la pièce et fronce légèrement les sourcils en se demandant si le Lord fait brûler un feu grégeois. Il retient ses lèvres d’esquisser un sourire un brin moqueur. Il trouve l’atmosphère un peu trop dramatique. Du coin de l'œil, il voit du mouvement au niveau du bureau et il sent un frisson d’horreur parcourir son dos en voyant l’immense serpent du Lord bouger. Cette bestiole est terriblement dérangeante selon lui. Il déglutit avant de faire face au grand bureau dont le fauteuil est tourné dans l’autre sens, en direction d’une fausse fenêtre projetant l’Atrium du Ministère et ses mouvements de foule incessants. Goustan attend trois minutes sans que rien ne se passe puis il se racle la gorge. “Ex–excusez-moi… je–” Il se fait interrompre par les grincements du siège qui pivote lentement vers lui. Il recule d’un demi pas et attend que le Lord lui fasse face. Lorsqu’il croise son regard rougeoyant, il sent un profond malaise l’envahir. Il baisse la tête, ne pouvant plus supporter la pression qu’il commence à ressentir. C’est lui ou l’atmosphère vient soudainement de changer ? Pourtant le mage noir n’a pas l’air furieux, il est plutôt calme même. “Que veux-tu ?” Lui demande la voix doucereuse du Lord. “Voilà… on a discuté avec mes collaborateurs concernant-- (son serpent a de nouveau bougé, il approche de Goustan) ahem-- concernant les derniers événements.” Le Lord ne bouge pas. Goustan, face à son silence, prend son courage à deux mains et se décide à lever la tête. Toujours aucune émotion sur le visage du Lord. Rien. Pas l’ombre d’un sourire ou d’une grimace. Ses yeux n’expriment rien. Il n’y a que cette aura autour de lui qui semble hurler au danger. Le jeune homme sent une faiblesse dans ses jambes. “On s’est dit qu’on pouvait se servir de l’enlèvement de Potter pour convaincre la population que l’Ordre est plus que jamais une menace à éradiquer. Pour cela, nous avons réparti les messages à diffuser en trois tem--” Sa langue se bloque contre son palais et il a l’impression qu’il commence à étouffer.

Le siège du Lord se pousse en arrière et lentement, le Seigneur des Ténèbres déplie ses longues jambes pour se mettre debout. La lueur verte qui émane de la cheminée lui donne un air encore plus inquiétant que d’habitude. Doucement, il contourne son bureau toujours avec lenteur, Goustan a bien le temps de remarquer qu’il est habillé d’un costume dernier cri du dernier couturier sorcier à la mode, mais qui lui donne l’impression de flotter dedans. Des rumeurs disent qu’il était très fatigué après tout, ça se vérifie devant ses yeux. Lord Voldemort arrive à ses côtés tandis que son serpent est venu s’enrouler autour de ses chevilles. Il lève une main et vient la poser sur l’épaule du jeune homme. Il se penche à son oreille pour enfin lui répondre : “Dis-moi, Goustan, ces nouvelles personnes que vous allez recruter, seront-elles plus compétentes que vous ?” Un sentiment d’effroi s’empare de l’homme. Il commence à sentir quelque chose brûler sur son avant-bras gauche. A-t-il activé sa marque ? Non ? Impossible, tout le monde rappliquerait si c’était le cas. N’est-ce pas ? “Vous avez laissé échapper Harry Potter et au lieu de remuer l’entièreté du Royaume Uni, vous vous êtes sagement installés dans un bureau pour discuter de nouveaux moyens pour recruter d’autres partisans. Je dois dire qu’une fois de plus, je suis déçu.” Il s’écarte de l’oreille de son mangemort et croise ses bras derrière son dos, débloquant la parole de Goustan. Il fait un pas sur le côté et porte une main à sa gorge essayant de se retenir de tousser. Montrer sa faiblesse devant le Lord n’est pas une bonne idée. Nagini continue de lui tourner autour et Goustan a un très mauvais pressentiment.

Calmement, le Lord s’avance de nouveau vers l’homme. Il se plante devant lui, ramène ses talons l’un contre l’autre et redresse fièrement la tête en prenant une profonde inspiration. Ses yeux rouges dardent le visage de Goustan qui commence petit à petit à perdre sa confiance. “Toi et les autres, vous allez plutôt réfléchir à un moyen de faire tomber l’Ordre. Définitivement. Ramenez-en quelques-uns vivants pour l’exemple, ramenez Harry Potter vivant aussi, mais pour le reste, je ne veux plus être importuné par leur existence. Frappez fort sinon c’est moi qui vais me charger de vous.” Termine-t-il par un petit sourire sans joie. A ce stade, Goustan transpire à grosses gouttes sous sa robe de sorcier. Il a juste envie de partir de ce bureau. “Vous allez tous devoir racheter votre inutilité d’une manière ou d’une autre donc je veux un plan d’attaque et du concret d’ici la fin de la semaine. Tu as compris ?” Le pauvre homme tremble maintenant et il a du mal à hocher la tête. Un soupir s’échappe du Seigneur des Ténèbres. “Parle !” S’exclame-t-il un peu fort. “O-oui, Maître.” Lord Voldemort hoche la tête. “Pars maintenant.” Goustan ne se le fait pas dire deux fois, il se recule lentement vers la porte avant de tourner le dos au Seigneur des Ténèbres. Il n’argumente pas, ne cherche pas à avoir des détails, il a bien trop peur de se faire tuer.

Une fois la porte claquée, Lord Voldemort pose son regard sur Nagini puis la cheminée. Il doit récupérer Harry. Et si pour ça, il doit mettre le Royaume Uni à feu et à sang alors qu’il en soit ainsi.

MAI 2007 - La voix grésille dans la vieille radio. Elle est lasse, on sent l’épuisement sur les fins de phrase. Dans la salle où elle résonne, plusieurs membres de l’Ordre sont réunis pour l’écouter. Les mines sont basses, on ne sourit plus depuis longtemps. Faut dire que l’Ordre traverse une mauvaise passe. Faut dire qu’ils ont encore échoué. Faut dire que les nouvelles ne sont pas bonnes et ne vont jamais en s’améliorant. Faut dire que cela fait plus de dix ans que ça dure et que ça commence à faire long. Dix ans à se battre pour espérer détruire l’oppression. Dix ans à voir des parents et des enfants tomber. Dix ans d’horreur. La lassitude règne et la colère gronde.
Les derniers mois ont été bien trop éprouvants pour les membres de l’Ordre. De la malédiction lancée par les harpies jusqu’aux multiples tentatives de soulèvement ratées, on ne peut pas dire que la résistance a le vent en poupe.

Et puis surtout, il y a quelques semaines, on leur a dit que les plus hauts placés dans la hiérarchie avaient une piste sérieuse pour affaiblir encore plus Voldemort. Une piste qui a redonné une étincelle d’espoir à beaucoup avant de la voir s’étouffer lorsque ça s’est soldé par un nouvel échec. Un de plus. Un bien plus cuisant que tous les autres parce qu’on n’a pas su déceler le piège. C’est sûr qu’on ne voit plus rien quand on a un soupçon d’espoir.
Et là, on tient un discours sur les leçons à retenir de cet échec. A la radio. “J’en ai marre. J’me casse.” Ce n’est pas la première fois que Marc, membre du cercle 3, proteste, mais là, il n’en peut plus. Il coupe la radio et pose le regard sur une photo de groupe. Dessus, il ne reste que lui de vivant. Il a perdu sa femme et sa fille avec la guerre. Il a perdu son meilleur ami et son nouveau compagnon de vie lors d’une mission ratée. Il a tout perdu et il est fatigué de perdre. Alors il craque. “C’est impossible d’avoir de l’espoir quand on voit que vous n’êtes pas mieux que le reste du monde sorcier.” Il s’adresse à des chefs de groupe. C’est pour Sweet River et les hybrides. C’est pour les décisions prises sans informer tous les cercles. C’est pour les secrets que les plus puissants gardent bien au chaud. C’est pour les informations qu’on ne donne pas ou au dernier moment. C’est pour l’impression, parfois, d’être juste de la chair à canon.

Alors Marc fait comme beaucoup d’autres avant lui. Il rejoint ceux qui ont abandonné et qui sont partis. Ceux qui, désormais, déambulent sans but. Peut-être qu’il aura la chance d'en retrouver certains parce qu’il y en a qui se sont aussi partis pour fonder des petits groupes indépendants avec comme objectif de ne pas faire comme l’Ordre et d’être plus efficaces autrement.



JUIN 2007 - Un joli carton d’invitation a été envoyé à certains mangemorts. Le papier utilisé est loin des parchemins friables qu’on trouve sur le marché. Non, là on parle d’un papier plus épais un peu glacé sur lequel s’est imprégné une odeur d’encre. Une plume élégante a tracé quelques mots : une date, une heure et un jour. Rien de plus. Pas de signature, pas d’adresse d’expéditeur. La seule chose qui titille les curiosités c’est le sceau du Seigneur des Ténèbres sur l’enveloppe. La Marque des Ténèbres. Cette même marque inscrite sur les avant-bras de tous les mangemorts. En brisant le sceau, un sortilège s’en échappe faisant flotter une petite marque au-dessus de l’enveloppe. Tous les cartons ont trouvé leur destinataire et tous se sont rendus au Diogenes Club au jour indiqué, intrigués par ce message.

Là, on leur indique que quelqu’un les attend, dans une pièce fermée.

Ils aperçoivent une silhouette de dos. C’est un homme grand, brun. Ses cheveux sont plaqués sur son crâne. Il porte une longue cape noire qui traîne un peu sur le sol. Il a glissé une main dans la poche avant droite de son pantalon et son autre main est appuyée sur le rebord de la cheminée. L’homme n’a pas bougé en entendant les autres arriver. Ils sont en avance. Dans les rangs, on s’impatiente, mais en même temps on n’ose pas s’approcher. Une aura dérangeante s’échappe de cet homme. Quelqu’un a le courage de faire un pas en avant et ouvre la bouche pour parler, mais l’homme détache sa main du rebord de la cheminée pour la suspendre en l’air dans un geste ordonnant le silence. Le mangemort hausse un sourcil et lâche un soupir agacé. Qu’est-ce que cela veut dire ?

Enfin, l’horloge du Diogenes Club sonne et l’homme se met en mouvement. Il retire sa main de la poche de son pantalon et pivote sur ses talons pour faire face à l’assemblée. Des murmures s’élèvent et des exclamations de surprise fusent. Le visage ne dit peut-être rien aux plus jeunes, mais le regard ne trompe personne. C’est un regard mythique qui fait trembler les plus courageux. Deux pupilles rouges fixent tour à tour chaque mangemort présent dans la pièce. Un sourire vient étirer le coin des lèvres de Lord Voldemort et le silence s’abat de nouveau. “Je vois que vous avez tous répondu présents. C’est bien. J’en suis ravi.” L’intonation de sa voix a changé. Elle est toujours inquiétante, attention, mais il y a une note doucereuse qui fait frémir tout le monde. Personne n’ose parler. Le Seigneur des Ténèbres met ses mains dans ses poches tout en continuant de fixer ses fidèles mangemorts. “J’ai ouï dire que ma disparition vous inquiétait. J’en suis touché.” Non, pas vraiment. “J’ai aussi été informé que c’est ici que vous vous réunissez pour parler de l’avenir de notre pays. Choix… ma foi… intéressant.” S’ils ne montrent rien, le Seigneur des Ténèbres peut sentir un certain malaise. Il n’est pas dupe, il a vu les bouteilles d’alcool et autres objets moldus qu’il a fait interdire. “Je me suis donc dit qu’il serait plus pratique pour moi de vous faire part de mon retour dans cet endroit.” Dans l’assemblée, un certain malaise prédomine. Ceux qui arrivent à contenir leurs émotions ne montrent rien, les autres se dandinent un peu et dansent d’un pied sur l’autre.

“Eh bien ?” Il hausse un sourcil avant de voir ses mangemorts s’incliner face à lui. Ils restent ainsi un moment, attendant un mot de leur seigneur et maître. “Perseus. Viens s’il te plaît.” Le Parkinson se relève et avance jusqu’au Lord où il le fait installer à ses côtés. “L’on m’a rapporté que tu souhaitais prendre la place de Premier Ministre. On m’a aussi dit que vous avez instauré un nouveau régime et je me dois d’applaudir votre réactivité pour une fois.” Nouvelle vague de malaise. La tension grimpe un peu dans la pièce tandis que l’aura du Seigneur des Ténèbres se fait plus écrasante encore. “J’apprécie votre inquiétude, ce que j’apprécie moins c’est le manque de loyauté chez certains d’entre vous.” Tout en disant cela, il pose une main sur l’épaule de Perseus. Il se met ensuite à énumérer des noms et ordonne qu’ils s’avancent dans la pièce. Un à un les mangemorts qui ont nourri de fausses idées sur la mort ou l’abandon du Seigneur des Ténèbres tombent au sol, morts. Perseus n’en mène pas large, il est passé de pâle à presque gris. Il s’attend à ce que ça soit bientôt son tour, mais ça ne vient pas. Lorsqu’il tourne sa tête vers Lord Voldemort, il s’aperçoit qu’il le fixe de ses yeux rouges. “Nous allons garder le gouvernement tel qu’il est, les idées sont intéressantes. Par contre, tu comprendras que je veuille récupérer mon poste. Celui qui me revient de droit, Perseus.” Qu’il le comprenne ou non, de toute façon c’est la même chose. On ne proteste pas devant le Seigneur des Ténèbres, on s’incline juste sinon on rejoint la pile de cadavres.

TW : dépression, mort

NOV. 2006 - LONDRES MOLDU
Martin est un citoyen modèle. Tous les jours, on peut observer le même rituel de sa part : il se lève, prend soin d’aérer sa chambre avant d’aller dans sa salle de bain et de prendre une douche qui dure vingt minutes exactement puis il s’habille et va prendre un petit déjeuner tout en écoutant les informations à la télévision. C’est précis. Et il fait ça tous les jours de sa semaine. Son emploi du temps peut changer. Par exemple, les week-ends, il s’accorde de rester plus longtemps dans son lit parce qu’il ne travaille pas ou il se rend dans un parc très tôt pour profiter de la tranquillité de Londres. En bref, Martin est un homme lambda qui fait des choses lambdas.

Seulement, depuis quelques jours, ça ne va pas pour Martin. Il est fatigué, il a du mal à se lever et surtout, il ne fait plus tout ça avec autant d’enthousiasme qu’avant. Martin est triste. Martin ne sait pas qu’un peu partout dans son quartier quelque chose rôde. Normal, il ne peut pas le voir. Suite à l’attaque d’Halloween, les détraqueurs ont quitté les villages sorciers pour aller se nourrir ailleurs. Ils déambulent dans les quartiers moldus à la recherche de nourriture. Ils aspirent le bonheur et s’en repaissent avec délectation. La population déprime et les médias s’en inquiètent.

LONDRES SORCIER
“On a un problème.” Une pile de journaux est jetée sur le bureau du chef de la division de séparation du monde moldu. L’employé sent le regard du responsable sur lui avant qu’il ne se pose sur les Unes du Times. Il y a une semaine de titre plus alarmant les uns que les autres. On parle de dépression à échelle nationale et d’autres statistiques qui font froid dans le dos. “On fait quoi ?” Sans laisser plus de temps, le responsable se lève de son bureau et attrape sa baguette avant d’aller dans le bureau des oubliators. “Dites-moi que vous en avez fini avec les oubliettés ?” Une jeune femme se lève, un parchemin dans les mains. “Il nous reste trois personnes à -- On n’a pas le temps. Faites ça rapidement. On a un problème plus urgent à régler. Je veux que lorsque je reviens à mon bureau, ces trois personnes soient oubliettés, peu m’importe la manière.” Sans attendre d'approbation, le chef de division sort du bureau pour aller se référer à son directeur de département.

Entre la protestation d’il y a quelques jours au sujet d’Halloween et les détraqueurs qui se baladent dans la nature, le département des accidents et catastrophes magiques ne va plus avoir le temps de se reposer. Et là, si les moldus commencent à paniquer, ça n’annonce rien de bon pour le Secret.

(plus de détails dans la chrono)



TOUT AU LONG DE JAN. 2007 - LONDRES SORCIER
MINISTÈRE / ADMINISTRATION

Le Lord a toujours été présent à toutes les réunions de ses fidèles. Il a toujours mis un point d’honneur à se déplacer jusqu’à eux parce que c’est important de voir la tête du serpent pour rappeler qu’il peut attaquer à tout moment. Seulement, après plus de dix ans, il y a comme une faiblesse qui s’est remarquée depuis quelques semaines. Son bureau est vide. Il y a bien longtemps qu’on n’aperçoit plus des lueurs verdâtres sous la porte et qu’on n’entend plus ramper Nagini sur le plancher. Des semaines que parfois on tend l’oreille pour espérer entendre quelque chose. Mais il n’y a rien. Juste le silence. Et lorsqu’on demande une audience avec lui, on se fait gentiment rabrouer parce que Le Lord n’a pas le temps pour ça. Lydia souffle sur sa mèche en fixant la porte du Lord. Elle passe devant tous les jours. Elle n’est pas seule à trouver cette absence inhabituelle. Ils sont plusieurs à se poser des questions. Elias passe à ses côtés et se penche à son oreille. “Arrête de fixer cette porte.” La deatheater sursaute et se tourne vers son collègue. “C’est juste que c’est bizarre.” Murmure-t-elle à voix basse après s’être assurée que personne ne les écoutait.

(...)


MINISTÈRE / DPT. CONTRÔLE DES CRÉATURES MAGIQUES
“Je ne comprends pas. Comment 76 personnes peuvent disparaître comme ça ? Je veux bien qu’on ne cherche pas trop d’où ça vient parce que ce sont des moldus et qu’ils sont le cadet de nos soucis, mais on ne disparaît pas comme ça…” C’est toujours un mystère pour la communauté sorcière. Comment un village entier de moldus a-t-il pu disparaître de la surface de la Terre sans que personne ne sache quoi que ce soit ? “C’est quoi ta théorie ?” Ombeline réceptionne les parchemins qui volent jusqu’à elle tout en regardant Ariadne qui hausse les épaules. “Ah mais j’ai pas dit que j’avais la solution, j’en sais rien non plus. Mais faut avouer que c’est quand même très étrange qu’on n’arrive pas à expliquer ce phénomène.” Généralement quand il se passe quelque chose d’étrange dans le monde moldu, ça vient forcément du côté sorcier. Mais pour une fois, ils sont face à un mystère qu’eux-mêmes ont du mal à comprendre et expliquer.

(...)


MINISTÈRE / DPT. JEUX ET SPORTS MAGIQUES
C’est fou comme les rumeurs vont vite. Il suffit d’un rien pour que ça se propage comme une maladie. Entre les rumeurs les plus extravagantes et celles qui effleurent un peu la vérité, tout se mélange. Tout le monde se pose des questions sur le village moldu qui a été décimé et sur la disparition du Lord. “C’est impossible.” L’employé de l’office des portoloins se penche vers sa collègue. “J’en suis persuadé. Son serpent a dû le manger. Tu as vu la taille de la bestiole ?” Il est vrai que l’animal de compagnie du Lord a une taille beaucoup trop imposante pour que ça soit normal. “Il ne peut pas être mort… on l’aurait su depuis le temps quand même. Non, il a peut-être attraper la dragon pox et ça dure plus que nécessaire.” Son collègue s’esclaffe. C’est difficile d’imaginer Lord Voldemort malade. Certains cherchent un lien entre cette absence et le village disparu. D’autres s’enfoncent toujours  plus dans les suppositions qui ne font aucun sens. Mais tous se rejoignent sur un fait : Lord Voldemort est aux abonnés absents et pour certains, ça commence à devenir inquiétant.
13 AUG. 1997 - Très tôt ce matin, Pius Thickenesse a annoncé qu’il démissionnait de son poste de Ministre de la Magie. Une heure plus tard, tous les sorciers du Royaume-Uni ont reçu un message identique, leur demandant de se tenir prêts pour une annonce de la plus haute importance dans la journée. Tout le monde a alors supposé que la grande annonce était le nom de son successeur.

En fin de journée, les radios sorcières s’allument dans tous les salons. L’annonce a lieu dans l’Atrium du Ministère de la Magie, et ceux pouvant se rendre sur place l’ont fait. La première chose qu’ils constatent est la transformation de la statue : il n’y a plus de Fontaine de la Fraternité. À la place, on peut reconnaître facilement un couple de sorciers, baguette à la main. Le couple est assis sur un empilement de corps. Des humains sans baguette. Des créatures. Une inscription est gravée à son pied : Magic is Might. Dans l’assemblée, de nombreux sorciers sont perplexes et horrifiés. Ils ont peur de comprendre ce qu’il se passe. Depuis un an, le monde magique est le champ d’une bataille féroce entre l’Ordre du Phénix et les Mangemorts. Tout a commencé avec la disparition de l’Élu, et ça a continué avec la mort d’Albus Dumbledore, quelques mois plus tôt.

Le silence se fait de plus en plus pesant à mesure que les minutes avancent. Sur les ondes, on explique vaguement la situation, qui est rassemblé au Ministère, il y a même un point fait sur les tenues portées par les Hauts Représentants jusqu’à ce que l’heure arrive. Dans l’assemblée, on commence à entendre des murmures. Quelqu’un pousse un cri d’effroi lorsque Lord Voldemort fait son apparition sur l’estrade installée pour l’occasion. Le Mage Noir se tient droit et fier. Un sourire cruel fend son visage. Il pose ses mains fines sur le pupitre et s’approche des micros flottants. « Mes chers concitoyens sorciers, plus tôt dans la journée, vous avez appris la démission de M. Thicknesse. Nous pouvons le remercier pour les services rendus à la communauté sorcière jusqu’ici. M. Thicknesse a été un Ministre très efficace, mais il est temps pour lui de tirer sa révérence. Plus tôt dans la journée, il a été décidé que je prendrai la succession. » Des exclamations se font entendre dans le public. Des voix s’élèvent. Des sourires s’étirent. « Moi, Lord Voldemort, vais prendre la tête du Ministère de la Magie et m’engage à redresser la situation pour le monde sorcier. Vous n’êtes pas sans savoir que la magie va mal, qu’elle faiblit. Nous devons faire attention à ce que l’ennemi ne nous submerge pas. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que la situation s’améliore et que les attaques sur la communauté sorcière cessent. Mes prédécesseurs ont négligé bien des problèmes et je m’engage à renverser la tendance pour que la magie brille encore. Et elle brillera toujours. » Les journalistes hésitent un moment avant que quelqu’un dans le public hurle un Magic is Might.
Là, c’est l'effervescence : les flashs des photographes aveuglent presque Lord Voldemort et les questions fusent par dizaines. Le Mage Noir vient de gagner une longue bataille, mais a-t-il gagné la guerre ?



APR. 2006 - Le choc peut se lire sur tous les visages. Sorciers. Résistants. Personne n’arrive à détacher ses yeux du Daily Prophet. Lord Voldemort fait la Une, arborant un sourire arrogant et si fier. Il a des cernes énormes sous les yeux et un air fatigué, mais il semble presque heureux. À côté de lui se tient un Harry Potter plus vivant que mort et plus heureux que malheureux. Lord Voldemort a un bras autour de ses épaules et tous deux sourient à l’appareil photo magique. Le réveil a été brutal aux différents QG de l’Ordre du Phénix. Tout le monde a le visage un peu blanc et choqué. Harry a disparu depuis dix longues années. Dix ans pendant lesquels l’espoir s’est éteint avec l’image du Chosen One. Dix ans pendant lesquels beaucoup ont dû apprendre à vivre en se disant que personne ne viendrait les sauver. Il n’y avait plus d’Harry Potter ni d’Albus Dumbledore pour défier Lord Voldemort. Tout le monde a vécu l’ascension du mage noir sans rien pouvoir y faire. L’Ordre a bien tenté de se rebeller, mais les actions se sont soldées par des échecs, qui ont fini bien souvent dans les pleurs et le sang.

Personne ne sait comment interpréter la déclaration du grand Harry Potter. Les journalistes ont fait exprès de mettre des mots en plus grand. Une paix est envisageable. Mais comment envisager la paix avec un monstre pareil au pouvoir ?
Revenir en haut Aller en bas
 

2. Contexte

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

SMOKE AND MIRRORS :: IT ALL STARTED HERE :: HISTORY BOOKS